Naissance et mort des Empires

Dans ce qui suit, nous présentons deux visions, distantes de plus de six siècles, sur la naissance, l’expansion et la mort des Empires.
D’abord, celle de John Bagot Glubb  qui publia 17 livres parmi lesquels un livre sobrement intitulé « le sort des empires à la recherche de leur survie ». Écrit en 1977, il est passé à la postérité pour la profondeur de son analyse historique malgré sa concision. 
Ensuite, celle d’Ibn Khaldoun, présentée par Martinez-Gros dans un essai intitulé : Brève histoire des Empires, comment ils surgissent, comment ils s’effondrent. Ce dernier se propose  d’analyser la pertinence à une échelle universelle de l’analyse de la notion d’empire développée par Ibn Khaldoun au sujet du monde arabe. 

 

 

Dans ce livre, John Glubb analyse les conditions de naissance, d’expansion puis de déclin des grands empires qui ont façonné l’Histoire. Il constate un phénomène étonnant : la durée de vie des empires est relativement constante, de 250 ans environ.

Au sein d’une même civilisation, on peut assister à des « passages de relais » qui remettent le compteur à zéro : par exemple le passage de la République romaine qui dura de -260 à -27 (233 ans) à l’Empire romain (de -27 à +180 soit 207 ans).
Sur la base de cette durée relativement constante, John Glubb estime que l’empire américain, qui a débuté en 1846 devrait se terminer au cours de la seconde moitié du 21e siècle.
Si on transpose cette analyse à la civilisation européenne moderne qui débute à la fin du XVIIIe siècle avec les bouleversements de la Révolution française, on arrive à un clap de fin aux alentours de 2050.
D’après l’analyse de John Glubb, plusieurs options sont alors possibles : soit une révolution profonde et douloureuse qui transformera profondément l’ordre existant vers 2050 et permettra de repartir sur un cycle de 250 ans ; soit un effondrement lent ; soit un passage sous domination d’une autre civilisation plus dynamique.
Le cycle de vie des empires
John Glubb identifie 5 phases dans le cycle de vie d’un empire : l’âge des pionniers, l’âge des conquêtes, l’âge du commerce, l’âge de l’abondance, l’âge de l’intellect et enfin l’âge de la décadence.
Il est intéressant de noter que l’âge de l’intellect précède l’âge de la décadence alors qu’il constitue a priori un élément positif. John Glubb note en effet qu’à la suite de l’âge de l’abondance, l’élite civile et politique est en plein zénith et s’enorgueillit de financer artistes, œuvres d’art, musées, écoles et universités. Cet âge s’accompagne de progrès scientifiques importants.
John Glubb note ainsi que « la diffusion des connaissances semble être la plus bénéfique des activités humaines, et pourtant chaque période de déclin est caractérisée par cette expansion de l’activité intellectuelle.  »
Comment expliquer cela ? John Glubb analyse que « l’intellectualisme et la perte du sens du devoir apparaissent simultanément dans l’histoire de la vie de la nation. […] L’intellectuel brillant, mais cynique apparaît à l’extrémité opposée du sacrifice émotionnel du héros ou du martyr. »

 

Ce constat rejoint celui d’un autre auteur intéressant : dans son livre « Metahistory », Hayden White analyse le rapport entre l’imaginaire historique d’une civilisation et la phase dans laquelle elle se situe. Il note ainsi que, selon les périodes, les gens se représentent leur Histoire comme un récit épique, comme une comédie, comme une tragédie ou comme une satire.
Cette dernière représentation correspond à une lecture critique et déconstructiviste de l’Histoire qui se traduit en particulier par la destruction forcenée des symboles historiques. Ça ne vous rappelle rien ? Sur le sujet particulier de la satire comme modèle de représentation historique, je vous recommande l’excellente vidéo « l’art de la riposte : la rhétorique de l’ironie » de la chaine YouTube Victor Ferry.
Les 8 critères du déclin
Pour en revenir à John Glubb, il identifie 8 critères qui traduisent un passage vers « l’âge de la décadence » et qui reviennent avec constance dans l’histoire des grands empires :
  • Passage en mode défensif
  • Pessimisme
  • Matérialisme
  • Frivolité
  • Dissensions civiles
  • Un afflux d’étrangers
  • Un affaiblissement de la religion
  • Un état providence
Le passage en mode défensif est un signe avant-coureur qui intervient tôt dès la phase d’abondance et qui se traduit par l’arrêt de l’effort d’expansion de l’empire et son repli sur ses frontières naturelles : « La nation, immensément riche, ne s’intéresse plus à la gloire ni au devoir, mais veut simplement conserver sa richesse et son luxe. ».
On constate sans difficulté que tous les critères de Glubb sont remplis concernant notre civilisation occidentale. …
Sur le critère de frivolité, John Glubb note que : « La frivolité est la compagne fréquente du pessimisme. Mangeons, buvons et réjouissons-nous, car demain nous mourrons. La ressemblance entre diverses nations en déclin à cet égard est vraiment surprenante. ».
Les historiens contemporains de l’Empire arabe de Bagdad soulignent ainsi avec amertume l’indifférence, le matérialisme croissant et le laxisme des mœurs sexuelles dans la Bagdad du début du Xème siècle. Ils commentent l’influence extraordinaire de chanteurs de luths devenus très populaires auprès des jeunes…
« L’histoire, cependant, semble suggérer que l’âge du déclin d’une grande nation est souvent une période qui montre une tendance à la philanthropie et à la sympathie pour les autres races. ».
Rappelant les dernières années de l’Empire romain, John Glubb note que « L’augmentation de la confusion et de la violence qui en résulta [de l’entrée des envahisseurs étrangers dans le pays] fit qu’il n’était plus sûr pour les femmes de circuler sans escorte dans les rues, ce qui entraina l’effondrement du mouvement féministe  ». Tiens donc. 
Enfin, le dernier critère « État providence » peut surprendre. John Glubb le resitue dans un contexte plus général de philanthropie et de xénophilie : « L’histoire, cependant, semble suggérer que l’âge du déclin d’une grande nation est souvent une période qui montre une tendance à la philanthropie et à la sympathie pour les autres races. ».
L’empire dominant est heureux d’être généreux, certain de rester pour toujours au sommet de sa puissance : « Les droits de citoyenneté sont généreusement accordés à toutes les races, même celles qui étaient autrefois assujetties, et l’égalité de l’Humanité est proclamée ». 
L’Empire romain et plus encore, l’empire arabe de Bagdad firent montre d’une générosité somptuaire dans les derniers instants de leur Âge de l’intellect (qui, rappelons-le, est encore un âge prospère) en fournissant citoyenneté, subventions, nourritures, jeux et soins gratuits.
Comme le note John Glubb, « il est peut-être incorrect d’imaginer l’État-providence comme la marque supérieure des réalisations humaines. Cela peut simplement s’avérer être une étape assez normale dans la vie d’un empire vieillissant et décrépit. »
Existe-t-il une solution ? 
Dans son livre, John Glubb ne prétend pas à l’exhaustivité ni même à pouvoir expliquer certaines des corrélations qu’il constate dans son analyse historique.
Il souligne que la cause finale qui provoque la chute d’un empire peut-être très variable. En cela, il rejoint la théorie systémique du « manteau de neige » qui veut qu’un empire ne s’effondre jamais pour une cause précise, mais en raison d’une accumulation de crises qui finit par avoir raison de lui. Il s’effondre comme un vieil arbre sans sève ou comme un manteau de neige qui a reçu un flocon de trop. La nature de ce flocon importe peu finalement.

 

En écho au célèbre livre de Douglas Murray « L’étrange suicide de l’Europe », John Glubb écrit : « La décadence est une maladie morale et spirituelle, résultant d’une trop longue période de richesse et de pouvoir, produisant le cynisme, le déclin de la religion, le pessimisme et la frivolité. Les citoyens d’une telle nation ne feront plus d’effort pour se sauver eux-mêmes, parce qu’ils ne sont pas convaincus que quelque chose dans leur vie mérite d’être sauvé.  »

Pourrait-on faire quelque chose pour éviter cette chute ? John Glubb pense que non : « Les faiblesses de la nature humaine, cependant, sont si évidentes, que nous ne pouvons pas être trop confiants dans le succès de cette entreprise. Les hommes débordants de courage, d’énergie et de confiance en eux ne peuvent être facilement empêchés de soumettre leurs voisins, et les hommes qui voient s’ouvrir des perspectives de richesse seront difficilement arrêtables ».

John Glubb souligne que la décadence des empires est avant tout celle d’un système avant d’être celle des hommes.

Source :  www.projet-resilience.com.


 

Brève histoire des Empires, comment ils surgissent, comment ils s’effondrent

 

Martinez-Gros, se propose, dans son essai Brève histoire des Empires, comment ils surgissent, comment ils s’effondrent, d’analyser la pertinence à une échelle universelle de l’analyse de la notion d’empire développée par Ibn Khaldûn au sujet du monde arabe. c’est une lecture très intéressante dans cette perspective, pour deux raisons. Tout d’abord, elle a l’avantage de présenter de manière claire et synthétisée la pensée politique d’Ibn Khaldûn, grand penseur arabe du XIVème siècle (1332-1406), considéré comme le précurseur de l’historiographie du monde arabe et musulman, mais aussi comme le premier géographe, le premier sociologue, et comme un des plus grands penseurs politiques des temps anciens [2]. Cela permet ainsi d’avoir une perspective interne et contemporaine sur le pouvoir en islam médiéval. Par ailleurs, cette analyse de la notion d’empire est immédiatement appliquée à l’histoire arabe, par Ibn Khaldûn et Martinez-Gros à sa suite, donnant ainsi des pistes d’interprétation aux formes d’exercice du pouvoir, mutations et successions politiques à l’œuvre dans le monde arabo-musulman médiéval ; si l’auteur ne développe que peu les analyses, il fournit un cadre interprétatif fort et cohérent qu’on pourra utiliser avec profit.
La notion d’empire, telle que développée par Ibn Khaldûn, comprend l’idée d’une apogée, suivie d’un relatif déclin et d’un dépérissement.  
Il analyse ainsi comment certaines populations sont, à un moment donné, assez riches et puissantes pour établir un pouvoir central, concentrant les richesses d’un immense territoire en un même centre, à la fois géographique (la capitale) et social (puisque ces richesses sont contrôlées et gérées par une élite). Ce développement requiert une phase de désarmement, condition de la mise en place d’un impôt à même d’effectuer une telle concentration des richesses. L’empire est ainsi un système politique créé par la violence mais cherchant ensuite à l’abolir, pour construire un espace pacifié, où peuvent se développer l’économie et la civilisation. Ibn Khaldûn montre comment, de cette volonté de pacification et de contrôle de la violence naît le déclin même des empires, en un cycle qui paraît inexorable. En effet, le désarmement des populations de l’empire impose de recourir à des peuples situés aux marges du territoire pour assurer la sécurité et l’ordre. Par nécessité, l’empire confie ainsi le pouvoir militaire à des populations marginales, minoritaires, des populations tribales, des « barbares », qui finissent ensuite par prendre le pouvoir pour elles-mêmes, jusqu’à ce qu’elles se fassent détrôner par les nouveaux guerriers auxquels elles ont recouru.
La pensée d’Ibn Khaldûn permet de mettre en perspective et de comprendre au sein d’un système global une multitude d’expressions du pouvoir politique. La première de ces expressions est militaire, autour du concept de ‘asabiya qui permet d’analyser les liens entre pouvoir étatique et pouvoir militaire. Difficilement traduisible, et pour cette raison employé en arabe par Martinez-Gros, le terme signifie un certain esprit de corps, une violence solidaire, celle des sociétés tribales. En effet, ces sociétés s’organisent seules pour leur défense, l’exercice de la justice, ou encore pour subvenir aux besoins des veuves et des orphelins, et cette organisation requiert un tel « esprit de corps », qui fonctionne comme une solidarité appuyée sur une force militaire. A l’inverse, dans l’empire, l’instauration d’un État de droit supprime la nécessité d’une telle solidarité, puisque l’État prend en charge la défense, la justice, les veuves et orphelins. La ‘asabiyat devient ainsi le propre des sociétés tribales. De ce fait, l’empire est contraint de recourir aux services de ces populations marginales, quitte à se mettre en danger : ce sont les seules à même d’assurer la sécurité, puisque les populations de l’empire sont, elles, démilitarisées. C’est donc toute une analyse de la relation entre pouvoir étatique et pouvoir militaire qui est rendue possible ici, fournissant un cadre théorique global pour l’étude, au cas par cas, des structures militaires organisées dans les différents centres de pouvoir des espaces islamiques médiévaux, et des jeux de pouvoir et balance du pouvoir entre État et armée.
Malgré ce focus très important sur le rôle de l’armée et de l’intégration des populations marginales au sein de l’empire, la théorie de l’empire forgée par Ibn Khaldûn intègre aussi bien d’autres dimensions. Ainsi, elle permet de revisiter la question du lien entre pouvoir et civilisation, présentant l’empire comme une condition au développement d’une civilisation riche et brillante. Toute la production artistique, qui est une source pour l’historien, ne serait pas à considérer uniquement comme une manifestation du pouvoir étatique : dans ce cadre interprétatif plus large, on peut la percevoir comme la marque même de la création d’un empire, comme le symbole de l’établissement effectif d’un espace politique pacifié. Ce n’est donc pas seulement un produit du pouvoir politique, c’est le produit d’une forme politique particulière, l’empire, qui aurait cette spécificité de permettre, grâce à la pacification qu’il instaure, le développement économique, financier, culturel et scientifique. Enfin, la théorie d’Ibn Khaldûn a aussi une dimension économico-financière, du fait de l’importance donnée à l’impôt [Voir : La pensée économique d’IBN KHALDOUN ]. En effet, il est présenté comme le pivot de tout le système politique : c’est lui qui permet l’enrichissement de l’empire, mais lui aussi qui, par le désarmement qu’il nécessite, entraîne son déclin et sa chute.
Au-delà de ce cadre théorique, l’ouvrage de Gabriel Martinez-Gros permet de mettre en perspective la succession de différentes dynasties dans l’espace arabe au Moyen Âge, ainsi que les processus de fortification et d’affaiblissement de chacune d’entre elles. Tout d’abord, l’auteur souligne la force du modèle impérial pour l’Islam, puisque contrairement aux deux autres grands empires que sont Rome et la Chine, l’empire islamique ne se construit pas sur un passé monarchique ou républicain : l’État nait immédiatement comme empire lors de sa construction au VIIème siècle. L’expansion arabe du VIIème siècle, en effet, correspond exactement à la théorie de l’empire telle qu’elle est exposée par Ibn Khaldûn, puisqu’une infime minorité de guerriers arabes soumet une population de plusieurs dizaines de millions de personnes, construisant un État centralisant les ressources d’un territoire immense. Les siècles suivants, eux, se comprennent à l’aide de la phase de déclin impérial décrite par l’auteur arabe, qui se décline selon différentes chronologies. Ainsi, il y a une première évolution qui se déroule sur le temps long : il s’agit du remplacement progressif des Arabes par les Turcs et les Berbères aux positions de pouvoir. Si dès le XIIIème siècle, ceux-ci ont le pouvoir militaire, ce n’est qu’à partir de l’an mil que les premières dynasties berbères et turques proclament leur souveraineté. Parallèlement, les Arabes, qui ont établi leur domination en tant que peuple guerrier, se désarment et se sédentarisent. Ils se fondent dans la population locale dont ils deviennent les représentants, tandis qu’ils en étaient extérieurs, et ils développent une culture et une littérature hostiles aux pouvoirs militaires. Cela fonde la distinction entre calife et sultan : le premier est arabe et représente l’Islam des origines, tandis que le second est turc ou kurde et représente l’Islam nouveau. Il y a ainsi un glissement de sens du terme « musulmans », significatif du processus de sédentarisation et démilitarisation à l’œuvre sur ces quelques siècles : s’il désignait exclusivement les Arabes conquérants ou leurs clients guerriers dans le premier siècle de l’Islam, à partir de la période abbasside, le nom s’applique aux populations sédentaires et aux hommes de religion d’un empire qui est, lui, défendu par des populations provenant des marges, et à peine islamisées.
Au-delà de ces mutations sur plusieurs siècles, on peut aussi trouver, dans l’histoire islamique médiévale, une multiplicité de chronologies à une échelle plus fine. Dans tous les espaces de l’empire, on peut ainsi noter des processus de renversements dynastiques opérés par des marges barbares : ainsi les Seldjoukides puis les Mongols établissent des bouleversements dynastiques au cœur même de l’empire. A l’Ouest, le pouvoir andalou des Omeyyades de Cordoue apparaît comme le fruit d’une dissidence, puis il se fait lui-même renverser par les Francs qu’il employait comme combattants. Au Maghreb, la ‘asabiya est représentée par les Berbères et le pouvoir fatimide ; à l’Est de l’empire, ce sont les Turcs qui jouent ce rôle clé dans le renouvellement dynastique. Dans chaque territoire, on peut trouver des renversements d’une telle nature à un rythme parfois très rapide : ainsi, le sultan seldjoukide est renversé en Syrie en 1100, le pouvoir revenant aux atabeg, eux-mêmes partiellement remplacés au somment de l’État en 1174 par leur général kurde Saladin, avant qu’il prétende directement au sultanat après sa victoire sur les Croisés de Jérusalem en 1187. Enfin, la dynastie ayyoubide de Saladin est renversée par les Mamelouks au Caire au milieu du XIIIème siècle.
Pièce d’argent émise après la mort du grand Saladin.
Ce qui nous donne une image réelle du grand sultan.

Ces différents exemples ne sont pas exhaustifs ; ils suffisent cependant à montrer comment la théorie d’Ibn Khaldûn s’applique aux évolutions politiques dans le monde islamique médiéval. Celui-ci peut donc se comprendre comme la succession au pouvoir de groupes militaires venus des marges de l’empire et qui, s’établissant au pouvoir, perdent de leur force militaire et préparent eux-mêmes, bien qu’involontairement, leur renversement. Une telle lecture permet ainsi de renouveler l’approche de certaines questions, telles que celle de la Reconquista ou des Croisades, qui ne sont plus interprétées comme des conflits religieux, mais comme des conflits entre populations sédentaires et productives (les Arabes et les Berbères) contre des populations nomades et militarisées (les Francs). La dynamique des relations entre ces deux types de population est ainsi proposée comme matrice première de l’évolution politique.
La portée du travail de Gabriel Martinez-Gros est bien plus importante que ce que l’on a montré ici, puisque l’originalité même de sa démarche consiste à tester la pertinence de la théorie khaldûnienne pour l’ensemble de l’histoire eurasiatique, quand Ibn Khaldûn s’est attaché uniquement à l’histoire arabe. Il montre ainsi que s’il y a une certaine exception européenne, l’Europe se trouvant, pendant de nombreux siècles, en dehors d’un cadre impérial fondé sur l’impôt, le schéma s’applique bien à de nombreux espaces politiques, à travers le temps (l’empire perse du Vème siècle avant JC, l’empire romain, les différents empires chinois, ou encore l’empire britannique au XIXème par exemple). Ainsi, l’ensemble de l’ouvrage de Gabriel Martinez-Gros, malgré son aspect nécessairement schématique étant donné l’étendue de la chronologie parcourue, montre la pertinence des analyses proposées par Ibn Khaldûn. Utiliser ces analyses, c’est donc non seulement se placer dans la compréhension interne que l’historien médiéval avait de systèmes politiques qui l’entouraient, mais aussi s’interroger sur la signification universelle des formes politiques développées dans les contextes étudiés.
Gabriel Martinez-Gros, Brève histoire des Empires, comment ils surgissent, comment ils s’effondrent, Paris, Seuil, mars 2014.

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Élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, diplômée en master d’histoire à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Anne Walpurger se passionne pour le Proche-Orient et s’occupe de la rubrique de l’agrégation et du Capes 2015 des Clés du Moyen-Orient.

Représentation du sac de Rome par Alaric en 410

PS

2 erreurs (ou oublies)  ont été noté dans les ouvreages de Grubb:

1-Il y a eu l’Empire Amazigh, Turc et Musulman, mais jamais un empire arabe

2-L’Egypte pharaonique manque à la liste de GLUBB, et elle a cumulé plus de 4’000 ans d’histoire.

 

La Grande Arnaque du COVID 19:Liberté, Égalité, Fraternité… où êtes-vous ?

Pourquoi si peu de gens réagissent-ils à cette monumentale escroquerie liberticide et humiliante qu’est ladite «pandémie» du Coronavirus ?

 

Le terme pandémie, convient à la «peste noire» qui avait emporté la moitié de la population de l’Europe ainsi qu’à la «grippe espagnole» qui avait tué près de 50 millions de personnes, mais pas pour le Coronavirus. Comme pour la grippe saisonnière, le terme «épidémie» aurait convenu parfaitement.

Du déjà vu en…Union Soviétique.
File d’attente pour du canabis et de l’alcool au Québec.

Pour en être convaincus il suffit simplement de diviser les pires surestimations publiées de cas infectés ou morts du Coronavirus, par le nombre d’habitants du pays, que ce soit la France, l’Italie ou ailleurs, et d’en déduire le pourcentage de ceux qui n’ont pas été affectés. Bien sûr on vous assénera que si le pourcentage est si bas c’est «grâce au confinement» !

Et si vous n’êtes pas convaincus, faites dans un second temps, une comparaison avec les pays qui ne sont pas entrés dans cette vaste escroquerie, ces chicaneries crétines que sont la distanciation ou le confinement. En France, comme le montre le tableau ci-après, le 6 mai 2020, les probabilités de ne pas être, ou avoir été affectés étaient de 99,74%, montrant de fait la dangerosité dérisoire de ce virus. Cela justifiait-il l’arrêt complet de l’économie, la mise en résidence surveillée de la population, les emprisonnant chez eux, les coupant de leur gagne-pain en les plongeant dans le chômage, ruinant des artisans et des entreprises, fermant les écoles….. infantilisant les citoyens !!

Même pendant l’occupation nazie, les Français pouvaient sortir dans la journée, se rendre à leur travail, les enfants à leurs études, bref vaquer à leurs occupations et obligations. Cette «distanciation idiote», criminelle, justifie-t-elle de ne pas avoir le droit d’être à côté de quelqu’un, de lui tenir la main, de se saluer, de se faire la bise,  de donner une tape dans le dos ou d’aller visiter et s’occuper de ses parents âgés ….? Quel désastre pour les relations humaines, culturelles …!

La polémique autour du professeur Raoult concernant le traitement du Coronavirus par la chloroquine — dont on se sert depuis des décennies contre le paludisme — est tout à fait secondaire, et ne sert qu’à leurrer, ce n’est pas le cœur de cette «opération».

La presse nous martèle journellement, jusqu’à la nausée, le nombre de morts, nous abrutit avec ses messages de prévention –  masques, visières plastiques, couloirs débiles dans les magasins,  «clusters» [c’est plus chic], les cas asymptomatiques, des symptômes dont il faut «se méfier» – tousser, le nez qui coule, la fièvre – le manque de masques. Tout cet enfumage contribue à terrifier les gens au point qu’ils perdent tout sens des proportions et de la réalité, alors que même les médecins ont du mal à faire la différence entre une grippe ordinaire et le coronavirus !

À l’entrée des commerces, des gens attendent souvent à la porte alors que 2 ou 3 personnes sont autorisées à entrer. L’arrêt des consultations et interventions chirurgicales – hormis pour les cas de cancer ouf ! – dans les hôpitaux. À quoi sert cette sinistre farce ? Le seul avantage à en tirer, c’est la mise en lumière de l’état gravissime dans lequel se trouvent nos hôpitaux et notre système de santé.

Pendant ce temps-là la propagande officielle évite de pointer du doigt la probabilité dérisoire d’être infecté.

La critique que je fais n’est pas du tout médicale, elle est statistiquement basée sur le résultat d’une simple opération arithmétique

À quels maîtres nos dirigeants, nos élus, les lobbys pharmaceutiques, la finance, la presse… obéissent-ils ?

En Italie, qui est le «pire» cas en Europe, la probabilité de survivre au Covid-19 selon les derniers chiffres officiels disponibles, le 25 mai 2020, est de plus de 99,95% ! Et dans les pays où le confinement n’a pas été imposé comme par exemple la Biélorussie c’est  99,998% – juste pour ne pas mettre 100% – des habitants qui y survivent, pas loin de la Suède où plus de 99,96% ont cette chance ….

Ils se foutent de nous, nous font une guerre civile non déclarée, avec des ramifications internationales, et tout cela pour notre bien …

Il faut nous réveiller, réagir, lutter !

Éditorial du N° 219 des Dossiers du BIP

Par Alexandre Moumbaris − Le 24 mai 2020 


EN COMPLÉMENTAIRE

La peste antonine 

 

La peste antonine, ou peste galénique, frappa l’Empire romain à la fin de la dynastie antonine.

D’après de récentes estimations, elle aurait considérablement réduit la population romaine, faisant près de 10 millions de morts entre 166 et 189…à  cette  époque ,la population de l’Empire oscillait autour de 58 millions d’habitants. 

La nature exacte de la maladie a été discutée et le terme peste n’est ici qu’une traduction du latin pestis.

On considère le plus souvent, sans certitude, qu’il s’agissait d’une importante épidémie de variole ou une maladie proche.

HISTOIRE

Sesterce de Lucius Verus vers 166 commémorant sa victoire sur la Parthie.

 

  • Les Romains prennent Édesse et conquièrent le nord de la Mésopotamie, rétablissant le roi Mannus sous protectorat romain en Osroène ; ils poursuivent les Parthes jusqu’à Nisibe, prise elle aussi. Pendant sa retraite, le général parthe Chosroès doit traverser le Tigre à la nage et se réfugier dans une caverne. Cette partie des opérations est peut-être menée par le légat de Macédoine Publius Martius Verus. Pendant ce temps, le futur gouverneur de Syrie, Avidius Cassius, à la tête de la Legio III Gallica, traverse l’Euphrate et envahit le territoire parthe. Après une importante bataille à Doura Europos où il installe une garnison de Palmyréniens, il marche vers le sud à travers la Mésopotamie vers Séleucie du Tigre et Ctésiphon. Il entre dans Séleucie avec l’aide de la population grecque de la ville, puis prend Ctésiphon où il incendie le palais des rois parthes. Il ne peut empêcher le sac de Séleucie du Tigre par ses hommes. Il fait ensuite retraite en ordre, peut-être contraint par une épidémie de variole, dénommée peste antonine.
  • À l’annonce de la victoire Lucius Verus prend le titre de Parthicus maximus.

Lucius Verus ne peut empêcher le pillage de la capitale ennemie par ses soldats qui rapportent avec eux des pièces d’or,des vases,des soieries ,des vêtements de luxe et…des esclaves infectés par la maladie.

Le défilé de Lucius Verus et de Marc Aurele à Rome devant une immense foule sera l’événement principal  qui permettra à la peste de se répandre dans tout l’Empire.

 

Histoire et numismatique: 10 mars 298,Constantin triomphe de Maximien

La situation politique:

L’Empire Romain à son summum!



La situation à la tête de l’empire romain est mouvante en ce début du IVème siècle Le système de la Tétrarchie mis au point par l’empereur Dioclétien est mis en défaut par les enfants des Augustes qui veulent succéder à leur père. Ainsi, en 310, Galère est Auguste pour la partie orientale de l’Empire, pendant qu’à l’Occident, Licinius est choisi par Galère pour remplacer Constance Chlore mort en 306.

Dioclétien

 

 

 

Valéria,épouse de Galère et fille de Dioclétien.

 

Monnaie de Galère (Gaius Galerius Maximinus)

 

Monnaie de Licinius I

 

Constance I Chlore

 

Monnaie de Domitius Alexandre qui règnait à Carthage.Pièce de 1 follis.

Mais en Occident, Maxence, le fils de l’ancien Auguste Maximien, est proclamé par ses troupes et « gouverne » l’Italie, Domitius Alexandre dirige l’Africa et Constantin, le fils de Constance Chlore, domine la Britannia, la Gaule et la péninsule Ibérique vient spontanément se mettre sous sa protection, au détriment de Maxence. Aussitôt, ce dernier décide et réussit à récupérer l’Africa, son préfet du prétoire est vainqueur du vieux Domitius Alexandre qui meurt au combat.

Monnaie de Maximin Daia ,empereur romain d’Orient

En Orient, Maximin Daia est le César (le second) de Galère et il est reconnu Auguste comme Constantin, après que chacun d’eux ait été proclamé par ses troupes. Ce qui fait cinq Augustes ! Galère meurt en 311. Licinius et Maximin Daia se partage l’Orient, Maxence déclare Constantin ennemi public de Rome. Il s’appuie sur les Prétoriens et sur le Peuple de Rome, mais il est en situation difficile.

Constantin est populaire auprès de ses soldats, et pour s’assurer de la neutralité de Licinius, se rapproche de lui et fiance sa soeur Constantia avec lui. Constantin a réorganisé les Gaules affaiblies par les révoltes de paysans et a subi une tentative de coup d’état par Maximien, le père de Maxence et son beau-père. Il l’a obligé à se suicider. Pour lui, le pouvoir de Maxence n’a plus de raison d’être. Mais il n’a jusque à présent lutté que contre les Barbares et en particulier pour la défense du Rhin. Il lui faut préparer une armée capable de vaincre les prétoriens et les légionnaires. Enfin en Septembre 312, Constantin est prêt.


 

Monnaie de Maximien Hercule qui nous montre son vrai visage!

 

Maximien  était  empereur romain  de 286 à 305. Il était  César  de 285 à 286, puis  Auguste  de 286 à 305. Il partageait ce dernier titre avec son co-empereur et supérieur,  Dioclétien , dont le cerveau politique complétait la force militaire de Maximian .

L’homme qu’il a nommé pour surveiller les rives de la  Manche ,  Carausius , s’est rebellé en 286, provoquant la sécession de la Grande – Bretagne et du nord-ouest de la Gaule . Maximien n’a pas réussi à évincer Carausius, et sa flotte d’invasion a été détruite par les tempêtes en 289 ou 290. subordonné de Maximien,  Constance , fait campagne contre le successeur de Carausius alors que Maximien tenait le  Rhin frontière. Le chef rebelle a été évincé en 296, et Maximian s’est déplacé vers le sud pour combattre la piraterie près d’Hispanie et  les incursions berbères  en  Maurétanie .

Empire de Carausius à son summum.

Avec le retour victorieux de Constance après avoir expulsé les forces carausiennes du nord de la Gaule, Maximien a pu se concentrer sur le conflit en Maurétanie ( Afrique du Nord-Ouest ). Alors que l’autorité romaine s’affaiblissait au cours du troisième siècle, les tribus nomades berbères harcelaient les colonies de la région avec des conséquences de plus en plus graves. En 289, le gouverneur de  Mauretania Caesariensis  ( Algérie moderne  ) a obtenu un répit temporaire en opposant une petite armée contre les  Bavares  et les  Quinquegentiani , mais les pillards sont rapidement revenus. En 296, Maximien leva une armée, de  Praetorian cohortes,  Aquilée , égyptien et danubiens légionnaires,Auxiliaires gaulois et allemands  , et  recrues thraces  , progressant à travers l’ Espagne plus tard dans l’année. Il a peut-être défendu la région contre les raids contre les  Maures  avant de traverser le  détroit de Gibraltar  en  Maurétanie Tingitana  ( Maroc moderne  ) pour protéger la région contre les pirates francs .

Monnaie de Carausius « L’Usurpateur »

En mars 297, Maximien avait commencé une offensive sanglante contre les Berbères. La campagne a été longue et Maximien a passé l’hiver 297-298 à se reposer à  Carthage  avant de retourner sur le terrain. Non content de les renvoyer dans leur patrie dans les montagnes de l’  Atlas  – d’où ils pouvaient continuer à faire la guerre – Maximien s’aventura profondément dans le territoire berbère. Le terrain était défavorable, et les Berbères étaient qualifiés pour la  guérilla , mais Maximien continua. Souhaitant apparemment infliger autant de punitions que possible aux tribus , il a dévasté des terres auparavant sécurisées, en a tué autant qu’il le pouvait et a renvoyé le reste au  Sahara.. Sa campagne prit fin au début de 298 et, le 10 mars, il fit une entrée triomphale à Carthage. Les inscriptions là-bas témoignent de la gratitude du peuple envers Maximien, le saluant – comme Constantius l’avait été à son entrée à Londres – en tant que  redditor lucis aeternae  («restaurateur de la lumière éternelle»). Maximien est revenu en Italie au début de 299 pour célébrer un autre triomphe à Rome .

 

Pièce de Constantin I venant de ma collection personnelle.

Lorsque ces campagnes prirent fin en 298, il partit pour l’Italie, où il vécut confortablement jusqu’en 305. À la demande de Dioclétien, Maximien abdiqua le 1er mai 305, céda le bureau d’Auguste à Constance et se retira dans le sud de l’ Italie .

Fin 306, Maximien reprend le titre d’Auguste et assiste la rébellion de son fils Maxence en Italie. En avril 307, il a tenté de déposer son fils, mais a échoué et s’est enfui vers la cour du successeur de Constantius ,  Constantine  (le beau-petit-fils et gendre de Maximien), à Trèves . Au concile de Carnuntum  en novembre 308, Dioclétien et son successeur,  Galerius , forcent Maximien à renoncer à nouveau à sa revendication impériale. Au début de 310, Maximian tenta de s’emparer du titre de Constantin alors que l’empereur était en campagne sur le Rhin . Peu le soutenaient et il fut capturé par Constantin à Marseille . Maximien s’est tué au milieu de l’année 310 sur ordre de Constantin. Pendant la guerre de Constantin avecMaxence , l’image de Maximian a été purgée de tous les lieux publics. Cependant, après que Constantin a évincé et tué Maxence, l’image de Maximien a été réhabilitée et il a été déifié .


La progression  de Constantin I vers Rome

Représentation de Constantin I…en mosaïque

Pressé par l’approche de l’hiver, il avance rapidement avec une armée limitée en nombre : 40 000 hommes. Il veut surprendre Maxence. Des bords du Rhin vers Suse, cette marche est foudroyante, il suit la grande route de Trèves à Chalons sur Marne, puis il descend la Saöne jusqu’à Lyon et se dirige vers Briançon pour franchir le col du Mont Genèvre Constantin fanatise ses hommes : ce sont des légionnaires gaulois et des auxiliaires francs et alamans qui ont l’ordre d’être sans pitié pour les soldats de Maxence qui refuseront de se rendre.

Constantin a bien préparé ses troupes. Il a rencontré en Perse, sous le commandement de Dioclétien, les cavaliers lourds sassanides, les cataphractaires couverts d’armures ainsi que leurs chevaux. Il a prévu contre eux une troupe de choc, des fantassins armés de maillets. Il a envoyé des émissaires vers les cités du Nord de l’Italie et auprès des montagnards qui pourraient l’arrêter dans les Alpes. Et comme ils ne l’attaquent pas, il est probable que ces émissaires ont bien travaillé.

Le premier point de résistance que rencontre Constantin est la place forte de Suse. Elle est emportée d’assaut et les habitants sont épargnés. Devant Augusta Taurinum ( Turin), une armée l’attend dans une vaste plaine. Des cavaliers lourds, couverts d’armures, se pressent sur le centre de l’armée de Constantin, pour le rompre et mettre le désordre dans les rangs de fantassins. Mais ils sont surpris car ce centre de replie sur les ailes, la cavalerie s’arrête, ne trouvant rien devant elle et une troupe de fantassins se jette sur ses flancs et ses arrières. Les cavaliers tentent de se retourner avec difficulté pendant que les assaillants armés de maillets, leur brisent les jambes ainsi que celles des chevaux. Les cavaliers tombent et les maillets fracassent les crânes. Ainsi disparaît la force principale de cette de cette armée.

Ruricius Pompeianus, le préfet du prétoire de Maxence, rassemble ses troupes près de Vérone dans le but d’attaquer l’armée de Constantin, de flanc. Mais celui ci marche vers Mediolanum (Milan) qui se rend et le rejoint par la route qui longe le lac de Garde. Un combat de cavalerie légère est livré à Brescia. D’après Zosime, un détachement de cavaliers de Constantin attaque l’arrière de l’armée ennemie et met en déroute la cavalerie de Ruricius. L’armée de Ruricius pense être à l’abri derrière l’Adige et adossée aux places fortes de la Vénétie.

Cependant, Constantin franchit le fleuve par un gué peu praticable en amont de la cité avec une partie de ses troupes et défait la garnison qui tente de le repousser. Vérone est presque encerclée, Ruricius part chercher des renforts en Ombrie et revient avec une armée considérable. Constantin abandonne le siège et laisse une partie de ses troupes pour faire face à la garnison tandis qu’il attaque les renforts conduits par Ruricius en soirée. Le combat est féroce pendant la nuit, Constantin montre l’exemple et au matin, il se rend compte que la tuerie était impitoyable, Ruricius est mort. Le siège de Vérone reprend et la garnison démoralisée est bientôt capturée.

La défense de l’Italie du Nord s’effondre, la Vénétie se soumet et Aquilée se rend. Mais Rome avec ses deux enceintes est redoutable. L’armée de Constantin est réduite après ces combats acharnés. Avec un effectif d’environ 30 000 hommes, Constantin peut attendre les renforts, mais il préfère marcher immédiatement sur Rome. C’est une imprudence car la muraille d’Aurélien àRome est solide et une armée de 100 000 hommes défend la Ville.

Constantin traverse la Vénétie, la Romagne, l’Ombrie et l’Etrurie dont les cités se sont déclarées pour lui. Il suit la Voie Flavienne et approche rapidement de la Ville, mais par ce côté, elle est imprenable. Constantin s’arrête sur une hauteur occupée au début du XXème siècle par le chateau de Malborghetto, un point stratégique qui relie la Via Flaminia, la Via Clodia et la Via Cassia. Et soudain, il voit l’armée de Maxence sortir de Rome.

 

Cependant, Constantin franchit le fleuve par un gué peu praticable en amont de la cité avec une partie de ses troupes et défait la garnison qui tente de le repousser. Vérone est presque encerclée, Ruricius part chercher des renforts en Ombrie et revient avec une armée considérable. Constantin abandonne le siège et laisse une partie de ses troupes pour faire face à la garnison tandis qu’il attaque les renforts conduits par Ruricius en soirée. Le combat est féroce pendant la nuit, Constantin montre l’exemple et au matin, il se rend compte que la tuerie était impitoyable, Ruricius est mort. Le siège de Vérone reprend et la garnison démoralisée est bientôt capturée.

 

  • La défense de l’Italie du Nord s’effondre, la Vénétie se soumet et Aquilée se rend. Mais Rome avec ses deux enceintes est redoutable. L’armée de Constantin est réduite après ces combats acharnés. Avec un effectif d’environ 30 000 hommes, Constantin peut attendre les renforts, mais il préfère marcher immédiatement sur Rome. C’est une imprudence car la muraille d’Aurélien àRome est solide et une armée de 100 000 hommes défend la Ville.

 

  • Constantin traverse la Vénétie, la Romagne, l’Ombrie et l’Etrurie dont les cités se sont déclarées pour lui. Il suit la Voie Flavienne et approche rapidement de la Ville, mais par ce côté, elle est imprenable. Constantin s’arrête sur une hauteur occupée au début du XXème siècle par le chateau de Malborghetto, un point stratégique qui relie la Via Flaminia, la Via Clodia et la Via Cassia. Et soudain, il voit l’armée de Maxence sortir de Rome.

La bataille du Pont Milvius : le 28 octobre 312

 

Pont Milvius au XVIIIème siècle par Piranesi

Que s’est il passé? Maxence qui est détesté par les Romains pour avoir pillé la ville, préfère sans doute se laisser assiéger. Il a fait construire un pont de bois parallèle au pont Milvius (en pierre). Ces deux ponts font face aux positions que va tenir successivement Constantin : d’abord Malborghetto puis Saxa Rubis (les Roches rouges). Les deux moitiés du pont de bois sont réunies par un système de chevilles facile à démonter, pour… selon Zosime, qu’il puisse rester en sûreté dans la Ville, lorsque son armée sera sortie de Rome et qu’il fera rompre le pont.

Buste de Maxence.

Mais Maxence qui se cachait dans une maison privée est poursuivi par la vindicte populaire. C’est le dies natalis, le 6ème anniversaire de son élévation à l’Empire et il doit recueillir les acclamations du peuple. Mais il ne s’attend pas à ce que Constantin soit aux portes de Rome. Maxence est conspué aux cris de « Constantin est il invincible ? ». Maxence fait consulter les Livre Sybillins. Lactance nous donne la réponse ambigue : »L’ennemi de Rome devait périr ». Maxence doit attaquer Constantin ! Il envoie donc l’armée, les prétoriens en tête, ses meilleures troupes, complices de ses crimes. Ensuite viennent les réserves italiennes et africaines qui ne sont pas décidées à se sacrifier pour ce tyran. Maxence envoie aussi par la via Cassia un détachement important pour s’emparer des monts Monachi.

Monnaie de Maxence empereur de Rome.

Constantin s’avance vers Rome, franchit le Pont Milvius et atteint Saxa Rubis quand il rencontre l’armée adverse. Ses troupes occupent les collines rocheuses au dessus de l’armée de Maxence. Constantin se précipite sur l’avant garde de Maxence avec sa cavalerie. Les prétoriens se battent jusqu’aux derniers et succombent sous les coups reçus de tous côtés. Mais les prétoriens disparus c’est la panique dans le centre de l’armée de Maxence. Ce dernier ne peut rentrer àRome sous peine d’être massacré pour son échec. Il tente de franchir le pont Milvius avec son arrière-garde mais celui ci est gardé fermement par les troupes de Constantin. Le pont de bois reste libre et de nombreux fuyards s’y engouffrent et le pont s’effondre, Maxence est précipité dans le fleuve. On retrouvera son corps en aval dans un coude du Tibre.

Pièce de Constantin I (revers)

La guerre est finie et tout l’Occident est conquis ! Maxence a commis une faute en sortant avec son armée du territoire sacré de Rome. Ainsi il est devenu l’ennemi de Rome dont parlaient les Livres Sybillins. Constantin se présente en libérateur de la Ville. Il fait son entrée à Rome le lendemain 29 octobre, acclamé par le peuple et son char est précédé par les sénateurs. L’Afrique, particulièrement pillée par Maxence, fête le nouveau règne et Cirta prend le nom de l’Empereur et le conserve encore aujourd’hui : Constantine, dans l’ Algérie actuelle.


EN COMPLÉMENT

Dans les faits, la liberté de culte est déjà tolérée dans toute la partie occidentale de l’empire. Galère l’étend à tout l’empire, mais Maximin II Daïa, à la tête du diocèse d’Orient refuse d’obtempérer. Licinius applique l’édit de Sardique, à la mort de Galère, aux diocèses de Mésie et de Thrace.

 

Bien que considéré comme le principal artisan de la répression du christianisme, c’est Galère qui abroge, le premier, les mesures de persécution ayant été édictées contre les fidèles de la religion du Christ. L’objectif proclamé des édits de persécution de 303 et 304 était, en effet, de ramener par la force les chrétiens aux croyances de leurs ancêtres. Seulement, contrairement à ce qu’avaient pu espérer Dioclétien et Galère, les violentes mesures antichrétiennes se sont révélées totalement improductives. Si la religion du Christ est bel et bien désertée par certains, ceux-ci n’en reviennent pas pour autant aux cultes traditionnels romains, pire, ils semblent affecter de ne plus vénérer aucune divinité. Prenant acte de l’échec des persécutions, qui ne sont pas parvenues à éradiquer le christianisme, Galère choisit d’y mettre fin définitivement.

Ainsi, le , il publie, à Nicomédie, un édit de tolérance reconnaissant l’existence de la religion chrétienne. Cet édit, dit de Sardique, met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en vigueur sur le territoire de l’empire. Publié par Galère sans consultation de ses pairs, il est promulgué non seulement en son nom propre mais encore en celui de ses trois collègues tétrarques – à savoir Constantin, Licinius et Maximin Daïa. Allant plus loin que la « petite paix de l’Église », accordée par Gallien à la fin de la persécution de Valérien en 260, et durant laquelle étaient tolérées la pratique de la religion chrétienne et la construction de lieux de culte, Galère va cette fois jusqu’à donner une forme de légitimité au christianisme, puisqu’il demande humblement à ses fidèles de prier pour lui et pour le salut de l’empire. Aussitôt après la publication de ce texte, tous les chrétiens emprisonnés sont libérés. Si les mesures de persécution avaient déjà été abandonnées dans les faits en Occident, elles cessent en Orient, dans le territoire sous le contrôle de Galère. Maximin Daïa, qui est très réticent vis-à-vis de cette nouvelle politique, s’y opposer. Profitant du retrait de son ancien maître Galère, il maintient en vigueur les édits de Dioclétien.

Durant l’hiver 310, alors qu’il prépare la célébration de ses vicennalia, Galère est en effet frappé par la maladie. Le polémiste chrétien Lactance décrit, dans son De Mortibus Persecutorum, l’apparition d’un abcès, touchant les parties génitales de l’empereur. Des complications — le développement de la gangrène — auraient, selon lui, plongé Galère dans de terribles souffrances. Se basant sur son texte, des études modernes tendent à prouver qu’il s’agit sans doute là d’une forme de cancer du pénis. Selon certains historiens, alors qu’il sombrait dans les affres de la maladie, Galère aurait fini par croire qu’il subissait la vengeance du dieu des chrétiens, ce qui expliquait également son revirement quant à la politique religieuse.

Désireux de mourir dans son lieu de naissance, à Felix Romuliana où il s’est fait construire une résidence fortifiée sur le modèle du palais de Dioclétien de Spalatum, Galère, confronté à une nouvelle poussée de la maladie, n’arrive pas vivant à destination. Au terme d’une longue agonie, le cancer vient finalement à bout du maître de l’empire. Galère meurt dans la province de Dardanie, au début du mois de mai 311, quelques jours seulement après la promulgation de son édit de tolérance. Son corps est inhumé dans son palais de Felix Romuliana, en présence de l’empereur Licinius.

Mosaïque de la Ville de Galère.

 

 

 

 

 

Archéologie:Un navire romain chargé d’amphores découvert au fond de la mer Ionienne

 

Les restes du navire ont été retrouvés au fond de la mer Ionienne environ 2000 ans après son naufrage.

La mer Ionienne est située dans la Méditerranée, au sud de l’Adriatique.

L’épave a été détectée en 2013 à l’aide d’un sonar à haute résolution par des équipes d’archéologues et de plongeurs associés à l’Université de Patras et au club de plongée sous-marine de Kefallinia.

 

Précisément, le navire de 34 mètres de long et de 13 mètres de large baptisé Fiscardo se trouve au fond la mer à l’extrémité nord-est de l’île grecque de Kefallinia, à environ 2 km de l’entrée de la baie de Fiscardo.

Le bâtiment contenait une cargaison de 6000 grosses amphores en très bon état de conservation, qui reposaient soit dans la cale du bateau, soit empilées sur le fond marin.

Ces contenants servaient à l’époque au transport de produits de base tels que le vin et l’huile d’olive.

Détails sur les amphores.

 

Selon Xenophontas Dimas, la disposition des amphores autour de l’épave laisse à penser que le navire a coulé très lentement en position verticale et s’est immobilisé sur sa quille, puis a basculé progressivement sur le côté. La structure de la coque est restée pratiquement intacte.

Grâce aux types d’amphores retrouvées, les archéologues pensent qu’il s’agit d’un navire qui sillonnait les mers entre le 1er siècle avant J.-C. et le 1er siècle après J.-C.

Cette épave est parmi les plus grandes trouvées jusqu’à présent en Méditerranée pour cette période, et c’est certainement la découverte la plus importante à ce jour en Méditerranée orientale.

La présence de l’épave au large du port de pêche actuel de Fiscardo, où des reliques datant de l’époque romaine, entre 146 avant J.-C. et 330 après J.-C., ont été récemment découvertes, indique que Fiscardo était un port important à cette époque.

Cette découverte est décrite dans un article publié dans le Journal of Archaeological Science (en anglais).

 

 

 

C’était hier:le 3 janvier et ses dates marquantes dans l’histoire

Sacrifiez aux dieux.

 

Decius est devenu empereur romain en 249 à la suite de victoires militaires. Il a fait des efforts pour faire revivre «l’âge d’or» de Rome, en ajoutant le nom de l’un de ses prédécesseurs les plus admirés, Trajan, au sien, a ravivé l’ancien bureau de censure et restauré le Colisée. La restauration de la piété romaine traditionnelle était un autre de ses objectifs, et après avoir effectué le sacrifice annuel à Jupiter le 3 janvier 250, il a publié un édit, dont le texte est perdu, ordonnant que des sacrifices aux dieux soient faits dans tout l’Empire. Les Juifs étaient spécifiquement exemptés de cette exigence. Il n’y a aucune preuve que cet édit était destiné à cibler les chrétiens ou que la persécution des chrétiens était même considérée comme l’un des effets de ce décret; il était plutôt perçu comme un moyen d’unifier un vaste Empire et comme une sorte de serment de fidélité. Cependant,

L’édit a ordonné que tout le monde dans l’Empire, à l’exception des Juifs, doit sacrifier et brûler de l’encens aux dieux et au bien-être de l’empereur en présence d’un magistrat romain, et obtenir un certificat écrit, appelé libellus, que cela avait été fait, signé par le magistrat et les témoins. De nombreux exemples de ces libelli survivent d’Égypte, par exemple:

À la commission choisie pour superviser les sacrifices. De Aurelia Ammonous, fille de Mystus, du quartier Moeris, prêtresse du dieu Petesouchos, la grande, la puissante, l’immortelle et la prêtresse des dieux du quartier Moeris. J’ai sacrifié aux dieux toute ma vie, et maintenant encore, conformément au décret et en votre présence, j’ai fait des sacrifices, et j’ai versé une libation et pris part aux victimes sacrées. Je vous demande de certifier cela ci-dessous.

Il n’y a rien dans ces libelles existants sur la nécessité de nier être chrétien, contrairement à la lettre que le gouverneur de la province romaine Pline le Jeune avait écrite à l’empereur Trajan en 112, dans laquelle il rapportait que les chrétiens soupçonnés d’avoir maudit le Christ avaient été libérés, une indication que cibler ou persécuter les chrétiens n’était pas un objectif de l’édit de Decius.

Jules César avait formulé une politique autorisant les Juifs à suivre leurs pratiques religieuses traditionnelles, politique qui a été suivie et étendue par Auguste. Cela a donné au judaïsme le statut de religio licita(religion autorisée) dans tout l’Empire. Les autorités romaines respectaient la tradition religieuse et les Juifs suivaient les croyances et les pratiques de leurs ancêtres. Il était bien entendu que les Juifs ne feraient pas de sacrifices aux dieux romains ni brûleraient de l’encens devant une image de l’empereur. En revanche, les chrétiens étaient un phénomène nouveau, et qui ne ressemblait pas du tout à une religion pour les autorités romaines; les deux premières références romaines existantes au christianisme, Pline le Jeune et Tacite dans ses Annales vers 116, font référence au christianisme comme superstitio, une religiosité excessive et non traditionnelle qui était socialement perturbatrice. Les chrétiens avaient abandonné la religion de leurs ancêtres et cherchaient à en convertir d’autres, ce qui semblait dangereux aux Romains; le refus de se sacrifier pour le bien-être de l’empereur paraissait séditieux.

Il était interdit aux chrétiens, par leur foi, d’adorer les dieux romains ou de brûler de l’encens devant une image de l’empereur. Le refus a entraîné la mort de certains chrétiens notables, dont le pape Fabien, les Babylas d’Antioche et Alexandre de Jérusalem. On ne sait pas combien d’efforts ont été déployés par les autorités pour vérifier que tout le monde dans l’Empire avait un libellus certifiant qu’ils ont sacrifié, mais on sait que de nombreux chrétiens, dont Cyprien, évêque de Carthage, se sont cachés. Le nombre de personnes mises à mort pour avoir refusé d’obtenir un certificat est inconnu. Un grand nombre de chrétiens ont effectué les sacrifices requis, à tel point que les autorités de Carthage ont été submergées par le nombre de personnes souhaitant obtenir un certificat et ont été forcées d’émettre un avis demandant aux gens de revenir le lendemain.

Les effets de l’édit sur les communautés chrétiennes, dont beaucoup avaient jusque-là vécu en paix et sans être dérangés, étaient traumatisants. Beaucoup ont perdu leur foi, et leur réadmission dans la communauté chrétienne a été contrée par le schismatique novatien. Dans la plupart des églises, ceux qui étaient morts ont été acceptés dans la communion. Certains diocèses africains ont cependant refusé de les réadmettre.

Indirectement, la persécution décienne a conduit au schisme donatiste, parce que les donatistes ont refusé d’embrasser ceux qui avaient obtenu les certificats. mémoire collective de l’église un épisode de tyrannie monstrueuse.


Des pièces de monnaies de l’époque de Decius (ou Dèce,en français)

 

Sesterce de Trajan -Dèce vers 249-250

 

Pièce d’or de Trajan Decius de 1 aureus entre 243 à 251

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire:l’importance de la triade capitoline pour le panthéon romain

La triade capitoline, le musée de Guidonia.
La Triade Capitoline

 

 

La triade capitoline était un trio de dieux adorés par les anciens Romains. Ce trio était composé d’un dieu masculin – Jupiter, le dieu suprême du panthéon romain et chef de la triade, et de deux femmes – Juno son épouse et Minerva sa fille. La triade capitoline occupait une place importante dans la religion publique de Rome et des temples qui leur étaient dédiés furent construits dans diverses parties du monde romain.

Le concept de triade n’était pas une tradition pour la religion romaine

Les érudits pensent que la triade capitoline ne faisait pas partie de la religion romaine à l’origine, car les Romains n’avaient pas pour tradition d’honorer leurs dieux par groupes de trois. Au lieu de cela, il est probable que cette pratique religieuse ait été adoptée par les Étrusques , que les Romains ont conquis. La triade suprême des dieux du panthéon étrusque était composée de Tinia, Uni et Menrva, qui correspondaient aux Romains Jupiter, Junon et Minerve, ou aux Grecs Zeus, Héra et Athéna.

 

Où la triade capitoline a-t-elle été vénérée?

Comme son nom l’indique, la triade capitoline est vénérée sur la colline du Capitole, la plus petite des sept collines de Rome. Cette colline a joué un rôle important dans les débuts de l’histoire de Rome. Selon la légende, il s’agissait de la hutte de Romulus et de l’asile octroyé par Romulus à des réfugiés étrangers. De plus, la colline du Capitole était déjà considérée comme un site sacré, avant même l’arrivée de la triade capitoline et un autre trio de dieux y était vénéré. La prétendue « triade archaïque » était un trio de dieux masculins et était composée de Jupiter, Mars et Quirinus. On sait peu de choses sur le culte de cette triade aujourd’hui, puisque la triade capitoline l’a remplacée.

Représentation de Mars,dieu de la guerre.

Le temple de Jupiter Optimus Maximus

Modèle spéculatif du premier temple de Jupiter Optimus Maximus, 509 av.

Bien qu’il ne soit pas certain que la triade capitoline ait supplanté la triade archaïque, l’historienne romaine Livy a déclaré que la construction du temple de Jupiter Capitolin (connu également sous le nom de Temple de Jupiter Optimus Maximus, qui signifie «Jupiter meilleur et le plus grand» ) a été initiée par Lucius Tarquinius Priscus (également connu sous le nom de Tarquin le Fier), le cinquième roi légendaire de Rome qui régna de 616 à 579 av. Le projet ne fut achevé que sous le règne de Lucius Tarquinius Superbus (fils ou petit-fils de Tarquin le Fier), septième et dernier roi romain, qui régna de 535 à 509 av.

Romulus dédiant le temple à Jupiter. ( Palais Magnani

Un lieu de signification religieuse et des événements civils et politiques importants

Le temple de Jupiter Capitolinus n’était pas seulement un site d’une grande importance religieuse, il était également un centre civique et politique important pour les Romains. Par exemple, c’est dans ce temple que le Sénat romain tenait traditionnellement la première réunion de l’année. De plus, tout triomphe organisé à Rome se terminait au temple de Jupiter Capitolinus. Un exemple d’un tel triomphe est celui de Vespasian à la suite de sa victoire sur la révolte juive en 73 après JC, comme l’a rapporté l’historien juif Josephus. En outre, le temple était un point de repère important car il était visible de différentes parties de la ville, notamment le Forum romain, le Tibre et le Campus Martius.

 

Combien de fois le temple a-t-il été reconstruit?

Le temple qui a été construit avant l’établissement de la République romaine a été détruit par un incendie à l’été 83 avant JC et a été remplacé par un deuxième temple. Ce temple était prêt pour la dédicace en 69 avant J.-C. et dura jusqu’à 69 après JC, avant d’être également détruit par un incendie. La construction du troisième temple a commencé à l’été de l’année suivante et a été consacrée en 75 après JC. En 80 après JC, la foudre frappa le temple, provoquant un incendie qui l’engloutit. Le quatrième et dernier temple a été consacré en 82 après JC et cette structure a subsisté pendant plusieurs siècles. Avec le triomphe du christianisme, le temple a été abandonné et est tombé en désuétude. Finalement, en 455 après JC, Rome fut pillée par les Vandales et les pierres utilisées pour le temple furent réutilisées, par exemple pour la construction d’églises ou pour la sculpture de statues. Heureusement!

Pièce de 78 av. JC, lors de la construction du 2e temple

 

 

 

 

 

La Sexualité Sacrée: Les bordels de Pompéi

 

 

 

Comme les hommes anxieux qui ont commencé les fouilles à Pompéi au 18ème siècle et en ont découvert plus sur les anciens Italiens qu’ils n’avaient négocié – comme les lampes à forme phallique – les historiens du sexe sont régulièrement confrontés à des études de cas défiant leur propre éthique. . Ceux qui travaillaient dans les rues de Pompéi et servaient des clients dans les maisons closes vivaient une vie difficile, mais beaucoup de peintures murales qui ont survécu décrivent les femmes comme étant érotiques et exotiques.


HORS TEXTE
Musée Archéologique de Naples

 

Bâtiment du musée

 

Après une visite du site archéologique de Pompéi, il est judicieux de se rendre au musée situé à proximité de Naples car c’est là que sont conservés tous les objets fragiles et de grande valeur du site. Il y a une verrerie magnifique qui semble si fragile, mais qui a survécu à la catastrophe. Il y a beaucoup de récipients de cuisine et de bronzes et de mosaïques exquis. Cela révèle encore plus ce que fut cette ville somptueuse à son apogée.

Lampes phalliques.

 

Des décorations aux formes évidentes.

 

Un lit et oreiller en pierre.

 

 

 

Le musée abrite également la « Salle secrète », dépositaire de symboles phalliques bizarres et d’œuvres d’art de toutes sortes de visuels sexuels. Apparemment, les anciens étaient fascinés par leurs organes génitaux et l’acte de procréation. À Pompéi, nous avons visité le bordel avec de petits « bureaux » équipés de lits / oreillers en pierre et des peintures sur les murs destinées à « inspirer ». ..des marchandises pour tous ceux qui entrent.

Une enseigne a l’entrée du bordel.

 

 

 

 


Les peintures murales des bordels et des bâtiments servant de maisons closes (comme les auberges, les comptoirs à lunch et les tavernes) montrent des femmes à la peau claire, nues (excepté la bande de poitrine occasionnelle), avec des cheveux stylisés, des positions sexuelles variées hommes athlétiques. Les figurines arborent des lits parfois ornés et ornés de courtepointes décoratives.

Dans les bâtiments identifiés comme des maisons closes, les peintures murales pourraient avoir pour but d’éveiller les clients. Ils peuvent également avoir servi de menus illustrés ou même servir de manuel d’instructions à un plus grand nombre de clients inexpérimentés. Dans les bâtiments identifiés comme résidences privées, les scènes étaient probablement décoratives, mais elles pouvaient aussi être conçues pour la titillation.

Contrairement aux images idéalisées, les bordels eux-mêmes apportent la preuve que les femmes travaillaient dans des cellules, généralement assez grandes pour un lit étroit. L’absence de fenêtres dans la plupart des cas témoigne de l’obscurité des cellules, ainsi que d’un flux d’air limité.

Les fouilles suggèrent également que les cellules étaient généralement dépourvues de portes, ce qui implique que les pièces pourraient avoir été ridées. Ils ont également révélé des lits en pierre.Des lits en bois ainsi que des palettes ont probablement également été utilisés, mais auraient péri lors de l’éruption du mont Vésuve en 79 après JC.

Les conditions dans lesquelles travaillaient les femmes ne concernaient pas les propriétaires de maisons closes, les clients ou quiconque, car la plupart des travailleuses du sexe de l’ancienne Italie étaient des esclaves. Comme l’attitude ancienne vis-à-vis des esclaves était, au mieux, l’indifférence et le mépris de la violence au pire, la vie des femmes ne constituait pas une source d’empathie pour les personnes extérieures à leur classe.

Les travailleuses du sexe remplissaient une fonction utilitaire et rien d’autre. Confinées dans les locaux par des proxénètes (généralement) masculins qui ne leur fournissaient que leurs besoins les plus élémentaires, les femmes étaient essentiellement coupées du monde extérieur. Cela les rendait vulnérables aux caprices du proxénète et du client.

 

Les femmes qui travaillaient dans les rues de Pompéi attendaient souvent autour des arcades et d’autres endroits standard tels que les cimetières et les bains publics. Dans les grandes villes, où le contrôle du commerce du sexe était plus difficile à gérer, certaines de ces femmes ont peut-être travaillé sans proxénète. Ceux qui composaient ce pourcentage d’ouvriers étaient pour la plupart des esclaves libérés et des femmes pauvres et libres.

Histoires De Graffiti

La préservation des graffitis sur les murs des bâtiments de Pompéi fournit également aux historiens des détails sur le commerce du sexe. La plupart sont extrêmement graphiques. Il comprend des informations sur des services et des prix spécifiques, les évaluations des clients concernant certaines femmes et leurs capacités (ou leur absence), ainsi que des conseils sexuels.

Certains graffitis vont droit au but:

Pousser lentement

D’autres sont des publicités:

Euplia était ici
avec deux
beaux hommes

 

Ou une liste de prix pour différents services.

 

 

Souvent, les noms des esclaves et, par défaut, des travailleurs du sexe, avaient des origines grecques. Le nom « Euplia », par exemple, vient d’un mot grec signifiant « voyage équitable ». Les noms des travailleurs du sexe dénotaient parfois la fonction ou les caractéristiques physiques de l’individu en question. Euplia a promis à ses clients un bon voyage.

Les graffitis attestent également des travailleuses du sexe à Pompéi. Comme pour les écrits concernant les femmes, ce graffiti répertorie des services spécifiques offerts et parfois des prix.Comme les femmes nées seules n’étaient pas autorisées à avoir des rapports sexuels avec qui que ce soit d’autre que leur mari, les clientes ayant eu recours à des travailleurs du sexe masculins étaient presque exclusivement des hommes. Les mœurs sexuelles de la Rome antique couvraient les rencontres sexuelles entre hommes si certains protocoles étaient maintenus (un citoyen ne pouvait pas être pénétré, par exemple).

Les quelques enregistrements littéraires qui suggèrent qu’il pourrait y avoir eu des clientes de travailleuses du sexe sont discutables, car elles étaient généralement écrites à des fins satiriques ou comiques. Cependant, il serait naïf de ne pas tenir compte des cas de femmes riches et nées librement ayant accès à des travailleurs du sexe ou à des esclaves domestiques.

 

De même, il serait naïf de supposer que les clients masculins ne recherchent pas d’autres hommes avec lesquels ils pourraient participer à des actes jugés socialement inacceptables (essentiellement des actes dans lesquels le citoyen masculin occuperait un rôle de soumission).

Société et commerce du sexe

Au moment de l’éruption du Vésuve , Pompéi était une ville de taille modeste, avec une population d’environ 11 000 habitants et une communauté florissante dotée d’une architecture et d’une infrastructure sophistiquées. Situé en Campanie, à quelque 23 kilomètres au sud-est de Naples, et à proximité du port de Pouzzoles , il a connu un commerce et une économie robustes et un groupe démographique multiculturel.

La prospérité de la ville et la présence continue des commerçants ont assuré un marché fort pour le sexe. En effet, le commerce du sexe était essentiel au bon fonctionnement de la société, en particulier des mariages.

Comme les mariages, en particulier ceux des classes d’élite, étaient organisés et principalement pour la naissance d’héritiers masculins, un mari ne chercherait pas à obtenir des plaisirs sexuels de sa femme. Plutôt, par respect pour elle, un homme paierait pour des relations sexuelles agréables, en particulier les actes qui ne devaient pas être accomplis par une femme respectable.

En effet, le graffiti atteste de cinq types de sexe à vendre: rapports sexuels, cunnilingus, fellation, sexe anal actif et sexe anal passif. Ainsi, le commerce du sexe effectuait une sorte de contrôle social et moral de l’institution du mariage, ainsi que la préservation de la réputation et de la masculinité d’un homme adulte. Comme le travail du sexe n’était pas illégal (étant principalement structuré autour de l’esclavage) mais que l’adultère était interdit, c’était une autre raison de payer pour le sexe.

Les couches de matériaux volcaniques qui recouvraient Pompéi et la majeure partie de sa population à une profondeur de 25 mètres (82 pieds) ont laissé des traces considérables des anciens Italiens, de leur mode de vie et de leur environnement. Ironiquement, l’éruption qui a piégé les habitants à la fois dans le temps et dans l’espace leur a conféré une étrange immortalité.

Ces gens nous chuchotent et leurs histoires sont variées, joyeuses et tristes. Leurs histoires sont parfois choquantes et même déchirantes, mais, comme la vie des travailleuses du sexe, elles méritent d’être rappelées.

 

 

 

 

 

Un trésor numismatique romain découvert en Argovie

monnaies romaines

Un maraîcher d’Ueken (AG) a découvert enterré dans son verger près de 4000 pièces datant du IIIe siècle. Les inscriptions qu’elles portent sont encore très bien lisibles.

Un maraîcher d’Ueken (AG) a fait une découverte archéologique de taille. Dans son verger de cerisiers était enterré un véritable trésor numismatique datant du IIIe siècle de notre ère. Comptant plus de 4000 pièces, il s’agit d’un des plus importants de Suisse.

Les pièces de monnaie sont dans un excellent état de conservation, indiquent les services de l’archéologue cantonal argovien jeudi. Les inscriptions qu’elles portent sont encore très bien lisibles.

Un expert a identifié les frappes de plusieurs empereurs romains, allant d’Aurélien (270-275) à Maximien (286-305). Les pièces les plus récentes datent de 294.

1700 ans sous terre

Les archéologues pensent que leur propriétaire les a retirées de la circulation au fur et à mesure, peu après leur fabrication. Pour une raison qui reste mystérieuse, ils les a enterrées peu après 294 et n’est jamais revenu les chercher.

Le trésor est resté sous terre durant 1700 ans, jusqu’à juillet dernier, lorsque l’agriculteur a remarqué des pièces à l’entrée d’un terrier de taupe. Il appelle alors l’archéologue cantonal.

Une importante fouille est organisée qui permet de retrouver 4166 pièces de bronze pour un poids total de 15 kilogrammes. Elles présentent un taux particulièrement élevé de 5% d’argent.

Deux salaires annuels

Leur valeur de l’époque devait représenter un à deux salaires annuels. Sa valeur marchande actuelle n’a pas été évaluée, car ce n’est pas une priorité, a précisé à l’ats l’archéologue cantonal Georg Matter.Les objets archéologiques retrouvés dans le sol appartiennent à la collectivité publique, souligne encore M. Matter. A terme, le trésor d’Ueken sera exposé au Musée Vindonissa de Brugg (AG).

Sources:Le Matin

Connaître l’origine de Jésus-Christ

 

 

 

 

Flavius Josèphe,un écrivain érudit du premier siècle.
Flavius Josèphe,un écrivain érudit du premier siècle.

Arius Calpurnius Piso alias : « Flavius Josephus » (historien Juif romanisé du Ier siècle)

 

TU ES CHRETIEN, ET TU NE CONNAIS MEME PAS L’ORIGINE DE JESUS ?

[Au milieu du 1er siècle, un homme, Flavius Josèphe parle de Jésus, pour la 1ere fois]

Flavius Josèphe, historien Juif romanisé du Ier siècle, parle à plusieurs reprises de celui qu’il appelle d’abord “ le Thaumaturge ”, et quelques années plus tard qu’il désigne sous le nom de Jésus en disant “ Christos, c’était lui ”.

E.Nodet en annexes de son livre “ Histoire de Jésus ? Nécessité et limites d’une enquête ”, éditions du Cerf, Paris 2.003 publie plusieurs textes de Josèphe sur Jésus (Trois d’entre eux sont reproduits ici avec l’autorisation de l’éditeur). Je donne notamment des extraits pratiquement inconnus tirés de “ la Guerre des Juifs ” de Josèphe, dans une édition traduite du grec en slavon.

Dans son livre E. Nodet, Professeur à l’Ecole Biblique de Jérusalem, explique qu’une première édition de La Guerre avait été faite, traduite par Josèphe lui-même de l’araméen en grec. Le texte grec de cette première édition est perdu. Mais cette première édition nous est connue par une version en slavon. Une seconde édition, qui s’est conservée, a été mise plus tard en grec par des secrétaires traducteurs. Ce texte est plus policé, mais perd certains aspects de la culture juive de l’époque. Les passages concernant Jésus ont alors été supprimés.

Or le texte slavon de La Guerre évoque très précisément un “ thaumaturge ” qui n’est pas nommé autrement. Mais ce texte slavon se rapproche étonnamment du fameux “ testimonium de Jesu ” que Josèphe mettra plus tard dans “ les Antiquités Judaïques ”.

1 “ Le thaumaturge ”
“ Entre deux épisodes où Pilate provoque des rébellions juives, le slavon insère (après G 2:174) une notice sur Jésus, formée d’un portrait d’ensemble suivi du récit de sa mort (c’est le même schéma que la d’Hégésippe sur Jacques, texte W). Il est qualifié de thaumaturge. Mais il n’est pas nommé, ce qui suggère une certaine crainte de la puissance de son nom comme guérisseur et thaumaturge. Aucune attache galiléenne n’est indiquée, ni aucun lien avec Jean-Baptiste, qui a disparu avant l’ar­rivée de Pilate (texte M). Contrairement au cas d’Hérode (texte J), il n’y a ni titulature biblique ni accomplissement des Écritures, mais seulement une rumeur ou du moins un vœu populaire de royauté.
L’authenticité du passage est discutée, en particulier à cause de l’affirmation (un peu timide) du caractère divin de ce thaumaturge, mais cela n’a en fait rien d’anormal dans le judaïsme du temps : Josèphe rapporte des guérisons opérées par exorcisme ; l’ancêtre de cet art, une spécialité des Esséniens, est Salomon, que Dieu avait doté de pouvoirs spéciaux (AJ 8:45-49). De plus, il est difficile de croire qu’un interpolateur chré­tien ait pu concevoir un récit aussi peu chrétien. On pourrait imaginer un judéo-chrétien, mais alors il serait nécessairement proche de la Judée et du temps de Josèphe, ce qui conduit à des hypothèses compliquées sur les circonstances de son activité. II est plus naturel de conclure que Josè­phe est témoin d’un ensemble de traditions dans lesquelles ont puisé aussi les rédacteurs des évangiles ” Nodet, p. 225.

Alors parut un homme, s’il est permis de l’appeler homme. Sa nature et son extérieur étaient d’un homme, mais son apparence plus qu’humaine, et ses oeuvres divines : il accomplissait des miracles étonnants et puissants. Aussi ne puis-je l’appeler homme. D’autre part, en considérant la commune nature, je ne l’appellerai (ou on ne l’appellera) pas non plus ange. Et tout ce qu’il faisait, par une cer­taine force invisible, il le faisait par la parole et le commandement. Les uns disaient de lui : “ C’est notre premier législateur qui est ressuscité des morts et qui fait paraître beaucoup de guérisons et de preuves de son savoir. ” D’autres le croyaient envoyé de Dieu. Mais il s’opposait en bien des choses à la Loi et n’observait pas le sabbat selon la coutume des ancêtres ; cependant, il ne faisait rien d’impur ni aucun ouvrage manuel, mais disposait tout seulement par la parole.
Et beaucoup d’entre la foule suivaient à sa suite et écoutaient ses enseignements. Et beaucoup d’âmes s’agitaient, pensant que c’était par lui que les tribus d’Israël se libéreraient des bras des Romains. Il avait coutume de se tenir de préférence devant la cité, sur le mont des Oliviers. C’était là qu’il dispensait les guérisons au peuple. Et auprès de lui se rassemblèrent cent cinquante serviteurs, et d’entre le peuple un grand nombre. Observant sa puissance, et voyant qu’il accomplissait tout ce qu’il voulait par la parole, ils lui demandaient d’entrer dans la ville, de massacrer les troupes romai­nes et Pilate, et de régner sur eux 51 Mais il n’en eut cure. Plus tard, les chefs des Juifs en eurent connaissance, ils se réunirent avec le ,grand prêtre et dirent : “ Nous sommes impuissants et faibles pour résister aux Romains, (qui sont) comme un arc tendu Allons annoncer à Pilate ce que nous avons entendu, et nous n’aurons pas d’ennuis: si jamais il l’apprend par d’autres, nous serons privés de nos biens, nous serons taillés en pièces nous-mêmes et nos enfants dispersés en exil. ” Ils allèrent le dire à Pilate. Celui-ci envoya des hommes, en tua beaucoup parmi le peuple et ramena ce thauma­turge. Il enquêta sur lui, et il connut qu’il faisait le bien et non le mal, qu’il n’était ni un révolté, ni un aspirant à la royauté et le relâcha, car il avait guéri sa femme qui se mourait.
Et, venu au lieu accoutumé, il faisait les oeuvres accoutumées. Et de nouveau, comme un plus grand nombre de gens se rassemblaient au­tour de lui, il était renommé pour ses oeuvres par-dessus tous. Les docteurs de la Loi furent blessés d’envie, et ils donnèrent trente ta­lents à Pilate pour qu’il le tuât. Celui-ci les prit et leur donna licence d’exécuter eux-mêmes leur désir . Ils le saisirent et le cruci­fièrent en dépit de la loi des ancêtres.

2 “ Christos, c’était lui. ”
Le passage parallèle dans les Antiquités (AJ 18:63-64) est le fameux testimonium de Jesu, dont le début est semblable à celui de la notice pré­cédente. Il a fait couler beaucoup d’encre, car depuis les humanistes on l’a longtemps soupçonné d’être une interpolation chrétienne. En toute hypothèse, il ne s’agit pas à proprement parler d’un témoignage sur Jé­sus, mais plutôt sur une confession de foi baptismale des chrétiens de Rome, ce qui est bien différent, et d’ailleurs fort intéressant, car c’est la trace la plus ancienne de ce qui deviendra plus tard le Symbole des Apô­tres ; la structure trinitaire est assez perceptible. De plus, cette confession est assez semblable à la “ parole de salut ” qui forme le noyau du long discours prononcé à Antioche de Pisidie par Paul, qui a désormais son nom romain (Ac 13,27-32).
Les objections encore actives à l’authenticité se résument pour l’es­sentiel à un point : il n’est pas possible qu’un Juif comme Josèphe ait pu dire que Jésus était le Christ sans être lui-même chrétien. Mais ce juge­ment résulte d’un anachronisme : le nom “ chrétien ”, de formation latine (christianus), n’est pas né à cause des disciples de Jésus, mais à l’occasion d’agitations messianisantes juives (“ sous l’impulsion de Christus ”, dit Suétone) dans les métropoles de l’Empire vers 40, à la fin du règne de Caligula.
Ces troubles prirent des proportions considérables – même Philon d’Alexandrie fit le voyage à Rome pour tenter de calmer le jeu. Ils étaient dus au projet de l’empereur de mater les Juifs en faisant installer sa propre statue au temple de Jérusalem par le gouverneur de Syrie. Celui-ci, qui essaya de temporiser, résidait à Antioche, et c’est bien là que Paul, Barnabé et quelques autres furent pris dans ce tourbil­lon et traités de “ chrétiens ” (Ac 11,26), ce qui resta une qualification criminelle durable.
Dans cette notice, Josèphe ne dit rien de précis sur la vie publique de Jésus, mais il commet un anachronisme caractéristique, puisqu’il indique que Jésus a fondé de son vivant une école où se mêlent Juifs et Grecs. Il s’agit du christianisme paulinien, et non du mouvement juif initial en Galilée et en Judée.
Par cette imprécision, Josèphe dévoile la raison pour laquelle il ne peut plus admettre ce mouvement. On peut supposer que c’est à Rome, vers 75, qu’il a découvert le lien entre le personnage de Judée, dont il avait vénéré le renom, et la nouvelle “ école ” répandue jusqu’à Rome et qu’il ne pouvait accepter. Cela suffirait à expliquer qu’ayant parlé trop favorablement du thaumaturge dans sa première version de la Guerre (conservée en slavon), il ait ensuite fait (précipitamment) tout supprimer par ses assistants dans la version définitive, qui fut dûment approuvée par l’empereur Titus et que l’on date vers 78. Plus tard, dans les Antiquités, il jugea qu’il fallait mentionner brièvement les chrétiens, mais on ignore ce qui a pu l’y pousser ” (Nodet, p.229).

Vers le même temps survient Jésus, habile homme, si du moins il faut le dire homme. Il était en effet faiseur de prodiges et maître de ceux qui reçoivent avec plaisir les choses anormales. Il se gagna beaucoup de Juifs et aussi beaucoup du monde hellénistique.
Christ(os), c’était lui.
Et, Pilate l’ayant condamné à la croix, selon l’indication des pre­miers d’entre nous, ceux qui avaient été satisfaits au début ne ces­sèrent pas. Il leur apparut en effet le troisième jour, vivant à nou­veau, les divins prophètes ayant prédit ces choses étonnantes et dix mille autres merveilles à son sujet.
Et jusqu’à présent, l’engeance des chrétiens, dénommée d’après celui-ci n’a pas disparu. (Antiquités Judaïque 18 / 63-64)

Jésus enseignant les tables de la loi:une vision juive.
Jésus enseignant les tables de la loi:une vision juive.


3 “ Disciples du thaumaturge ”
“ A la mort d’Agrippa I » en 44, la Judée redevint pratiquement une province romaine. Des procurateurs furent envoyés, mais les institutions judiciaires juives étaient maintenues avec pleins pouvoirs, contrairement à l’époque de Tibère. Le slavon insère à ce point (G 2:221) une notice, où l’on reconnaît une esquisse de la première partie des Actes, ce qui correspond au mouvement juif des disciples du thaumaturge avant la vocation de Saül et la visite de Pierre chez Corneille, épisodes qui ou­vrent sur d’autres horizons (que Josèphe refusera, cf. texte P) ”. Nodet p. 234.

Si quelqu’un s’écartait de la lettre de la Loi, le fait était révélé aux ­docteurs de la Loi. On le mettait à la torture, et on le chassait ou bien on l’envoyait à César. Et sous ces procurateurs apparurent de nom­breux serviteurs du thaumaturge déjà décrit, et ils disaient au peuple que leur maître était vivant, bien qu’il fut mort : “ Et il vous libé­rera de la servitude. ”

Et beaucoup d’entre le peuple écoutèrent leurs paroles. Ils prêtaient l’oreille à leurs commandements, non pas à cause de leur renommée, car ils étaient de petites gens, les uns tail­leurs de voiles, les autres savetiers, d’autres artisans. Mais ils accomplissaient des signes merveilleux en vérité, tous ceux qu’ils voulaient. Alors ces nobles procurateurs, voyant l’égarement du peuple, complotèrent avec des scribes de les saisir et de les tuer- : car une petite chose cesse d’être petite quand son aboutissement est une grande chose. Mais ils eurent honte et peur devant les signes: ils disaient que la magie ne faisait pas tant de miracles; si ces gens n’étaient pas envoyés par la providence de Dieu, ils seraient bientôt confondus. Et licence leur fut donnée de circuler à leur gré. Ensuite, importunés par eux, ils les dispersèrent, envoyant les uns à César, les autres à Antioche pour comparaître, et d’autres dans des régions lointaines.
(Guerre des Juifs, texte Slavon, 2 / 221)

source : http://www.1000questions.net/fr/chroniq/flavius.html