Ré-écrire l’histoire:Le débarquement du 6 juin 1944 réussit grâce à L’OPÉRATION « FORTITUDE »

Tard le 6 juin 1944, Adolph Hitler s'entoura de ses généraux...pour consultations.
Tard le 6 juin 1944, Adolph Hitler s’entoura de ses généraux…pour consultations.

Ainsi, Adolf Hitler lui-même est persuadé pendant plusieurs semaines que le débarquement qui a eu lieu en Normandie n’est qu’un leurre des alliés pour attirer les soldats allemands au mauvais endroit. Une intox savamment entretenue, avant et après le Jour J, par les alliés et qui prend pour nom  d’Opération Fortitude.

Le débarquement de Normandie n’aurait sans doute pas réussi si quelques hommes exceptionnels, et discrets, n’avaient mené à bien la plus belle opération de l’histoire des services de renseignement. Une mission si extraordinaire qu’en 1946 la section des archives de l’armée britannique ordonna que sa classification «top secret» ne soit jamais levée.
« Cela ne marchera jamais, laissa tomber sir Alan Brooke, chef de l’état-major impérial. Mais, bon Dieu, il faut que ça marche! » Face à lui, le colonel John Henry Bevan ne dit rien. Bevan affichait toujours cette supériorité tranquille héritée de plusieurs générations de banquiers du côté de son père, de ducs et de vicomtes du côté de sa mère. Eton, Oxford, la City: son parcours, jusque-là, avait été impeccable. Il n’était pas militaire de profession. Mais la qualité de ses états de service dans les tranchées de la Somme lui avait valu de se retrouver officier de renseignement du « field marshal » lord Haig. Il s’était montré éblouissant, à ce poste: il avait par exemple annoncé, avec une extraordinaire précision, le lieu et l’ampleur de la dernière poussée allemande sur la Marne. Un seigneur de la guerre de l’ombre. Voilà pourquoi, un quart de siècle plus tard, sir Alan avait décidé de lui confier la responsabilité de la plus incroyable entreprise d’intoxication de l’ennemi dans l’histoire militaire. Nom de code: opération « Fortitude ». Objectif: piéger Hitler, l’inciter à concentrer ses troupes là où elles ne serviraient à rien dans les heures suivant le Débarquement. Enjeu: l’issue de la bataille de Normandie. Et, donc, l’issue de la guerre.
Son apparence d’homme tranquille était trompeuse. Bevan était un faux calme. Il fumait quatre paquets de Players par jour et pouvait exploser devant des collaborateurs moins brillants que lui. Ses yeux bleus, alors, s’enflammaient. Quand il le fallait, il savait se montrer retors. Et impitoyable. Le fair-play? Cet Anglo-Saxon plus vrai que nature ne savait pas ce que c’était. Surprendre l’ennemi par-derrière, de préférence endormi, telle était sa vision d’une stratégie efficace.
Le plan qu’il prépara pour Fortitude était stupéfiant de simplicité. Il fallait faire croire aux Allemands que le débarquement du 6 juin ne serait qu’un hors-d’oeuvre, une pâle entrée en matière avant la véritable opération stratégique: une attaque dans le Pas-de-Calais. Le scénario présentait cependant une faille majeure. Les Alliés manquaient d’hommes sur les îles Britanniques. Ils en avaient tout juste assez pour préparer un débarquement. Comment allaient-ils convaincre les généraux du Führer que d’autres soldats s’entraînaient pour une seconde offensive? Là encore, la réponse de Bevan fut d’une géniale simplicité. Il ferait exister une armée de fantômes, qui ne prendraient vie qu’en un lieu capital, la tête des chefs du service de renseignement de la Wehrmacht.
Un camion  gonflé...de l'opération.
Un camion gonflé…de l’opération.

Voilà le scénario écrit. Première scène: Quicksilver, le recrutement des spectres. Bevan et sa troupe – une aristocrate, un auteur de romans de gare, un fabricant de savons, un banquier, un savant excentrique et le fils d’un pacha – avaient un nom pour leur armée imaginaire: Fusag (First US Army Group). Ils avaient aussi un général. Un vrai de vrai: George S. Patton, celui qui, pour les Allemands, devait mener l’assaut à venir. Ils avaient enfin un terrain d’entraînement: le sud-est de l’Angleterre, d’où les envahisseurs seraient censés partir pour Douvres, la Manche, le Pas-de-Calais. La reconquête. Mais il n’y avait que trois divisions dans cette partie de l’Angleterre. Toutes les autres se préparaient dans le sud-ouest du pays, tremplin naturel pour la Normandie.
Quand on lui expliqua le plan, le commandant Ralph Ingersoll, de l’US Army, fut pris d’un grand éclat de rire. « Je pensais vraiment que tout cela n’était qu’une immense rigolade. » Il se laissa faire, pourtant, quand on l’emmena, en janvier 1944, visiter une usine où des menuisiers construisaient méticuleusement des pièces d’artillerie et des chars en bois que Bevan et ses acolytes projetaient de déployer dans les champs pour leurrer les avions de reconnaissance de la Luftwaffe. Du travail d’artiste. « Mais beaucoup trop long », se dit Ingersoll. Qui avait des souvenirs d’enfant. Une image lui traversa l’esprit: la parade de Thanksgiving, devant le grand magasin Macy’s, à New York; des dizaines de chars de carnaval, gigantesques baudruches représentant Donald ou Mickey Mouse. Pourquoi ne pas fabriquer des chars d’assaut gonflables? Une fois qu’un moule aurait été réalisé, on pourrait les produire à la douzaine. Ce fut un trait de génie. Dès mars, les compagnies américaines Goodyear et Goodrich envoyaient en Angleterre des centaines de camions, de chars Sherman, de pièces d’artillerie lourde ou légère. Ils arrivaient dans des paquets de petite dimension. Mais, une fois gonflés… Ils furent déployés dans les prairies du sud-est. La nuit, un vrai tank avec de vraies chenilles labourait le terrain pour imprimer les traces que d’authentiques engins auraient dû laisser en manoeuvrant.

Les chard d'assault gonflables furent fabriqués en série.
Les chard d’assault gonflables furent fabriqués en série.

On planta des tentes qui n’abritaient que des poêles dont la fumée donnait à penser que des cuistots y cuisinaient pour des bataillons entiers. On déversa des milliers de jerricans et de boîtes de munitions vides. Des convois de camions, de Jeep, d’ambulances formaient des processions sans fin et sans objet. Et l’on mobilisa « Dad’s Army », les vétérans de la Home Guard britannique, pour que les pilotes des avions espions ennemis soient les témoins, de temps à autre, de véritables manoeuvres.
Mais Bevan savait qu’un bon décor ne fait pas, à lui seul, une bonne pièce. Il faut aussi de bons dialogues. D’autant qu’il n’y avait pas de meilleur département, dans les services de renseignement allemands, que la Direction Y, celle de l’interception des messages. Qu’à cela ne tienne: des acteurs de Broadway et de Hollywood furent appelés à la rescousse, chacun sachant imiter à la perfection tous les accents, de Brooklyn au Sud profond, et submergeant bientôt les oreilles ennemies de vrais-faux messages codés – 13 818 entre le mois d’avril et le mois de juin 1944. A son habitude, la Direction Y des services nazis fit des merveilles. Elle localisa les QG de Fusag à Wentworth, près d’Ascot, à Chelmsford et dans le Wiltshire. Un triomphe pour Bevan. Son armée fantôme existait.

Badge de l'armée fantôme (Ghost Army)
Badge de l’armée fantôme (Ghost Army)

Elle hantait même les nuits du colonel baron Alexis von Roenne, le chef de Fremde Heere West (FHW, les armées étrangères de l’Ouest), l’un des principaux services de renseignement militaire allemands. Une sorte de Bevan teuton. Un patricien de la vieille Prusse. Comme Bevan, il s’était distingué durant la Première Guerre mondiale. Comme Bevan, il était banquier de formation. Et, comme Bevan, il était investi de redoutables responsabilités: chaque semaine, il rédigeait un rapport dans lequel il analysait les forces en présence et la tactique prévisible des Alliés. Destinataire du texte: le Führer en personne. Pour s’informer, von Roenne préférait s’en remettre aux photos aériennes et à l’interception des messages plutôt qu’aux renseignements de ses agents. Mais, au début de 1944, le maréchal Göring se montrait de plus en plus réticent devant l’utilisation de ses avions pour de simples missions de reconnaissance. Alors, von Roenne décida qu’il lui fallait compter sur les hommes. Il se rendit à Berlin chez l’amiral Wilhelm Canaris, patron de l’Abwehr. « Qui sont nos meilleurs espions? lui demanda-t-il. – Un Polonais et un Espagnol, répondit d’emblée l’amiral. Des rocs. Allez voir leurs câbles, à Tirpitzstrasse. Le nom de code du Polonais est ?V-Mann (Vertrauensmann: agent secret) Armand », celui de l’Espagnol, ?V-Mann Arabal ». » Le petit amiral avait raison. Les meilleures informations provenaient des deux mystérieux agents. Tout correspondait avec les renseignements interceptés par le service Y; le 17 avril 1944, von Roenne commença ainsi son rapport pour le Führer: « Il y a aujourd’hui 60 formations anglo-américaines d’importance en Angleterre… Les Alliés concentrent de plus en plus leurs troupes dans le sud-est du pays. »

il y avait même des avions gonflables.
il y avait même des avions gonflables.

Tous les mercredis après-midi, une poignée d’hommes, la moitié en civil, l’autre en uniforme, s’engouffraient dans une sinistre bâtisse victorienne en brique rouge, au 58, Saint James Street, à Londres. Au-dessus du porche, les lettres MGM désignaient le propriétaire des lieux: la Metro-Goldwyn-Mayer. Mais il n’y avait aucune mention des locataires: le MI 5, le contre-espionnage britannique. Le comité XX – un simple chiffre romain, sans signification particulière – se réunissait au troisième étage. Bevan chouchoutait ses membres. Car le comité était l’un des bataillons d’élite de sa troupe. Depuis 1939, le MI 5 avait démasqué chaque agent nazi envoyé en Grande-Bretagne: tous avaient été tués, emprisonnés ou, mieux encore, retournés. Parmi ces derniers, un Polonais et un Espagnol. Le premier s’appelait Roman Garby-Czerniawski, alias « Brutus ». Ancien capitaine de l’armée de son pays, pilote accompli et skieur de classe olympique, il s’était retrouvé à Paris après la double débâcle de la Pologne puis de la France. C’est là qu’il mit sur pied le premier réseau de renseignement britannique dans la France occupée, Interallié. Hélas! il tomba amoureux. De Mathilde Carré, « la Chatte », sa codeuse, celle qui cryptait les messages clandestins. Elle était aussi femme légère. Le sergent de l’Abwehr qui l’arrêta un jour était beau. La Chatte devint sa maîtresse. Elle dénonça son ancien amant et ses compagnons. Dans les desseins pervers qu’entretiennent les hommes de l’ombre, Czerniawski devint, dès lors, un acteur capital. Car les Allemands décelèrent l’homme de talent. Un matin de 1942, dans sa cellule de Fresnes, le major Oskar Reille, de l’Abwehr, lui fit une offre. « Allez en Angleterre, lui dit-il. Vous espionnerez pour nous. En échange, je vous garantis que vos 63 compagnons de réseau ne seront pas exécutés. » Le Polonais accepta. Le 14 juillet 1942, entre Fresnes et l’hôtel Lutetia, à Paris, où ils allaient l’interroger, les Allemands le laissèrent s’échapper. Erreur colossale, Czerniawski restant fidèle à sa vraie cause: celle des Alliés. A Londres, il raconta tout au MI 5. D’abord méfiants – d’où son nom de code, « Brutus » – ils réalisèrent bientôt que les Allemands accordaient à cet agent une grande valeur. Bevan ne pouvait pas laisser passer pareille occasion. Il le recruta, le cajola, en fit l’un des piliers de l’opération Fortitude. Le 26 avril 1944, l’agent Czerniawski, alias « Brutus » pour les Anglais, alias « V-Mann Armand » pour les Allemands, chouchou du colonel von Roenne et de l’amiral Canaris, révélait à ses officiers traitants nazis qu’il avait repéré, dans le Wiltshire, dans le sud-est de l’Angleterre, des mouvements de troupes et de matériel. Il ne précisa pas, bien entendu, que les chars d’assaut étaient des baudruches. Et les hommes, des fantômes.

Un faux convoi...completement gonflable.
Un faux convoi…completement gonflable.

A Londres, Bevan et ses hommes savouraient leurs triomphes. Car Brutus n’était pas seul. V-Mann Arabal, l’autre protégé de Canaris, travaillait évidemment, lui aussi, pour les maîtres de l’intoxication en cours. Son histoire était encore plus extraordinaire que celle du Polonais. Il s’appelait, lui, Juan Pujol Garcia. Un Catalan, anticommuniste primaire, qui avait combattu pour Franco pendant la guerre civile. Mais il détestait Allemands et Italiens. L’avenir de l’Occident, pensait-il, reposait sur deux démocraties libérales: la France et la Grande-Bretagne. Quand la guerre éclata, il proposa ses services aux Britanniques. « J’utiliserai mes contacts auprès des Allemands. Je les espionnerai pour vous. – Pas question », lui répondit-on. Chez les hommes de l’ombre, on se méfie toujours un peu des offres de services spontanées. Mais Garcia était obstiné. Et diabolique. Il rendit visite à Wilhelm Leissner, chef de poste de l’Abwehr à Madrid. « Je vais à Londres pour travailler dans une société pharmaceutique. Voulez-vous que j’espionne les Anglais? » Leissner se renseigna sur le personnage. Son passé franquiste plaidait pour Garcia. Leissner lui donna un nom de code (« Arabal »), quelques instructions et lui souhaita bon vent.
Grand maître de la supercherie, Arabal n’alla pas au-delà de Lisbonne. C’est là qu’il s’installa. Se nourrissant de journaux britanniques, d’une imagination débordante et d’un sens aigu de l’analyse, il envoya des rapports remarquables aux Allemands. Pour expliquer à Berlin comment ils cheminaient de Londres au Portugal, Garcia inventa un personnage de courrier, matelot sur un bateau qui faisait le trajet Liverpool-Lisbonne. Du grand art. Car les Britanniques, interceptant les messages allemands, se demandèrent bientôt qui était cet homme bien informé. Juan Pujol Garcia, Votre Majesté. Pour vous servir. Le Catalan, en effet, proposa une nouvelle fois de mettre son talent au service de la Couronne. Le MI 5, là encore, sauta sur l’occasion. L’histoire du faux courrier de Liverpool transporta d’enthousiasme cet amateur de faux-semblants qu’était Bevan. Alors, il imagina d’autres informateurs pour Garcia: des guerriers de l’IRA, des nationalistes gallois, des sikhs, des Chypriotes grecs, tous ennemis de l’Angleterre. Tous fictifs. Mais von Roenne et les siens n’y virent que du feu. En février 1944, alors que Fortitude commençait à se concrétiser, Garcia, alias « Garbo », alias « Arabal », avait convaincu les Allemands qu’il avait 24 agents dans son écurie. A Douvres, à Ramsgate, à Folkestone, à Canterbury, partout où les fantômes de Fusag préparaient, croyait Berlin, la libération de l’Europe à partir du Pas-de-Calais.
Mais on n’en était encore qu’aux prémices d’un pur chef-d’oeuvre de la guerre de l’ombre. Car Bevan et les siens inventaient chaque jour un peu plus. Un matin, vers la fin d’avril 1944, somnolant sur son breakfast dans le jardin de sa résidence de Chesterfield Gardens, à Londres, l’officier traitant de Garcia, Tomas Harris, se réveilla en sursaut. Une idée folle venait de lui traverser l’esprit. « Tommy » Harris, père anglais, mère espagnole, était considéré comme l’un des meilleurs experts mondiaux de Goya et du Greco. Les mauvaises langues chuchotaient même qu’il avait consacré l’essentiel de son temps, pendant la guerre d’Espagne, à organiser le trafic d’oeuvres d’art volées dans des églises pour son propre compte et celui des loyalistes. Mais qu’importe! Ce matin d’avril, il fit peut-être gagner la guerre aux Alliés. Son trait de génie: Garcia annoncerait à ses « patrons » allemands à Madrid, quelques heures avant le débarquement sur les plages de Normandie, qu’une opération majeure était en cours. Vu le temps qu’il faudrait aux Allemands pour décoder le message, le recoder pour le transmettre à Berlin et le déchiffrer là-bas, les Alliés seraient déjà sur les plages. Les Allemands, donc, ne pourraient rien en faire. Sinon s’extasier sur la qualité de leur agent Arabal. Et, plusieurs heures plus tard, au moment où Hitler devrait décider d’envoyer toutes ses troupes vers la Normandie ou de se garder ailleurs, Garcia déclencherait une nouvelle alerte. « Un deuxième débarquement est en cours, préviendrait-il. Il aura lieu dans le Pas-de-Calais. Ne vous laissez pas abuser par l’opération ?Overlord?. »
« Comme toutes les opérations militaires, les entreprises d’intoxication entraînent des pertes », soulignait un rapport américain sur Fortitude, le 25 mai 1945. Des pertes, c’est-à-dire des morts innocents. Tués pour rien? Tués pour faire plus vrai. Car comment convaincre l’ennemi qu’un débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais si l’on ne prépare pas le terrain par des bombardements massifs? Pour faire vrai, donc, deux bombes tombèrent sur le Nord, pour une sur la Normandie. Et des résistants parlèrent sous la torture, livrant à l’ennemi ce qu’ils pensaient être des secrets d’importance capitale. Cela faisait partie du plan. Le 1er juin 1944, par exemple, un réseau opérant à la frontière franco-belge se met en alerte. Car la BBC vient de transmettre le texte qu’ils attendent: « Message pour la petite Berthe ». Les Anglais savent que le réseau est infiltré par les Allemands. Deux jours plus tard, les résistants sont arrêtés. Interrogés. Brisés. Plusieurs parlent. Si le message est répété, avouent-ils, suivi de la phrase « Salomon a chaussé ses grands sabots », c’est que le Débarquement aura lieu dans les quarante-huit heures. Dans le Pas-
de-Calais.

Les ressources fournies à l'Opération Fortitude furent énormes:on  développa  de l'équipement   d'effets soniques.
Les ressources fournies à l’Opération Fortitude furent énormes:on développa de l’équipement d’effets soniques.

La nuit du 5 au 6 juin, John Bevan la passa à errer dans les rues de Londres. Il fumait ses Players, obsédé par les mots de sir Alan Brooke, le soir où il avait entendu parler de Fortitude pour la première fois. « Cela ne marchera jamais », se disait-il.
A quelques encablures, Garcia-Garbo-Arabal, son opérateur radio et Tommy Harris se mettaient à table dans la maison de Chesterfield Gardens. L’approche, tendue, du moment de vérité ne les empêcha pas de déguster quelques verres de château-ausone 1934. Avec modération. Car, à 3 heures du matin, alors que la flotte alliée faisait route vers les plages normandes, ils gagnèrent une maison, à Hampstead Heath, sur une colline. C’est là que Garcia avait sa radio. Ils appelèrent Madrid. Pas de réponse. Bizarre. Le correspondant allemand de l’agent avait toujours été fidèle au poste. Un quart d’heure plus tard, nouvelle tentative. Toujours rien. Et encore quinze minutes plus tard. Rien. La plus belle opération de l’histoire du renseignement allait capoter parce qu’un opérateur radio allemand, pour une fois, n’était pas au rendez-vous. Il était dans un bouge du vieux Madrid, faisant le joli coeur auprès d’une danseuse de flamenco. On ne sait lequel des deux se lassa le plus vite. Vers 4 heures, enfin, l’Allemand répondit à l’appel. Garcia délivra son message: les Alliés débarquent en Normandie.
A Zossen, dans la banlieue de Berlin, le colonel von Roenne étudiait les informations venues du front. Le message d’Arabal était dans le lot. Au petit matin du 6 juin, le baron nazi rédigea le « Rapport n° 1288 sur la situation dans l’Ouest ». Citant des « sources crédibles », il souligna: « Pas une seule des unités de Fusag n’a été engagée dans les opérations en cours. Cela signifie que l’ennemi prépare un engagement de plus grande envergure qui visera le secteur côtier du Pas-de-Calais. » A Berchtesgaden, Hitler partageait cette analyse. Ce ne fut qu’après le déjeuner, au château de Klessheim, qu’il daigna envoyer quelques renforts à von Rundstedt, un des deux chefs des armées allemandes en Normandie (l’autre étant Rommel). Mais, une heure plus tard, quand le premier lui demanda de faire plus, le Führer se mit en colère. « Hors de question! » éructa-t-il. Puis il s’en alla faire sa sieste.
Au soir du 7 juin, le vieux von Rundstedt n’avait plus aucun doute. Hitler, von Roenne, les autres: tout le monde se trompait. Il n’y aurait pas de second débarquement. Une fois encore, il envoya un message, toujours le même: dépêchez tous les chars, toutes les armes, tous les soldats vers la Normandie. Rommel, lui, continuait d’avoir les yeux fixés sur le Pas-de-Calais. La Normandie n’était qu’un leurre. Hitler lui donna raison. Provisoirement. Car, le jeudi 8 au soir, le Führer prend enfin une décision qui fait plaisir à von Rundstedt. Il ordonne « Case III », le renforcement massif des troupes en Normandie. Cinq des divisions du Pas-de-Calais, y compris la 1re panzers SS et la 116e panzers, reçoivent l’ordre de s’ébranler sur-le-champ. En Normandie, les Alliés piétinaient. Pour Eisenhower, le cauchemar restait possible. Si Fortitude devait être un succès, c’était maintenant ou jamais.
« Salomon a chaussé ses grands sabots. » A 19 h 15, ce même 8 juin, un membre du commando 307 de l’Abwehr, basé dans le nord de la France, sursauta. On lui avait dit que, s’il entendait ce message, il lui faudrait le transmettre immédiatement à ses chefs. Il accomplit fidèlement son devoir. Brutus et Garbo aussi. Un peu après minuit, ils mirent leurs émetteurs en marche. Brutus, le Polonais, appela Paris. « J’ai passé la journée au château de Douvres, rapporta-t-il à ses traitants allemands. J’y ai vu Patton, le roi, et toute une batterie de généraux américains. Ils préparent quelque chose. » Garbo, l’Espagnol, prit langue avec Madrid. Et débita son roman. Il raconta qu’il avait rappelé ses trois meilleurs agents, 7-2, 7-4 et 7-7, membres de sa brigade antibritannique. Ils lui avaient rapporté qu’une grande activité agitait le sud-est de l’Angleterre. L’agent 7-7 avait vu des péniches de débarquement dans les rivières Deben et Orwell, prêtes à embarquer des troupes. « Il est parfaitement clair, conclut-il, que, si l’attaque en Normandie est d’envergure, son objectif principal est d’attirer l’essentiel de nos troupes vers cette région dans le dessein de frapper ailleurs avec un maximum d’efficacité. La disposition des formations alliées dans le sud-est montre que la nouvelle frappe aura lieu dans le Pas-de-Calais, d’où le chemin sera le plus court vers leur objectif final: Berlin. »
Von Roenne téléphona personnellement au QG de Hitler. « Il y aura un nouveau débarquement dans le nord de la France le 10 juin. Retirer les troupes de cette région serait une grave erreur. » Il confirma ce diagnostic par écrit dans son rapport quotidien, déposé sur le bureau de Hitler à 13 h 35, le 9 juin, au moment même où celui-ci commençait sa réunion stratégique. Le Führer hésitait. Il décida de réfléchir. Il attendrait le soir. A 22 h 20, un résumé écrit des propos de Gacia atteignit Berchtesgaden. Von Roenne avait ajouté quelques mots de sa main: « Les informations données par cet agent ont presque toujours été confirmées par les faits. Leur valeur est inestimable. » Le papier survécut à la guerre. Une annotation à l’encre verte indique que Hitler lui-même le lut. La 1re panzers SS et la 116e panzers furent arrêtées dans leur élan. Elles resteraient dans le Pas-de-Calais. Von Rundstedt en fut informé. Les Britanniques interceptèrent le message. Longtemps après la guerre, sir Ronald Wingate, l’adjoint de John Bevan, raconta qu’un sourire se dessina sur le visage de sir Alan Brooke quand il apprit la nouvelle, dans la « war room » souterraine de Churchill, à Londres. « Nous savions que nous avions gagné. »
La XVe armée allemande, la meilleure, demeura bloquée dans le Pas-de-Calais jusqu’au 15 juillet. Par Hitler. Et par Fortitude. Attendant une invasion qui n’aurait jamais lieu. Et un adversaire qui n’avait jamais existé.
Roman Czerniawski resta en Angleterre après la guerre, pour collaborer aux travaux du gouvernement polonais en exil. Le major Oskar Reille, l’officier de l’Abwehr qui l’avait envoyé à Londres, ne se douta jamais de rien. Il tint d’ailleurs sa promesse: presque tous les membres du réseau Interallié revinrent d’Allemagne vivants. Czerniawski mourut en 1987. Garcia, lui, disparut quelque part en Amérique du Sud. Mort récemment, il était le seul survivant connu de la Seconde Guerre mondiale à pouvoir porter de hautes distinctions militaires à la fois britanniques et allemandes.
John Bevan, enfin, retourna à la finance, héros discret d’événements extraordinaires seulement connus de ses intimes. Il mourut d’un cancer du poumon en 1977. Trop de Players, bien sûr. Sur son lit de mort, sa fille l’interrogea: « Papa, ne regrettes-tu pas toutes ces cigarettes fumées pendant la guerre? – Pas une seule bouffée, darling, répondit-il. Pas une seule bouffée. »

Sources: Larry Collins,Fortitude

Nouvel Ordre Mondial:le débarquement du 6 juin 1944 serait un rituel satanique

Le 6 juin 1944...marqué par le 666.
Le 6 juin 1944…marqué par le 666.

UNE GRANDE ÉTUDE EN NUMÉROLOGIE

 

Comme tous les ans,le 6 juin verra l’organisation de commémorations du Débarquement allié en Normandie. Je fais souvent remarquer que cette opération eut lieu à 6 heures du matin, soit à la sixième heure (révolue) du sixième jour du sixième mois de l’année:666. Refuse-t-on de prendre l’heure en compte? Alors je noterai que l’arrivée des troupes alliées,est survenue le sixième jour du sixième mois de la 6ème année de guerre:666 encore.

 

On me répondra,avec raison,que cet horaire a été imposé pour des raisons purement accidentelles,en premier lieu la météo. J’en conviens.Mais la Providence se sert toujours des circonstances sans rapport avec l’évènement pour se manifester.

 

Retournez le problème dans tous les sens,regardez à droite et à gauche,le fait demeure: le nombre de la Bête est omniprésent dans la date du Débarquement.Car je pourrais ajouter 1+9+4+4=6+6+6.Diable,c’est le cas de le dire…. cela fait beaucoup !
 

Autre fait capital : l’opération a été accompagnée d’intenses bombardements qu’on ne saurait comparer à ceux réalisés par les Allemands lors de la Blitzkrieg de mai-juin 1940. Cette fois,il ne s’agissait plus d’attaques chirurgicales visant les seuls objectifs purement militaires (même si,comme toujours,des erreurs peuvent être commises et des civils touchés), mais de tapis de bombes déversés un peu partout afin de paralyser la vie de la région et,ainsi,de gêner l’ennemi.

 

La moindre gare,la moindre garnison,la moindre présence de véhicules allemands valait à l’agglomération d’être écrasée par une vague de bombardiers. Le cas de Coutances,dans la Manche,est typique,la ville n’offrant aucun intérêt stratégique,l’immense majorité des habitants y était restée. Mal lui en prit. Les stratèges alliés ayant cru y déceler un objectif militaire,les forteresses volantes y semèrent la mort et la désolation.

 

Le drame le plus poignant fut celui de cette jeune fille dégagée trois jours plus tard d’une cave par des Allemands revenus déblayer. Son père,sa mère,ses frères et ses soeurs étaient morts dans ce sous-sol dont l’entrée avait été obstruée par les bombes, la dernière communication avec l’extérieur étant un soupirail.Seul survivante,elle avait dû appeler à l’aide mais dans le sauve-qui-peut général,personne ne l’avait entendue.

 

Pendant trois jours et trois nuits,ainsi,elle était restée prise dans ce piège avec les cadavres de ses proches. Quand elle fut extraite de là,elle était devenue folle et mourut quelques mois plus tard (Alexandre Caillet,Le massacre de Coutances,auto-édité).

 

 À Caen, les sauveteurs retrouvèrent une famille entière,parents et enfants, morte dans une cave dont tous les accès avaient été obstrués. Cette fois, il n’y avait aucun survivant.Mais le père avait décrit sur un feuillet l’agonie des siens,la lente asphyxie de son épouse et de ses enfants dans ce sous-sol saturé de monoxyde de carbone. Dans ses dernières phrases,il se plaignait d’un mal de tête de plus en plus insupportable, annonciateur d’une fin proche. Il avait achevé son récit en demandant à celui qui le trouverait d’acquitter une dette d’argent qu’il avait envers un proche.

 

J’ai glané cette information dans les souvenirs d’un jeune homme, Rémy Streiff,qui avait fait partie des équipes de secours. J’ai tenté de le retrouver,lui ou sa famille,afin de savoir où consulter ce feuillet. J’ai mené des recherches dans les archives départementales. Je me suis renseigné au Mémorial de Caen.En vain.Ce document exceptionnel n’intéresse personne.

 

Ah ! s’il s’était agi d’une famille juive victime de la « barbarie nazie », s’il s’était agi d’une Anne Franck, ce petit feuillet serait pieusement exposé dans un musée et des copies reproduites un peu partout. Mais les morts étaient des Normands victimes des « libéra-tueurs », alors ce feuillet est tombé dans les oubliettes de la Mémoire.

 

Aujourd’hui,ceux qui pénètrent dans le Monoprix du centre de Caen ignorent qu’en juin 1944,un jeune scout d’une quinzaine d’années,membre des équipes de secours,y fut mortellement blessé par une verrière qui,soudainement,se brisa. Un énorme bout de verre lui transperça l’estomac.Il mourrut quelques jours plus tard, heureux d’avoir accompli son devoir et édifiant tout le monde par sa patience.Mais à la différence des FFI tombés ici ou là,aucune plaque ne vient rappeler la mémoire de ce jeune héros. Aux oubliettes lui aussi.

 

J’ai longtemps arpenté Caen à la recherche de plaques ou de monuments qui rappelleraient des drames précis,causés par ces bombardements aveugles. Je me suis rendu dans différents lieux,théâtres d’évènements tragiques. Je n’ai trouvé aucun signe commémoratif,non plus qu’à la clinique de la Miséricorde.Dans cet établissement avaient été amenés de nombreux blessés d’un premier raid allié.

 

Lorsque les forteresses volantes revinrent semer la mort, la clinique fut gravement touchée.Ce bâtiment moderne s’effondra et de nombreux occupants se retrouvèrent coincés entre les dalles de béton. Comble de malheur,un incendie éclata,qui se généralisa. Dans cet atmosphère d’apocalypse, au milieu des cris et des plaintes, secouristes et membres du personnel soignant qui avaient pu en réchapper se démenèrent pour tenter d’arracher les malheureux aux flammes.R.Streiff était là. Il raconte les efforts inouïs déployés pour tenter de déplacer les gravats voire de percer les dalles de béton avec des outils de fortune afin de ménager les sorties. En vain la plupart du temps.

 

Parmi les drames,celui de cette femme dont les jambes étaient coincées sous des gravats,deux religieuses infirmières la tiraient désespérément par les bras car les flammes approchaient. A un moment,la chaleur étant trop intense,elles durent se reculer et ne purent qu’assister,terrifiées,à la mort de cette femme qui brûla vive.

 

Pénétrez aujourd’hui dans cette clinique,vous n’y trouverez nulle mention de cette nuit tragique.Seul le cimetière voisin (le cimetière des Quatre-Nations) a longtemps gardé le souvenir. En 1994,encore,à l’entrée,deux ou trois rangées de tombes portaient la date du 6 juin 1944,avec les noms de familles entières.

 J’y suis retourné il y a peu et j’ai constaté que ces tombes étaient très dégradées. Le souvenir s’estompe…

 

Cette gêne face aux victimes est très révélatrice. En effet,quand on évoque ces bombardements, la réponse des bien-pensants est toujours la même : « Que voulez-vous,on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs. »

Cependant,si cet argument justifiait réellement la stratégie des Alliés,alors il n’y aurait pas à avoir honte de ces civils français morts sous les bombes anglo-américaines.Il faudrait au contraire les honorer comme des martyrs inévitables de la « Libération ».Des bâtiments détruits auraient dû être transformés en monuments du souvenir,leur histoire aurait dû être écrite depuis bien longtemps et les photos de corps publiés afin que les jeunes générations puissent bien mesurer l’ampleur du sacrifice.

 

Or,c’est tout le contraire: alors qu’à Oradour-sur-Glane, le « village martyr » a été conservé, la reconstruction en Normandie n’a quasiment rien laissé subsister. Dans son ouvrage,déjà cité sur le « massacre de Coutances », A.Caillet l’a regretté. Et quand,en 1994,j’ai commencé une enquête sur la question, j’ai pu constater le vide documentaire qui règnait. A l’époque,aucune recherche d’ensemble n’avait été entreprise, y compris pour dénombrer le nombre de victimes, seuls des récits et des statistiques fragmentaires étaient disponibles, la plupart publiés dans l’immédiat après-guerre.

 

Par la suite, le sujet avait été totalement délaissé. Fait révélateur : aucun film n’a jamais été consacré à la question, où l’on verrait ces bombardements et l’action des équipes de secours. Pourtant, le matériel existe, qui permettrait des reconstitutions historiques assez fidèles.On pourrait ainsi raconter l’agonie de ces centaines de personnes qui, au Havre,s’étaient réfugiées dans un immense tunnel dont l’unique sortie fut obstruée par une bombe de très gros calibre. Il n’y eût que quelques rescapés. Mais personne ne semble intéressé. Dans cette dictature du « politiquement correct », la déportation et la Shoah sont des sujets bien plus recommandables.

 

Cette volonté d’évacuer le souvenir des victimes françaises des bombardements alliés démontre que ceux-ci étaient injustifiables,stratégiquement et, surtout, moralement. Je rappelle d’ailleurs que peu avant la guerre, ceux qui allaient devenir les Alliés avaient fermement condamné les bombardements de « villes ouvertes » par les Japonais en Chine ou par l’aviation allemande en Espagne. Or,à l’époque,il s’agissait de simples raids locaux,réalisés sans plan préconçu et dont les bilans humains restaient relativement minces (même si la mort est toujours un drame à éviter). Quelques années plus tard,les « bons » avaient mis au point les bombardements de terreur perpétrés par des avions spécialement conçus et larguant des tapis de bombes incendiaires destinées à détruire des quartiers entiers. Ne parlons même pas d’Hiroshima et de Nagasaki.

 

Tout cela violait de la façon la plus manifeste les conventions de Genève. On ne fait pas la guerre en adoptant des stratégies qui, pour gêner l’ennemi, vont entraîner la mort de très nombreux non-combattants. Les vainqueurs le savaient parfaitement,voilà pourquoi depuis près de 70 ans, le souvenir des victimes françaises des bombardements de l’été 1944 est délaissé.

 

 Et si l’on en parle,on évoque pudiquement les « victimes civiles »,sans autre mention. L’argument selon lequel « on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs » se révèle donc totalement infondé. Car si l’omelette nécessite le cassage d’oeufs,vaincre l’adversaire peut (et doit) se faire avant tout en le combattant d’homme à homme,sans raser les villes ni les villages des régions qu’il occupe. Désormais acculé,le bien-pensant sortira son atout majeur: « Certes,ce n’était pas bien,mais que voulez-vous,c’était pour la démocratie, donc pour la Civilisation. » Ah ? Parce que Staline représentait la Civilisation ? Non,mais c’était un allié de circonstance.Un individu à qui on a donné la moitié de l’Europe en 1945.Beau cadeau pour un simple allié de circonstance. Oui, mais immédiatement après, il y a eu la guerre froide. Et aujourd’hui, le communisme de type stalinien est mort. Les pays de l’Est sont à nouveau libres.Et vous pensez qu’ils s’en portent mieux ?

 

De façon plus générale,pensez-vous que le Nouvel ordre mondial bâti sur les ruines du IIIè Reich a apporté au monde entier la paix et une prospérité équilibrée entre les continents ? Ici, notre bien-pensant aura du mal à répondre positivement. Certes, il cherchera de multiples excuses parmi lesquelles figureront les maffias, les cartels,les grands industriels véreux, les spéculateurs sans scrupules, le terrorisme international, les roi-nègres corrompus,les dictateurs arabes, que sais-je encore….Tous ces gens,dira-t-il,ne respectent pas la moindre morale élémentaire et recourent aux moyens les plus brutaux pour parvenir à leurs fins (souvent mauvaises). Sans doute,mais n’ont-ils pas eu les exemples qu’il fallait ? Car enfin,pour gagner la lutte armée,les Alliés n’ont pas hésité à recourir aux stratégies les plus crminelles, embarquant la Science dans leur entreprise, et pour vaincre idéologiquement leur ennemi,ils n’ont pas hésité à violer la Justice avec le honteux tribunal de Nuremberg, prostituant la justice internationale et bafouant la vérité,car comme l’a fort bien écrit Lanza del Vasto : « La vraie justice ne fait qu’un avec la vérité ».

 

Tout cela,dit-on,au nom de la démocratie (confondue avec la Civilisation). L’excuse est facile,mais ses conséquences sont terribles,car finalement, elle revient à dire que la fin justifiait les moyens. Dès lors, pourquoi se gêner ? Si les « bons » autoproclamés l’ont fait hier, au nom de quoi ne pourrait-on pas le faire aujourd’hui,nous les nouveaux « bons » autoproclamés ? Et c’est ainsi que le piège se referme inexorablement sur ceux qui l’on utilisé en 1945 afin de justifier leur croisade contre les fascismes. Né dans le crime et l’injustice, le Nouvel Ordre mondial bâti en 1945 sur les ruines du IIIè Reich ne pouvait que générer le crime et l’injustice généralisés, donc la guerre perpétuelle, car : « l’injustice est un état de violence et de désordre qui ne peut, qui ne doit pas se maintenir.

 

Elle s’impose par la violence,se conserve par la violence et provoque la violence de la révolte ». (L.del Vasto). La situation en Palestine occupée le démontre avec éclat. Dès septembre 1943,Philippe Henriot avait annoncé qu’en cas de victoire alliée: « sur un ciel de cendres et de sang,tourbillonnerait le vol des éternels vautours des ghettos et que le crépuscule de la décadence descendrait sur le vieux continent chrétien ». Il avait raison.

 

Satanique dans son essence, l’ordre édifié en 1945 restera toujours satanique. Voilà pourquoi le 666 reste omniprésent dans l’évènement qui, symboliquement, marque le début de la marche vers la victoire des Alliés. La Providence nous a délivré,un message clair.Dommage que peu le prennent en considération, surtout parmi les catholiques.

 



Source : RIVAROL n° 3002 

Ré-écrire l’histoire: le 6 juin 1944,le retour des banquiers de Wall Street et l’héritage nazi

 

 

 

 

Le 6 juin 1944,le Jour J...Overlord! Les mêmes banquiers qui avaient  transférés des fonds pour l'armée allemande,réinvestissent pour l'invasion de l'Europe.
Le 6 juin 1944,le Jour J…Overlord!
Les mêmes banquiers qui avaient transférés des fonds pour l’armée allemande,réinvestissent pour l’invasion de l’Europe.

 

L’histoire qu’on enseigne pas… A propos du 6 Juin 1944 et des traîtres qui permirent à Hitler d’exister (politiquement)

… Traîtres qui sont toujours aux commandes du bateau ivre aujourd’hui… Ce qu’on ne vous dira pas non plus sur Hitler et la seconde guerre mondiale: Hitler a été financé par Wall Street dès le départ. L’historien Antony Sutton a étudié et parfaitement documenté les transferts d’argent des banques américaines vers des banques tampons dans son livre « Wall Street et la montée en puissance d’Hitler« , et que des fonds ont transité sur le compte personnel d’Himmler jusqu’en 1944.

Que des gens comme Henry Ford, mentionné par Collon dans l’article que nous reproduisons ci-dessous était un grand sympathisant des nazis, qu’il fut décoré d’un des plus hauts ordres du IIIème Reich pour son soutien. Que la Standard Oil des Rockefeller, aujourd’hui Exxon-Mobil qui fait de la politique mondialement surtout au travers de son état privé qu’est le Qatar, a fourni à l’armée allemande et à son armée de l’air, les formules de production de carburant synthétique et l’adjuvant nécessaire à faire voler les avions. Que la fondation Rockefeller fit envoyer des scientifiques américains au kaiser Wilhem Institute de Berlin pour aider les scientifiques nazis à peaufiner leur programmes eugénistes d’extermination. Que Prescott Bush, grand-père de Deubeuliou Bush, marionnette président avant la marionnette président Obama, fut un des banquiers pour les nazis. Tout ceci est documenté et était déjà connu au moment du procès de Nüremberg puisque Sutton a retiré l’essentiel de ses infos des archives du procès stockées à l’époque au Hover Institute de l’université de Stanford où il était professeur. Si tous ces criminels, traîtres à leur(s) nation(s) n’avaient pas pactisé avec le Reich pour le profit et le pouvoir, il n’y aurait jamais eu de 6 Juin 1944, il n’y aurait jamais eu de seconde guerre mondiale, car l’armée allemande n’en aurait jamais eu la capacité. Tous les criminels de guerre n’ont pas été pendus à Nüremberg, loin s’en faut.

Ajoutons à cela que le même historien Sutton a aussi demontré l’implication de « Wall Street et la révolution bolchévique ». Il est donc naturel de conclure que les banksters finançaient à la fois l’URSS de Staline (après avoir financé Lénine et Trotski, respectivement agents de la City de Londres et de Wall Street) et l’Allemagne nazie d’Hitler. Rien d’étonnant à ce que Ford voulait que la guerre « dure le plus longtemps possible ». La guerre est très lucrative et élimine le petit peuple. Fric et eugénisme, les deux obsessions des oligarques.

Pour en savoir plus, lire ici

N’oublions pas une chose: Ces mêmes banquiers aujourd’hui veulent recommencer et mènent le monde à la guerre pour remettre les compteurs de leur escroquerie capitaliste mondiale à zéro et repartir pour un tour… La question est désormais: Sachant ce que nous savons, les laisserons-nous une fois de plus faire ?…

– Résistance 71 –

 

Ce qu’on ne vous dira pas sur le 6 Juin 1944

 

Michel Collon

 

4 Juin 2014

 

url de l’article:

http://www.michelcollon.info/6-juin-44-ce-qu-on-ne-vous-dira.html?lang=fr

 

« Oui, mais quand même les Américains nous ont ont libérés en 45 ! » Combien de fois, l’ai-je entendue celle-là ! Sur les bancs de l’école. Mais aussi lors de débats sur les guerres actuelles des USA.

40-45, la seule ‘bonne’ guerre US ? Peut-être à nuancer. Quelques faits troublants sont documentés dans un excellent livre de l’historien Jacques Pauwels (1). Ses documents irréfutables prouvent qu’une grande partie des sociétés US ont carrément collaboré avec Hitler, et pas seulement au début de la guerre : Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, General Electric, Goodrich, Singer, Kodak, ITT, JP Morgan…

Pire. La grande nouveauté stratégique d’Hitler, ce fut la « Blitzkrieg », la guerre-éclair : porter très vite ses troupes au cœur de l’adversaire. Pour cela, deux conditions indispensables : des camions et de l’essence. L’Allemagne n’ayant aucun des deux, c’est Esso qui a fourni l’essence, tandis que les camions provenaient des usines allemandes de Ford et General Motors.

« Que cette guerre dure le plus longtemps possible ! »

Pauwels montre que :

1. Une grande partie du patronat US était pro-Hitler dans les années 30 et 40.

2. Cela n’a changé qu’au moment où les ventes des firmes US furent mises en danger par l’agressivité commerciale allemande en Amérique latine et ailleurs. Et par les occupations japonaises qui confiquaient tout le commerce en Asie.

En fait, les Etats-Unis jouaient double jeu. Ils souhaitaient que la guerre dure longtemps. Pourquoi ?

D’un côté, les énormes profits que leurs sociétés réalisaient en Allemagne étaient en croissance. De l’autre côté, ils s’enrichissaient en prêtant à la Grande-Bretagne qui supportait tout le poids financier de la guerre. Washington posait d’ailleurs comme condition que Londres abandonne ses colonies après la guerre. Ce qui fut fait. Les Etats-Unis ont réussi à profiter de la Deuxième Guerre mondiale pour affaiblir leurs rivaux et devenir la seule superpuissance capitaliste.

Henry Ford : « Ni les Alliés, ni l’Axe ne devraient gagner la guerre. Les USA devraient fournir aux deux camps les moyens de continuer à se battre jusqu’à ce que tous deux s’effondrent. »

Le futur président Harry Truman, 1941 :  » Si l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie et si la Russie gagne, nous devons aider l’Allemagne, afin qu’il en meure le maximum de chaque côté. »

Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l’URSS vainquit Hitler. Alors seulement, les Etats-Unis se précipitèrent pour sauver leurs intérêts en Europe.

Demain 6 juin, on fera comme si la guerre avait été gagnée en Normandie et non à Stalingrad. On ne dira pas qu’Hitler perdit 90% de ses soldats à l’Est. Que pour un soldat US tué, il y en eut 53 soviétiques. Les manuels scolaires sont parfois bizarres, non ?

Voilà, désolé de vous avoir ôté une de vos dernières illusions. Demain, 6 juin, vous pourrez penser à tout ça lorsque sur une plage normande, on fêtera George Bush alors que son grand-père a financé Hitler. Dans quel monde vivons-nous ?

 

MICHEL COLLON

5 juin 2004

 

Source d’origine: Résistance 71

 

Note :

(1). Paru en néerlandais sous le titre « Le mythe de la bonne guerre (l’Amérique et la Deuxième Guerre mondiale) , EPO 2000. Il existe aussi la version française. A recommander, c’est aussi plein de révélations sur Roosevelt, Truman, la menace d’envahir l’URSS, la récupération des espions et criminels nazis, Churchill, De Gaulle, Yalta…

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A lire aussi:

Le débarquement du 6 Juin 1944 du mythe d’aujourd’hui à la réalité historique”, Annie Lacroix-Riz

(http://www.lafauteadiderot.net/Le-debarquement-du-6-juin-1944-du )