La commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction a remis son rapport final mardi,le 24 novembre 2015.
Au-delà de l’implacable récit des faits et des quelques reproches destinés à des témoins-vedettes qu’on y retrouve, le rapport de la commission Charbonneau dresse une série de constats lapidaires au sujet des activités de surveillance et de contrôle dévolues à des ministères et à des organismes publics.
Personne n’oubliera jamais ce regard de la juge France Charbonneau.
« La faiblesse des actions posées par ces organismes a créé un climat d’impunité que la commission a pu constater tout au long de ses travaux », peut-on y lire. Pourtant, « la juridiction des organismes de surveillance et de contrôle couvrait l’ensemble des phénomènes liés à son mandat. »
La commission présente une liste exhaustive des causes de cette situation, qui s’est soldée par un manque d’intégrité dans l’octroi des contrats publics, l’infiltration du crime organisé dans l’industrie de la construction, et de multiples violations des lois qui régissent l’industrie.
Elle relève notamment le « laxisme institutionnel », une « gouvernance défaillante », une « sous-utilisation des pouvoirs d’enquête et de vérification », une « allocation de ressources déficientes », des « carences » dans le recrutement et la formation, une « insuffisance » des outils de détection et d’interprétation « restrictive » des lois.
Voici une liste de ces organismes et de leurs manquements, mais aussi des solutions que propose la commission pour y mettre un terme.
Le ministère des Affaires municipales du Québec
Il a fait preuve d’un « certain laxisme institutionnel » et son mandat de surveiller la bonne gestion des deniers publics dans les municipales « n’a pas été rempli adéquatement ». En 1995, le rapport Martin l’avait informé que l’administration Vaillancourt à Laval se plaçait parfois en situation « d’apparence de favoritisme », mais « aucune conséquence ne s’est ensuivie ».
Avant 2010, souligne la commission, le ministre titulaire ne demandait par ailleurs jamais à ses fonctionnaires de faire enquête sur la conduite d’un employé municipal, ni à la Commission municipale du Québec (CMQ) d’enquêter sur l’administration financière d’une municipalité. Quant à la CMQ, son « inaction » a été causée par son interprétation des matières sur lesquelles elle peut enquêter ».
La commission recommande notamment de créer un poste de commissaire à l’éthique et au lobbyisme disposant notamment du pouvoir de déclencher, de sa propre initiative, des enquêtes en matière d’éthique visant tout élu, provincial ou municipal, tout membre du personnel politique de ces élus ainsi que toute enquête pénale en matière de lobbyisme.
Le ministère des Transports du Québec
Le service des enquêtes du MTQ « ne possédait ni les ressources ni l’expertise » pour faire des enquêtes sur des cas de collusion ou de corruption, souligne la commission, et il « ne collabore pas de façon structurée » avec la Sûreté du Québec et le Bureau de la concurrence.
Le ministère a aussi « négligé » de donner suite à différents rapports, dont ceux du vérificateur général du Québec, qui faisaient état de « problèmes récurrents » quant à son expertise, sa capacité à estimer le coût de travaux, son processus de suivi et sa gestion des extras. Du « laxisme institutionnel », conclut là encore le rapport.
La commission recommande notamment au gouvernement « d’accélérer les efforts d’accroissement de l’expertise interne » au ministère des Transports du Québec.
Jacques Drouin,le directeur général des élections.
Le Directeur général des élections du Québec
Pendant longtemps, le DGEQ « n’a pas assumé adéquatement son rôle d’enquêteur et de poursuivant » dans des dossiers liés au financement de partis politiques provinciaux et municipaux. Un service des enquêtes avec du personnel permanent n’a été créé qu’en 2010. De nombreux témoins ont d’ailleurs avoué n’avoir été nullement inquiétés par le DGEQ.
Qui plus est, le DGEQ « n’a pas pris de mesures suffisantes » pour contrer les stratagèmes de prête-noms, même s’il avait été informé d’allégations « depuis au moins la fin des années 90 », souligne la commission. Avant 2012, précise-t-elle, aucun partage d’informations avec l’Agence du revenu du Québec n’avait lieu.
La commission fait quatre recommandations pour lutter contre le recours aux prête-noms en matière de financement politique – améliorer l’imputabilité des chefs de parti, rendre obligatoires les fiches de contribution utilisées par les partis et les candidats provinciaux pour qu’elles comportent le nom de l’employeur du contributeur, etc. – et trois autres destinées à améliorer la reddition de comptes du DGEQ.
Souvenons-nous des gros gras de la FTQ qui se caraissaient le dos sur une plage des mers du Sud.
La Commission de la construction du Québec
Sa contribution à la lutte contre le crime organisée a été « modeste », un « mince bilan » qui s’explique en partie par les « ratés » dans la gestion interne de l’organisme. « Certains représentants d’associations accréditées et certains membres du conseil d’administration se sont immiscés dans la gestion quotidienne de l’organisation, notamment en matière d’inspections, d’enquêtes et d’émissions de cartes de qualification », note la commission.
Quant au processus d’inspection et de plaintes, il a fait « l’objet de manipulations » et était « fréquemment instrumentalisé » par des représentants syndicaux et patronaux et des entrepreneurs. Les relations avec des individus liés au crime organisé de Jocelyn Dupuis, membre du C.A. de 1998 à 2009, ont aussi pu « favoriser un relâchement sélectif » des inspections.
La commission recommande de limiter le mandat des administrateurs de la CCQ et de la CSST à deux mandats consécutifs de trois ans, et d’interdire à quiconque d’être simultanément administrateur à la CCST, administrateur à la CCQ et président ou directeur général d’une association patronale ou syndicale. Plusieurs recommandations visent en outre à mieux outiller la CCQ pour combattre l’intimidation sur les chantiers.
La Régie du bâtiment du Québec
L’organisme qui veille au respect de la Loi sur le bâtiment « n’a pas joué son rôle de rempart » contre l’infiltration du crime organisé dans l’industrie. Pourtant, elle peut s’appuyer sur la notion de « confiance du public » pour effectuer un certain contrôle et refuser, annuler ou suspendre certaines licences.
« Aucun des entrepreneurs liés de près ou de loin au crime organisé, et dont il a été question dans le cadre des travaux de la commission, n’a été convoqué à une audition devant la RBQ ou n’a vu sa licence annulée ou suspendue en raison de ses mauvaises mœurs », résume la commission.
Elle recommande au gouvernement de resserrer les règles relatives à la période de carence imposée aux entrepreneurs reconnus coupables d’un acte criminel, d’élargir l’examen sur la vérification des antécédents criminels des actionnaires d’une entreprise de construction et de créer des sanctions pénales pour les titulaires ou les demandeurs d’une licence de la RBQ.
La Sûreté du Québec et le DPCP
De 1996 à 2008, la police provinciale n’a mené que six enquêtes sur des cas de corruption. Avant 2009, seuls sept enquêteurs se consacraient à cette tâche… quand ils n’étaient pas prêtés à d’autres équipes. Ses enquêtes, essentiellement fondées sur des dénonciations, donnaient rarement lieu à de l’écoute électronique, comme lors d’opérations visant le crime organisé.
La donne a évidemment changé avec l’arrivée de l’escouade Marteau, en 2009. Au cours des cinq années qui ont suivi, 30 enquêtes, dont 15 liées à l’industrie de la construction, ont abouti à 127 mises en accusation. L’escouade est aujourd’hui une unité d’enquête de l’UPAC.
Quant au DPCP, la commission lui reproche de faire une « interprétation restrictive des lois ».
Lors de son témoignage à la commission Charbonneau, le syndic adjoint de l’OIQ, André Prud’homme, avait expliqué qu’une enquête de deux ans avait été nécessaire pour conclure à la…
L’Ordre des ingénieurs du Québec
L’ordre professionnel des ingénieurs a consacré « peu d’efforts » à la prévention et à la détection » de pratiques frauduleuses, un problème, dont elle a « pris conscience tardivement ». De 1996 à 2010, ses enquêtes sur la collusion, la corruption et les dons politiques ont été « marginales »; dans les quatre années suivantes, elle a toutefois reçu 668 demandes d’enquêtes.
Le syndic a mis en place une équipe chargée de ces enquêtes en 2013, mais l’OIQ manque toujours de ressources, en raison de la faiblesse des cotisations. Les ingénieurs verseront 325$ par année à compter de 2016-2017, ce qui demeure cinq fois moins que les avocats ou quatre fois moins que les médecins. Il revient à l’Office des professions du Québec d’agir à ce sujet.
Soulignant la « culture organisationnelle » de certaines firmes « qui laissait libre cours à certaines pratiques déviantes », la commission propose de modifier le Code des professions du Québec pour qu’elles soient assujetties à l’OIQ, comme c’est le cas partout ailleurs au Canada et dans 35 États américains. À l’heure actuelle, l’OIQ peut uniquement sanctionner des individus.
L’Office des professions du Québec
Le rôle de l’OPQ est de s’assurer que les ordres professionnels, dont l’OIQ, disposent des moyens nécessaires pour garantir la protection du public. Or, le président de l’OPQ, Jean-Paul Dutrisac, a admis n’avoir constaté aucune anomalie à l’OIQ avant 2012-2013, et a reconnu que, sans les travaux de la commission, il n’aurait peut-être pas pris la mesure des problèmes la concernant. L’OPQ a depuis lancé un avertissement à l’OIQ concernant ses cotisations et mis en place un accompagnement particulier.
La commission constate en outre que l’OPQ n’effectue « aucune reddition de comptes standardisée » lui permettant de s’assurer que les ordres professionnels soient en mesure de protéger le public. Elle recommande donc au gouvernement de modifier le Règlement sur le rapport annuel d’un ordre professionnel afin de remédier à cette situation.
Selon la commission, il est « crucial » que l’OPQ s’assure de disposer de l’information nécessaire pour mener à bien sa mission de surveillance, et qu’il puisse poser un « regard critique » sur les données obtenues. À l’heure actuelle, il n’a « aucune balise » lui permettant d’évaluer si les actions des ordres professionnels permettent de protéger adéquatement le public.
Le célèbre Rambo …
Le Bureau de la concurrence du Canada
L’organisme fédéral chargé de veiller au respect de la Loi sur la concurrence et responsable des enquêtes sur la collusion souffre d’un manque de ressources et sous-utilise son pouvoir d’enquête et de vérification, dit la commission. Sa collaboration avec les organismes de compétence provinciale est « imparfaite ».
Résultat : entre 2000 et 2006, le Bureau de la concurrence n’a déposé aucune accusation visant l’industrie de la construction au Québec, comme l’a noté le spécialiste du droit de la concurrence Yves Comtois. Selon lui, une douzaine d’employés travaillent pourtant sur les cartels dans la province.
N’ayant aucune compétence sur les organismes fédéraux, la commission recommande que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) adopte et diffuse une politique claire stipulant qu’elle a la compétence requise pour intenter des poursuites criminelles fondées sur la Loi sur la concurrence au Canada.
Nous parlons ici de l’apothéose du néolibéralisme le plus pur!
Il y a eu de la corruption et de la collusion à grande échelle dans l’industrie de la construction et l’appareil politique au Québec, mais la juge Charbonneau ne blâme officiellement personne, ce qui laisse de nombreux observateurs sur leur appétit.
Mardi matin, la juge France Charbonneau a décrit les principales conclusions de son rapport fort attendu, pendant une vingtaine de minutes. Mais elle n’a répondu à aucune question pour défendre le travail de la Commission.
Dans son très volumineux rapport produit au terme de 4 ans de travaux qui ont coûté presque 45 M$ aux contribuables, la Commission (CEIC) écorche principalement l’ex-maire de Montréal Gérald Tremblay, estimant qu’il aurait dû savoir ce qui se passait sous son nez à titre de maire et chef de parti.
Jean Charest a toujours dit n’avoir rien vu, lui non plus. Mais l’ex-premier ministre et ex-chef du PLQ est épargné par le rapport. Tout comme ceux qui dirigeaient le PQ et de l’ADQ, des partis qui ont aussi violé les lois électorales. Au provincial, ce sont les formations politiques, et non les individus, qui sont blâmés.
«On a l’impression qu’ils vont tous sabrer le champagne ce soir», a laissé tomber le député de Québec solidaire Amir Khadir, mardi.
Son opinion trouve écho chez le syndicaliste Ken Pereira, l’un des témoins-vedettes de la Commission.
«Je voulais plus. Je pense qu’ils ne sont pas allés assez loin. Je me suis vidé, j’ai tout dit ce que j’avais à dire, et finalement, il n’y a même pas de tapes sur les doigts», a-t-il affirmé .
« Pas très mordant »
Le rapport et ses annexes, d’un total de plus de 1700 pages, ne contiennent que deux fois le mot «blâme», et il est utilisé en référence à deux autres documents.
Le rôle d’acteurs-clés, comme Nicolo Milioto (l’entrepreneur qui remettait de l’argent à la mafia), ou Marc Bibeau (qui organisait le financement sectoriel du PLQ), est décrit, mais les commissaires se gardent bien de le qualifier ou de le dénoncer.
«Ce rapport va être sûrement décevant pour plusieurs personnes, car il y a eu peu de blâmes. Ce n’est pas un rapport très mordant», a estimé Bernard Motulsky, professeur à l’Université du Québec à Montréal. «On ne pointe pas spécifiquement d’hommes ou de femmes politiques. C’est assez vague», a renchéri Emmanuel Choquette, de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
En ce qui concerne l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt, accusé de gangstérisme, il est presque invisible. Les passages qui le concernent ont été caviardés parce que son dossier est devant les tribunaux.
Pas dans le mandat
L’ex-entrepreneur Lino Zambito, qui a beaucoup collaboré à l’enquête, est déçu que la CEIC n’ait pu établir de lien entre le financement illégal et les firmes de génie-conseil.
«À un moment donné, il faut lire entre les lignes. [Les firmes] ne faisaient pas juste du financement pour le plaisir de le faire», reproche-t-il à la CEIC.
«La juge avait déjà mentionné que son but n’était pas de trouver des personnes coupables, mais d’identifier les stratagèmes et des solutions», tempère de son côté Danielle Pilette, professeure en gestion municipale à l’UQAM.
Ni les commissaires France Charbonneau et Renaud Lachance, ni les procureurs de la CEIC n’ont répondu aux questions mardi.
7 choses importantes à savoir
1. L’enquête menée par la commission Charbonneau a confirmé l’existence d’un problème de corruption et de collusion au Québec «beaucoup plus étendu et enraciné qu’on pouvait le penser».
2.Le blanchiment d’argent provenant de la drogue est la principale motivation du crime organisé, notamment de la mafia, pour infiltrer les entreprises de construction. Des cartels empêchent d’autres entrepreneurs de soumissionner sur des contrats publics. Certains ont été́ victimes de menaces, d’intimidation et de voies de fait.
3. Les liens ont clairement été établis entre le financement politique des partis et l’octroi et la gestion de contrats publics. Ces liens sont différents sur les scènes municipale et provinciale.
4. Les apparences de conflits d’intérêts de certains dirigeants de la FTQ et de la FTQ-Construction ont été révélées par les témoignages. N’empêche que d’ex-hauts dirigeants – comme Jean Lavallée et Michel Arsenault – ne sont pas directement blâmés.
5. Plusieurs des acteurs dont les actions – parfois douteuses – sont décrites dans le rapport Charbonneau n’y sont pas blâmés. C’est notamment le cas de l’ex-président du comité exécutif Frank Zampino, du syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier, de l’argentier d’Union Montréal Bernard Trépanier et de l’ex-entrepreneur Tony Accurso.
6. La faiblesse des actions posé́es par des organismes de contrôle et de surveillance a créé un climat d’impunité.
7. Quelques pépins sont survenus mardi. Le site web de la commission a été non fonctionnel pendant de longues minutes suivant la mise en ligne du rapport tant attendu. C’est sans compter qu’on a oublié de caviarder un extrait sous le coup d’une ordonnance de non-publication. La commission a dû se raviser en après-midi.
COÛT TOTAL
44 779 775 $*
Rémunération: 18 153 643 $
Honoraires: 13 903 435 $
Loyer: 3 564 929 $
Fonctionnement: 9 157 768 $ soit 25 720,72 $ par page du rapport
1741 pages de rapport
263 jours d’audience
300 personnes entendues
3600 documents déposés
7500 communications du public reçues
70 000 pages de transcription
Le parti libéral du Québec n’a pas à s’inquiéter
Désolé de casser le party comme on dit par chez nous mais contrairement à ce que titre La Presse ce matin, je doute que la Commission Charbonneau (CEIC) ne fasse bien mal au parti libéral du Québec. Je serais énormément surpris si le PLQ se voyait déstabilisé par cette commission, et ce pour plusieurs raisons.
A) La Commission Charbonneau a protégé le parti Libéral. Du moins s’est-elle assurée de ne pas trop embêter le « politique » et 95% du politique à embêter est au PLQ; n’en déplaise à ceux qui font tout pour essayer de salir les autres partis afin de dissoudre le blâme à toute la classe politique. On se souvient de l’entrevue percutante qu’a accordé l’ex policier Tremblay de l’Unité anti-Collusion à Bryan Myles de L’Actualité et du Devoir. Selon cet enquêteur chevronné, la CEIC a manqué à son mandat en ce qu’elle a volontairement négligé des éléments de preuves essentiels à la compréhension du financement illicite au PLQ. Il est tout à fait inadmissible que cette commission n’ait pas entendu et confronté publiquement un témoin comme Marc Bibeau, pierre angulaire de l’organisation du financement occulte libéral selon plusieurs sources. Oui, on a entendu à la hâte, et à hui-clos, Marc Bibeau, mais rien ne justifie qu’il n’ait pas subi le même genre d’interrogatoire que Bernard Trépanier par exemple. En protégeant Marc Bibeau, on s’assurait de ne pas étaler au grand jour le coeur du stratagème de financement libéral à partir de la collusion et de la corruption, le comté 127, etc. On doit aussi rappeler la comparution bâclée, complaisante de certains députés du PLQ, nommément celle de Nathalie Normandeau. On se souvient de la critique très dure faite par la journaliste Isabelle Riche qui était mal à l’aise devant le parti pris de la juge Charbonneau qui a tout fait pour « réhabiliter » Nathalie Normandeau plutôt que de l’interroger ou la confronter en fonction des éléments de preuve dont la commission disposait.
B) Le parti Libéral s’en tirera aussi à cause du timing. Les militants libéraux étaient bien plus nerveux lors de la dernière campagne électorale alors que le risque était plus grand que la Commission Charbonneau n’affecte les chances du PLQ d’être réélu. Cependant, la CEIC a fait une longue pause, on s’est assuré que rien ne sorte pendant la campagne électorale et c’était sans compter, bien sûr, sur cet électorat libéral captif qui n’a absolument rien à cirer de la CEIC ou des travaux de l’UPAC. Dès que les résultats de la dernière élection ont été confirmés, de nombreux militants libéraux se bidonnaient et envoyaient un doigt d’honneur à la CEIC et à la population du Québec en quelque sorte : « Ils peuvent sortir ce qu’ils veulent l’UPAC et la CEIC, on est là pour 4 ans! »
En fait, le PQ a plus souffert du reportage d’Alain Gravel et de sa source anonyme qui salissait le mari de Pauline Marois que le PLQ des 21 visites de l’UPAC (contre zéro pour tous les autres partis). Gravel a été blâmé pour ce reportage par la suite (Radio-Canada a contesté le blâme), mais le mal était fait. Au final, aussi hallucinant que cela puisse paraître, le PQ aura été puni plus sévèrement dans cette affaire que le PLQ.
C) Le parti Libéral s’en tirera aussi car ses alliés (institutionnels, médias, affaires) ne le laisseront pas tomber. Si des blâmes politiques sont lancés par la CEIC, on s’assurera d’effleurer juste assez le PQ pour diffuser les conséquences, on beurrera le plus large possible toute la classe politique et l’appareil gouvernemental afin d’éviter de ne pointer QUE le PLQ alors qu’essentiellement, cette problématique relève surtout de la collusion et de la corruption libérale. Pendant la période visée par la Commission Charbonneau (et avant que la corruption ne devienne LE sujet de controverse), on observe d’ailleurs l’augmentation indécente des dons politiques au PLQ quand ces derniers sont au pouvoir (surtout durant l’ère Charest) versus dans l’opposition.
On se souviendra que rien de ce qui avait été dévoilé sur la collusion libérale pendant tout le long règne de Charest, rien sur le passé éthique trouble de Philippe Couillard, rien sur le fait que l’équipe de Couillard en 2014 était essentiellement la même qui avait été chassée dans la honte en 2012 suite à un long chaos social… rien de tout cela n’a empêché Gesca d’appuyer le parti Libéral dans tous ses journaux en avril 2014.
En fin de compte, le parti Libéral du Québec n’a pas à s’inquiéter de la Commission Charbonneau surtout parce que ni ses appuis électoraux, ni ses accointances institutionnelles ou affairistes ne le sanctionneront pour son rôle dans la corruption ou la collusion. On se souviendra en 2009 alors que Gérald Tremblay, maire sortant de Montréal miné par les révélations sur la corruption, se trouvait en combat électoral contre Louise Harel, une méchante « séparatiste », la réaction du West-Island Gazette avait été de proposer les escrocs plutôt que les séparatistes: « Better Crooks than Separatists » (Michel David dans un texte du Devoir y avait fait référence d’ailleurs…).
Voilà pourquoi le PLQ ne sera pas inquiété. Il existe une proportion assez grande de Québécois qui souscrivent à la prémisse que battre les séparatistes est plus important que des banalités comme la corruption. Le même argumentaire qu’avaient servi Jean Chrétien et Jean Pelletier pour justifier la fraude des Commandites.
EN CONCLUSION
Le fonctionnement même de l’Assemblée Nationale du Québec baigne dans la corruption et la collusion.Il est pratiquement impossible de récupérer une toute petite partie de pouvoir politique sans côtoyer le crime organisé.Seule la désobéissance civile peut ébranler et renverser ce système corrompu…en autant que cette révolution venue du peuple élimine l’ensemble de la représentation politique de cette « pseudo Assemblée Nationale » afin de remplacer totalement les choix politiques par d’autres plus respectueux.Le Parti libéral du Québec est coupable de nombreux crimes et son bannissement est la sentence minimale pour gérer l’État au profit de la Mafia.
Les Québécois ont payé le «juste prix» pour le CUSM, soutient Yves Bolduc …
Cachez ce stationnement que je ne saurais voir !
Chaque fois que je passe dans ce coin-là, sur la 720 Ouest, devant l’imposant nouvel hôpital anglophone de Montréal (CUSM), je me pose la question (j’en suis même un peu gossant, demandez à mes amis!): comment, à notre époque, peut-on construire un stationnement étagé au…ssi haut, aussi visible, aussi moche, comme une espèce de rappel absurde aux horreurs urbanistiques des années 70 et 80 si présentes dans tant de villes nord-américaines?
Eh bien, il semble que je m’indigne pour rien : selon les conclusions des enquêteurs de la commission Charbonneau, cette masse de béton ajourée de huit étages est un… stationnement souterrain ! Avec autant d’imagination, on pourrait même finir par se convaincre que l’autoroute Ville-Marie, c’est les Champs-Élysées ou que le mât du Stade olympique est un pittoresque phare sur le Saint-Laurent.
Sont forts, tout de même, les anciens dirigeants du CUSM. S’ils ont été capables de faire passer un bloc de huit étages pour un ouvrage souterrain, pas étonnant qu’ils aient été aussi capables d’en passer une p’tite vite au gouvernement. Une p’tite vite qui aurait permis au consortium dirigé par SNC-Lavalin d’obtenir ce contrat en aspergeant quelque 22,5 millions de dollars de pots-de-vin.
Il y aura, vraisemblablement, un jour des condamnations dans cette sordide histoire de corruption au CUSM (huit personnes, dont l’ancien directeur du CUSM, Arthur Porter, et l’ancien PDG de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime, sont accusés de fraudes, complot, abus de confiance, notamment), mais en attendant, il n’est pas très difficile de désigner les dindons de cette triste farce. Eh oui, c’est nous (encore une fois!), contribuables québécois, entubés, s’il faut en croire la version des enquêteurs de la commission Charbonneau, par une bande de profiteurs sous l’oeil éteint de notre gouvernement.
Certains s’étonneront peut-être de voir la commission Charbonneau s’intéresser de si près à cette histoire, d’autant que des procédures criminelles sont en cours dans cette affaire. Le titre même de la CEIC – Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction – et la firme impliquée dans un des contrats publics majeurs des dernières années – SNC-Lavalin, géant de cette industrie – devaient toutefois mener naturellement les enquêteurs de la juge Charbonneau le long de la 720. L’octroi et la gestion des contrats publics, ce n’est pas la magouille impliquant les partis politiques ou le gouvernement. L’incurie, aussi, comme on le constate encore une fois, coûte cher aux contribuables.
Cette histoire, pour le Québec, est une vraie honte. Recruter à l’étranger des «spécialistes» pour mieux se faire plumer, ça fait vraiment république bananière de classe mondiale! On n’a pas seulement ouvert la porte du poulailler aux renards, on leur a déroulé le tapis rouge pour les y conduire!
Il faut se rappeler que le gouvernement Charest poussait très fort pour instaurer au Québec le modèle controversé des PPP (partenariat public-privé) et que le CUSM devait être un des fers de lance de cette approche. À l’époque, le gouvernement Charest n’y voyait que des avantages. Les risques, disait-il, pesaient sur les entreprises privées qui ne respecteraient pas leur contrat avec le gouvernement.
La réalité, c’est que les contribuables québécois doivent éponger, encore une fois, les dépassements de coûts, les magouilles avec, en prime, le sentiment honteux de s’être fait avoir et une horreur architecturale de plus dans le paysage montréalais.
Il ne serait pas étonnant par ailleurs que le consortium rival de SNC-Lavalin, dirigé par le géant espagnol OHL, qui a été apparemment écarté par des tractations illégales, réclame compensation, ce qui serait parfaitement normal.
Quelle que soit la suite judiciaire de l’affaire, le CUSM avance et son inauguration est prévue pour 2015. On prévoit déjà une grande fête, une parade, etc.
Philippe Couillard, qui sera nécessairement de la fête, doit espérer très fort qu’on ne parle plus trop de son ancien ami et associé Arthur Porter au moment de couper le ruban.
Rien n’est moins sûr. Ça s’incruste, des taches pareilles.
L’ex-organisateur du Parti libéral du Québec Pierre Bibeau nie avoir jamais demandé et encore moins reçu 30 000 $ en argent comptant de Lino Zambito, en lien à une activité de financement au profit de sa conjointe de l’époque, l’ex-ministre Line Beauchamp.
Pierre Bibeau,ce matin 10 juin 2014 ,devant la juge Charbonneau.
Pierre Bibeau, qui a été organisateur en chef du PLQ de 2001 à 2003 et occupe depuis un poste de vice-président à Loto-Québec, admet l’avoir croisé lors d’un déjeuner au profit de Mme Beauchamp le 6 avril 2009 à Laval. Mais il précise qu’il ne s’occupait aucunement du financement de l’événement, qui a incidemment rapporté 61 500 $ à l’ex-ministre.
Devant la commission Charbonneau, Lino Zambito avait affirmé lui avoir remis cette somme dans la foulée de ce déjeuner de financement lors d’une rencontre à son bureau de Loto-Québec.
M. Bibeau admet que l’ex-propriétaire d’Infrabec est bel et bien venu à son bureau, mais pour lui parler d’une histoire de dézonage à Boisbriand concernant les terrains de GM. M. Zambito, a-t-il dit, souhaitait profiter de l’influence politique présumée de M. Bibeau pour qu’il intervienne en sa faveur auprès de la commission de la protection du territoire.
Il dément que la rencontre ait plutôt porté sur une usine d’épuration à Boisbriand, comme le suggère plutôt le procureur Crépeau.
Pierre Bibeau a par ailleurs reconnu qu’il connaissait déjà à l’époque Lino Zambito, puisqu’il était déjà intervenu en sa faveur deux ans plus tôt, à la demande de l’oncle de Lino Zambito, Jean Rizzuto (aucun lien avec le clan mafieux Rizzuto).
Le témoignage historique de Lino Zambito à la Commission Charbonneau
Lino Zambito ,l’homme qui aimait parler.
Octobre 2012-Le témoignage choc de Zambito (Dossiers personnels)
Dès les premières minutes de son témoignage, Lino Zambito a déclaré sous serment à la commission Charbonneau, avoir donné une enveloppe contenant 30 000 $ comptant au vice-président de Loto-Québec, Pierre Bibeau, afin de financer le Parti libéral du Québec.
M. Zambito affirme qu’il a remis cette somme en se rendant aux bureaux de M. Bibeau, à la société d’État. La rencontre n’aurait duré qu’une dizaine de minutes. L’argent lui avait été réclamé par M. Bibeau lui-même pour une activité de financement du PLQ organisée par la firme Génivar et s’étant déroulée quelques jours plus tôt.
Line Beauchamps,la ministre libérale qui a tout niée,en compagnie de Pierre Bibeau ,au sommet de sa puissance.
Cet événement de financement s’est tenu le 6 avril 2009 sous la présidence d’honneur de l’ex-ministre de l’Environnement, Line Beauchamp, qui était alors la conjointe de Pierre Bibeau. Ce dernier, ancien organisateur en chef des libéraux, n’occupait alors aucune fonction officielle au sein du PLQ.
Le déjeuner de financement réunissait une vingtaine de personnes, dont Paolo Catania, de la firme Catcan, le controversé homme d’affaires Domenico Arcuri, qui est associé à la mafia montréalaise, et M. Zambito, qui était accompagné de son oncle, Jean Rizzuto.
Selon M. Zambito, il en coûtait 1000 $ par personne pour participer à l’activité. Sa contribution s’est toutefois élevée à 30 000 $. Selon les documents du PLQ, cette activité a permis d’amasser 61 000 $.
Ce n’est pas la première fois que M. Zambito cible Pierre Bibeau. L’ex-entrepreneur a raconté devant la commission Charbonneau avoir rencontré M. Bibeau alors qu’il avait été sollicité par un collecteur de fonds qu’il ne connaissait pas. Christian Côté, employé d’une filiale de la firme Dessau, travaillait à amasser des fonds pour le ministre David Whissel. Il aurait réclamé 50 000 $ comptant de la part de M. Zambito.
Mal à l’aise, Lino Zambito a fait appel à son oncle Jean Rizzuto, un libéral notoire, pour qu’il intervienne auprès de Pierre Bibeau. Ce dernier a stoppé les élans de M. Côté en téléphonant à son fils, Alexandre Bibeau, alors chef de cabinet du ministre Whissel.
Outre cet événement, Lino Zambito a raconté que le PLQ lui avait réclamé quelques mois plus tard une autre contribution de 30 000 $ comptant. La demande était alors venue de Bruno Lortie, alors chef de cabinet de la ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau. M. Zambito a raconté n’avoir jamais versé la somme puisque, la veille de l’activité de financement, il a reçu un appel du PLQ (comme le démontre une facture téléphonique déposée en preuve). Cela correspondait à la diffusion d’un reportage de l’émission Enquête l’impliquant dans des tractations douteuses à Boisbriand.
PQ et ADQ sous pression
Lino Zambito n’a pas seulement égratigné le PLQ. Ce spécialiste des égouts a affirmé avoir fait des dons tant au Parti québécois qu’à l’Action démocratique (maintenant la Coalition avenir Québec) notamment par le biais de prête-noms ou en argent comptant. Il répondait à des « commandes », a-t-il soutenu. « Ç’a pas été des montants qu’on a versés par conviction. C’était des montants qui ont été versés par obligation, des ententes, des demandes qui m’ont été faites », a expliqué M. Zambito.
Des factures de Bell ont été déposées à la commission confirmant que M. Zambito a été en contact téléphonique avec notamment la responsable du financement au PLQ, Violette Trépanier, et Alexandre Bibeau, alors directeur de cabinet du ministre David Whissell.
De plus, il y aurait « une filiation » entre firmes de génie, cabinets d’avocats et entrepreneurs qui ne trompent pas sur l’organisation des marchés. Ainsi, M. Zambito a déclaré que le PLQ est surtout associé aux firmes Roche, Génivar et Dessau alors que le PQ est lié au Groupe Séguin (aujourd’hui Génius), BPR-Triax. M. Zambito établit des liens entre l’ADQ et la firme Projeco de Saint-Eustache.
Lino Zambito a précisé que c’était toujours le même cercle d’affaires qui se retrouvait semaine après semaine dans les cocktails de financement des différents partis.
La situation lui a fait dire que les chefs de cabinets des politiciens jouent « un double rôle » qui peut être dangereux pour mener les affaires de l’État. Plusieurs sont honnêtes, mais ils sont sous pression, croit-il. M. Zambito a même affirmé que des changements des règles de financement politique étaient devenus nécessaires.
Ministère des Transports
En après-midi, Lino Zambito a témoigné sur les contrats pour lesquels il a soumissionné au ministère des Transports (MTQ). Une liste de 50 contrats a été décortiquée.
Ici, il a dit avoir présenté une soumission de complaisance pour permettre à l’entreprise de Tony Accurso de gagner l’appel d’offres. Là, il a affirmé que les firmes de génie qui autorisent les extras conservaient 25 % du paiement pour elles. Et il a nommé les entreprises, toujours les mêmes, qui se partageaient la manne, dont Simard-Beaudry, Asphalte Desjardins, Sintra et autres Construction DJL.
M. Zambito a raconté avoir été obligé de verser 150 000 $ à Claude Chagnon, associé de l’ex-ministre David Whissel dans ABC Rive-Nord, pour obtenir un contrat. Cela remonterait à 2004.
Selon M. Zambito, ce sont les firmes de génie-conseil qui agiraient comme pivot du grand jeu de la collusion et du financement des partis politiques. À plus d’une reprise, le témoin a invité la commission à se questionner sur ceux qui orchestrent les appels d’offres et les exécutent.
L’ex-entrepreneur a été appelé à témoigner concernant l’important projet de reconstruction du rond-point de l’Acadie. Déjà, il avait affirmé que le parrain de la mafia, Vito Rizzuto avait agi comme médiateur entre lui et Tony Accurso. Lundi, il a affirmé avoir indisposé le bras droit de M. Accurso, Frank Minicucci, dans un autre contrat. « C’était son rond-point à lui ! », a-t-il laissé tomber.
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M. Zambito était alors aux prises avec Christian Côté de Dessau, un proche du ministre David Whissell, qui lui demandait une grosse somme d’argent pour faire débloquer une demande de subvention gouvernementale pour le projet d’usine d’épuration à Boisbriand. M. Zambito souhaitait en fait savoir si M. Côté était assez influent pour obtenir un tel résultat. Il s’agit d’un contrat éventuellement obtenu par M. Zambito dans des circonstances troubles : il doit subir un procès en 2015.
Le procureur Crépeau a par la suite souligné que le 26 octobre 2012, soit deux semaines après le passage de Lino Zambito à la commission, M. Bibeau a été vider et fermer ses deux coffrets de sûreté et fermé sa marge de crédit à la Caisse Populaire à St-Bruno.
Pierre Bibeau a expliqué ce geste par l’état mental dans lequel l’avait plongé le témoignage de M. Zambito et affirme avoir vécu un long épisode dépressif, traversé par des pensées suicidaires. Il soutient que ces coffrets ne comprenaient rien que des documents personnels et qu’il « n’y avait rien à cacher ». Il a finalement pris un autre coffret dans une autre institution en décembre 2012.
Le vice-président corporatif de Loto-Québec nie aussi avoir fait un quelconque trafic des billets d’événements divers commandités par la société d’État qu’il obtenait en raison des fonctions, suivait l’hypothèse émise lundi par le procureur Crépeau dans le cadre du témoignage de son ex-secrétaire à Loto-Québec, Jocelyne Truchon.
Il admet cependant qu’il avait d’innombrables billets à sa disposition pour lesquels il s’efforçait de trouver preneur. Et s’il en donnait à des élus libéraux, reconnaît-il, biens d’autres en on bénéficié, notamment les grands médias pour le Grand Prix.
Lumières sur le 357C
M. Bibeau devrait par la suite être interrogé sur sa présence à deux rencontres tenues en 2009 au club privé 357C, aux côtés d’ingénieurs, d’entrepreneurs et de sa conjointe de l’époque, l’ex-ministre Line Beauchamp.
La commission a déjà révélé il y a plus d’un an que Pierre Bibeau s’est rendu à deux reprises au 357C à l’invitation de Rosaire Sauriol de Dessau. La première rencontre a eu lieu le 26 février 2009, soit cinq jours après le déclenchement de la campagne électorale en 2007, la seconde ayant lieu le 18 mai. Mme Beauchamp était présente à chaque fois. Elle était ministre de la Culture et des Communications lors de la première rencontre, et ministre de l’Environnement lors de la seconde.
Les autres invités à ces rencontres étaient Paolo Catania de Constructions Frank Catania, Frank Minicucci, bras droit de l’entrepreneur Tony Accurso et trois dirigeants de firmes de génie-conseil, Michel Lalonde (Genius), Pierre Lavallée (BPR) et Yves Théberge (CIMA+).
L’ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino était également présent, tout comme Bernard Trépanier, ex-argentier d’Union Montréal, qui aurait aussi amassé de l’argent pour le Parti libéral, selon un témoignage livré la semaine dernière par l’enquêteur de la commission Guy Desrosiers.
Line Beauchamp avait déjà affirmé que ces deux rencontres avaient été tenues à sa demande, à titre de ministre, pour des discussions de nature générale.
Trafic de billets au bureau de Bibeau à Loto-Québec
Jocelyne Truchon, qui a été la secrétaire de Pierre Bibeau après qu’il fut devenu vice-président de Loto-Québec, en 2003, a expliqué lundi que des ministres du gouvernement de Jean Charest appelaient régulièrement à son bureau afin d’obtenir des billets pour des événements que commanditait la société d’État.
Le procureur Crépeau a affirmé qu’il y avait un lien entre ce trafic de billets en tout genre – Grand Prix de Montréal, Festival de jazz de Montréal, Francofolies, Festival de St-Tite, les feux d’artifice organisés à Montréal, Québec et Gatineau, etc. – et le financement du Parti libéral du Québec.
Interrogée sur les politiciens qui étaient en contact avec Pierre Bibeau lorsque ce dernier était à Loto-Québec, Mme Truchon a évoqué pêle-mêle le bureau du premier ministre Jean Charest, ainsi que les ex-ministres Jacques Dupuis, David Whissell, Norman MacMillan. Elle a aussi évoqué l’actuelle vice-première ministre Lise Thériault, autrefois ministre du Travail, et l’actuel ministre du Travail, Sam Hamad.
Mme Truchon a aussi nommé l’ex-directeur général du PLQ, Karl Blackburn, la responsable officielle du financement au PLQ de 2001 à septembre 2013, Violette Trépanier et l’entrepreneur de Schokbéton Marc Bibeau, responsable du financement sectoriel au parti, selon le président de CIMA+, Kazimir Olechnowicz.
Bernard Trépanier appelait aussi Pierre Bibeau pour obtenir des billets. « M. Bibeau me disait : « Mettez tant de billets dans une enveloppe pour Bernard Trépanier ». Ça pouvait être des billets de feux [d’artifice], ça pouvait être des billets de festivals, des billets de boxe » », a-t-elle affirmé.
Plusieurs responsables de firmes de génie étaient aussi en lien avec M. Bibeau, a précisé Mme Truchon. Elle a nommé Rosaire et Jean-Pierre Sauriol, de Dessau, Kazimir Olechnowicz de CIMA+, Bernard Poulin de SM et Sylvain Lacasse de Claulac.
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HORS TEXTE NO 2 Déjeuner de financement de la ministre du Développement durable, de l’environnement et des parcs,Line Beauchamps
Le fameux restaurant Piccolo Mondo ou a eu lieu le fameux repas.Les bureaux du clan Rizzuto ne sont pas loin.
En 2009, alors conjoint de la ministre Line Beauchamp, Pierre Bibeau participe avec elle à un controversé déjeuner de financement organisé par deux vice-présidents de Genivar. Parmi les 15 à 20 invités figurent Domenico Arcuri, membre de la mafia, Lino Zambito et Paolo Catania, accusé depuis de fraude. M. Bibeau a déjà dit à La Presse qu’il ne savait pas que M. Arcuri était membre de la mafia.
Domenico Arcuri,un membre important de la mafia italienne de Montréal.
Un membre important de la mafia, Domenico Arcuri, était l’un des 15 à 20 participants à une activité de financement du Parti libéral du Québec, le matin du 6 avril 2009, dont l’invitée-vedette était Line Beauchamp , alors ministre de l’Environnement. Le petit-déjeuner s’est déroulé au restaurant Piccolo Mondo, à Laval, entre 8h30 et 9h30.
Il était organisé par des cadres de la firme d’ingénieurs Genivar pour l’association libérale de Bourassa-Sauvé (à Montréal-Nord), une circonscription que représente Mme Beauchamp depuis 12 ans.
Elle se souvient de cette activité, mais elle assure qu’elle ne connaissait pas M. Arcuri et qu’elle ne le connaît toujours pas.
«Elle tient à vous dire qu’elle va s’assurer que cette personne-là ne va plus se représenter à ses activités», a ajouté Mme Sauvageau.
Le petit-déjeuner a rapporté 61 500$ au Parti libéral du Québec (PLQ). Dans son rapport financier, le parti affirme que le prix d’entrée était de 1 000$. Certains participants ont donné beaucoup plus, d’autres, rien du tout.
Domenico Arcuri a donné 2 995$ au PLQ en 2009, soit 5$ de moins que la limite permise à cette époque. Son frère Antonino a donné presque autant, soit 2 990$. Domenico Arcuri, 52 ans, est l’un des cinq chefs mafieux qui, l’année suivante, ont pris la relève du clan Rizzuto, décimé par l’opération Colisée de la GRC.
Bonifier un certificat d’autorisation
Arcuri participait au petit-déjeuner en tant que représentant de la société Énergie Carboneutre ( 09 ), spécialisée dans la décontamination des sols. Il contrôlait l’entreprise avec son frère Antonino. Ce matin-là, il était accompagné de son bras droit, Giuseppe Bertolo, frère de Johnny Bertolo, trafiquant de drogue assassiné en 2005.
L’entreprise faisait alors des démarches auprès du ministère de l’Environnement pour que son certificat d’autorisation soit bonifié. L’entreprise a obtenu les autorisations demandées un an plus tard. La ministre Beauchamp a pris soin de préciser que ce n’était pas elle qui avait donné cette autorisation à Énergie Carboneutre, mais bien une direction régionale de son ministère.
Arcuri avait été identifié par l’opération Colisée
En avril 2009, le nom de Domenico Arcuri avait déjà été publiquement associé à la mafia. Son nom figurait une vingtaine de fois au registre des écoutes électroniques de l’enquête antimafia Colisée, qui s’est terminée en 2006.
Le père de Domenico et d’Antonino Arcuri s’appelle lui-même Domenico Arcuri. Membre connu de la mafia sicilienne, il avait hérité de la crémerie Ital-Gelati lorsque le clan sicilien des Rizzuto avait éliminé le clan calabrais de Paolo Violi.
; »>En 2010, Domenico Arcuri fils s’est joint à d’autres caïds pour prendre la relève du clan Rizzuto, dont Salvatore Montagna, Raynald Desjardins et Vittorio Mirarchi. Desjardins a été associé un temps à la société de décontamination Carboneutre, tout comme son ami Jocelyn Dupuis, ex-directeur général de la FTQ-Construction.
Depuis, l’alliance mafieuse a éclaté. Domenico Arcuri s’est rangé du côté de Salvatore Montagna contre Raynald Desjardins et Vittorio Mirarchi. Ces deux caïds sont accusés du meurtre de Montagna.
André-Martin Bouchard, ingénieur de Genivar qui préparait des études techniques pour Carboneutre, a aussi participé à cette activité de financement, mais il n’a remis aucun chèque à cette occasion. M. Bouchard est aujourd’hui vice-président environnement de GenivarCarboneutre cherchait alors à convaincre le ministère de l’Environnement de bonifier son certificat d’autorisation. L’entreprise, qui a son centre de traitement à Montréal-Est, sollicitait l’autorisation de traiter des sols contaminés par des métaux lourds, et pas seulement par des hydrocarbures pétroliers.
L’entreprise a fini par obtenir cette autorisation un an plus tard, en mai 2010. Cela lui a ouvert un nouveau marché. La Presse a tenté à de multiples reprises de parler à un responsable du ministère de l’Environnement à ce sujet, mais sans succès.
Bertrand St-Arnaud
À l’Assemblée nationale du Québec, le député de Chambly, Bertrand St-Arnaud , a poussé la ministre dans ses retranchements en lui rappelant qu’à l’époque, son attaché politique était Gilles Deguire, un policier à la retraite ayant cumulé une trentaine d’années d’expérience.
Comment la ministre a-t-elle pu alors ne pas être au courant que l’une des personnes avec qui elle déjeunait était un membre présumé du crime organisé montréalais?», a demandé le député de Chambly.
Gilles Deguire
En effet Gilles Deguire a participé au petit-déjeuner du 6 avril 2009 avec Line Beauchamp; il était son attaché politique dans la circonscription de Bourassa-Sauvé. Maintenant maire de Montréal-Nord et membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, il a dit qu’il se souvenait de cette rencontre au Piccolo Mondo. Il a confirmé qu’il y avait entre 15 et 20 participants, mais il a dit qu’il ne connaissait presque personne. Il a ajouté que cette activité de financement n’avait pas été organisée par l’association libérale de Bourassa-Sauvé, mais par le «sectoriel» au PLQ.
Il n’a pas pu donner de nom. Cependant, il s’est souvenu de la présence de Pierre Bibeau, longtemps organisateur politique pour le PLQ. Pierre Bibeau a confirmé qu’il était présent, mais pas à titre d’organisateur: à l’époque, il était le conjoint de Mme Beauchamp. Il a dit lui aussi qu’il ne connaissait pas les invités réunis autour de la table, dans une petite salle de réception. «Domenico Arcuri, c’est un gars de la mafia?», a-t-il demandé. En défense: dorénavant, la ministre prendra « toutes les précautions » pour ne pas se retrouver avec un membre de la mafia dans les activités de financement .
Des rencontres louches pour un financement louche du Parti Libéral du Québec 27 novembre 2012: la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction s’est récemment intéressée au club privé 357c, où des entrepreneurs, ingénieurs, élus et fonctionnaires municipaux ont tenu depuis 2005 de nombreuses rencontres à l’abri des regards.
Le 26 octobre 2012, cinq enquêteurs ont inspecté le chic établissement du Vieux-Montréal et mis la main sur la liste des visiteurs.
Le Club 357…l’une de ses salles de réception.
En début de témoignage, le procureur en chef adjoint, Denis Gallant, a précisé que les activités au 357c touchaient le financement des partis politiques. «Vous avez entendu depuis le début de l’automne des témoins parler des liens entre entrepreneurs en construction, firmes de génie-conseil et financement des partis politiques, et c’est en lien.
Nos sources indiquent que les deux libéraux visés sont Line Beauchamp et Tony Tomassi qui ont participé à des rencontres séparées. Line Beauchamp, qui a été tour à tour ministre de la Culture, de l’Environnement puis de l’Éducation et finalement Vice-première ministre, était notamment accompagnée de Pierre Bibeau, important organisateur libéral à l’époque.
Les événements d’intérêts ont été enregistrés sur cette période .
Line Beauchamp a déjeuné à deux reprises en 2007 avec une brochette de présumés collusionnaires réunis dans un club privé par son conjoint de l’époque, Pierre Bibeau, ancien organisateur libéral et aujourd’hui vice-président de Loto-Québec. Une fois en février 2007, à leurs côtés se trouvaient notamment Paolo Catania, Bernard Trépanier et Frank Zampino, tous accusés au criminel dans l’affaire du Faubourg Contrecoeur.
Dans le cas de la rencontre au club 357c, c’était mon conjoint Pierre Bibeau» qui avait pris l’organisation en main, se souvient l’ex-vice première ministre du Québec, Line Beauchamp. «Je lui avais dit [à M. Bibeau] qu’à titre de ministre responsable de Montréal, je voulais rencontrer des acteurs économiques de la région», ajoute-t-elle. Aujourd’hui, celle qui a démissionné pendant la crise étudiante du printemps érable convient que la perception «ne peut être que négative».
Même son ex-conjoint a été mis sur la sellette lorsque Lino Zambito, un entrepreneur «repenti», a juré à la commission Charbonneau avoir remis 30 000 $ comptants à M. Bibeau dans les locaux de Loto-Québec pour financer le Parti libéral du Québec (PLQ).
Line Beauchamp et Pierre Bibeau,un couple mafieux ,coupable de haute trahison contre le Peuple.
EN CONCLUSION
En ce 10 juin 2014,j’ai bien rigolé tout l’avant-midi après avoir écouté cet homme,Pierre Bibeau qui tremblait,buvait continuellement de l’eau,bafouillait,se trompait,oubliait,etc.Il se rappelait des nombreuses parties de cartes avec ses petits amis mafieux en 2007,mais avait oublié des rencontres importantes,mélangeait Pâques avec le lendemain de la St-Jean-Baptiste en 2009.etc…Un vrai bouffon,vous direz,mais un bouffon d’une grande adresse et d’une grande intelligence qui cherche à se faire passer pour un cinglé!
Ce type de criminel répond fort bien à la culpabilité de « Haute Trahison contre le Peuple,contre les intérêts financiers du Peuple Souverain. »
Dans une réforme du code criminel,à peu près tous les hauts dirigeants du Parti libéral du Québec pourraient être déclaré coupables de haute trahison sous plusieurs formes différentes que l’on pourraient définir à ce crime.
Dans de nombreux pays souverains et indépendants,le crime de haute trahison et d’appartenance au crime organisé est passible de la peine capitale.
La peine capitale pourrait aussi être réformée au Québec: moi,j’ai déjà proposé de rétablir la peine de mort contre certains types de crimes comme celui-là.
Un récent sondage sur les choix politiques des jeunes du Québec me surprend et me laisse pantois. Non seulement une majorité rejette le Parti québécois et aurait voté NON à 69% à l’occasion d’un référendum sur la souveraineté, mais ils sont 34% de ces mêmes jeunes à adhérer aux valeurs du Parti libéral du Québec, un parti corrompu à l’os comme le démontre de plus en plus les derniers squelettes que la commission Charbonneau sort du placard du PLQ jour après jour.
C’est bien simple, je n’y crois pas. Je ne sais pas où s’est constitué l’échantillonnage de ces 500 jeunes Québécois mais je doute fort qu’il soit représentatif de l’ensemble des jeunes de 18 à 24 ans. Il y a deux ans à peine, des centaines de milliers d’étudiants avaient exprimé leur dégoût des politiques libérales de Jean Charest et bravé la police, tout en faisant preuve de beaucoup d’imagination. À tel point qu’une grande partie de la population, des parents de ces mêmes étudiants, entre autres, les ont appuyés et sont descendus dans la rue à leur côté. Rien n’a changé depuis, malgré le bref intermède d’un gouvernement minoritaire du Parti québécois qui n’a pas pu faire grand-chose en dix-huit mois.
Alors je doute et me demande si ce sondage n’avait pas pour but de nous faire oublier les perquisitions à répétition au siège du Parti libéral du Québec et chez des membres éminents de ce parti.
Je doute mais aussi je me questionne sur moi-même, sur mon demi-siècle de militantisme, d’appartenance sans faillir à un projet de société on ne peut plus noble, à courir, à crier, à souffrir en prison et en exil, à brandir des pancartes, à affronter les forces de l’ordre, à trébucher et à me relever. Pourquoi ai-je été et suis-je encore indépendantiste depuis cinquante ans? Qu’est-ce que ça signifie? Qu’est-ce que ça signifiait être indépendantiste en 1963? Suis-je carrément «à côté de la track» depuis tout ce temps? Suis-je buté ou obsédé par une chimère?
Pourquoi cette idée a-t-elle connu un essor considérable à partir des années soixante parmi les gens de ma génération, alors que nous bousculions l’ordre établi – le seul fait de se dire Québécois et non pas Canadien ou Canadien français constituait un crime, un scandale, un outrage – pour stagner maintenant et ne plus intéresser la génération des 18-24 ans? Le projet pourtant est toujours aussi noble: l’indépendance d’un peuple qui veut avoir le droit de décider de son destin par lui-même, en fonction de ses besoins, de sa culture, de son histoire, de sa langue, comme tant d’autres l’ont fait avant nous. Tous les autres partis politiques s’y opposent, y compris Québec solidaire qui joue sur les deux tableaux pour aller chercher des votes, un jour souverainiste, le lendemain fédéraliste derrière le NDP/NPD.
Dans le Québec des années soixante, nous risquions la prison pour nos idées, on nous matraquait, on nous ostracisait, on nous fichait et on nous marginalisait. Le film Les ordres, c’est de la petite bière en comparaison de la réalité. Aujourd’hui, en 2014, le projet indépendantiste a-t-il à ce point dégénéré qu’il suscite tant d’indifférence et de rejet? Tant que l’indépendance n’est pas faite, elle reste à faire, répétait sans cesse le poète Gaston Miron.
Pourtant, des jeunes s’affirment pour prendre la relève, comme Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin, entre autres. Au Chili, on a vu une figure charismatique des batailles étudiantes de 2011, la jeune Camila Vallejo, être élue aux dernières élections sous la bannière d’un vieux parti, le Parti communiste, qui représente encore les espoirs d’un monde meilleur.
Parfois, on me salue dans la rue, on me dit que je représente quelque chose à leurs yeux. Je ne veux pas être considéré comme un monument avec épitaphe et placé hors du temps. Je veux être de mon temps et non pas d’un autre siècle, sans mémoire qui flanche. Je me souviens, oui. Mais dans le feu de l’action.
Article de Jacques Lanctôt ,sur Canoe.ca
Ils sont tous pareils et corrompus par le pouvoir de l’argent.Ce que Jacques Lanctôt que je considère comme un ami et un patriote ,devrait constater ,c’est que nous faisons face et trempons dans un système politique érigé sur la corruption qui est toujours une colonie survivante de l’Empire Britannique.,la derrière encore active.Il faut donc abattre ce système avant de mourir,car il va surement nous tuer,si nous ne bougeons pas.
COMMISSION CHARBONNEAU,21 janvier 2014,après de nombreuses preuves mettant le Parti libéral du Québec sur la sellette,voilà maintenant qu’arrive le tour du Parti québécois.On peut affirmer sans se tromper que la boucle est bouclée.Voici ce que l’on a entendu ce matin,à la Commission Charbonneau:
Michel Arsenault et Jean Lavallée envisageaient de rencontrer la première ministre du Québec, Pauline Marois, à l’époque chef de l’opposition, pour que le PQ ne soutienne pas la tenue de la commission Charbonneau.
Une conversation téléphonique troublante, captée en 2009 entre le président sortant de la FTQ et l’ex-président de la FTQ-Construction, a été entendue ce matin au troisième jour du témoignage de Jean Lavallée.
Jean Lavallée de la FTQ…un syndicaliste sans honte.
Les deux hommes s’inquiètent clairement de la tenue d’une commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction au Québec et comptent bien entrer en relation avec leurs contacts politiques: «Il va falloir que tous les deux on s’assoie et qu’on parle à nos amis du PQ», lance Lavallée à Arsenault.
«Il faut pas que le PQ embarque dans ça [la commission Charbonneau], parce que sinon y vont se faire ramasser», poursuit-il.
«Un deal avec Blanchet»
Mais le président de la FTQ le rassure: «Ils sont pas mal pris parce qu’on a un deal avec Blanchet». Michel Arsenault fait ici référence à Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois.
«Et y’a pas rien que ça, je te conterai ça», lui répond Jean Lavallée.
«Le PQ touchera pas à ça. On va parler à Pauline», conclut alors Michel Arsenault.
Interrogé par la juge Charbonneau, Jean Lavallée a expliqué qu’aucune rencontre n’avait eu lieu avec le Parti québécois: «On voulait en parler, mais ça ne s’est pas concrétisé», lui a-t-il dit.
Dans une autre conversation, toujours entre Michel Arsenault et Jean Lavallée, les deux hommes abordent de nouveau le sujet.
«Je veux qu’on s’organise tous les deux pour parler au PQ pour qu’il n’y ait pas d’enquête» prévient Lavallée. «Ça marche», répond Arsenault.
Lavallée confirme la tentative de corruption sur Michel Arsenault
Le président sortant de la FTQ, Michel Arsenault, aurait par ailleurs confié à Jean Lavallée s’être fait offrir un pot-de-vin pour qu’une entreprise de décontamination chapeautée par le caïd Raynald Desjardins obtienne un financement du Fonds de solidarité.
Michel Arsenault avait pourtant nié publiquement cette tentative de corruption en 2008.
L’ancien président de la FTQ-Construction a pourtant affirmé le contraire. Selon le témoignage qu’il a livré ce matin, l’histoire du pot-de-vin de 300 000 $ a bel et bien eu lieu.
À l’époque, Michel Arsenault lui aurait en effet expliqué que Jocelyn Dupuis et «un Italien» l’avaient rencontré pour lui présenter le projet de la compagnie de décontamination Carboneutre.
Lors de ce rendez-vous, cet Italien aurait proposé de l’argent à Michel Arsenault pour qu’il appuie le dossier auprès du Fonds de la FTQ.
L’ancien président de la FTQ se serait ensuite confié à Lavallée: «Je suis en maudit de m’être fait offrir de l’argent», lui aurait-il dit. «Il m’a expliqué ce qui s’était passé et il m’a dit: c’est clair que j’embarque pas dans ça», a également rapporté Jean Lavallée à la commission.
«Raynald Desjardins a payé sa dette»
Rappelons que l’homme à la tête de Carboneutre n’était autre que le caïd Raynald Desjardins. Mais cette affaire n’a pas semblé déconcerter le témoin. «À ce moment-là, pour moi Raynald Desjardins je pensais pas que c’était un criminel comme c’est mentionné dans les journaux aujourd’hui, vu qu’il avait payé sa dette à la société», s’est-il défendu.
Selon l’ex-syndicaliste Ken Pereira, Michel Arsenault aurait demandé au directeur syndical Bernard Girard, qui était présent lors de la rencontre avec l’Italien, de signer un affidavit pour passer sous silence toute cette histoire de pot-de-vin.
Dans une troisième écoute enregistrée entre Lavallée et Arsenault, ce dernier s’inquiète alors d’une entrevue que Bernard Girard venait d’accorder, en 2009, au journaliste d’enquête Alain Gravel de Radio-Canada.
«Il est malade ost… […]. Je vais le câlisser dehors de la FTQ, il traînera pas le Fonds de la FTQ dans la marde […]. Il va s’apercevoir que j’ai pas peur de lui moi, tab…», dit Michel Arsenault à Lavallée, au sujet de Bernard Girard.
«Je sympathise pas avec les Hells»
Jean Lavallée a par ailleurs assuré à la juge Charbonneau qu’il n’avait aucune relation avec des groupes de motards criminalisés.
«Je ne sympathise pas avec les Hells, j’en connais pas», a-t-il assuré.
Selon le témoin, s’il est arrivé que le Fonds de solidarité fasse des affaires avec des proches des Hells, c’est tout simplement parce qu’il ne le savait pas. «C’est pas marqué ça dans leur front, je suis un Hells», a rétorqué Lavallée.
Source:Journal de Montréal,La Presse,Le Devoir,…les infos en général
En conclusion:
À mesure que l’enquête va se développer davantage,on peut voir mieux ce système politique,tel qu’il est devant nos yeux:une parodie de justice et de démocratie.Le vrai pouvoir s’exerce en coulisses,caché et masqué devant les yeux du Peuple .
Il y a un gouvernement derrière et à l’intérieur du « pseudo – gouvernement élu par le Peuple » et ce n’est pas lui,le Peuple qui le contrôle,mais des sociétés secrètes,dont entre autres la mafia de toute origine ,des groupes financiers,des contracteurs en construction véreux,des chefs syndicaux qui se prennent pour des parrains puissants (et ils le sont) ,des financiers liés au sionisme et à l’islam radical ,le show business ,etc…et tout ce qu’on ignore encore.
Comment alors,si nous sommes maintenu dans l’ignorance et le mensonge,pouvons-nous continuer à prétendre vivre dans un « système politique basé sur la démocratie et la liberté de parole »?Poser la question ,c’est y répondre!
La liberté,même minimale,suppose que l’on administre le peuple mis en confiance,dans la Vérité et dans la Clarté.
La liberté implique la Vérité:je le clame depuis des années…et maintenant le temps a rattrapé ceux et celles qui ont trompé le peuple québécois depuis plus de cinquante longues années.:les partis politiques néolibéraux (le Parti libéral du Québec et le Parti québécois).
Nous avons,Nous le Peuple,à reprendre possession de « NOTRE » Assemblée Nationale du Québec…et nous avons un système érigé sur la base de la corruption et la collusion à abattre pour le remplacer par un autre système politique qui respectera le Peuple Souverain.La preuve est maintenant faite que ce n’est pas en changeant simplement de parti politique au pouvoir de ce système hérité du colonialisme britannique que nous allons devenir un « peuple libre »,mais en abolissant ce système,avant toute chose!
Seule la désobéissance civile peut le faire avec un peu de Volonté et de Courage!
Michel Duchaine
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