La raison? L’activité humaine combinée à un épisode El Niño particulièrement fort. Les concentrations de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère représentent actuellement 145 % de celles qui étaient observées avant l’industrialisation (avant 1750).
Les scientifiques de l’OMM estiment que les brusques variations de CO2 dans l’atmosphère observées ces 70 dernières années sont sans précédent. Ces variations risquent, avec celles d’autres gaz à effet de serre, de déclencher une modification irréversible des systèmes climatiques de la planète et d’entraîner de « graves bouleversements écologiques et économiques », préviennent les signataires du bulletin annuel de l’OMM.
Les concentrations des gaz à effet de serre (dont font également partie le méthane, l’ozone, la vapeur d’eau et le protoxyde d’azote) sont les principaux moteurs des changements climatiques dans l’atmosphère.
Depuis l’industrialisation, la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre ne cesse d’augmenter en raison de plusieurs éléments, dont :
- la croissance démographique
- l’exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques
- la déforestation
- l’agriculture de plus en plus intensive
Attention, danger
Depuis les années 1990, le forçage radiatif positif de la planète (qui induit un réchauffement de notre système climatique) s’est accru de 40 %. Uniquement de 2015 à 2016, la hausse enregistrée est de 2,5 %.
Si l’on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d’une hausse dangereuse de la température d’ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l’Accord de Paris sur le climat.
Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM
« Les futures générations hériteront d’une planète nettement moins hospitalière », ajoute-t-il.
La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable à celle d’aujourd’hui, c’était il y a 3 à 5 millions d’années. La température était à l’époque de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel.
Le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre (en anglais) rend compte annuellement des concentrations de ces gaz dans l’atmosphère. Par émissions, les scientifiques entendent les quantités de gaz qui sont libérées dans l’atmosphère. Par concentrations, ils décrivent celles qui y restent à la faveur des interactions complexes qui se produisent entre l’atmosphère, la biosphère, la cryosphère et les océans.
L’océan absorbe aujourd’hui environ le quart des émissions totales de CO2 et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l’accroissement du CO2 atmosphérique.
EN COMPLÉMENT
Alerte sur l’atmosphère terrestre : 7000 bulles souterraines géantes de méthane sont sur le point d’exploser dans l’Arctique russe

Soulevant le sol avant d’exploser et de laisser d’énormes cratères béants dans la toundra, ces bulles de méthane sont les symptomes de la maladie environnementale qui touche les plaines du Grand Nord.
Aujourd’hui il a été établi que l’effet de serre a entrainé une augmentation de la température de la Terre de 1 degré.
Il s’en suit que les glaces de l’Arctique ou de l’Antarctique ont commencé à fondre.
Parallèlement des espèces animales disparaissent ou se déplacent.
L’acidification des océans attaque les équilibres marins traditionnels.
Bien d’autres causes ou phénomènes pourraient être cités. Mais il est certain que la plupart d’entre nous continuent à consommer sans restriction aucune et, faut-il l’avouer, avec un désintérêt pour les questions de ce type, même si, bonne conscience oblige, les media en parlent à l’occasion.
Des accords internationaux visent à limiter le réchauffement à 2 degrés, ce qui est déjà considérable. Un effort planétaire devrait être engagé très rapidement pour réduire de manière significative l’émission de gaz à effet de serre.
Quelle est l’ampleur de ce phénomène aujourd’hui, et quels sont les risques encourrus ?
Les conséquences sont maintenant de plus en plus visibles. Ainsi les sols gelés des régions arctiques, appelés permafrost, constituent ce que les spécialistes appellent une bombe à retardement. En effet en dégelant de fortes quantités de méthane et de carbone sont libérés.
Dans le permafrost des restes d’animaux et de plantes sont conservés. En dégelant, ces débris fermentent et laissent échapper de fortes quantités de gaz carbonique et de méthane dans l’atmosphère. On note aussi des bulles de méthane remontant du fond des mers.
Il faut souligner que l’effet de serre causé par le méthane est plus de vingt fois supérieur à celui produit par le gaz carbonique.
On constate en outre des glissements de terrain. En Sibérie de lacs de fonte se forment peu à peu.
Existe-t-il des solutions pour éviter cette catastrophe écologique ? Ou la seule possibilité reste-t-elle de réduire le réchauffement ?
Pour l’instant, il n’y a pas de solutions technologiques qui puisse d’une façon ou d’une autre gérer c’est situation. Il s’agit d’un tout. De tels phénomènes sont désormais bien connus. Les effets bien visibles ne peuvent plus être contestés.
En premier lieu il est indispensable que chacun prenne une conscience claire de ce qui se passe au niveau de notre environnement et surtout des risques encourus par nous et, à la suite, par les générations futures. Sans cette prise de conscience aucune action d’ensemble n’est envisageable.
D’abord au niveau de chacun, les habitudes qui poussent à consommer toujours plus doivent être abandonnées de toute urgence. Notre société, fondée sur cette consommation de masse, n’est plus tenable.
Ensuite les Etats ne peuvent plus différer la mise en œuvre d’accords internationaux et à la mesure des risques constatés.
Il s’agit là de politique au sens le plus noble de ce terme. Le triste spectacle qui se déroule ces derniers temps dans nos pays à l’occasion des multiples élections montrent ô combien que nos futurs dirigeants, assoiffés de pouvoirs basés sur le paraître, n’ont rien dans leurs discours sur ces questions pourtant au centre de la vie future.
Inconscience coupable !…
