Élection 2014: le réseau criminel du libéral Marc-Yvan Côté explique la mort de la démocratie au Québec

Bien qu’il ait quitté la vie politique en 1994, il semble que Marc-Yvan Côté ait conservé un réseau de contacts très étendu dont il s’est largement servi pour aider la firme de génie-conseil Roche à décrocher des contrats.

 

Marc-Yvan Côté
Marc-Yvan Côté,l’éminence grise du Parti libéral corrompu du Québec.

 

La Cour supérieure a levé vendredi, en partie, l’interdit de publication sur les dénonciations ayant servi à obtenir un mandat de perquisition pour fouiller la résidence de l’ancien ministre libéral du cabinet de Robert Bourassa, qui vit maintenant à Baie-Saint-Paul. La perquisition s’est déroulée le 27 février dernier.

Ces documents révèlent entre autres que la plupart des contrats octroyés à la firme Roche l’étaient grâce à l’influence politique. Un témoin a déclaré ce qui suit aux policiers : « Dans l’est du Québec, la firme Roche obtenait 50 % des contrats avec de l’influence politique, tandis que dans l’ouest, le pourcentage était de l’ordre de 80 % à 90 %. »

Le témoin ajoute que Marc-Yvan Côté et une autre personne, dont le nom a été caviardé, participaient au financement illégal.

Marc-Yvan Côté a démissionné de son poste de député et de ministre de la Santé et des Services sociaux le 11 janvier 1994. Moins d’un mois plus tard, le 3 février, il est devenu vice-président au développement des affaires chez Roche. Il y restera jusqu’en 2005. Par la suite, il conservera la même fonction, mais à titre de consultant.

Son rôle au sein de l’entreprise et son implication dans le financement politique illégal intéressent tout particulièrement l’UPAC, qui mène une enquête, baptisée Joug, depuis 2011, apprend-on dans ce document.

Le dossier Joug prend sa source dans l’enquête précédente (Fiche), qui s’est penchée en 2010 sur le financement des partis politiques municipaux de Boisbriand et qui a conduit à la mise en accusation de huit personnes, dont deux anciens maires de la municipalité, Sylvie St-Jean et Robert Poirier, ainsi que des dirigeants de la firme Roche, dont France Michaud et Gaétan Morin.

L’analyse des documents saisis lors de cette première enquête indique que la culture du développement des affaires est bien établie au sein de la firme. Les mentions « dons à des partis politiques (fédéraux, provinciaux, municipaux) » et « influencer le promoteur (client) sur le processus d’appel d’offres » apparaissent en toutes lettres.

Le rôle de Marc-Yvan Côté semble limpide : jouer de son influence et de ses relations avec des membres du cabinet ou du personnel politique pour assurer le positionnement de la firme Roche lorsque venait le temps d’obtenir des subventions et des contrats.

Selon le document, Marc-Yvan Côté s’est d’ailleurs activé en 2008 afin de participer à l’organisation d’un souper de financement, au restaurant Louis-Hébert à Québec, pour la ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau. Cet événement a d’ailleurs fait l’objet d’un mandat de perquisition exécuté à la permanence du PLQ en juillet dernier.

Un des témoins interrogés par les enquêteurs admet que « la contribution financière faite aux partis politiques provinciaux permet d’obtenir des entrées auprès de l’appareil gouvernemental. Ces entrées donneront des occasions à la firme d’obtenir des renseignements privilégiés, des accès plus rapides aux cabinets ministériels et de meilleurs taux de subvention pour financer les projets, ce qui avantage la firme vis-à-vis la compétition. »

Un autre décrit Marc-Yvan Côté comme « la grande porte ». « Lorsque Marc-Yvan Côté prenait un dossier en main, il pouvait le faire avancer et le faire débloquer au niveau des fonctionnaires. »

Visiblement, pendant cette enquête, les policiers ont pu compter sur la collaboration de plusieurs personnes qui ont observé les interventions de M. Côté. L’une d’elles dit avoir été témoin d’ingérence de la part de Marc-Yvan Côté.

Un autre collaborateur corrobore que le financement politique chez Roche était fait dans le but de bien positionner la firme pour les contrats de gré à gré et pour permettre à cette dernière d’être invitée à honorer des contrats d’une valeur de 25 000 $ à 100 000 $. Il ajoute avoir été témoin que Marc-Yvan Côté autorisait de fausses factures. Celles-ci servaient à obtenir de l’argent comptant.

La firme de génie-conseil a également, selon les documents judiciaires, utilisé des prête-noms pour faire des contributions politiques, remboursant certains dirigeants ou employés par des comptes de dépenses ou des primes.

Le document établit le profil de 17 sujets qui sont la cible de l’enquête, mais seulement trois d’entre eux sont dévoilés : la firme de génie-conseil Roche, la société SST Cabinet Conseil Inc., une société de portefeuilles dont Marc-Yvan Côté est le premier actionnaire et le président, et Marc-Yvan Côté lui-même. L’identité des 14 autres sujets est caviardée.

Grâce à toutes ces données, les enquêteurs ont obtenu un mandat de perquisition pour tenter de mettre la main sur des documents comme des contrats de travail liant Marc-Yvan Côté à la firme Roche, des descriptions de tâches, des preuves de rémunération, de comptes de dépenses et de frais de représentation, des listes de clients, des offres de service, des agendas, des calendriers, des notes manuscrites.

L’UPAC enquête sur des crimes de fraude envers le gouvernement, de trafic d’influence, de complot ainsi que de contribution illégale à une caisse électorale et vise une longue période allant jusqu’à 2012. Aucune accusation n’a encore été portée dans ce dossier ni dans aucun des trois autres dossiers ayant mené à des perquisitions au siège social du Parti libéral du Québec le 9 juillet dernier, dans les entreprises reliées à Marc Bibeau le 14 novembre 2013 et à la firme Roche à Québec le 29 janvier 2014.

Sources:Radio Canada

Élections 2014:Les documents de l’UPAC sur le PLQ secrets jusqu’après les élections

Marc-Yvan Côté
Marc-Yvan Côté

Les citoyens et citoyennes du Québec s’apprêtent  à aller voter en donnant un chèque en blanc à n’importe lequel des scénarios possibles…Jugez par vous -mêmes:

 

L’avocate de l’ancien ministre libéral Marc-Yvan Côté a obtenu que de nouveaux documents d’enquête policière concernant le Parti libéral du Québec (PLQ) restent secrets jusqu’après les élections provinciales de lundi.

Le 27 février dernier, les enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ont mené une perquisition au domicile de Côté, qui a été ministre sous le gouvernement libéral entre 1985 et 1994, puis vice-président au développement des affaires pour la firme de génie Roche.

Peu de temps après, un consortium de médias, dont Groupe TVA, Radio-Canada et Le Soleil, s’est adressé aux tribunaux pour obtenir une copie des affidavits présentés par les policiers en soutien à leur demande pour obtenir un mandat de perquisition chez Côté.

Deux mandats cachés

Or, Me Suzanne Gagné, qui représente l’ancien élu libéral, a demandé et obtenu du juge Rémi Bouchard une ordonnance de non-publication concernant ces documents, jusqu’au 11 avril. Radio-Canada et Le Soleil ne se sont pas opposés à cette demande. Elle souhaitait protéger son client si des éléments pouvant porter atteinte à sa réputation étaient publiés.

Mercredi, Le Journal a obtenu copie des affidavits. Mais ce n’est que le 11 avril, à 17h, que tout le contenu lisible dans ces documents caviardés pourra être dévoilé au grand jour.

Un autre affidavit de l’UPAC, qui vise la perquisition à la permanence du PLQ, doit quant à lui rester secret jusqu’au 14 avril.

Commission Charbonneau

Le Journal a tout tenté pour dévoiler le contenu de ces documents avant l’élection, sans succès. Leur publication précédant l’heure prescrite par le juge pourrait être passible d’accusations d’outrage au tribunal.

Malheureusement pour les électeurs, l’information contenue dans cet affidavit ne pourra être connue avant le scrutin du 7 avril.

Les Québécois doivent également attendre après l’élection pour entendre la suite des témoignages devant la commission Charbonneau, qui s’apprêtait à aborder la question du financement politique provincial.

Le 5 mars, la commission a annoncé l’interruption de ses travaux pour un mois, en justifiant qu’elle «ne voudrait pas influencer d’une façon ou d’une autre l’électorat».

Aucune accusation n’a encore été déposée dans les dossiers de l’UPAC qui concernent le PLQ.


Marc-Yvan Côté plusieurs fois visé

►Devant la commission Charbonneau, l’organisateur politique Gilles Cloutier a expliqué avoir eu l’aval de Marc-Yvan Côté, vice-président chez Roche, pour organiser des dizaines d’élections clé en main, dans les années 1990 et 2000. Les stratagèmes de financement illégal décrits par Gilles Cloutier étaient la norme plutôt que l’exception, selon son témoignage devant la juge Charbonneau.

►Marc-Yvan Côté a également été une des figures marquantes de la commission Gomery sur le scandale des commandites.

► En 2005, lors de cette enquête publique, Côté a avoué qu’il avait reçu 120 000$ comptant destinés à du financement politique illégal pour le compte du Parti libéral du Canada (PLC). Plus tard, ces révélations lui ont valu d’être banni à vie du PLC.

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L’enquête de l’UPAC sur  l’Hôpital général juif sera aussi connu plus tard

 

 

L'Hopital Général Juif de Montréal
L’Hopital Général Juif de Montréal

 

L’émission Enquête d’ICI Radio-Canada a appris que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête à l’Hopital général juif. Une affaire qui a mené récemment à la démission de deux cadres de la haute direction.

Les seuls qui ont accepté de dénoncer publiquement ce dont ils ont été témoins à l’Hôpital général juif sont des ouvriers. Ils travaillaient pour une entreprise qui avait un contrat d’entretien avec l’hôpital – R.A. Rénov-Action – et d’autres compagnies qui gravitaient autour.

Roberto Astorga
Roberto Astorga

Alors qu’il oeuvrait à l’hôpital, Roberto Astorga s’est rendu travailler chez certains cadres de la haute direction, dont Kotiel Berdugo.

 

  • Roberto Astorga : « Il [Kotiel Berdugo] a tellement aimé mon travail qu’il m’a recommandé pour aller peinturer chez ses parents. On avait peinturé l’appartement au complet. »
  • Question : « Et ça, c’était pendant votre temps de travail à l’hôpital? »
  • Roberto Astorga : « Ben, on devait remplir le rapport comme si on était à l’hôpital. »

 

M. Berdugo dit que ce n’est pas l’hôpital qui a payé ces travaux, une information impossible à vérifier puisque ceux-ci ont été réglés sans factures, en argent comptant. Une enquête interne a été déclenchée à la suite de cette histoire.

Kotiel Berdugo
Kotiel Berdugo

Selon nos informations, l’UPAC s’intéresse aussi à la construction de la nouvelle salle d’urgence, logée dans le pavillon K, où d’autres irrégularités ont été découvertes.

Plusieurs des compagnies qui ont participé à la construction du pavillon K se plaignent d’avoir perdu de l’argent sur le chantier.

Mais une seule aurait été dédommagée à l’époque. Et c’est grâce à de fausses factures que nous avons obtenues : 50 000 $ pour une chambre de patients et une autre pour une salle de procédure qui n’ont jamais existé.

Les factures ont été fabriquées à la demande du directeur du développement immobilier Philippe Castiel.

Les deux cadres ont démissionné dans la controverse. Leurs révélations ainsi que celles obtenues au cours de l’enquête interne pourraient éclabousser d’autres joueurs. Le ministère de la Santé et des Services sociaux suit l’affaire de près.

 

 

 

Sources:Journal de Montréal