Astronomie:un gigantesque trou noir découvert au centre de la Voie Lactée

Les trous noirs d’une telle masse ne devraient même pas exister dans notre galaxie”. C’est ce qu’a déclaré l’astronome Jifeng Liu, de l’Observatoire national chinois d’astronomie, après une découverte des plus surprenantes. Une méthode de recherche des trous noirs a permis d’en identifier un… au sein même de la Voie lactée ! Dénommé LB-1, sa masse stellaire atteint 68 fois la masse du Soleil. Mais selon les modèles, cette taille est inconcevable — du moins pour notre galaxie. Ces recherches inédites sont décrites dans la revue Nature ce 27 novembre.

 

 

Le trou noir dénommé LB-1 ...au centre de notre Voie Lactée.
Le trou noir dénommé LB-1 …au centre de notre Voie Lactée.

À 15 000 années-lumières

Les trous noirs qui accumulent activement de la matière sont observables, car ils brillent sur plusieurs longueurs d’onde du spectre. Au contraire, lorsqu’ils sont dits “dormants”, ils sont littéralement invisibles et ne dégagent aucun rayonnement détectable : pas de lumière, pas d’ondes radio, pas de rayons X, rien. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent être détectés. La méthode de la vitesse radiale, notamment, identifie les trous noirs à l’aide des objets célestes émettant de la lumière qui gravitent autour d’eux.

 

L’équipe de l’astronome Jifeng Liu utilisait le The Large Sky Area Multi-Object Fibre Spectroscopic Telescope (LAMOST) à la recherche de ces étoiles vacillantes. Ils sont finalement tombés sur un astre rare, une “étoile bleue de la séquence principale” située à 15 000 années-lumières de la Terre. Il a ensuite fallu des observations des puissants télescopes Gran Telescopio Canarias (Espagne) et Keck Observatory (États-Unis) pour révéler la nature étonnante de ce que les scientifiques avaient découvert : une étoile de 35 millions d’années, pesant huit fois la masse du Soleil… Et surtout en rotation autour d’un trou noir, dans un cycle de 79 jours et une orbite “étonnamment circulaire”.

L’histoire de sa formation intrigue

Cette révélation est un véritable casse-tête pour les scientifiques. En fait, la composition chimique des plus grosses étoiles de notre galaxie suggère qu’elles perdent une grande partie de leur masse à la fin de leur vie, juste avant que le noyau de l’étoile ne s’effondre et forme un trou noir. Les astres les plus lourds mettent fin à leur vie dans ce qu’on appelle une “supernova”, si bien que leur noyau est complètement “effacé”. Le trou noir a alors une masse inférieure à 50 à 60 fois celle du Soleil. “LB-1 est deux fois plus massive que ce que nous pensions possible”, indique Jifeng Liu. Il n’a donc pas pu être créé lors d’une supernova. “Maintenant, les théoriciens devront relever le défi d’expliquer sa formation.”

Une première théorie suggère que LB-1 serait le résultat de la collision de deux trous noirs. Cet ensemble aurait ensuite “capturé” l’étoile bleue. Dans ce scénario, néanmoins, l’orbite circulaire de son compagnon n’est pas cohérente : une capture produirait une orbite elliptique. Le temps aurait pu la lisser, mais cela prendrait bien plus de temps que 35 millions d’années. Une autre possibilité consiste en une supernova “de repli”. Des éléments, éjectés de l’étoile mourante, seraient retombés immédiatement pendant la formation du trou noir. Pour l’instant, il n’existe aucune preuve confirmant ou infirmant ces synopsis.

Dans tous les cas, LB-1 est soudainement devenu l’un des objets les plus intéressants de la Voie Lactée, car il oblige les chercheurs à réexaminer les modèles de formation des trous noirs. Ces objets célestes ne cessent d’étonner les scientifiques. Il y a quelques jours, ils découvraient pour la première fois une galaxie avec trois trous noirs supermassifs en son centre, ce qu’ils ne pensaient pas être possible non plus.


 

Il y a quelques jours :

des astronomes découvrent une galaxie avec trois trous noirs supermassifs en son centre

 

L’Univers ne cesse de nous délivrer de nouveaux mystères. Alors que cela n’avait jamais été vu auparavant, trois trous noirs supermassifs ont été observés dans une même galaxie, dénommée NGC 6240.

La galaxie NGC 6240 est un véritable casse-tête pour les astronomes. Pendant longtemps, ils ont estimé qu’elle était lerésultatd’une fusion entre deux galaxies. En témoignait sa forme particulière. Mais une nouvelle étude des universités de Göttingen et de Potsdam (Allemagne), publiée dans la revue Astronomy and Astrophysics fin octobre, démontre que cet ensemble d’étoiles, de gaz, de poussières et de vide provient finalement de la collision de trois galaxies.

On estime qu’au centre de toutes les grandes galaxies se trouve un trou noir, des millions de fois plus massif que notre Soleil. Et NGC 6240 concentrerait en effet trois trous noirs supermassifs, proches les uns des autres, en son centre. Un phénomène inédit, pour le moment jamais découvert ailleurs dans l’Univers.

Des technologies de pointe

Bien qu’à environ 300 millions d’années lumière de la Terre, la galaxie avait déjà été étudiée de manière approfondie. Toutefois, c’est l’utilisation du Very Large Telescope (VLT) — ou Très Grand Télescope — de l’Observatoire européen austral (ESO), ainsi que du spectrographe 3D MUSE qui a permis de scruter NGC 6240 avec plus de précision qu’auparavant. Et ainsi de révéler ces trois trous noirs supermassifs. Les nouvelles observations montrent en effet que l’objet céleste du Sud était en réalité constitué de deux trous : S1 et S2. Ce troisième élément n’avait pas été détecté car, en autre, seuls deux des trous absorbent activement de la matière, tandis que le troisième est dit “dormant”.

NGC 6240 et ses 2 trous noirs actifs (S1 et S2) …le troisième (n) est considéré comme endormi!

 

 

 

“Jusqu’à présent, une telle concentration de trois trous noirs supermassifs n’avait jamais été découverte dans l’Univers, assure le Dr Peter Weilbacher de l’Institut d’astrophysique de Leibniz à Potsdam. Les nouvelles recherches fournissent la preuve d’un processus de fusion simultané de trois galaxies avec leurs trous noirs centraux.”

Comprendre la formation des galaxies

Plus encore qu’une manifestation méconnue, la découverte de ce triple système est d’une importance fondamentale pour mieux comprendre la formation des galaxies, particulièrement des plus grandes et des plus massives — comme par exemple la Voie lactée. Pour le moment, les scientifiques n’arrivaient pas à expliquer comment ces dernières peuvent se créer. Car en 14 milliards d’années — date de la naissance de l’Univers et du Big Bang— elles n’ont pas eu suffisamment de temps pour se forme, même en tenant compte de la fusion de deux galaxies.

Mais si trois galaxies peuvent fusionner simultanément, à l’instar de NGC 6240, cela peut changer la donne et expliquer l’existence d’énormes assemblages. “Si, toutefois, des processus de fusion simultanés de plusieurs galaxies avaient lieu, alors les plus grandes galaxies dotées de trous noirs supermassifs centraux pourraient évoluer beaucoup plus rapidement”, confirme dans un communiqué Peter Weilbacher.

Une puissance incroyable

D’après les chercheurs, NGC 6240 est probablement sur le point de terminer son processus de fusion. Cela peut cependant encore prendre plus d’un milliard d’années. Chacun des trois trous noirs a une masse de 90 millions de fois celle de notre Soleil. Ils finiront par se fondre en un gigantesque ensemble, lourd comme 270 millions de soleils. Lorsque cela se produira, dans un avenir (très) lointain, cette fusion générera de très puissantes ondes gravitationnelles. En attendant, des objets célestes similaires pourront encore être démasqués, et de nouveaux systèmes de fusion découverts.

Depuis toujours nous pouvons observer à l’oeil nu,le centre de notre voie Lactée,…mais les distances sont tellement grandes que nous ne pouvions voir ce que nous venons de découvrir!

 

 

Astronomie:Le tout premier plan rapproché d’un trou noir

 

Voici la fameuse photo

 

Vous regardez la toute nouvelle image d’un trou noir en gros plan. Cette image du trou noir M87 au centre de la Vierge Une galaxie est le résultat d’un effort international de deux ans visant à agrandir la singularité. Cela révèle. pour la première fois, les contours de l’ horizon des événements d’un trou noir , le point au-delà duquel aucune lumière ni aucune matière ne s’échappe.

M87 se trouve à 53 millions d’années lumière, au centre d’une galaxie lointaine, entourée de nuages ​​de poussière, de gaz et d’autres matières, de sorte qu’aucun télescope à lumière visible ne puisse voir le trou noir àtravers toute cette crasse. Ce n’est pas le trou noir le plus proche, ni même le trou noir supermassif le plus proche. Mais c’est tellement énorme que c’est l’un des deux plus gros qui apparaissent dans le ciel de la Terre. (L’autre est le Sagittaire A * au centre de la Voie lactée.) Pour réaliser cette image, les astronomes ont mis en réseau des radiotélescopes dans le monde entier pour agrandir M87 à une résolution sans précédent. Ils ont appelé le réseau combiné le télescope Event Horizon.

Ce nom est approprié car cette image n’est pas le trou noir lui-même. Les trous noirs n’émettent aucun rayonnement, ou du moins sont loin d’être suffisamment détectés à l’aide des télescopes existants. Mais à leurs bords, juste avant que la gravité de la singularité ne devienne trop intense pour que même la lumière s’échappe, les trous noirs accélèrent la matière à des vitesses extrêmes. Cette question, juste avant de tomber au-delà de l’horizon, se frotte contre elle-même à grande vitesse, générant de l’énergie et rayonnant. Les ondes radio détectées par le télescope Event Horizon faisaient partie de ce processus.

« Cette image forme désormais un lien clair entre les trous noirs supermassifs et les galaxies lumineuses », a déclaré Sheperd Doeleman, astrophysicien de Harvard et directeur du télescope Event Horizon.

Cela confirme que les grandes galaxies comme Virgo A (et la Voie Lactée) sont maintenues ensemble par des trous noirs supermassifs, a déclaré Doeleman.

Les astronomes savaient que les trous noirs étaient entourés de matière incandescente. Mais cette image répond toujours à une question clé sur les trous noirs et sur la structure de notre univers. Nous savons maintenant avec certitude que la théorie de la relativité d’Einstein est valable, même au bord d’un trou noir, où certains chercheurs soupçonnaient qu’elle s’effondrerait. La forme de l’horizon des événements visibles dans l’image est un cercle, comme prédit par la 

relativité. Elle confirme donc que la relativité règne encore, même dans l’un des environnements les plus extrêmes de l’univers.

C’est une bonne et une mauvaise nouvelle pour la physique. C’est une bonne nouvelle, car cela signifie que les chercheurs n’ont pas à réécrire leurs manuels. Mais il reste une question clé en suspens: la relativité générale (qui gouverne de très grandes choses, comme les étoiles et la gravité) va jusqu’au bord d’un trou noir. La mécanique quantique (qui décrit de très petites choses) est incompatible avec la relativité générale à plusieurs égards. Mais rien dans cette image ne répond encore aux questions sur la façon dont les deux se croisent. Si la relativité générale s’était effondrée à cet endroit extrême, les scientifiques auraient peut-être trouvé des réponses unificatrices.

Les données continueront probablement d’arriver du réseau de télescopes, qui observe également le trou noir supermassif beaucoup plus proche (mais plus petit) au centre de la Voie lactée. Et les scientifiques continueront à comprendre les données déjà collectées par le télescope Event Horizons. Mais pour l’instant, profitez simplement de ce premier aperçu du bord d’une région totalement inconnaissable de l’espace.

 

 

 

 

 

Astronomie:Il existe bel et bien un trou noir supermassif au centre de notre galaxie

 

La grande précision de l’un des instruments qui équipent le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO) a permis d’effectuer les observations les plus détaillées à ce jour de la matière orbitant à proximité d’un trou noir, et par le fait même de confirmer la présence de l’un de ces monstres supermassifs au centre de la Voie lactée.

Des astrophysiciens européens ont utilisé l’instrument GRAVITY afin d’observer les émissions de rayonnement infrarouge en provenance du disque d’accrétion qui entoure l’objet massif situé au cœur de la Voie lactée : le trou noir Sagittarius A*.

Leurs observations ont montré la présence de gaz tourbillonnant à une vitesse inférieure à trois fois celle de la lumière le long d’une orbite circulaire située en périphérie de l’horizon des événements.

C’est la toute première fois que de la matière est observée si près du point de non-retour d’un trou noir.

De plus, les sursauts de luminosité observés tendent à confirmer que l’objet situé au centre de notre galaxie est bel et bien un trou noir supermassif.

Ces sursauts sont émis par la matière qui orbite à très grande proximité de l’horizon des événements qui entourent le trou noir.

La vidéo qui suit montre la matière orbitant à proximité d’un trou noir :

 

La matière qui compose le disque d’accrétion (l’anneau de gaz qui orbite autour de Sagittarius A*) peut se déplacer autour du trou noir en toute sécurité.

La vidéo qui suit montre un zoom vers le trou noir au centre de la Voie lactée :

 

 

Toutefois, si un objet s’en rapproche trop, il est condamné à traverser l’horizon des événements. Ainsi, l’ensemble des positions que la matière peut occuper sans se trouver irrésistiblement attirée par l’énorme masse centrale définit l’orbite stable la plus proche du trou noir. De cette orbite proviennent les éruptions observées.

Le spectacle de la matière orbitant autour d’un trou noir massif à quelque 30 % de la vitesse de la lumière est tout simplement époustouflant. – Oliver Pfuhl, Institut Max Planck dédié à la physique extraterrestre

« L’exceptionnelle sensibilité de GRAVITY nous a permis d’observer les processus d’accrétion en temps réel et avec des détails inégalés », explique M. Pfuhl.

le trou noir Sagittarius A*

En juillet dernier, des astrophysiciens européens se sont servis des observations de GRAVITY pour mettre en évidence les effets de la relativité générale d’Einstein sur le mouvement d’une étoile (S2) passant dans le champ gravitationnel intense de Sagittarius A*.

C’était la première fois que la théorie de la relativité générale d’Einstein se trouvait confirmée dans un environnement aussi extrême. Au cours du survol rapproché de S2, un intense rayonnement infrarouge fut également détecté.

« Nous avons suivi le mouvement de S2 avec attention, tout en observant Sagittarius A*. Lors de nos observations, nous avons eu la chance de détecter trois brillantes éruptions issues des environs du trou noir – il s’agissait d’une heureuse coïncidence! » – Oliver Pfuhl

De fortes éruptions

Cette émission issue d’électrons hautement énergétiques situés à très grande proximité du trou noir s’est traduite par la survenue de trois fortes éruptions de lumière. Ce phénomène est en accord parfait avec les prévisions théoriques concernant les points chauds en orbite autour d’un trou noir doté de 4 millions de masses solaires. Des éruptions qui sont censées provenir d’interactions magnétiques au sein du gaz très chaud orbitant à très grande proximité de Sagittarius A*.

« Cela a toujours été l’un de nos rêves, jamais pourtant nous n’aurions osé espérer qu’il se réalise si rapidement », se réjouit Reinhard Genzel, de Institut Max Planck consacré à la physique.

Ce résultat offre la confirmation du paradigme du trou noir massif. – Reinhard Genzel