Photo de la Seconde Guerre Mondiale:L’officier Bootsmann de Kriegsmarine posant avec son couteau Bolo à côté d’un char lourd Churchill (août 1942)

L’officier Bootsmann de la Kriegsmarine posant avec son couteau bolo à côté d’un char lourd Churchill « OKE » équipé de lance-flammes … abandonné, après l’échec du commando allié sur Dieppe.

 

Le raid de Dieppe était un assaut des Alliés contre le port de Dieppe, occupé par les Allemands, le 19 août 1942, au cours de la Seconde Guerre mondiale. L’assaut principal a duré moins de six heures avant que les fortes défenses allemandes et les pertes croissantes des Alliés forcent leurs commandants à faire retraite.

Plus de 6 000 fantassins, principalement canadiens, ont été appuyés par le Calgary Regiment de la 1re brigade de chars canadiens et par une puissante force de la Royal Navy et des contingents aéroportés  plus petits de la Royal Air Force. Cela impliquait 5 000 Canadiens, 1 000 soldats britanniques et 50 rangers de l’armée américaine.

Dieppe, France. 

Août 1942.

Ré-écrire l’histoire :Le Côté Obscur de la « Libération de l’Europe »

Les soldats américains qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale ont souvent été décrits comme des guerriers citoyens honorables de la «plus grande génération».

Mais un nouveau livre révèle le côté sombre de certaines indications géographiques dans la France libérée, où les vols, les viols et les prostitutions étaient monnaie courante.

 Les libérateurs ont fait beaucoup de bruit et ont trop bu.

Ils ont couru dans leurs jeeps, se sont battus dans les rues et ont volé. Mais le pire était leur obsession pour les femmes françaises. Ils voulaient du sexe – certains gratuitement, d’autres pour de l’argent et d’autres de force.

Après quatre années d’occupation allemande, les Français accueillent les soldats américains débarquant en Normandie le 6 juin 1944 en libérateurs. Le pays entier délirait de joie. Mais après seulement quelques mois, une ombre a été jetée sur l’image des nouveaux maîtres parmi les Français.

Les exactions,les viols et actes violents envers les femmes,les enfants et les garçons d’âge mineure ont commencé avant même l’arrivée des troupes alliés,à Paris et le départ des soldats allemands.

À la fin de l’été 1944, un grand nombre de femmes en Normandie se plaignaient de viols commis par des soldats américains. La peur s’est répandue parmi la population, tout comme une plaisanterie amère: «Nos hommes devaient se déguiser sous les Allemands, mais quand les Américains sont venus, nous avons dû cacher les femmes.

Avec le débarquement allié  sur Omaha Beach, « un véritable tsuna

mi de luxure masculine » a balayé la France, écrit Mary Louise Roberts, professeur d’histoire à l’Université du Wisconsin, dans son nouveau livre « What Soldiers Do: Sex and the American GI in World War II France.  » Roberts enlève l’image idéalisée des héros de guerre. Bien que les soldats aient eu la réputation d’avoir commis des viols dans de nombreuses guerres, les GI américains ont été largement exclus de ce stéréotype. La recherche historique a porté très peu d’attention à ce côté obscur de la libération de l’Europe, longtemps considérée comme un sujet tabou aux États-Unis et en France.

La propagande américaine n’a pas vendu la guerre aux soldats comme une lutte pour la liberté, écrit Roberts, mais comme une «aventure sexuelle». La France était «un bordel formidable», la revue Life fantasmée à l’époque, «habitée par 40 000 000 hédonistes qui passent tout leur temps à manger, boire et faire l’amour». The Stars and Stripes, le journal officiel des forces armées américaines, a enseigné aux soldats des phrases allemandes comme: « Waffen niederlegen! » (« Jetez vos bras! »). Mais les phrases françaises recommandées aux soldats étaient différentes: «Vous avez des yeux charmants», «Je ne suis pas marié» et «Vos parents sont-ils à la maison?

Les pseudo procès d’après la libération.

Après leur victoire, les soldats ont estimé qu’il était temps pour une récompense. Et lorsqu’ils se sont amusés avec les femmes françaises, ils ne validaient pas seulement leur propre masculinité, mais aussi, métaphoriquement, le nouveau statut des États-Unis en tant que superpuissance, écrit Roberts. La libération de la France a été vendue au public américain comme une histoire d’amour entre des soldats américains et des femmes françaises reconnaissantes.

D’autre part, à la suite de leur défaite par les Allemands, de nombreux Français ont perçu les activités désinhibées des Américains dans leur propre pays comme une nouvelle humiliation. Bien que les Français étaient officiellement parmi les puissances victorieuses, les Américains étaient maintenant en charge.

Le sujet du sexe a joué un rôle central dans la relation entre les Français et leurs libérateurs. La prostitution était la source de conflits constants entre les autorités militaires américaines et les autorités locales.

Certains des reportages les plus spectaculaires proviennent de la ville portuaire du Havre, envahie par des soldats rentrant chez eux à l’été 1945. Dans une lettre adressée à un colonel Weed, le commandant régional américain, le maire Pierre Voisin se plaint que ses citoyens « Ne vont même pas faire une promenade dans le parc ou visiter le cimetière sans rencontrer des GI ayant des rapports sexuels en public avec des prostituées. »

« Des scènes contraires à la décence » se déroulaient jour et nuit dans sa ville, écrivait Voisin. Il était « non seulement scandaleux mais intolérable » que « les yeux de la jeunesse soient exposés à de tels spectacles publics ». Le maire a suggéré que les Américains installent un bordel à l’extérieur de la ville afin que l’activité sexuelle soit discrète et que la propagation des maladies sexuellement transmissibles puisse être combattue par le personnel médical.

Aucun respect pour le corps des femmes…Ici on force une femme à marcher nue devant une foule!

Mais les Américains ne pouvaient pas faire fonctionner les maisons closes parce qu’ils craignaient que les histoires sur la promiscuité des soldats reviennent à leurs femmes à la maison. En outre, écrit Roberts, de nombreux responsables militaires américains n’ont pas pris les plaintes au sérieux en raison de leur conviction qu’il était normal que les Français aient des relations sexuelles en public.

Mais les citoyens du Havre ont écrit des lettres de protestation à leur maire, et pas seulement en ce qui concerne la prostitution. Nous sommes « attaqués, volés, écrasés dans la rue et dans nos maisons », écrivait un citoyen en octobre 1945. « C’est un régime de terreur, imposé par des bandits en uniforme ».

Il y avait des témoignages similaires de partout dans le pays, avec des rapports de police énumérant holdups, vol et viols. En Bretagne, des soldats saouls ont détruit des bars quand ils n’ont plus de cognac. Les agressions sexuelles étaient monnaie courante à Marseille. A Rouen, un soldat s’est frayé un chemin dans une maison, a brandi son arme et a exigé des rapports sexuels.

Femme tondue pour avoir eu un ami allemand durant l’occupation!

Les autorités militaires ont généralement pris au sérieux les plaintes concernant le viol. Cependant, les soldats qui ont été condamnés étaient presque exclusivement afro-américains, certains d’entre eux apparemment sur la base de fausses accusations, parce que le racisme était également profondément enraciné dans la société française.

Autres femmes tondues pour avoir eu des rapports avec des soldats allemands.

Un cafetier du Havre a exprimé la profonde désillusion française sur le comportement des Américains quand il a déclaré: «Nous nous attendions à des amis qui ne nous auraient pas fait honte de notre défaite, mais à l’incompréhension, à l’arrogance, aux manières incroyablement mauvaises et à l’élan des conquérants. « 

Source d’origine:( Spiegel )

 


EN COMPLÉMENT:

 

8 mai 1945 : libérateurs et violeurs

Combien d’Allemandes violées par les Alliés à la Libération ?

 

Un livre très bien élaboré:« Als die Soldaten kamen » (Quand les soldats sont arrivés).

 

Comme les soldats de l’Armée rouge, les Occidentaux se sont aussi rendu coupables de viols de masse après la défaite allemande.

Un million ? Deux millions ? Il a toujours été très difficile de donner des chiffres exacts sur le nombre de viols en Allemagne après la défaite de 1945. « À l’époque, l’administration était incapable de relever ce genre de données », explique Miriam Gebhard, auteur d’un livre [1] remarquable sur le sujet paru au début du mois de mars, à l’approche des 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Avec ce best-seller, l’historienne a réussi à tordre le cou à une légende : celle du violeur russe. « C’est une image véhiculée pendant la guerre froide par la propagande occidentale contre l’Union soviétique », dit-elle. Or, selon elle, sur les 860 000 viols perpétrés par les « libérateurs », 500 000 ont été commis par les soldats de l’Armée rouge mais aussi 190 000 par les Américains, 50 000 par les Français et 30 000 par les Britanniques. « J’ai été surprise par l’ampleur des viols commis par les Occidentaux », lâche-t-elle.

Femme allemande dénudée et battue devant un groupe de personnes.

Archives paroissiales

Faute de données officielles, Miriam Gebhard est allée puiser ses informations dans les archives des paroisses. Les curés des petits villages notaient minutieusement tous les événements de leur commune après la défaite. À Mossburg an der Isar (nord de Munich), par exemple, le curé Alois Schiml décrit des « viols systématiques » de la part des Américains. Les GI entraient dans les maisons et forçaient les hommes à quitter le logement. « Prises de panique, des femmes sautaient par les fenêtres », écrit-il dans son journal. « Dix-sept jeunes filles, abusées une ou plusieurs fois par des Noirs, ont été emmenées à l’hôpital », poursuit-il.

Les Afro-Américains n’étaient pas les seuls violeurs de l’armée américaine, insiste Miriam Gebhard. « Le racisme était encore très présent dans la société américaine. Les états-majors condamnaient donc surtout des Noirs », explique-t-elle. « Il était officiellement défendu de violer les Allemandes. Du côté russe, il y a même eu des exécutions », ajoute-t-elle.

Femmes tondues pour collaboration

Français logés chez l’habitant

Pour les soldats français, la situation était différente. « Ils logeaient chez l’habitant. On avait donc du mal à parler de viol parce que certains y voyaient des relations consenties », explique l’historienne. L’administration française n’ignorait pourtant pas le problème puisque ses fonctionnaires venaient en Allemagne pour annoncer que la France, qui avait besoin de main-d’œuvre, était prête à accueillir tous les enfants nés de ces viols.

L’historienne a également découvert que les Russes et les Américains avaient violé dans toute l’Europe pendant les campagnes de libération, les premiers en Pologne, en Hongrie et en Slovaquie, les autres en France.

 

Abusée pendant un mois

Pourquoi toutes ces années de silence ? « Après la guerre, il était difficile de parler des victimes allemandes. On risquait de passer pour quelqu’un qui cherchait à relativiser l’Holocauste. Par ailleurs, le viol n’avait pas encore clairement le caractère d’un crime dans notre société. Enfin, les victimes avaient honte », explique Miriam Gebhard. Pour en finir avec ce lourd silence, elle est allée écouter celles qui ont accepté de parler 70 ans après les faits.

Elfriede Seltenheim, par exemple, était âgée de 14 ans à la fin de la guerre lorsque les soldats soviétiques sont entrés dans son village à l’est de Berlin. Elle a été abusée pendant un mois par les Russes. Aujourd’hui, à 84 ans, elle veut que les jeunes générations sachent ce que cela signifie. « J’ai d’abord désappris à rire. Longtemps après, j’ai désappris à pleurer. Mais c’était impossible car si on peut vivre sans rire, on ne peut pas vivre sans pleurer. »

 

Dernier tabou

En Allemagne, aucune personnalité politique n’a encore osé parler du sujet. Il n’y a eu aucune indemnisation, le viol des femmes est ignoré dans les musées consacrés à la guerre et aucun représentant de l’Etat n’a encore évoqué dans un discours la douleur de ces victimes oubliées par l’Histoire. A l’occasion des 70 ans de la défaite allemande, Miriam Gebhard tente de briser avec ce livre l’un des derniers tabous de la Seconde Guerre mondiale.

 


MMe Polge

Madame polge.

 

 

 

Le procès de Mme Polge est un épisode culminant des journées nîmoises. Cette jeune femme très belle était devenue l’amie du commandant allemand de la place. Beaucoup de Nîmois eurent recours à elle pour arranger nombre d’affaires. Son procès est attendu par la population avec autant d’impatience qu’une corrida. L’accusée est condamnée à être tondue et promenée dans la ville avant d’être fusillée. La foule s’acharnera plusieurs heures sur son cadavre qui sera transpercé, de la manière qu’on imagine, avec un manche à balai.

 

 

Ré-écrire l’histoire: Nakam ou Le plan de vengeance juive de tuer six millions d’Allemands

Nakam...ou le secret bien gardé d'un petit groupe d'assassins sans scupules.
Nakam…ou le secret bien gardé d’un petit groupe d’assassins sans scrupules.

 

Les origines de Nakam, ou vengeance en hébreu, viennent  de l’Organisation des Partisans Unis qui a été fondée dans le ghetto de Vilna, en Lituanie, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Créé en janvier 1942, elle a également été la première organisation de résistance clandestine, dans un ghetto juif en Europe occupé par les forces du Troisième Reich .

Leur devise était: « Nous ne permettrons pas qu’ils nous prennent pour  des moutons à l’abattoir », qui est devenu la base de leur lutte contre l’élimination systématique des Juifs en Lituanie et en Europe. La figure de proue du mouvement était un poète juif et écrivain, Abba Kovner. Ses premiers lieutenants étaient Rozska Korczak et Vitka Kempner.

L’Organisation des Partisans Unis prévoyait de déstabiliser les installations industrielles allemandes à Vilna en utilisant le sabotage, comme ils se disaient  eux-mêmes faire partie de la lutte partisane plus large en territoire soviétique occupée . L’organisation a été dissoute et a rétablie plusieurs fois pendant la guerre jusqu’à ce que la défaite allemande à Vilna en Juillet 1944.

 

Un membre de la Brigade juive servant dans l'armée britannique . Sur la coque de l'obus,il est écrit en hébreux: Un cadeau pour Hitler. Wikimedia Commons / Public Domain
Un membre de la Brigade juive servant dans l’armée britannique . Sur la coque de l’obus,il est écrit en hébreux: Un cadeau pour Hitler. Wikimedia Commons / Public Domain

À la fin de la guerre, les restes du Front des  Partisans Unis ont créé Nokmim (les  Avengers en anglais ). L’idée était d’organiser un groupe d’assassins qui ferait en sorte d’éliminer  de notables prisonniers de guerre nazis qui  ont  échappé à la justice.L’organisation unie avec les anciens combattants de la Brigade juive dans le mandat britannique de la Palestine  se  sont rebaptisé simplement NakamVengeance .

Elle  a également été appelé Dam Yisrael Noter  – La vengeance du  sang d’  Israël  .L’abréviation de cette phrase était DIN, ce qui est un mot hébreu pour le jugement. Sa direction est restée la même que celle de l’Organisation des Partisans Unis – Kovner et Kempner (qui se sont mariés en 1946) avec l’ajout de Yitzhak Avidav et Bezalel Michaeli. Même si un certain nombre de groupes qui cherchent vengeance ,ont émergé à la fin de la guerre, le Nakam a prouvé son  extrêmisme.

Le groupe comptait environ 60 membres, et il était composé d’anciens combattants et survivants du pseudo  Holocauste,selon la propagande sioniste américaine. Pour eux, la guerre était pas encore terminée. Leur plan était d’infiltrer l’Allemagne et de mener des assassinats et des opérations complexes. Alors que la poussière était encore installée dans une Allemagne vaincue et dévastée, une partie du groupe a réussi à arriver en Allemagne et concevoir un plan audacieux, comme pour dire …au  moins.

Selon une interview réalisée par The Observer avec Joseph Harmatz, qui était proche de l’organisation, Kovner a acquis de grandes quantités de poison et prévu de le disperser dans les réserves d’eau de Berlin, Munich, Francfort, Nuremberg et Hambourg, tuant de nombreux civils. Le plan a suscité beaucoup de controverse parmi les organisations juives qui préparaient les bases d’un Israël indépendant.

Partisans juifs dans le ghetto de Vilnius. Abba Kovner est debout au centre.
Partisans juifs dans le ghetto de Vilnius. Abba Kovner est debout au centre.

D’une part, la Haganahun groupe terroriste , qui deviendra le noyau  fort  de la défense israélienne, remis à Kovner de faux documents qui lui ont permis de voyager à travers l’Europe, mais d’autre part, certains membres de la Haganah ont rejeté l’idée de la vengeance de masse sur les Allemands. Harmatz a affirmé que Chaim Weizmann, qui allait devenir le premier président d’Israël, a soutenu les actions de Kovner et a aidé à acquérir le poison dont il avait besoin. Les historiens américains qui protègent le sionisme d’Israel, rejettent cette allégation comme hautement improbable.

Leur intention initiale était de provoquer la mort de six millions d’Allemands, ce qui était l’équivalent du nombre de Juifs qui sont prétendus  morts dans la fable de l’Holocauste.Kovner a quitté Haïfa, sur un navire à destination de France. Il avait des documents affirmant qu’il était membre de la Brigade juive.

A Toulon, en  France, les Britanniques ont découvert que ses documents étaient faux et il a été arrêté et envoyé à une prison égyptienne sous contrôle britannique. Le poison destiné à l’action a été jeté dans la mer. Harmatz a déclaré dans son interview que Kovner et Nakam ont été trahis par les sionistes qui craignaient que l’événement pourrait mettre en péril la proclamation légitime de l’Etat d’Israël. Au  moment de l’arrestation, les agents de  avaient déjà infiltré les égouts de plusieurs grandes villes allemandes.

Ils n’attendaient que le poison  arrive lorsque l’opération a été annulée.Il est également prévu de quitter les zones résidentielles américaines sans poison de telle sorte que le poison ne pouvait atteindre que la population allemande.

Pendant ce temps, ses complices ont réussi à introduire clandestinement un poison en Allemagne. Le Plan B était en vigueur – l’empoisonnement de 3000 pains dans le camp de prisonniers de guerre américains  Stalag 13. Le commandement de l’opération a été donné à l’adjoint de Kovner, Yitzhak Avidav.

 

Le 14 Avril 1946, le Nakam fait irruption dans une boulangerie qui fournissait du pain au camp et empoisonné 3000 miches de pain destinées aux anciens  soldats allemands et ex-officiers SS. Le poison a été dilué à l’arsenic. Les prisonniers étaient gardés dans un camp de prisonniers près de Nuremberg.

Le 23 Avril, un rapport a été publié dans la presse que 2.283 prisonniers allemands sont tombés malades d’une intoxication, avec 207 d’entre eux hospitalisés. Joseph Harmatz a affirmé que 300-400 prisonniers de guerre allemands sont morts des conséquences de l’empoisonnement, même si un rapport officiel n’a déclaré qu’aucun décès n’a  survenu suite à  cet événement.

Kovner a été libéré quelques mois après son emprisonnement. Il est retourné en Palestine après qu’Israël a été proclamé indépendant en 1948 et il est devenu un capitaine de l’armée sioniste. Il a poursuivi son approche de la ligne dure face à ceux qu’il accusait  d’avoir  provoqué le pseudo-Holocauste juif.Je vous propose de lire au moins cet article (cliquez ici) ou je prouve l’absurdité et l’impossibilité de cette fable sioniste.

Il a également écrit de nombreux articles de journaux qui semblaient inciter à la haine des Egyptiens dans ses «pages de bataille » intitulées « Mort aux envahisseurs! » Le ton des articles, qui ont appelé à se venger de l’Holocauste et fait référence à l’ennemi égyptien (en tant que vipères et chiens), avaient bouleversé de nombreux dirigeants politiques et militaires israéliens.

 

Abba Kovner témoignant (mentant) au procès d'Adolph Eichman,en 1961.
Abba Kovner témoignant (mentant) au procès d’Adolph Eichman,en 1961.

Kovner a témoigné de ses expériences pendant la guerre dans un procès contre Adolf Eichmann. Il a également joué un rôle majeur dans la conception et la construction de plusieurs musées de l’Holocauste, parmi lesquels se trouve le Musée de la Diaspora à Tel Aviv.

Abba Kovner est mort en 1987, d’ un cancer. L’intérêt dans l’affaire concernant l’empoisonnement des prisonniers de guerre allemands a été relancé en mai 2000, à Nuremberg, lorsque deux membres du Nakamgroupe ont avoué qu’ils ont pris part à l’événement. Le bureau de procureur à Nuremberg a abandonné l’affaire,  » en raison de circonstances inhabituelles» comme la raison de la suspension de l’enquête.

 

 

Les mystères de l’histoire:le Débarquement de Normandie,le 6 juin 1944

De jeunes soldats américains sur une plage de Normandie,le 6 juin 1944.
De jeunes soldats américains sur une plage de Normandie,le 6 juin 1944.

OPÉRATION OVERLORD

On croit tout savoir de l’opération Overlord, l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire. Chacun se souvient de ces jeunes soldats jetés sur les plages de Normandie par une matinée grise et venteuse sous le feu meurtrier des bunkers allemands. Chacun vénère leur héroïsme et leur sacrifice, longuement célébrés par le cinéma. Pourtant, soixante-dix ans après, cette croisade de la liberté recèle encore des mystères, des zones d’ombre, des épisodes ignorés, mal connus ou volontairement occultés.

Contrairement à ce qu’on pense souvent et malgré l’énormité des moyens déployés – 5.000 navires, 10.000 avions, quelque 155.000 hommes -, l’assaut du 6 juin 1944 fut à deux doigts d’échouer. Dans les semaines qui suivirent le jour J, la bataille de Normandie fut l’une des plus dures de la guerre, et les Alliés rencontrèrent des difficultés qu’ils avaient largement sous-estimées. C’est le hasard de la météorologie qui a le mieux servi les assaillants le 6 juin. C’est l’initiative de quelques hommes qui a sauvé la situation au moment crucial. C’est l’opération de désinformation la plus importante du siècle, menée par un groupe d’espions baroques, qui a permis la victoire finale.

Le 6 juin 1944,c'est le Jour J:le débarquement en Normandie.
Le 6 juin 1944,c’est le Jour J:le débarquement en Normandie.

Nourrie par les commémorations officielles, la légende a transfiguré la réalité du combat pour en donner une image à la fois héroïque et édulcorée. En fait, les défaillances furent fréquentes, la violence mise en œuvre effrayante, et les exactions commises envers les civils nombreuses, à commencer par des bombardements massifs à l’utilité contestée. En s’appuyant sur le travail des meilleurs historiens, notamment Olivier Wieviorka et Antony Beevor (« D-Day et la bataille de Normandie », Calmann-Lévy), qui ont brisé les tabous et mis au jour les réalités cachées, « l’Obs » vous livre les derniers secrets du jour le plus long.

      1. La bataille des glaces

L’opération Overlord a peut-être commencé trois années avant le 6 juin, dans les solitudes gelées du Spitzberg, de l’Islande et du Groenland. Dans ces contrées de neige et de froid, des commandos britanniques et américains ont été débarqués discrètement pour une guerre dans la guerre : celle de la météo. Il s’agissait de prendre d’assaut les stations d’observation établies par les Allemands à partir de 1940 dans l’Atlantique Nord, ce que ces soldats venus dans le froid réussirent sans coup férir.

L’enjeu semblait mineur. Il était décisif. Grâce à ce réseau de stations conquis par les armes, loin à l’ouest de l’Europe, les Alliés disposèrent en 1944 d’informations interdites aux météorologistes allemands. C’est ainsi que James Martin Stagg, conseiller de l’état-major allié, put fournir à Dwight Eisenhower, commandant suprême du corps expéditionnaire, des prévisions exclusives qui lui donnèrent un avantage stratégique.

Le 4 juin, Stagg fut l’oiseau de mauvais augure. Une tempête se préparait dans l’Atlantique, qui rendrait dangereuse la navigation des péniches de débarquement, disperserait les parachutistes et provoquerait le naufrage des chars amphibies prévus pour l’assaut. La mort dans l’âme, Eisenhower dut reporter l’opération Overlord, alors même que plus de 150 000 soldats s’étaient mis en route pour le combat suprême.

Ce contretemps fut une bénédiction pour les Alliés. Privés des précieuses stations, les Allemands ne virent pas que la tempête se calmerait pour trente-six heures à partir du 6 juin. Pour eux, le mauvais temps continuerait, empêchant tout débarquement pour les quatre ou cinq jours à venir. Commandant en chef des troupes de Normandie, Rommel décida de partir pour l’Allemagne, où il voulait fêter l’anniversaire de sa femme. A Rennes, l’état-major convoqua les principaux officiers de la région pour un exercice de simulation. Au jour J, le commandement allemand était absent.

Au même moment, Stagg, fort des bulletins envoyés des stations nordiques, pouvait annoncer à Eisenhower que le vent s’apaiserait pour un jour et demi le long des côtes normandes, avant de souffler de nouveau en tempête. Cette pause dans la dépression venue de l’Atlantique rendait possible l’opération prévue. Eisenhower écouta Stagg, le regarda droit dans les yeux, garda le silence trente secondes, puis, devant son état-major interdit, laissa tomber son verdict : « Let’s go. »

     2. Le héros inconnu

Il fut un des hommes clés de l’opération. Pourtant, parce qu’il était homosexuel, il fallut attendre plus de soixante ans pour qu’on lui rende justice.

Alan Turing était sans doute le mathématicien le plus doué de sa génération. Chercheur à Cambridge, c’était un jeune homme excentrique qui était saisi par des obsessions infantiles. Il avait par exemple vu quarante fois « Blanche-Neige et les sept nains », dont il connaissait chaque plan et chaque réplique par coeur. En dépit de ses névroses, il s’était rendu célèbre dans les cercles académiques en imaginant le principe d’une machine universelle, qu’on appellerait bien plus tard un ordinateur.

Quand la guerre commença, Turing fut engagé dans une équipe bizarre, composée de mathématiciens, de germanisants, de linguistes, de spécialistes des codes et d’amateurs de mots croisés. Réunie dans des huttes en tôle élevées dans le parc du manoir de Bletchley non loin de Londres, elle avait pour but de décrypter les communications secrètes de la Wehrmacht. Ces messages radio étaient cryptés par un appareil compliqué appelé Enigma, une sorte de machine à écrire à laquelle on avait ajouté trois rouleaux de métal qui tournaient dès qu’on tapait une lettre. Ces trois rotors garantissaient le secret : grâce à la rotation automatique, les lettres n’étaient jamais codées de la même manière, ce qui rendait les messages indéchiffrables par les crypto-analystes.

La machine allemande Enigma cryptait les messages radio. Son code a été découvert par Alan Turing. (DR)
La machine allemande Enigma cryptait les messages radio. Son code a été découvert par Alan Turing. (DR)

La machine recelait une faille, et c’est là qu’Alan Turing entra en jeu. Les services secrets britanniques avaient réussi à se procurer un exemplaire d’Enigma, ainsi que plusieurs manuels de codage saisis dans des bateaux ou sur des sous-marins coulés par la Navy. Les crypto-analystes détectèrent quelques régularités dans le codage des messages et comprirent qu’en mettant en oeuvre le principe de Turing, et donc en construisant grâce à lui l’un des premiers ordinateurs de l’histoire, capable de tester des milliers de combinaisons en quelques minutes, on pouvait déchiffrer en temps réel des messages qu’on aurait normalement mis des semaines à comprendre.

Dès 1940, les équipes de Bletchley Park furent en mesure de transmettre chaque jour à Churchill le texte en clair des communications allemandes les plus confidentielles. Turing et ses crypto-analystes apportèrent une aide décisive à la victoire dans plusieurs batailles, notamment celle d’ElAlamein et celle de l’Atlantique. Ils firent arrêter tous les espions envoyés en Grande-Bretagne par les nazis. Pendant la préparation d’Overlord, ils surveillèrent jour après jour les efForts de défense déployés par la Wehrmacht. Grâce à eux, enfIn, les Britanniques purent vérifIer la bonne marche de l’opération Fortitude, destinée à tromper Hitler sur le lieu et la date du Débarquement. Turing avait donné à Churchill l’un de ses atouts maîtres.

Son aventure se termina en tragédie. Turing était homosexuel dans une Grande-Bretagne où les relations intimes entre personnes du même sexe étaient réprimées par la loi. La paix revenue, sa maison fut un jour cambriolée, et la police vint enquêter chez lui. Elle constata qu’il avait des relations avec un homme. Il fut arrêté, jugé et condamné à subir un traitement médical à base d’œstrogènes. Cette médication forcée aggrava ses névroses. Martyrisé par le pays qu’il avait contribué à sauver, il devint dépressif. Un jour, il prit une pomme et, comme l’avait fait la sorcière de Blanche-Neige, l’enduisit de poison. Puis il la croqua.

Sa mort passa inaperçue. Il fallut attendre soixante ans pour que la reine consente à le gracier à titre posthume et que le gouvernement britannique, par la voix du Premier ministre Gordon Brown, reconnaisse sa dette envers lui. Aujourd’hui, le prix le plus prestigieux en science de l’informatique s’appelle le prix Turing.

     3. Le mystère du « Daily Telegraph »

Au mois de mai 1944, les services de sécurité britanniques furent pris de panique. Ils venaient de constater que les mots croisés du quotidien conservateur « The Daily Telegraph » avaient donné depuis quelques jours, comme solution à des définitions, les mots de « Omaha », « Overlord », « Neptune » ou « Sword ». Autrement dit, les noms de code attribués aux plages normandes ou bien aux opérations destinées à établir une tête de pont en France, toutes choses évidemment ultra secrètes.

Le nom de code ultrasecret "Overlord" apparaît avant l'opération dans les mots croisés du Daily Telegraph".
Le nom de code ultrasecret « Overlord » apparaît avant l’opération dans les mots croisés du Daily Telegraph ».

 

 

L’auteur des mots croisés, un professeur respectable et connu du public, fut interrogé. Il plaida la coïncidence. Depuis la guerre, des amateurs de statistiques ont calculé que la probabilité de voir apparaître dans ces grilles les quatre ou cinq mots en question par le seul jeu du hasard était inférieure à une chance sur plusieurs millions.

Aujourd’hui encore le mystère reste entier. On suppose que l’auteur des grilles s’était adressé à ses étudiants pour trouver des mots et des définitions nouvelles. Ces étudiants fréquentaient des militaires stationnés en Grande-Bretagne : ils auraient entendu les noms de code au cours de conversations sans savoir ce qu’ils désignaient. Mais c’est une hypothèse…

     4 . Les comanches attaquent à l’aube

Comment se parler par radio quand les Allemands sont à l’écoute ? Pour assurer la sécurité des communications, il fallait surmonter un dilemme. Si les opérateurs radio intégrés aux troupes d’assaut se parlaient en clair, pour orienter l’attaque ou guider l’aviation, par exemple, il suffisait à un Allemand parlant anglais de se mettre sur la même longueur d’onde. Mais s’ils se parlaient en code, les communications s’en trouvaient fortement ralenties : il fallait à chaque fois crypter et décrypter les messages.

A ce problème classique dans les armées, les Américains ont trouvé une solution originale. Sur Utah Beach, treize Indiens comanches enrôlés dans l’US Army et formés à la radio figurèrent parmi les premiers attaquants. C’est l’un d’entre eux qui envoya le premier message, en langue comanche, à son correspondant en mer, qui le traduisit immédiatement pour le commandement : « Le Débarquement a réussi mais nous sommes au mauvais endroit. »

Sécurité totale : l’armée américaine s’était assurée au préalable que personne en dehors des Etats-Unis ne comprenait la langue comanche. Comme certains termes techniques n’existaient pas dans cette langue, il fallut recourir à des métaphores. « Char d’assaut » fut traduit par « tortue de fer ». Pour le mot « Hitler », les Comanches avaient trouvé une locution expressive : « le Blanc fou ».

      5. Le débarquement va échouer !

Le 5 juin dans l’après-midi, Dwight Eisenhower écrit ces lignes : « Les forces que nous avons débarquées en Normandie n’ont pas réussi à établir une tête de pont suffisante. J’ai donné l’ordre de les retirer. [ …] Si des erreurs ou des fautes ont été commises, j’en porte seul la responsabilité. » Le commandant en chef du corps expéditionnaire allié n’eut pas à publier cette lettre, écrite en prévision d’un éventuel échec. Mais il avait bien mesuré les risques que comportait l’opération Overlord. Un film comme « le Jour le plus long » donne l’image d’un assaut irrésistible, appuyé sur une machine de guerre américaine invincible. En fait, tout fut infiniment plus dur.

 

Des soldats dans une barge des garde-côte américains, à l'approche des plages de Normandie, le 6 juin 1944.  (Anonymous/AP/Sipa)
Des soldats dans une barge des garde-côte américains, à l’approche des plages de Normandie, le 6 juin 1944. (Anonymous/AP/Sipa)

 

Le mur de l’Atlantique opposait des obstacles redoutables à l’invasion. Il fallait débarquer en une journée quelque 150 000 hommes et leur matériel, sous le feu des mortiers, des canons et des mitrailleuses. Pour y parvenir, il fallait réduire au silence, par des bombardements puis par un assaut de vive force, les batteries et les défenseurs des plages. Il fallait en même temps, par un lâchage massif de parachutistes, sécuriser les abords d’une zone immense, située entre l’Orne et le Cotentin, pour prévenir l’inévitable contre-offensive des blindés allemands.

Sur quatre des cinq plages choisies, Utah, Gold, Juno et Sword, l’attaque fut une réussite. Mais sur la cinquième, Omaha, dans le secteur américain, les Alliés frôlèrent la catastrophe. Ce fut le résultat d’une succession d’erreurs. L’aviation manqua son but, et les bombes lancées contre les bunkers allemands tombèrent dans la campagne. Le bombardement naval rata sa cible, et les obus de marine se perdirent à l’intérieur des terres. Les chars amphibies nécessaires à la destruction des défenses allemandes furent mis à l’eau trop tôt, dans une mer encore secouée par la tempête de la veille. La plupart coulèrent sur le trajet. Si bien que les premières vagues d’assaut, débarquées vers 6h30 du matin, durent affronter avec des armes légères des lignes de défense pratiquement intactes.

Le résultat fut un massacre effrayant, bien reconstitué par Steven Spielberg dans « Il faut sauver le soldat Ryan ». Les rares survivants se retrouvèrent cloués au sol pendant des heures, terrorisés et paralysés, au milieu des cadavres et des hurlements des blessés, à court de munitions et privés de commandement, à quelques mètres d’une eau rouge de sang. A midi, le général Bradley qui commandait le secteur américain, faillit donner l’ordre de rembarquement.

Les survivants d’Omaha durent leur salut à quelques individus d’exception, comme le général Norman Cota, qui les rassembla sous le feu et les convainquit par l’exemple d’avancer vers l’ennemi. A force d’héroïsme individuel, la plage fut conquise dans l’après-midi. Mais ce fut au prix de 1 500 morts et 2 000 blessés chez les assaillants. Sans Cota et les autres, les Allemands auraient pu revenir en force sur le rivage et couper en deux le corps expéditionnaire, compromettant toute l’opération…

     6. Stalingrad dans le bocage

La bataille de Normandie, qui suivit l’assaut des plages, fut bien plus cruelle que prévu. Les Alliés échouèrent à prendre Caen et son aéroport le premier jour. Il fallut attendre un mois pour s’emparer de la ville après deux opérations sanglantes, et ratées pour l’essentiel, Goodwood et Epsom.

Plus à l’ouest, la difficulté de la guerre dans le bocage avait été sous-estimée. Les Allemands possédaient des armes plus perfectionnées que celles des Alliés, notamment les canons de 88 millimètres et les chars Tigre, plus puissants que les Sherman américains. Ils se battaient avec acharnement, protégés par des haies innombrables et épaisses, embusqués dans les clochers et les fermes face à une infanterie qui devait avancer à découvert. On a calculé que la concentration des divisions blindées et les pertes en hommes furent comparables à celles qu’on rencontrait sur le front de l’Est.

C’est seulement au mois d’août, grâce à leur supériorité aérienne écrasante et à l’arrivée de renforts massifs que les divisions américaines du général Patton purent percer le front vers l’ouest et déborder les défenses allemandes.

     7. La Wehrmacht contre Hitler

C’est l’un des aspects souvent méconnus de la bataille de Normandie : pendant qu’ils se battaient contre les Alliés, de nombreux officiers allemands complotaient aussi contre Hitler. Hans Speidel, par exemple, chef d’état-major de Rommel, était l’un des principaux conjurés. Ces généraux et colonels avaient des itinéraires variés. Certains, plutôt rares, étaient opposants au nazisme depuis toujours ; d’autres, plus nombreux, n’avaient jamais été gênés par la nature du régime, jusqu’au moment où la Wehrmacht subit de graves revers en Russie.

Après Stalingrad, une partie du commandement estima que Hitler menait l’Allemagne à la catastrophe et qu’il fallait s’en débarrasser. Effrayés à l’idée de voir l’Armée rouge occuper leur pays, ils voulaient renverser le régime et conclure une paix séparée avec les Alliés. Ils comptaient se tourner ensuite contre les armées de Staline avec l’approbation sinon la participation des Anglo-Saxons.

La conspiration atteignit son paroxysme le 20 juillet 1944, quand le colonel Claus von Staufenberg, convié à une réunion d’état-major, réussit à poser une bombe dissimulée dans une serviette de cuir à quelques mètres du Führer. Comme on sait, l’explosion épargna Hitler et le complot fut ensuite réprimé avec une cruauté inouïe. Plusieurs officiers généraux combattant en Normandie furent arrêtés ou contraints de se suicider. Le complot, toutefois, n’eut guère d’influence sur la bataille : les conjurés estimaient qu’il fallait de toute manière se battre le mieux possible pour inciter les Alliés à traiter.

     8. La sale guerre

La violence des combats provoqua l’apparition d’atrocités dont les Alliés n’avaient pas l’idée en débarquant. Des parachutistes pendus dans les arbres furent émasculés. Plusieurs fois, les SS exécutèrent leurs prisonniers. Ils fusillèrent nombre de résistants, tout en épargnant relativement la population civile pour éviter d’avoir à combattre une insurrection en plus des forces alliées. Sur les plages, des prisonniers allemands furent exécutés, d’autres furent contraints de pénétrer en tête sur les champs de mines pour ouvrir la voie.

Les Allemands laissaient derrière eux toutes sortes de pièges destinés à tuer ou à mutiler leurs adversaires – cadavres cachant des explosifs, mines antipersonnel qui explosaient à la hauteur de l’entrejambe, bombes dissimulées dans les maisons ou dans le matériel abandonné. En représailles, les soldats alliés ne ménageaient pas leurs ennemis, usant de lance-fammes pour les débusquer ou bien disséminant des tireurs d’élite munis de fusils à lunette dans la campagne. Les chasseurs-bombardiers étaient omniprésents et s’attaquaient systématiquement aux véhicules isolés.

Plusieurs généraux furent tués ou blessés par ces attaques aériennes ciblées. Au total, la bataille de Normandie fit quelque 30 000 morts chez les Alliés et autant chez les Allemands.

     9. La mort dans la tête

Beaucoup d’hommes ne purent pas supporter la dureté de la bataille. Olivier Wieviorka a décrit le calvaire moral enduré par les combattants. Les jours étaient longs, les combats sans fin, le sommeil rare. Les abris étaient précaires, les rations froides, l’habillement insuffisant. Les pluies de l’été 1944 furent les plus fortes du siècle. La couverture aérienne fut intermittente, et les trous où l’on se terrait pour la nuit étaient souvent inondés. L’abondance des haies et des chemins creux renforçait le sentiment de vulnérabilité. Les embuscades étaient fréquentes et meurtrières. Faute d’effectifs, les unités étaient rarement relevées, et beaucoup de soldats débarqués au début de juin combattirent sans trêve jusqu’au mois d’août.

Des soldats américains aident leurs camarades épuisés pendant le débarquement à Utah Beach, le 6 juin 1944.  (AFP)
Des soldats américains aident leurs camarades épuisés pendant le débarquement à Utah Beach, le 6 juin 1944. (AFP)

 

 

Ces conditions terribles mirent à l’épreuve les nerfs des fantassins. Les désertions et les mutilations volontaires furent nombreuses. Plusieurs milliers de soldats furent victimes de troubles psychiatriques qui les empêchèrent de continuer la guerre. Un tiers des blessés environ n’étaient pas touchés physiquement, mais atteints de psychonévrose ou d’épuisement au combat. Le commandement allié dut admettre la réalité de ces maladies traumatiques et hospitaliser ceux qui craquaient. Les mêmes phénomènes frappèrent évidemment les combattants allemands. Mais la Wehrmacht ne reconnaissait pas ces troubles mentaux. Ceux qui craquaient étaient fusillés.

     10. La bataille du sexe

Universitaire américaine, Mary Louise Roberts vient de lever le voile sur un aspect jusqu’ici occulté de la bataille de Normandie : l’attitude d’une partie du corps expéditionnaire américain envers les femmes françaises. Certes, dans leur immense majorité, les GI traitèrent avec respect les populations qu’ils étaient venus libérer. Mais une minorité d’entre eux crurent trop aux préjugés en cours aux Etats-Unis sur la France et les Français.

Pour la presse, pour une partie du commandement, la France était le pays de la bonne vie et du sexe libre. La prostitution était légale et, plus généralement, les femmes françaises avaient la réputation injustifiée de céder facilement aux avances des vainqueurs. Nombre de liaisons entre soldats et jeunes Françaises ne prêtaient à aucune critique. Mais les agressions sexuelles furent fréquentes et les plaintes des autorités civiles françaises nombreuses. Dans les cas extrêmes, 152 fois, il fallut répondre à des accusations de viol formulées par des Françaises à l’encontre de soldats américains. Plusieurs dizaines de GI condamnés par la justice militaire furent pendus.

Ces affaires reflétaient aussi l’une des particularités du corps expéditionnaire : la ségrégation dont étaient victimes les Noirs dans l’armée américaine. La grande majorité des condamnations pour viol frappèrent des soldats afro-américains, alors qu’ils représentaient à peine 10% des effectifs. Pour le commandement, cette surreprésentation confortait un préjugé : les Noirs avaient une sexualité exubérante qui les conduisait au crime.

Mais Mary Louise Roberts montre aussi que les tribunaux militaires américains avaient une fâcheuse tendance à sévir surtout contre les soldats noirs et à traiter avec beaucoup plus de légèreté les mêmes faits quand ils étaient imputés à des soldats blancs. L’analyse des procès révèle que souvent les condamnations des soldats noirs étaient prononcées sans preuves, sur la foi de témoignages contestables. Ainsi, l’armée américaine, qui agissait au nom de valeurs universelles et qui a libéré l’Europe, gardait aussi certaines pratiques dont les Etats-Unis n’allaient se débarrasser que beaucoup plus tard…

     11. Messieurs les Anglais…

Quand les Français se remémorent ces mots : « Ils ont débarqué ! », ils pensent évidemment aux GI américains et non aux tommies britanniques. Pendant que défile le générique du « Jour le plus long », produit par un Américain, Darryl Zanuck, on voit en gros plan un casque abandonné sur une plage, qui symbolise la souffrance des soldats. Le casque est américain. Les trois meilleurs films consacrés au D-Day « Au-delà de la gloire » de Samuel Fuller, « Il faut sauver le soldat Ryan » de Steven Spielberg et « Frères d’armes » de Tom Hanks et Steven Spielberg, mettent en scène des unités américaines. Pourtant ce sont les Britanniques qui auraient mérité la première place dans la légende.

 

Les troupes britanniques et canadiennes débarquent à Juno Beach, le 6 juin 1944. (Mary Evans/Sipa)
Les troupes britanniques et canadiennes débarquent à Juno Beach, le 6 juin 1944. (Mary Evans/Sipa)

Sur les 155 000 hommes du jour J, la moitié sont britanniques, et d’autres sont canadiens. Sur cinq plages, trois ne sont pas américaines, Gold, Juno et Sword. Si le commandant en chef, Eisenhower, est américain, le chef des troupes à terre, Bernard Montgomery, est anglais. L’assaut des plages confiées aux Britanniques fut mieux préparé et mieux exécuté que celui des plages américaines.

Les opérations avaient été étudiées très à l’avance en Grande-Bretagne sous la direction de lord Mountbatten, membre de la famille royale et chef des opérations combinées. Les ports artificiels qui ont permis d’acheminer des renforts, les « Mulberries », étaient une invention deWinston Churchill. Un officier britannique, le général Hobart, avait mis au point des chars spécialisés qui permettaient d’ouvrir les champs de mines sans pertes ou de cisailler les haies du Bocage normand. La Royal Navy et la Royal Air Force prirent une part décisive à l’assaut.

Enfin, l’opération Fortitude, qui a trompé les Allemands de manière magistrale, a été conçue et réalisée par l’Intelligence Service et l’état-major britannique. C’est seulement par la suite que l’armée américaine prit l’ascendant sur les troupes britanniques, grâce à la force de l’industrie des Etats-Unis et parce que l’Empire britannique avait épuisé ses ressources en combattant seul contre Hitlerpendant plus d’un an.

     12. Et les Français ?

Par masochisme ou par ignorance, on daube fréquemment sur la minceur extrême des effectifs français engagés le 6 juin : les 177 membres du commando Kiefer, certains parachutistes des équipes Jedburgh largués sur la Bretagne, les marins des deux navires présents au large des plages. C’est tout.

La moquerie est injuste. D’abord, les hommes de Kiefer, intégrés dans les troupes d’élite de lord Lovat, férocement entraînés pendant deux ans par leur chef, ont atteint tous leurs objectifs, notamment le casino d’Ouistreham, transformé en bunker par les Allemands et pris au matin du 6 juin. Sur les 177 hommes de Kiefer, 153 furent tués ou blessés pendant la bataille de Normandie.

Le commando Kieffer progresse dans Ouistreham, après les combats du 6 juin 1944. (Jose Nicolas / Jacques Witt / Sipa)
Le commando Kieffer progresse dans Ouistreham, après les combats du 6 juin 1944. (Jose Nicolas / Jacques Witt / Sipa)

 

 

Ensuite, il était convenu que les soldats français, recrutés surtout en Afrique du Nord, combattraient en Italie, avec l’armée qui affrontait les Allemands dans la péninsule. Nombreux, bien entraînés, bien commandés, mélangeant troupes coloniales et combattants musulmans, ces soldats jouèrent un rôle important dans la Libération. Beaucoup se couvrirent de gloire à la bataille du Monte Cassino ou pendant le débarquement de Provence.

La Résistance française, enfin, aida au succès d’Overlord. Sa force militaire était réduite. En revanche, les actions de renseignement et de sabotage effectuées par l' »armée des ombres » furent précieuses. Grâce aux résistants, les Alliés connaissaient en détail les fortifications du mur de l’Atlantique. Au jour J, la coupure des communications et le sabotage des chemins de fer désorganisèrent la riposte allemande. Enfin, l’insurrection, souvent prématurée, lancée dès le 6 juin dans toute la France, gêna l’acheminement des renforts allemands vers les plages normandes. Aux Glières, sur le plateau du Vercors, à Oradour ou à Tulle, maquisards et civils payèrent le prix du sang.

 

Sources:Nouvel Observateur