La Terre en danger- le danger vient de l’espace:Apophis et les tueurs de planètes

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Aujourd’hui 15 février 2013, un astéroïde pesant 135 000 tonnes et mesurant 45 mètres de diamètre frôlera notre planète à l’incroyable vitesse de 28 000 km/h. On peut toutefois respirer. La Nasa assure qu’il n’entrera pas en collision avec la Terre.

Soulignons que la pluie de météorites qui s’est abattue sur la région de l’Oural, au nord-ouest de la Russie ce matin, a fait plus de 1,000 blessés  (dont 200 enfants)  selon les autorités russes, mais que ce phénomène naturel n’est pas lié à l’astéroïde qui passera tout près de la Terre ce soir.

Après la pluie de météorites qui s’est abattue sur la Russie en ce  vendredi matin, un autre corps céleste est venu nous  visiter dans le voisinage de notre planète. L’astéroïde 2012 DA14 est  passé  très près de la Terre à 14 h 24 (HAE), à seulement 27 700 kilomètres du sol.plus près que les satellites géostationnaires. Ce corps céleste ne représentera cependant aucun danger.

Il n’existerait aucun lien entre les deux événements, selon les scientifiques.

2012 DA14 mesure environ 50 m de long et possède une masse estimée à 130 000 tonnes (l’équivalent de 3 porte-avions). L’astéroïde s’est  trouvé à la verticale de l’Indonésie, et quelque 8000 km en dessous de l’anneau artificiel que forment les satellites géostationnaires au-dessus de l’équateur. Certains d’entre eux se trouvent à 36 000 km, mais les risques de collision demeuraient presque inexistants.

L’objet a  atteint la vitesse de 28 000 kilomètres/heure.

Observation impossible à l’oil nu

Même s’il est  passé très près de la Terre, 2012 DA14 n’était  pas visible en raison de sa – relative – petite taille. En fait, il est passé à  une distance de 14 fois plus près que la Lune que de notre planète. De plus, il ne réfléchit pas beaucoup la lumière du Soleil. Ainsi, son éclat  est demeuré inférieur à celui de la moindre étoile discernable sans instrument.

Les astronomes amateurs équipés de jumelles, de lunettes ou de télescopes ont été capables de le voir dans un environnement favorable, loin des lumières des villes. Il est apparu  comme un point mobile, comme un satellite artificiel.

Le saviez-vous?   2012 DA14 est connu depuis moins d’un an. Sa découverte, à l’observatoire de La Sagra, en Andalousie, en Espagne, remonte au 22 février 2012, lors de son passage à 2,6 millions de kilomètres de distance.

Si…

Dans le cas où un astéroïde de cette grosseur heurtait la Terre, il créerait un cratère d’un kilomètre de diamètre et anéantirait toute trace de vie dans un rayon de 20 kilomètres.

2012 DA14 boucle actuellement sa révolution autour du Soleil d’une période de 366 jours. Il appartient au groupe des astéroïdes géocroiseurs Apollos qui croisent régulièrement la trajectoire de la Terre et peuvent à ce titre représenter une menace potentielle de collision.

 

En juin 2004, Apophis, un astéroïde d’environ 325 m (± 15 m) de diamètre pour une masse de plus de 45 millions de tonnes a été découvert par les astronomes. Dans sa course autour du soleil, cet astéroïde menace directement notre planète d’une collision cataclysmique.

 

Pour la première fois, un géocroiseur[1], nommé alors 2004 MNA a été classé au deuxième degré sur l’échelle de Turin[2] expliquait Donald Yeomans, scientifique de Jet Propulsion Laboratory de la NASA en 2004.

Ce géocroiseur menaçant été découvert par R. A. Tucker, D. J. Tholen et F. Bernardi via l’observatoire de Kitt Peak, dans l’Arizona, au sud-ouest des Etats-Unis. La NASA a aussitôt alerté son réseau de détection au sol.

Les premières estimations indiquaient alors que l’astéroïde, qui croise deux fois l’orbite terrestre au cours de sa révolution, pourrait rencontrer l’orbite de la Terre en avril 2029, avec une collision peu probable mais pas impossible.

D’autres calculs, datés du 31 octobre 2005, ont repoussé l’échéance d’un croisement avec la Terre à avril 2036 avec un risque évalué alors à 1 sur 5 560 ! Ce qui correspond au degré 1 (sur 10) de l’échelle de Turin. 2004 MNA a alors été renommé 99942 Apophis[3], du nom d’une divinité égyptienne du mal et des ténèbres (Apep).

De nouveaux calculs datés du 6 mai 2008 ont écarté un peu plus le risque de collision. Le géocroiseur avait alors une « chance » sur 45 000 d’entrer en collision avec la Terre le 13 avril 2036 : le niveau de risque sur l’échelle de Turin repassait à 0.

Enfin, les derniers calculs effectués par la NASA le 7 octobre 2009 indiquaient que le risque de collision d’Apophis avec la Terre n’est plus que de 1 sur 233 000 pour le dimanche 13 avril 2036. Si l’on considère l’ensemble des dates où Apophis devrait croiser l’orbite de la Terre, la probabilité d’un impact est de 1 sur 135 000 ; autrement dit, il y a 99,99926 % de chance que l’astéroïde ne touche pas la Terre…

 

Apophis devrait frôler la Terre le 13 avril 2029

 

 

Les astronomes russes ont confirmé cette probabilité, rapporte Ria Novosti. Selon Leonid Sokolov, professeur à la faculté de mécanique céleste de l’université de Saint-Pétersbourg, « le 13 avril 2029, Apophis s’approchera de la Terre à une distance d’environ 37 000 ou 38 000 kilomètres. Il peut entrer en collision avec la Terre le 13 avril 2036« .

 

En fait, avril 2029 semble plus inquiétant car Apophis devrait passer à seulement 30 000 km de la Terre ! A titre de comparaison, la Lune est distante d’environ 385 000 km de la Terre. Le géocroiseur frôlerait donc la Terre à une distance inférieure à celle de nos satellites communication qui sont en orbite géostationnaire à 36 000 km de la Terre. L’objet devrait être bien visible dans le ciel : de quoi susciter quelques frayeurs.

Heureusement, pour l’instant, d’autres chercheurs, dont les experts de l’Institut d’astronomie appliquée de l’Académie des sciences de Russie, considèrent cette collision comme peu probable.

Ces estimations ne manqueront pas d’être affinées dans les années à venir car la trajectoire de l’astéroïde est soumis à des incertitudes[4] qui pourraient bien confirmer ou infirmer la probabilité de l’impact.

En effet, « la détermination précise de l’orbite d’Apophis est particulièrement difficile en raison de la méconnaissance de « l’effet Yarkovsky », du nom de l’ingénieur russe qui découvrit au début du XXe siècle le phénomène suivant : lorsqu’un corps céleste en rotation s’approche du Soleil, il s’échauffe d’un côté avant de se refroidir lorsqu’il a tourné sur lui-même. Ce refroidissement se produit par émission d’un rayonnement infrarouge qui crée une poussée infinitésimale mais permanente sur l’astéroïde et ainsi en modifie la trajectoire » précise le CNES.

 

 

L’astéroïde Apophis est passé près de la Terre le 9 janvier 2013 à environ 14,46 millions de km. Une occasion pour les astronomes d’étudier son orbite et de mieux évaluer le risque d’impact avec la Terre.

Apophis restera observable à l’aide de télescopes terrestres jusqu’en février-mars 2013 puis sera de nouveau hors de portée jusqu’en 2021.

Conséquences d’une collision encore improbable

Les scientifiques indiquent néanmoins que « dans l’hypothèse improbable où il entrerait bien en collision », le bolide qui serait chauffé à plus de 1 600°C en pénétrant dans l’atmosphère, engendrerait des conséquences cataclysmiques : du tsunami (raz-de-marée) si il plonge dans l’océan[5], ou des dégâts massifs sur les terres et les zones habitées.

Un impact avec la Terre dégagerait une énergie de plus de 506 mégatonnes. C’est près de 34 000 fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945 qui avait alors dégagé une puissance d’environ 15 kilotonnes.

La peur que suscite une telle éventualité fait qu’Apophis est déjà surnommé le « destructeur de mondes ».

Comment éviter le pire ?

Si le risque de collision avec la Terre a fortement diminué d’après les nouvelles précisions concernant la trajectoire de 99942 Apophis, il susbiste un doute sur sa trajectoire précise lors de son passage près de la Terre. Ainsi, Patrick Michel, astrophysicien à l’observatoire de la Côte d’Azur indiquait[6] qu’à seulement 600 mètres près, Apophis pourrait s’écraser sur Terre ou continuer sa course dans l’espace lors de son passage à 32 000 km de la Terre en 2036. Cet écart avec la Terre sera fonction des perturbations gravitationnelles qu’il n’est, pour le moment, pas possible de déterminer.

C’est pourquoi, les scientifiques ont insisté pour que des discussions soient engagées sur les moyens d’éviter une catastrophe régionale voire planétaire. Ainsi, un groupe de travail réunissant des experts de plusieurs pays a préparé un projet de traité international qui devait être soumis à l’ONU en 2009.

D’ores et déjà, le CNES étudie une mission spatiale destinée à déterminer la structure interne de cet astéroïde et ainsi permettre de modifier la trajectoire de ce géocroiseur, si il devait devenir vraiment menaçant.

Plusieurs moyens plus ou moins risqués pour dévier Apophis sont déjà envisagés : explosion, déviation, tracteur gravitationnel, satellite parasol…

 

Certains astéroïdes, comme Apophis, passent régulièrement à proximité de la Terre. Et si les chances de voir l’un d’entre eux percuter notre planète sont quasiment nulles, les scientifiques réfléchissent activement aux moyens de neutraliser ces bolides de l’espace et d’éviter tout cataclysme.

 

Etudier les moyens de dévier la trajectoire de ce géocroiseur n’est pas vain puisqu’il y a fort à parier que d’autres astéroïdes menaçants seront découverts,entre temps.

Notes

  1. Astéroïde évoluant à proximité de la Terre
  2. L’échelle de Turin qui comprend 10 degrés évalue les probabilités d’impact d’astéroïdes ou comètes avec la Terre
  3. Également connu sous le nom Apep, le Destructeur, Apophis est le dieu égyptien du mal et de destruction qui habitaient dans les ténèbres éternelles.
  4. Apophis peut voir sa trajectoire modifiée par les perturbations gravitationnelles engendrées par les autres corps du système solaire.
  5. Les océans recouvrent 77% de la surface de la Terre
  6. La distance Terre-Lune est d’environ 384 403 km en moyenne.

(Sources: CNES,Agence Spatiale Européenne, recherches personnelles)

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