Méditation et santé: 8 postures yoga facile à exécuter

YOGA: POSTURE DE LA CHAISE AVEC TORSION
Vous saviez déjà que vous devriez vous lever souvent de votre chaise au cours de la journée. Et, votre traqueur d’activité est peut-être là pour vous le rappeler. Mais bougez-vous vraiment autant que vous le pourriez dans votre espace de travail au fil de la journée ? Alors, exercez-vous à faire des torsions sur votre chaise de bureau plusieurs fois par jour, pour le grand bien de votre dos. Selon la philosophie du yoga, cet exercice facilite aussi la digestion!

 

EXERCICE DE RESPIRATION ET EMBOUTEILLAGE
La prochaine fois que vous serez bloqué à un feu de circulation ou sur le lieu d’un accident routier, essayez cet exercice de respiration qui vous aidera à passer le temps et à calmer toute poussée de rage au volant. D’abord, respirez normalement, puis commencez à allonger vos inspirations et expirations. Inspirez par le nez en comptant jusqu’à trois, puis expirez par la bouche en comptant encore trois, et ainsi de suite. La respiration doit se faire de façon calme et mesurée. Si elle devient saccadée ou haletante, raccourcissez votre souffle.

 

MÉDITATION SOUS LA DOUCHE
Prendre votre douche est un des rares moments de la journée où vous pouvez fermer les yeux sans être distrait par quoi que ce soit. (Au bureau, on penserait que vous seriez en train de dormir, et à la maison, que vous vous manqueriez d’attention pour votre famille ; au volant, c’est carrément dangereux !)
Prenez quelques minutes sous la douche pour méditer par la visualisation. Imaginez-vous dans un lieu de vacances et concentrez-vous sur un détail (comme le bleu de la mer des Caraïbes). Chaque fois que quelque chose vous distraira de cette image, retournez mentalement à la couleur azur de l’eau. Recommencez jusqu’à la fin de votre douche et débutez ainsi la journée avec l’esprit clair.

 

POSTURE D’OUVERTURE DES HANCHES
Pratiquer le yoga assis à son bureau peut sembler formidable, mais vous feriez mieux de vous limiter à des exercices discrets. Voici une posture facile : au travail ou pendant une longue réunion, croisez votre cheville sur le genou opposé et penchez-vous lentement vers l’avant pour allonger la colonne vertébrale jusqu’à ce que vous sentiez vos fessiers et l’extérieur de votre hanche s’étirer. Vous vous sentirez mieux et vous diminuerez votre tension lombaire.

 

ÉTIREMENT LATÉRAL MATINAL
Si vous avez déjà assisté au réveil d’un animal ou d’un bébé, vous avez remarqué qu’ils commencent par s’étirer. Faites la même chose avant de sauter du lit. Un simple étirement latéral rapide est une des postures de yoga qui vous aidera à émerger du sommeil, à étirer votre colonne et à ouvrir bien grand vos poumons. Vous serez alors fin prêt pour la journée!

 

ÉTIREMENT DES MOLLETS SUR LE TROTTOIR
Lorsque vous attendez le signal pour traverser la rue, ne restez pas sans rien faire. Saisissez l’occasion pour vous étirer les mollets en posant votre pied sur le rebord du trottoir ou contre un poteau. C’est un étirement classique bien connu de tous les coureurs, mais dont tout le monde y compris les marcheurs peut profiter.

 

POSTURE D’OUVERTURE DES ÉPAULES DANS LA SALLE DE BAINS
On croyait que seuls les maniaques de l’informatique et les dentistes avaient une mauvaise posture. Mais, avec la prolifération des équipements électroniques et la dépendance qui les accompagne, la « mauvaise posture du portable » est plus répandue que jamais. Faites la guerre aux épaules tombantes et au dos rond en pratiquant cet exercice d’ouverture des épaules chaque fois que vous irez à la salle de bains. Appuyez un avant-bras en poussant contre le rebord de la porte ou de l’armoire quand vous entrez et faites de même pour l’autre en sortant.

 

ÉTIREMENT DES ISCHIO-JAMBIERS DEVANT LA TÉLÉ
Demandez à tout débutant en yoga quelle partie de son corps lui donne le plus de problèmes et il vous répondra invariablement que c’est la tension de l’extérieur des cuisses (muscles ischio-jambiers). Rester assis à longueur de journée en est la cause principale, mais vous pouvez combattre cette tension en adoptant une autre position assise ou même couchée ! Lorsque vous êtes assis sur le canapé en soirée, penchez-vous vers l’avant sur vos hanches jusqu’à ce que vous sentiez un étirement. Il est très important de maintenir sa colonne vertébrale bien droite. Si vous avez de la difficulté à exécuter cette posture, étendez-vous par terre et levez une jambe que vous maintenez en l’air pour provoquer un étirement. Si vous n’arrivez pas à toucher votre pied ou votre mollet, aidez-vous d’une serviette ou d’une ceinture.

 

 

 

 

 

 

 

Faire une retraite spirituelle chez soi

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Se retirer de l’agitation du monde, seul, chez soi, pour quelques heures ou quelques jours : la retraite spirituelle n’est pas une nouvelle façon de pratiquer l’art du cocooning régressif, mais bien une occasion de se relier à la dimension spirituelle de notre être. Cette part de nous si souvent négligée dans nos quotidiens chahutés, qui se manifeste parfois en présence du sacré ou du beau et nous donne l’impression d’être pleinement vivant. La retraite spirituelle est un outil – parmi d’autres – pour en faire l’expérience consciente. « Chez soi ou dans une communauté, la retraite est une respiration du corps et de l’esprit qui nous permet d’aller vers un horizon qui nous dépasse, vers un vide et un silence habités par autre chose que le faire ou l’avoir, explique Patrice Gourrier, prêtre et psychologue conscient, auteur avec Jérôme Desbouchages de 40 Jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert (Presses de la Renaissance, 2009).

Alain Gamichon, psychologue et psychothérapeute, souligne l’intérêt de la gratuité de cette démarche : « Faire une retraite spirituelle est un acte que l’on pose par rapport à soi-même et dont les résultats ne sont pas immédiatement visibles. Il se peut même que le ressenti sur le moment soit inconfortable, physiquement et psychiquement. Le silence, l’acte conscient, la lecture d’un texte spirituel, une nourriture frugale…, tout cela constitue une véritable ascèse pour nous qui sommes habitués aux gratifications immédiates et dopés aux performances sociales ! » Et c’est justement parce que nous subissons tous les mêmes contraintes et courons derrière les mêmes leurres que cette retraite n’est pas réservée aux seuls croyants. Même si ces derniers peuvent évidemment trouver, dans cette pratique « hors cadre », une occasion de vivre pleinement leur foi.

Se préparer

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Une journée type

Établir un programme est le préalable indispensable à une vraie retraite. Nous avons respecté ici les séquences communes aux différentes traditions spirituelles. Les temps de lecture ou de méditation durent, pour les débutants, entre un quart d’heure et une demi-heure. Chaque activité est précédée par une pause de respiration consciente.

• Lever (7 heures), étirements, respiration, ablutions.

• Petit déjeuner (7 h 30), puis marche, lecture, étirements ou marche, méditation ou prière,
activités domestiques (rangement, ménage, couture, cuisine), lecture.
• Déjeuner (12 ou 13 heures), puis marche, contemplation (une image, un bouquet de fleurs…), lecture, méditation ou prière, étirements.
• Pause thé (16 heures), puis marche, lecture, activités domestiques, méditation ou prière,
étirements.
• Dîner (20 heures).

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Une retraite nécessite un état d’esprit particulier. « Il faut avant tout avoir le profond désir de vivre quelque chose de différent, de s’aménager un temps d’arrêt qui ne soit pas un “cesser de faire”, précise Patrice Gourrier, mais un “faire autrement”, en partant de l’intérieur de soi, le contraire de ce que la majorité d’entre nous vit tous les jours. » C’est pour cela que cette pause exige une rupture nette avec nos gestes, nos pensées et nos réflexes habituels. Ni téléphone, ni visite, ni radio, ni télévision, ni personne d’autre chez soi, mais un silence choisi, pour entrer symboliquement dans un nouvel espace-temps. Pour être féconds, ce silence et cette solitude doivent être encadrés. À la manière de la journée monastique, scandée par les temps d’activité et les temps de méditation ou de prière.

« Il est essentiel de s’impliquer totalement dans ce projet, de se donner les moyens de faire de la place pour laisser advenir l’inconnu de soi, cette dimension de son être que nous ne soupçonnions peut-être même pas », affirme Alain Gamichon. Choisir ses vêtements (très confortables), sélectionner des citations, des poèmes ou des textes spirituels, disposer des bougies, de l’encens, composer un petit autel ou s’aménager un lieu de méditation… Chacun de ces actes, qui modifie imperceptiblementnotre état d’esprit, nous prépare à entrer, en conscience, dans un univers différent.

Apprendre à s’arrêter

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Nous sommes peu habitués à expérimenter cette suspension de la pensée et de l’action ordinaires. Aussi, ne nous étonnons pas si des sentiments d’impatience, d’agacement ou d’ennui surviennent. Contentons-nous de les remarquer, de les accueillir et de les laisser se dissiper. La difficulté fait partie du voyage : il s’agit d’une ascèse et non d’un week-end «bulle » !

Respirer

« Tout commence par la respiration, constate Patrice Gourrier. C’est la meilleure façon d’apprivoiser ce que j’appelle le “temps d’arrêt du corps”. Un exercice très simple consiste à inspirer en pensant “J’inspire la vie” et à expirer en pensant “Je souffle ce qui m’oppresse”. » C’est aussi ce que Thich Nhat Hanh, maître zen vietnamien, appelle la « pleine conscience de la respiration » dans La Respiration essentielle, notre rendez-vous avec la vie (Albin Michel, “Spiritualités vivantes”, 2003).. En position assise, le dos doit être droit, les épaules baissées, la mâchoire détendue et le ventre souple. Les yeux sont fermés pour favoriser la conscience corporelle. Les taoïstes préconisent des séries de trois respirations profondes et amples qui amènent une contraction du bas-ventre à l’inspiration et son relâchement à l’expiration. La respiration consciente Établir un programme est le préalable indispensable à une vraie retraite. Nous avons respecté ici les séquences communes aux différentes traditions spirituelles. Les temps de lecture ou de méditation durent, pour les débutants, entre un quart d’heure et une demi-heure. Chaque activité est précédée par une pause de respiration consciente. Une journée type et profonde (elle ne doit jamais être forcée) est recommandée pour faire le calme en soi, avant et après chaque activité du corps ou de l’esprit.

Lire

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Une fois le corps apaisé et l’esprit calmé, nous pouvons goûter à des nourritures plus denses, comme la lecture de textes spirituels ou poétiques. « Je conseillerais un seul texte court dans la même journée (psaume, sourate, koan, poème ou sutra…) pour éviter de se disperser ou de trop solliciter le mental », poursuit Alain Gamichon. Le thérapeute préconise de lire et relire ces phrases, d’y revenir plusieurs fois. « Il s’agit de “mâcher” les mots et de les laisser cheminer en soi… Leur sens, leur musicalité, leur poésie, leur résonance vont évoluer au fil des heures et soulever en nous des questions, des émotions, ouvrir ou fermer des portes. » La lecture peut être faite à voix haute ou en silence. L’important est de bien ressentir le poids et la tonalité de chaque mot, puis de l’ensemble du texte.

Méditer

Cette pratique, dont le moine bouddhiste Matthieu Ricard dit dans L’Art de la méditation (NiL, 2008) qu’elle consiste à « se transformer soi-même pour mieux transformer le monde », continue à intimider ou à rebuter. Elle est pourtant d’une simplicité enfantine. Il est essentiel de commencer par choisir la plus simple des positions : assis sur une chaise, le dos droit, le menton légèrement rentré, les mains posées, paumes vers le haut, sur les cuisses, les pieds parallèles, bien à plat, distants de trois poings l’un de l’autre. Pendant une vingtaine de minutes, les yeux mi-clos, il s’agit de respirer amplement mais sans forcer par le nez, de laisser ses pensées traverser son esprit sans tenter de les chasser ni de les retenir. Nous pouvons également méditer à partir d’un thème spirituel. Matthieu Ricard en propose plusieurs, dont l’« impermanence » : « Pensons à la succession des saisons, des mois et des jours, de chaque instant, et aux changements qui affectent chaque aspect de la vie des êtres… »

Pour les personnes croyantes, la retraite spirituelle offre aussi l’occasion de renouer avec la forme la plus intime de la spiritualité : la prière. « Chacun, avec ses mots, peut demander de l’aide, dire sa peur, sa colère, ses doutes, formuler sa gratitude, précise Patrice Gourrier. Nous pouvons tous ouvrir cet espace en nous pour entamer ce dialogue, nous alléger et trouver de nouvelles forces. » Il arrive d’ailleurs souvent que les prières de l’enfance resurgissent, nimbées d’une émotion, d’une saveur et d’une profondeur insoupçonnées.

Agir en pleine conscience

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Au temps de la contemplation succède le temps de l’action. Revenir dans le mouvement nous ramène à notre dimension matérielle, incarnée, et nous rappelle que celle-ci est aussi importante que notre part spirituelle. L’unité du corps et de l’esprit ne peut se faire qu’en expérimentant en conscience les deux dimensions de notre être.

Marcher

Après chaque séance de méditation, la marche donne un coup de fouet à l’énergie vitale, qu’elle fait circuler dans tout le corps. Cet exercice est silencieux, lent et conscient. Faire quelques pas dans son appartement ou sortir dans son jardin (mieux vaut éviter la rue pour ne pas être distrait). Avant chaque marche, il est bon de procéder à une série de trois respirations nasales, profondes et amples. Pieds nus de préférence, amorcer le mouvement du pied sur l’inspiration et le poser sur l’expiration, tandis que les épaules restent basses et le dos droit. L’exercice se poursuit sur ce même rythme : inspiration (je lève le pied) et expiration (je pose le pied).

Travailler

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La vie monastique associe contemplation et travail. Ranger, nettoyer, cuisiner…, ces actes devenus automatiques, lorsqu’ils sont faits lentement et en habitant ses sensations, sont une manière de célébrer la vie, Dieu ou l’univers. « Se connecter à ses sens remet le corps au centre, c’est une façon de le sortir de sa stricte fonctionnalité et d’en faire un outil d’éveil », analyse Alain Gamichon. Ranger peut clarifier l’esprit, balayer peut apaiser les émotions… Dans certaines communautés, les tâches les plus ingrates ou les plus dures sont effectuées en offrande. Pourquoi ne pas faire de cette pile de papiers en désordre son Himalaya personnel ?

Manger

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« Quand vous faites la cuisine, ne regardez pas les choses ordinaires d’un regard ordinaire, avec des sentiments et des pensées ordinaires », écrit le maître spirituel japonais Dôgen dans Instructions au cuisinier zen (Le Promeneur, 1994).. Il est conseillé de prévoir des repas simples, légers, végétariens de préférence. L’exercice consiste ensuite à prêter attention à la texture, la couleur, l’odeur des aliments que nous manipulons. Garder à l’esprit qu’un simple bol de soupe préparé avec attention, humé et dégusté est une célébration de la vie. Manger lentement, en silence, en ressentant de la gratitude pour ce que nous mâchons et avalons, de la compassion pour tous ceux qui sont dans le manque. Ce ressenti a valeur de partage, il renforce notre sentiment d’appartenance à la communauté des hommes, dès lors que nous nous y attardons et que nous nous efforçons de l’éprouver profondément.

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REVENIR DANS LE MONDE

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La retraite s’achève. Que nous soyons impatient de retrouver notre rythme ou désireux de prolonger l’expérience, il n’y a pas de règle : il importe d’agir selon notre désir et notre besoin. Autre possibilité : tenter de poursuivre l’expérience avec un groupe d’amis, en couple ou en famille. L’essentiel est de goûter à une autre qualité d’être. À une façon différente d’entrer en relation avec soi et avec les autres. Car la retraite spirituelle est tout sauf un repli sur soi.

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PAR Flavia Mazelin Salvi