Crise économique mondiale:Le château de cartes s’effondre (E. von Greyerz)

« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » – Frédéric Bastiat

chateau de carte casino bourse

 

« La Deutsche Bank est en faillite. En Chine, la bulle de crédit de 30 000 milliards $ va imploser. La plupart des banques ne survivront pas. Les actions bancaires ont baissé de 20-25% cette année, et le prix des CDS (Credit Default Swaps) grimpe en flèche. Les hedge funds et les spéculateurs perdent une fortune sur le yen qui monte. Pourtant, être baissier sur le yen aurait dû être un pari gagnant, cela semblait garanti. Mais ce carry trade engendre des pertes massives avec le yen qui a gagné 10% en douze jours.

Et Janet Yellen est maintenant inquiète au sujet des taux d’intérêt. Pourtant, nous lui avions signalé la chose en décembre. D’autres pays baissent les taux jusqu’en territoire négatif. La Suède vient de baisser ses taux d’un autre 15 points, à -0,5%. Le pétrole brut établit de nouveaux bas à 26 $. Les actions boursières s’effondrent à travers le monde.

Alors, quelles sont les bonnes nouvelles ? Iil n’y en a pas, et les choses vont aller de mal en pis. Ceci n’est que le commencement. Ce qui est arrivé en 2007-2009 n’était qu’une simple répétition… ce qui arrive sera la vraie représentation, et cela sera extrêmement déplaisant pour tout le monde. 

En fait, je n’ai pas vraiment dit la vérité au sujet des bonnes nouvelles. Pour le 0,5% d’investisseurs qui détiennent de l’or et des compagnies minières, 2016 a débuté de très belle façon. Mais la plupart des investisseurs ne sentent toujours pas le besoin de préserver leur richesse avec de l’or physique. J’ai parlé, récemment, à plusieurs richissimes investisseurs (UHNWI), et ils veulent rester dans le capital privé, les hedge funds, l’immobilier, les obligations et les actions. Ils n’ont pas encore compris qu’ils perdront presque toute leur fortune. 

Le monde commence maintenant à s’enfoncer dans la crise, mais la plupart des investisseurs croient toujours qu’ils seront sauvés par les planches à billets ou les banques centrales. Malheureusement pour eux, ils ne le seront pas. C’est l’heure ! Le temps est venu d’enfiler les gilets de sauvetage et de sauter dans les canots de secours. Mais, pour la plupart des investisseurs, l’orchestre joue toujours sur le Titanic, et rien de mal ne leur arrivera… Quand ils réagiront, il sera trop tard ».

Egon von Greyerz, Goldbroker.fr, le 12 février 2016


MAIS QUAND SURVIENDRA CE FAMEUX EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE?

Voici ce qu’écrivait Jeff Thomas dans un prestigieux magazine  économique en octobre 2015:

« Au début des années 2000 je m’étais mis à prévenir mes amis et mes collègues que la majorité de la planète connaîtrait probablement un début de dépression économique avant la fin de la décennie. Je pensais que cela se produirait en différentes étapes, d’abord avec un mini crash et une reprise. Puis, quelques années plus tard, on se rendrait compte que le redressement économique escompté n’était pas là. L’économie serait dans les limbes. Ensuite, un crash bien plus important aurait lieu, propulsant le monde dans une dépression économique à grande échelle. En tant que couverture, je préconisais l’achat d’or vu que ce métal survivrait et conserverait de la valeur tandis que les actions, les obligations et même les devises plongent.

Les faits m’ont donné raison à propos du timing des crashes initiaux, mais m’ont donné tort à propos du timing du crash majeur.

Je pensais que le feu d’artifice pourrait démarrer dès 2010 tout en estimant que 2012 et après étaient des dates plus plausibles. L’eau a coulé sous les ponts et malgré le fait que les gouvernements ont continué de contribuer à la détérioration de leur économie, le château de cartes, aussi branlant soit-il, est toujours debout.

Heureusement, je ne suis pas le seul à m’être planté. Des investisseurs et des économistes avec des décennies de pronostics corrects derrière eux ont tous été trop prompt à anticiper le crash majeur.

Ces gens avaient tout recommandé l’or en tant que protection en affirmant que lorsque les marchés s’effondreront et que les devises tangueront, le cours de l’or augmentera de façon spectaculaire.

Sans surprise, l’or poursuivit sa progression après le mini-krach de 2008 tout en semblant n’avoir plus de limites. Beaucoup d’analystes affirmèrent que si l’or devait atteindre les 2000 $ sa progression deviendrait irrésistible vu que même le citoyen lambda comprendrait que l’or n’est pas un investissement en tant que tel mais un moyen de préserver sa richesse, surtout durant les périodes incertaines.

Mais après avoir franchi le cap des 1900 $ l’once, l’or plongea. Les aficionados de l’or prirent l’événement en tant que correction inéluctable tandis que ceux qui s’étaient rués sur le métal dans l’espoir d’engranger des profits mirobolants à court terme lâchèrent l’or comme une patate chaude et le métal poursuivit sa baisse. Depuis, à chaque fois que l’or tente une percée, les banques de lingots [bullion banks] ont vendu des positions short nues sur les marchés des futures pour ensuite acheter les parts échangeables contre du métal vendues sur le marché papier, massacrant ainsi le cours. Aujourd’hui, 4 années après le début de la chute de l’or à 1900 $, le cours du métal se situe à un niveau qui rend son extraction difficilement profitable. (…)

Contrairement à l’or, le dollar est en danger. La dette américaine l’a mis dans une situation tellement délicate qu’il finira plus que probablement par tomber. Comme l’investisseur milliardaire Jim Rogers l’a répété à de nombreuses reprises : « Je suis long sur le dollar, mais j’espère que je serai assez intelligent pour en sortir à temps ». Récemment, il a déclaré : « si l’or devait passer en dessous des 1000 $, j’espère que je serai assez intelligent pour saisir l’opportunité d’en acheter, peut-être même beaucoup. »

Le dollar n’est pas véritablement une monnaie forte. C’est en fait la moins mauvaise de toutes. Ce sera la dernière à tomber, mais elle tombera. Il faudra peut-être patienter beaucoup avant que cela arrive. Que ce soit une question de mois ou d’années, c’est impossible à prédire. Mais actuellement, surtout si le dollar augmente encore par rapport à l’or, ce métal représente une affaire. Il a soit atteint son plus bas ou il est sur le point de le faire. Toute baisse significative serait le signal qu’il faut charger la mule vu que sa hausse est inévitable. (…)

Comme c’est le cas pour tout actif, lorsque la panique se déclare sa valeur n’a plus de limites. Nous assisterons à une ruée sur l’or. La plupart des économistes contrariens prédisent un cours variant de 5000 aux 8000 $ l’once, d’autres bien plus. La ruée vers l’or n’est pas imminente mais inévitable. »


LE CHATEAU DE CARTE CANADIEN

Je discute souvent sur ce site de ce qui pourrait devenir l’effondrement de l’économie américaine. Mais qu’en est-il de l’économie canadienne? Si on se fie strictement de ce qu’on lis dans les pages financières des journaux, tout est rose de ce côté de la frontière. Apparemment, nous sommes déjà sortis de la récession et en route vers la croissance. Mais voilà: nous savons également que notre gouvernement, la Banque du Canada et les médias sont dominés par des keynésiens. Donc, comment avoir l’heure juste. Les sources d’informations fiables se font rares. En survolant le blogue de Mike Shedlock, autrement connu sous le nom de Mish, j’ai fait la connaissance d’un blogue canadien anglophone qui vaut son pesant d’or. C’est le blogue d’un type du nom de Jonathan Tonge qui semble en savoir pas mal long sur l’économie et plus particulièrement le financement hypothécaire.

Présentement, les canadiens se félicitent d’avoir évité le pire grâce à notre système bancaire plus conservateur. Ce que la plupart d’entre nous ignore est que notre économie est bâtie sur le même sable mouvant de  dettes que celle des États-Unis et notre arrogance nous rend aveugles.

N’avez-vous donc pas remarqué que les prix immobiliers au Canada ont plus que doublé depuis 2001? Savez-vous aussi que l’endettement hypothécaire moyen des canadiens en rapport à leur revenu brut est de 160% en 2016, alors qu’il était de 110% en 2009,et de  46% en 1985?  Vous croyez qu’on pourra encore se payer une maison quand on devra emprunter plus de 200% de nos revenus bruts? Dans combien de temps allons-nous frapper un mur? Voyez-vous, les canadiens autant que les américains ont un niveau d’endettement qu’ils ne peuvent plus soutenir très longtemps. Un jour, ça va craquer et ce jour risque d’être bientôt si on ce fie au modèle de Jonathan Tonge tiré de ce billet.

 

Canada -Residential Mortgage Debt as percent of Salaries (accelerated)

Comme vous pouvez le constater, le modèle assume une croissance annuelle des revenus de 2.4% et une accélération du taux de croissance du crédit hypothécaire de seulement 0.8%. Il est virtuellement impossible qu’on se rende jusqu’à la projection de 2016 alors notre bulle devrait éclater bien avant. Gageons que la moindre hausse des taux d’intérêts va le déclencher. La BdC ne peut pas maintenir les taux à 0.25% pour bien longtemps, alors si vous songiez à acheter une maison ou un condo, oubliez ça. Vous allez vous retrouver avec une équité négative l’an prochain.

Pour cette état des choses, remerciez les ingérences de notre gouvernement sous la forme de crédit facile de la BdC et la securisation des hypothèques de la SCHL. Le contribuable sera ultimement responsable de tous les défauts grâce à la socialisation des pertes par notre gouvernement et on blâmera une fois de plus le capitalisme débridé.

 

 

 

Source : or-argent.eu, le 6 octobre 2015

Autre source: GoldSwitzerland

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.