
Le rapport, publié dans la revue Biological Conservation, est une méta-analyse de 73 études différentes portant sur l’état de la faune entomologique. Les résultats qui en ressortent sont alarmants. Selon les experts ayant travaillé sur ce rapport, nous faisons face « au plus massif épisode d’extinction » depuis la disparition des dinosaures. Les 73 études concernent surtout les espèces d’insectes européennes et nord-américaines. Jérôme Murienne, biologiste et chercheur au CNRS interrogé par National Geographic, réagit aux résultats de ce rapport. Si pour lui, « il est difficile d’extrapoler à une échelle mondiale sur la base de seulement 2 études très locales, les tendances sont claires et semblent généralisées. »
ÉTAT DES LIEUX
« Les auteurs avancent un chiffre de 41 % d’espèces en déclin (diminution d’abondance ou diminution d’aire de répartition) pour 73 études ce qui est deux fois plus que pour les vertébrés » commente Jérôme Murienne.

Chez les animaux, si certaines espèces comme les pigeons et les rats remplacent peu à peu les espèces endémiques notamment en France, chez les insectes, l’ampleur est toute autre. Les auteurs de l’étude écrivent en effet qu’il ne s’agit « pas seulement d’espèces spécialisées occupant des niches écologiques. De nombreuses espèces peu spécialisées, très communes, sont également touchées. » Les hyménoptères, comme les abeilles ou les fourmis, voient leurs populations menacées de disparition de plus de 50 %. Si des espèces envahissantes en profitent pour prendre leur place, comme le bourdon fébrile ou la fourmi de feu qui supportent mieux les pesticides que leurs congénères, leur accroissement n’est pas assez rapide pour compenser la disparition des autres espèces.
« Cela se passe à une vitesse incroyable. Dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface de notre planète » s’inquiète Francisco Sanchez-Bayo, biologiste à l’Université de Sydney, l’un des auteurs de l’étude.
QUELLES CAUSES, QUELLES CONSÉQUENCES ?
Si l’on parle souvent des menaces d’extinction qui pèsent sur les animaux, la situation des insectes trouve un écho moindre dans le débat public. Pourtant, leur utilité est toute aussi importante pour notre survie. « Le premier impact sera un impact direct sur les animaux qui consomment des insectes (oiseaux, amphibiens, poissons ou chauves-souris). Certaines études ont déjà montré un lien direct entre le déclin de certains vertébrés et la diminution des insectes comme source de nourriture. D’autres impacts sont à prévoir notamment vis-à-vis de la pollinisation. De nombreuses plantes dont beaucoup de plantes cultivées ont besoin d’insectes pour se reproduire. Un déclin des insectes aura donc des conséquences néfastes sur notre agriculture » avance Jérôme Murienne. « Si ce déclin ne peut pas être enrayé, cela aura des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes de la planète et pour la survie de l’humanité » conclut Francisco Sanchez-Bayo.
Mais la faute à qui ? L’étude de Bayo et Wyckhuys « pointe du doigt l’agriculture, soit par la transformation des terres soit par l’utilisation de pesticides » indique Jérôme Murienne. En clair, la principale cause de ce déclin est la destruction des habitats due à l’agriculture intensive et à l’urbanisation, ainsi que la pollution aux pesticides et aux engrais.

Extinction des insectes : « On parle sérieusement de fin du monde »

La planète n’a rien connu de tel depuis la disparition des dinosaures. Près de la moitié des espèces d’insectes sont en déclin dans le monde entier. Mathieu de Flores, entomologiste à l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), décrypte pour TV5MONDE un rapport effrayant.
Mathieu de Flores : La méthode scientifique de cette nouvelle étude est robuste. Il s’agit d’une synthèse de 73 études réalisées dans le monde entier. Et il apparaît que les résultats observés au niveau local partout dans le monde concordent tous et aboutissent à la même conclusion, à l’instar de cette autre étude internationale parue en 2017 qui alertait sur la disparition de près de 80% des insectes depuis 30 ans en Europe.
Quand on observe la nature, les trois quarts des espèces connues sont des insectes. La science en a répertorié plus d’un million mais on estime qu’il en existe au moins dix fois plus.
Comment expliquer ce déclin ?
Il y a plusieurs facteurs. Le premier, c’est la destruction des habitats, qui est essentiellement due à l’intensification de l’agriculture. Quand un paysage bocager perd toutes ses haies pour favoriser la monoculture, les insectes n’ont plus d’endroit où nicher. Même chose pour les forêts du Brésil et d’Indonésie qui disparaissent au profit de plantations agricoles.
Le corollaire de cette agriculture intensive, c’est l’utilisation massive des pesticides. L’objectif des insecticides est bien de tuer des insectes, donc il n’y a rien de surprenant à ce que les insectes meurent !
On met aussi en cause l’urbanisation grandissante, sans oublier le changement climatique. Une étude réalisée à Porto Rico a démontré qu’au sein d’une forêt protégée, les températures avaient augmenté de 2 degrés au cours des 30 dernières années, et pendant le même temps 98% de la faune du sol avait disparu et 90% au niveau de la canopée.
Quelles sont les conséquences possibles d’une extinction des insectes ?
La vie sur Terre est impossible sans les insectes, ils sont à la base de tous les écosystèmes. Même si on vit dans un espace où ils sont peu présents, cela ne veut pas dire qu’on n’en a pas besoin.
On connaît bien leur rôle dans la pollinisation des plantes à fleurs qui développent ensuite des fruits. Les trois quarts de la diversité de notre alimentation est le résultat de la pollinisation par les insectes. Sans eux, notre alimentation sera moins variée.
On connaît moins leur action dans le recyclage des déchets, des cadavres et des déjections d’animaux. Ainsi en Australie, après une introduction de bovins pour l’élevage, on s’est aperçu que les bouses restaient sur place car les insectes locaux ne mangeaient pas ce type de déjections. On a donc dû importer des scarabées bousiers pour qu’ils fassent le travail.
On peut aussi imaginer que des plantes qui sont mangées par les insectes pourraient ne plus être limitées dans leur croissance et devenir envahissantes.
On n’est pas à l’abri que tout s’effondre.
Mathieu de Flores, entomologiste à l’OPIE
Doit-on craindre un monde sans insecte ?
Je ne crois pas à une extinction totale des insectes car ils ont une grande capacité d’adaptation. En revanche, il est probable qu’il ne restera que quelques espèces du type moustiques ou blattes qui, elles, pulluleront car l’absence de diversité empêchera la régulation naturelle.
Mais surtout on n’est pas à l’abri que tout s’effondre. Si 99% des insectes disparaissent, tout peut s’effondrer. Les conséquences sur la chaîne alimentaire peuvent être dévastatrices. De quoi vont se nourrir les bestioles qui mangent les insectes, et celles plus grosses qui mangent les premières ?
On parle sérieusement de fin du monde. On n’a jamais connu une crise comme celle-ci, la dernière a eu lieu il y a 65 millions d’années et a provoqué l’extinction des dinosaures. La nature est faite d’équilibres, que se passera-t-il si on les rompt ? On ne sait pas, on n’a aucune idée des conséquences réelles.
Que peut-on faire pour endiguer le phénomène ?
Chacun peut agir à son échelle, ne serait-ce qu’en repensant sa façon de jardiner, en essayant de laisser des espaces sauvages avec un tas de bois, une zone qu’on ne tond pas, etc. Il s’agit de recréer des équilibres dans les jardins.
En France, les produits phytosanitaires sont désormais interdits à l’usage pour les particuliers depuis le 1er janvier 2019, et c’est une bonne chose. Mais parfois les jardiniers sont désemparés. Comment alors se débarrasser des pucerons de son rosier? En les tolérant ! Car si on les laisse vivre dans un écosystème raisonné, sans pesticides, leurs prédateurs naturels comme les coccinelles viendront les manger.
Qu’est-ce que la croissance sinon un indicateur de destruction de notre planète ?Mathieu de Flores, entomologiste à l’OPIE
Il faut également accepter l’idée que certaines espèces ne peuvent être cultivées partout. Utiliser des produits pour faire pousser des tomates à tout prix, au risque de polluer son écosystème et d’empoisonner ses enfants n’a pas de sens.
Quand on n’a pas de jardin, il faut opter pour une alimentation locale et biologique, si les moyens financiers le permettent et, quoi qu’il arrive, consommer moins de viande pour ne pas favoriser l’agriculture intensive nécessaire aux grands élevages.
Mais il faut souligner que les individus ne peuvent pas tout, une grande part du problème ne pourra être réglée qu’avec des choix politiques drastiques. Cela fait des années que nous alertons sur ces questions, le modèle agricole productiviste est remis en question, mais rien ne se passe concrètement. Le grand public commence seulement à en prendre conscience. J’entends parler sans cesse à la télévision de croissance, mais qu’est-ce que la croissance sinon un indicateur de destruction de notre planète ?
UNE INVITATION À VISITER NOS BOUTIQUES EN LIGNE
Sur ces liens: Vintage par Michel sur Etsy.com
« Premières causes de cette extinction de masse : l’urbanisation, l’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides »…..Dit l’article
Mais aucune allusion, et surtout critique n’est faite en ce qui concerne la DEMOGRAPHIE qui ne cesse de croitre !!!
C’est la multiplication débridée des êtres humains qui permet de plus en plus à leur héritage génétique de produire ses effets pervers. L’inexorable allure exponentielle de l’expansion démographique, liée au pouvoir extraordinaire que possède l’espèce humaine de survivre dans des conditions adverses grâce à ses (relatives !) facultés cognitives, devrait nécessairement mener un jour à une crise mondiale. Malthus l’avait prévu il y a deux siècles. C’est arrivé aujourd’hui.
N.B. : -Aujourd’hui vivent dans le monde plus de 7,8 milliards d’humains ; sur ce 7,8 milliards, plus d’un milliard occupent des bidonvilles. La population mondiale atteindra, en 2050 si rien ne change, environ 10 milliards ! Pratiquement tous les gens qui s’ajouteront aux 7,5 milliards se retrouveront dans des bidonvilles : c’est-à-dire qu’en 2050, ils ne seront pas 1 mais 3 à 4 milliards, c’est à dire 30 à 40% de l’humanité, vivront sans eau potable, sans égouts, sans fosses septiques, et avec comme bien principal la télévision ! Il ne peut être question de séparer démographie quantitative et approche culturelle. Parmi les éléments culturels, il est impossible d’ignorer l’impacte de la religion catholique, mais pas seulement !… L’Eglise s’y montre clairement réticente, voire opposée à tout ce qui relève du planning familial et du contrôle des naissances. Comment ne pas s’effrayer du taux de natalité de certains pays dit en voie de développement ? Comment, simultanément, ignorer que, dans des contextes de grande pauvreté, les enfants soient considérés comme une source de revenus, voire une assurance pour la vieillesse ? Je ne suis pas persuadé que les discours religieux fassent toujours suffisamment preuve de réalisme. NB A l’occasion de la conférence du Caire des voix catholiques et musulmanes se sont unies pour s’opposer à toute politique de contrôle des naissances !
Dès la première quinzaine du mois d’août 2016, nous avons épuisé toutes les ressources que la planète peut nous fournir en une année. Après quoi nous vivons à crédit, ou sur des réserves. Et cette date fatidique d’inscrit chaque année, sur notre calendrier, de plus en plus tôt. L’année prochaine, elle se situera fin juillet. Ainsi, nous tirons sans arrêt des traites sur l’avenir.
Les partisans d’une démographie forte, dans le passé, s’intéressaient avant tout à une abondance de main-d’œuvre et de chair à canon. Et, de nos jours, bien entendu, ils prouvent, sans la moindre difficulté, qu’un afflux grossissant en ininterrompu de naissances favorise le commerce, car il fait apparaître de nouveaux clients. Et comme le commerce ou, pour mieux dire, les affaires sont le critère indépassable du bien-être commun, tous les autres tracas paraissent s’effacer. Le business est le seul argument des natalistes. Quand un pays se trouve aux prises avec une crise, le seul remède que proposent à la fois les économistes et les politiques –sans oublier le rôle actif ou propagande de certaines religions- s’appelle la CROISSANCE ! C’est le mot magique…..
Partant du principe que nous sommes trop nombreux sur Terre, le mouvement antinataliste reproche à l’humanité d’avoir dégradé la planète et d’être une cause de souffrance. La croissance démographique entraîne un grand nombre de conséquences catastrophiques sur l’environnement et invitent à réduire le taux des naissances. Parmi les chimistes, biologistes, physiciens, astronomes et autres spécialistes du climat, quelques-uns ont rejoint le comité scientifique de l’organisation « Démographie responsable » présidée par Denis Garnier.
Le problème de surpopulation et ses conséquences : réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, approvisionnement en eau douce, déforestation et problèmes d’alimentation. A partir de plusieurs données scientifiques, les calculs de Denis Garnier et son équipe estiment qu’avec notre style de vie actuel, nous ne pourrions pas vivre de façon soutenable au-delà de 3 à 4 milliards d’êtres humains. « Si on suivait les idées de la communauté antinataliste et qu’on arrêtait tous soudainement de faire des enfants il y aurait des trous dans la pyramide des âges et on devrait faire face à des gros problèmes économiques et de renouvellement des générations. Ce serait très mauvais ». Reste que nos fondements économiques doivent être interrogés. « Avec les économies actuelles on a besoin qu’il y ait de plus en plus de consommateurs. Il y a donc un nouveau modèle économique à mettre en place. Ce n’est pas évident, mais c’est ça, ou croître à l’infini… » Et avec des répercussions désastreuses pour la planète amenant certains scientifiques à imagines des scénarios d’effondrement. « Chaque être humain devrait utiliser ses ressources pour aider ceux qui sont déjà sur Terre, plutôt que donner la vie à un nouvel être. Si une personne veut un enfant, l’adoption est la meilleure option.
Question : êtes-vous toujours certain que les « Premières causes de cette extinction de masse : l’urbanisation, l’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides »…… PREMIERES causes, ou EFFETS pervers qui se trouvent, comme expliqué, en amont, à ne pas confondre avec aval ?
Merci pour votre (probable) réponse. AP