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Survivrons-nous…comme peuple et comme espèce…?,par Roméo Bouchard
Survivrons-nous…comme peuple et comme espèce…?

Un ami m’écrit: pourquoi continues-tu à intervenir sur facebook si tu crois que nous ne survivrons pas?
Voici ma réponse:
Survivrons-nous comme PEUPLE? C’est de plus en plus problématique. Les Acadiens, les Louisianais, les franco-manitobains ou ontariens en sont la meilleure illustration. L’intégration du Québec comme ethnie et comme province parmi les autres a considérablement progressé depuis les années 60, sans parler de la bilinguisation, du déclin du projet indépendantiste, de l’orientation des jeunes et de nos écoles, de l’évolution de notre immigration. Alexis de Tocqueville (1840) avait d’ailleurs clairement prédit que les Canadiens-français risquaient fort de finir comme les Louisianais: la louisianisation.
Survivrons-nous comme ESPÈCE? Hubert Reeves estime que non: que nous disparaîtrons comme espèce d’ici la fin du siècle possiblement; la vie, elle, survivra sans doute. La plupart des scientifiques, dans la logique des rapports Meadows, estiment que si des virages majeurs pour inverser notre empreinte écologique sur la planète ne sont pas pris d’ici 2050 au plus tard (et dans le contexte politique actuel, dominé par les banquiers et les multinationales, ils ne le seront pas), on peut difficilement concevoir ce qui va arrivera à notre espèce tant les bouleversements sociaux, économiques et écologiques seront drastiques.
Pourquoi continuer à se battre dans ce cas, pour le Québec, pour l’humanité et pour la planète? Parce qu’on n’a pas le choix, parce qu’il faut tenter de minimiser les dégâts, parce qu’il faut nous préparer à faire face au pire, imaginer dès maintenant un autre monde, parce qu’il faut agir au coeur du mécanisme destructeur, la prise de décision, la démocratie: le seul espoir réside dans la reconquête progressive de notre souveraineté, de notre démocratie, dans le contrôle des décisions collectives, la responsabilité collective. Nous ne survivrons pas au libre-échange imposé par et pour les riches. La tâche est énorme car notre civilisation capitaliste nous a réduit au statut de consommateur individualiste.
Mais l’instinct de survie est le plus fort de tous: ce n’est pas rationnel: c’est instinctif. Ne pas chercher à survivre contre tout espoir, c’est être déjà mort. C’est pourquoi, comme le petit colibri qui apportait patiemment ses gouttes d’eau sur le feu de forêt, je fais ce que je peux.
Par Roméo Bouchard
L’impossible révolution
L’IMPOSSIBLE RÉVOLUTION
“L’homme unidimensionnel” et “La fin de l’utopie” (1968), du philosophe germano-américain Herbert Marcuse, furent une inspiration majeure des grands mouvements de contestation étudiante et de contre-culture de la fin des années 60.
En les relisant 50 ans plus tard, je ne peux que constater l’ampleur qu’a pris le contrôle absolu des maîtres de la société de consommation sur nous tous, réduits au ròle de consommateurs:
-augmentation constante du niveau de vie (american way of life, croissance continue),
-contrôle du pouvoir d’achat et de la richesse (salaires et crédit, publicité, monnaie, paradis fiscaux)),
-contrôle des ressources (multinationales et libre-échange),
-contrôle des États et des élus (dette, financement, agences de notation, collusion, portes tournantes),
-contrôle de l’information (médias, renseignement),
-contrôle des armes et des forces répressives,
La société est désormais cadenassée: la démocratie, la révolution, et même la révolte, sont devenues pratiquement impossibles. Reste l’effondrement, de plus en plus probable…ou le réveil improbable de ceux qui se souviennent du temps où nous étions libres parce que pauvres et autonomes…
CITATIONS
:
La société industrielle avancée (dans laquelle la production est détachée des besoins du consommateur et devient un but en soi) parvient à endiguer les forces révolutionnaires par la promesse d’un plus haut niveau de vie.
Les ouvriers n’incarnent plus la conscience malheureuse et révolutionnaire de l’histoire : ils deviennent indirectement complices de la bourgeoisie et participent eux-mêmes aux formes d’exploitation capitalistes qu’il ne remettent aucunement en question. Parvenue à ce terme, la société devient une société close, une société sans opposition.
L’originalité de notre société réside dans l’utilisation de la technologie plutôt que de la terreur pour obtenir la cohésion des forces sociales dans un mouvement double : un fonctionnalisme écrasant et une amélioration croissante du standard de vie.

Il nous faut plutôt marcher sur l’Assemblée National pour reprendre le pouvoir politique.
La société contemporaine semble capable d’empêcher tout changement social qui tendrait à modifier l’orientation de son processus productif en rendant possible de nouveaux modes de vie. Le progrès technique renforce tout système de domination et le style de vie ainsi créé…Le standard de vie finissant par s’accroître, rien n’exige sa remise en question. En masquant la division des classes par une élévation du niveau de vie, la société industrielle avancée parvient à se prémunir contre toute contestation révolutionnaire.
Les esclaves de la civilisation industrielle sont des esclaves sublimés mais cependant ils sont esclaves. Les gens se reconnaissent dans leurs marchandises, ils trouvent leur âme dans leur automobile, leur maison à deux niveaux, leur équipement de cuisine; le mécanisme même qui relie l’homme à la société a changé et le contrôle social est au cœur des besoins qu’il a fait naître.
Toutes les tentatives de contestation à l’intérieur de la société industrielle avancée et surrépressives semblent vouées à l’échec.

Article de Roméo Bouchard
Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel, Éditions de Minuit, Paris, 1968
Herbert Marcuse, La fin de l’utopie, Seuil, 1968
J.M. Palmier, Présentation d’Herbert Marcuse, 10/18, Paris, 1968
Le Québec sous la gérance du crime organisé:le recul de la démocratie municipale
Le projet de loi sur le statut politique de la Capitale nationale fait partie d’un plan de réforme des gouvernements municipaux assez pourri merci! Ce n’est pas pour rien que nos petits Napoléons nationaux, Labeaume et Coderre, triomphent.
Il est tout à fait heureux qu’on attribue à Montréal et Québec un statut ou du moins une mission particulière en tant que métropole et capitale nationales, encore que si on voulait vraiment faire les choses dans l’esprit d’une vraie démocratie territoriale, on viserait plutôt à faire du territoire des communautés métropolitaines de Montréal et Québec des “régions” métropolitaines distinctes des autres régions administratives, de façon à corriger l’imbroglio des structures municipales qui s’y superposent en ce moment: arrondissements, villes, régions, MRC, municipalités.
Mais la démarche du gouvernement va plus loin. Ce plan comporte trois volets, soit une réforme du statut de Québec comme Capitale nationale, de Montréal comme métropole du Québec et des “gouvernements de proximité”, c’est-à-dire l’ensemble des autres municipalités et villes. Selon la rhétorique trompeuse habituelle des Libéraux, cette réforme vise à faire des municipalités des gouvernements autonomes de proximité, non plus simples créatures mais partenaires de l’État.
C’est faux. Comme le dit le chroniqueur François Bourque du Soleil, les municipalités restent des créatures de l’État: “ce qui change, c’est que la créature aura plus long de corde, pourra rentrer plus tard le soir sans demander de permission et touchera un peu plus d’argent de poche: beaucoup d’ados n’en demandent pas plus!”. Si on se fie à ce que contient le premier volet de cette réforme, le projet de loi sur le statut de Québec comme Capitale nationale, les nouveaux pouvoirs sont dérisoires (plus de pouvoirs pour la signalisation routière, la réglementation d’urbanisme, le patrimoine), et les nouvelles ressources financières illusoires (plus de pouvoir de taxation).
Mais là où le bât blesse encore plus, c’est le recul de la démocratie municipale sur deux plans. D’abord, en donnant plus de pouvoir à la ville centrale au dépens des arrondissements, mais surtout en supprimant le droit des citoyens au référendum dans les cas de réglementation du zonage urbain. Les maires semblent ignorer qu’ils tiennent leur pouvoir des citoyens et n’aiment pas que les citoyens leur mettent des bâtons dans les roues. Depuis des années, ils réclament l’abolition des référendums sur le zonage urbain en prétendant que ceux-ci permettent à un petit nombre de citoyens de bloquer des projets intéressants pour la collectivité (par exemple pour densifier les villes), et qu’une bonne consultation des citoyens en amont des projets serait plus démocratique et plus constructive. L’analyse des faits ne semble pas justifier l’élimination d’un des très rares mécanismes d’intervention contraignante des citoyens. Une consultation n’est pas un mécanisme de décision.
On peut prévoir que le volet Montréal et le volet Gouvernements de proximité iront dans le même sens.
Une autre fausse réforme qui ne résout pas grand’chose dans la réalité, mais cache, sous une rhétorique pompeuse, une centralisation rampante et un recul de la démocratie. Le syndrome Barrette.
Article de Roméo Bouchard
Ras le bol des émissions de vedettes ,par Roméo Bouchard
Ras le bol des émissions de vedettes!

J’accuse les médias de sombrer dans le divertissement futile et le vedettariat. Ce n’est plus seulement une tendance, c’est devenu une calamité, une politique délibérée de désinformation, un détournement de démocratie, une autre stratégie de l’offensive des riches pour s’enrichir sans avoir les citoyens dans les jambes. La formule est vieille comme le monde : régner tranquillement, en offrant du pain et des jeux au petit peuple.
La plupart des émissions de télévision et même de radio, à part peut-être les bulletins d’information bien-pensants qu’on nous repasse en boucle du matin au soir, sont conçues désormais non plus en fonction de leur utilité ou de leur intérêt public, mais en fonction de leur coût et de leur rentabilité en cotes d’écoute, et donc, en publicité. Pour ce faire, on a recours aux artistes, humoristes et cuisiniers les plus populaires, et donc les plus « payants », on potine sur leur vie et leur travail, on les fait participer à des séances de jeux et de farces de plus en plus grossières et insignifiantes. Ça donne des émissions banales, animées par des vedettes, qui invitent d’autres artistes et humoristes et se parlent entre eux, et souvent tous ensemble, de tout et de rien.
Même des émissions qui avaient à l’origine un contenu ouvert, comme Tout le monde en parle, Pénélope, Les enfants de la télé, etc., sont atteintes de ce virus du divertissement à tout prix. Au retour de Pénélope, qui était à l’origine une émission de divertissement léger d’été, nous avons eu droit ces jours-ci à la couleur du rouge à lèvres de Véro, aux secrets du gazon de Charles Lafortune, aux choix de chemise d’Alex Perron, aux « bitchages » de Jean-Sébastien Girard et de Jean-René Dufort, et rien d’autre.
Le Québec, c’est plus que ce circuit fermé des artistes, des humoristes et des cuisiniers connus. Si brillants soient-ils, ils sont surexposés et finissent par n’avoir plus grand-chose à dire, si ce n’est figurer pour les cachets. Les pièces de théâtre, les spectacles, les entrevues d’auteurs ou de penseurs, le monde ordinaire, tout est disparu des écrans. Il n’y a plus que des vedettes.
Offre différente
Il y a pourtant des gens partout au Québec, même hors de Montréal, qui publient des livres remarquables, pas juste aux éditions de La Presse ou de Québecor, mais à Écosociété, à Lux, à Septentrion, à Atelier 10, aux Trois-Pistoles ; il y a des gens qui font, qui inventent des choses étonnantes et créent des projets magnifiques ; il y a des gens qui luttent pour sauver leur travail, leur village, leur vie, leur environnement ; il y a des gens qui ont des choses à dire et qui n’ont jamais accès aux médias nationaux ; il y a des drames humains et sociaux dont on ne parle jamais. La vision du Québec et du monde que projettent ces médias est de plus en plus hors de la réalité. C’est un détournement de conscience, de fonds et de moyens lourds de conséquences. On est loin des leçons de politique de René Lévesque à Point de mire, des grandes entrevues de Fernand Séguin au Sel de la semaine, des grands questionnaires de Raymond Charette à Tous pour un, des télé-théâtres de Marcel Dubé aux Beaux dimanches, des émissions dont on se souvient encore cinquante ans plus tard.
Pour les gens de Montréal, pour la jeune génération surtout, c’est peut-être un moindre mal, car la télévision généraliste et la télévision en général sont de plus en plus remplacées par diverses plateformes numériques et par le foisonnement culturel et politique de la grande ville. Mais pour les plus âgés et pour les gens des régions éloignées, ces options ne sont guère accessibles, et les gens y sont captifs de ce lavage de cerveau abrutissant et aliénant.
Les médias d’information ont une grande responsabilité : ils sont un outil essentiel pour une vie démocratique en santé. Présentement, ils sont devenus une drogue empoisonnée qui nous détourne de notre réalité et nous enferme dans l’insignifiance et l’inaction. Quelqu’un pourrait-il dire aux responsables que nous en avons ras le bol de ces émissions de vedettes médiocres et mercantiles ?
Auteur:Roméo Bouchard
Requiem pour le FRANÇAIS, réquiem pour le Québec ,par Roméo Bouchard
Requiem pour le FRANÇAIS, réquiem pour le Québec.
Je ne sais pas, vous, mais moi j’ai l’impression que l’anglais s’insinue partout présentement à vive allure: la langue, la culture, les médias, la musique, les références, l’école, l’université.. En fin de semaine, je constatais que dans l’AGENDA du Devoir (guide des écrans), 80% des émissions de qualité suggérées étaient à des postes anglais. Les invités, dans les émissions, nous inondent de références anglophones tant dans l…e langage que le contenu. Ça devient tout à fait naturel.
Je crois déceler quelque chose de plus: la volonté d’exister comme seul peuple de langue et de culture française en Amérique est en train de lâcher, À quoi bon vouloir être différent et marginal? C’est naturel d’être partie prenante de cette musique, de cette langue, de cette culture, de cette société anglo-américaine dans laquelle nous baignons.
Une sorte de nouvelle anglomanie. Pas l’anglomanie du passé, celle d’Elvis Gratton, où on voulait s’identifier au conquérant, au colonisateur, aux Amaricains “qui l’ont l’affaire”. Non, l’anglonaturalisation, l’acadianisation, la louisianisation, l’américanisation, la mondialisation. Fini la fleur de lys et les fleurons de notre économie, comme Rona, Bombardier, le Circque du soleil, Vachon, etc.: on fait tomber les murs qui restent encore autour du Québec, et à l’intérieur des esprits nationalistes. On s’intègre.
En même temps, à des émissions comme Virtuose, on voit défiler ces enfants de la loi 101, performants, qui parlent un français frileux mais dont les parents ne parlent pas le français. Est-ce qu’ils vont résister longtemps à cette américanisation.
Comme le disait Biz hier, la Révolution tranquille, sans son aboutissement naturel qu’est l’indépendance, est un échec. Quelle ressource nous reste-t-il?
Auteur:Roméo Bouchard
Aux héros inconnus (texte de Roméo Bouchard)
Aux HÉROS INCONNUS…
Pendant que le Québec tout entier, sans doute par un vieux complexe de colonisé, se confond en hommages pour un des siens, venu d’ailleurs, qui a fait fortune dans le grand monde avec un talent de chez nous,
beaucoup des nôtres tombent au combat dans l’indifférence et l’oubli:

Gladys Chamberland et son conjoint Yves Carrier, 65 ans, de même que leurs enfants Charlelie et Maude, ont été tués lorsque quatre djihadistes ont attaqué le restaurant Splendid ainsi que le café Cappucino de la capitale.
La famille originaire de Lac-Beauport, dans la région de Québec, était dans ce pays africain depuis près d’un mois pour participer à la construction d’une école.
Ils étaient accompagnés de deux autres bénévoles, qui seraient aussi originaires de Québec, complétant leur groupe de travailleurs humanitaires.
La famille avait quitté le Québec à la fin décembre afin de se rendre en Afrique pour le compte de la Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours. Il s’agissait du deuxième voyage sur le continent pour Gladys Chamberland, après un court séjour en 2013.
Sur Facebook, elle avait d’ailleurs tenté de rassurer ses proches, en relayant un article selon lequel les chances de mourir du terrorisme étaient de 1 sur 116 millions. « Dix fois plus de chances de gagner le gros lot du 6/49 », peut-on y lire ensuite.
…
ce couple assassiné qui avait construit une école au Burkina Faso,
ces toxicomanes évincés du refuge qui était leur seul espoir,
ces assistés sociaux traités comme des voleurs alors que les banquiers et une caste de médecins cachent leur fortune dans les îles du Sud,
ces éducateurs épuisés qui tiennent le coup ou lancent la serviette,
ces jeunes qui ne trouvent pas d’emploi à leur mesure,
ces travailleurs en région qui perdent leur emploi,
ces vieux qui étirent leur vie dans la pauvreté et la grisaille des résidences après s’être usés toute leur vie pour leur patron et leur famille,
ces malades apeurés qui attendent d’être appelés,
ces travailleurs communautaires qui se voient amputés de leur soutien pendant que Bombardier et les médecins empochent,
ces citoyens auxquels ont refuse le droit de décider,
et par dessus tout, ce peuple québécois qui, si adulé soit-il à Las Vegas, n’en demeure pas moins toujours aussi ignoré et méprisé à Ottawa, dans ce qu’il a vécu et dans ce qu’il est, tant qu’on lui refusera une place digne de lui dans ce pays qu’il a fondé.
Roméo Bouchard
Roméo Bouchard avait bien raison d’écrire:Élections fédérale de 2015:Vote stratégique?
https://michelduchaine.com/wp-content/uploads/2015/12/drapeau-des-patriotes_nouslepeuple.jpg?w=1462Quand on regarde les résultats du gouvernement fédéral actuel,on se doit de se rendre à l’évidence:juste avant l’élection Roméo Bouchard avait écrit un texte empreint de vérité.
Ce texte que je reprouit ici:
https://michelduchaine.com/wp-content/uploads/2015/12/drapeau-des-patriotes_nouslepeuple.jpg?w=1462
VOTE STRATÉGIQUE
Je persiste à penser -ce qui ne m’empêche pas d’être profondément indépendantiste et démocrate- qu’un vote pour le BLOC ne permet pas de déterminer qui exercera le pouvoir à Ottawa; que la balance du pouvoir sera détenue par le NPD ou les Libéraux; que la défense des intérêts du Québec et de son indépendance doit se faire au Québec par des partis québécois. Un parti indépendantiste n’a rien à faire ni à attendre à Ottawa, dans la forteresse de l’ennemi: il ne… peut que se faire neutraliser et utiliser.
Je persiste à penser que, même si les trois grands partis fédéraux en liste sont tous les trois très suspects et même dangereux en ce qui concerne les intérêts du Québec, les CONSERVATEURS sont ceux qui sont succeptibles de faire le plus de dommages et doivent être écartés en priorité: militaristes, intégristes, antidémocrates, impérialistes, royalistes, pétroliques, climatosceptiques, opportunistes, machiavéliques, capitalistes, etc.
Je persiste à penser, que le NPD, malgré une campagne maladroite, est préférable aux LIBÉRAUX pour remplacer Harper: tous les deux nous font chier sur la question des oléoducs et du nikab, mais le NPD (du moins son programme) est nettement préférable en ce qui concerne le statut du Québec, l’environnement, le climat, la pauvreté, la fiscalité, la social-démocratie en général. Les Libéraux demeurent structurellement liés au multiculturalisme absolu, au fédéralisme absolu, à la collusion avec les grandes entreprises, aux riches. Si l’image de MULCAIR s’est avérée peu sympathique et même répulsive à certains moments, celle de TRUDEAU est un leurre qui cache mal ce et ceux qu’il y a derrière.
Bien sûr, il faut évaluer la situation dans nos comtés respectifs: chez moi, Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, le conservateur a une bonne avance et c’est le candidat NPD, François Lapointe, qui est donc, selon moi, le choix stratégique.
Sinon, si on tient à voter absolument “par conviction”, pour ne pas regretter pendant 4 ans d’avoir voté pour des écoeurants (comme expliquait Alex Castonguay hier à Deux hommes en or), on peut voter Vert (Élizabeth est tout à fait correcte et efficace je pense), ou annuler son vote, ou voter Bloc (ce qui revient un peu au même quant à moi).
Je le répète: ne m’accusez pas d’être un sale collabo fédéraliste: je suis et demeure un indécrottable indépendantiste, mais avant tout, un décrocheur de notre système soi-disant démocratique et un partisan de la souveraineté du peuple et d’une refondation de notre pays et de notre démocratie par l’écriture d’une constitution qui nous ressemble, dans une assemblée constituante citoyenne tirée au sort.
Sans rancune. C’est de toutes façons un cirque. qu’il ne faut pas prendre trop au sérieux. Et amusez-vous bien sous le chapiteau lundi soir. Quoiqu’il arrive, on va se faire fourrer “royalement”!!!
par Roméo Bouchard
Guide de FABRICATION DU CONSENTEMENT par les LES MAÎTRES DE L’AUSTÉRITÉ
Guide de FABRICATION DU CONSENTEMENT
par les LES MAÎTRES DE L’AUSTÉRITÉ

1.Répéter que nous sommes endettés et vivons au-dessus de nos moyens.
…
2.Créer des commissions sur mesure pour recommander des mesures d’austérité, des coupures, des privatisations, etc.
3. Lors du rapport des dites commissions, insister sur le fait que le gouvernement va étudier attentivement ces recommandations mais que rien n’est décidé.
4. Laisser le temps aux citoyens et aux médias d’en discuter et de s’habituer à l’idée, afin de noyer le poisson.
5. Réaffirmer que toutes les solutions sont sur la table.
6. Asséner le coup en proposant un loi-matraque.
7, Les gens encaissent le coup en disant: on l’avait vu venir, on le savait qu’ils allaient le faire, c’était prévisible.
8. Les plus militants et les plus touchés protestent et manifestent pour le principe, mais le gouvernement répond qu’il ne reculera pas pour le bien de nos enfants.
9. Les commentateurs et experts rappellent que l’économie, la croissance et la création de la richesse demeurent la priorité et la base.
10. L’économie a le dernier mot. Autrefois, Hitler et les chefs politiques motivaient leurs citoyens à faire des efforts au nom de la nation, de la patrie; aujourd’hui, on les convainc de se soumettre au nom de l’économie et de la croissance, seules garantes de l’argent qu’on a dans nos poches pour vivre, préserver notre confort et payer nos dettes, nos hypothèques, nos cartes de crédit.
MISSION ACCOMPLIE!

Source :création de Roméo Bouchard
2014:L’ultime offensive des néolibéraux contre le peuple québécois

L’événement de l’année n’est pas le double attentat terroriste de Richelieu et d’Ottawa, ni l’affaire Ghomeshi, c’est la prise du pouvoir au Québec par les Libéraux de Philippe Couillard. On ne l’avait pas vu venir, mais il s’agit de bien plus qu’une simple alternance des partis traditionnels au pouvoir et qu’un désaveu du Parti québécois et de la souveraineté.
L’offensive des NéoLibéraux
Tout se passe en fait tel que prévu. L’objectif des NéoLibéraux, ici comme ailleurs, est clair : c’est la mainmise de grandes entreprises intégrées sur l’ensemble des ressources et la concentration de la richesse entre les mains d’un groupe de plus en plus restreint de joueurs.
Pendant des années, les NéoLibéraux ont mis en place tous les outils pour y parvenir : le contrôle de la monnaie par les banques privées, l’endettement des États et des particuliers, les agences de notation, la spéculation boursière, les outils de contrôle économique internationaux (OMC, BM, FMI, G8 et G20, ententes de libre-échange), la légalisation de l’évasion fiscale, les baisses d’impôt pour les entreprises, la rémunération des dirigeants exempte d’impôt, le contrôle des richesses naturelles, l’or noir et les pétrodollars, le blocage des protocoles de réduction des gaz à effet de serre, l’encerclement de la Russie par l’OTAN, la guerre contre le terrorisme, le contrôle des médias de communication et des partis politiques dans le but de contrôler les élections et les gouvernements, etc.
Les NéoLibéraux sont maintenant parvenus à la «solution finale»: le démantèlement de l’État providence ou redistributeur de la richesse, de l’État social, au profit d’un État purement contrôleur au service des intérêts économiques. On s’attaque donc aux dépenses de l’État, et par le fait même, aux services qu’il dispense, de façon à ramener ces services le plus possible dans la sphère marchande de l’entreprise privée.
Le mantra est simple : nous n’avons plus les moyens de nous payer collectivement tous ces services. Nous n’avons pas le choix de réduire les dépenses et la taille de l’État, de couper dans les emplois, les salaires et les services, d’exiger des utilisateurs une plus grande contribution, de préserver l’économie avant l’environnement. C’est la loi de la juste part, le principe de l’utilisateur-payeur, l’arme de la tarification, l’éloge de la privatisation, le dogme de la primauté absolue des intérêts économiques. La plupart des économistes et analystes se font les prédicateurs de cette nouvelle religion des chiffres désormais bien implantée dans les médias et les écoles supérieures. Ils appellent ça l’austérité ou la rigueur budgétaire. En fait, à travers l’État, c’est le peuple qui est visé, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de pouvoir si ce n’est celui de travailler pour ces grands patrons et de consommer leur camelote. La vérité, c’est que la richesse produite se concentre de plus en plus entre les mains de quelques uns et que ce sont précisément ces riches qui ont appauvri l’État et qui veulent maintenant appauvrir et endetter encore davantage les citoyens de tous niveaux. Et nous livrer tous sans défense aux conséquences inestimables du réchauffement de la planète et de la destruction des ressources indispensables à la survie de notre espèce.
Cette «solution finale» est à l’oeuvre déjà depuis quelques années en Europe, où des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et même la France sont soumis aux politiques dévastatrices de l’austérité. Au Québec, les Libéraux ont toujours été les porteurs du projet néolibéral, mais le gouvernement Couillard, qui a pris le pouvoir en 2014, marque un tournant décisif. Avec Couillard, Coiteux, Leitao, Daoust, Barrette, Bolduc, nous avons affaire au jeu de puissance: on est loin de nos petits libéraux maison, indigènes et magouilleurs, les Normandeau, Beauchamp, Fournier, Moreau et même Charest, qui font figure désormais de valets de service. Les nouveaux maîtres sont riches, indépendants de fortune, banquiers, insensibles, ambitieux, arrogants, apatrides, ils sont issus des lignes majeures de la finance et ont peu de choses en commun avec le peuple québécois : ils sont en mission commandée, pour les banques, pour les pétrolières, pour les intégrateurs, mondiaux ou fédéraux, pour les lobbies, pour les riches. Ils sont dangereux, psychopathes même. En quelques mois, ils ont fait des dommages considérables à l’État et au peuple québécois, à notre système de santé, d’éducation, de garderies, à notre fonction publique et à nos institutions culturelles, aux familles, aux régions, aux retraités, à notre volonté collective de favoriser une société distincte par sa culture française, sa solidarité sociale et son souci de préserver son territoire, particulièrement son fleuve. Et ce n’est que le début, car s’ils ont un cœur, ils ne l’ont pas à la même place que nous.
La réponse du peuple québécois
Dans un premier temps, il est normal que la majorité des Québécois se soit montrée favorable à des mesures pour éliminer la bureaucratie, le gaspillage, la corruption et le conservatisme qui ne cessent d’alourdir les charges qu’on impose aux contribuables. Tout le monde convient que des mises à jour importantes s’imposent un peu partout mais convient également qu’il faut réformer et non détruire. Des signes évidents sont apparus au cours des derniers mois qui indiquent que la guerre déclarée au peuple par le gouvernement Couillard risque fort de mal tourner. À mesure qu’ils sont atteints dans leur vie concrète, les citoyens, les réseaux, les institutions, les régions se mobilisent, s’insurgent : pompiers, cols bleus, centrales syndicales, médecins, professeurs, fonctionnaires, garderies, municipalités, régions, groupes communautaires et comités de citoyens, conservatoires de musique, revues scientifiques, couples infertiles, etc. À peine 16% des Québécois croient encore que les Libéraux atteindront l’équilibre budgétaire et plus de la moitié ne croient plus à la «nécessité absolue » d’accorder le droit de passage au pétrole des sables bitumineux. Le retournement imprévisible de l’opinion publique qui s’est produit dans le dossier du pétrole, des oléoducs, du port de Cacouna, des gaz de schiste est un signe avant-coureur de la résistance en profondeur d’un peuple issu, on a tendance à l’oublier, de la Révolution tranquille. La réponse des citoyens à la mise de Gabriel en témoigne: c’est un événement marquant de l’année selon moi.
Et tout porte à croire que la colère ne fera qu’augmenter. Les coupures annoncées ne sont pas encore faites et risquent de rapporter beaucoup moins que prévu au gouvernement. Par contre, les pertes d’emplois, les coupures de salaire et de services, les hausses de tarifs, s’ils font l’affaire des patrons dans l’immédiat, vont infailliblement affecter le pouvoir d’achat des consommateurs et donc la croissance économique. L’endettement est à son plafond et, sans argent pour acheter la production, l’économie s’effondre. La crise sociale, économique et finalement politique est inévitable. La résurgence, ici et ailleurs, d’un djihad extrême, est à sa façon une manifestation violente de ce désespoir vis-à-vis cette guerre néolibérale contre le peuple, bien plus qu’une conversion religieuse au Coran. À nous de prendre l’initiative d’une vraie solution, celle de l’espoir et non du désespoir.
Les voies de sortie de crise
Les petits despotes comme ceux qui nous gouvernent en ce moment ne savent pas reculer: ils ont perdu la tête et vont s’entêter dans leurs certitudes: leur chef, Philippe Couillard, ne les contrôle déjà plus. L’affrontement est inévitable. À Ottawa, les conservateurs de Harper, qui sont les néo-libéraux de service, risquent fort d’être réélus, grâce à la division et à la faiblesse de l’opposition. La course au pétrole sale continuera des plus belles, en dépit des surplus de pétrole en ce moment, et nous risquons sort d’en subir les conséquences.
Au Québec, la seule inconnue politique est l’arrivée de Pierre Péladeau à la tête du Parti québécois, avec la souveraineté comme objectif premier. Ce nouveau joueur, dont l’appui populaire, mais aussi le statut, sont sans précédent, peut modifier la trajectoire de tous les acteurs en présence : il représente une possibilité, la dernière sans doute, de débloquer l’impasse du statut politique du Québec, sans toutefois apporter de réponse définitive à l’impasse du néolibéralisme.
Je ne vois pas d’autre voie satisfaisante de sortie de crise qu’ un recours à la souveraineté du peuple, s’exprimant par une assemblée constituante non partisane, pour permettre une réforme en profondeur de nos institutions démocratiques (économiques, sociales et politiques) et une reprise effective du pouvoir par le peuple, et pour inscrire ces nouvelles règles du jeu dans une première véritable constitution démocratique du Québec. Et cela, c’est une Révolution…tranquille espérons-le, mais c’est la seule véritable solution.
Auteur:Roméo Bouchard, citoyen constituant, Saint-Germain-de-Kamouraska. 27 décembre 2014