COUILLARD: la peur de l’identité, la honte d’exister, la religion de l’argent.
La mondialisation néo-libérale n’aime pas les frontières: l’argent n’a ni couleur, ni odeur, ni nom, ni patrie, ni religion. Elle cherche à dissoudre toutes les communautés et les identités dans un grand melting pot de consommateurs individuels branchés sur la machine de distribution où le libre-échange fait la loi. Le PIB et le pouvoir d’achat sont la seule mesure du bien commun et du bonheur. Les seuls droits qui existent sont les droits individuels. L’État est un vestige du passé.
Couillard est au service des riches banquiers, actionnaires, médecins, au service du libre-échange: il n’aime pas l’identité, il n’aime pas le Québec, il n’aime pas l’indépendance, il n’aime pas la souveraineté, il n’aime pas l’État, il n’aime pas Lisée. Il est atteint de Québécophobie et de ploutophilie. Vouloir être ce que nous sommes et se soucier de prendre notre place dans le monde comme peuple distinct, c’est une honte, c’est de l’obscurantisme.
Allez dire ça aux Américains, aux Français, aux Anglais, aux Chinois, et même aux Canadiens, voir ce qu’ils vont vous répondre.!..
La prochaine élection ne se fera pas sur la peur du référendum mais sur la peur de l’identité. L’extrême droite, ce n’est plus le capitalisme et l’austérité sauvages, c’est l’identité, le nationalisme, l’indépendance.
Comme on dit, les conseillers de Couillard n’ont pas tardé à définir leur adversaire. Et c’est habile: on aurait tort de sous-estimer la manoeuvre, d’autant plus que Lisée s’est exposé à cette attaque bien que ses propos sur la laïcité et l’immigration bien compris soient tout à fait légitimes. Couillard a mis le doigt sur le point sensible, ou plutôt, il enferme son adversaire au départ dans un filet empoisonné dont il ne lui sera pas facile de se déprendre. Et Trudeau ne tardera bien sûr pas à venir en renfort. Car il y a bien sûr des fanatiques de l’identité qui n’hésitent pas à tomber dans le racisme et la xénophobie. Tout comme il y a des fanatiques de l’inclusion, qui n’hésitent pas à nier le droit à une identité commune, à une langue commune, à la neutralité religieuse de l’État et à la légitimité de l’État lui-même. L’étiquette de populisme est elle aussi vicieuse: il n’y a rien de mal à défendre le peuple et à parler pour se faire comprendre de tous, pourvu qu’on le fasse en se servant de la raison et non en attisant des sentiments primaires de vengeance. La ligne est mince à gauche comme à droite en ce moment. Surveillez les premières salves de Lisée sur ces propos.
Mais c’est un débat qui touche le coeur du système qui est en train de nous entraîner en enfer. À nous d’en profiter pour lui opposer un autre monde possible, basé sur la souveraineté du peuple et non des riches.

Article écrit par Roméo Bouchard,le 11 octobre 2016