*Occasionnellement ,je produirai des articles sur la sexualité Sacrée,car la sexualité,telle que développée par les humains de la Terre,provient de l’Héritage des Dieux Annunaki.
Il est loin le temps où le cunnilingus passait pour une pratique élitiste ou subversive ! Plébiscité par les Français, l’embras(s)ement du sexe féminin compte pas moins de 87 % d’adeptes selon les manifestants, 73 % selon la police – deux scores de république bananière. Ou de république ostréicole.
Peinture murale de Pompéi représentant une femme recevant un cunnilingus. Cette pratique remonte à la plus haute antiquité.
Recevoir un cunnilingus demande une certaine confiance. Or, comme chacun sait en cette période de prolifération des complexes, la confiance ne coule pas de source. Il est normal d’être gênée : comment ne pas intérioriser des millénaires d’associations douteuses entre vulve et moiteur, maladie, mauvaises odeurs et putréfaction ?
Normal d’être gênée aussi, quand il s’agit de montrer une partie du corps qui normalement ne se voit pas, et ce, sans pour autant se faire accuser de pruderie. Hors de toute sacralisation du sexe, ce sont des questions qu’on se pose en allant chez le dentiste, ou quand le docteur fouine nos oreilles – ce petit doute quant à des points anatomiques échappant à notre contrôle, voire à notre connaissance. A ce titre, pour recevoir un cunnilingus, les complexées trouveront intéressant de s’habituer à regarder leur sexe, avec un miroir. Si la pression est due à l’inconnu, vous pouvez faire connaissance.
Dans l’Empire Ottoman,la pratique du cunnilingus se repandit dans les harems,entre femmes surtout.
Couleurs et variations
Contrairement à la vulve médiatique qui se duplique sur un même moule, la vulve humaine se déploie en toutes les couleurs et variations. Tant que vous n’avez pas d’écailles qui poussent autour du clitoris, tout roule. Et s’il faut aborder les angoisses les plus fréquentes : il est parfaitement répandu d’avoir des petites lèvres qui dépassent des grandes, et parfaitement banal d’avoir une petite lèvre plus grosse que l’autre. Votre partenaire ne sera pas surpris. Dans le cas contraire, il est puceau (et il regarde trop la télévision) – pensez donc à lui indiquer la position de votre clitoris grâce à des panneaux indicateurs en néon.
Pour recevoir un cunnilingus, beaucoup de femmes se sentent dans l’obligation de se préparer – non seulement avec une douche mais à coups de bandes dépilatoires. Chacune fait comme elle veut, mais on peut déceler là une forme d’autocensure : en estimant par avance qu’aucun homme n’aime les poils, les femmes alimentent une culture où leurs amants perdent l’habitude de se confronter aux buissons velus. Or, le cunnilingus n’est pas synonyme de pubis glabre sous prétexte qu’il faudrait mieux voir. La langue n’a pas d’œil. Certains hommes préfèrent sincèrement la version poilue, qui offre des sensations particulières et d’intéressants jeux de texture. Et de toute façon, l’éventuelle préférence masculine n’est pas parole d’évangile : c’est vous qui décidez. Le cunnilingus est censé vous procurer du plaisir. Si la préparation vous plonge en plein malaise et qu’elle vous fait mal, sortez plutôt le jeu de Scrabble.
Cette position permet de se donner un rapide cunnilingus…,mais il faut un peu une bonne condition physique.
Frais de participation
Si nous abordons la question de la fellation : nos partenaires ne sont pas télépathes. Nous sommes donc chargées, soit de leur confier notre manuel d’utilisation, soit de miser sur une compatibilité tombée du ciel, soit d’accepter la déception. Offrir le guide du cunnilingus pour les nuls est inutile : il ne s’agit pas pour le partenaire d’apprendre à prodiguer des caresses à toutes les femmes, ou à une femme moyenne. Il s’agit de se « spécialiser ».
Ce que préfèrent les autres femmes, on s’en fiche.
Cet enseignement ne passe pas forcément par les mots : vous pouvez filer un coup de main (en écartant les grandes lèvres pour faciliter l’accès au lieu du crime, par exemple). Vous pouvez participer, montrer comment vous vous masturbez. A ce titre, il serait crucial d’introduire une nuance dans le débat bucco-génital public. On parle du cunnilingus générique alors que cette pratique existe, pour les femmes, en version passive ou active. Parfois l’ambiance est à la détente, parfois à la passion. Nous ne sommes pas toujours des étoiles de mer face aux langues de nos partenaires…
Le paradoxe du mec bien
Cette position ou la partenaire qui reçoit,est la plus répandue parmi les couples hétéros ou lesbiens.
L’enfer, pavé de bonnes intentions : vous connaissez la musique. Ici, nous affrontons le problème de la gratitude. Les femmes ont en effet tendance à se montrer extra-reconnaissantes dès qu’un homme bouge un orteil – qu’il s’agisse de faire la vaisselle ou d’honorer notre bouton de rose. On nous a bien répété que notre vulve était sale. Nous en déduisons donc, plus ou moins consciemment, que le cunnilingus est une faveur, voire un sacrifice, comme s’il s’agissait pour notre partenaire de partir au feu… alors même que la majorité des hommes le pratiquent pour leur plaisir.
Ce raisonnement est le pire ennemi de la réceptrice parce qu’il la met sous pression : déjà que monsieur se donne un mal de chien, on essaie d’abréger ses souffrances. Quitte à ne jamais atteindre l’orgasme. Recevoir un cunnilingus avec grâce consiste pourtant à le recevoir dans la longueur, sans culpabiliser parce que ce serait trop demander – dix ou vingt minutes, ce n’est pas trop demander. Les hommes qui descendent en eaux profondes le savent. Cette timidité, qui joue contre notre plaisir, peut être rangée au placard.
La gratitude empêche en outre de formuler des critiques. Or, justement parce que les hommes aiment cette pratique, ils sont parfaitement aptes à entendre des suggestions et modifier leur routine – par ailleurs, en les protégeant, nous les infantilisons. Ils n’ont rien demandé, et n’ont aucune envie d’être infantilisés.
Autre conséquence de la gratitude excessive : elle prive les femmes de leur droit à ne pas aimer le cunnilingus. Lequel ne constitue ni la pratique ultime ni un Graal sexuel. Il existe mille raisons de ne pas aimer le cunnilingus – sans même s’en justifier. Certes, la langue offre des monceaux de douceur et de très commodes lubrifications, mais elle manque de précision. Elle manque également, parfois, de puissance et de vitesse, surtout en comparaison avec les doigts. On peut détester le contact visqueux de la langue.
Recevoir un cunnilingus implique donc de se demander honnêtement si on aime le cunnilingus. Ou si on aime le cunnilingus ce jour-là – quand on a ses règles, quand on pense à autre chose, ou quand c’est un mardi.
Fin de partie
Pour finir,on se donne un bon calin:ce qui maintient un couple dans l’harmonie et l’amour!
Recevoir un cunnilingus inclut l’art délicat de savoir arrêter les frais : soit parce qu’on a joui, soit parce qu’on en a assez, soit parce qu’on voudrait passer à autre chose. Changer de position suffit le plus souvent − soyons honnêtes : votre partenaire a une crampe, il ne se vexera pas. Si votre amant est genre à penser que tout cunnilingus doit aboutir à un orgasme (non), et que vous préférez vous épargner une conversation embêtante, simuler est une option. Pas forcément une bonne, mais une option quand même.
Rappelons enfin qu’on n’arrête pas forcément un cunnilingus pour passer à l’étape suivante, ou pire, à l’étape supérieure ,soit baiser ou le bœuf bourguignon. La pénétration vaginale n’est pas le prix à payer pour un cunnilingus. Lequel n’est pas un passage obligé, quand on voudrait être pénétrée tout de suite.
Le bouclier américain de missiles déployé en Europe.
De plus en plus, l’OTAN a positionné de nouvelles armes offensives aux frontières de la Russie, obligeant Moscou à répondre en déployant des armes défensives.
Le système de missiles russes sol-sol Iskander (Code OTAN SS-26 Stone), est produit par l’usine de missiles de Votkinsk (1000 km à l’est de Moscou). Il a été spécialement conçu pour percer le bouclier anti missiles balistiques américain. Le missile Iskander, d’une portée de 500 km, possède un seul étage Soyouz NPO, et fonctionne avec des combustibles solides. La 152ème brigade de missiles tactiques de Chernyakhovsk, dans l’enclave de Kaliningrad, est dotée de missiles Iskander disposés à 200 km de la base de Redzikowo qui aura pour rôle de neutraliser le bouclier antimissile américain en Pologne.
Proche du nord de l’Europe,une base de missiles Iskander a été déployée à Kaliningrad.
En réponse au bouclier antimissile américain mis en place en Roumanie, probablement qu’une batterie Iskander sera installée en Crimée, avec un régiment de bombardiers à long rayon d’action Tu-22M3. Le temps de préparation de lancement pour une batterie de missiles Iskander est de 4 minutes, la tactique utilisée détermine le nombre de lancements simultanés de deux paires de missiles, avec un écart probable de 2-6 m. Les missiles Iskander peuvent avoir des ogives conventionnelles (thermobariques, bombes dans des boîtes ou des anti-bunkers) ou des ogives nucléaires. De la Crimée à la côte roumaine de la Mer Noire il y a 378 km et la portée du missile Iskander est de 500 km.
Test de missiles Iskander.
La trajectoire d’un missile Iskander n’est pas balistique, sinon, avec un poids de 3,8 à 4,2 t, il aurait eu une portée de 1500 km. Le vol de croisière du missile Iskander est réalisé à une vitesse de 7600 à 9300 km / h, en dessous de l’altitude de 60 000 m, une grande partie du trajet étant effectué au-dessus des couches denses de l’atmosphère, c’est à dire 40 000 m. Ce profil est basé sur le fait que les missiles AA de longue portée comme les MIM-104 Patriot PAC-3, qui ont également des capacités antibalistiques, ont un plafond maximum de 30 000 à 35000 m. Ce plafond a été ainsi établi car la plupart des avions de combat ne dépassent jamais 20 000 m. Or, la Roumanie n’a pas de missiles Patriot et les missiles antibalistiques SM-3 block 1b qui équipent le bouclier à Deveselu ne peuvent rien intercepter en dessous d’une altitude de 80 000 m, altitude à partir de laquelle commencent à fonctionner les capteurs à bord.
Bases mobiles de lancement russes qui peuvent déployer des missiles Iskander…partout!
Dans la phase finale du vol, lorsqu’il entre dans les possibilités d’interception du système Patriot, le missile Iskander effectue des manœuvres d’évitement et lance 10 fausses cibles sous forme de réflecteurs métalliques polyédriques. La défense AA dispose d’un temps très court, et ne peut pas distinguer une ogive Iskander des fausses cibles. Pour abattre un missile Iskander, il faudrait lancer 11 missiles Patriot, et pour abattre un Iskander, il faudrait 22 Patriot. Donc, son profil de vol et son équipement de brouillage, confèrent à Iskander une grande capacité de survie, il est donc presque impossible à intercepter.
Robert Poéti et Philippe Couillard…ou l’étrange collaboration entre un policier et un dangereux criminel « légal ».
Le 27 janvier 2016, Robert Poëti entre dans l’hôtel Classique du boulevard Laurier, à Sainte-Foy, où Philippe Couillard est en train de remanier son cabinet ministériel.
La rumeur d’un remaniement court depuis plusieurs jours, mais s’est confirmée la veille, quand le conseil des ministres a été annulé. Personne, cependant, ne connaît l’importance de l’opération. Le premier ministre va-t-il simplement procéder à une correction en déplaçant les éléments faibles de son cabinet ou, au contraire, profitera-t-il de la mi-mandat pour brasser complètement ses cartes?
En tout cas, dès le matin, Robert Poëti avait compris qu’il était impliqué, puisqu’on lui avait demandé de se tenir prêt pour 21 h. C’est donc avec une certaine appréhension que le ministre des Transports se présente au rendez-vous avec 10 minutes d’avance.
En entrant dans l’immeuble, le ministre est accueilli par un garde du corps qui l’accompagne jusqu’à l’ascenseur. Une fois au sommet, on le fait entrer dans une salle à la décoration bon marché, où l’attendent le premier ministre et son chef de cabinet, Jean-Louis Dufresne. Philippe Couillard s’avance vers lui, l’air préoccupé.
«Écoute Robert, ça va être une mauvaise journée pour toi, lâche-t-il sans ménagement. Sur le plan personnel, je n’ai aucune difficulté avec toi. Sur le plan professionnel non plus, tu es un excellent ministre. Mais il y a un contexte, tu le sais, j’en parle souvent. Je veux plus de jeunes, plus de gens des régions et plus de femmes. Donc, dans ce contexte-là, ça ne fonctionne plus pour toi et tu ne fais plus partie du Conseil des ministres dès maintenant.»
Pour Robert Poëti, la surprise est totale. Il s’attendait certainement à changer de ministère, sinon pourquoi aurait-il été convoqué à cette rencontre. Mais être écarté du Conseil des ministres?
Dans la pièce, personne n’ose parler et le silence devient de plus en plus lourd. Ne sachant trop quoi ajouter, Philippe Couillard tente de ramener le fardeau sur ses propres épaules. «Il faut que tu saches que c’est difficile pour moi de faire ces choses-là, et tu ne sais pas comment je me sens», dit-il avant de se reprendre. «Au fond, ça ne sert à rien que je t’explique comment je me sens», finit-il par concéder.
Robert Poëti nage en plein cauchemar. «Est-ce que vous avez autre chose à me dire?» demande-t-il en espérant trouver une explication à cette blessure.
Non, finit par dire le premier ministre.
Sonné, le ministre déchu lui tend la main et tourne les talons. Il n’aura fallu que trois minutes pour que tout son monde s’écroule. Les explications du premier ministre laissent Poëti perplexe. Il doit y avoir une autre raison.
Poëti, le policier
Robert Poëti est un policier de carrière. Avant d’être élu député libéral de Marguerite-Bourgeoys, en septembre 2012, il avait passé la majeure partie de sa vie professionnelle vêtu d’un uniforme de la Sûreté du Québec. Encore aujourd’hui, presque 12 ans après avoir pris sa retraite de la SQ, il garde toujours fièrement dans son portefeuille l’insigne des officiers retraités. Lorsque Jean Charest l’avait recruté, en août 2012, Poëti n’avait pas caché ses motivations. «Les valeurs d’intégrité, de démocratie et de paix sociale m’animent toujours comme citoyen et c’est la raison principale de mon saut en politique», avait-il dit en conférence de presse.
Élu dans l’opposition, le nouveau député de Marguerite-Bourgeoys avait tout naturellement hérité des dossiers de sécurité publique. Tous s’attendaient à ce que Philippe Couillard le nomme à ce ministère lors de la formation de son conseil des ministres, en avril 2014. Sa surprise fut donc complète quand il se fit offrir le ministère des Transports (MTQ).
Pour le premier ministre, le calcul politique n’était pas innocent. Compte tenu des révélations de la commission Charbonneau et des irrégularités notées dans la gestion des contrats du ministère des Transports, Philippe Couillard voulait un ministre à la réputation immaculée. Le passé de policier de Robert Poëti en faisait le candidat parfait.
Déterminé à jouer pleinement son rôle, le nouveau ministre entre en contact avec Jacques Duchesneau qui, en septembre 2011, avait rédigé un rapport accablant sur les pratiques du MTQ. «Je voulais savoir si ce que M. Duchesneau avait reproché au ministère était encore en place aujourd’hui», raconte Robert Poëti.
Pour le savoir, il lui fallait un œil indépendant à l’intérieur de la machine. Il fait donc embaucher une ancienne agente de renseignements de l’Unité anticollusion du MTQ, qui travaillait alors pour l’Unité permanente anticorruption (UPAC). «Je lui avais dit: “Je veux que tu vérifies l’attribution des contrats, la gestion des enquêtes, des vérifications, de l’éthique et des processus. Je veux que tu ailles mettre ton nez là-dedans et que tu me donnes ton opinion”», explique le ministre.
L’un de ses premiers rapports concernait la vérification des contrats accordés par chacune des 13 directions territoriales. À l’origine, la vérification se faisait à partir du bureau central du MTQ, à Montréal. Les vérificateurs, appelés professionnels en conformité de projets (PCP), examinaient la façon dont les contrats avaient été accordés, leur conformité en fonction des règles d’appels d’offres, le respect des coûts, etc.
Mais l’ancien secrétaire général du gouvernement, André Dicaire, qui siège au comité d’audit du ministère des Transports, avait eu l’idée de changer la structure en nommant un PCP par région relevant directement du directeur territorial.
«Donc, l’employé se trouve à évaluer son patron sur les conformités de projets ou de contrats qui ont été donnés. J’y voyais un problème», dit M. Poëti.
Selon nos informations, cette façon de faire aurait entraîné de l’intimidation au sein des directions territoriales. Une source qui souhaite garder l’anonymat par crainte de représailles nous mentionne que les menaces avaient toujours cours jusqu’à tout récemment.
«C’étaient les vérificateurs qui se faisaient intimider parce qu’ils relevaient de la direction territoriale, nous dit un informateur. Donc, les PCP n’osaient pas catégoriser certains dossiers comme non conformes. Il y en a un qui s’est fait dire: “Oublie pas que c’est moi qui approuve tes vacances, alors il y a besoin de ne pas y avoir de non-conformité dans mes projets.” Un autre s’est fait dire: “Si tu veux, je vais te faire une belle lettre de recommandation pour que tu te trouves une job ailleurs.”»
Informé de ces faits, Robert Poëti était intervenu auprès de sa sous-ministre, Dominique Savoie. «J’ai demandé à la sous-ministre qu’ils soient rencontrés par les ressources humaines et les gens des enquêtes, explique-t-il. On m’a dit que ç’a été fait dans les jours qui ont suivi et j’attendais le rapport.»
Mais le ministre ne le recevra jamais. «Ç’a été très long. On me disait: “Oui, c’est en marche, on les a tous faits”, mais je n’ai jamais eu le rapport. Il y a eu le remaniement.»
Pourtant, Robert Poëti est convaincu que ce rapport existe et qu’il aurait démontré l’importance de modifier la structure du ministère. «Moi, j’avais suggéré de ramener ces gens-là sous la direction centrale. J’avais demandé des déplacements dans l’organigramme. Pour moi, c’était important que l’imputabilité de la sous-ministre soit claire.»
Et il n’y avait pas que ça qui inquiétait l’ex-ministre. «Il y avait eu des contrats accordés à d’anciens employés. Souvent plus d’un contrat dans la même année, pour la même personne, mais pas nécessairement à son nom. À un nom d’entreprise, mais avec la même adresse», explique-t-il.
Par exemple, un ex-employé à la retraite et résidant désormais à Saguenay a été réembauché en 2014 pour travailler au projet de réfection de l’échangeur Turcot… à Montréal. Le contrat consistait à offrir des «services de conseiller expert en gestion de projet pour un mode de réalisation non traditionnel».
Mais plutôt que de lui accorder un salaire de 50 000 dollars, le ministère lui a donné deux contrats de gré à gré de 24 500 dollars, tout juste sous le seuil des appels d’offres, au nom de son entreprise.
Des dizaines de ces ententes de gré à gré ont ainsi été conclues par la sous-ministre Dominique Savoie. Dans bien des cas, il s’agissait de «contrats de nature confidentielle et protégée». Il est donc difficile d’en donner les détails. C’est le cas d’un contrat de 85 000 dollars, accordé à un autre ex-employé en 2014, pour des services de conseiller expert pour le projet de l’échangeur Turcot. De 2012 à 2015, il a ainsi touché pour 215 000 dollars en différents contrats.
Bien qu’elle soit légale, Robert Poëti n’appréciait pas cette pratique et en avait fait part à la sous-ministre Savoie. Pour lui, scinder les contrats pour les rendre plus acceptables n’était pas une pratique administrative normale.
L’ex-ministre déplore aussi le fait qu’il n’y ait pas eu de transfert de dossier avec son successeur, Jacques Daoust. Pour s’assurer qu’il soit mis au courant de ce qu’il avait découvert, Robert Poëti lui a remis une lettre dans laquelle il décrivait les inquiétudes qu’il avait à l’égard des pratiques du ministère. «Je me suis assuré de remettre au ministre des informations sur des questionnements, sur des travaux de restructuration que j’avais demandé à la sous-ministre d’amorcer», confie-t-il.
Daoust dit avoir pris bonne note des commentaires de son prédécesseur, mais souhaite faire sa propre analyse. «Je suis très prudent. Quand on fait des commentaires comme ceux-là, on remet en question un processus de gestion, dit-il. Mais je ne pars pas avec l’idée qu’il y avait des mauvaises pratiques d’affaires au départ».
Mais Poëti n’était pas le seul à s’inquiéter de ces manœuvres administratives. Selon nos informations, des employés du ministère des Transports auraient aussi porté plainte auprès de l’Unité permanente anticorruption, sans succès. La haute direction de l’UPAC aurait refusé d’enquêter. La directive viendrait directement du commissaire Robert Lafrenière, pour qui le MTQ «n’est pas une cible, mais un partenaire», indique-t-on. «Si on voulait enquêter, il fallait demander des documents, et ils ne nous les donnaient pas, nous dit notre informateur. La seule façon aurait été que l’escouade Marteau, le bras policier de l’UPAC, aille perquisitionner au ministère. Ça ne s’est jamais fait.»
Robert Lafrenière a refusé notre demande d’entrevue, mais sa porte-parole, Anne-Frédérick Laurence, soutient que l’UPAC ne refuse d’enquêter sur quoi que ce soit. «Chaque dossier est analysé de la même façon, peu importe sa provenance. C’est le commissaire qui décide des suites appropriées», indique-t-elle.
De plus, des irrégularités sur l’attribution de plusieurs contrats importants auraient été relevées par des employés et relayées à l’UPAC sans plus de succès. «Il y a eu 10 plaintes contre le MTQ par des employés, révèle un informateur au MTQ. Ils ont dénoncé, puis ils ont été “stoolés”. Quelques-uns d’entre eux ont pris leur retraite ou ont été tassés.»
D’ex-employés ont aussi déploré l’existence d’un système de comptabilité opaque qui permettrait de camoufler les dépassements de coûts embarrassants dans les grands projets du ministère des Transports. Les informations seraient disséminées dans cinq bases de données différentes qui ne sont pas reliées entre elles. «Dans la base de données A, il y a l’estimation du projet, le bordereau de soumission et les factures des sous-traitants, nous dit une source qui désire garder l’anonymat. Et dans la base de données D, il y a juste les soumissions et le montant réel. Donc, si on veut le big picture, il faut aller dans chacune des bases de données.» Cependant, les estimations ne sont pas les mêmes selon que l’on consulte le fichier A ou le fichier D, qui serait constamment mis à jour pour diminuer l’écart entre l’estimation et le montant réel.
Ces manœuvres administratives seraient connues de la sous-ministre Dominique Savoie, qui jouirait d’un très grand pouvoir au sein du MTQ. Son influence est perceptible jusque dans l’administration de contrats au sein de sociétés extérieures au ministère.
En 2015, la Société de transport de l’Outaouais (STO) avait lancé un appel d’offres pour «la fourniture et l’installation d’un système d’aide à l’exploitation et d’information aux voyageurs (SAEIV)». Il s’agissait en fait d’un logiciel permettant aux usagers de la STO de savoir où se trouve leur autobus par l’intermédiaire de leur téléphone cellulaire. Comme l’entreprise ITSmax, de Brossard, avait déjà réalisé un premier contrat en ce sens l’année précédente, elle avait bon espoir de remporter la suite de l’appel d’offres.
Or, la STO a plutôt retenu la soumission d’Ineo Systrans, une entreprise ayant son siège social à Achères, en France, et dont la soumission de 7,8 millions de dollars était de 3 millions supérieure à celle d’ITSmax. Sans compter qu’en choisissant Ineo, la STO devra remplacer la plupart des équipements qu’ITSmax avait installés l’année précédente dans 47 autobus et qui ne sont pas compatibles avec sa technologie. Une perte supplémentaire de près de 3 millions.
Comme le ministère des Transports doit payer 85 % de la facture, on aurait dû s’assurer que le contrat avait été attribué selon les règles, mais la direction du MTQ aurait refusé d’y envoyer des vérificateurs, prétextant que le dossier relevait du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT).
Les propriétaires d’ITSmax se sont donc tournés vers l’UPAC. «Nous avons demandé la fiche d’analyse à la STO, mais on nous a dit de passer par la loi d’accès à l’information, explique Guy Sirois, l’un des actionnaires de l’entreprise. En décembre, on s’est tannés et on a appelé l’UPAC. En janvier, l’UPAC nous a dit qu’ils allaient attendre la fin de l’enquête du MAMOT. On n’est pas plus avancés, peste-t-il. On est trois millions en dessous et on n’est pas choisis. Selon nous, il y a quelque chose qui ne marche pas. On aimerait au moins une réponse.»
L’équipe responsable des dossiers municipaux de l’UPAC a le dossier entre les mains. Mais le député libéral de Jean-Lesage, André Drolet, croit que le ministère des Transports aurait dû s’assurer de la conformité de l’appel d’offres. En plus de l’UPAC, il demande à la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, d’enquêter sur ce contrat. «Si, dans le privé, on agissait de cette façon, il y aurait un gros problème», note-t-il.
«Les députés de l’Assemblée nationale travaillent tous très fort et, souvent, notre réputation est ternie par ce genre de gestion douteuse», déplore André Drolet.
UPAC contre UAC
Les tensions à l’intérieur du ministère des Transports seraient perceptibles même à l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Selon nos sources, des clans se seraient formés opposant les ex-enquêteurs de l’Unité anticollusion (UAC) de Jacques Duchesneau et le personnel de l’UPAC lié à Robert Lafrenière. «Il y a eu des affrontements entre le personnel de l’UPAC et celui de l’UAC, nous dit une source. Ils étaient censés travailler ensemble, mais l’UPAC a avalé l’UAC.»
Devant le refus de l’UPAC d’enquêter sur le ministère des Transports, des membres du personnel auraient monté un dossier qu’ils comptaient remettre au nouveau commissaire. Mais la reconduction de Robert Lafrenière les a découragés et ils auraient décidé d’y renoncer.
L’ex-ministre Poëti croit cependant qu’il faut persister. «S’il y a des inquiétudes sur le volet criminel ou intimidation, malversation ou collusion, on doit en informer l’UPAC, affirme-t-il. Le questionnement est toujours de savoir si c’est de nature criminelle ou administrative.»
L’ex-ministre estime avoir manqué de temps pour amorcer les changements qu’il croit nécessaires. «Ça m’a pris un certain temps pour comprendre l’ensemble des structures, comprendre des choses, les valider, dit-il. Moi, j’étais rendu là et on avait déjà commencé. C’est certain que les deux années qui restaient au mandat m’auraient permis d’y aller.»
L’une de nos sources est plus directe. À son avis, c’est la sous-ministre Dominique Savoie qui a eu raison des réformes que voulait apporter Robert Poëti. «C’est elle qui a eu sa peau, déclare notre informateur. M. Poëti a juste trop brassé au ministère. Elle a décidé que c’était elle ou lui.»
Au bureau du premier ministre, on réfute cette interprétation en ajoutant qu’aucun sous-ministre n’a l’autorité de décider du sort d’un ministre, pas plus Dominique Savoie qu’un autre. Mais au sein du MTQ, on reconnaît son influence.
«Mme Savoie a effectivement le pouvoir, elle connait bien le ministère, admet Robert Poëti. Je l’ai interpellée souvent sur des structures, sur l’imputabilité, sur certaines rumeurs que j’entendais. Je voulais qu’elle y travaille, mais malheureusement, ça c’est terminé pour moi. Il ne faut jamais sous-estimer la force d’un sous-ministre.»
– L’avez-vous sous-estimée?
– Je ne vais pas répondre à ça, dit Robert Poëti en terminant.
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a reçu des informations sur de possibles malversations au ministère des Transports signalées par le député Robert Poëti avant sa rétrogradation du conseil des ministres, a déclaré mercredi le premier ministre Philippe Couillard.
M. Couillard s’est retrouvé sur la défensive après la publication d’un reportage du magazine «L’Actualité» révélant que M. Poëti aurait souhaité demeurer en poste afin d’aller au bout du ménage qu’il voulait entreprendre dans les pratiques de son ministère.
En Chambre, M. Couillard a soutenu que sa décision de retirer M. Poëti de son poste de ministre des Transports n’avait rien à voir avec les constats embarrassants qu’il avait faits dans la gestion administrative de l’entité.
«Je trouve ce genre d’insinuation odieuse, personnellement, et je pense qu’on ne devrait jamais entendre ce genre de choses-là dans une Assemblée nationale», a-t-il dit.
M. Couillard a cependant confirmé que les informations d’une vérificatrice externe, Annie Trudel, embauchée à la demande de M. Poëti, ont incité son successeur, Jacques Daoust, à contacter l’UPAC à ce sujet.
«Je veux informer cette chambre que le chef de cabinet du ministre des Transports a rencontré cette Mme Trudel qui a fait l’enquête dont il est question dans l’article et que toutes les informations documentaires de Mme Trudel ont été transférées déjà à l’UPAC», a-t-il dit.
M. Couillard a affirmé qu’il n’avait jamais entendu d’allégations de malversations évoquées par M. Poëti avant la publication, mardi soir, d’un reportage du magazine «L’Actualité».
«La première fois que j’ai entendu littéralement parler de ça, c’est en prenant mon déjeuner ce matin», a-t-il dit.
Lors d’un point de presse, mercredi, M. Poëti a affirmé qu’il avait choisi une analyste externe afin d’examiner les pratiques du ministère, notamment concernant les spécialistes de la vérification interne dans les directions régionales.
«Quelqu’un de l’externe amène de l’information d’une autre façon et les informations que j’ai eues, c’était que certains professionnels, en conformité des contrats, avaient reçu des menaces et de l’intimidation, et c’est inacceptable», a-t-il dit dans une mêlée de presse.
M. Poëti n’a pas remis en question les raisons qui lui ont été exprimées par M. Couillard au moment où il est redevenu simple député, en début d’année.
«Ça va faire trois mois, j’ai compris, j’ai eu du premier ministre les raisons, les orientations sur les gens de région, et plus de femmes, je l’ai compris, il me l’a dit, a-t-il dit. Je ne doute pas des paroles du premier ministre.»
Plus tôt, les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale ont réclamé des explications à M. Couillard concernant la rétrogradation de M. Poëti.
Le chef caquiste François Legault a fait part de ses inquiétudes concernant les révélations exposées dans l’article.
«Si ce qui est rapporté est vrai, c’est totalement inacceptable et ça vient démontrer que le ménage n’a pas été fait, ni dans les pratiques de vérification ni dans les pratiques comptables», a-t-il dit.
Le chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault a affirmé que le gouvernement doit rendre publics des documents auxquels M. Poëti a fait référence dans l’article de «L’Actualité».
Fin avril, M. Poëti avait écrit à M. Daoust, pour déplorer qu’aucun suivi n’ait été fait auprès de lui malgré les constats inquiétants qu’il faisait concernant l’octroi de contrats de gré à gré, les processus de vérifications internes et l’imputabilité de sa sous-ministre, Dominique Savoie.
M. Poëti se plaignait d’ailleurs de l’absence de réponses offertes par Mme Savoie, qui n’a pas donné suite à ses demandes de renseignement avant qu’il ne perde son poste.
«Je suis obligé d’admettre qu’elle ne m’est jamais revenue avec des réponses et a étiré le temps a outrance, a-t-il dit. Néanmoins, le temps lui a donné raison, elle n’a pas eu à me répondre.»
À la suite de cette lettre, M. Daoust a demandé une rencontre avec Mme Trudel, dont les informations ont été transmises aux forces policières, a indiqué le gouvernement.
En Chambre, M. Couillard a souligné que M. Daoust avait encore confiance en sa sous-ministre, qui doit participer mercredi,18 mai 2016, à une commission parlementaire à l’Assemblée nationale.
«Je vais réitérer mon entière confiance dans le titulaire actuel du ministère des Transports, dont la sous-ministre est sous la responsabilité», a-t-il dit.
The purpose of this series of articles is to set the record straight on the person of Adolph Hitler, relationships, the development of his political thought, even after the Allied victory and the Bolshevik Zionists.
He will always be, the politician most notable of the twentieth century.
In this article series, you will learn that the political system of the New World Order, neoliberalism and its partners oppression, does not want you to know one day, as you may wake up and want your freedom! If you want to avoid becoming an enemy of the state, you go back to sleep as soon as you finish reading the last article!
On Saturday, June 24, 1922, about eleven o’clock a quarter to a small car convertible dark red, driven by a chauffeur in uniform came down to a moderate pace Königsallee in Berlin, in the residential area of Grünenwald. In the back seat sat a handsome man in the strict suit, whose dark eyes stood out, strangely alive and intelligent, a thin face and thin, but voluntary front. A second car, dark gray, but also greater discovery, joined the convertible. On board were two men in coats of black rubber head covered with a hood that left just glimpse the oval of their face completely shaved.
The little red car was traveling at this time in the middle of the street, almost on the tram, as if she was about to turn. The great gray convertible, having doubled on the right, made him a fish tail, shaking against the opposite pavement. One of the two black men then pulled out a gun, aimed the passenger sitting in the back of the red car and fired several times. Then his accomplice got up and, brandishing a lemon grenade, threw it in the car. But already the man in the end face had collapsed in his seat and remained lying on the side. While the car was starting assassins stormed and spun by Wallot Strasse, the driver of the red convertible jumped on the sidewalk and called for help. That’s when the grenade exploded. Man lying on the back seat was literally raised by the blast and the car itself was such a ridiculous high-body. After a few moments of stupor bystanders rushed, including a girl who got into the car and held the wounded, unconscious. The driver managed to put his engine running and turning around in a squeal of tires, returned at full speed Königsallee to the nearby police station.
First Jewish victim of Nazism, the German foreign minister. Walther Rathenau, was to die after a short agony, watched by his faithful companion and collaborator, Austrian Irma Staub, who could collect his last words: « The Sixty-Twelve leading the world … » He meant by that sponsors his assassins, two young Pangermanists named Kern and Fischer. The first had said a few minutes before companions in crime: « If Hitler understands that his time has come, he is the man I think. «
Photo dated 29 June 1934, in Berlin … just a little before the decision to eliminate Ernst Röhm, the leader of the SA. In what we call: the Night of the Long Knives!/
It was the crossing of the forces of history, « the catalyst for these forces have already raised against you; and, after that, you can remove it without destroying anything that mistletoe was made by him … Let there be in these times blind to any non-numerable reality the « fact » that we must appoint well « Adolf Hitler « is a frightening irony engineered by Providence …
« Ah! You no longer believe in mystery? Well ! I ask this in your story: Explain it, if you still think this is enough to protect you … «
Thus spoke Denis de Rougemont. And there, all is said, almost. It remains to identify our purpose to complete this quote by the journalist Jacques Nobécourt who wrote in the Carrefour weekly dated January 6, 1960:
« The hypothesis of an initiatory community, underlying the national socialism, has emerged gradually. A truly demonic community governed by hidden dogmas, much more elaborate than the basic doctrines of Mein Kampf or the myth of the twentieth century, and served by rites whose isolated traces are not noticeable, but whose existence seems to doubt analysts (and reiterate that these are scientists and physicians) in the Nazi pathology. «
The apparent intractability of Nazism criteria « official » has indeed led some historians – the most notable remains René Alleau – to search the imaginary structures to explain this dark emergence, in the twentieth century, forces once thought forever banished from the world of civilized man. The horror which bewitched Germany donned the mask exceeded by too much, in fact, the stifling limitations of the only economic, social and political analyzes that are generally held to account for the genesis of the Third Reich.
Adolph Hitler at a nazi party session.He is surrounded by high dignitaries of the party.
The most commonly accepted theory that Adolf Hitler would have been that the product and the instrument (uncontrolled finally …) the great German capital, ignores the fundamental aspects of Nazism. Hitler himself had warned in Mein Kampf (News Publishing Latina): « The state has absolutely nothing in common with a design or any economic development (…) The essential strength of a State coincides rarely with so-called economic prosperity, (…) Prussia demonstrates with admirable clarity that it is not material qualities but ideal virtues which alone make possible the formation of a State . « He was doing so in the footsteps of Schiller: » A nation is born with its mythology … The unity of thought, which is a collective philosophy [is] offered by its mythology; So what is this that contains the destiny of the nation. « It should be added without delay and that the tragic fakes the paltry ersatz mythology to which, we shall see. Hitler himself did not believe but he used, we are immediately in an inverted perspective, parody, like Guenon, and therefore diabolical strict sense (I love Latin!).
If economic conditions nevertheless played his part, it was not until junior title quota. Simple infectious fertile ground for the emergence of this disease of the German soul. And do not forget that, as written by William L. Shirer (the Third Reich, t I, ed Stock, 1959..) « … Without Hitler – gifted with a devilish personality, a supernatural intuition, intelligence offline, an unwavering and ruthless determination (…), an astonishing ability to influence people and situations – it is almost certain that there would have been no third Reich. «
The path is narrow, certainly, between an official history deliberately deaf to the demands of a world-grinning back, and a pseudo-esoteric popular literature exploiting a seemingly successful market. If we are determined to defy both the wrath of the learned and anger swastikas traffickers is that we think well hold the « key » that opens the door of banned scenes of Nazism. And that key is Rathenau, and he alone, who has given us.
Since we repudiate the primacy of economics, is therefore in the « imaginary structures » mentioned earlier we begin our descent into hell? Not if we understand these structures under ‘nominalist’, that is to say as convenient abstractions. Which is little more satisfying than the political-economic explanation flat, it was she, with a hint of « Germanic irrationalism » tote where they throw the unclassifiable items folder. So that says René Alleau?
« The German anxiety about the lack of an international legal status, to misery, shame, inflation, unemployment, forced to fight against the real alienation between her concentration, and as it were, a recapitulation of the most distant mythical resources and most constant of his past. « (Hitler and the Secret Societies, ed. Grasset, 1969)
There is some ambiguity in the wording that can imply in fact the Germans defeat and humiliation would voluntarily refuge in an imaginary world to escape the harsh everyday reality. It is therefore necessary to clarify what is meant by « mythical resources » and measure their power to intervene in the so-called ordinary life.
A first approach to the subconscious highlights the potential power of instincts which, more or less clearly, aim to overthrow the obstacles to an instinctive return to the origin, this mythical time non-assimilated by the Hindu metaphysics to ‘eternal present. On the individual level, this process leads to childhood, and collectively, in the Golden Age. But for Hitler, the approach is well aware, if we judge from the statement to Rauschning (Hitler said, Aimery Somogy ed. 1979):
« Of course, I know as well that all your intellectual, your well of science, there is no race in the scientific sense of the word … Well, I am a politician, I also need a concept that allows me to dissolve the order established in the world and oppose the history of the destruction of history. Do you understand what I mean? I must free the world of its historical past. (…) To accomplish this, the notion of race is quite usable. It upsets the old ideas and opens up possibilities for new combinations. «
These words strangely coincide with those of a contemporary Hindu master. Uppalari Gopala Krishnamurti – said « U.G. « – Who says about him: » The natural state [that is to say the original state] only occurs thanks to a biological mutation. » What is contradictory in appearance because this mutation actually aim, not progress, but the « atomization » of mental superstructures deemed alienating. And « U.G. « Specify » It is necessary for man is to be free of the whole past of the human species, not just its individual past. In other words, you have to free yourself from what every man before you thought, felt and experienced: This is for you, the only way to be yourself. All my words have no other goal than to highlight the uniqueness of each individual. Culture, civilization (whatever name you give it) has always tried to lock us in a frame; the man is not a man at all: It is in my view a single animal and will remain a unique animal as long as they suffer the burden of culture. « (This is the first time it is not the last we see some Hinduism » subversive « join the pseudo-philosophical essence of National Socialism.)
The return to origins is therefore an aspect of what the Greeks called catharsis, that is to say a way of purging of the passions, the word being taken in the etymological sense of anguish and suffering. But it is necessary to broaden the scope of our investigations in the mythical sphere which feeds the Hitler phenomenon.
Myths and socio-historical archetypes are indeed the principle of civilization, as carriers of moral and philosophical values. Starting with the major and multifaceted Myth of the true destiny of man: the myth of the « good savage » kinsman of Paradise Lost; myth of change and unlimited progress – or its antithesis by catastrophic judgment of history; myth of aristocratic superiority due to race, the favor of God or fate; myth of « Civilization » opposed to the « prickly »; Etc.
The second category is mythical prototypes of conquerors, saints, knights, martyrs of all causes – and conversely by those traitors and cursed. But the primordial kind remains that of the « great kings » of « asleep emperors » and « imams hidden » parousiques, promised the restoration of empires and lost paradise, at the end of time …
Very often we have seen, every myth secretes its antithesis, its double reverse, its shadow – thus creating a clash of values as important as the myth itself, and which gives it powerful resonances. This is a particular aspect of the ambivalence symbols.
Do we want a first index of this « power of intervention » civilizing myths mentioned earlier? History itself provides us, which ferments in empires, alive or dead, as to consolidate the prospect archetype. In Europe, did he not the Roman Limes left an indelible mark? Is it a coincidence that the current route of the Iron Curtain corresponds roughly to the limits of Roman expansion in the West?
Psychoanalysis, in turn, converges only partially with history, with respect to this fundamental climate. Thus, to Jung, there are three layers psychic: awareness, the personal unconscious and the collective unconscious. This level of all the less rational, contain all past societies latent but acting, forming an inexhaustible reservoir of grievances and claims that feeds all forms of collective aggression, « The collective unconscious, Jung said, has a high precipitation of the whole human lived until his darkest debut. But this is not a dead precipitation; they are living reaction systems. «
However, as seen by the late Eric Muraise, whom we like here to pay tribute, the inability of psychoanalysis to distinguish clearly lies between different categories of myths and archetypes – some « complex » No. having nothing universal – takes us back to the medieval problem of universals, which will be our unsurpassable criterion for assessing the objective quality of myths.
The problem of universals, as ancient inexhaustible, has three solutions, which have never varied:
– The idealists with Plato, for which individuals are only shadows of real archetypes, autonomous, which predate them. This is the position Universalia ante kidney.
– The realistic with Aristotle, for whom the only individuals have a full reality, archetypes finding in them the unique opportunity to achieve. This is the position in re Universalia.
– The nominalists William of Occam, who are real individuals only, archetypes are merely abstractions, a simple filing system. This is the position Universalia post rem.
The idealistic position will allow the assumption that there are myths and archetypes that have at least a semblance of independent living and able to seize the groups periodically. This, we repeat, has nothing to do with the Jungian collective unconscious, simple accumulation of « geological strata » devoid of any autonomy, and whose reactions are purely instinctive
and somehow « mechanical ». According to the adaptation of the idealist position that we are considering here, we would rather deal with contagious ideas and passions, independent broadcasting techniques means that do excite the phenomenon without being the first mover. These passions, endowed with a clean and assumed conscious life engender behavior « wild and unreasonable » whenever humanity is in crisis, and would generate skilled movements by H. Kahn, a « romantic, implicitly messianic and totalitarian » and this in a way the more effective they are to embody in glowing terms of the characters themselves romantic and passionate. Raymond Abellio, Happy in the Pacific, in the typology outlined by the mouth of one of his heroes: « … The truth is not embodied today in terms of policy, it does it well above. This is not a party that must be created, but an order. (…) « And again: » For such a society functions, just a man. The epicenter is not a place, it is a man that is in communication with the cosmic and divine forces and transmit them to others. (…) «
As confess very significantly Ernst von Salomon in Forsaken (Christian Bourgois ed.): « We do not act, things we acted … When asked us: what do you want? we could not respond, (…) What we hoped spoke in a silent language … We looked around us man to pronounce the liberating word … « (So the myth of » destiny true, « he awaited his hero archetype.)
So there would « mental universals » might explain the « meteorology » politics and psychology of the people. The mechanism of the great historical fears, clean the emotional causes ins for which is slaughtered, according to Pascal’s formula, the explosion of revolutions and widespread violence (Europe 1848 or 1917) then would fall the power of some common, some psychic waves. Leon Daudet was described in a manner almost Platonic: « They are responsible for life, thought, emotions … They are latent, but we see their effects … They connect humans to each other and their incessant race of animated to the inanimate, allows us to understand each other with the language, understand the animals, plants, minerals themselves and hierarchies and laws that govern the universe. «
These mental universals would try their breakthrough in our world in the manner of gases and liquids under pressure, seeking a way out. However, according to Rene Guenon, « (…) the mental currents are subject to laws, well defined, and the knowledge of these laws allows a much more effective action than the use of any empirical means. » This possibility of manipulation refers us – well beyond the laws meant to govern depth psychology – this satanic perspective in which is located the Nazi phenomenon.
Considered thus, mental universals may seem to some too magical; but it turns out that Professor A. Ratzler, the University Institute of European Studies in Geneva, referring to the crisis of European consciousness and myths of the Barbarian and the Noble Savage, adopts parent expressions from those of polemicist Leon Daudet . It indeed speaks of an « underground latent tradition … endowed with quasi autonomous expansion strength … [of] … and visceral bias that arises in crises from the late Renaissance « . It is good of our universals is about. If they occur in a particularly striking way since the end of the Renaissance, it is because medieval civilization as the Chinese, Egyptian or Roman, felt « arrival » and had decided, and the Toynbee wrote, « stop history. » We will say more precisely that the time dimension was still only balanced, predictable rhythm in a spatial infinity, and space – or simultaneous – predominated on the experience of time and change. While since the Renaissance, European civilization, while « shrinking » the planet is identified with progress, to become, in a sort of headlong rush that periodically raises serious concerns, themselves generating access fever.
The idealistic solution therefore has definitely some interest, explaining these cyclical crises directly inspired by the major myths of civilization: And first by one of the true destiny, which determines what the Ratzler teacher translates the hypostasis of the Barbarian, civilized opposed to, and whatever the cultural level of those who do not fit in the definition of true destiny. This division of humanity into two groups: Those who fall under this definition and others « who are excluded. These others are barbarians, whatever, to repeat, the sophistication of their civilization, which does not in any way compensate for their ontological alienation. By definition, these are perverse or poor, mentally ill or Machiavellian string pullers, pagans or sinners it will reduce or seduce for their good. Thus justified fierce profession of faith Schatov Dostoevsky:
« A people remain a people as long as he has his own god, and that condemns with wild energy all the other gods of the world; as long as he thinks his god, he will defeat and drive out other gods. Once a great people stop believing that it is the sole owner of the truth – his sole and exclusive holder – when he no longer believes he is the only known, the only one able to revive and save the world with his truth, he immediately ceases to be a great people, and is more than a geographical expression. «
In this logic, any « totalitarian » civilization implies the presence of the barbarian at the gates, even within the city, in the state of « fifth column ».
For Hitler, the Barbarian was a Jew and Aryan Civilization was:
« It would be a vain enterprise to discuss the question what race or what races have originally been custodians of human civilization and, therefore, actually founded what we mean by humanity. It is easier to ask the question regarding the present and, on this point, the answer is easy and clear. All we have today before us of human civilization, products of art, science and technology is almost exclusively the result of the creative activity of Aryans. This fact leads to the conclusion by mutual, and not without reason, that they were only the founders of a higher humanity, and therefore, they represent the primitive type of what we mean by the name of « man « . The Aryan is the Prometheus of mankind (…) If we did it disappear deep darkness descended on earth; a few centuries of human civilization would vanish and the world would become a desert. « (Mein Kampf).
Hitler, moreover, was obsessed with the idea of a turning point in history, and it is not by chance that the supreme expression of the Opera was in his eyes the end of Götterdämmerung. « When on stage at Bayreuth, the castle of the gods collapsed amid the tumult of the music he always seized in the darkness of the lodge’s hand Winifred [Wagner] sitting next to him to deposit a kiss moved. « (Joachim Fest, the Führer, vol. II, ed. Gallimard, 1973.)
Indeed, according to Rauschning, he prophesied a revolution in the world « that we, the uninitiated could not understand in scope. Acquire the « magic vision » seemed to him the purpose of human evolution (…) A new species was announced, which would suppress the old humanity. Just as, according to the immortal wisdom of the old Nordic peoples, the world must continually rejuvenate by the collapse of obsolete ages and the twilight of the gods, as well as the solstices represented in the old mythologies, the symbol of the vital rhythm , not in a straight line and continuous spiral line but, as humanity progressed through a series of jumps and returns. (Hermann Rauschning, op. Cit.)
In direct opposition to the Judeo-Christian eschatology, which postulates an « assumption » of history, and he scored automatically in a antéchristique perspective. Now that if we preferred to give only Marxism that status infamous, the double title of his persistence hic et nunc and its militant atheism rétorquerions that Nazism also in its living and active action structures continues extend its shadow over the world – we will show against the skeptics – and that to be antéchristique a doctrine (or rather, in this case, a mental current) should precisely not to be materialistic, but nickname -spiritualist. What is not Marxism (at least officially …), but what Nazism.
Because in the words of Rene Guenon in the Reign of Quantity and the Signs of the Times (ed. Gallimard), representatives of the « Satellite dark, » or if you prefer the servants of the Antichrist, « can never be mechanistic or materialistic. » Indeed, after the man locked in a kind of waterproof shell that gave him a relative sense of security, forbidding him any communication with the higher realms but protecting a way of dissolving the lower influences psyche and its currents mental, materialism passes the baton to the neo-spiritualism, whose role is to drill through the bottom shell, allowing the dissolution of powers symbolically assimilated to the hordes of Gog and Magog, to enter our world. This second phase is the more dangerous it gives some illusion to oppose the materialism (see the anti-Bolshevik crusade Hitler) and reintroducing spirituality, then it is a spirituality countdown that can only end in communication with the lower states of being.
Let us be clear: our intention is obviously not to equate Hitler simply to the Antichrist, but designate it as a precursor, summarizing it in some mythic themes that belong properly to demonic eschatology. We might say, using the Hindu terminology, he was a part of the avatar antéchristique archetype. Nevertheless, this book clearly show, at least we hope, that this was a direct foreshadowing.
If one likens the conduct of the History of the Great Work alchemical process, we can risk an analogy between Hitler tragedy and phase of the work to yellow – the xanthosis Greeks and citredo Westerners. As Jean Parvulesco in an interview with Arnold Waldstein, « his experience is that of a kind of long daydream, sleep a dizzyingly clear where what is to come is as already given, but given in a mirror (…). « However, it is too obvious that it is no dream but a nightmare that issue here, and the phrase » on the other side of the fatal line, « as foreshadowed, can not assimilate that ‘the ultimate leap into the void, following a satanic decay process.
And as it is well known that the devil invents nothing but imitating, this counterfeit spirituality that Nazism was used for purposes immense dark « mythical resources » conveyed by the Quest for the Grail. This does not she is the soil where the highest spirituality of the Christian West is enracina? It was logical, as the Latin adage corruptio pessima option, it should serve as support for the most absolute negation of spiritual values. This tragic collision between the sphere of Platonic archetypes – recovered for unmentionable – and the political reality of the twentieth century, was almost mathematically aroused, like the movement of celestial bodies whose meetings are scheduled, the dark heart space, by endless stringent and ellipses. If one remembers the manipulation possibilities mentioned above, are we entitled to speak of « diabolical plan »? Without ignoring the dangers of the « History conspiratorial », we are forced to say yes. The facts speak for themselves and, far from wanting to exploit abusively a priori, we felt obliged in this preamble to provide some reading grids, otherwise they contain the explosive charge may tend to confuse more a. And it is always dangerous to open a hatch on the infernal abyss, without some preliminary precautions …
Before Hitler was …
In undoubtedly the most valuable book ever written on the shadowy alliance developed between Adolf Hitler and the background world of esotericism (Hitler and the secret societies), Rene Alleau let himself inspire a prophecy which he was so far measuring the terrible scope. Its importance – as well as our book seeks to prove its incredible accuracy – requires that we quoted throughout
« In fact, Pangermanism has considerable superiority over his opponents when he knows they ignore because they are unable to imagine what it holds. It would indeed be a serious mistake to believe that a plan of this scale (which cost huge investments since the late nineteenth century) has not planned strategic changes, if new specific situations and studied in advance. The passage of a national war on a race war, for example, to move the theater without really losing the ground gained, which then becomes rather psychological than military. As long as we reflect on the prodigious expansion of the power of destruction of weapons since 1945, we come to think that the real winners of a new conflict would be those that would have won the war without having made – or, in other words, the survivors. We must therefore infer that a plan of survival, in all possible circumstances, a fundamental Germanic core, has logically imposed racist Nazis, both according to their doctrines and their permanent goals of hegemony World. We can name the 1945 plan.
very hard to understand us if we do see here that the premises of a pious caution against some « extreme right », which talks of complicity with Nazism in the imagination of some disturbed guards Democratic Temple. Nothing like. Concerned about the meaning of words and intellectual terrorism that distort any reflection, we attribute the « quality » of the Nazis and those who claim it highly – and which moreover can claim direct descent, without a transmission in continuity, short of a conscious and active participation in 1945. Who Plan itself is rooted deep into the mytho-political history of Germany. But these artisans then the « German Renaissance » are a little harder to find than usual scapegoats roughly handled by the East (Russia in particular) and delivered to a media condemnation that rarely feeds of justified fears.
This is André Chéradame former student of Albert Sorel in the School of Political Sciences, we first refer. By 1894, he launched headlong into an immense task to which he sacrificed 22 years of his life studying the political and military Pan-German plan internationally. Crossing the globe to gather evidence, began in January 1898 to publish the results of his research, in articles and in books. There defined in these terms the spirit of « universal Pangermanism »: « The Germans are methodical people. Their action plans in all areas, always based on a doctrine, true or false, they are made. Based on this design, then they walk with a stubborn resolution. «
André Chéradame
To those who believe the assertions of Chéradame too dependent anti-Prussian context of the time, we will post a book published in 1895 in Berlin by Thormann and Goetsch and under the auspices of the Pan-German League, announced simply the Nazi program . His title ? Grossdeutschland Mitteleuropa und um das Jahr 1950 ( « The Great Germany and Central Europe in 1950 »). There we read among others on page 48 these lines so opportunely exhumed again by René Alleau:
« No doubt, Germans they inhabit not only the new German Empire thus constituted; but alone they govern; alone they will exercise political rights, serve in the navy and the army; only they can acquire land. They will then, as in the Middle Ages, the feeling of being a nation of masters; however, they condescendront that less work is done by foreigners under their domination. «
But honor where honor; see, now that we’re a little reassured (so to speak!) on « essential » news about how Chéradame himself described the plan he had so skillfully and persistently revealed:
« The Pan-German plan was established on its fundamentals since 1895. In 1898 Fashoda took place which seemed a gulf between France and England. In 1905, Russia had to make peace with Japan after a long war having drained all his military stores and consequently destroyed for a long time, in favor of Germany, the balance of forces in Europe. [Note anecdotally that during the Second World War, Japan, Germany’s ally, offered to host in Manchuria Jews of Central Europe, in memory grateful for the assistance that had brought him the Jewish bank Schiff- Kuhn-Loeb during his victorious war against Russia.] in 1909, the government of Vienna, thanks to the discreet but formal ultimatum that Berlin sent the Tsar, was able to realize the annexation of Bosnia and Herzegovina , populated almost entirely by Serbs. This stranglehold on a huge Slavic territory constituted a considerable success for Germanism. November 3, 1910, during the interview in Potsdam, Kaiser persuaded the Government of Tsar Russia abandon all opposition to the completion of the Baghdad railway. England and France then took the same attitude about it. July 1, 1911, the Kaiser risk the « Agadir coup. » This leads to the Franco-German treaty of November 4, 1911, yielding to Germany 275 000 square kilometers of the French Congo, while nevertheless extremely heavy economic mortgages continue to weigh on Morocco for the German trade.
« These various events lésèrent deeply the interests of France, Britain and Russia; but these powers preferred to make the most painful sacrifices rather than take the terrible responsibility of unleashing an atrocious war on Europe. This attitude was interpreted wrongly by the Pan-Germans as proof of weakness in these three powers and their desire for peace at any price. The Pan-Germans concluded that in the hope of the enormous achievements in the near future they were allowed. Therefore, the fundamental Pan-German plan from 1895 substantially revised, became the 1911 plan.
« The 1911 plan called Europe and Western Asia:
« 1. The establishment led by Germany of a vast confederation of Central Europe including in the west, the Netherlands, Belgium, Luxembourg, Switzerland, the French departments located northeast a line drawn south from Belfort to the mouth of the Somme. To the east, the plan of domination of Russian Poland, provincial halts governments of Kovno. Vilna and Grovno, and southeast, Austria-Hungary.
« This confederation was thus grouped under the immediate hegemony of Germany 77 million Germans and 85 million non-Germans.
The absolute subordination to the Great Confederation of Central Europe, of all Balkan countries reduced to the status of satellites of Berlin, 22 million non-Germans.
The political and military domination of Germany in Turkey we would try then to increase Egypt and Iran. The independence of Turkey, also linked to Germany by a military alliance would have existed in appearance. She would have helped place many German officials at the head of all the Ottoman government under the guise of reform. And passed under the protectorate of Germany close Turkey with its 20 million non-German residents, not including outbuildings: Egypt and Iran.
« The German Confederation of Central Europe should form a vast Zollverein or Customs Union. Special trade treaties imposed the Balkan States and Turkey have enslaved resulted book these vast areas exclusively for Greater Germany as economic opportunities.
« In sum, the Pan-German plan from 1911 is summarized in the four formulas:
Berlin-Calais;
Berlin-Riga;
Hamburg-Thessaloniki;
Hamburg-Persian Gulf.
« The meeting of the three groups: Central Europe. Balkans and Turkey, was finally placed under the predominant influence of Berlin · 204 million people of which 127 had been forced to endure the direct or indirect domination of 77 million Germans only.
This continental Pan-German plan from 1911 had to be completed by significant colonial acquisitions. « William II was well aware that such a program could become lasting reality that, following the disappearance of all the major powers. The Kaiser, establishing its Pan-German plan had therefore formally resolved the annihilation of the five great powers. The disappearance of Austria-Hungary was under absorption, disguised by its entry into the German Customs Union. The annihilation of France and Russia would result in the total destruction of their military forces by lightning preventive war. The exonerated of England were to occur as the result of a subsequent operation that had become very easy once France and Russia dismembered and reduced to complete impotence. As for Italy, destined to become a mere satellite state, it was not considered able to offer any resistance to the Pan-German ambitions.
« The Pan-German plan is based on very precise knowledge gained by the Germans at the cost of intense work, all the political, ethnographic, economic, social, military and naval, not only from Europe but from around the world . Now this great work · n has not been done by the official German diplomacy: it was carried out either by members of the Pan-German League or Pan-German Union, or by agents of the German secret service which has received an extraordinary development. It is these various agents, reduction gear between classic spy diplomats and officials – Baron Schenk who operated in Athens in 1915-1916 is the type of a class of agents – who studied methodically all the bases-problems the Pan-German plan, which prepared the means to distort the views of the neutral, to paralyze the revolt of the Slavs of Austria-Hungary, corrupt those neutral (people or newspapers) that could be, etc. The reports of these multiple agents, once controlled and summaries were sent to both the Wilhelmstrasse, the German General Staff – whose operations · whole are always combined to correspond both to political necessities that · military necessity. «
The axes Hamburg-Thessaloniki (Turkey in 1911) and Hamburg to the Persian Gulf rather attest the close ties between Germany and the Islamic world, symbolized by the statement of William II in Damascus, November 8, 1898: « May His Majesty the Sultan and the three hundred million Mohammedans who revere him as their Caliph, rest assured that the German Emperor is their friend forever! «
William II, dreaming together the empires of Charlemagne and Harun al-Rashid, could not ignore thereby the Mahdi myth – the « messiah subversive of Islam » – that began to inflame Muslim crowds and helps explain today, in depth, a Khomeini, a Gaddafi, Saddam Hussein, an Osama bin Laden or Al Baghdaddy. Thus, the imperial design of the last Hohenzollern, using this messianic fever, has less to megalomania as a geopolitical maneuver Hitler will do his. John Buchan, Baron Tweedsmuir of Elsfield. Exempt Adept this powerful secret society that was the Hermetic Brotherhood of the Golden Dawn in the Outer, and incidentally director of strategic services and propaganda in the Lloyd George Cabinet and Governor General of Canada, knew him as the legend of ‘hidden Imam – the Mahdi – destined to reappear at the end of times for greater temporal and spiritual glory of a regenerated Islam in the blood … Jewish. Thus he wrote in 1916 in the Green Coat « The East awaits a revelation that was promised him an advent. He waits a star, a man, a new prophecy (…); And the West does not know. While the Germans themselves are not ignorant. «
Representation of the Mahdi: several Muslim communities expect the Mahdi visage.Selon unveils the prophecy, the Mahdi would appear before the coming of Jahl, the demon.
And again: « Islam is currently experiencing states of immense inner turmoil. Something upsets in the depths. It is in full cyclical crisis, you know, these attacks, these mounted mysticism who do periodically flare. Besides the common people do not hide anything from this project. They all agreed to announce the next appearance of a savior who will restore the caliphate in all its glory and Islam in all its original purity. This promise short word of mouth throughout the Muslim world and everyone cherishes in her heart as a new hope. « And finally: » Muslims of Iran fomenting unrest. A dry wind blowing through the East, and the grass withered waits more than a spark. « We will see later why belonging to John Buchan to the Golden Dawn was likely to inspire him such prophecies regarding Islam, and such knowledge of German plans.
Anyway. William II knew what he was taking the title of Hajj – granted to every pilgrim who went to Mecca – and even adding for good measure that the Hohenzollern descended from the Prophet. As for Nazism, far from this monstrosity irreducible to all civilized norms, and we wanted to « evacuate » on the grounds of its very irrationality, we see the register in a plane at very large scale – which had Chéradame perfectly discerned the early stages.
In the shadowy light of the above, it should already know that Rudolf von Sebottendorf, the founder of the Thule society in which found themselves the main dignitaries of Nazism, starting with Hitler. Hess and Rosenberg had been initiated in Turkey in the Muslim Bektashi brotherhood, and he wrote a booklet – Die Praxis der alten türkischen Freirnaurerei ( « The operative practice of ancient Turkish Freemasonry ») – putting quest for the philosopher’s stone in parallel with the esoteric exegesis of the 29 individual letters that are found in the Koran. We will return.
Instructive as this forced devolution of the Austro-Hungarian imperial destiny to Prussia and the Reich Hitler – shadow of a myth whose resonance in the German soul was not to do with the success of Nazism. The latter profited in some way, as we said above, the ambivalence of graalique symbol – Cup of the Last Supper but emerald fell from Lucifer’s forehead – to prepare a twilight of the gods to his measure. The Reich and Fascist Italy were they not, a thousand years later, fakes the Holy Roman Empire; and they do not advantage the secular longing for a temporal sacred? Do not forget that not only the papacy but the greatest minds at various times, ask the emperors to come restore order in Italy and will resume the work of Otto the Great. Such Dante addressing Henry VII of Luxembourg and Charles IV to Petrarch.
Reprentation of the emperor Napoleon I.
In 1806, Napoleon, forcing the Austrian Emperor Francis II to give the title of the Holy Empire, rendered an immense service to the Prussian Hohenzollern, while appropriating the great idea beautifully embodied by Otto … and asked only to « inform » new Europe into a unitary structure. But it was too late – or too early – to the clock of history; Time counterfeits had rung, up the resurrection of the European unit of the year one thousand, which, if it had continued, would have helped to annihilate since its beginnings the tragic adventure of nations, separated fragments, quickly and stupidly opposites of the same set.
Napoleon, therefore, could only foreshadow the inverted messianism of Hitler, who actually knew how to recognize and honor its precursor. He wished even in 1945 that Berlin should hold long enough for him to die on May 5 as the Emperor …
A distinction is needed, however, is more than a nuance: Napoleon usurped a German imperial legacy Hitler embodied the dark side. Anyway, the « zeitgeist », after the Great War, is full of this mytho-political analogy which prophesy follicular and visionary transforms a young cadet. Ernst von Salomon, who reported the Forsaken in this singular premonition, in full revolution Spartacus:
« After the revolution comes the usurper, » he read in the Generalanzeiger, referring to Napoleon, « In a cabinet, I had a picture of Corsica I had won at the beginning of the war. I fetched the (…) This fiery look had he not seen any sinking around him, had he not stem the forces that would pass as a foam that the wind scatters; France and the world had they not been under direct threat of this look? If at that time something new was born, it was because behind this front in the vortex of supreme disdain of the mighty desires justice of men, the glory of desire and love were collected, concentrated, transformed into dazzling energy (…). We would take the weapons and we would carry with them the passion of victory that promised us more than the mere protection of the existing state, which would make us worthy of our mission, which would take away his gloomy sadness to despair, that would spring from each tuft of grass, every wall, every window, every door, our hatred and our faith. «
The germanic legend of the Sleeping Emperor.
The man expected by von Salomon, and yet he would never recognize, had returned with the soldiers he had seen scroll, back from the front: « War kept them, the war dominated, war the let never escape (…) They will always have war in their blood, nearby death, horror, intoxication and iron. What was happening now, this return, this return in the world, peaceful, orderly, bourgeois, it was a transplant, a fraud who could not succeed. « They, too, were waiting for one that would make them the honor. And here we have said too much not to briefly illuminate the mythical character lurking in the shadows that haunted their dreams of revenge: the sleeping Emperor – Germanic equivalent of the Mahdi, the hidden Imam – that Frederick III in the identity which hid Hitler and explains that for the average German, in the twentieth century, the Führer was a superman, a being almost supernatural once thought invulnerable. At the point, as recalled by John Toland in his excellent Hitler (ed. Pygmalion, 1978), « that credulous had posted his picture on their walls to preserve the bombs. »
Massif de l’Unterberg…près de Bertersgaden./ The Unterberg near Bertersgaden.
The Führer himself, at the Berghof, could contemplate the massive Unterberg where, « according to legend, the Emperor Frederick was sleeping that would one day come back scatter his enemies and find his oppressed people. Hitler saw with emotion a significant clue in the fact that his private residence faced this mountain, « This is no coincidence. I see a call. » « (Joachim Fest, Hitler, Vol. I) On the other hand, in a speech he made in 1940 after the victory over France. Alfred Rosenberg expressly declared to the soldiers of the Wehrmacht Hitler was to be considered the Fredericus Rex waited for centuries.
The Berghof,house of the Führer.
It was inevitable that the idea of the Third Frederick, to play such a role, was anything but a pious legend that has value qu’emblématique or simply historic. In fact, it was not an illusion but rather a living dynamic representation of his own life. And who came from far away, much further than the Pan-even if she joined one … or even if he used it for their purposes.
In the traditions of all peoples, it is about a king or an emperor who « sleeps » today, hidden in a remote island or a deep cavern, but arise at the end of time for the triumph of justice and truth, restore order and prepare for the time frame of the final descent of the Divine, by annihilating the forces of matter and darkness. It may be assisted in his business by a fabulous treasure or a miraculous object.
But this sudden and providential event of a temporal leader has with the Grail legend, pivot this eschatology, links that, beyond historical contingencies, the myth, in his secret vitality, strives to strengthen. From time to time, events are affirmed decidedly rebels conventional interpretive grids, and seem predetermined by forces seemingly irrational In fact, we already know that they meet a mysterious and millennial need directly induced by the world of archetypes . As written rightly René Alleau (op cit.). « The mythical time runs parallel to the historical time but at a different pace. What we call « events » are perhaps not as many advents, indoor and dark, that spill, suddenly crystallized and caked in broad daylight. «
Only thus can explain the abrupt resurgence, in the twentieth century, Messianic themes inherited straight from medieval speculations or even pre-Christian. One of the « cyclical » aspects of the legend of the sleeping Emperor – his beard continues to grow and went around the table – is it not foreshadowed from the third century BC to Pessinus where they showed the tomb of the god Attis whose hair still growing, symbol of the vegetation that is reborn each spring.
Imperial eschatology, in fact, includes many pagan elements, starting, one would have suspected, by one of … universal Imperium. The pagan Roman world, already was identified with a return of the Golden Age and – significant fact – Saturn was asleep in the Arctic regions. Under Augustus, the cryptic prophecies announced a king came from heaven, or of the sun, and Horace (Carm, I, II, 30 ff.), As Virgil (Eclogues, IV, 5-10, 15 sq.), Hoped the soon coming of the hyperborean Apollo.
The Byzantine period sees Method resume some of these themes: Again, a king was believed dead wakesup and restores Rome to its first power but for a short period (this is a constant since the reign of Mahdi lasts only seven years). Is that merely foreshadows the Millenium … A Christian apocryphal, the Apocalypse of Peter, recalls his side a formidable « Son of Lion, » which also awakens from a long sleep to defeat all the Kings. Theme taken up in a prophecy of the sixteenth century attributed to Paracelsus (we meet again) and announcing the « Lion of the North » the victorious « cléricaille ».
It is very disturbing, conversely, that all the prophets of the Old Testament have announced for the last time of terrible threats coming from the North:
« I take the North a great calamity and great devastation.
The destroyer of nations has started. « (Jeremiah 4: 6-7.)
« I’ll put in motion from the far north and will bring thee upon the mountains of Israel. « (Ezekiel, 39, 2.)
Thus do we assist the smooth pagan and Judeo-Christian themes, symbolized by the final battle against the « Oriental » armies of Gog and Magog commissioned by a king from the North, (It is interesting to note that About, the present King of Shambhala, the secret kingdom of Tibetan mythology, a name Magag. pa. Aniruddha [Cf. Jean Marquès-Rivière. Kalachakra. tantric Initiation of the Dalai Lama, ed. Robert Laffont, 1985] .)
The « Third Frederick » awaited by the Germanic tradition was indeed, meanwhile, precursors whose ties were historically attested with the East – thus reinforcing the eschatological theme of the alliance of North and East against the ‘West. An old Italian tale quoted by Julius Evola in the Mystery of the Grail and the Imperial Idea gibeline (ed. Traditional, 1967), said that the « priest John, Indian noble lord, » deputed an embassy to the Emperor Frederick ( in all likelihood Frederick II) « which was really the mirror of the world, to realize if it was a wise word and deed. » To judge, the mysterious emissaries entrusted by the three stones Prester John Frederick, without the latter inquired about their virtues. At the same time, he was asked what he said was the best thing in the world. He replied that it was « far », the Jean Priest concludes that « the emperor was wise in words but not in practice, because he had not asked about the virtues of these stones that were of such great nobility « He estimated that, over time, they » lose their virtues, since the Emperor did not know, « and decided to take them back to him. Here we find, together, the theme of the knight in the castle of the Grail, fails to ask the saving issue, and that of the King Méhaigne who is more worthy of the power it represents. Another legend, reported by Oswald der Schreiber says that Jean Priest gave Frederick II combustible garment Salamander skin, the water of eternal youth and a ring adorned with three stones through which one could live under the water, become invulnerable and become invisible at will. We know that according to Guenon, Prester John, embodying both the essence of the priesthood and royalty, spiritual authority and temporal power, assimilated the eyes of medieval clerics, the perennial myth of the « King of world « sitting in the Agarttha (another name for Shambhala), and some Catholics identified him as the » prince of this world « referred to in the Gospel. His kingdom, in the imagination of the time, was located sometimes in India, sometimes in Central Asia, now in Mongolia, when it was not in Ethiopia (Whatever it was the rather fluctuating location of the latter country , which was mostly agree symbolically.)
Representation of Prester John and his Kingdom./
Wonderful gifts of Prester John to the representative of the Holy Empire (more Germanic than Roman …) constituted a kind of « mandate » legitimizing and authenticating function. But we have just seen, the historical incarnations of the universal emperor proved disappointing. The time was not ripe. The true representative of the pagan Imperium hypostasized by « Fredericus Rex » or the Third Frederick, was yet to come, as it must identify the Grail King who will rule before the final dissolution … No one knows the day and time, but it is only after the Great War, throughout Germany expects « something ».
Germany as elusive as his dream: Where was she? « A Weimar? In Berlin ? Previously it had been at the front, but the front had disintegrated. Then we thought we find inside the country, but the country was deceiving us. – He was full of songs and words, but it sounded false. Where was Germany? Was among the people? But the people demanded bread and it did not matter to him that having filled the belly. Was it the state? But the talkative state sought its way through the words and was in resignation. « (The Forsaken.) So we embarked on with impossible quests
« At that time the patriotic associations came out of the ground like mushrooms. The faithful belonging to all classes of society upset met there. Everywhere it was the same hustle and bustle of opinions and people. All scraps and debris from the old values, ideologies, religions and sentiments that had been saved from the wreck, mingled with attractive slogans, the half-truths of the day, the vague glimpses, and the exact divinations all this formed a ball, constantly rotated and from which escaped a wire whose thousand hands seized eager to weave a tapestry of a bewildering variety of colors. On a gray background theories flourished floral old bluestem loquacious speech, and a disappointed and eager youth threw in light glowing streak among the intertwining of German feminine virtues. In the world of each bosses and workers believed to possess the solution of current social problems and all these theories outlined noisily did nothing more to confuse the true situation. Party leaders were bald head accents as melodious as the siren call to attract younger generations and the interests of the most diverse professions knew skillfully blend their voices in concert. Everywhere we saw a plaster Bismarck, amid laurels and decorated generals, who stood and raised threatening enthusiasm. Under a curious mixture of smell of beer, solar myth, military music is trying to stifle the fear of life that gripped your throat. This multicolored tapestry was lined with a burlesque fringe sects and communities of prophets and apostles. The most romantic choppy signed pacts with the most complete Americanism. And everywhere dreams were moving, whirled in the brains and hearts. « (Ibid.)
THE FÜHRER, ANNOUNCED THE PROPHECY!
Yes, definitely, this chaos that the waiting would organize this pseudo-religious soil aspired to receive the prophetic Word that the ensemencerait. The myth of the true fate would arouse the heroic prototype supposed to lead Germany to the Castle of the Grail, but the actually lead deep into the infernal abyss. Ernst Jünger, seeing scroll the idealistic youth of Wandervögel, the « Migratory birds » proclaims: « This is the new Man, the clash of soldiers, the elite of Mitteleuropa. An entirely new race, clever, strong and resolute. « (Der Kampf als Erlebnis inneres Berlin, 1933). And again: » The new forms are shaped in the blood, and power seized a hard fist. « As for Spengler, citing him as the Napoleon of the spirits, he wrote to a friend: » Like the French in 1793, we must drink the cup to the dregs, we need a comparison of what punishment the four years war are nothing, until finally Terror is reached such a degree of excitement and despair that a dictatorship like that of Napoleon, is universally regarded as the salvation. « Drexler also – the founder of D.A.P. – Waiting, dreaming of a leader capable of giving life to lean ideas he had published in my political awakening. Excerpts from a newspaper worker. « In any case, if only to take a chance, it was that it was an exceptional personality, a man of intense convictions, all of a piece, and without fear. « But the most » prophetic « , coincidentally, was Heinrich Class, President of the Pan-German League, which declared in 1913 that a man would head the crusade against Jewry: » We expect the Führer! Patience, patience, it will come. Persevere, work and unite! «
Walter Rathenau in 1922,just before his assassination.
In 1922, finally, the year of the assassination of Rathenau seemed a novel titled K. Hesse Feldherr Psychologos, and prophesying the coming of a Messiah German: « So, a day will come when it will announce. Him, we all look hopeful: the millions of voices incessantly invoke the German soul seeks the whole … Everyone will praise everyone obey him. And why ? Because an extraordinary power emanates from his person: he is the director of souls. That is why his name will be: the Psychologos marshal. «
Representation of the attack against Walter Rathenau.
At least two major characters of Nazism had, before their meeting with Hitler, an astonishing premonition of « One » they expected. We refer to Hess and Goebbels. The future Minister of Propaganda of the Reich, who could hear Hitler give a speech in 1922 in Munich, wrote in 1920 while studying philosophy at the University of Heidelberg, a novel called Michael in which that read this passage:
« I sit in a room where I’ve never been before. In the midst of people who are totally foreign to me. Poor and badly dressed mostly. Workers, soldiers, civil servants, students. I barely noticed a man there who begins to speak, slowly, hesitantly.
« And then, suddenly, it’s a flood of words. A light shines above him. I listen. I am captivated. The honor! work ! The flag ! These words still they have meaning to a people whose God seems completely disinterested shot?
« The audience ignited. Hope brightens gray faces. Someone clenches his fist. Another wipes the sweat from his forehead. An old officer weeps like a child.
« I’m hot, and then I’m cold. I do not know what happens to me. I seem to hear thundering cannons. Some military rise shouting « Hurrah! « And nobody seems to notice.
« The man continues to speak, and everything in me was an embryo takes shape. A miracle !
« Amid the ruins, someone shows us the flag.
« Those around me are no longer strangers. These are my brothers. I head to the gallery to see the man more closely.
« More than a speaker, a prophet!
« Sweat flooded his face. A pale face which two feverish eyes shine. And as the time of the last judgment, the words thunder, sentence by sentence.
» I do not know what to do. I feel crazy, « I begin to applaud. And no one seems surprised, « He, the top of its platform, gives me a look. His blue eyes pierce me like a flame, and it’s an order.
« I feel born again. I now know where my path leads. The road to maturity. Looks like I’m drunk. All I remember is the human hand clasping mine. A lifetime oath. And my eyes met two large blue stars. «
Rudolph Hess with the Führer.
As for Rudolf Hess, he had written while he was also a student, an essay on the topic: « How shall consist the man who will travel to Germany its former greatness. » (Cf. Konrad Heiden. Der Führer. Boston. Houghton Mifflin, 1944.) This was to be, he wrote, a dictator who does not disdain the use of street parades, slogans and demagoguery. Man of the people, however, have nothing in common with the mass, it would be « a huge personality » and does not fear the bloodshed. To achieve its purpose, it should be ready to « trample his closest friends, » to legislate « with tremendous rigor » to handle individuals and nations « with careful and sensitive fingers » or, if necessary, « to trample them with pomegranate boots. «
In this context « prescient » and which would be sufficient to accredit the most fantastic assumptions on handling « mental currents, » the Führer had expected to receive its mission in ways … and in this case the vote, worthy of the epic of Joan of Arc.
Plunged again into darkness at the announcement of the Armistice of November 11, 1918, after he had already lost his sight in an English bombing with mustard gas. Hitler, in his hospital room in Pasewalk in Pomerania, is the subject of a « miracle » on the night of November 11 to 12. Voices urge him to save Germany, and the view is restored. He solemnly promises « to become a politician, and devote all his energies to execute the orders he had received » (see John Toland, op. Cit.)
But even before this « night of the miracle, » the terrible fate of Fredericeas Rex seems to have shown to Hitler, attentive to the inner voice which allowed him, during the war, to escape death many times. So this episode (cf. G. Ward Price thesis I know dictators London Harrap, 1937…) « I was having dinner in the trench with several comrades. Suddenly I felt a voice said to me: « Arise, and go there. » The voice was so clear, so insistent that I obeyed mechanically as if he had acted a military order. I got up immediately, carrying my dinner in the bowl. Then I sat down to continue my meal; my mind had calmed down. No sooner had I done this a flash and a deafening detonation reached me from the place of the trench that I had just left. A stray shell had exploded above the group, killing everyone. «
Some time later, he would declare to his companions: « You hear a lot about me. Just wait my hour has come. «
Repeat, this « voice » he had long been familiar. His friend Kubizek relates indeed metamorphosis Adolf, aged seventeen, at the end of a representation of Rienzi Wagner in Linz elated by the gesture of the Roman tribune, his ecstatic state led him to prophesy, possessed « a special mission which would one day be entrusted to him. »
This was apparently the first manifestation of this conscious influence of Fate that would lead him in the presence of witnesses aback, to reiterate periodically, and invulnerability, and the inner call that dictated his way. Thus, before the failed putsch of 1923, one witness reported that « Hitler was then the Napoleonic and messianic ideas very clear. He said he felt inwardly called to save Germany, and that this role would fall to him sooner or later. He then made a number of parallels with Napoleon, especially with the return of the island of Elba. «
Beyond the mentioned controls. G.C. Jung – with which we agree here – this book penetrating diagnosis « Hitler belongs to the category of truly mystical witch doctors. His body does not mention the force. The most remarkable feature of his physiognomy is its dreamy look, (…) There was a prophet in the eyes of expression. « Therefore, » … Hitler’s power is not political; it’s magic. « Certainly, we will prove. And Jung also includes Hitler lets run by mysterious forces: « Hitler, he listens and obeys. The true leader is always led. « This is especially true as the Messiah of Islam, the Mahdi, is literally » Well Run « …
This strange man Hitler adequacy of a mythical destiny definitely enjoins us to approach this destiny « idealistic » and not « nominalist » Again, this would be a serious mistake to consider the legend of Frederick III, the Grail king, as a mere literary monument, venerable certainly, poetic oh, but depends mainly on fantasies of his time, and he would be illusory to expect anything other than aesthetic emotions. In medieval intellectuality, legends, far from assimilating to free fictions born of the imagination alone, were on the contrary, according to the mime etymology of the word, what was read. Incentive, in short, to explore the realm of Platonic archetypes.
We have seen: In the immediate post-war Germany, the myth that « informs » the collective psyche and unifies disparate legends, is almost autonomously and prints his seal to events outside the control conscious actors « possessed » by the gods – or if you prefer the mental currents – emerged from a world-rear too long ignored by scientism and rationalism triumphant. Fascinating show – and how terrible – than those totally ignorant characters sometimes mythical themes they put into action, and which do not reproduce less, even in the most unexpected details, the archetype model formulated in Mo tempore.
There has been, especially in recent years, interesting « readings » of the Grail cycle – in connection with the initiation queste, alchemy, etc. – But to our knowledge, the prophetic aspect and political mystique that it contains has been neglected. However, archaeologist Louis CharbonneauLassay – which belonged to the « Brotherhood of the Knights of the Divine Paraclete, » a Christian initiatory organization whose foundation went back to the fifteenth century – concluded by saying an article on the « Holy Grail » appeared in a Catholic magazine thirties, intellectual radiation: « the legend of the Holy Grail was so close to our fathers an effective inspiration. Seems it remains after the Imitation of Christ, the literary masterpiece the most prestigious, the most prolific medieval society that has left us. Whether we are well insured, its glory and its active role are not dead. « This is indeed a perennial theme that underlies the religious structure of the West, gives birth to an entire political-mystical current in whose shadow the Hitler phenomenon arise, like a parasitic plant. Is it a coincidence that the Goncourt Prize Alphonse de Chateaubriant, initiated the « Estoile internelle » the inner circle of the « Paraclete, » wrote Hitler in 1937 in the Wave forces: « His eyes are blue deep waters of the lake Koenigssee … his body vibrates, his head movement is young, her neck is hot. This back-there has not been dented by the dirty passions of politics: it is full and pure like an organ pipe. One of its features is an immense kindness. Yes. Hitler is good. It is immensely good. «
The Holy Graal in the Middle Age.
The image of the knight of the Grail was pregnant at that point the German satirical weekly Simplicissimus published in 1924, the front page, a caricature of Hitler in armor, « making his entry into Berlin on a white horse as if he Sir Galahad was in person « (cf. John Toland, op. cit.) in fact, it was not of Gilead it was, or even Parsifal, but Klingsor, the black mage. Yet the hero, he had the specious appearances, to the point that a group of extremist Jews of Palestine declared in 1932 that, apart from his antisemitism (!), The movement N.S.D.A.P. was acceptable and would save Germany. In addition, the Association of Jews from the German Nation in 1933 launched an appeal on his behalf. Its members belonged to 90% of Germans who 19 August 1933 voted freely for Adolf Hitler, successor of Hindenburg … Such a plebiscite was reserved only designated hero by Destiny.
OFF TEXT
In 1933, a German writer and archaeologist receives strange anonymous telegram. The letter promised a large sum of money if he continues his quest. The writer is called Otto Rahn. Passionate esotericism, it searches for years the Holy Grail. The sender is none other than Heinrich Himmler. The head of the SS is obsessed with mysticism and persuades reading a book Rahn as the chalice of Christ is within reach! Himmler wanted to create a new pagan religion. He financed several expeditions of Otto Rahn at Montsegur Castle, France, supposed place of the Cathar treasure. Back empty-handed, Rahn was posted to guard camps of Dachau and Buchenwald. He ends up committing suicide in the Austrian Alps. He was Jewish and homosexual … Himmler was homophobic!
Had he not shown during the Great War exceptional courage? He, the « intellectual » who always carried books, including a Schopenhauer, in his pack, had become by the end of 1915 essential for the staff of the regiment because the shelling frequently cut the telephone lines between command posts of the battalions and companies, and only the liaison officers could carry messages, « We were not long to know which messengers we could rely on the most, » was to write Fritz Wiedemann in der Mann, der Feldherr wollte werden. Constantly on the go, admired by the soldiers for his fearlessness, « Adi, » says John Toland, « was generally liked because we could trust him in times of hardship. He never abandoned a wounded comrade Damais he claimed did ill in dangerous missions. Furthermore, it was a good companion during the long and tedious periods was expected the fight. His quality of the painter approached his comrades: It was cartoons depicting comic moments of their existence. «
His colonel was to declare: « No circumstance, no situation would have prevented him from volunteering for the most delicate tasks, the most difficult and dangerous, and he was always ready to sacrifice his life and peace to his country and his comrades. « Hugo Gutmann, a Jew, deputy captain of the battalion of Hitler asked for it first class iron cross, he gave her August 4, 1918.
Alphonse de Chateaubriant, meanwhile, that should however know that there would come a time « when the very elect would be deceived, » thought probably already Hitler commenting in 1933 in the Response of the Lord, the famous engraving of Dürer, Knight and Death:
« …. The knight appears, helmeted, laced in his armor, lance on shoulder, on horseback.
« It’s not a youngster, is a mature man, covering his bones hardened track of his fights, (…)
« It goes back shallows of his life, his soul meditates. It passes right his way. (…)
« Formidable road, deep in the lower clouds darkness, bristling stones terrible anguish and doubt, haunted by the most unclean beasts, abominations, terrors, betrayals, hatred. Frightful rocks trying to crush the man and the horse; ash bottomlands, pestilential swamp open under their feet and swallow them. Trophonius true path, where those who entered only laughed at all their life! (…)
« And here now that spawned the work of its issue, and that passes farm as one who has seen the Invisible. A huge oversight as a tomb covers everything did suffer; he went to the confluence of that time, when the man in the balance of the LORD may be said, a day that advances and overnight withdrawing. «
And the two bullies apocalyptic, the old man in the water clock and threatening beast male with long ears of porcien ass, Death and Beelzebub, he can not see them – these obsolete forms of the old world.
But what does he see then, that piercing gaze and he runs straight ahead?
– What he saw, replied that old son of the Templars, he sees, is the fulfillment of the vision that was not initially a trembling draft, and which, through being contemplated, became the glorious city of marble where he will soon dismounted, removing his helmet! « This was the Grail castle and described as Chateaubriant. Hitler and made him eerily echo: « The work that Christ business but could not finish, I – Adolf Hitler – I eventually will lead. «
La nouvelle politique énergétique du Québec : une fraude.
Photo de famille libérale.
Nous sommes désormais familiers avec le style politique de Philippe Couillard : faire des déclarations… fracassantes qui rallient l’opinion publique pour ensuite agir en sens inverse le plus discrètement possible de manière à satisfaire les intérêts d’une caste de privilégiés. On l’a vu lors de la conférence de la COP21 à Paris et dans le dossier des forages à Anticosti. Ce style s’illustre encore de manière frappante dans la nouvelle politique énergétique québécoise dévoilée le 7 avril dernier .
Ce document, intitulé L’énergie des Québécois, répète comme des mantras les engagements du gouvernement pour la transition énergétique, la protection des milieux naturels, la sécurité des populations, la réduction de l’empreinte carbone et la lutte aux changements climatiques. Mais au-delà des bonnes intentions concernant les cibles de réduction de la consommation de pétrole, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la nouvelle politique énergétique du Québec marque surtout un virage historique vers l’exploitation, le traitement et le transport pour l’exportation des combustibles fossiles. Un projet totalement inconciliable avec les engagements mentionnés plus haut.
L’espion canado-saoudien,Philippe Couillard, irait directement en prison en cas de prise du pouvoir par un mouvement organisé de désobéissance civile.
Le gouvernement veut convaincre la population que le gaz naturel est une énergie de transition parce que la combustion du gaz produit moins de gaz à effet de serre que le diésel ou le mazout. Sauf que, depuis au moins 2014, des scientifiques ont démontré que l’avantage concurrentiel du gaz devient nul si on tient compte des émissions fugitives de méthane qui sont produites par l’extraction du gaz et des émissions de GES liées à la machinerie lourde utilisée. Si on fait une analyse du cycle de vie du gaz naturel, le bilan des GES devient autant, sinon plus dommageable que celui du charbon. C’est d’ailleurs pourquoi la Californie vient de voter une série de lois pour réduire sa dépendance au gaz naturel et diminuer la pollution de méthane associée .
Le gouvernement veut également convaincre les Québécois et Québécoises que l’exploitation des énergies fossiles nous permettrait de nous enrichir et d’assurer des revenus nécessaires pour faire le virage vers les énergies renouvelables. Or l’expérience américaine démontre qu’en plus de nuire à la transition énergétique, l’exploitation du pétrole et du gaz non conventionnels s’avère peu rentable. Des analystes parlent d’une bulle spéculative qui arrive à son éclatement : « L’éphémère flambée de l’activité d’extraction des hydrocarbures non conventionnels montre son vrai visage : celui d’une activité spéculatrice basée sur des montages financiers malsains» . Les faillites et les pertes d’emploi dans ce secteur sont le signe d’une industrie en pleine déroute.
En se montrant favorable au pipeline Énergie Est, à l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et à un virage vers le gaz naturel, le gouvernement libéral agit davantage comme le défenseur des intérêts d’une industrie désespérément à la recherche de nouveaux marchés que comme un leader de la transition énergétique. Les Québécois et Québécoises sont appelés à consommer du gaz pour pallier les pertes découlant des choix énergétiques de nos voisins américains et canadiens. C’est encore une fois utiliser des fonds publics pour venir en aide à quelques riches actionnaires. Sauf que dans le cas du pétrole des sables bitumineux et de l’industrie du pétrole et du gaz de schiste, ce ne sont pas seulement les créances qui sont toxiques.
La nouvelle politique énergétique du gouvernement de Philippe Couillard est comparable à une bouteille d’alcool frelaté. Ce qu’on lit sur l’étiquette n’a pas grand-chose à voir avec son contenu. Est-ce qu’on n’appelait pas autrefois ce type de procédé malhonnête une fraude?
On connaît les ennuis que rencontrent les entreprises et associations qui proposent à la vente des semences anciennes. La récente confirmation, par la Cour européenne de justice, de l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogie officiel (qui met l’association Kokopelli dans une situation très délicate) n’en est que la énième preuve.
Mais cela ne suffit pas aux cols blancs qui dirigent l’Union Européenne. Une nouvelle loi proposée par la Commission européenne (qui n’a été élue par personne, rappelons-le), vise maintenant à rendre illégal le fait de « cultiver, reproduire ou faire commerce » de toute semence de légumes n’ayant pas été « testées, approuvées et acceptées » par la nouvelle paperasserie européenne qui a pour nom « Agence pour l’UE sur la diversité des plantes ».
On l’appelle la « loi sur les matériaux de reproduction des plantes » et son but est de rendre virtuellement responsable le gouvernement de toutes les plantes et semences.
Les jardiniers amateurs qui cultivent leurs propres plantes à partir de semences non-répertoriées seraient considérés comme des criminels en vertu de cette loi.
Ben Gabel, directeur du Catalogue des semences naturelles qui cultive des légumes anciens écrit :
« Cette loi stoppera immédiatement le développement professionnel des variétés de légumes pour les jardiniers amateurs, les producteurs bio, et les petits maraîchers …. Les jardiniers amateurs ont des besoins réellement différents – par exemple ils jardinent manuellement, n’ont pas de machines et ne peuvent ou ne veulent utiliser des pulvérisations chimiques. Il n’y a pas de moyen pour enregistrer les variétés qui conviennent à un usage domestique car elles ne répondent pas à des critères stricts de l’Agence pour la diversité des plantes, qui ne s’occupe que d’approuver le genre de semence utilisé par les agriculteurs industriels. »
Virtuellement toutes les plantes, légumes, graines et jardiniers seront finalement enregistrés par le gouvernement.
En vertu du paragraphe IV de la loi proposée par l’UE sur l’enregistrement des variétés dans des registres nationaux et de l’Union :
Les variétés, dans le but de les rendre disponibles sur le marché à travers l’Union, seront incluses dans un registre national ou dans un registre de l’Union via une procédure d’application directe par le CPVO (Community Plant Variety Office, Bureau de la communauté pour la diversité des plantes).
Les jardiniers doivent aussi payer une redevance à la bureaucratie de l’UE pour l’enregistrement de leurs semences.
D’après le texte de loi proposé, les autorités compétentes et le CPVO prélèveraient une redevance pour le traitement des demandes, l’examen formel et technique comprenant des audits, la dénomination des variétés et la maintenance des variétés pour chaque année pendant la durée de l’enregistrement.
Bien que cette loi ne soit censée viser au début que les jardiniers professionnels, elle constitue un précédent pour poursuivre tôt ou tard les jardiniers amateurs et exiger qu’ils respectent ces mêmes stupides règlements.
Une bureaucratie qui devient folle
Ben Gabel dit « Tout ce que fait cette nouvelle loi est de créer une tonne de fonctionnaires civils dans l’UE payés à déplacer des montagnes de papiers toute la journée, tout en supprimant un approvisionnement en semences aux jardiniers amateurs et en interférant avec les droits des agriculteurs de cultiver ce qu’ils souhaitent. Il est aussi très ennuyeux qu’ils se soient arrogés le pouvoir de réglementer et donner une autorisation dans l’avenir pour toutes les espèces de plantes – pas juste les plantes agricoles, mais les herbes, les tourbes, les fleurs, la totalité – sans avoir à le rapporter au Conseil pour être voté. »
Comme on peut le soupçonner, cette idée est la « solution finale » de Monsanto, DuPont et autres corporations de semenciers qui ont depuis longtemps admis que leur but est de dominer complètement toutes les semences et cultures de la planète. En criminalisant la culture privée de légumes – transformant ainsi les jardiniers en criminels – les bureaucrates de l’UE peuvent enfin céder le total contrôle de l’approvisionnement alimentaire à de puissantes corporations comme Monsanto.
La plupart des semences de variétés anciennes deviendront criminelles
Cela veut dire que le fait de sauvegarder des graines d’une génération pour les ressemer l’année suivante – base d’un mode de vie durable – deviendra un acte criminel. De plus, comme l’explique Gabel, cette loi « tuera efficacement l’utilisation des graines pour les jardins privés de l’UE ».
C’est le souhait ultime de tous les gouvernements, bien sûr : criminaliser toute action en vue d’une autonomie et rendre la population complètement dépendante des monopoles des corporations pour sa survie. C’est vrai aussi bien aux USA que dans l’UE. Voilà ce que font les gouvernements : ils prennent le contrôle, un secteur à la fois, année après année, jusqu’à ce que vous finissiez par vivre en esclave sous un régime dictatorial mondial.
L’Arche de Noé et 240 autres organisations de 40 pays européens ont aussi lancé une pétition pour appeler les bureaucrates de Bruxelles à stopper cette folie. Vous pouvez vous y associer en cliquant sur ce lien
Mike Adams conclut : « Les graines sont sur le point de devenir un produit de contrebande. Quiconque cultive sa propre nourriture est sur le point d’être ciblé comme criminel. Les gouvernements du monde, conspirant avec des corporations comme Monsanto, ne veulent pas qu’un individu soit capable de faire pousser sa propre nourriture. »
« Un éternuement de Sǿren tira Solveig de ses pensées. Elle se baissa pour prendre son fils dans ses bras. Un coup d’œil complice à Sven, qui était en train de l’observer et qui, lui, portait Sofie, suffit à leur faire savoir qu’ils n’allaient pas tarder à se mettre à l’abri dans le proche complexe hôtelier à demi enterré. Surfant la falaise qui surplombait l’océan Arctique de ses trois cents mètres de hauteur et sur laquelle ils se tenaient, le vent polaire de printemps s’immisçait entre les couches de vêtements et risquait de compromettre leurs vacances en les rendant tous les sept malades s’ils tardaient trop. Solveig regarda brièvement autour d’elle les touristes qui se serraient les uns contre les autres, chacun portant ces lunettes bizarres « spécial éclipse ». Ils formaient un groupe compact autour de l’imposant globe terrestre stylisé qui signalait le point nordique extrême des terres continentales européennes. Pour l’occasion, le squelette métallique de six mètres de haut irradiait une lumière bleu violacé, et, devant eux, c’était la mer à perte de vue… En la contemplant, Solveig ne put s’empêcher de penser au Global Seed Vault, ce monumental coffre-fort mondial qui conserve depuis peu des échantillons de toutes les semences et graines répertoriés sur la Terre. Creusée à cent-vingt mètres de profondeur dans le permafrost et protégée par des murs en béton armé d’un mètre d’épaisseur sous la montagne de l’île Spitzberg, cette « chambre forte de l’Apocalypse » – comme l’appellent ses détracteurs qui se demandent bien ce que nous réserve l’avenir -, se trouvait être juste en face d’eux, à huit cents kilomètres au nord dans l’archipel arctique du Svalbard, l’un des endroits les plus isolés du globe.
Sous couvert de « capitalisme philanthropique », les fondations Bill Gates, Ford et Rockefeller, ainsi que les compagnies Monsanto, Syngenta et Dupont de Nemours qui contrôlent déjà à elles seules la moitié du marché mondial de graines naturelles et transgéniques, avaient investi des dizaines de millions de dollars avec l’aval du gouvernement de la Norvège afin de regrouper en un seul lieu la totalité du patrimoine génétique de l’agriculture de la planète. Solveig avait le vertige lorsqu’elle considérait les potentialités de ce fabuleux trésor de plus de trois millions d’espèces différentes de graines, qui se trouvait dorénavant à portée de main des plus grands financiers et chimistes du monde. Y avait-il un but caché dans la construction de cette Arche de Noé végétale encerclée par une demi-douzaine d’antennes satellites géantes ? » à suivre… Seconde 9 – La Norvège – L’ADN
Le Saint-Graal ,d’après une ancienne gravure féodale:la Table Ronde entourée des Chevaliers.
Il fallait bien que le faux Roi du Graal s’aidât d’une chevalerie noire, parodiant les preux de la Table Ronde. Le soin de la réunir fut confié à Himmler, ancien éleveur de volailles aux allures d’instituteur de village, et qui, féru d’astrologie et d’occultisme, se croyait la réincarnation du grand roi saxon Henri Ier l’Oiseleur. Car, comme le souligne très justement Joachim C. Fest dans son introduction aux Discours secrets du Reichsführer S.S. (éd. Gallimard, 1978), celui‑ci « prenait au pied de la lettre ces articles de foi et les transformait en une mission historique concrète (…) ».
De nombreux membres des SA saluent leur Führer au sortir d’une assemblée.Les SA ,dirigés par Ernst Rohm,sont à l’origine de la grande révolution nationale-socialiste allemande. Cette révolution du peuple sera écrasée par la sanglante nuit des Longs Couteaux,un coup d’état orchestré par les sociétés secrètes allemandes.
« Je fonde un Ordre », avait confié Hitler à Rauschning, en évoquant la création de Burgs où se forgerait la nouvelle élite aryenne, « C’est de là que sortira le produit final de la mutation humaine — l’Homme-Dieu ! Cet Être splendide deviendra l’objet d’un culte universel ! » Himmler, pédagogue falot, mais infatigable, se consacra à cette tâche avec l’ardeur que commandait son monoïdéisme : « Nous devons éduquer, éduquer, éduquer. »
Il dirigea les quatre châteaux de l’Ordre ou Ordensburger, abritant les plus fanatiques des jeunes nazis, déjà « filtrés » au sein des écoles spéciales Adolf Hitler — dirigées par les Jeunesses Hitlériennes — et des Instituts politiques nationaux d’Éducation. Le « cursus » de l’élite comprenait d’abord un passage dans le château spécialisé dans les « sciences raciales » et l’idéologie, où la formation intellectuelle (si l’on ose dire !) était privilégiée. La seconde année était consacrée à la formation physique. Dans le troisième château, où ils restaient 18 mois, les « chevaliers noirs » s’initiaient à la politique et à l’art militaire. Enfin, les 18 derniers mois d’étude se passaient à l’Ordensburg de Marienburg, en Prusse Orientale, près de la frontière polonaise. Dans ce château qui cinq siècles plus tôt avait été un bastion des Chevaliers Teutoniques, on développait tout naturellement le concept de Lebensraum, cet espace vital, à l’est, que l’Allemagne revendiquait comme un droit imprescriptible… Voilà ce que visait cette parodie de la Queste arthurienne. Mais la contrefaçon ne s’arrêterait pas là.
Les trois écoles hitlériennes prennent leur origine dans l’organisation initiatique d’une très anciennes loge germanique fondée en 1740 par Frédérick II,dit l’Oiseleur. Himmler se disait la réincarnation du puissant empereur allemand.
Le symbole du Graal par excellence est la coupe, le vase, ou encore la yoni, le sexe féminin. Ainsi se trouve posé le rapport direct entre la Queste du Graal et la Femme, dont il convient de préserver la pureté. (Hitler semblait précisément avoir de la femme une conception romantique, lui qui, adolescent, renverse un pot de lait dans sa fuite, lorsqu’une jeune fermière veut pousser l’idylle plus loin, et qui s’évanouit presque en entendant — alors qu’il est blessé — la voix d’une infirmière, la première voix féminine depuis des mois. De fait. Martha Dodd, fille de l’ambassadeur américain à Berlin, devait le juger, plus tard, « étrangement tendre et d’une séduisante faiblesse ». La « face obscure » de cette attitude chevaleresque se manifestait entre autres par la contemplation des illustrations « suggestives » de la revue Ostara, dirigée par le cistercien défroqué Lanz von Liebenfels, qui montraient de blondes Aryennes succombant à la séduction des Untermenschen sémites, velus et simiesques…)
Lanz von Liebenfels
Le rôle de la Femme, dans la Queste graalique, s’explique au plan microcosmique par le fait que le symbolisme de la pierre cachée dans laquelle est taillée la coupe — émeraude qui ornait le front de Lucifer et qui est aussi le troisième oeil de Shiva — réfère à la Kundulini hindoue, hypostase de la Déesse, serpent subtil lové chez le profane au bas de la colonne vertébrale et qui doit être éveillé par des techniques appropriées. Dans l’hermétisme occidental, par cc processus, la « lune » doit devenir « soleil ». Gichtel, disciple de Jacob Boehme, l’illustre dans sa Theosophia Practica (1696) par le dessin d’un corps humain où le « feu serpentin » est représenté par un dragon, à la hase de l’épine dorsale. Et c’est la libération de ce dragon, symbole de l’énergie spirituelle, qui permet la transformation de la conscience.
Mais cette hypostase de la Sophia renvoie aussi au Roi du Monde qui règne dans la « Demeure de Shiva (Shambala) à l’intérieur de la terre. C’est le « Mahachohan », le Seigneur du Feu de la Création. C’est encore l’Homme Cosmique qui dort « comme en un sépulcre » en attendant d’être éveillé par l’Art, et dont la légende de l’Empereur endormi, du Fredericus Rex, n’est que l’expression en mode temporel, ou « historique ».
Cette féminisation « hérétique » de l’Esprit, dans une perspective eschatologique, trouve son fondement à la fois métaphysique et sémantique dans le fait que Buddhi — équivalent hindou de l’Esprit Saint — est féminin, ce qui réfère directement à la Saint-Esprit, la Sophia des gnostiques et des courants médiévaux hétérodoxes. C’est ce que rappelait en 1908 le patriarche néo-gnostique Synesius, en même temps qu’il annonçait, quoique involontairement, ce 3e Règne auquel voulut s’assimiler le IIIe Reich : « Il est un de nos dogmes sur lequel je veux insister. C’est le dogme de la salvation féminine. L’oeuvre du Père a été accomplie, celle du Fils également. Reste celle de l’Esprit qui seule peut déterminer le salut définitif de l’humanité terrestre et préparer, par ainsi, la reconstitution de l’Esprit. Or, l’Esprit, le Paraclet, comme le nommaient les cathares, correspond à ce qu’il y a de féminin dans la divinité, et nos enseignements précisent que c’est la seule face de Dieu qui soit vraiment accessible à notre raison. Quelle sera au juste la nature de ce nouveau et prochain messie ? »
Timbre allemand de 1933,lors de l’arrivée du Führer au pouvoir,illustrant la quête du Saint-Graal.
L’Esprit lui-même, en effet, considéré du côté de la Création, devient nécessairement partie intégrante de celle-ci, et apparaît alors comme une production tirée de la Materia prima. Ce qui peut constituer, si l’on a le goût du paradoxe, un pont inattendu entre la métaphysique traditionnelle et la philosophie du P. Teilhard de Chardin, qui apparaissent complémentaires — celle-ci envisageant en somme toutes choses du coeur de la Matière, en gésine d’un Esprit qui en fait la précède ontologiquement, celle-là considérant le cosmos sub specie aeternitatis, autrement dit à partir du Principe. Cette dualité de perspectives peut être illustrée au plan microcosmique par l’affirmation de Leucippe et Démocrite, selon qui l’âme peut être acquise (équivalent de la noogenèse teilhardienne), à quoi la pensée traditionnelle répond : que pourrait-on acquérir que l’on ne possédât déjà ?
Mais après cet aperçu sur le symbolisme féminin de la Coupe du Graal, il convient d’examiner son complémentaire : l’Axe du Monde qui traverse la Coupe paradisiaque sera, dans la légende du Graal, représenté par la lance, symbole viril qui, bien loin d’apparaître seulement avec le centurion Longin, se perd dans la nuit des temps. On la trouve déjà, en tout cas, dans les vieilles traditions celtiques où il est question de la lance magique de Lug et du bassin ou chaudron sacré de Doria, qui allait devenir le calice de la Cène…
Auparavant, nos premiers parents, comme chacun sait, goûtèrent au fruit défendu et pour cela furent chassés du Paradis par l’ange à l’épée flamboyante, sans pouvoir emporter la coupe du Graal puisque aussi bien ils étaient désormais soumis à la mort. En d’autres termes, l’homme, écarté de son centre originel, était enfermé dans la sphère temporelle, ayant perdu le « sens de l’éternité » que manifestait justement le Graal.
Toutefois. Seth, le fils d’Adam et Ève, obtint de venir prendre dans l’Eden déserté le Saint Graal. Lors du Déluge, la Coupe disparut, et la légende ne dit ni où ni par qui elle fut conservée jusqu’à l’époque du Christ ; mais le fonds celtique se manifesta par l’intermédiaire des Druides qui, selon une singulière tradition, envoyèrent à Jérusalem sous le coup d’une inspiration divine le bassin sacré de Dona (sous le nom de Vase Azewladour) et la lance de Lug. Ce qui explique que l’on retrouve la Sainte Coupe la veille de la mort du Christ, lorsqu’il rassemble ses disciples dans le Cénacle pour la dernière Cène. Le lendemain, le centurion Longin voulant s’assurer de sa mort, sur la croix, le frappa au côté avec sa lance, et de la blessure s’échappèrent du sang et de l’eau que Joseph d’Arimathie recueillit pieusement dans la Coupe.
La vision du Saint-Graal retrouvé au Moyen Âge.
Le Graal, toujours selon la légende, fut alors transporté en Grande-Bretagne par Joseph d’Arimathie et Nicodème, (Selon une autre version, c’est son fils Josephè, que saint Pierre avait sacré évêque, et son neveu Alain, qui accompagnent Joseph d’Arimathie.) Peu après leur arrivée, ils furent jetés en prison par Crudel, le roi du pays, sans que ce dernier les dépossédât toutefois de leur trésor. Mais le roi Mordrain ayant vaincu Crudel, les délivra bientôt et ils se retirèrent dans un endroit isolé, où ils vécurent en paix.
Alors commença la geste du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, destinée à l’origine à recevoir le Graal lorsqu’un des preux l’aurait conquis et ramené de Grande-Bretagne en Armorique. Les chevaliers étaient douze, à l’image des douze apôtres et des douze signes du zodiaque, l’aspect circulaire de la Table renforçant quant à lui ce symbolisme du cycle zodiacal.
HORS TEXTE
Le Saint Graal en Espagne? Des experts doutent
Ces pierres précieuses et tout cet or aurait été ajouté au Moyen Âge .
La basilique de San Isidro de Leon, dans le nord de l’Espagne, abrite-t-elle depuis dix siècles, à l’ombre de ses voûtes romanes, le légendaire Saint Graal? La spectaculaire révélation de deux chercheurs espagnols, digne d’un roman médiéval, était balayée mardi par plusieurs experts.
Face à l’afflux de curieux qui se sont précipités dans le musée de la Basilique, où la coupe était exposée sous une vitrine de verre, la direction l’a retirée et les visiteurs devront provisoirement se contenter d’admirer une copie.
A l’origine de cette fébrilité, les travaux de deux historiens espagnols affirmant que la basilique San Isidro abrite depuis dix siècles le calice dans lequel le Christ a bu lors de son dernier repas et qui a ensuite recueilli son sang, un objet de légende porteur de l’un des grands mythes de l’Histoire.
« La légende du Graal est une invention littéraire du 12-ème siècle, sans aucun fondement historique », tranche Carlos de Ayala, professeur d’Histoire médiévale à l’Université autonome de Madrid.
« On ne peut pas trouver ce qui n’existe pas », ajoute-t-il.
Therese Martin, historienne médiévale au Centre national de recherches scientifiques, relève elle aussi que « parmi les spécialistes du Moyen Age, il est d’usage de comprendre les légendes du Graal de manière plus symbolique qu’historique ».
Orné d’or et de pierres précieuses, formé de deux coupes réunies par le pied, le calice de la basilique San Isidro était connu depuis des siècles comme celui de Doña Urraca, fille de Ferdinand 1er le Grand, roi de Leon de 1037 à 1065.
Mais la découverte en 2011 de deux parchemins égyptiens, suivie de trois années de recherches, ont conduit Margarita Torres, professeur d’histoire médiévale à l’université de Leon, et José Miguel Ortega del Rio, historien de l’art, à affirmer que le calice de la princesse espagnole était bien celui de la Cène.
Depuis les années 1050, la basilique San Isidro abrite « le calice qui, depuis les quatrième ou cinquième siècle, est considéré par les communautés chrétiennes de Jérusalem comme celui du dernier repas », déclarait à l’AFP Margarita Torres.
– Cadeau d’un émir –
Seule sa partie supérieure, une coupe en agate, expliquait l’historienne, constitue la relique légendaire, restée durant sept siècles dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem et finalement offerte à Ferdinand 1er, alors l’un des plus puissants souverains de la chrétienté espagnole, par un émir arabe d’Espagne qui voulait sceller la paix avec lui.
Selon les historiens, qui viennent de publier un livre, « Les rois du Graal », il existe, en Europe seulement, environ 200 coupes supposées être le Saint Graal, dont une est conservée à Valence, dans l’est de l’Espagne.
Affirmant se fonder sur des recherches d’une grande rigueur, les deux historiens expliquent que, selon les parchemins égyptiens, il manque un éclat sur le calice du Christ, tout comme sur celui de Doña Urraca.
C’est la princesse espagnole qui, au onzième siècle, aurait donné son visage actuel à la coupe, à l’origine un simple récipient de pierre, en l’ornant avec les pierres précieuses de ses propres bijoux, raconte Margarita Torres.
« Si les rois de Leon avaient cru détenir le Saint Graal, il devrait exister des documents datant de la seconde moitié du 11-ème siècle, contemporains de la fabrication de l’armature d’or et de pierres », souligne Therese Martin.
« Le livre nous révèlera peut-être de nouvelles sources passées inaperçues jusqu’à présent. Mais même si l’infante Urraca a cru que l’un des gobelets formant le calice était le Graal, un tel concept serait difficile à soutenir de nos jours », ajoute-t-elle.
Le musée, quoi qu’il en soit, va devoir trouver une place plus adaptée pour le calice. « Il se trouvait dans une très petite salle et il n’était pas possible de l’admirer pleinement », explique sa directrice, Raquel Jaen.
« Certains des visiteurs sont sceptiques, d’autres viennent par curiosité et d’autres encore envisagent la possibilité » que le calice soit authentique, raconte-t-elle.
Néanmoins, selon elle, l’annonce est d’une grande importance, « pour le musée comme pour la ville ». « La recherche s’est basée pour beaucoup sur des méthodes scientifiques. Il appartiendra aux autres d’évaluer ces conclusions, et de dire si elles sont valides ou non ».
Une coupe qui continuera à alimenter les discussions,les théories et les enquêtes…pour des siècles.
Les chevaliers se mirent donc en quête et, après avoir dit surmonter toutes les épreuves initiatiques, trois d’entre eux seulement. Galaad. Perceval et Bohors, parvinrent au château du Graal, chez Pellès, le « Roi Méhaigné qu’Alhrecht von Scharffenberg, dans son Titurel, appelle Pérelhe (cf. René Nelli, préface à la Croisade contre le Graal, d’Otto Rahn, éd. Stock). Ce qui est assez singulier si l’on sait que ce nom était celui du baron à qui appartenait le château de Montségur. Galaad prit la lance qui saignait et en toucha le Roi, le guérissant immédiatement. Ainsi s’achevait l’itinéraire légendaire qui, du Paradis terrestre, avait conduit le Graal jusqu’en ce château que certains — parmi lesquels Otto Rahn… et aussi Himmler et Rosenberg — ont voulu assimiler à Montségur. Quoi qu’il en soit, que faut-il retenir de la légende — brossée à grands traits — sinon que le Graal, contenant le sang sacré, est le symbole d’une puissance perdue, et que sa quête sera « héroïque », prométhéenne par certains aspects, et trouvera dans l’Imperium parousique son cadre temporel approprié.
On ne s’étonnera donc pas, encore une fois, que cette hiérophanie récapitulative intègre une multitude de mythes relatifs au « IIIe Frédéric » retiré en un lieu inaccessible et qui « dort », ou encore « qui vit et ne vit pas », en attendant le jour de la dernière bataille contre les « êtres élémentaires », Arthur. Charlemagne. Frédéric Ier» et Frédéric II hypostasièrent cette attente eschatologique de l’Imperium pérenne. Ce retour à l’origine qui commande évidemment une conception cyclique de l’Histoire (nous l’avons vu à propos du symbolisme de la Table Ronde) implique en outre une redoutable ambiguïté. S’agit-il du retour à l’ordre édénique ou au chaos des Eaux primordiales représentées par la Grande Déesse et, lato sensu, par l’aspect féminin du mythe ? Le nazisme a largement profité de cette ambiguïté et, chose plus curieuse, nous verrons à quel point Hitler lui-même était… dominé par cet aspect féminin du mythe qu’il incarnait. En tout cas, l’ambivalence des symboles du Grand Retour parousique et de l’Endkampf, explique la dangereuse dualité propre aux projets politiques qui, au temporel, revendiquent cette Renovatio.
Pour le IIIe Reich explicitement millénariste, le Graal revêtait une importance primordiale. Il appartenait donc aux « savants » nazis, aux spécialistes de l’« écriture païenne enchevêtrée », comme disait Wolfram von Eschenbach, de redécouvrir ce trésor spirituel que les Cathares étaient censés avoir caché à Montségur, et, en traduisant en clair la susdite écriture, de donner au nazisme la clef de la genèse du monde, que, selon la légende, elle renfermait.
C’est à ce titre qu’Otto Rahn, considéré comme un spécialiste du Catharisme, fut envoyé en Occitanie pour y chercher le Saint Vesse!. Mais nous croyons savoir que sa mission ne concerna pas seulement le Graal, et qu’elle comportait un aspect beaucoup plus secret encore, comme en témoignent à nos yeux les contacts qu’il établit et les investigations qu’il mena dans la région de Carcassonne. Cette mission était directement liée, en l’occurrence, à l’antagonisme entre les eschatologies païenne et judéo-chrétienne, auquel nous faisions allusion tout à l’heure. Expliquons-nous :
Le thème de l’Empereur endormi germanique s’oppose directement à celui du Grand Monarque ou du « Roy perdu » français. Ce dernier — remis en lumière par une actualité récente — trouve son fondement historico-légendaire dans le « Testament de saint Remy », ce « nouveau Moïse » qui aurait prophétisé en ces termes lors du baptême de Clovis à Reims, dans la nuit de Noël 496 : « Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Église romaine, qui est la seule véritable Église du Christ. Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes. Et il soumettra tous les autres peuples à son sceptre. Il durera jusqu’à la fin des temps. Il sera victorieux et prospère tant qu’il sera fidèle à la foi romaine. Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa vocation. » Ce mythe du Grand Monarque régnant sur une France « élargie » aux dimensions de l’ancien Empire romain, et dont on retrouve la trace jusque dans l’antique liturgie gallicane, fut accrédité, de siècle en siècle, par un nombre respectable de saints. Or, ce courant prophétique s’est « condensé » en deux hauts lieux géographiques : Stenay, dans les Ardennes, et Rennes-le-Château, au sud de Carcassonne.
De quoi s’agit-il, exactement ? D’authentifier la survivance du sang de la première dynastie française, celle des Mérovingiens. Car contrairement à ce que prétend l’Histoire officielle, elle ne se serait pas éteinte et, par l’intermédiaire de Sigebert IV (« Plant-Ard » ou « le Rejeton Ardent ») — miraculeusement sauvé d’un régicide pippinide — aurait fait souche dans le Razès, et très précisément à Rhedae, aujourd’hui Rennes-le-Château.
Mais, non moins intéressant sur le plan mythique, ce sang sacré est juif. Les Francs mérovingiens, en effet, seraient des Juifs exilés, appartenant à la tribu de Benjamin, et qui auraient émigré à travers l’Arcadie, puis la Sicile, pour arriver finalement sur le Rhin. Et la ville de Stenay, en Lorraine, fut donc le point de chute principal des Benjaminites, devenus les Sicambres. Cette tradition, conservée au cours des âges dans des milieux très restreints, avait bien sûr fort inquiété les pangermanistes d’abord, et Hitler ensuite. Cette inquiétude coûta la vie, durant la Première Guerre mondiale, à Mgr Pierre Mangin, curé-doyen et maire provisoire de Stenay, torturé par les Allemands qui voulaient lui extorquer son secret. Car, selon certains. Mgr Mangin, protonotaire apostolique à la cour pontificale de Pie X (autre victime expiatoire), n’ignorait rien de saint Dagobert II, assassiné le 23 décembre 679 à environ 5 km de Stenay, et surtout de son fils Sigebert IV, recueilli dans le monastère d’OErren par sa demi-soeur sainte Irmine et qui, accompagné de Mérovée Lévi, gagnera Rhedae (Rennes-le-Château) le 17 janvier 681.
Voilà pourquoi c’est en cette petite ville de Stenay — et bien que selon un officier allemand « rien dans son passé ne dût la signaler à une attention particulière » — que le Kronprinz en personne, le fils de Guillaume I1, établit sa résidence. Et c’est Frédéric-Guillaume lui-même qui fit subir à Mgr Mangin un interrogatoire en règle, le 9 septembre 1914. Mais devant la résistance imprévue du prélat, « touchant à des points historiques capitaux », le Kronprinz « entre dans une rage soudaine et ordonne de maintenir le prisonnier dehors en plein soleil afin de le faire parler. Durant toute la journée. Mgr Mangin, privé de boisson, garde obstinément le silence. A bout de force, victime d’insolation, il rend le dernier soupir en cette soirée du 9 septembre 1914. » (Louis Vazart. Dagobert II et le mystère de la cité royale de Stenay. Paris, 1983.)
On peut se demander si le Kronprinz ne cherchait pas surtout le reliquaire de saint Dagobert, confié à la garde des Saurs noires de Mons, en Belgique, ou plutôt le précieux parchemin qu’il contenait — rédigé par sainte Irmine en 708. Or, le bruit courait à Stenay en 1914, que Mgr Mangin avait obtenu ce parchemin, qui, selon l’abbé Vigneron, retraçait « l’assassinat de son père Dagobert Il, le séjour de son frère Sigebert IV au monastère d’OErren, puis son refuge, le 17 janvier 681, à Rhedae, capitale du Razès ».
En fait, il s’avéra que l’inestimable document était toujours à Mons, enroulé dans le pied du reliquaire. Mais pas pour très longtemps puisqu’en 1943, lorsque deux officiers du Sicherheitsdienst ou S.D. (le service de renseignement allemand) se présentèrent au couvent des Soeurs noires pour inspecter le reliquaire, il était vide… Une lettre de la supérieure. Mère Bernadette Dehaye, semble indiquer que le prince de Croÿ, curé doyen de Sainte-Waudru à Mons, et protonotaire apostolique comme l’avait été Mgr Mangin, l’avait soustrait le 31 décembre 1941, Les Allemands, une nouvelle fois, étaient bredouilles. Heydrich, le maître des renseignements S.S., avait échoué, comme le Kronprinz 29 ans plus tôt, dans sa recherche des preuves — à faire disparaître… — de la perpétuation du sang juif de la première dynastie française. Et cela d’autant plus que l’Allemagne nazie nourrissait le projet, dans les années 1942-1943, de remplacer Pétain par un descendant de Naundorff — que certains supposent être Louis XVII, l’évadé du Temple… Rien ne dit qu’Otto Rahn, de son côté, ait réussi à retrouver la piste de Sigebert IV, à l’autre pôle de la Geste mérovingienne.
Otto Rahn
Ce n’est pas ici le lieu de trancher la question de l’authenticité historique de cette tradition du sang sacré. Ce qui compte, c’est la puissance du mythe, et l’importance qu’il revêtait aux yeux des pangermanistes et des nazis. Rosenberg ne déclarait-il pas avec emphase : « Aujourd’hui s’éveille une nouvelle fois le mythe du sang, la foi de défendre avec le sang, également, l’essence divine de l’homme en général. » Comment la tradition du « sang juif » de la royauté française — reprise entre autres par le marquis de La Franquerie — aurait-elle pu le laisser indifférent ? Que dire enfin du jugement révélateur porté par un autre philosophe en vue du national-socialisme, A. Baumler, qui écrivait en pensant au mythe du Graal : « (…) Le mythe du sang n’est pas une mythologie à côté d’autres mythologies ; il ne pose pas une nouvelle religion à côté d’anciennes religions. Il a pour structure le tréfonds mystérieux de la formation mythifiante elle-même. Toutes les mythologies procèdent de son principe structurant ; la connaissance de ce principe structurant n’est pas à son tour une mythologie, mais elle est le mythe lui-même, en tant que vie contemplée avec vénération. Le développement de sa réalité cachée est le tournant de notre temps.
Cette mythologie pseudo-graalique du « sang pur » — sur laquelle nous aurons à revenir — informait les structures du phénomène nazi selon des modalités explicitement gnostiques. En effet, la sociologie hitlérienne reproduit la hiérarchie des trois ordres : les purs, les initiés et la masse. Au sommet : la caste des seigneurs, au-dessous, les membres du Parti, en bas, le peuple des anonymes. Les S.S, seront une ébauche de cet Ordre néo-gnostique auquel rêvait Hitler. Ordre noir dont la couleur même évoque les purs et les « revêtus » cathares. Mais surtout, il s’agissait d’un « Ordre du Sang », extériorisation plus ou moins consciente de l’Ordre secret qui, comme nous le verrons, avait présidé à la naissance du nazisme. Himmler devait d’ailleurs déclarer aux soldats de la Leibstandarte S.S, « Adolf Hitler » en 1940, à Metz « Pour moi, le but final depuis onze ans, à partir du moment où je suis devenu Reichsführer S.S., est toujours resté le même : construire un Ordre du sang pur pour servir l’Allemagne. »
Cette nouvelle gnose qui s’opposait — « sang pur » contre Précieux Sang — à la foi chrétienne, avait son prophète : Wagner, bien que celui-ci, comme l’on sait, eût exalté une certaine forme de Christianisme ! Elle avait aussi son signe de reconnaissance, le swastika — qui est pour René Guénon le « signe du Pôle », et dont tous les commentateurs sérieux sont d’accord pour dire qu’en dehors même de son utilisation « occulte » il était très répandu en Allemagne. Son choix — quelles qu’en soient les circonstances précises (assez obscures et d’ailleurs sans grand intérêt en elles-mêmes) — était donc dans la logique des choses. Guillaume II, déjà, en avait fait son emblème personnel. Peut-être n’ignorait-il pas qu’il reprenait ainsi le symbole des « Frères initiés de l’Asie » — ordre rosicrucien du XVIIIe siècle dont nous aurons à reparler — et qu’il imitait de surcroît le légendaire « Roi du Monde » régnant sur l’Agarttha, dont Saint-Yves d’Alveydre nous dit justement qu’il possédait un sceau marqué du swastika…
Otto Rahn en pleine recherche.
Quoi qu’il en soit — et au-delà de ses localisations « historiques » — Montsalvat, la montagne du Graal, assimilée au Paradeshâ hindou, la « contrée suprême » polaire, n’est autre que la fameuse Hyperborée, et il y a donc identité symbolique entre la Montagne « graalique » et le Pôle. Selon Guénon (Le Roi du Monde, éd. Gallimard), « il s’agit toujours d’une région qui, comme le paradis terrestre, est devenue inaccessible à l’humanité ordinaire, et qui est située hors de l’atteinte de tous les cataclysmes qui bouleversent le monde humain à la fin de certaines périodes cycliques. »
Rien ne manquait désormais à la nouvelle religion nazie : le mythe du sang comme ersatz de doctrine, des prophètes comme Wagner ou Houston Stewart Chamberlain, annonçant Hitler-le-Messie, le swastika comme emblème et un sanctuaire sacré préservé de la corruption temporelle et perdu dans les brumes hyperboréennes. L’ensemble étant noyé dans la musique « liturgique » de Wagner. Louis Bertrand, académicien français converti, comme A. de Chateaubriant, à cette « religion » (il fit le salut hitlérien sous la coupole lors d’une séance de l’Académie), nous a décrit une de ces manifestations religieuses du IIIe Reich à Nuremberg :
« Au centre de cette esplanade géante, entièrement recouverte par des troupes en armes, une avenue large comme le lit d’un fleuve qui se perd dans les lointains de l’horizon. Tout à coup, un orchestre wagnérien invisible remplit tout l’espace de sonorités triomphales : C’est la marche des Niebelungen… Et voici que, du fond de la prairie, tout au bout de l’avenue qui conduit à la tribune du Führer, une bande pourpre se lève, comme celle qui annonce le soleil dans un ciel matinal. Ce sont les vingt mille étendards qui s’ébranlent. Rythmé par la musique triomphale, le flot monte, déferle, s’étale en une vaste nappe rouge, s’arrête brusquement d’un seul mouvement. Et, d’un seul mouvement, les vingt mille étendards se dressent, grandes fleurs de pourpre, et s’abaissent en une salutation unanime devant la minuscule silhouette en chemise brune, à peine discernable là-haut, au sommet de la tribune, et qui représente le maître de la Troisième Allemagne… Et je me demande quel souverain, quel héros national a été acclamé, adulé, chéri et idolâtré autant que cet homme, ce petit homme en chemise brune qui, suivi de son cortège, comme un souverain, a toujours l’air d’un ouvrier. C’est bien autre chose que de la popularité, c’est de la religion. Hitler, aux yeux de ses admirateurs, est un prophète, il participe de la divinité.»
Marie Madeleine ,l’épouse de Jésus Christ ,aurait fuit la Palestine et aurait accostée dans le sud de la France (en compagnie de Joseph d’Arimatie). Elle aurait donné naissance au premier roi de la dynastie mérovingienne. Sigibert IV aurait été le dernier en tître. La couronne de France est issue de la descendance du Christ …
La lune Hydra n’aurait que 50 kilomètres de long et serait surtout composée d’eau.
De nouvelles données sur la composition de la lune Hydra,en orbite autour de Pluton (provenant du satellite New Horizons de la NASA) révèlent une signature d’eau glacée distincte sur la surface extérieure la plus petite lune de Pluton.
La lune Hydra comparée à Charron…toute une différence!
La plus grande lune Charon mesure 1.210 kilomètres , tandis que Hydra est à environ 50 kilomètres de long.
Le but de cette série d’articles est de donner l’heure juste sur la personne d’Adolph Hitler,ses relations,le développement de sa pensée politique,même après la victoire des alliés et des sionistes bolchéviques.
Il restera à jamais,l’homme politique le plus marquant du vingtième siècle.
Dans cette série d’article,vous apprendrez ce que le système politique du Nouvel Ordre Mondial,le néolibéralisme et ses partenaires d’oppression,ne veut pas que vous sachiez un jour,car vous risqueriez de vous éveiller et de vouloir votre liberté!Si vous voulez éviter de devenir un ennemi de l’état,rendormez vous aussitôt que vous aurez terminé la lecture du dernier article!
Le samedi 24 juin 1922, vers onze heures moins le quart, une petite auto décapotable rouge foncé, conduite par un chauffeur en uniforme, descendait à allure modérée la Königsallee à Berlin, dans le quartier résidentiel du Grünenwald. Sur la banquette arrière était assis un homme élégant au costume strict, dont les yeux sombres ressortaient, étrangement vivants et intelligents, dans un visage fin et mince, mais au front volontaire. Une seconde voiture, gris foncé, plus grande mais également découverte, rejoignit la décapotable. A son bord, deux hommes en manteaux de caoutchouc noir, la tête recouverte d’un capuchon qui laissait tout juste entrevoir l’ovale de leur visage entièrement rasé.
La petite auto rouge roulait à ce moment au milieu de la rue, presque sur les rails du tramway, comme si elle s’apprêtait à tourner. Le grand cabriolet gris, après l’avoir doublée sur la droite, lui fit une queue de poisson, la serrant contre le trottoir opposé. L’un des deux hommes en noir sortit alors un pistolet, visa le passager assis à l’arrière de la voiture rouge et fit feu à plusieurs reprises. Puis son complice se leva et, brandissant une grenade citron, la lança dans l’auto. Mais déjà, l’homme au fin visage s’était écroulé sur son siège et restait étendu sur le côté. Tandis que la voiture des assassins démarrait en trombe et filait par la Wallot Strasse, le chauffeur de la décapotable rouge avait bondi sur le trottoir et appelait à l’aide. C’est alors que la grenade explosa. L’homme étendu sur la banquette arrière fut littéralement soulevé par le souffle et la voiture elle-même eut comme un haut-le-corps dérisoire. Après quelques secondes de stupeur, des passants se précipitèrent, parmi lesquels une jeune fille qui monta dans la voiture et soutint le blessé, sans connaissance. Le chauffeur parvint à remettre son moteur en marche et, faisant demi-tour dans un crissement de pneus, remonta à toute allure la Königsallee jusqu’au commissariat tout proche.
Première victime juive du nazisme, le ministre allemand des Affaires étrangères. Walther Rathenau, devait mourir après une courte agonie, veillé par sa fidèle compagne et collaboratrice, l’Autrichienne Irma Staub, qui put recueillir ses ultimes paroles : « Les Soixante-Douze qui mènent le monde… » Il désignait par là les commanditaires de ses assassins, deux jeunes pangermanistes nommés Kern et Fischer. Le premier avait déclaré à quelques compagnons dans les minutes précédant le crime : « Si Hitler comprend que son heure est arrivée, il est bien l’homme que je crois. »
Photo datant du 29 juin 1934,à Berlin…juste un peu avant la décision d’éliminer Ernst Rohm,le chef des SA. Dans ce que nous appellerons:la Nuit des Longs Couteaux!
Il fut le lieu de passage des forces de l’histoire, « le catalyseur de ces forces qui se sont déjà dressées devant vous ; et, après cela, vous pouvez le supprimer sans rien détruire de ce gui s’est fait par lui… Qu’il y ait dans ces temps aveugles à toute réalité non numérable le « fait » qu’il faut bien nommer « Adolf Hitler », c’est une effrayante ironie machinée par la Providence…
« Ah ! Vous ne croyez plus au mystère ? Eh bien ! Je pose ce fait dans votre histoire : Expliquez-le, si vous pensez encore que cela suffit à vous en protéger… »
Ainsi parlait Denis de Rougemont. Et là, tout est dit, ou presque. Il ne reste plus, pour cerner notre propos, qu’à compléter cette citation par celle du journaliste Jacques Nobécourt qui écrivait dans l’hebdomadaire Carrefour en date du 6 janvier 1960 :
« L’hypothèse d’une communauté initiatique, sous-jacente au national–socialisme, s’est imposée peu à peu. Une communauté véritablement démoniaque, régie par des dogmes cachés, bien plus élaborés que les doctrines élémentaires de Mein Kampf ou du Mythe du XXe siècle, et servie par des rites dont les traces isolées ne se remarquent pas, mais dont l’existence semble indubitable pour les analystes (et redisons qu’il s’agit de savants et de médecins) de la pathologie nazie. »
L’irréductibilité manifeste du nazisme aux critères « officiels » a il est vrai incité certains historiens — dont le plus remarquable demeure René Alleau — à rechercher dans les structures de l’imaginaire une explication à ce ténébreux surgissement, en plein XXe siècle, de forces que l’on croyait à jamais bannies de l’univers de l’homme civilisé. L’horreur dont l’Allemagne envoûtée revêtit le masque excédait par trop, en effet, les limites étouffantes imposées par les seules analyses économiques, sociales et politiques qui sont généralement censées rendre compte de la genèse du IIIe Reich.
Adolph Hitler à une ouverture de session du Parti nazi.Il est ici entouré de hauts dignitaires du parti.
La thèse la plus communément admise selon laquelle Adolf Hitler n’aurait été que le produit et l’instrument (finalement incontrôlé…) du grand capital allemand, ignore délibérément les aspects fondamentaux du nazisme. Hitler lui-même en avait prévenu dans Mein Kampf (Nouvelles Éditions Latines) : « L’État n’a absolument rien de commun avec une conception ou un développement économique quelconque, (…) La force essentielle d’un État ne coïncide que très rarement avec ce qu’on appelle la prospérité économique, (…) La Prusse démontre avec une admirable netteté que ce ne sont pas les qualités matérielles, mais les vertus idéales qui, seules, rendent possible la formation d’un État. » Il allait, ce faisant, sur les brisées de Schiller : « Une nation prend naissance avec sa mythologie… L’unité de sa pensée, qui correspond à une philosophie collective, [est] offerte par sa mythologie ; c’est donc celle-ci qui contient le destin de la nation. » Ajoutons sans plus tarder que les tragiques contrefaçons et les dérisoires ersatz d’une mythologie à laquelle, nous le verrons. Hitler lui-même ne croyait pas mais qu’il utilisa, nous situent d’emblée dans une perspective inversée, parodique, dirait Guénon, et donc diabolique stricto sensu (j’adore le latin!).
Si la conjoncture économique joua néanmoins son rôle, ce ne fut qu’à titre subalterne, contingent. Simple terrain infectieux propice à l’apparition de cette maladie de l’âme allemande. Et puis, n’oublions pas que, comme l’écrit William L. Shirer (le Troisième Reich, t. I, éd. Stock, 1959) : « …sans Hitler — doué d’une personnalité diabolique, d’une intuition surnaturelle, d’une intelligence hors ligne, d’une détermination inébranlable et impitoyable (…), d’une stupéfiante aptitude à peser les hommes et les situations — il est presque certain qu’il n’y aurait jamais eu de Troisième Reich. »
La voie est étroite, certes, entre une histoire officielle délibérément sourde aux revendications d’un arrière-monde grimaçant, et une littérature de vulgarisation pseudo-ésotérique exploitant un marché apparemment fructueux. Si nous nous sommes résolu à braver à la fois les foudres des doctes et la colère des trafiquants de swastikas, c’est que nous pensons bien détenir la « clef » qui ouvre la porte des coulisses interdites du nazisme. Et cette clef, c’est Rathenau, et lui seul, qui nous l’a donnée.
Puisque nous répudions le primat de l’économique, est-ce donc dans les « structures de l’imaginaire » évoquées tout à l’heure que nous commencerons notre descente aux enfers ? Non pas si l’on entend ces structures au sens « nominaliste », c’est-à-dire comme de commodes abstractions. Ce qui n’est guère plus satisfaisant que la plate explication économico-politique, cette dernière fût-elle agrémentée d’un zeste d’« irrationalisme germanique », fourre-tout où l’on jette les éléments inclassables du dossier. Que dit donc René Alleau ?
« L’angoisse allemande devant l’absence d’un statut légitime international, devant la misère, la honte, l’inflation, le chômage, la contraignait à lutter contre cette aliénation réelle en lui opposant une concentration, et pour ainsi dire, une récapitulation des ressources mythiques les plus lointaines et les plus constantes de son passé. » (Hitler et les Sociétés secrètes, éd. Grasset, 1969.)
Il y a quelque ambiguïté dans cette formulation, qui peut sous-entendre en somme que les Allemands de la défaite et de l’humiliation se seraient volontairement réfugiés dans un univers imaginaire, pour échapper à la cruelle réalité quotidienne. Il convient donc de préciser ce qu’il faut entendre par « ressources mythiques », et de mesurer leur pouvoir d’intervention dans ce qu’il est convenu d’appeler la vie ordinaire.
Une première approche du subconscient met en valeur la puissance potentielle des pulsions qui, plus ou moins clairement, visent à renverser les obstacles s’opposant à un retour instinctif à l’origine, à ce non-temps mythique assimilé par la métaphysique hindoue à l’éternel présent. Sur le plan individuel, ce processus ramène à l’enfance, et sur le plan collectif, à l’Âge d’Or. Mais chez Hitler, la démarche est parfaitement consciente, si l’on en juge d’après cette déclaration à Rauschning (Hitler m’a dit, éd. Aimery Somogy, 1979) :
« Naturellement, je sais aussi bien que tous vos intellectuels, vos puits de science, qu’il n’y a pas de race au sens scientifique du mot… Eh bien, moi qui suis un homme politique, j’ai besoin aussi d’une notion qui me permette de dissoudre l’ordre établi dans le monde et d’opposer à l’histoire la destruction de l’histoire. Comprenez-vous ce que je veux dire ? Il faut que je libère le monde de son passé historique. (…) Pour accomplir cette tâche, la notion de race est tout à fait utilisable. Elle bouleverse les vieilles idées et ouvre des possibilités de combinaisons nouvelles. »
Ces propos recoupent étrangement ceux d’un maître hindou contemporain. Uppalari Gopala Krishnamurti — dit « U.G. » — qui déclare quant à lui : « L’état naturel [c’est-à-dire l’état originel] ne survient qu’à la faveur d’une mutation biologique ». Ce qui n’est contradictoire qu’en apparence car cette mutation a en fait pour objectif, non un progrès, mais l’« atomisation » de superstructures mentales réputées aliénantes. Et « U.G. » de préciser : « Ce qui est nécessaire pour l’homme, c’est de se libérer de la totalité du passé de l’espèce humaine et pas seulement de son passé individuel. Autrement dit, vous avez à vous libérer de ce que chaque homme avant vous a pensé, ressenti et expérimenté : C’est, pour vous, la seule possibilité d’être vous-même. Tous mes propos n’ont d’autre but que de mettre en lumière l’unicité de chaque individu. La culture, la civilisation (quel que soit le nom que vous lui donniez) a toujours essayé de nous enfermer dans un certain cadre ; l’homme n’est pas du tout un homme : Il est à mon sens un animal unique et il demeurera un animal unique aussi longtemps qu’il subira le fardeau de la culture. » (C’est la première fois, ce n’est pas la dernière, que nous voyons un certain hindouisme « subversif » rejoindre l’essence pseudo-philosophique du national-socialisme.)
Le retour aux origines constitue donc un aspect de ce que les Grecs nommaient la catharsis, c’est-à-dire une voie de purgation des passions, le mot étant pris au sens étymologique d’angoisse et de souffrance. Mais il convient d’élargir le champ de nos investigations au sein de la sphère mythique où s’alimente le phénomène hitlérien.
Les mythes et archétypes socio-historiques sont en effet au principe de toute civilisation, en qualité de supports des valeurs morales et philosophiques. A commencer par le Mythe majeur et multiforme du destin véritable de l’homme : mythe du « bon sauvage », parent de celui du Paradis perdu ; mythe du changement et du Progrès illimité — ou de son antithèse par arrêt catastrophique de l’Histoire ; mythe de la supériorité aristocratique due à la race, à la faveur divine ou au destin ; mythe de la « Civilisation » opposée à la « Barbarie » ; Etc.
La seconde catégorie mythique est constituée par les prototypes des conquérants,des saints, des chevaliers, des martyrs de toutes les causes — et a contrario par ceux des traîtres et des maudits. Mais le type primordial reste celui des « grands monarques », des « empereurs endormis » et des « imâms cachés » parousiques, promis à la restauration des empires et des paradis perdus, à la fin des temps…
Très souvent, nous venons de le voir, chaque mythe sécrète son antithèse, son double inversé, son ombre portée — engendrant ainsi un affrontement de valeurs tout aussi important que le mythe lui-même, et qui lui confère de puissantes résonances. Il s’agit là d’un aspect particulier de l’ambivalence des symboles.
Voulons-nous un premier indice de ce « pouvoir d’intervention » des mythes civilisateurs évoqué tout à l’heure ? L’Histoire elle-même nous le fournit, qui fermente au sein des empires, vifs ou morts, comme pour conforter la perspective archétype. En Europe, le limes romain n’a-t-il pas laissé une marque indélébile ? Est-ce un hasard si le tracé actuel du rideau de fer correspond à peu près aux limites de l’expansion romaine en Occident ?
La psychanalyse, quant à elle, ne converge que partiellement avec l’Histoire, relativement à ce climat fondamental. Ainsi, pour Jung, il existe trois couches psychiques : la conscience, l’inconscient personnel et l’inconscient collectif. Ce dernier niveau, de tous le moins rationnel, contiendrait la totalité du passé des sociétés à l’état latent mais agissant, formant un inépuisable réservoir de griefs et de revendications qui alimente toutes les formes d’agressivité collective, « L’inconscient collectif, dit Jung, compte une forte précipitation de tout le vécu humain, jusqu’en ses débuts les plus sombres. Mais ce n’est pas une précipitation morte ; ce sont des systèmes de réactions vivantes. »
Toutefois, comme l’a bien vu le regretté Éric Muraise, à qui il nous plaît ici de rendre hommage, l’incapacité où se trouve la psychanalyse de distinguer nettement entre différentes catégories de mythes et d’archétypes — certains « complexes » n’ayant rien d’universel — nous renvoie à la problématique médiévale des universaux, qui va nous servir de critère insurpassable pour apprécier la qualité objective des mythes.
Le problème des universaux, aussi antique qu’inépuisable, connaît trois solutions, qui n’ont jamais varié :
— Celle des idéalistes avec Platon, pour qui les individus ne sont que les ombres d’archétypes réels, autonomes, qui leur préexistent. C’est la position Universalia ante rein.
— Celle des réalistes avec Aristote, pour qui les individus seuls ont une pleine réalité, les archétypes trouvant en eux l’unique possibilité de se réaliser. C’est la position Universalia in re.
— Celle des nominalistes avec Guillaume d’Occam, pour qui les individus sont seuls réels, les archétypes n’étant que des abstractions, un simple système de classement. C’est la position Universalia post rem.
La position idéaliste autorisera l’hypothèse selon laquelle il existe des mythes et archétypes ayant au moins une apparence de vie autonome et capables de s’emparer périodiquement des groupes. Ce qui, répétons-le, n’a rien à voir avec l’inconscient collectif jungien, simple accumulation de « strates géologiques » dépourvues de toute autonomie, et dont les réactions seraient purement instinctives
et en quelque sorte « mécaniques ». Selon l’adaptation de la position idéaliste que nous envisageons ici, nous aurions au contraire affaire à des idées et des passions contagieuses, indépendantes des moyens techniques de diffusion qui ne font qu’exciter le phénomène sans en être le premier moteur. Ces passions, douées d’une vie propre et supposée consciente, engendreraient des comportements « sauvages et déraisonnables » chaque fois que l’humanité traverse une crise, et susciteraient des mouvements qualifiés par H. Kahn, de « romanesques, implicitement messianiques et totalitaires », Et cela d’une manière d’autant plus efficace qu’ils trouvent pour les incarner en termes incandescents des personnages eux-mêmes romanesques et passionnés. Raymond Abellio, dans Heureux les Pacifiques, en a esquissé la typologie par la bouche d’un de ses héros : « …La vérité ne s’incarne pas aujourd’hui au niveau de la politique, elle le fait bien plus haut. Ce n’est pas un Parti qu’il faut créer, mais un Ordre. (…) » Et encore : « Pour qu’une telle société fonctionne, il suffira d’un homme. L’épicentre n’est pas un lieu, c’est un homme qui est en communication avec les forces cosmiques et divines et les transmet aux autres. (…) »
Comme l’avoue très significativement Ernst von Salomon dans les Réprouvés (éd. Christian Bourgois) : « Nous n’agissions pas, les choses agissaient en nous… Lorsqu’on nous demandait : que voulez-vous au juste ? nous ne pouvions pas répondre, (…) Ce que nous espérions s’exprimait en un langage muet… Nous cherchions autour de nous l’homme capable de prononcer le mot libérateur… » (Ainsi le mythe du « destin véritable » attendait-il son héros archétype.)
Il existerait donc des « universaux mentaux » susceptibles d’expliquer la « météorologie » politique et la psychologie des peuples. Le mécanisme des grandes peurs historiques, les états d’âme propres aux tenants des causes pour lesquelles on se fait égorger, selon la formule pascalienne, l’explosion des révolutions et violences généralisées (l’Europe de 1848 ou de 1917) relèveraient alors de la puissance de certains courants, de certaines ondes psychiques. Léon Daudet devait les caractériser de manière quasi platonicienne : « Ils sont chargés de vie, pensée, émotions… Ils sont latents, mais nous constatons leurs effets… Ils relient les humains les uns aux autres et leur course incessante de l’animé vers l’inanimé, nous permet de nous comprendre les uns les autres à l’aide du langage, de comprendre les animaux, les végétaux, les minéraux eux-mêmes et les hiérarchies et les lois qui régissent l’univers. »
Ces universaux mentaux tenteraient leur percée dans notre monde à la manière des gaz et liquides sous pression, recherchant une issue. Toutefois, selon René Guénon, « (…) les courants mentaux sont soumis à des lois, parfaitement définies, et la connaissance de ces lois permet une action bien autrement efficace que l’usage de moyens tout empiriques ». Cette possibilité de manipulation nous renvoie — bien au-delà des lois censées régir la psychologie des profondeurs — à cette perspective satanique dans laquelle se situe le phénomène nazi.
Considérés ainsi, les universaux mentaux sembleront peut-être à certains par trop magiques ; mais il se trouve que le professeur A. Ratzler, de l’Institut universitaire d’Études européennes de Genève, évoquant la crise de la conscience européenne et les mythes du Barbare et du Bon Sauvage, adopte des expressions parentes de celles du polémiste Léon Daudet. Il parle en effet d’une « tradition latente souterraine…douée d’une force d’expansion quasi autonome… [d’un] parti pris viscéral… et qui surgit dans les crises depuis la fin de la Renaissance ». C’est donc bien de nos universaux qu’il est question. S’ils se manifestent de façon particulièrement éclatante depuis la fin de la Renaissance, c’est parce que la civilisation médiévale, comme la chinoise, l’égyptienne ou la romaine, s’estimait « arrivée » et avait décidé, ainsi que l’écrit Toynbee, d’« arrêter l’Histoire ». Nous dirons plus précisément que la dimension temporelle n’était encore que rythme harmonieux et prévisible au sein d’une infinitude spatiale, et l’espace — ou la simultanéité — prédominait sur l’expérience de la durée et du changement. Tandis que depuis la Renaissance, la civilisation européenne, tout en « rapetissant » la planète, s’est identifiée au Progrès, au Devenir, dans une sorte de fuite en avant qui suscite périodiquement de graves inquiétudes, elles-mêmes génératrices d’accès de fièvre.
La solution idéaliste revêt donc décidément un intérêt certain, en expliquant ces crises cycliques directement inspirées par les mythes majeurs de la civilisation : Et d’abord par celui du destin véritable, qui conditionne ce que le professeur Ratzler traduit par l’hypostase du Barbare, opposé au Civilisé, et quel que soit le niveau culturel de celui qui ne s’intègre pas à la définition du destin véritable. Celui-ci partage l’humanité en deux groupes : Ceux qui relèvent de cette définition et les autres » qui en sont exclus. Ces autres sont les Barbares, quel que soit, redisons-le, le degré de raffinement de leur civilisation, qui ne saurait en aucun cas compenser leur aliénation ontologique. Par définition, ce sont des pervers ou des déshérités, infirmes mentaux ou machiavéliques tireurs de ficelles, païens ou pécheurs qu’il faudra réduire ou séduire pour leur bien. Ainsi se justifie la farouche profession de foi du Schatov de Dostoïevski :
« Un peuple ne reste un peuple qu’aussi longtemps qu’il a son dieu propre et qu’il réprouve avec une énergie sauvage tous les autres dieux du monde ; aussi longtemps qu’il croira à son dieu, il pourra vaincre et chasser les autres dieux. Dès qu’un grand peuple cesse de croire qu’il est l’unique détenteur de la vérité — son unique et exclusif détenteur — dès qu’il ne croit plus qu’il est le seul appelé, le seul capable de ressusciter et sauver le monde par sa vérité, il cesse immédiatement d’être un grand peuple et n’est plus qu’une expression géographique. »
Dans cette logique, toute civilisation « totalitaire » implique la présence du Barbare à ses portes, voire même au sein de la cité, à l’état de « 5e colonne ».
Pour Hitler, le Barbare était le Juif, et la Civilisation était aryenne :
« Ce serait une vaine entreprise que de discuter sur le point de savoir quelle race ou quelles races ont primitivement été dépositaires de la civilisation humaine et ont, par suite, réellement fondé ce que nous entendons par humanité. Il est plus simple de se poser la question en ce qui concerne le présent et, sur ce point, la réponse est facile et claire. Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produits de l’art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit de l’activité créatrice des Aryens. Ce fait permet de conclure par réciproque, et non sans raison, qu’ils ont été seuls les fondateurs d’une humanité supérieure et, par suite, qu’ils représentent le type primitif de ce que nous entendons sous le nom d’« homme ». L’Aryen est le Prométhée de l’humanité, (…) Si on le faisait disparaître, une profonde obscurité descendrait sur la terre ; en quelques siècles la civilisation humaine s’évanouirait et le monde deviendrait un désert. » (Mein Kampf.)
Hitler, de surcroît, était obsédé par l’idée d’un tournant de l’Histoire, et ce n’est pas par hasard que l’expression suprême de l’Opéra était à ses yeux le final du Crépuscule des Dieux. « Lorsque sur la scène de Bayreuth, le château des Dieux s’effondrait au milieu du tumulte de la musique, il saisissait toujours dans l’obscurité de la loge la main de Winifred [Wagner] assise à côté de lui pour y déposer un baiser ému. » (Joachim Fest, le Führer, t. II, éd. Gallimard, 1973.)
De fait, selon Rauschning, il prophétisait un bouleversement de la planète « que nous autres, non-initiés, ne pouvions comprendre dans son ampleur. Acquérir la « vision magique » lui apparaissait comme le but de l’évolution humaine, (…) Une espèce nouvelle s’annonçait, qui allait refouler l’ancienne humanité. De même que, suivant l’immortelle sagesse des vieux peuples nordiques, le monde devait continuellement se rajeunir par l’écroulement des âges périmés et le crépuscule des dieux, de même que les solstices représentaient, dans les vieilles mythologies, le symbole du rythme vital, non pas en ligne droite et continue, mais en ligne spirale, de même l’humanité progressait par une série de bonds et de retours. (Hermann Rauschning, op. cit.)
S’opposant directement à l’eschatologie judéo-chrétienne, qui postule une « assomption » de l’Histoire, il s’inscrivait ainsi de plein droit dans une perspective antéchristique. Que si l’on préférait accorder désormais au seul marxisme ce statut infamant, au double titre de sa persistance hic et nunc et de son athéisme militant, nous rétorquerions que le nazisme lui aussi, dans ses structures d’action vivantes et agissantes, continue d’étendre son ombre sur le monde — nous l’allons montrer contre les sceptiques — et que pour être antéchristique, une doctrine (ou plutôt, en l’occurrence, un courant mental) se doit précisément de n’être point matérialiste, mais pseudo-spiritualiste. Ce que n’est pas le marxisme (au moins officiellement…), mais ce qu’est le nazisme.
Car comme l’écrivait René Guénon dans le Règne de la Quantité et les Signes des Temps (éd. Gallimard), les représentants du « Satellite sombre », ou si l’on préfère les serviteurs de l’Antéchrist, « ne peuvent jamais être des mécanistes ni des matérialistes ». En effet, après avoir enfermé l’homme dans une sorte de coquille étanche qui lui procurait une relative impression de sécurité, lui interdisant toute communication avec des domaines supérieurs mais le protégeant d’une certaine façon des influences dissolvantes du psychisme inférieur et de ses courants mentaux, le matérialisme passe le relais au néo-spiritualisme, dont le rôle est de percer par le bas la coquille, permettant ainsi aux puissances de dissolution assimilées symboliquement aux hordes de Gog et de Magog, de pénétrer dans notre monde. Cette seconde phase est d’autant plus dangereuse qu’elle donne à certains l’illusion de s’opposer au matérialisme (voir la croisade antibolchevique d’Hitler) et de réintroduire la spiritualité, alors qu’il s’agit d’une spiritualité à rebours qui ne peut aboutir qu’à une communication avec les états inférieurs de l’être.
Entendons-nous bien : notre propos n’est évidemment pas d’assimiler Hitler purement et simplement à l’Antéchrist, mais de le désigner comme un précurseur,récapitulant en lui certains thèmes mythiques qui appartiennent en propre à l’eschatologie démoniaque. Nous pourrions dire, en usant de la terminologie hindoue, qu’il fut un avatar partiel de l’archétype antéchristique. Néanmoins, ce livre montrera clairement, du moins nous l’espérons, qu’il s’agissait bien d’une préfiguration directe.
Si l’on assimile le déroulement de l’Histoire au processus du Grand OEuvre alchimique, on pourra risquer une analogie entre la tragédie hitlérienne et la phase de l’oeuvre au jaune — la xanthosis des Grecs et le citredo des Occidentaux. Comme le dit Jean Parvulesco dans un entretien accordé à Arnold Waldstein, « son vécu est celui d’une sorte de long rêve éveillé, d’un sommeil vertigineusement limpide où ce qui doit venir se trouve comme déjà donné, mais donné comme dans un miroir (…). » Cependant, il est trop évident que ce n’est pas de rêve mais de cauchemar qu’il est ici question, et que le passage « de l’autre côté de la ligne fatale », ainsi préfiguré, ne peut s’assimiler qu’à l’ultime saut dans le vide, au terme d’un processus de désintégration satanique.
Et comme il est bien connu que le diable n’invente rien mais qu’il imite, cette contrefaçon de spiritualité que fut le nazisme utilisa à des fins ténébreuses les immenses « ressources mythiques » véhiculées par la Queste du Graal. Celle-ci ne constitue-t-elle pas le terreau où s’enracina la plus haute spiritualité de l’Occident chrétien ? Il était donc logique, selon l’adage latin corruptio option pessima, qu’elle servît de support à la négation la plus absolue des valeurs spirituelles. Cette tragique collision entre la sphère des archétypes platoniciens — récupérés à des fins inavouables — et la réalité politique du XXe siècle, fut suscitée de façon quasi mathématique, à l’image du mouvement des corps célestes dont les rencontres sont programmées, du coeur ténébreux de l’espace, par d’infinies et rigoureuses ellipses. Si l’on se souvient des possibilités de manipulation évoquées plus haut, est-on habilité à parler de « plan diabolique » ? Sans ignorer les dangers de l’« Histoire conspirationnelle », nous sommes contraint de répondre par l’affirmative. Les faits sont suffisamment éloquents et, bien loin de vouloir les exploiter abusivement a priori, nous nous sommes cru obligé dans ce préambule de fournir quelques grilles de lecture, faute de quoi la charge explosive qu’ils recèlent risquerait d’en désorienter plus d’un. Et puis, il est toujours dangereux d’ouvrir une trappe sur les abysses infernaux, sans quelques précautions préalables…
Avant qu’Hitler ne fût…
Dans le livre assurément le plus estimable qui ait jamais été écrit sur la ténébreuse alliance nouée entre Adolf Hitler et l’arrière-monde de l’ésotérisme (Hitler et les Sociétés secrètes), René Alleau se laissait inspirer une prophétie dont il était loin alors de mesurer la terrible portée. Son importance — puisque aussi bien notre livre se propose d’en prouver l’hallucinante exactitude — requiert que nous la citions tout au long
« En fait, le pangermanisme possède une supériorité considérable sur ses adversaires : il les connaît alors qu’ils l’ignorent parce qu’ils sont incapables d’imaginer ce qu’il leur réserve. Ce serait, en effet, une lourde erreur de croire qu’un plan de cette envergure (et qui a coûté d’énormes investissements depuis la fin du xixe siècle) n’ait pas prévu de modifications stratégiques, dans le cas de situations nouvelles déterminées et étudiées longtemps à l’avance. Le passage d’une guerre nationale à une guerre raciale, par exemple, permet de déplacer le théâtre des opérations sans perdre vraiment le terrain conquis, lequel devient alors plutôt psychologique que militaire. Pour peu que l’on réfléchisse à l’extension prodigieuse de la puissance de destruction de l’armement depuis 1945, on en arrive à penser que les véritables vainqueurs d’un nouveau conflit seraient ceux qui auraient gagné la guerre, sans l’avoir faite — ou, en d’autres termes, les survivants. Il faut donc en inférer qu’un plan de survie, dans toutes les circonstances possibles, d’un noyau germanique fondamental, s’est imposé logiquement aux racistes hitlériens, à la fois en fonction de leurs doctrines et de leurs buts permanents d’hégémonie mondiale. On peut le nommer le plan de 1945.
On nous comprendrait très mal si l’on ne voyait ici que les prémisses d’une pieuse mise en garde contre une certaine « extrême droite », qui n’entretient de complicité avec le national-socialisme que dans l’imaginaire perturbé de quelques gardiens du Temple démocratique. Rien de tel. Soucieux du sens des mots et terrorisme intellectuel qui faussent toute réflexion, nous n’attribuons la « qualité » de nazis qu’à ceux qui la revendiquent hautement — et qui de surcroît peuvent se réclamer d’une filiation directe, d’une transmission sans solution de continuité, bref d’une participation consciente et active au Plan de 1945. Qui lui-même s’enracine très loin dans le passé mytho-politique de l’Allemagne. Mais ces artisans-là de la « renaissance germanique » sont un peu plus difficiles à découvrir que les habituels boucs émissaires plus ou moins manipulés par l’Est (la Fédération de Russie,en particulier) et livrés à une vindicte médiatique qui se nourrit rarement de craintes justifiées.
C’est à André Chéradame, ancien élève d’Albert Sorel à l’École des Sciences politiques, que nous nous référerons d’abord. Vers 1894, il se lança à corps perdu dans une tâche immense à laquelle il sacrifia 22 années de sa vie : l’étude du plan pangermaniste politique et militaire à l’échelle internationale. Sillonnant le globe pour réunir des preuves, il commença en janvier 1898 à publier le fruit de ses recherches, dans des articles puis dans des livres. Il y définissait en ces termes l’esprit du « pangermanisme universel » : « Les Allemands sont des gens méthodiques. Leurs plans d’action, dans tous les domaines, reposent toujours sur une doctrine, vraie ou fausse, qu’ils se sont faite. En partant de cette conception, ils marchent ensuite avec une tenace résolution. »
André Chéradame
A ceux qui estimeraient les assertions de Chéradame par trop tributaires du contexte antiprussien de l’époque, nous signalerons un livre publié en 1895 à Berlin par Thormann et Goetsch et qui, sous l’égide de la Ligue pangermaniste, annonçait tout bonnement le programme nazi. Son titre ? Grossdeutschland und Mitteleuropa um das Jahr 1950 (« La Grande Allemagne et l’Europe centrale en 1950 »). On y pouvait lire entre autres à la page 48 ces lignes si opportunément exhumées, là encore, par René Alleau :
« Sans doute, des Allemands ne peupleront-ils pas seuls le nouvel Empire allemand ainsi constitué ; mais, seuls, ils gouverneront ; seuls, ils exerceront les droits politiques, serviront dans la marine et dans l’armée ; seuls, ils pourront acquérir la terre. Ils auront alors, comme au Moyen Age, le sentiment d’être un peuple de maîtres ; toutefois, ils condescendront à ce que les travaux inférieurs soient exécutés par des étrangers soumis à leur domination. »
Mais à tout seigneur tout honneur ; voyons, maintenant que nous sommes un peu rassurés (si l’on peut dire !) sur l’« incontournable » actualité de son sujet, comment Chéradame lui-même décrivait ce plan qu’il avait si talentueusement et obstinément mis au jour :
« Le plan pangermaniste a été établi sur ses bases fondamentales dès 1895. En 1898, eut lieu Fachoda qui semblait devoir creuserun abîme entre la France et l’Angleterre. En 1905, la Russie dut signer la paix avec le Japon après une longue guerre ayant vidé tous ses magasins militaires et par suite détruit pour longtemps, au profit de l’Allemagne, l’équilibre des forces en Europe. [Notons à titre anecdotique que durant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon, allié de l’Allemagne, offrit d’accueillir en Mandchourie les Juifs d’Europe centrale, en souvenir reconnaissant de l’aide que lui avait apportée la banque juive Schiff-Kuhn-Loeb, durant sa guerre victorieuse contre la Russie.] En 1909, le gouvernement de Vienne, à la faveur del’ultimatum discret mais formel que Berlin adressa au Tsar, put réaliser l’annexion de la Bosnie et de l’Herzégovine, peuplées presque totalement de Serbes. Cette mainmise sur un énorme territoire slave constitua un succès considérable pour le germanisme. Le 3 novembre 1910, lors de l’entrevue de Potsdam, le Kaiser obtint du gouvernement du Tsar que la Russie abandonnât toute opposition à l’achèvement du chemin de fer de Bagdad. L’Angleterre et la France adoptèrent ensuite la même attitude à ce sujet. Le 1er juillet 1911, le Kaiser risque le « coup d’Agadir ». Celui-ci aboutit au traité franco-allemand du 4 novembre 1911, cédant à l’Allemagne 275 000 kilomètres carrés du Congo français, alors que cependant des hypothèques économiques extrêmement lourdes continuent à peser sur le Maroc en faveur du commerce allemand.
« Ces divers événements lésèrent profondément les intérêts de la France, de l’Angleterre et de la Russie ; mais ces puissances préféraient consentir les plus pénibles sacrifices plutôt que de prendre l’effroyable responsabilité de déchaîner une guerre atroce sur l’Europe. Cette attitude fut interprétée bien à tort par les pangermanistes comme une preuve de faiblesse de ces trois puissances et de leur volonté de paix à tout prix. Les pangermanistes en conclurent que l’espoir des réalisations les plus énormes dans un avenir prochain leur était permis. C’est pourquoi, le plan pangermaniste fondamental de 1895 considérablement remanié, devint le plan de 1911.
« Ce plan de 1911 prévoyait en Europe et en Asie occidentale :
« 1. L’établissement sous la direction de l’Allemagne d’une vaste confédération de l’Europe centrale comprenant, à l’ouest, la Hollande, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, les départements français situés au nord-est d’une ligne tirée du sud de Belfort à l’embouchure de la Somme. A l’est, le plan prévoyait la domination de la Pologne russe, des provinces haltes, des gouvernements de Kovno. Vilna et Grovno, et, au sud-est, l’Autriche-Hongrie.
« Cette confédération devait ainsi grouper sous l’hégémonie immédiate de l’Allemagne 77 millions d’Allemands et 85 millions de non-Allemands.
La subordination absolue à la Grande Confédération de l’Europe centrale, de tous les pays des Balkans réduits à l’état de satellites de Berlin, soit 22 millions de non-Allemands.
La mainmise politique et militaire de l’Allemagne sur la Turquie qu’on s’efforcerait ensuite d’accroître de l’Égypte et de l’Iran. L’indépendance de la Turquie, d’ailleurs liée à l’Allemagne par un traité d’alliance militaire, eût subsisté en apparence. Elle eût permis de placer de nombreux fonctionnaires allemands à la tête de toutes les administrations ottomanes sous couleur de les réformer. Ainsi passait sous le protectorat étroit de l’Allemagne la Turquie avec ses 20 millions d’habitants non-allemands, sans compter les dépendances : Égypte et Iran.
« La Confédération germanique de l’Europe centrale devait former un immense Zollverein ou Union douanière. Des traités de commerce spéciaux imposés aux États balkaniques et à la Turquie asservie auraient eu pour résultat de réserver ces vastes régions exclusivement à la Grande Allemagne comme débouchés économiques.
« En somme, le plan pangermaniste de 1911 se résume dans les quatre formules :
Berlin-Calais ;
Berlin-Riga ;
Hambourg-Salonique ;
Hambourg-Golfe Persique.
« La réunion des trois groupements : Europe centrale. Balkans et Turquie, devait placer finalement sous l・influence prédominante de Berlin 204 millions d’habitants dont 127 eussent été obligés de subir la domination directe ou indirecte de 77 millions d’Allemands seulement.
Ce plan pangermaniste continental de 1911 devait être complété par des acquisitions coloniales considérables. « Guillaume II savait fort bien qu’un pareil programme ne pourrait devenir réalité durable qu’à la suite de la disparition de toutes les grandes puissances. Le Kaiser, en établissant son plan pangermaniste, avait donc formellement résolu l’anéantissement de cinq grandes puissances. La disparition de l’Autriche-Hongrie était prévue par son absorption, déguisée par son entrée dans l’Union douanière allemande. L’anéantissement de la France et de la Russie devait résulter de la destruction totale de leurs forces militaires au moyen d’une guerre préventive foudroyante. La mise hors de cause de l’Angleterre devait se produire par l’effet d’une opération ultérieure qui fût devenue très aisée une fois la France et la Russie démembrées et réduites à une complète impuissance. Quant à l’Italie, destinée à devenir un simple État satellite, elle n’était pas considérée comme capable d’offrir la moindre résistance aux ambitions pangermanistes.
« Le plan pangermaniste est fondé sur la connaissance très exacte acquise par les Allemands au prix d’un travail intense, de tous les problèmes politiques, ethnographiques, économiques, sociaux, militaires et navals, non seulement de l’Europe, mais du monde entier. Or, ce travail formidable n・a pas été fait par la diplomatie officielle allemande : il a été effectué soit par des adhérents de l’Alldeutscher Verband ou Union pangermaniste, soit par des agents du service allemand secret, lequel a reçu un développement extraordinaire. Ce sont ces divers agents, rouages intermédiaires entre les espions classiques et les diplomates officiels — le baron de Schenk qui a opéré à Athènes en 1915-1916 est le type d’une catégorie de ces agents — qui ont étudié méthodiquement tous les problèmes-bases du plan pangermaniste, qui ont préparé les moyens de fausser l’opinion des neutres, de paralyser la révolte des Slaves de l’Autriche-Hongrie, de corrompre ceux des neutres (personnes ou journaux) qui pourraient l’être, etc. Les rapports de ces multiples agents, une fois contrôlés et résumés, ont été envoyés à la fois à la Wilhelmstrasse, au grand état-major allemand — dont les opérations d・ensemble sont toujours combinées de façon à correspondre aussi bien aux nécessités politiques qu・aux nécessités militaires. »
Les axes Hambourg-Salonique (turque en 1911) et Hambourg-Golfe Persique attestent assez l’étroitesse des liens entre l’Allemagne et le monde islamique, que symbolise la déclaration de Guillaume II à Damas, le 8 novembre 1898 : « Puisse Sa Majesté le Sultan, ainsi que les trois cents millions de mahométans qui vénèrent en lui leur Calife, être assurés que l’Empereur allemand est leur ami pour toujours ! »
Guillaume II, rêvant de réunir les empires de Charlemagne et d’Haroun al–Rachid, ne pouvait ignorer, ce faisant, le mythe du Mahdi — le « messie subversifde l’Islam » — qui commençait d’enflammer les foules musulmanes et qui permet d’expliquer, aujourd’hui, en profondeur, un Khomeiny ,un Kadhafi,un Saddam Hussein,un Ossama ben Laden ou un Al Baghdaddy. Ainsi, le dessein impérial du dernier Hohenzollern, utilisant cette fièvre messianique, relève moins de la mégalomanie que d’une manoeuvre géopolitique qu’Hitler fera sienne. John Buchan, baron Tweedsmuir of Elsfield. Adeptus Exemptus de cette puissante société secrète qu’était l’Hermetic Brotherhood of the Golden Dawn in the Outer, et accessoirement directeur des services stratégiques et de la propagande dans le cabinet Lloyd George et Gouverneur général du Canada, connaissait lui aussi la légende de l’Imâm caché — le Mahdi — destiné à réapparaître à la fin des temps pour la plus grande gloire temporelle et spirituelle d’un Islam régénéré dans le sang… juif. Ainsi écrivait-il dès 1916, dans le Manteau vert : « L’Orient attend une révélation qui lui a été promise, un avènement. Il attend une étoile, un homme, une prophétie nouvelle (…) ; Et l’Occident n’en sait rien. Alors que les Allemands, eux, ne l’ignorent pas. »
Représentation du Mahdi:plusieurs communautés musulmanes attendent que le Mahdi dévoile son visage.Selon la prophécie,le Mahdi apparaîtrait avant la venue du Djahal,le démon.
Et encore : « L’Islam connaît en ce moment les états d’une immense agitation intérieure. Quelque chose le bouleverse dans les tréfonds. Il se trouve en pleine crise cyclique, vous savez, ces crises, ces montées de mysticisme qui le font flamber périodiquement. D’ailleurs les gens du peuple ne dissimulent rien de ce projet. Ils sont tous d’accord pour annoncer l’apparition prochaine d’un sauveur, qui restituera le califat dans toute sa gloire et l’Islam dans toute sa pureté initiale. Cette promesse court de bouche à oreille dans tout le monde musulman et chacun la chérit en son coeur comme une espérance nouvelle. » Et enfin : « Les musulmans d’Iran fomentent des troubles. Un vent sec souffle à travers l’Est, et l’herbe desséchée n’attend plus qu’une étincelle. » Nous verrons plus loin pourquoi l’appartenance de John Buchan à la Golden Dawn était de nature à lui inspirer de telles prophéties relativement à l’Islam, et une telle connaissance des plans allemands.
Quoi qu’il en soit. Guillaume II savait ce qu’il faisait en prenant le titre de Hadj — accordé à tout pèlerin qui s’est rendu à la Mecque — et en ajoutant même pour faire bonne mesure que les Hohenzollern descendaient du Prophète. Quant au nazisme, loin d’être cette monstruosité irréductible à toutes les normes civilisées, et qu’on a voulu « évacuer » en arguant de son irrationalité même, on le voit s’inscrire dans un plan à très vaste échelle — dont Chéradame avait parfaitement discerné les premières étapes.
A la ténébreuse lumière de ce qui précède, il importe d’ores et déjà de savoir que Rudolf von Sebottendorf, le fondateur de la société Thulé dans laquelle se retrouvèrent les principaux dignitaires du nazisme, à commencer par Hitler. Hess et Rosenberg, avait été initié en Turquie au sein de la confrérie musulmane des Bektashî, et qu’il écrivit un opuscule — Die Praxis der alten Türkischen Freirnaurerei (« La Pratique opérative de l’ancienne Franc-Maçonnerie turque ») — mettant la quête de la pierre philosophale en parallèle avec l’exégèse ésotérique des 29 lettres isolées que l’on rencontre dans les sourates du Coran. Nous y reviendrons.
Fort instructive aussi, cette dévolution forcée du destin impérial austro-hongrois à la Prusse puis au Reich hitlérien — ombre portée d’un mythe dont la prégnance dans l’âme allemande ne fut pas pour rien dans le succès du nazisme. Ce dernier profita en quelque sorte, comme nous le disions plus haut, de l’ambivalence du symbole graalique — Coupe de la Cène mais aussi émeraude tombée du front de Lucifer — pour préparer un crépuscule des dieux à sa mesure. Le Reich et l’Italie fasciste ne furent-ils pas, mille ans après, des contrefaçons du Saint-Empire romain germanique ; et ne profitèrent-ils pas de la nostalgie séculaire d’un ordre temporel sacralisé ? N’oublions pas que, non seulement la Papauté mais les plus grands esprits, à diverses époques, demanderont aux empereurs de venir rétablir l’ordre en Italie et y reprendre l’oeuvre d’Othon le Grand. Tels Dante s’adressant à Henri VII de Luxembourg et Pétrarque à Charles IV.
Représentation de l’empereur Napoléon I.
En 1806, Napoléon, en contraignant l’empereur d’Autriche François II à abandonner les titres du Saint-Empire, rendait un immense service aux Hohenzollern de Prusse, tout en s’appropriant la grande idée magnifiquement incarnée par Othon… et qui ne demandait qu’à « informer » de nouveau l’Europe en une structure unitaire. Mais il était trop tard — ou trop tôt — à l’horloge de l’Histoire ; l’heure des contrefaçons avait sonné, en place de la résurrection de l’unité européenne de l’an mille qui, si elle s’était continuée, eût permis d’annihiler dès ses commencements la tragique aventure des patries, fragments séparés, rapidement et stupidement opposés, d’un même ensemble.
Napoléon, dès lors, ne pouvait que préfigurer le messianisme inversé d’Hitler, qui de fait sut reconnaître et honorer son précurseur. Il souhaita même, en 1945, que Berlin tînt assez longtemps pour qu’il pût mourir le 5 mai, comme l’Empereur…
Un distinguo s’impose, cependant, qui est plus qu’une nuance : Napoléon usurpa un héritage impérial germanique dont Hitler incarna la face obscure. Quoi qu’il en soit, l’« air du temps », au lendemain de la Grande Guerre, est rempli de cette analogie mytho-politique qui fait vaticiner les folliculaires et transforme en visionnaire un jeune élève-officier. Ernst von Salomon, qui rapporte dans les Réprouvés cette singulière prémonition, en pleine révolution spartakiste :
« Après cette révolution viendra l’usurpateur », lit-il dans le Generalanzeiger, évoquant Napoléon, « Dans une armoire, j’avais encore un portrait du Corse que j’avais décroché au début de la guerre. J’allai le chercher, (…) Ce regard fougueux n’avait-il pas vu tout sombrer autour de lui, n’avait-il pas endigué les forces qui allaient s’écouler comme une écume que le vent disperse ; la France et le monde entier n’avaient-ils pas été sous la menace directe de ce regard ? Si à cette époque une chose nouvelle était née, c’était parce que derrière ce front, dans le tourbillon d’un dédain suprême, les vaillants désirs de justice des hommes, les désirs de gloire et d’amour avaient été ramassés, concentrés, transformés en énergie fulgurante (…). Nous prendrions les armes et nous les porterions avec la passion de la victoire qui nous promettait davantage que la pure et simple sauvegarde de l’état existant, qui nous rendrait dignes de notre mission, qui ôterait au désespoir sa morne tristesse, qui ferait jaillir de chaque touffe d’herbe, de chaque muraille, de chaque fenêtre, de chaque porte, notre haine et notre foi. »
La légende germanique de l’empereur endormi.
L’homme qu’attendait von Salomon, et que pourtant il ne voulut jamais reconnaître, était revenu avec ces soldats qu’il avait vus défiler, de retour du front : « La guerre les tenait, la guerre les dominait, la guerre ne les laisserait jamais échapper, (…) Ils auront toujours la guerre dans le sang, la mort toute proche, l’horreur, l’ivresse et le fer. Ce qui se passait maintenant, ce retour, cette rentrée dans le monde, paisible, ordonné, bourgeois, c’était une transplantation, une fraude et qui ne pouvait pas réussir. » Eux aussi, ils attendaient celui qui leur rendrait l’honneur. Et là nous en avons trop dit pour ne pas éclairer brièvement le personnage mythique tapi dans l’ombre, qui hantait leurs rêves de revanche : l’Empereur endormi — équivalent germanique du Mahdi, de l’Imâm caché — ce IIIe Frédéric sous l’identité duquel se dissimula Hitler et qui explique que pour l’Allemand moyen, en plein XXe siècle, le Führer ait été un surhomme, un être quasi surnaturel que l’on croyait invulnérable. Au point, comme le rappelle John Toland dans son excellent Hitler (éd. Pygmalion, 1978), « que des esprits crédules avaient affiché son portrait sur leurs murs pour les préserver des bombes ».
Massif de l’Unterberg…près de Bertersgaden
Le Führer lui-même, au Berghof, pouvait contempler le massif de l’Unterberg où, « selon la légende, dormait l’empereur Frédéric qui devait un jour revenir disperser ses ennemis et retrouver son peuple opprimé. Hitler voyait avec émotion un indice significatif dans le fait que sa résidence privée fît face à cette montagne : «Ce n’est pas un hasard. J’y vois un appel». » (Joachim Fest, Hitler, t. I), D’autre part, dans un discours qu’il prononça en 1940 après la victoire sur la France. Alfred Rosenberg déclara expressément aux soldats de la Wehrmacht qu’Hitler devait être considéré comme le Fredericus Rex attendu depuis des siècles.
Le Berghof,résidence du Führer
Il fallait bien que l’idée du IIIe Frédéric, pour jouer un tel rôle, fût tout autre chose qu’une pieuse légende n’ayant de valeur qu’emblématique ou simplement historique. De fait, il s’agissait non d’une chimère mais bel et bien d’une représentation dynamique vivant de sa vie propre. Et qui venait de fort loin, de beaucoup plus loin encore que le pangermanisme, même si elle intégra celui-ci… ou même si celui-ci l’utilisa à ses fins.
Dans les traditions de tous les peuples, il est question d’un roi ou d’un empereur qui « dort » aujourd’hui, caché dans une île lointaine ou une profonde caverne, mais qui surgira à la fin des temps pour faire triompher la justice et la vérité, rétablir l’ordre et préparer ainsi le cadre temporel de l’ultime descente du Divin, en anéantissant les puissances de la matière et des ténèbres. Il peut être aidé dans son entreprise par un trésor fabuleux ou un objet miraculeux.
Or cette soudaine et providentielle manifestation d’un chef temporel entretient avec la légende du Graal, pivot de cette eschatologie, des liens que, par-delà les contingences historiques, le mythe, dans sa secrète vitalité, s’ingénie à renforcer. De temps à autre, des événements s’affirment décidément rebelles aux grilles interprétatives classiques, et semblent prédéterminés par des forces en apparence irrationnelles En fait, nous savons déjà qu’ils répondent à une mystérieuse et millénaire nécessité, directement induite par le monde des archétypes. Comme l’écrit très justement René Alleau (op. cit.) : « Le temps mythique coule parallèlement au temps historique mais à un autre rythme. Ce que nous nommons des « événements » ne sont peut-être que de multiples avènements, intérieurs et obscurs, qui se renversent, soudain cristallisés et pris en masse, au grand jour. »
Ainsi seulement peut s’expliquer la résurgence abrupte, en plein XXe siècle, de thèmes messianiques hérités en droite ligne des spéculations médiévales ou même préchrétiennes. Un des aspects « cycliques » de la légende de l’Empereur endormi — sa barbe qui continue de pousser et fait le tour de la table — n’est-il pas préfigurédès le IIIe siècle avant Jésus-Christ à Pessinonte, où l’on montrait le tombeau du dieu Attis dont les cheveux poussaient toujours, symbole de la végétation qui renaît à chaque printemps.
L’eschatologie impériale, en effet, regroupe nombre d’éléments païens, à commencer, on s’en serait douté, par celui de… l’Imperium universel. La romanité païenne, déjà, fut identifiée à un retour de l’Age d’Or et — fait significatif — Saturne n’était qu’endormi dans les régions hyperboréennes. Sous Auguste, les prophéties sibyllines annonçaient un roi venu du ciel, ou du soleil, et Horace (Carm, I, II, 30 sq.), tout comme Virgile (Églogues, IV, 5-10, 15 sq.), espérait en la proche venue de l’Apollon hyperboréen.
La période byzantine voit Méthode reprendre certains de ces thèmes : Là encore, un roi qu’on croyait mort se réveille et rétablit Rome dans sa puissance première, mais pour une courte période (il s’agit là d’une constante puisque le règne du Mahdi dure seulement sept ans). C’est qu’il ne fait que préfigurer le Millenium… Un apocryphe chrétien, l’Apocalypse de Pierre, évoque de son côté un redoutable « Fils du Lion » qui lui aussi s’éveille d’un long sommeil pour vaincre tous les rois. Thème repris dans une prophétie du XVIe siècle attribuée à Paracelse (que nous retrouverons) et annonçant le « Lion du Septentrion » victorieux de la « cléricaille ».
Il est très troublant, a contrario, que tous les prophètes de l’Ancien Testament aient annoncé pour les derniers temps de terribles menaces venant du Nord :
« J’amène du Nord une grande calamité et une grande dévastation.
Le destructeur des peuples s’est mis en marche. » (Jérémie, 4, 6-7.)
« Je te mettrai en marche depuis l’extrême Nord et je t’amènerai sur les montagnes d’Israël. » (Ezéchiel, 39, 2.)
Ainsi assiste-t-on au heurt de thèmes païens et judéochrétiens, symbolisé par la bataille finale contre les armées « orientales » de Gog et Magog commandées par un roi venu du Nord, (Il n’est pas sans intérêt de noter, à ce propos, que l’actuel roi de Shambhala, le royaume secret de la mythologie tibétaine, a nom Magag. pa. Aniruddha, [Cf. Jean Marquès-Rivière. Kâlachakra. Initiation tantrique du Dalaï-Lama, éd. Robert Laffont, 1985].)
Le « IIIe Frédéric » tant attendu par la tradition germanique eut en effet, quant à lui, des précurseurs dont les liens furent historiquement attestés avec l’Orient — confortant ainsi le thème eschatologique de l’alliance du Nord et de l’Est contre l’Occident. Un vieux conte italien cité par Julius Evola dans le Mystère du Graal et l’Idée impériale gibeline (éd. Traditionnelles, 1967), dit que le « prêtre Jean, très noble seigneur indien », délégua une ambassade auprès de l’empereur Frédéric (selon toute vraisemblance Frédéric II) « qui était vraiment le miroir du monde, pour se rendre compte si c’était un sage en paroles et en actions ». Pour en juger, les mystérieux émissaires confièrent de la part du Prêtre Jean trois pierres à Frédéric, sans que ce dernier s’enquît de leurs vertus. En même temps, on lui demanda quelle était selon lui la meilleure chose au monde. A quoi il répondit que c’était « la mesure », dont le Prêtre Jean conclut que « l’empereur était un sage en paroles, mais non dans les faits, parce qu’il n’avait pas demandé quelles étaient les vertus de ces pierres qui étaient d’une si grande noblesse », Il estima que, le tempspassant, elles « perdraient leurs vertus, puisque l’empereur ne les connaissait pas », et décida de les lui reprendre. On retrouve ici, réunis, le thème du chevalier qui, au château du Graal, omet de poser la question salvatrice, et celui du Roi Méhaigné qui n’est plus digne du pouvoir qu’il incarne. Une autre légende, rapportée par Oswald der Schreiber, raconte que le Prêtre Jean donna à Frédéric II un vêtement incombustible en peau de salamandre, l’eau de l’éternelle jeunesse et un anneau orné de trois pierres grâce auxquelles on pouvait vivre sous l’eau, devenir invulnérable et se rendre invisible à volonté. On sait que selon Guénon, le Prêtre Jean, incarnant à la fois l’essence du sacerdoce et de la royauté, l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel, s’assimila, aux yeux des clercs médiévaux, au mythe pérenne du « Roi du Monde » siégeant dans l’Agarttha (autre nom de Shambhala), et que certains catholiques identifièrent comme étant le « Prince de ce Monde » dont il est question dans l’Évangile. Son royaume, dans l’imaginaire du temps, se situait tantôt en Inde, tantôt en Asie Centrale, tantôt en Mongolie, quand ce n’était pas en Éthiopie, (Quoi qu’il en fût de la localisation assez fluctuante de cette dernière contrée, qui devait surtout s’entendre symboliquement.)
Représentation du prêtre Jean et de son royaume.
Les cadeaux merveilleux du Prêtre Jean au représentant du Saint Empire (plus germanique que romain…) constituaient une sorte de « mandat » légitimant et authentifiant sa fonction. Mais, nous venons de le voir, les incarnations historiques de l’Empereur universel se révélèrent décevantes. Les temps n’étaient pas mûrs. Le représentant véritable de l’Imperium païen, hypostasié par « Fredericus Rex » ou le IIIe Frédéric, était encore à venir, puisqu’il doit s’identifier au Roi du Graal qui régnera avant la dissolution finale… Nul ne sait le jour et l’heure, mais il se trouve qu’au lendemain de la Grande Guerre, toute l’Allemagne attend « quelque chose ».
Allemagne aussi insaisissable que son rêve : Où était-elle ? « A Weimar ? A Berlin ? Autrefois elle avait été au front, mais le front s’était désagrégé. Puis nous avions cru la trouver à l’intérieur du pays, mais le pays nous trompait. — Il était plein de chants et de paroles, mais cela sonnait faux. Où était l’Allemagne ? Était-elle chez le peuple ? Mais le peuple réclamait du pain et il ne lui importait que d’avoir le ventre rempli. Était-ce l’État ? Mais l’État bavard cherchait son chemin parmi les mots et le trouvait dans la résignation. » (Les Réprouvés.) Alors on se lançait dans d’impossibles quêtes
« A cette époque les associations patriotiques sortaient de terre comme des champignons. Des fidèles appartenant à toutes les classes de la société bouleversée s’y réunissaient. Partout c’était le même tohu-bohu d’opinions et de gens. Tous les lambeaux et les débris des valeurs d’autrefois, des idéologies, des confessions et sentiments qui avaient été sauvés du naufrage, se mêlaient aux mots d’ordre attrayants, aux demi-vérités du jour, aux aperçus imprécis, aux divinations exactes et tout cela formait une pelote, perpétuellement en rotation et d’où s’échappait un fil dont mille mains empressées s’emparaient pour en tisser une tapisserie d’une diversité de couleurs déroutante. Sur un fond gris de théories s’épanouissaient des discours fleuris de vieux barbons loquaces, et toute une jeunesse déçue et avide de lumière y jetait une éclatante bigarrure parmi les entrelacs des vertus féminines allemandes. Dans le monde des patrons et des travailleurs chacun croyait posséder la solution des problèmes sociaux actuels et toutes ces théories énoncées à grand fracas ne faisaient qu’embrouiller davantage la situation véritable. Des chefs de partis au crâne chauve trouvaient des accents aussi mélodieux que l’appel des sirènes pour attirer les jeunes générations, et les intérêts des professions les plus diverses savaient habilement mêler leurs voix à ce concert. Partout on voyait un Bismarck en plâtre, au milieu de lauriers et de généraux décorés, qui se dressait menaçant et soulevait l’enthousiasme. Sous un curieux mélange d’odeur de bière, de mythe solaire, de musique militaire on essayait d’étouffer la peur de la vie qui vous serrait la gorge. Cette tapisserie multicolore était bordée d’une frange burlesque de sectes et de communautés, de prophètes et d’apôtres. Le romantisme le plus tarabiscoté signait des pactes avec l’américanisme le plus intégral. Et partout des rêves s’agitaient, tourbillonnaient dans les cerveaux et dans les coeurs. » (Ibid.)
LE FÜHRER,UNE PROPHÉCIE ANNONCÉE!
Oui, décidément, ce chaos attendait qu’on l’organisât, ce terreau pseudo-religieux aspirait à recevoir la Parole prophétique qui l’ensemencerait. Le mythe du Destin véridique allait susciter le prototype héroïque censé conduire l’Allemagne au château du Graal, mais qui la mènerait en fait au plus profond des abysses infernaux. Ernst Jünger, voyant défiler la jeunesse idéaliste des Wandervögel, les « Oiseaux migrateurs », proclame : « Voici l’Homme nouveau, le soldat de choc, l’élite de la Mitteleuropa. Une race entièrement nouvelle, astucieuse, forte et résolue. » (Der Kampf als inneres Erlebnis. Berlin, 1933.) Et encore : « Les formes neuves se façonnent dans le sang, et le pouvoir se saisit d’une poigne dure. » Quant à Spengler, invoquant lui aussi les mânes de Napoléon, il écrivait à un ami : « Comme les Français en 1793, nous devons boire la coupe jusqu’à la lie, il nous faut un châtiment en comparaison de quoi les quatre années de guerre ne sont rien, jusqu’à ce qu’enfin la Terreur soit parvenue à un tel degré d’excitation et de désespoir qu’une dictature, semblable à celle de Napoléon, soit considérée universellement comme le salut. » Drexler aussi — le fondateur du D.A.P. — attendait, rêvant d’un chef capable de donner vie aux maigres idées qu’il avait publiées dans Mon éveil politique. Extraits du journal d’un travailleur. « En tout cas, ne serait-ce que pour tenter la chance, il fallait que ce fût une personnalité exceptionnelle, un homme aux convictions intenses, tout d’une pièce, et sans la moindre crainte. » Mais le plus « prophétique », comme par hasard, était Heinrich Class, président de la Ligue pangermaniste, qui déclarait dès 1913 qu’un homme prendrait la tête de la croisade contre la juiverie : « Nous attendons le Führer ! Patience, patience, il viendra. Persévérez, travaillez et unissez-vous ! »
Walter Rathenau en 1922,peu avant son assassinat.
En 1922, enfin, l’année même de l’assassinat de Rathenau, paraissait un roman de K. Hesse intitulé Feldherr Psychologos, et prophétisant la venue d’un Messie allemand : « Ainsi, un jour viendra où il s’annoncera. Lui, que nous tous attendons pleins d’espoir : des millions de voix l’invoquent incessamment, l’âme allemande tout entière le cherche… Chacun l’acclamera, chacun lui obéira. Et pourquoi ? Parce qu’une puissance extraordinaire émane de sa personne : il est le directeur des âmes. C’est pourquoi son nom sera : le maréchal Psychologos. »
Représentation de l’attentat contre Walter Rathenau.
Deux au moins des personnages majeurs du nazisme eurent, bien avant leur rencontre avec Hitler, une stupéfiante prémonition de « Celui » qu’ils attendaient. Nous voulons parler de Hess et de Goebbels. Le futur ministre de la Propagande du Reich, qui ne devait entendre Hitler prononcer un discours qu’en 1922 à Munich,avait écrit en 1920, alors qu’il étudiait la philosophie à l’université de Heidelberg, un roman intitulé Michael, dans lequel on pouvait lire ce passage :
« Je m’assieds dans une salle où je ne suis jamais venu avant. Au milieu de gens qui me sont totalement étrangers. Pauvres et mal habillés pour la plupart. Des ouvriers, des soldats, des fonctionnaires, des étudiants. Je fais à peine attention à l’homme là-bas qui commence à parler, lentement, en hésitant.
« Et puis, soudain, c’est un flot de paroles. Une lumière brille au-dessus de lui. J’écoute. Je suis captivé. L’honneur ! le travail ! Le drapeau ! Ces mots ont-ils encore un sens pour un peuple dont Dieu semble s’être tout à coup désintéressé ?
« L’auditoire est enflammé. L’espoir illumine les visages gris. Quelqu’un serre le poing. Un autre essuie la sueur de son front. Un vieil officier pleure comme un enfant.
« J’ai chaud, et puis j’ai froid. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Il me semble entendre tonner des canons. Quelques militaires se lèvent en criant : « Hourrah ! », et personne n’a l’air de le remarquer.
« L’homme continue de parler, et tout ce qui en moi était à l’état d’embryon prend forme. Un miracle !
« Au milieu des ruines, quelqu’un nous montre le drapeau.
« Ceux qui m’entourent ne sont plus des étrangers. Ce sont mes frères. Je me dirige vers la tribune pour voir l’homme de plus près.
« Plus qu’un orateur, un prophète !
« La sueur inonde son visage. Un visage pâle où brillent deux yeux fiévreux. Et comme à l’heure du jugement dernier, les mots tonnent, phrase après phrase.
« Je ne sais plus quoi faire. J’ai l’impression d’être fou, « Je me mets à applaudir. Et personne ne semble surpris, « Lui, du haut de sa tribune, me lance un regard. Ses yeux bleus me transpercent comme une flamme, et c’est un ordre.
« J’ai l’impression de naître une seconde fois. Je sais maintenant où me conduit mon chemin. Le chemin de la maturité. On dirait que je suis ivre. Tout ce dont je me souviens, c’est de la main de l’homme étreignant la mienne. Un serment à vie. Et mes yeux rencontrent deux grandes étoiles bleues. »
Rudolph Hess en compagnie du Führer.
Quant à Rudolf Hess, il avait rédigé, alors qu’il était lui aussi étudiant, une dissertation sur le thème : « Comment doit être constitué l’homme qui rendra à l’Allemagne son ancienne grandeur ». (Cf. Konrad Heiden. Der Führer. Boston. Houghton Mifflin, 1944.) Ce devait être, écrivait-il, un dictateur qui ne dédaignerait pas l’usage des défilés dans les rues, des slogans et de la démagogie. Homme du peuple n’ayant cependant rien de commun avec la masse, il aurait « une énorme personnalité » et ne craindrait pas le sang répandu. Pour atteindre son but, il devrait être prêt à « piétiner ses amis les plus proches », à légiférer « avec une terrible rigueur », à manier individus et nations « avec des doigts prudents et sensibles » ou, en cas de nécessité, « à les fouler avec des bottes de grenadier ».
Dans un tel contexte « prémonitoire », et qui suffirait à accréditer les hypothèses les plus fantastiques sur la manipulation des « courants mentaux », le Führer attendu se devait de recevoir sa mission par des voies… et en l’occurrence des voix, dignes de l’épopée de Jeanne d’Arc.
Plongé une seconde fois dans les ténèbres à l’annonce de l’armistice du 11 novembre 1918, après qu’il eut déjà perdu la vue lors d’un bombardement anglais au gaz moutarde. Hitler, dans sa chambre d’hôpital de Pasewalk, en Poméranie, est l’objet d’un « miracle » dans la nuit du 11 au 12 novembre. Des voix lui enjoignent de sauver l’Allemagne, et la vue lui est rendue. Il promet alors solennellement « de devenir un politicien, et de consacrer toutes ses énergies à exécuter l’ordre qu’il avait reçu », (Cf. John Toland, op. cit.)
Mais, avant même cette « nuit du miracle », le terrible destin du Fredericeas Rex semble s’être manifesté à Hitler, attentif à la voix intérieure qui lui permit, pendant la guerre, d’échapper à la mort un grand nombre de fois. Ainsi de cet épisode (cf. G. Ward Price. I know these dictators. Londres. Harrap, 1937) : « J’étais en train de dîner dans la tranchée avec plusieurs camarades. Soudain, j’eus l’impression qu’une voix me disait : «Lève-toi, et va là-bas.» La voix était si nette, si insistante, que j’obéis mécaniquement comme s’il se fût agi d’un ordre militaire. Je me levai aussitôt en emportant mon dîner dans la gamelle. Puis je m’assis pour continuer mon repas ; mon esprit s’était calmé. A peine avais-je fait cela qu’un éclair et une assourdissante détonation me parvinrent de l’endroit de la tranchée que je venais de quitter. Un obus égaré avait éclaté au-dessus du groupe, tuant tout le monde. »
Quelque temps après, il déclarerait à ses compagnons : « Vous entendrez beaucoup parler de moi. Attendez seulement que mon heure ait sonné. »
Redisons-le, cette « voix » lui était depuis longtemps familière. Son ami Kubizek rapporte en effet la métamorphose d’Adolf, âgé de dix-sept ans, au sortir d’une représentation du Rienzi de Wagner, à Linz : exalté par la geste du tribun romain, son état extatique l’amena à vaticiner, possédé « d’une mission spéciale qui lui serait un jour confiée ».
Ce fut là apparemment la première manifestation de cette emprise consciente du Destin qui allait le conduire, en présence de témoins interloqués, à réaffirmer périodiquement, et son invulnérabilité, et l’appel intérieur qui lui dictait sa voie. Ainsi, avant le putsch manqué de 1923, un de ces témoins rapporte qu’« Hitler avait alors des idées napoléoniennes et messianiques très nettes. Il déclara qu’il se sentait intérieurement appelé à sauver l’Allemagne, et que ce rôle lui incomberait tôt ou tard. Il fit ensuite un certain nombre de parallèles avec Napoléon, en particulier avec le retour de l’île d’Elbe. »
Au-delà des témoins évoqués. C.G. Jung — avec qui nous sommes ici d’accord — livre ce pénétrant diagnostic « Hitler appartient à la catégorie des sorciers guérisseurs authentiquement mystiques. Son corps n’évoque pas la force. Le trait le plus remarquable de sa physionomie est son regard rêveur, (…) Il avait dans les yeux une expression de prophète. » Par conséquent : « …Le pouvoir de Hitler n’est point politique ; il est magique. » Certes, nous le prouverons. Et Jung comprend aussi qu’Hitler se laisse diriger par des forces mystérieuses : « Hitler, lui, écoute et obéit. Le vrai meneur est toujours mené. » C’est d’autant plus vrai que le Messie de l’Islam, le Mahdi, est littéralement le « Bien Dirigé »…
Cette adéquation étrange de l’homme Hitler à un destin mythique nous enjoint décidément d’aborder ce destin en « idéaliste » et non en « nominaliste », Encore une fois, ce serait une grave erreur que de considérer la légende du IIIe Frédéric, duRoi du Graal, comme un simple monument littéraire, vénérable certes, poétique ô combien, mais essentiellement tributaire des phantasmes de son époque, et dont il serait illusoire de vouloir attendre autre chose que des émotions esthétiques. Pour l’intellectualité médiévale, les légendes, loin de s’assimiler à des fictions gratuites nées de la seule imagination, étaient au contraire, selon l’étymologie mime du mot, ce qu’on devait lire. Incitation, en somme, à explorer la sphère des archétypes platoniciens.
Nous l’avons vu : Dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, le mythe qui « informe » la psyché collective et unifie des légendes disparates, agit de façon quasi autonome et imprime son sceau aux événements, en dehors de la volonté consciente d’acteurs « possédés » par des dieux — ou si l’on préfère des courants mentaux — surgis d’un arrière-monde trop longtemps ignoré par le scientisme et le rationalisme triomphants. Fascinant spectacle — et combien terrible — que celui de ces personnages totalement ignorants, parfois, des thèmes mythiques qu’ils mettent en action, et qui n’en reproduisent pas moins, jusque dans les détails les plus inattendus, le modèle archétype formulé in illo tempore.
Il y a eu, surtout en ces dernières années, d’intéressantes « lectures » du Cycle du Graal — en rapport avec la queste initiatique, l’alchimie, etc. — mais à notre connaissance, l’aspect prophétique et politico-mystique qu’il renferme a été négligé. Pourtant, l’archéologue Louis CharbonneauLassay — qui appartint à la » Fraternité des Chevaliers du Divin Paraclet », une organisation initiatique chrétienne dont la fondation remontait au XVe siècle — concluait en ces termes un article sur le « Saint Graal » paru dans une revue catholique des années trente, le Rayonnement intellectuel : « La légende du Saint Graal fut donc pour nos pères un ferment efficace d’inspiration. On peut dire qu’elle reste, après l’Imitation de Jésus-Christ, le chef-d’oeuvre littéraire le plus prestigieux, le plus fécond que la société médiévale nous ait laissé. Qu’on en soit bien assuré, sa gloire et son rôle actif ne sont pas morts. » Il s’agit en effet d’un thème pérenne qui, sous-jacent à la structure religieuse de l’Occident, donne naissance à tout un courant politico-mystique à l’ombre duquel surgira le phénomène hitlérien, telle une plante parasite. Est-ce un hasard si le prix Goncourt Alphonse de Chateaubriant, initié de « l’Estoile Internelle », le cercle intérieur du « Paraclet », écrivait d’Hitler, en 1937, dans la Gerbe des forces : « Ses yeux sont du bleu profond des eaux de son lac de Königssee… Son corps vibre, son mouvement de tête est juvénile, sa nuque est chaude. Ce dos-là n’a pas été cabossé par les sales passions de la politique : il est plein et pur comme un tuyau d’orgue. L’une de ses caractéristiques est une immense bonté. Oui. Hitler est bon. Il est immensément bon. »
La vision du Saint-Graal retrouvé au Moyen Âge.
L’image du chevalier du Graal était à ce point prégnante que l’hebdomadaire satirique allemand Simplicissimus publiait dès 1924, en première page, une caricature d’Hitler en armure, « faisant son entrée à Berlin sur un blanc destrier comme s’il eût été messire Galaad en personne » (cf. John Toland, op. cit.), En fait, ce n’était pas de Galaad qu’il s’agissait, ni même de Parsifal, mais de Klingsor, le mage noir. Et pourtant, du héros, il eut les captieuses apparences, au point qu’un groupe d’extrémistes juifs de Palestine déclarait en 1932 que, mis à part son antisémitisme (!), le mouvement N.S.D.A.P. était acceptable et qu’il sauveraitl’Allemagne. De surcroît, l’Association des Juifs de la Nation allemande lançait en 1933 un appel en sa faveur. Ses membres appartenaient aux 90 % d’Allemands qui le 19 août 1933 votèrent librement pour Adolf Hitler, successeur de Hindenburg… Un tel plébiscite n’était réservé qu’à un héros désigné par le Destin.
HORS TEXTE
En 1933, un écrivain et archéologue allemand reçoit un étrange télégramme anonyme.La lettre lui promet une forte somme d’argent s’il continue sa quête. L’écrivain s’appelle Otto Rahn. Passionné d’ésotérisme, il recherche depuis des années le Saint Graal. L’expéditeur n’est autre que Heinrich Himmler. Le chef de la SS est obsédé par le mysticisme et se persuade à la lecture d’un livre de Rahn que le calice du Christ est à sa portée !Himmler souhaitait créer une nouvelle religion païenne. Il finança plusieurs expéditions d’Otto Rahn au château de Montségur,en France, lieu supposé du trésor cathare. Revenu bredouille, Rahn fut muté gardien aux camps de Dachau et de Buchenwald. Il finit par se suicider dans les Alpes autrichiennes. Il était juif et homosexuel…Himmler était homophobe!
N’avait-il pas fait preuve pendant la Grande Guerre d’un courage exceptionnel ? Lui, l’« intellectuel » qui transportait toujours des livres, dont un Schopenhauer, dans son paquetage, était devenu dès la fin de 1915 indispensable à l’état-major du régiment, car les tirs d’artillerie coupaient fréquemment les lignes téléphoniques entre les postes de commandement des bataillons et des compagnies, et seuls les agents de liaison pouvaient porter les messages, « Nous ne fûmes pas longs à savoir à quels messagers nous pouvions nous fier le plus », devait écrire Fritz Wiedemann dans Der Mann, der Feldherr werden wollte. Constamment sur la brèche, admiré par les autres soldats pour son intrépidité, « Adi », nous dit John Toland, « était en général aimé parce qu’on pouvait se fier à lui en cas de coup dur. Jamais il n’abandonnait un camarade blessé damais il ne se prétendait malade en cas de missions dangereuses. En outre, c’était un bon compagnon durant les longues et fastidieuses périodes où l’on attendait le combat. Sa qualité de peintre le rapprochait de ses camarades : Il faisait des dessins humoristiques illustrant des moments comiques de leur existence. »
Son colonel devait déclarer : « Aucune circonstance, aucune situation ne l’auraient empêché de se porter volontaire pour les tâches les plus délicates, les plus difficiles et les plus dangereuses, et il était toujours prêt à sacrifier sa vie et sa tranquillité à sa patrie et à ses camarades. » Hugo Gutmann, un Juif, capitaine adjoint du bataillon d’Hitler, demanda pour ce dernier la croix de fer de première classe, qu’il lui remit le 4 août 1918.
Alphonse de Chateaubriant, quant à lui, qui aurait dû pourtant savoir que viendrait un temps « où les élus eux-mêmes seraient séduits », pensait sans doute déjà à Hitler en commentant en 1933 dans la Réponse du Seigneur, la célèbre gravure de Dürer, le Chevalier et la Mort :
« …. Le chevalier apparaît, casqué, lacé dans sa cuirasse, la lance sur l’épaule, à cheval.
« Ce n’est pas un jouvenceau, c’est un homme d’âge mûr, qui porte sur ses os durcis la trace de ses combats, (…)
« Il remonte des bas-fonds de sa vie, son âme médite. Il passe droit son chemin. (…)
« Redoutable chemin, plongé dans les ténèbres des plus basses nuées, hérissé des terribles pierres de l’angoisse et du doute, hanté par les bêtes les plus immondes, les abominations, les terreurs, les trahisons, les haines. Des rochers effroyables essayent d’écraser l’homme et le cheval ; des bas-fonds de cendre, des marais pestilentiels s’ouvrent sous leurs pas pour les engloutir. Véritable sentier de Trophonius, où ceux qui y entraient ne riaient de toute leur vie ! (…)
« Et le voici maintenant qui a engendré l’oeuvre de sa délivrance, et qui passe, ferme comme celui qui a vu l’Invisible. Un immense oubli recouvre comme un tombeau tout ce qui l’a fait souffrir ; il est rendu au confluent de cette heure, où l’homme sous le balancier de l’Éternel peut-être dit : un jour qui s’avance et unenuit qui se retire. »
Et les deux sacripants apocalyptiques, le vieillard à la clepsydre comminatoire et la mâle bête aux longues oreilles d’âne porcien, la Mort et Belzébuth, il ne les voit plus — ces formes obsolètes du vieux monde.
Mais que voit-il alors, de ce regard fixe et perçant qu’il dirige droit devant lui ?
— Ce qu’il voit, répondit ce vieux fils des Templiers, ce qu’il voit, est l’épanouissement de la vision qui ne fut au départ qu’une tremblante ébauche, et qui, à force d’être contemplée, est devenue la glorieuse cité de marbre où il mettra bientôt pied à terre, en enlevant son casque ! » C’était le château du Graal que décrivait ainsi Chateaubriant. Et Hitler lui faisait sinistrement écho : « L’oeuvre que le Christ a entreprise mais n’a pu achever, moi — Adolf Hitler — je la mènerai à terme. »
Un grand procès va commencer prochainement,un jour au Québec:il concerne notre système politique qui s’est érigé en prenant appui sur la corruption et la collusion depuis plus de 55 ans! Nathalie Normandeau
L’enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur le financement illégal au PLQ sous Jean Charest a visé très haut. Nathalie Normandeau (vice-première ministre), Violette Trépanier (responsable du financement), Robert Parent (directeur général) et Marc Bibeau (grand argentier bénévole) font partie des 11 sujets d’intérêt pour la police,depuis de nombreuses années.
Des fonctionnaires et des élus provinciaux, dont Normandeau, sont visés par cette enquête, révèlent des nouveaux documents judiciaires obtenus par un consortium de médias.
Les policiers s’intéressent à un «système de corruption et de collusion» qui aurait permis au PLQ de faire le plein de contributions illégales, grâce à la générosité de firmes de génie de conseil et d’entrepreneurs passés maîtres dans l’utilisation de prête-noms. «Par ce stratagème, les entreprises contournent la loi électorale et réussissent à financer le Parti libéral», explique l’enquêteur Yanick Côté dans une déclaration assermentée. Cette déclaration, qui ne constitue pas de la preuve, a été produite en cour afin de convaincre un juge d’autoriser les perquisitions au PLQ, en juillet dernier.
Le financement sectoriel, sous la responsabilité de Violette Trépanier, était si commun qu’il portait un surnom: le «comté 127». Les fonds amassés allaient dans les coffres du parti, et non aux circonscriptions, a confié aux policiers l’ancien directeur général du PLQ, Robert Parent.
Mme Trépanier travaillait «en tandem» avec un administrateur de Schokbéton, Marc Bibeau, selon une déclaration de l’ancien directeur général du PLQ, Joël Gauthier. M. Bibeau, un bénévole, possédait un réseau de contacts étendus pour aider le parti à rencontrer ses objectifs de financement élevés (chaque ministre devait rapporter 100 000 $ par année).
Les donateurs corporatifs s’attendaient à un retour d’ascenseur, sous la forme d’un contrôle sur certains contrats publics. Un entrepreneur, non identifié, aurait ainsi contrôlé le processus d’octroi de certains contrats.
De 2005 à 2009, les actes criminels suivants auraient été commis: abus de confiance, complot, fraude, production de faux documents, fraude envers le gouvernement et contribution d’un entrepreneur à une caisse électorale. Aucune accusation n’a été portée dans cette affaire pour le moment…on a simplement arrêté les responsables les plus en vue dans cette absurde mise en scène!
Encore Boisbriand
Lorsque les policiers ont mené des perquisitions au siège social du Parti libéral du Québec (PLQ), en juillet 2015 dernier, ils cherchaient à mettre la main sur plusieurs informations: fichiers de donateurs pour la période 2005 à 2009, liste et calendriers, etc. Ils cherchaient aussi toutes les informations possibles sur les activités et les objectifs de financement de Nathalie Normandeau, de même que les correspondances entre Violette Trépanier, Marc Bibeau et Robert Parent.
Une bonne partie de l’enquête porte sur des irrégularités dans l’octroi d’une subvention de 11 millions de dollars pour l’agrandissement de l’usine de traitement des eaux de Boisbriand. Les travaux ont été exécutés par la firme de génie conseil Roche et Infrabec, propriété de Lino Zambito.
L’ex-ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, aurait contourné les règles afin d’accorder la subvention convoitée par la mairesse de Boisbriand, Sylvie Berniquez Saint-Jean, qui a récemment reconnu sa culpabilité à des accusations de fraude dans cette affaire.
Mme Normandeau aurait ignoré de nombreux avis défavorables des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales. En effet, le ministère n’acceptait pas d’accorder deux subventions pour la même usine.
La décision de Mme Normandeau a avantagé deux firmes qui ont participé activement à son financement: Roche et Infrabec.
«L’octroi de la subvention par le MAMROT est le résultat d’un financement politique soutenu depuis 2005 et d’un exercice d’influence politique par différents intervenants auprès de la ministre Nathalie Normandeau et du Parti libéral du Québec», peut-on lire dans la déclaration de l’enquêteur Côté.
Photo de famille libérale.
Deux vice-présidents de Roche (France Michaud et Marc-Yvan Côté) et Lino Zambito ont organisé des cocktails de financement pour la ministre. Grâce à un mélange de financement et de petites attentions, comme des billets de spectacles à la ministre, ils ont pu «garder de bons liens» avec Mme Normandeau, son entourage et le PLQ.
Les policiers ont obtenu la collaboration de témoins importants. Une adjointe administrative leur a remis l’agenda de la ministre. Un ancien chef de cabinet a déclaré que Mme Normandeau était «consciente» que France Michaud et Lino Zambito, faisait de la sollicitation pour ses activités.
Deux ex-employés de Roche, Stéphan Doré et Gilles Cloutier (témoin vedette de la commission Charbonneau) ont fait un lien entre l’octroi de la subvention à Boisbriand et l’implication de Roche dans le financement du PLQ.
L’ancien organisateur d’élections libérales,Gilles Cloutier nous aura prouvé qu’on peut très facilement acheter une élection au Québec.
Misons sur le fait que le « système » va tout faire pour se protéger et que déjà,bien avant que le procès ne commence,quelqu’un a décidé par l’entremise d’un pouvoir occulte que Nathalie Normandeau est innocente!Cela est aussi important pour le Parti libéral du Québec que tous les autres partis politiques représentés actuellement à l’Assemblée Nationale.Immaginez le problème politique que cela supposerait si les citoyens et citoyennes du Québec qui dorment au gaz depuis des décennies,commenceraient à se réveiller et à exiger de la Justice!
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