Les révoltes réussies d’esclaves à bord des navires négriers

Revolte d'esclaves

 

Révoltes réussies à bord de navires négriers

Les révoltes d’esclaves à bord des navires furent une constante de la traite transatlantique.

Elles étaient d’autant plus redoutables lorsque les bâtiments étaient en vue des côtes : au départ – les Africains n’hésitant pas à partir en pirogue aider les déportés – et parfois à l’arrivée où les victimes luttaient pour la liberté avec l’énergie du désespoir.

La plupart des révoltes échouèrent et donnèrent lieu à une répression d’une barbarie inouïe : déportés jetés par dessus bord ou dépecés (les autres victimes étant contraintes à des actes de cannibalisme).

Il y eut cependant des succès.

Voici six premiers exemples de révoltes réussies.

1751 : Au moment de son départ, le Willingmind, battant pavillon britannique, qui était au mouillage sur un fleuve de Sierra Leone, est pris et incendié par les captifs qui regagnent les côtes.

1767 : Après 4 jours de navigation, les déportés du navire britannique L’Industry, destinés à être vendus en Caroline, massacrent l’équipage, prennent le bâtiment et remettent le cap sur l’Afrique. Ils réussissent à échouer le bateau et à regagner le rivage de Sierra Leone.

1769 : Alertés par les coups de feu tirés à bord du Nancy de Liverpool, qui vient de lever l’ancre, signal de la révolte, des Africains de New Calabar (Nigeria) partent en pirogue porter secours aux déportés. La lutte est victorieuse et les les déportés regagnent le continent.

1770 : L’Ave Maria, en partance pour la Guadeloupe, est pris d’assaut par des Africains du littoral qui libèrent les captifs et épargnent la vie de l’équipage.

1771 : Le Nécessaire de La Rochelle, est pris par les 52 déportés qu’il emmènent. Après avoir vaincu l’équipage, ils se libèrent et mettent le cap sur l’archipel des Bijagos où ils échouent le bâtiment, à l’embouchure du Rio Geba (Guinée-Bissau).

1780 : Les côtes de Guyane étant en vue, 200 déportés prennent le contrôle du bateau hollandais La Vigilantie, tuent les marins et gagnent le rivage à la nage avant de se fondre dans la nature.

 

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Augustine

L’Augustine de Nantes « prise par les noirs »

Le 26 décembre 1788, les captifs de L’Augustine de Nantes, 55 tonneaux, partie de Nantes le 25 juin, se révoltent et partent avec le bâtiment.

Une partie de l’équipage est alors à terre, au Mayombe, à l’embouchure du fleuve Congo (Gabon).

Récit des rescapés de l’équipage :

Les esclaves, au nombre de 40, s’y sont emparés d’un coffre d’armes et ont attaqué 7 hommes de l’équipage qui étaient alors à bord.

2 sont massacrés, les 5 autres ont été blessés et jetés à la mer; mais ils ont eu le bonheur de se sauver dans le canot et se sont réfugés à Mayombe où le bateau était en traite.

Le navire La Belle Ninette, aussi de Nantes, est venu chercher l’équipage qu’il a amené avec le capitaine qui était à terre lors de l’événement.

Les noirs, une fois maîtres du bateau, ont levé l’ancre et ont appareillé.

Le navire n’a jamais été retrouvé. Le capitaine est mort au Mayombe.

 

 

 

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