L’événement de la Toungouska est une explosion survenue le 30 juin 1908 vers 7 h 13 en Sibérie centrale, dans l’empire russe. L’onde de choc, équivalant à plusieurs centaines de fois celles qu’engendreront les explosions des bombes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki 37 ansplus tard, a détruit la forêt sur un rayon de 20 kilomètres et fait des dégâts jusqu’à une centaine de kilomètres.
Plusieurs hypothèses scientifiques ont été émises sur l’origine du phénomène : météorite, foudre, méthane échappé de conduits volcaniques… L’hypothèse la plus plausible, et retenue au début du xxie siècle, est celle de l’impact d’un objet céleste (un petit corps du Système solaire de caractéristiques encore inconnues), ayant explosé à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres. Cela fait de l’événement de la Toungouska la plus grosse explosion connue de l’histoire humaine due à la rencontre d’un tel corps avec la Terre.
Dans la matinée du 30 juin 1908 (correspondant au 17 juin du calendrier julien, alors en usage dans l’Empire russe), quelques témoins voient passer une boule de feu dans le ciel sans nuage de la Sibérie centrale. Celle-ci explose à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres, au-dessus de la rivière Toungouska pierreuse, à 63 km nord-nord-ouest du village de Vanavara1 (60° 20′ 24″ N, 102° 16′ 48″ E) à 7 h 14 locale (0 h 14 TU ou 7 h 2 heure locale solaire). Cette explosion est enregistrée, sous forme de séisme de magnitude 4,5 à 5, à 7 h 17 min 11 s, à l’observatoire magnétique d’Irkoutsk, à 1 000 km de là.
L’explosion détruit intégralement la forêt dans un rayon de plus de 20 km, abattant 60 millions d’arbres ; le souffle fait des dégâts sur plus de100 km et la déflagration est audible dans un rayon de 1 500 km. De nombreux incendies se déclenchent, brûlant des zones forestières pendant plusieurs semaines.
Un vortex de poussières et de cendres se forme et est entraîné jusqu’en Espagne par la circulation atmosphérique, créant des halos dans la haute atmosphère, qui s’étendent sur tout le continent. On peut observer des couchers de soleil très colorés et une luminosité exceptionnelle en pleine nuit est constatée pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel point que l’on peut lire un journal de nuit. Les scientifiques pensent alors à l’éruption d’un volcan, comme le Krakatoa en 1883, qui avait injecté d’énormes quantités de poussières dans l’atmosphère et, de ce fait, avait engendré des phénomènes lumineux semblables.
L’onde de choc fut enregistrée en Europe occidentale et aux États-Unis.
L’éloignement de la région et les troubles en Russie ne permirent une étude sur place qu’en 1927 par une équipe russe menée par Leonid Kulik. Sur les lieux, les scientifiques découvrirent stupéfaits qu’il n’y avait ni cratère, ni trace d’impact, ni débris. Avec l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale, puis de laGuerre froide, seules deux expéditions purent retourner enquêter en 1958 et 1961. On découvrit une multitude de petites sphères de métal et de silicatesdispersées dans le sol de la région, ce qui permit d’émettre quelques hypothèses. Une étude américaine en 1993 avança qu’il s’agissait d’un petit noyau cométaire, essentiellement composés de gaz gelés ayant fondu et explosé entre 6 et 9 km d’altitude, le reste de la matière étant dispersé en une pluie de sphérules.

Le lac Cheko (en) est un lac d’eau douce, près de la rivière Toungouska pierreuse. Il a la forme d’un rectangle aux coins arrondis, d’une longueur de 708 mètres, d’une largeur de 364 mètres et d’une profondeur d’environ 50 mètres. Il est situé à environ sept kilomètres au nord-ouest de l’hypocentre et son grand-axe est orienté vers ce point. Il semble inconnu avant 1908 et sa première référence cartographique date de 1928.

Luca Gasperini, géologue italien, entreprend des études sur les sédiments de ce lac en juillet 1999 et sa première publication de 2001 affirme que le lac est antérieur à l’événement de 1908.
Toutefois, en 2007, le même Gasperini, cité par National Geographic, émet une hypothèse opposée : « La forme en entonnoir du bassin et des échantillons de sédiment suggèrent que le lac s’est formé dans un cratère d’impact ». L’impact serait dû à un fragment de l’objet et la forme inhabituelle pour un impact à une puissante émission de gaz carbonique, de vapeur d’eau et de méthane contenus dans le pergélisol.
La question de la nature de cet objet se pose toujours : petit astéroïde, comète ou autre ? Cet objet est dénommé souvent TCB (Tunguska Cosmic Body ou Corps cosmique de Toungouska), et surnommé parfois Ogdy, nom du dieu du feu des Évenks.
Ses caractéristiques furent d’abord estimées aux alentours de 50 mètres de diamètre et 10 millions de tonnes avant qu’une nouvelle simulation présentée en 2007 par les laboratoires Sandia ne réduisent l’estimation à 62 000 tonnes.
Des études ont été menées en 2007 pour rechercher le parent de cet objet : des similitudes ont été trouvées avec la comète 97P/Metcalf-Brewington et avec l’astéroïde (106538) 2000 WK63 (découvert le 26 novembre 2000 par LINEAR).
En 2010, l’expédition menée par Vladimir Alexeev pour l’institut TRINITY (en) lève le voile sur la nature ambiguë de l’objet à l’origine du choc. Les résultats découlant de l’expédition indiquent qu’une comète à noyau de glace s’est fragmentée et dispersée sur quelques kilomètres en formant plusieurs cratères d’impact. La découverte, dans la résine d’arbres, de restes de poussière cosmique formant la queue de la comète pourrait confirmer cette hypothèse.
Pour certains commentateurs, l’absence de cratère d’impact ne semble pas compatible avec la chute d’un astéroïde ou d’une comète. Il existe des cratères d’impact qui correspondent à des chutes d’objets à la surface de la terre. La liste de cratères d’impact sur Terre en recense un bon nombre, mais l’événement de la Toungouska ne correspond pas à ce modèle.
Une étude9 menée et publiée en 2013 par le chercheur Victor Kvasnytsya met en avant l’hypothèse de la météorite. Il avance cette hypothèse grâce à des fragments de roche microscopiques piégés dans la tourbe.

Autre objet cosmique
D’autres hypothèses de chute d’objets cosmiques sont parfois évoquées :
- Un micro trou noir (1021 grammes, soit 1015 tonnes dans un volume correspondant à quelques atomes) aurait pénétré la Terre à la Toungouska et serait ressorti, 12 minutes plus tard dans l’AtlantiqueNord (Al Jackson, Mike Ryan, 1973), sans qu’il n’y ait consensus scientifique ;
- Une météorite d’un kilogramme d’antimatière se serait annihilée lors de son entrée dans l’atmosphère(Clyde Cowan, Chandra R. Atluri et Willard Frank Libby, 1965) ; cette hypothèse a les faveurs de Jean-Pierre Ader. Ce qui a été vu à Mourmansk, le 19 avril 2014 pourrait être de même nature bien que d’une plus faible ampleur.
- Un astéroïde de matière noire (invisible) aurait explosé en altitude (Robert Foot, 2002) ;

Autres hypothèses
De nombreuses hypothèses de toutes sortes, parfois relevant de la science-fiction, ont été émises sur ce phénomène mystérieux :
- ce serait une boule de foudre d’un kilomètre de diamètre (Anthony Lawton, 1977) ;
- une dernière expérience désespérée de la Tour de Tesla
- une explosion nucléaire d’origine extraterrestre ;
- dix millions de tonnes de méthane se seraient échappés de conduits volcaniques et se seraient embrasés, (Wolfgang Kundt, 2001).
- un OVNI (à propulsion nucléaire) se serait écrasé

EN COMPLÉMENT:
La théorie récente de l’astronef extraterrestre qui explose
Cette théorie a été mise au rebut scientifiquement presque depuis qu’elle a été formulée parce que l’impact d’un navire assez grand pour provoquer une telle explosion et destruction environnementale aurait nécessairement dû éjecter des milliers de restes épars.Ce n’est pas ce qui est arrivé dans l’événement de Tunguska.Aucun fragment de métaux,de polymères ou d’alliages particuliers n’ont été trouvés à l’époque de l’impact…ce qui aurait prouvé l’origine extraterrestre de manière certaine.
Par contre,en 2009,une expédition mieux outillée et organisé que dans le passé a mis la main sur des éléments fantastiques pouvant servir à avancer un début de preuve sur l’origine extraterrestre de l’événement.
Dirigée par un scientifique de renom,le professeur Labvin,l’expédition exhuma une pierre très rare de 50 kilos qui fut transportée à Krasnoïasrsk pour analyse plus précise.
Déjà en 1998,lors du 90 ième anniversaire de l’événement,Labvin avait exposé 2 barres de métal d’origine inconnue.Ces barres auraient été retrouvé près de la ville de Vanavara à 65 kilomètres du lieu de l’explosion.La pierre a été surnommée « pierre-reno ».
La zone couverte par l’explosion se prépare à recevoir de nombreuses expéditions scientifiques et surtout des ufologues qui sont encouragés par les récentes découvertes dont celle d’une expédition italienne dans la région en 1999 qui avait annoncé dès 2007, avoir trouvé un cratère (le lac Cheko,notre photo) associé à l’événement.Ce serait un cratère de 50 mètres de profondeur et de 450 mètres de diamètre situé à 5 kilomètres seulement de l’épicentre de l’explosion.Des scientifiques affirment avoir étudié les anomaliers gravitationnelles et des échantillons du lac qui révèlent cette origine.En outre,il n’existe aucune preuve,aucun témoignage,ni carte à l’appui de l’existence de ce lac ,avant 1908.
La grande vérité dans cette affaire est que l’événement de Tunguska,en dépit de diverses théories et croyances largement répandues dans la communauté scientifique qui mise sur une explosion de comète,nous laisse encore une masse d’inconnues que la science actuelle n’a pas encore fini d’expliquer en totalité.
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