L’ésotérisme en Bretagne, entre sciences et croyances

La nature tient en Bretagne une place fondamentale voire sacrée. La région a toujours été propice à l’exotérisme, lié aux superstitions, mais elle est aussi profondément ancrée dans l’ésotérisme, à savoir un ensemble de connaissances réservées à un groupe d’initiés.
Cette région inspire depuis longtemps les artistes et les auteurs. Rude et sauvage, hérissée d’improbables ensembles de pierres, sa nature y tient une place fondamentale voire sacrée. La Bretagne a toujours été propice à l’exotérisme, qui englobe les croyances populaires et les superstitions, mais elle est aussi profondément ancrée dans l’ésotérisme.

En bref, l’ésotérisme est un ensemble de connaissances réservées à un groupe de personnes initiées. Ce thème est donc associé au secret et au mystère. Aujourd’hui on l’associe souvent à des choses ou à des théories étranges situées entre science et croyance voire paranormales.

De la préhistoire à nos jours

La période mégalithique a laissé de nombreuses traces à caractère ésotérique dans nos paysages. Le plus célèbre reste certainement Carnac où près de 4000 menhirs s’étendent sur plusieurs hectares. On peut également évoquer les cairns de Gavrinis ou de Barnénez plus anciens que les pyramides. Ces constructions font l’objet de nombreuses recherches et inspirent toutes sortes d’hypothèses car elles sont loin d’avoir révélé tous leurs secrets. Certains ont vu en Carnac un procédé sismographique ou un culte au soleil et à la lune, d’autres un calendrier agricole ou un alignement sur des lignes d’énergie telluriques. Mais plus vraisemblablement cet espace avait une fonction funéraire.

Avec le druidisme, l’antiquité en Bretagne reste également plutôt mystérieuse, même si de nombreux textes renseignent sérieusement les chercheurs. En tous les cas, cette philosophie a inspiré nos contemporains. Le néo-druidisme est proche du panthéisme qui prône l’idée d’une « communion » avec la nature en tant qu’entité spirituelle, se cachant et se manifestant derrière chaque végétal, chaque minéral, etc. L’homme fait partie d’un Tout sacré et divin. Nos actions sur la nature ne peuvent donc pas être sans conséquences car tout est en lien.

Les énergies de la terre

Père de Michel Rocard, Yves Rocard est un célèbre physicien français. Il fut notamment le responsable scientifique des programmes qui conduisirent à la mise au point de la bombe atomique française. Mais il reste connu également pour ces études sur la sensibilité des sourciers susceptibles, selon lui, de déceler les variations électromagnétiques des veines d’eau qui traversent le sous-sol. Controversées, ces théories font néanmoins encore parler d’elles. La capacité de certains à détecter les radiations que pourraient émettre différents éléments n’est pas prouvée mais suscite encore l’intérêt des chercheurs. Par ailleurs, ces pratiques ancestrales perdurent de nos jours.

Aujourd’hui ces radiesthésistes qui travaillent sur l’environnement se nomment des géobiologues. Si le but de certains c’est de trouver des sources, d’autres interviennent sur des lieux perturbés en vue de les « rééquilibrer ». Selon eux, le globe est parcouru par des lignes d’énergie tellurique, sorte de maillage dont les points de croisement seraient nocifs. Le plus connu est appelé « réseau Hartmann », du nom du médecin qui l’aurait découvert. Mais on parle aussi des réseaux Curry ou Peyré… Ces rayons que les Chinois auraient appelés « veines de dragon » sont pour eux des points d’émission de radioactivité naturelle.

Le mystère des guérisseurs

De l’énergie de la terre à l’énergie des corps, il n’y a qu’un pas. En général les personnes qui travaillent sur l’énergie pensent comme les druides d’aujourd’hui, que tout est lié par une énergie vitale, un grand tout qui insuffle la vie.

Notre médecine conventionnelle occidentale, autrement nommée allopathie, se base essentiellement sur la chimie. D’autres pays comme la Chine par exemple, sans écarter la chimie à travers la phytothérapie notamment, travaille beaucoup plus sur l’énergie par le biais de l’acuponcture. Pour autant, nos contrées ne sont pas exemptes de pratiques en lien avec l’énergie. Auparavant, on les appelait « rebouteur » ou « guérisseur », désormais on parle plutôt « de magnétiseur » ou « d’énergéticien ». De nombreuses personnes les consultent. Si la France reste très cartésienne et étudie peu cette activité, ce n’est pas le cas des Etats-Unis ou de l’Allemagne. Cependant certains scientifiques et médecins français commencent à s’ouvrir et tentent de comprendre. Des résultats ont été constatés, il faut désormais essayer d’en trouver l’origine. L’effet placebo explique-t-il tout ou est-ce que le cerveau peut agir sur la matière ? Si oui, comment ? Crée-t-il la conscience ou est-ce la conscience qui le crée ? Autant de questions toujours sans réponses.

De l’ésotérisme à l’irrationnel

Si certains domaines se situent visiblement à la frontière de la science et de la croyance, d’autres relèvent véritablement du paranormal. La vie après la mort n’a jamais pu être prouvée mais des personnes paraissent intimement convaincues. Certains médiums, parfois très connus, affirment pouvoir communiquer avec les défunts. Le lien avec l’ésotérisme se situe dans le parcours initiatique que certains semblent vivre avec leurs « guides » avant de pouvoir communiquer sans risques avec l’au-delà. Nous avons rencontré l’un d’entre eux qui n’attire pas qu’une clientèle française.


À lire, sur l’ésotérisme en Bretagne
• Le guide de la Bretagne de Gwenc’hlan Le Scouëzec (édition Coop Breizh)
• L’herbier secret du druide de Pascal Lamour (éditions ouest France)
• Le grand livre des sourciers d’Anne Jaeger-Nosal (éditions de Vecchi)
• Au cœur du mystère des guérisseurs de Jean-Luc Bartoli et Grégoire Laville (éditions Ouest France)
• Bretagne, magique et vibratoire d’Adolphe Landspurg et Norbert L’Hostis (éditions Vega)
• Je communique avec les défunts d’Alain Joseph Bellet (éditions Archipoche)
• Magie et sorcellerie dans les fermes bretonnes de Christophe Auray (éditions Ouest-France)

Sources:France 3