
La recherche, réalisée par l’historienne allemande Karina Urbach, a profité des archives historiques de 30 nations, dont l’Allemagne, l’Espagne et la Russie, révélant les sympathies fascistes de nombreux aristocrates européens.
En écrivant pour le site Web de la conversation avant la sortie de son nouveau livre, Go-Betweens pour Hitler, Urbach a déclaré que Edward VIII, qui a abdiqué le trône en 1936 et est devenu le duc de Windsor, « a toujours été connu pour ses sympathies pro-nazis. «
Elle a ajouté: « Cependant, l’ampleur de sa trahison ne pourrait jamais être entièrement vérifiée en raison du secret des Archives royales ».
« Les Archives royales ont toujours veillé à ce que les lettres des parents allemands de la famille royale jusqu’à la seconde guerre mondiale restent fermées.
« Naturellement, une telle censure a conduit à des théories de conspiration sans fin ».
Jusqu’à maintenant!
En décembre 1936, onze mois seulement après son accession au trône, Édouard VIII perd son titre de roi. Officiellement parce qu’il souhaitait épouser l’Américaine Wallis Simpson, un mariage auquel le gouvernement s’était opposé, la mondaine en étant déjà à son deuxième divorce. Officieusement, car le duc de Windsor était sympathisant du régime nazi. Selon les analyses récentes de ses correspondances par Karina Urbach, chercheuse à l’Institut de recherche historique, il aurait même souhaité le bombardement de l’Angleterre.
L’information provient d’une conversation datée du 25 juin 1940 entre Édouard VIII et Javier Bermejillo, un diplomate espagnol, et se résume en une phrase:
«Un bombardement efficace de l’Angleterre pourrait ramener la paix.»
Un souhait que Javier Bermejillo va prendre pour argent comptant et qui va ensuite, selon les dires de la chercheuse, être transmis à Francisco Franco, dictateur espagnol, qui le transmettra lui-même aux Allemands. Quinze jours plus tard, les bombardements de la Grande-Bretagne débutaient.
Discussions avec Hitler
D’autres conversations, documentées dans le dernier livre de Karina Urbach, Go-Betweens for Hitler, démontrent également les liens entre Charles-Édouard de Saxe-Cobourg et Gotha, un autre membre de la famille royale, et Adolf Hitler, qui recourait à ses services lors de certaines négociations secrètes.
Les recherches de Karina Urbach révèlent en outre que les Soviétiques étaient au courant des positions d’Édouard VIII vis-à-vis du régime nazi dès 1940 et que lui et Hitler avaient discuté de la formation d’un nouveau gouvernement en Angleterre afin de faire alliance avec l’Allemagne contre l’URSS.
Un livre intitulé Seventeen Carnations – The Windsors, The Nazis and the Cover-Up avait déjà participé aux révélations sur le duc de Windsor, décédé en 1972, dévoilant par exemple l’existence d’un télégramme envoyé par Édouard VIII à Hitler en 1936 lui souhaitant «bonheur et bien-être».

Edouard VIII, devient un véritable allié pour le Führer

La liaison entre le roi Edouard VIII et l’Américaine Wallis Simpson fit scandale au point de coûter sa couronne au fils de George V. Mais les archives du FBI révèlent surtout la trahison du monarque anglais.
Romance universellement célébrée, voire mythifiée, la liaison entre le roi anglais Edouard VIII et l’Américaine Wallis Simpson fit scandale au point de coûter sa couronne au fils de George V, contraint à l’abdication moins d’un an après son accession au trône. Qu’un Windsor – la dynastie d’origine allemande a le bon goût de substituer en 1917, en pleine guerre mondiale, le nom d’une résidence royale du Berkshire à celui des Saxe-Cobourg-Gotha – ne puisse épouser une roturière, étrangère, divorcée et encore unie en 1936 à son deuxième époux, devait durablement émouvoir. Et la bluette circula, déclinant au XXe siècle la fable des amours princières contrariées.

Il était pourtant notoire pour les spécialistes de l’histoire anglaise que le débat qui secoua alors la monarchie était autrement grave. Dandy aussi élégant que superficiel, le prince de Galles ne cachait pas sa germanophilie profonde et sa défiance envers la classe politique, n’hésitant pas à bafouer la réserve imposée aux princes sur la conduite des affaires de l’Etat.
Pire, sa proximité dès le début des années 1930 avec les idéologues allemands qui préparent la victoire de Hitler, comme la liaison entretenue par le dignitaire nazi Ribbentrop, ambassadeur à Londres, avec Wallis Simpson, convainc le premier ministre Stanley Baldwin que le règne qui s’annonce menace la démocratie.

SCANDALEUSE MÉSALLIANCE
Protégé par sa popularité de sportif dilettante, Edouard cache de moins en moins ses sympathies pour les régimes dictatoriaux qui fleurissent en Europe. C’est en mettant en lumière la scandaleuse mésalliance qui se projette que le ministre parvient à ruiner le crédit du monarque qui, après 326 jours de règne, cède le trône à son frère. Il ne sera jamais couronné et s’il épouse Wallis, enfin divorcée, en juin 1937, il reste mal venu dans une famille sur laquelle il a jeté l’opprobre. La raison d’Etat s’accommoda toutefois de la fable d’une histoire d’amour pour masquer la tentation fasciste du monarque éphémère. Et ainsi furent détruits la plupart des rapports du MI5, service de sécurité et de renseignement…
Heureusement, le ménage fut moins radical dans les archives du FBI. Fort des révélations contenues dans un rapport copieux (près de 300 pages), le voile se déchire, et ce qui passait pour une douteuse fascination – Windsor, en exil, est reçu à Berchtesgaden par Hitler – s’avère relever de la trahison la plus caractérisée.
Édouard VIII ,un roi bisexuel

Fils aîné du roi d’Angleterre George V , le prince de Galles apparaît sur une photo prise le jour de son investiture comme un prince de conte de fées, beau et très efféminé. À Cambridge, selon ses condisciples, l’héritier du trône sait rester discret dans ses amitiés particulières.
Mais, dès son adolescence, sa liaison avec son cousin Louis Mountbatten devient trop visible au gré de la cour. Le roi préfère éloigner son fils en l’envoyant faire le tour du monde. Édouard a 24 ans. Il écrit ses instructions : « Durant tous mes voyages, Louis Mountbatten sera près de moi pour veiller à mon confort. Il devra toujours occuper une chambre – même petite – juste à côté de la mienne. » Louis, 18 ans, est officiellement l’aide de camp du prince. Le couple va pouvoir filer le parfait amour à l’abri des commérages.

Quand Mountbatten épouse Edwina Ashley, en 1922, le prince, qui a besoin d’un compagnon fidèle, choisit alors Edward Metcalfe, responsable à la cour du polo et des activités équestres. Cette liaison durera jusqu’en 1925. À l’automne 1922, le prince presse Metcalfe : « Je vous écris pour vous dire de renoncer à cette idée stupide de retourner aux Indes. J’insiste pour que vous restiez auprès de moi. Officiellement, vous serez chargé de mes chevaux, mais en fait vous demeurerez ce que vous avez toujours été : mon plus grand ami. » En 1924, lorsqu’il accompagne le prince à New York, Metcalfe perd son portefeuille qui contient de nombreuses lettres d’Édouard. Ces lettres tomberont dans les mains d’un journaliste américain qui… attendra 1972 pour publier une biographie qui ne cache rien de la bisexualité de l’héritier du trône d’Angleterre.
A près un voyage en Afrique du Sud, le prince et Metcalfe sont inséparables, au point que la famille royale en prend ombrage. Le roi George V écrit dans son journal : « J’ai demandé à David [Édouard] de renvoyer Metcalfe qui a une très mauvaise influence sur lui. David m’a tenu tête et a refusé obstinément de s’en séparer. » Le prince tente de faire muter Metcalfe dans un régiment de cavalerie en Angleterre, mais le roi ordonne son affectation aux Indes.
Le roi George et la reine Mary se désespèrent de voir le prince mener une vie qu’ils jugent dissolue. Ils tentent à plusieurs reprises de lui présenter la princesse qui le ferait rentrer dans la « normalité ». Peine perdue, toutes ces jeunes filles sont repoussées. Et c’est un roi célibataire qui monte sur le trône en janvier 1936. Il avait eu auparavant deux liaisons avec des femmes mariées : Freda Dudley Ward, puis l’Américaine Thelma Furness. Cette dernière écrira des Mémoires qui nous apprennent beaucoup sur la vie sexuelle du prince de Galles et ne cachent rien de ses médiocres qualités d’amant. Avant de s’embarquer pour les États-Unis, Thelma présente Wallis Simpson à Édouard en lui disant de « s’en occuper ».
Le premier mariage de Wallis avec l’officier de l’U.S. Navy Wim Spencer a été un échec, car Wim est alcoolique et… homosexuel. Wallis se remarie à Ernest Simpson, mari complaisant, flatté que sa femme devienne l’intime du roi et d’être lui-même invité à la cour aux dîners de gala. Mais c’est un sujet de scandale pour l’opinion publique et pour le gouvernement britannique. Comprenant que cette situation ne peut durer, Wallis demande le divorce.

On ne sait quel arrangement a été conclu avec le mari, mais Ernest Simpson déclare obligeamment au tribunal que c’est lui qui trompe sa femme et qu’il consent au divorce. Bien entendu, les Britanniques connaissent les liens entre le roi et l’Américaine, et sont choqués de le voir paraître officiellement au côté de son amante. Édouard, à peine couronné sous le nom d’Édouard VIII, est contraint d’abdiquer en décembre 1936.
Comment Wallis a-t-elle séduit Édouard ? Certains prétendent qu’elle est devenue sa « maîtresse », en donnant à ce mot le sens de dominatrice dans des jeux sexuels sadomasochistes. À l’évidence, tout le monde peut au moins constater ceci : une fois mariée à Édouard, Wallis n’hésite pas à le gronder et à le rudoyer en public. Lui, soumis, obéit comme un petit garçon à sa mère. À dater du jour où le duc
est marié, il refoule son goût pour les garçons, criant haut et fort qu’il « déteste ces folles efféminées qui se tortillent », comportement assez courant chez les homosexuels honteux.

Mais en vérité Édouard n’a pas abdiqué par amour pour Wallis. En mars 1936, quand l’armée allemande, violant le traité de Versailles, occupe la Rhénanie, le roi, qui d’après la Constitution ne doit pas influencer la politique britannique, sort de son rôle en déclarant au gouvernement qu’il est farouchement opposé à une intervention franco-britannique. Le Premier ministre, Stanley Baldwin, voit dans cette attitude une trop grande affinité avec l’Allemagne nazie et exige l’abdication du nouveau souverain.
Voici le témoignage de M. de Charbonnières, attaché à l’ambassade de France en 1936 : « Le Premier ministre, ayant eu connaissance des contacts secrets et des liens très étroits du roi avec les nazis, avait exigé l’abdication. Le prétexte de sacrifier son trône à son amour pour Mme Simpson convenait parfaitement pour l’opinion publique. »
Les craintes du Premier ministre seront confirmées par les faits. Le nouveau duc de Windsor (dignité conférée par son frère devenu George VI , et assortie d’une condamnation à l’exil) vit quelque temps à Paris, puis accepte en 1938 les invitations de Mussolini et de Hitler. Avant la chute de Paris, en 1940, il se réfugie à Lisbonne. Winston Churchill est alors informé d’une conspiration d’Édouard avec les dirigeants nazis. Le Premier ministre britannique, averti de la trahison du duc, le contraint à accepter le
poste de gouverneur… des lointaines Bahamas !

Après 1945, le couple Windsor voyage en Europe et aux États-Unis. La duchesse s’accommodait fort bien de l’homosexualité du duc : « J’ai épousé le duc pour le meilleur et pour le pire, mais pas pour le déjeuner », disait-elle. Dans la journée, chacun vivait de son côté, ils se retrouvaient le soir pour les dîners et réceptions mondaines. Le duc était frivole, peu curieux de culture. Le golf et sa garde-robe étaient ses seuls sujets de distraction.
En 1950, la duchesse est séduite par le charme et la drôlerie de Jimmy Donahue, un milliardaire new-yorkais excentrique exclusivement homosexuel et qui, malgré ses 40 ans, est resté très bel homme. Wallis le présente au duc qui est séduit à son tour. Bientôt, le mari, la femme et l’amant du mari ne se quittent plus et forment un ménage à trois. Ce qui n’empêcha pas Édouard et Wallis de représenter, pour l’opinion publique et les médias, un « couple modèle »…
