La concentration de minuscules déchets plastiques flottant à la surface du Pacifique nord a été multipliée par cent au cours des quarante dernières années, une pollution qui pourrait avoir des conséquences écologiques insoupçonnées, révèle une étude publiée récemment.

Selon des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego, durant la période comprise entre 1972 et 1987, les microparticules de plastique (d’un diamètre inférieur à 5 mm) étaient relativement rares dans le gyre subtropical du Pacifique nord, une zone où les déchets s’amalgament au point de rencontre de courants océaniques.
Selon eux, plus de la moitié des échantillons prélevés à cette époque étaient ainsi totalement exempts de déchets plastiques. Or, d’après les analyses effectuées dans la même zone de 1999 à 2010, la concentration de microplastiques a été multipliée par cent, souligne l’étude publiée par la revue Biology Letters.
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L’Halobates sericeus est en train
de proliférer dans le Pacifique nord |
Or la gigantesque plaque de déchets flottant sur le Pacifique, épaisse par endroits de plusieurs dizaines de mètres, constitue un milieu propice à la reproduction d’une espèce d’araignée d’eau, l’Halobates sericeus. Si cet insecte est capable de vivre dans un milieu marin, il a en effet besoin d’un terrain ferme pour y pondre ses oeufs, et ce continent de plastique lui fournit un incubateur de rêve.
Résultat, alors qu’il était jusqu’alors réduit à pondre sur de rares débris flottants, comme des branches ou des coquilles vides, l’Halobates est en train de proliférer dans le Pacifique nord, avertissent les océanologues. L’Halobates est en effet un prédateur qui affectionne le zooplancton et les oeufs de poisson. « Si la densité de ces microplastiques continue à augmenter, les espèces qui leur sont associées pourraient elles aussi continuer à se multiplier, peut-être au détriment de leurs proies », au risque de déséquilibrer l’ensemble de l’écosystème du Pacifique, mettent en garde les chercheurs.
Le continent de plastique s’étend sur une surface d’environ 3,4 millions km2. Son poids se compterait en dizaines de millions de tonnes.
C’est une surface très imposante et très nuisible sur le court et long terme.
Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article. Effrayant. C’est tout un écosystème qui est en péril.
Non seulement en péril,mais à la longue va menacer d’autres écosystèmes,mon amie.
Oui, et le plastique se retrouve dans nos assiettes, en plus :/