Le Québec sous la gérance du crime organisé:L’UPAC aurait ignoré des plaintes du ministère des Transports

Robert Poéti et Philippe Couillard...ou l'étrange collaboration entre un policier et un dangereux criminel "légal".
Robert Poéti et Philippe Couillard…ou l’étrange collaboration entre un policier et un dangereux criminel « légal ».

 

Le 27 janvier 2016, Robert Poëti entre dans l’hôtel Classique du boulevard Laurier, à Sainte-Foy, où Philippe Couillard est en train de remanier son cabinet ministériel.

La rumeur d’un remaniement court depuis plusieurs jours, mais s’est confirmée la veille, quand le conseil des ministres a été annulé. Personne, cependant, ne connaît l’importance de l’opération. Le premier ministre va-t-il simplement procéder à une correction en déplaçant les éléments faibles de son cabinet ou, au contraire, profitera-t-il de la mi-mandat pour brasser complètement ses cartes?

En tout cas, dès le matin, Robert Poëti avait compris qu’il était impliqué, puisqu’on lui avait demandé de se tenir prêt pour 21 h. C’est donc avec une certaine appréhension que le ministre des Transports se présente au rendez-vous avec 10 minutes d’avance.

En entrant dans l’immeuble, le ministre est accueilli par un garde du corps qui l’accompagne jusqu’à l’ascenseur. Une fois au sommet, on le fait entrer dans une salle à la décoration bon marché, où l’attendent le premier ministre et son chef de cabinet, Jean-Louis Dufresne. Philippe Couillard s’avance vers lui, l’air préoccupé.

«Écoute Robert, ça va être une mauvaise journée pour toi, lâche-t-il sans ménagement. Sur le plan personnel, je n’ai aucune difficulté avec toi. Sur le plan professionnel non plus, tu es un excellent ministre. Mais il y a un contexte, tu le sais, j’en parle souvent. Je veux plus de jeunes, plus de gens des régions et plus de femmes. Donc, dans ce contexte-là, ça ne fonctionne plus pour toi et tu ne fais plus partie du Conseil des ministres dès maintenant.»

Pour Robert Poëti, la surprise est totale. Il s’attendait certainement à changer de ministère, sinon pourquoi aurait-il été convoqué à cette rencontre. Mais être écarté du Conseil des ministres?

Dans la pièce, personne n’ose parler et le silence devient de plus en plus lourd. Ne sachant trop quoi ajouter, Philippe Couillard tente de ramener le fardeau sur ses propres épaules. «Il faut que tu saches que c’est difficile pour moi de faire ces choses-là, et tu ne sais pas comment je me sens», dit-il avant de se reprendre. «Au fond, ça ne sert à rien que je t’explique comment je me sens», finit-il par concéder.

Robert Poëti nage en plein cauchemar. «Est-ce que vous avez autre chose à me dire?» demande-t-il en espérant trouver une explication à cette blessure.

Non, finit par dire le premier ministre.

Sonné, le ministre déchu lui tend la main et tourne les talons. Il n’aura fallu que trois minutes pour que tout son monde s’écroule. Les explications du premier ministre laissent Poëti perplexe. Il doit y avoir une autre raison.

Poëti, le policier

Robert Poëti est un policier de carrière. Avant d’être élu député libéral de Marguerite-Bourgeoys, en septembre 2012, il avait passé la majeure partie de sa vie professionnelle vêtu d’un uniforme de la Sûreté du Québec. Encore aujourd’hui, presque 12 ans après avoir pris sa retraite de la SQ, il garde toujours fièrement dans son portefeuille l’insigne des officiers retraités. Lorsque Jean Charest l’avait recruté, en août 2012, Poëti n’avait pas caché ses motivations. «Les valeurs d’intégrité, de démocratie et de paix sociale m’animent toujours comme citoyen et c’est la raison principale de mon saut en politique», avait-il dit en conférence de presse.

Élu dans l’opposition, le nouveau député de Marguerite-Bourgeoys avait tout naturellement hérité des dossiers de sécurité publique. Tous s’attendaient à ce que Philippe Couillard le nomme à ce ministère lors de la formation de son conseil des ministres, en avril 2014. Sa surprise fut donc complète quand il se fit offrir le ministère des Transports (MTQ).

Pour le premier ministre, le calcul politique n’était pas innocent. Compte tenu des révélations de la commission Charbonneau et des irrégularités notées dans la gestion des contrats du ministère des Transports, Philippe Couillard voulait un ministre à la réputation immaculée. Le passé de policier de Robert Poëti en faisait le candidat parfait.

Déterminé à jouer pleinement son rôle, le nouveau ministre entre en contact avec Jacques Duchesneau qui, en septembre 2011, avait rédigé un rapport accablant sur les pratiques du MTQ. «Je voulais savoir si ce que M. Duchesneau avait reproché au ministère était encore en place aujourd’hui», raconte Robert Poëti.

Pour le savoir, il lui fallait un œil indépendant à l’intérieur de la machine. Il fait donc embaucher une ancienne agente de renseignements de l’Unité anticollusion du MTQ, qui travaillait alors pour l’Unité permanente anticorruption (UPAC). «Je lui avais dit: “Je veux que tu vérifies l’attribution des contrats, la gestion des enquêtes, des vérifications, de l’éthique et des processus. Je veux que tu ailles mettre ton nez là-dedans et que tu me donnes ton opinion”», explique le ministre.

 

L’un de ses premiers rapports concernait la vérification des contrats accordés par chacune des 13 directions territoriales. À l’origine, la vérification se faisait à partir du bureau central du MTQ, à Montréal. Les vérificateurs, appelés professionnels en conformité de projets (PCP), examinaient la façon dont les contrats avaient été accordés, leur conformité en fonction des règles d’appels d’offres, le respect des coûts, etc.

Mais l’ancien secrétaire général du gouvernement, André Dicaire, qui siège au comité d’audit du ministère des Transports, avait eu l’idée de changer la structure en nommant un PCP par région relevant directement du directeur territorial.

«Donc, l’employé se trouve à évaluer son patron sur les conformités de projets ou de contrats qui ont été donnés. J’y voyais un problème», dit M. Poëti.

Selon nos informations, cette façon de faire aurait entraîné de l’intimidation au sein des directions territoriales. Une source qui souhaite garder l’anonymat par crainte de représailles nous mentionne que les menaces avaient toujours cours jusqu’à tout récemment.

«C’étaient les vérificateurs qui se faisaient intimider parce qu’ils relevaient de la direction territoriale, nous dit un informateur. Donc, les PCP n’osaient pas catégoriser certains dossiers comme non conformes. Il y en a un qui s’est fait dire: “Oublie pas que c’est moi qui approuve tes vacances, alors il y a besoin de ne pas y avoir de non-conformité dans mes projets.” Un autre s’est fait dire: “Si tu veux, je vais te faire une belle lettre de recommandation pour que tu te trouves une job ailleurs.”»

Informé de ces faits, Robert Poëti était intervenu auprès de sa sous-ministre, Dominique Savoie. «J’ai demandé à la sous-ministre qu’ils soient rencontrés par les ressources humaines et les gens des enquêtes, explique-t-il. On m’a dit que ç’a été fait dans les jours qui ont suivi et j’attendais le rapport.»

Mais le ministre ne le recevra jamais. «Ç’a été très long. On me disait: “Oui, c’est en marche, on les a tous faits”, mais je n’ai jamais eu le rapport. Il y a eu le remaniement.»

Pourtant, Robert Poëti est convaincu que ce rapport existe et qu’il aurait démontré l’importance de modifier la structure du ministère. «Moi, j’avais suggéré de ramener ces gens-là sous la direction centrale. J’avais demandé des déplacements dans l’organigramme. Pour moi, c’était important que l’imputabilité de la sous-ministre soit claire.»

Et il n’y avait pas que ça qui inquiétait l’ex-ministre. «Il y avait eu des contrats accordés à d’anciens employés. Souvent plus d’un contrat dans la même année, pour la même personne, mais pas nécessairement à son nom. À un nom d’entreprise, mais avec la même adresse», explique-t-il.

Par exemple, un ex-employé à la retraite et résidant désormais à Saguenay a été réembauché en 2014 pour travailler au projet de réfection de l’échangeur Turcot… à Montréal. Le contrat consistait à offrir des «services de conseiller expert en gestion de projet pour un mode de réalisation non traditionnel».

Mais plutôt que de lui accorder un salaire de 50 000 dollars, le ministère lui a donné deux contrats de gré à gré de 24 500 dollars, tout juste sous le seuil des appels d’offres, au nom de son entreprise.

Des dizaines de ces ententes de gré à gré ont ainsi été conclues par la sous-ministre Dominique Savoie. Dans bien des cas, il s’agissait de «contrats de nature confidentielle et protégée». Il est donc difficile d’en donner les détails. C’est le cas d’un contrat de 85 000 dollars, accordé à un autre ex-employé en 2014, pour des services de conseiller expert pour le projet de l’échangeur Turcot. De 2012 à 2015, il a ainsi touché pour 215 000 dollars en différents contrats.

Bien qu’elle soit légale, Robert Poëti n’appréciait pas cette pratique et en avait fait part à la sous-ministre Savoie. Pour lui, scinder les contrats pour les rendre plus acceptables n’était pas une pratique administrative normale.

L’ex-ministre déplore aussi le fait qu’il n’y ait pas eu de transfert de dossier avec son successeur, Jacques Daoust. Pour s’assurer qu’il soit mis au courant de ce qu’il avait découvert, Robert Poëti lui a remis une lettre dans laquelle il décrivait les inquiétudes qu’il avait à l’égard des pratiques du ministère. «Je me suis assuré de remettre au ministre des informations sur des questionnements, sur des travaux de restructuration que j’avais demandé à la sous-ministre d’amorcer», confie-t-il.

Daoust dit avoir pris bonne note des commentaires de son prédécesseur, mais souhaite faire sa propre analyse. «Je suis très prudent. Quand on fait des commentaires comme ceux-là, on remet en question un processus de gestion, dit-il. Mais je ne pars pas avec l’idée qu’il y avait des mauvaises pratiques d’affaires au départ».

Mais Poëti n’était pas le seul à s’inquiéter de ces manœuvres administratives. Selon nos informations, des employés du ministère des Transports auraient aussi porté plainte auprès de l’Unité permanente anticorruption, sans succès. La haute direction de l’UPAC aurait refusé d’enquêter. La directive viendrait directement du commissaire Robert Lafrenière, pour qui le MTQ «n’est pas une cible, mais un partenaire», indique-t-on. «Si on voulait enquêter, il fallait demander des documents, et ils ne nous les donnaient pas, nous dit notre informateur. La seule façon aurait été que l’escouade Marteau, le bras policier de l’UPAC, aille perquisitionner au ministère. Ça ne s’est jamais fait.»

Robert Lafrenière a refusé notre demande d’entrevue, mais sa porte-parole, Anne-Frédérick Laurence, soutient que l’UPAC ne refuse d’enquêter sur quoi que ce soit. «Chaque dossier est analysé de la même façon, peu importe sa provenance. C’est le commissaire qui décide des suites appropriées», indique-t-elle.

De plus, des irrégularités sur l’attribution de plusieurs contrats importants auraient été relevées par des employés et relayées à l’UPAC sans plus de succès. «Il y a eu 10 plaintes contre le MTQ par des employés, révèle un informateur au MTQ. Ils ont dénoncé, puis ils ont été “stoolés”. Quelques-uns d’entre eux ont pris leur retraite ou ont été tassés.»

D’ex-employés ont aussi déploré l’existence d’un système de comptabilité opaque qui permettrait de camoufler les dépassements de coûts embarrassants dans les grands projets du ministère des Transports. Les informations seraient disséminées dans cinq bases de données différentes qui ne sont pas reliées entre elles. «Dans la base de données A, il y a l’estimation du projet, le bordereau de soumission et les factures des sous-traitants, nous dit une source qui désire garder l’anonymat. Et dans la base de données D, il y a juste les soumissions et le montant réel. Donc, si on veut le big picture, il faut aller dans chacune des bases de données.» Cependant, les estimations ne sont pas les mêmes selon que l’on consulte le fichier A ou le fichier D, qui serait constamment mis à jour pour diminuer l’écart entre l’estimation et le montant réel.

Ces manœuvres administratives seraient connues de la sous-ministre Dominique Savoie, qui jouirait d’un très grand pouvoir au sein du MTQ. Son influence est perceptible jusque dans l’administration de contrats au sein de sociétés extérieures au ministère.

 

En 2015, la Société de transport de l’Outaouais (STO) avait lancé un appel d’offres pour «la fourniture et l’installation d’un système d’aide à l’exploitation et d’information aux voyageurs (SAEIV)». Il s’agissait en fait d’un logiciel permettant aux usagers de la STO de savoir où se trouve leur autobus par l’intermédiaire de leur téléphone cellulaire. Comme l’entreprise ITSmax, de Brossard, avait déjà réalisé un premier contrat en ce sens l’année précédente, elle avait bon espoir de remporter la suite de l’appel d’offres.

Or, la STO a plutôt retenu la soumission d’Ineo Systrans, une entreprise ayant son siège social à Achères, en France, et dont la soumission de 7,8 millions de dollars était de 3 millions supérieure à celle d’ITSmax. Sans compter qu’en choisissant Ineo, la STO devra remplacer la plupart des équipements qu’ITSmax avait installés l’année précédente dans 47 autobus et qui ne sont pas compatibles avec sa technologie. Une perte supplémentaire de près de 3 millions.

Comme le ministère des Transports doit payer 85 % de la facture, on aurait dû s’assurer que le contrat avait été attribué selon les règles, mais la direction du MTQ aurait refusé d’y envoyer des vérificateurs, prétextant que le dossier relevait du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT).

Les propriétaires d’ITSmax se sont donc tournés vers l’UPAC. «Nous avons demandé la fiche d’analyse à la STO, mais on nous a dit de passer par la loi d’accès à l’information, explique Guy Sirois, l’un des actionnaires de l’entreprise. En décembre, on s’est tannés et on a appelé l’UPAC. En janvier, l’UPAC nous a dit qu’ils allaient attendre la fin de l’enquête du MAMOT. On n’est pas plus avancés, peste-t-il. On est trois millions en dessous et on n’est pas choisis. Selon nous, il y a quelque chose qui ne marche pas. On aimerait au moins une réponse.»

L’équipe responsable des dossiers municipaux de l’UPAC a le dossier entre les mains. Mais le député libéral de Jean-Lesage, André Drolet, croit que le ministère des Transports aurait dû s’assurer de la conformité de l’appel d’offres. En plus de l’UPAC, il demande à la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, d’enquêter sur ce contrat. «Si, dans le privé, on agissait de cette façon, il y aurait un gros problème», note-t-il.

«Les députés de l’Assemblée nationale travaillent tous très fort et, souvent, notre réputation est ternie par ce genre de gestion douteuse», déplore André Drolet.

UPAC contre UAC

Les tensions à l’intérieur du ministère des Transports seraient perceptibles même à l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Selon nos sources, des clans se seraient formés opposant les ex-enquêteurs de l’Unité anticollusion (UAC) de Jacques Duchesneau et le personnel de l’UPAC lié à Robert Lafrenière. «Il y a eu des affrontements entre le personnel de l’UPAC et celui de l’UAC, nous dit une source. Ils étaient censés travailler ensemble, mais l’UPAC a avalé l’UAC.»

Devant le refus de l’UPAC d’enquêter sur le ministère des Transports, des membres du personnel auraient monté un dossier qu’ils comptaient remettre au nouveau commissaire. Mais la reconduction de Robert Lafrenière les a découragés et ils auraient décidé d’y renoncer.

L’ex-ministre Poëti croit cependant qu’il faut persister. «S’il y a des inquiétudes sur le volet criminel ou intimidation, malversation ou collusion, on doit en informer l’UPAC, affirme-t-il. Le questionnement est toujours de savoir si c’est de nature criminelle ou administrative.»

L’ex-ministre estime avoir manqué de temps pour amorcer les changements qu’il croit nécessaires. «Ça m’a pris un certain temps pour comprendre l’ensemble des structures, comprendre des choses, les valider, dit-il. Moi, j’étais rendu là et on avait déjà commencé. C’est certain que les deux années qui restaient au mandat m’auraient permis d’y aller.»

L’une de nos sources est plus directe. À son avis, c’est la sous-ministre Dominique Savoie qui a eu raison des réformes que voulait apporter Robert Poëti. «C’est elle qui a eu sa peau, déclare notre informateur. M. Poëti a juste trop brassé au ministère. Elle a décidé que c’était elle ou lui.»

Au bureau du premier ministre, on réfute cette interprétation en ajoutant qu’aucun sous-ministre n’a l’autorité de décider du sort d’un ministre, pas plus Dominique Savoie qu’un autre. Mais au sein du MTQ, on reconnaît son influence.

«Mme Savoie a effectivement le pouvoir, elle connait bien le ministère, admet Robert Poëti. Je l’ai interpellée souvent sur des structures, sur l’imputabilité, sur certaines rumeurs que j’entendais. Je voulais qu’elle y travaille, mais malheureusement, ça c’est terminé pour moi. Il ne faut jamais sous-estimer la force d’un sous-ministre.»

– L’avez-vous sous-estimée?

– Je ne vais pas répondre à ça, dit Robert Poëti en terminant.

 


L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a reçu des informations sur de possibles malversations au ministère des Transports signalées par le député Robert Poëti avant sa rétrogradation du conseil des ministres, a déclaré mercredi le premier ministre Philippe Couillard.

M. Couillard s’est retrouvé sur la défensive après la publication d’un reportage du magazine «L’Actualité» révélant que M. Poëti aurait souhaité demeurer en poste afin d’aller au bout du ménage qu’il voulait entreprendre dans les pratiques de son ministère.

En Chambre, M. Couillard a soutenu que sa décision de retirer M. Poëti de son poste de ministre des Transports n’avait rien à voir avec les constats embarrassants qu’il avait faits dans la gestion administrative de l’entité.

«Je trouve ce genre d’insinuation odieuse, personnellement, et je pense qu’on ne devrait jamais entendre ce genre de choses-là dans une Assemblée nationale», a-t-il dit.

M. Couillard a cependant confirmé que les informations d’une vérificatrice externe, Annie Trudel, embauchée à la demande de M. Poëti, ont incité son successeur, Jacques Daoust, à contacter l’UPAC à ce sujet.

«Je veux informer cette chambre que le chef de cabinet du ministre des Transports a rencontré cette Mme Trudel qui a fait l’enquête dont il est question dans l’article et que toutes les informations documentaires de Mme Trudel ont été transférées déjà à l’UPAC», a-t-il dit.

M. Couillard a affirmé qu’il n’avait jamais entendu d’allégations de malversations évoquées par M. Poëti avant la publication, mardi soir, d’un reportage du magazine «L’Actualité».

«La première fois que j’ai entendu littéralement parler de ça, c’est en prenant mon déjeuner ce matin», a-t-il dit.

Lors d’un point de presse, mercredi, M. Poëti a affirmé qu’il avait choisi une analyste externe afin d’examiner les pratiques du ministère, notamment concernant les spécialistes de la vérification interne dans les directions régionales.

«Quelqu’un de l’externe amène de l’information d’une autre façon et les informations que j’ai eues, c’était que certains professionnels, en conformité des contrats, avaient reçu des menaces et de l’intimidation, et c’est inacceptable», a-t-il dit dans une mêlée de presse.

M. Poëti n’a pas remis en question les raisons qui lui ont été exprimées par M. Couillard au moment où il est redevenu simple député, en début d’année.

«Ça va faire trois mois, j’ai compris, j’ai eu du premier ministre les raisons, les orientations sur les gens de région, et plus de femmes, je l’ai compris, il me l’a dit, a-t-il dit. Je ne doute pas des paroles du premier ministre.»

Plus tôt, les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale ont réclamé des explications à M. Couillard concernant la rétrogradation de M. Poëti.

Le chef caquiste François Legault a fait part de ses inquiétudes concernant les révélations exposées dans l’article.

«Si ce qui est rapporté est vrai, c’est totalement inacceptable et ça vient démontrer que le ménage n’a pas été fait, ni dans les pratiques de vérification ni dans les pratiques comptables», a-t-il dit.

Le chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault a affirmé que le gouvernement doit rendre publics des documents auxquels M. Poëti a fait référence dans l’article de «L’Actualité».

Fin avril, M. Poëti avait écrit à M. Daoust, pour déplorer qu’aucun suivi n’ait été fait auprès de lui malgré les constats inquiétants qu’il faisait concernant l’octroi de contrats de gré à gré, les processus de vérifications internes et l’imputabilité de sa sous-ministre, Dominique Savoie.

M. Poëti se plaignait d’ailleurs de l’absence de réponses offertes par Mme Savoie, qui n’a pas donné suite à ses demandes de renseignement avant qu’il ne perde son poste.

«Je suis obligé d’admettre qu’elle ne m’est jamais revenue avec des réponses et a étiré le temps a outrance, a-t-il dit. Néanmoins, le temps lui a donné raison, elle n’a pas eu à me répondre.»

À la suite de cette lettre, M. Daoust a demandé une rencontre avec Mme Trudel, dont les informations ont été transmises aux forces policières, a indiqué le gouvernement.

En Chambre, M. Couillard a souligné que M. Daoust avait encore confiance en sa sous-ministre, qui doit participer mercredi,18 mai 2016, à une commission parlementaire à l’Assemblée nationale.

«Je vais réitérer mon entière confiance dans le titulaire actuel du ministère des Transports, dont la sous-ministre est sous la responsabilité», a-t-il dit.

 

 

Le Québec sous la gouvernance du crime organisé:un courageux enquêteur de l’UPAC congédié en 2014

 

Entreprendre une enquête criminelle, fiscale ou de toute autre nature dans un dossier chaud comme celui du premier ministre, un ex-premier ministre ou dans celui d’un membre de son entourage immédiat risque de vous coûter votre emploi, quand bien même cette tâche ferait partie du cours normal de vos fonctions et que ladite enquête soit fondée.

Mario Laprise,un directeur de la Sureté du Québec congédié par l'espion canado-saoudien,Philippe Couillard...au pouvoir.
Mario Laprise,un directeur de la Sureté du Québec congédié par l’espion canado-saoudien,Philippe Couillard…au pouvoir.

En août 2014,il n’y a même pas un an ,c’est ce qui serait arrivé au directeur général de la Sûreté du Québec, Mario Laprise,  ainsi qu’à deux enquêteurs de la Commission de la construction en juillet 2012. Que reproche-t-on à Mario Laprise? Une question majeure à laquelle les réponses de la ministre Lise Thériault demeurent évasives. Qui plus est, les circonstances entourant le transfert de monsieur Laprise vers Hydro-Québec demeurent nébuleuses. 

Un journaliste avait toutefois obtenu l’information selon laquelle une perquisition ayant eu lieu au siège social du PLQ, de même que l’envoi de deux agents de la SQ à la résidence de Philippe Couillard, quelques mois plus tard, auraient contribué au départ du directeur général de la Sûreté du Québec. De plus, selon le porte-parole en matière de sécurité publique au parti de l’opposition, Pascal Bérubé, les faits entourant le départ du numéro un de la SQ restent troubles. D’une part, son absence à la conférence de presse annonçant son supposé départ volontaire suscite des questionnements.

D’autre part, ses collaborations avec l’UPAC et la Commission Charbonneau, lesquelles se sont traduites par des arrestations ainsi que les enquêtes sur le Parti libéral, auraient possiblement exercé une influence sur le départ de Mario Laprise.

Les libéraux avaient promis d’assainir la SQ, lors de leur campagne électorale. L’objectif d’alors était de faire preuve de davantage de transparence dans l’organisation et d’en redorer le blason. De plus, le parti libéral a récemment annoncé la création d’un comité de sélection dans le choix du nouveau directeur général de la SQ. On ignore toutefois qui fera partie dudit comité de sélection.

En juillet 2012, un cas semblable était survenu au sein de la Commission de la construction du Québec, alors que deux enquêteurs basés en Estrie et dans la région de Montréal, attitrés à l’analyse du dossier d’un proche de l’ex-premier ministre, Jean Charest, avaient été congédiés en lien avec ce dossier.

Il y a déjà  plus de  2  ans ,lors d’un Congrès du PLQ, un militant libéral avait fait une proposition pour débattre de la nécessité de débattre de l’idée d’une Commission d’enquête sur la Construction. Sur 1.500 militants, députés et ministres inclus, sa proposition n’a pas trouvé d’appuyeur, cela en dit long sur l’intégrité, lorsque l’on ne peut débattre d’un sujet qui couvre les médias depuis des mois.
Le Parti libéral du Québec est un parti  grouillant de mafieux et de profiteurs…à nos dépends.On s’en étonne? C’était écrit dans le ciel qu’avec la réélection du PLQ celui-ci tenterait par tous les moyens de faire taire ceux qui enquêtent sur les agissements du PLQ durant l’ère Charest. Être policier et vouloir réagir contre la loi 3 de Moreau, une loi de paresseux qui met tous les fonds de pension dans le même panier même ceux qui sont sains, en lieu et place de manifestations puériles, je donnerais mon temps gratuitement a l’UPAC pour faire ressortir la vérité que les libéraux tiennent a cacher. D’ailleurs je m’étonne qu’il n’y ait pas eu de coulage d’information. Le déficit potentiel des fonds de pension municipaux est d’environ 4 milliards. Ce fonds de pensions sont gérés par la Caisse de Dépôt, quelqu’un se rappelle-t-il le montant des pertes sous l’ère Charest…40 milliards… une autre opportunité d’enquête si j’étais policier…
Quelqu’un quelque part se souvient-il que la Caisse de Dépot et Placement du Québec s’était fait dépouiller de plus de $40 milliards…et qu’aucune enquête sérieuse n’a suivie, mais on enquête pour un morceau de pain volé par un itinérant,à Montréal…!?
Quelle sorte de société sommes-nous?
Une mauvaise fréquentation...
Une mauvaise fréquentation…Arthur Porter,le meilleur ami de Philippe Couillard ne sortira jamais vivant  de  sa prison à Panama.
Ceci deviendra le nouveau symbole animalier du Québec.
Ceci deviendra le nouveau symbole animalier du Québec…si on ne bouge pas!

Québec 2014 -La gouvernance du crime organisé:Une circonscription fictive aurait amassé plus de 700 000 $

Saisie dossier UPAC

 

 

Le mystérieux «comté 127», une circonscription fictive du PLQ, aurait bénéficié de dons de 700 615 $, révèlent de nouveaux documents judiciaires obtenus par un consortium de médias dont fait partie Le Devoir.

Les policiers ont procédé à l’analyse des données saisies lors des perquisitions au PLQ, en juillet dernier. Un document ayant pour titre«analyse du 127» fait état d’une vingtaine d’activités de financement qui ont permis à la formation d’amasser plus de 700 000 $. Un certain «M.B.» aurait récolté 428 150 $ pour une seule activité. Or, le PLQ n’a jamais déclaré la tenue d’une activité aussi lucrative dans ses rapports du Directeur général des élections du Québec (DGEQ).

Les policiers doutent «raisonnablement» que les initiales M.B. sont pour Marc Bibeau.

Marc Bibeau
Marc Bibeau



Ces informations proviennent des déclarations assermentées des policiers, utilisées pour obtenir des mandats de perquisition chez Schokbéton et au centre d’achat Beauward. Marc Bibeau est l’administrateur de Schokbéton et le propriétaire du centre d’achat de Saint-Eustache.

Ce collecteur de fonds bénévole pour le PLQ est considéré par les enquêteurs comme «le grand argentier» du parti sous Jean Charest. M. Bibeau travaillait en tandem avec Violette Trépanier, qui aurait été la grande responsable du financement sectoriel auprès des entreprises au sein du PLQ, de 2001 à décembre 2012.

Dans les années entourant l’octroi d’une subvention de 11 millions pour l’agrandissement de l’usine de traitement des eaux de Boisbriand, un dossier qui aurait été marqué par une conspiration criminelle, M. Bibeau et Mme Trépanier auraient été en contact téléphonique près de 500 fois.

Les documents obtenus par les médias ne constituent pas de la preuve, mais ils font état des soupçons des policiers. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête sur un «système de corruption et de collusion» qui aurait permis au PLQ de faire le plein de contributions illégales auprès des firmes de génie-conseil et des entrepreneurs, en échange de contrats ou subventions.

L’avocat de Marc Bibeau, Jean-Claude Hébert, a nié que son client ait été responsable d’une activité politique qui aurait rapporté 428 150 $. «Cette somme représente fort probablement le cumul d’un ensemble de dons personnels remis au PLQ au cours d’une période de plusieurs mois, lesquels auraient dû être comptabilisés individuellement dans ses livres, selon la loi», affirme M. Hébert.

Par la voix de son avocat, Marc Bibeau réitère qu’il n’a jamais été mêlé au financement sectoriel, et qu’il a toujours respecté la loi électorale dans son travail bénévole de collecteur de fonds.

Charest corruption

D’autres détails suivront.

 

Sources: Le Devoir

 

Pour terminer l’article,voici un vidéo prémonitoire:

 

 

 

 

 

L’étau se resserre autour du Parti libéral « corrompu » du Québec:L’UPAC vise haut

UPAC normandeau

 

L’enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) sur le financement illégal au PLQ sous Jean Charest vise très haut. Nathalie Normandeau (vice-première ministre), Violette Trépanier (responsable du financement), Robert Parent (directeur général) et Marc Bibeau (grand argentier bénévole) font partie des 11 sujets d’intérêt pour la police.

Des fonctionnaires et des élus provinciaux, dont Mme Normandeau, sont visés par cette enquête, révèlent des nouveaux documents judiciaires obtenus par un consortium de médias, dont fait partie Le Devoir.

Les policiers s’intéressent à un «système de corruption et de collusion» qui aurait permis au PLQ de faire le plein de contributions illégales, grâce à la générosité de firmes de génie de conseil et d’entrepreneurs passés maîtres dans l’utilisation de prête-noms. «Par ce stratagème, les entreprises contournent la loi électorale et réussissent à financer le Parti libéral», explique l’enquêteur Yanick Côté dans une déclaration assermentée. Cette déclaration, qui ne constitue pas de la preuve, a été produite en cour afin de convaincre un juge d’autoriser les perquisitions au PLQ, en juillet dernier.

Le financement sectoriel, sous la responsabilité de Violette Trépanier, était si commun qu’il portait un surnom: le «comté 127». Les fonds amassés allaient dans les coffres du parti, et non aux circonscriptions, a confié aux policiers l’ancien directeur général du PLQ, Robert Parent.

Mme Trépanier travaillait «en tandem» avec un administrateur de Schokbéton, Marc Bibeau, selon une déclaration de l’ancien directeur général du PLQ, Joël Gauthier. M. Bibeau, un bénévole, possédait un réseau de contacts étendus pour aider le parti à rencontrer ses objectifs de financement élevés (chaque ministre devait rapporter 100 000 $ par année).

Les donateurs corporatifs s’attendaient à un retour d’ascenseur, sous la forme d’un contrôle sur certains contrats publics. Un entrepreneur, non identifié, aurait ainsi contrôlé le processus d’octroi de certains contrats.

De 2005 à 2009, les actes criminels suivants auraient été commis: abus de confiance, complot, fraude, production de faux documents, fraude envers le gouvernement et contribution d’un entrepreneur à une caisse électorale. Aucune accusation n’a été portée dans cette affaire pour le moment.

Encore Boisbriand

Lorsque les policiers ont mené des perquisitions au siège social du Parti libéral du Québec (PLQ), en juillet dernier, ils cherchaient à mettre la main sur plusieurs informations: fichiers de donateurs pour la période 2005 à 2009, liste et calendriers, etc. Ils cherchaient aussi toutes les informations possibles sur les activités et les objectifs de financement de Nathalie Normandeau, de même que les correspondances entre Violette Trépanier, Marc Bibeau et Robert Parent.

Une bonne partie de l’enquête porte sur des irrégularités dans l’octroi d’une subvention de 11 millions de dollars pour l’agrandissement de l’usine de traitement des eaux de Boisbriand. Les travaux ont été exécutés par la firme de génie conseil Roche et Infrabec, propriété de Lino Zambito.

L’ex-ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, aurait contourné les règles afin d’accorder la subvention convoitée par la mairesse de Boisbriand, Sylvie Berniquez Saint-Jean, qui a récemment reconnu sa culpabilité à des accusations de fraude dans cette affaire.

Mme Normandeau aurait ignoré de nombreux avis défavorables des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales. En effet, le ministère n’acceptait pas d’accorder deux subventions pour la même usine.

La décision de Mme Normandeau a avantagé deux firmes qui ont participé activement à son financement: Roche et Infrabec.

«L’octroi de la subvention par le MAMROT est le résultat d’un financement politique soutenu depuis 2005 et d’un exercice d’influence politique par différents intervenants auprès de la ministre Nathalie Normandeau et du Parti libéral du Québec», peut-on lire dans la déclaration de l’enquêteur Côté.

Deux vice-présidents de Roche (France Michaud et Marc-Yvan Côté) et Lino Zambito ont organisé des cocktails de financement pour la ministre. Grâce à un mélange de financement et de petites attentions, comme des billets de spectacles à la ministre, ils ont pu «garder de bons liens» avec Mme Normandeau, son entourage et le PLQ.

Les policiers ont obtenu la collaboration de témoins importants. Une adjointe administrative leur a remis l’agenda de la ministre. Un ancien chef de cabinet a déclaré que Mme Normandeau était «consciente» que France Michaud et Lino Zambito, faisait de la sollicitation pour ses activités.

Deux ex-employés de Roche, Stéphan Doré et Gilles Cloutier (témoin vedette de la commission Charbonneau) ont fait un lien entre l’octroi de la subvention à Boisbriand et l’implication de Roche dans le financement du PLQ.

Source: Adam Lord ,

Élection 2014: le réseau criminel du libéral Marc-Yvan Côté explique la mort de la démocratie au Québec

Bien qu’il ait quitté la vie politique en 1994, il semble que Marc-Yvan Côté ait conservé un réseau de contacts très étendu dont il s’est largement servi pour aider la firme de génie-conseil Roche à décrocher des contrats.

 

Marc-Yvan Côté
Marc-Yvan Côté,l’éminence grise du Parti libéral corrompu du Québec.

 

La Cour supérieure a levé vendredi, en partie, l’interdit de publication sur les dénonciations ayant servi à obtenir un mandat de perquisition pour fouiller la résidence de l’ancien ministre libéral du cabinet de Robert Bourassa, qui vit maintenant à Baie-Saint-Paul. La perquisition s’est déroulée le 27 février dernier.

Ces documents révèlent entre autres que la plupart des contrats octroyés à la firme Roche l’étaient grâce à l’influence politique. Un témoin a déclaré ce qui suit aux policiers : « Dans l’est du Québec, la firme Roche obtenait 50 % des contrats avec de l’influence politique, tandis que dans l’ouest, le pourcentage était de l’ordre de 80 % à 90 %. »

Le témoin ajoute que Marc-Yvan Côté et une autre personne, dont le nom a été caviardé, participaient au financement illégal.

Marc-Yvan Côté a démissionné de son poste de député et de ministre de la Santé et des Services sociaux le 11 janvier 1994. Moins d’un mois plus tard, le 3 février, il est devenu vice-président au développement des affaires chez Roche. Il y restera jusqu’en 2005. Par la suite, il conservera la même fonction, mais à titre de consultant.

Son rôle au sein de l’entreprise et son implication dans le financement politique illégal intéressent tout particulièrement l’UPAC, qui mène une enquête, baptisée Joug, depuis 2011, apprend-on dans ce document.

Le dossier Joug prend sa source dans l’enquête précédente (Fiche), qui s’est penchée en 2010 sur le financement des partis politiques municipaux de Boisbriand et qui a conduit à la mise en accusation de huit personnes, dont deux anciens maires de la municipalité, Sylvie St-Jean et Robert Poirier, ainsi que des dirigeants de la firme Roche, dont France Michaud et Gaétan Morin.

L’analyse des documents saisis lors de cette première enquête indique que la culture du développement des affaires est bien établie au sein de la firme. Les mentions « dons à des partis politiques (fédéraux, provinciaux, municipaux) » et « influencer le promoteur (client) sur le processus d’appel d’offres » apparaissent en toutes lettres.

Le rôle de Marc-Yvan Côté semble limpide : jouer de son influence et de ses relations avec des membres du cabinet ou du personnel politique pour assurer le positionnement de la firme Roche lorsque venait le temps d’obtenir des subventions et des contrats.

Selon le document, Marc-Yvan Côté s’est d’ailleurs activé en 2008 afin de participer à l’organisation d’un souper de financement, au restaurant Louis-Hébert à Québec, pour la ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau. Cet événement a d’ailleurs fait l’objet d’un mandat de perquisition exécuté à la permanence du PLQ en juillet dernier.

Un des témoins interrogés par les enquêteurs admet que « la contribution financière faite aux partis politiques provinciaux permet d’obtenir des entrées auprès de l’appareil gouvernemental. Ces entrées donneront des occasions à la firme d’obtenir des renseignements privilégiés, des accès plus rapides aux cabinets ministériels et de meilleurs taux de subvention pour financer les projets, ce qui avantage la firme vis-à-vis la compétition. »

Un autre décrit Marc-Yvan Côté comme « la grande porte ». « Lorsque Marc-Yvan Côté prenait un dossier en main, il pouvait le faire avancer et le faire débloquer au niveau des fonctionnaires. »

Visiblement, pendant cette enquête, les policiers ont pu compter sur la collaboration de plusieurs personnes qui ont observé les interventions de M. Côté. L’une d’elles dit avoir été témoin d’ingérence de la part de Marc-Yvan Côté.

Un autre collaborateur corrobore que le financement politique chez Roche était fait dans le but de bien positionner la firme pour les contrats de gré à gré et pour permettre à cette dernière d’être invitée à honorer des contrats d’une valeur de 25 000 $ à 100 000 $. Il ajoute avoir été témoin que Marc-Yvan Côté autorisait de fausses factures. Celles-ci servaient à obtenir de l’argent comptant.

La firme de génie-conseil a également, selon les documents judiciaires, utilisé des prête-noms pour faire des contributions politiques, remboursant certains dirigeants ou employés par des comptes de dépenses ou des primes.

Le document établit le profil de 17 sujets qui sont la cible de l’enquête, mais seulement trois d’entre eux sont dévoilés : la firme de génie-conseil Roche, la société SST Cabinet Conseil Inc., une société de portefeuilles dont Marc-Yvan Côté est le premier actionnaire et le président, et Marc-Yvan Côté lui-même. L’identité des 14 autres sujets est caviardée.

Grâce à toutes ces données, les enquêteurs ont obtenu un mandat de perquisition pour tenter de mettre la main sur des documents comme des contrats de travail liant Marc-Yvan Côté à la firme Roche, des descriptions de tâches, des preuves de rémunération, de comptes de dépenses et de frais de représentation, des listes de clients, des offres de service, des agendas, des calendriers, des notes manuscrites.

L’UPAC enquête sur des crimes de fraude envers le gouvernement, de trafic d’influence, de complot ainsi que de contribution illégale à une caisse électorale et vise une longue période allant jusqu’à 2012. Aucune accusation n’a encore été portée dans ce dossier ni dans aucun des trois autres dossiers ayant mené à des perquisitions au siège social du Parti libéral du Québec le 9 juillet dernier, dans les entreprises reliées à Marc Bibeau le 14 novembre 2013 et à la firme Roche à Québec le 29 janvier 2014.

Sources:Radio Canada

Élections 2014:Les documents de l’UPAC sur le PLQ secrets jusqu’après les élections

Marc-Yvan Côté
Marc-Yvan Côté

Les citoyens et citoyennes du Québec s’apprêtent  à aller voter en donnant un chèque en blanc à n’importe lequel des scénarios possibles…Jugez par vous -mêmes:

 

L’avocate de l’ancien ministre libéral Marc-Yvan Côté a obtenu que de nouveaux documents d’enquête policière concernant le Parti libéral du Québec (PLQ) restent secrets jusqu’après les élections provinciales de lundi.

Le 27 février dernier, les enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ont mené une perquisition au domicile de Côté, qui a été ministre sous le gouvernement libéral entre 1985 et 1994, puis vice-président au développement des affaires pour la firme de génie Roche.

Peu de temps après, un consortium de médias, dont Groupe TVA, Radio-Canada et Le Soleil, s’est adressé aux tribunaux pour obtenir une copie des affidavits présentés par les policiers en soutien à leur demande pour obtenir un mandat de perquisition chez Côté.

Deux mandats cachés

Or, Me Suzanne Gagné, qui représente l’ancien élu libéral, a demandé et obtenu du juge Rémi Bouchard une ordonnance de non-publication concernant ces documents, jusqu’au 11 avril. Radio-Canada et Le Soleil ne se sont pas opposés à cette demande. Elle souhaitait protéger son client si des éléments pouvant porter atteinte à sa réputation étaient publiés.

Mercredi, Le Journal a obtenu copie des affidavits. Mais ce n’est que le 11 avril, à 17h, que tout le contenu lisible dans ces documents caviardés pourra être dévoilé au grand jour.

Un autre affidavit de l’UPAC, qui vise la perquisition à la permanence du PLQ, doit quant à lui rester secret jusqu’au 14 avril.

Commission Charbonneau

Le Journal a tout tenté pour dévoiler le contenu de ces documents avant l’élection, sans succès. Leur publication précédant l’heure prescrite par le juge pourrait être passible d’accusations d’outrage au tribunal.

Malheureusement pour les électeurs, l’information contenue dans cet affidavit ne pourra être connue avant le scrutin du 7 avril.

Les Québécois doivent également attendre après l’élection pour entendre la suite des témoignages devant la commission Charbonneau, qui s’apprêtait à aborder la question du financement politique provincial.

Le 5 mars, la commission a annoncé l’interruption de ses travaux pour un mois, en justifiant qu’elle «ne voudrait pas influencer d’une façon ou d’une autre l’électorat».

Aucune accusation n’a encore été déposée dans les dossiers de l’UPAC qui concernent le PLQ.


Marc-Yvan Côté plusieurs fois visé

►Devant la commission Charbonneau, l’organisateur politique Gilles Cloutier a expliqué avoir eu l’aval de Marc-Yvan Côté, vice-président chez Roche, pour organiser des dizaines d’élections clé en main, dans les années 1990 et 2000. Les stratagèmes de financement illégal décrits par Gilles Cloutier étaient la norme plutôt que l’exception, selon son témoignage devant la juge Charbonneau.

►Marc-Yvan Côté a également été une des figures marquantes de la commission Gomery sur le scandale des commandites.

► En 2005, lors de cette enquête publique, Côté a avoué qu’il avait reçu 120 000$ comptant destinés à du financement politique illégal pour le compte du Parti libéral du Canada (PLC). Plus tard, ces révélations lui ont valu d’être banni à vie du PLC.

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L’enquête de l’UPAC sur  l’Hôpital général juif sera aussi connu plus tard

 

 

L'Hopital Général Juif de Montréal
L’Hopital Général Juif de Montréal

 

L’émission Enquête d’ICI Radio-Canada a appris que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête à l’Hopital général juif. Une affaire qui a mené récemment à la démission de deux cadres de la haute direction.

Les seuls qui ont accepté de dénoncer publiquement ce dont ils ont été témoins à l’Hôpital général juif sont des ouvriers. Ils travaillaient pour une entreprise qui avait un contrat d’entretien avec l’hôpital – R.A. Rénov-Action – et d’autres compagnies qui gravitaient autour.

Roberto Astorga
Roberto Astorga

Alors qu’il oeuvrait à l’hôpital, Roberto Astorga s’est rendu travailler chez certains cadres de la haute direction, dont Kotiel Berdugo.

 

  • Roberto Astorga : « Il [Kotiel Berdugo] a tellement aimé mon travail qu’il m’a recommandé pour aller peinturer chez ses parents. On avait peinturé l’appartement au complet. »
  • Question : « Et ça, c’était pendant votre temps de travail à l’hôpital? »
  • Roberto Astorga : « Ben, on devait remplir le rapport comme si on était à l’hôpital. »

 

M. Berdugo dit que ce n’est pas l’hôpital qui a payé ces travaux, une information impossible à vérifier puisque ceux-ci ont été réglés sans factures, en argent comptant. Une enquête interne a été déclenchée à la suite de cette histoire.

Kotiel Berdugo
Kotiel Berdugo

Selon nos informations, l’UPAC s’intéresse aussi à la construction de la nouvelle salle d’urgence, logée dans le pavillon K, où d’autres irrégularités ont été découvertes.

Plusieurs des compagnies qui ont participé à la construction du pavillon K se plaignent d’avoir perdu de l’argent sur le chantier.

Mais une seule aurait été dédommagée à l’époque. Et c’est grâce à de fausses factures que nous avons obtenues : 50 000 $ pour une chambre de patients et une autre pour une salle de procédure qui n’ont jamais existé.

Les factures ont été fabriquées à la demande du directeur du développement immobilier Philippe Castiel.

Les deux cadres ont démissionné dans la controverse. Leurs révélations ainsi que celles obtenues au cours de l’enquête interne pourraient éclabousser d’autres joueurs. Le ministère de la Santé et des Services sociaux suit l’affaire de près.

 

 

 

Sources:Journal de Montréal