Le Léviathan, de Thomas Hobbes, est un grand livre de philosophie politique, pour une simple raison : c’est sans doute ses préceptes qui ont le plus fondé nos régimes politiques modernes.
L’apport du Léviathan sur la conception de l’homme
Le Léviathan repose sur l’idée que les hommes ne peuvent pas s’entendre car trop méfiants et dominateurs pour cela. Il faut donc un tiers pour les faire se respecter l’un l’autre. Le Léviathan est ce tiers, cette force tutélaire qui s’impose aux contractants. L’anthropologie de Hobbes est pessimiste.
Pour instituer cette force politique transcendante, les hommes doivent renoncer à leur liberté naturelle et ainsi transférer au Léviathan le pouvoir de contrainte et la force. Pour quel bénéfice ? En échange de leur liberté naturelle, le Léviathan assure la protection de ses sujets et de leurs biens.
Pour sortir de l’état de nature, il faut quelque chose qui empêche les hommes d’agir comme des loups. Pour cela, les individus choisissent de passer un contrat social, où ils se dessaisissent de leur liberté naturelle et de leur autonomie pour la transférer au souverain.
En toile de fond, il est intéressant de noter le profond pessimisme de Hobbes sur la nature humaine, laquelle doit est telle qu’elle doive être contrecarrée par une force politique transcendante. Le Léviathan est la réponse pacificatrice aux instincts de destruction humains. La politique a pour but de civiliser l’homme. On est loin, ici, de l’absolutisme auquel on a souvent réduit la philosophie de Hobbes. Car si Hobbes n’est certes pas un démocrate, il reste que ce contractualiste pose l’Etat de droit comme un fondement de la politique moderne, afin que l’homme ne soit plus un loup pour l’homme.
Source: https://la-philosophie.com/homme-loup-pour-homme-hobbes
Pessimiste ? Non, réaliste !!!
échanger sa liberté contre sa sécurité, tu perds les deux