La Gigantesque Arnaque du COVID-19 : les pédiatres dénoncent le « sacrifice » d’une génération d’ados au Québec

Les restrictions sanitaires sont en train de créer de sérieux problèmes chez toute une génération d’ados, croit l’Association des pédiatres du Québec, qui parle d’un « sacrifice générationnel » dans un communiqué publié lundi,le 4 octobre 2020.

 

Des jeunes sont réunis dans un parc, le 1er octobre 2020.

L’Association s’attaque en partie aux mesures plus restrictives annoncées lundi par le gouvernement de la CAQ, notamment le port du masque en classe dans les écoles secondaires en zone rouge. Elle estime qu’il est erroné d’affirmer que les écoles sont responsables de la deuxième vague.

«C’est si facile d’associer cette perte de contrôle à la « téméraire » rentrée scolaire alors que le coupable, le vrai, c’est le comportement du virus, écrit l’Association. En revanche, les mesures en place fonctionnent, la plupart des éclosions comportent moins de 5 cas et ne sortent pas des bulles-classes.»

«Ces éclosions scolaires reflètent davantage la transmission communautaire, dont les jeunes ne sont pas exclus, et ne semblent pas contribuer significativement à cette seconde vague.»

Toujours dans les zones rouges, le gouvernement a également annoncé lundi que les élèves de la 4e et 5e année du secondaire iront à l’école un jour sur deux, afin de réduire la concentration humaine dans les écoles. Les activités sportives de groupe seront aussi interdites.

Les ados vont mal

«On ne parle pas des adolescents […] et la réalité, c’est qu’actuellement, ils ne vont pas bien et on ne l’entend pas assez», a pour sa part déploré la médecin Marie-Claude Roy, pédiatre au CIUSSS de l’Estrie et membre du conseil d’administration de l’Association des pédiatres du Québec, en entrevue à En direct avec Patrice Roy.

C’est en ce sens que l’Association parle d’un «sacrifice générationnel».

«Des adolescents qui ne vont pas bien à cause de la COVID, il n’y en a à peu près pas, mais des adolescents qui vont mal à cause des mesures mises en place depuis six mois, il y en a des centaines et des milliers», dit la médecin Roy.

La pédiatre estime qu’avec les nouvelles mesures annoncées, le gouvernement retire à ces jeunes «ce qui les motive», soit une «socialisation saine et des sports, parce que la vague est là où elle est».

«Ce qui se passe dans les écoles, ce n’est pas la cause de la deuxième vague. La deuxième vague, elle est là, et les adolescents en font partie comme nous tous.»

Elle ne nie cependant pas que certains rassemblements sont problématiques, et que le port du masque autour de l’école puisse être utile, reconnaissant au passage que les «14-18 ans sont surreprésentés» dans les statistiques liées à la COVID-19 actuellement.

«Ceci étant dit, […] la propagation ne se fait certainement pas lorsque les élèves sont assis à leur bureau à faire des problèmes d’algèbre», avance-t-elle.

«Je n’ai pas l’impression que c’est là que le problème se situe. Il se situe, oui, autour de l’école, dans les récréations, dans les rassemblements. Les adolescents continuent à vivre en dehors des murs de l’école.»

« Il faut prendre les moins pires des mesures »

À Québec, le premier ministre François Legault semble tout à fait conscient de l’effort qu’il exige de la part des adolescents. «De façon générale, la pandémie n’a pas aidé les jeunes depuis le mois de mars», a-t-il reconnu en point de presse lundi.

M. Legault semble toutefois se sentir pris entre l’arbre et l’écorce en ce qui concerne la présence des secondaires 4 et 5 seulement un jour sur deux à l’école.

«Dans un monde idéal, il faudrait réduire la taille de toutes les classes. Mais on n’aurait pas assez d’écoles et d’enseignants pour faire ça.»

On essaie de «prendre les moins pires des mesures», de «trouver l’équilibre», pour «ne pas compromettre l’école pour tous les enfants», explique-t-il.

Le directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, a de son côté tenté de se faire rassurant quant à cette restriction concernant la présence en classe. «C’est transitoire. Ce n’est pas jusqu’à la fin de l’année», a-t-il assuré.

«On va faire un travail avec le ministère de l’Éducation pour balancer ce choix, entre les risques et les avantages d’être en présentiel.»

«Je comprends très bien les pédiatres, je comprends aussi les parents qui sont inquiets. C’est une balance qui est très difficile», a-t-il expliqué.

«Il n’y a pas une décision qui n’a pas un effet pervers sur un groupe.»

 

 

 

 

 

 

 

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