LES DOGONS, UN PEUPLE QUI A DIT NON A L´ ALIÉNATION CULTURELLE

Le fier peuple des dogons
Le fier peuple des dogons

 

Les dogons sont une des populations les plus anciennes d’Afrique noire et certainement l’une des plus mystérieuses.

Les dogons sont originaires du Mandé, ils quittèrent cette contrée entre le XIe et le XIIe siècle, c’est le refus de se convertir à l’islam qui provoqua leurs migrations vers une région montagneuse du Mali appelée  » falaises de Bandiagara ».

La langue parlée par les dogons est le dogon qui se subdivise en 15 dialectes (non inter compréhensibles) de type voltaïque avec de nombreuses variantes dialectales selon les villages. Les dogons sont des cultivateurs de mil, de sorgho et de riz ainsi que de quelques autres légumes. Ils sont éleveurs de petit bétail, surtout des moutons.

Les dogons représentent 3% de la population du Mali, en 1990 elle a été estimée à 360 000 âmes réparties en de nombreux villages. Ces villages sont accrochés aux falaises, refuges naturels contre les ennemis. Les dogons détiennent de nombreuses formes de littérature orale. La famille étendue ou « ginna », se compose de tous les descendants d’un même ancêtre en ligne masculine. Chaque ginna possède collectivement un ensemble de maisons et de champs dont la propriété est inaliénable. C’est l’homme le plus âgé qui gère les biens et qui habite la grande maison symbole de la lignée. La femme appartient au ginna de son mari et l’enfant à celui de son père. La société dogon est formée de groupes sociaux, opposés mais complémentaires. Les initiés et les non-initiés, les hommes et les femmes, les groupes d’âges, des cultivateurs et les gens dits « castés ». Les classes d’âge sont composées de garçons ayant subi ensemble la circoncision et qui, de ce fait sont tenus de s’entraider pendant toute leur vie. Les différentes castes dogons sont : les artisans du fer, du bois, du cuir et les griots. Les relations sexuelles avec les membres du groupe des cultivateurs leur sont interdites.

La mythologie dogon

Selon la mythologie dogon amma dieu suprême, créa la terre et en fit son épouse. Une termitière, clitoris de la terre, se dressa en rivale du sexe mâle, et Amma dut l’abattre. Un fils unique naquit, Yurugu ou le Renard pâle. La terre excisée fut plus docile à son époux et mit au monde le Nommo, à la fois mâle et femelle, couple idéal, maître de l’eau et de la parole. Le Renard pâle, unique et donc imparfait, principe de désordre, commit l’inceste avec sa mère parce qu’il ne trouvait pas de compagne, et c’est alors qu’apparut le sang menstruel, impur parce que signe de stérilité. Errant sans cesse à la recherche d’une épouse, il ne connaît que la première parole, celle qu’il révèle aux devins. Amma façonna avec de l’argile un couple humain, qui devait donner naissance aux huit ancêtres. Nommo leur enseigna la parole, liée à l’humidité, ainsi qu’au tissage car elle est faite de questions et de réponses entrelacées.

La cosmologie et cosmogonie dogon

« …Les dogons ont développé des points de vue qui ne sont pas, dans leur ensemble, démentis par la science contemporaine. C’est dire toute la rationalité de cette cosmogonie dogon qui contient encore d’autres faits plus éblouissants encore relatifs à la connaissance des corps célestes… » (C. A Diop, volney et le sphinx de T. Obenga professeur de langue égyptienne et d’histoire ancienne Editions Présence Africaine p.171)

« Pour les dogons il y a pluralité des mondes, des univers stellaires à l’infini, bref une infinité de mondes ». (C. A Diop, volney et le sphinx de T. Obenga Edit. Présence Africaine p.156)

« Il y a donc une prolifération de la vie sur la pluralité des mondes. Nous les hommes nous sommes sur la 4ème terre. Les formes exactes, les aspects concrets de la vie sur les autres mondes ne sont pas connus, et les dogon d’imaginer des « hommes à cornes » sur la 3ème terre, des « hommes à queue » sur la 5ème, des « hommes ailés  » sur la 6ème terre, des « hommes rampants » sur la 7ème terre, etc. » (C.A Diop, Volney et le sphinx de T. Obenga Edit. Présence Africaine p.156)

« Ainsi, à partir des choses plus petites qui sont contenues dans la chose la plus petite mise en exposition par un mouvement tourbillonnant et rayonnant (qui est le Démiurge lui même), l’Univers créé va s’étendre constamment (expansion de l’Univers), les êtres(humains, animaux, végétaux, etc.) vont se multiplier et peupler les mondes qui seront innombrables (pluralité des mondes).Les particules (signes d’Amma) vont aussi proliférer, pour réaliser toutes les choses qui formeront toujours l’Univers. » (C. A Diop, volney et le sphinx de T .Obenga Edit. Présence Africaine p.159)

« La cosmologie dogon est peut-être vieille d’environ 700 ans jouissant ainsi d’une longue tradition.

Les dogons ont élaboré leur cosmogonie au niveau même de l’immensité et de l’infinité du cosmos, avec les connaissances suivantes :

– L’univers est hiérarchisé et tournoie ;

-Notre Galaxie (la voie lactée) est une galaxie spiral, en forme de disque en rotation autour de son axe ;

-Les étoiles et les constellations sont innombrables : le chiffre démiurgique 266 signifie précisément qu’il s’agit de phénomènes cosmiques qui comptent par milliards ;

-La voie lactée forme l’Amas galactique local : ce que les dogons appellent « système stellaire externe » où se trouvent cependant le soleil et la terre ;

-Le système solaire est désigné par « système stellaire externe  » : le soleil ayant une influence directe sur la vie de la terre ;

-La terre n’est donc pas au Centre de l’Univers puisqu’elle appartient au système solaire et à l’ensemble galactique de l’Amas local (système externe d’astres en spirale) ;

-Quatre (4) étoiles formes la croix du sud qui indique la direction du pôle céleste austral, -l’une des directions spatiales essentielles. La Polaires indique la direction du pôle Nord ;

-Les étoiles (visibles et invisibles) qui emplissent l’Univers se meuvent selon leurs orbites respectives, et forment d’immenses champs stellaires, galactiques ;
-La vie sur terre dépend du Soleil, directement ;

-La spirale, le cercle, la fourche (l’axe de rotation), le mouvement des étoiles, des systèmes stellaires, de la terre, etc., interviennent dans la compréhension dogon de l’Univers en sa globalité, en sa structure, en ses éléments cosmiques ;

-L’homme est indissociable du cosmos, puisque la Terre qui le porte est elle-même partie intégrante du système solaire et de l’ensemble galactique ;

-Le cosmos est certes « infini » mais « mesurable », donc connaissable par la raison et l’intuition humaines.

Aucune de ces idées essentielles de la cosmologie dogon n’est contredite par l’astronomie moderne… »

Sources: C. A Diop, Volney et le sphinx de T. Obenga Edit. Présence Africaine. sergegrah.centerblog.net

 

 

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