Nouvel Ordre Mondial Satanique:L’État luciférien profond enracine la franc-maçonnerie et la triade de la terreur d’Israël, d’Arabie saoudite et de la Turquie

Septembre 2020-Les troupes turques bombardent des villages à travers Idlib, pas beaucoup de bombardements, juste assez. Ensuite, ils se présentent pour évacuer ceux qu’ils viennent de bombarder, avec Reuters, Al Jazeera et d’autres équipes médiatiques avec eux.

Aout 2020,l’armée turque soutenait les rebelles à Idlib.

Ensuite, les médias accusent la Syrie d’une crise humanitaire avec l’espoir que Trump soutiendra le jeu des Frères musulmans contre la Russie et la Syrie.

 

La vraie histoire est une vieille histoire, une société secrète, qui traverse les 3 religions du livre, ce qui explique pourquoi les évangélistes chrétiens, les wahhabistes saoudiens et les extrémistes sionistes sont unis à la hanche contre la démocratie à travers la planète.

Pourquoi Erdogan soutient-il Al-Qaïda contre la Russie et la Syrie? Quel est le lien entre eux?

Le dictateur Erdogan de Turquie entouré de ses gardes du corps...On remarquera le style particulier!
Le dictateur Erdogan de Turquie entouré de ses gardes du corps…On remarquera le style particulier!

Tous deux s’opposent au «Baasisme», un mouvement anti-maçonnique qui a pris racine en Égypte sous Nasser, en Syrie sous les Assad et en Irak sous Sadam. Kadhafi?

Il a reconnu la franc-maçonnerie à l’intérieur de l’islam et en particulier, les Frères musulmans, financés par l’Arabie saoudite et le Qatar, comme une forme de sionisme. Le sionisme n’est pas juif, c’est une ramification de la franc-maçonnerie qui adore les anciens dieux, et ce seul dieu qu’ils placent au-dessus de tout.

Vous voyez, toute nation qui s’oppose au régime franc-maçon-Rothschild, avec la banque centrale en place et l’esclavage par dette, gaze son propre peuple et doit être nettoyée et asservie par des terroristes, comme cela a été fait en Syrie et en Irak, afin de jouir de la liberté et de la démocratie.

Al-Qaïda est un groupe de franc-maçonnerie de rite écossais, créé initialement sous Gladio, le programme de l’OTAN datant des années 1970. Erdogan est un franc-maçon de rite écossais, un islamiste, représentant les Frères musulmans, un groupe franc-maçon de rite écossais créé dans les années 1920.

Tous ont leurs racines au Moyen Âge et avant, mais pour la Turquie, Erdogan est la dernière itération sultanique du mouvement salonique-séfarade qui a commencé avec les Jeunes Turcs (Salonique-Thessalonique, maintenant en Grèce, faisait partie de la Turquie pendant des siècles, un ville avec la plus grande population juive d’Europe, 80 000). C’est le berceau des mouvements franc-maçonniques qui ont combattu les baasistes.

Aujourd’hui, la Turquie et ses groupes terroristes financés par la franc-maçonnerie dirigés par al-Qaïda nettoient ethniquement la province d’Idlib en Syrie, en utilisant des crosses de fusil pour faire sortir les gens de leurs maisons, en coopération avec des médias contrôlés aux États-Unis et ailleurs, une nouvelle «traînée de larmes» »Pour ajouter au prix de l’holocauste qui a frappé le Moyen-Orient depuis le 11 septembre.

 

Lorsque la Turquie a commencé à bombarder les troupes syriennes en essayant d’aider ce qui est maintenant un soulèvement généralisé contre la Turquie et les États-Unis dans les parties occupées et anciennement occupées (occupées par des terroristes) de la Syrie, la Russie a envoyé une note diplomatique à Erdogan indiquant l’emplacement exact de toutes ses forces. à l’intérieur de la Syrie.

Erdogan a reculé et a ordonné un cessez-le-feu temporaire tandis que les forces aérospatiales russes ont anéanti les alliés terroristes de la Turquie qui avaient franchi les lignes syriennes derrière l’attaque d’artillerie.

Pourtant, au moment d’écrire ces lignes, des milliers de militaires turcs vident chaque village d’Idlib, travaillant avec des équipes de tournage, terrorisant puis filmant, une leçon tirée des Casques blancs.

Maintenant, nous regardons le long match ici, où le 11 septembre n’était qu’une étape importante, pas plus.

Les équipes de VT, dirigées par Ian Greenhalgh, retracent les racines d’Erdogan, à travers son faux «islamisme» et jouant au Sultan, jusqu’à sa véritable histoire et ce qui le lie à l’État profond.

Nous avions tout ce dont nous avions besoin en 1910: des voix sataniques qui ont sculpté la Turquie. Voici comment l’Orient a été perdu dans ce SECRET


De Sir Gerard Lowther à Sir Charles Harding (privé et confidentiel) Constantinople, 29 mai 1910

«Cher Charles,

Le télégramme de Gorst du 23 avril sur la nomination présumée de Mohamed Farid comme délégué en Egypte des francs-maçons de Constantinople, «dit intimement lié au comité Union et Progrès», m’incite à vous écrire longuement sur la tension de la franc-maçonnerie continentale qui traverse le mouvement Young Turk.

Je le fais en privé et confidentiellement, car cette nouvelle franc-maçonnerie en Turquie, contrairement à celle de l’Angleterre et de l’Amérique, est en grande partie secrète et politique, et les informations sur le sujet ne sont disponibles que dans la plus stricte confidentialité, tandis que ceux qui trahissent ses secrets politiques semblent le faire ,mais craignez la main de la mafia. Il y a quelques jours, un maçon local qui a divulgué les signes de l’engin a en fait été menacé d’être renvoyé devant une cour martiale, siégeant en vertu de notre état de siège.

Comme vous le savez, le mouvement de la Jeune Turquie à Paris était tout à fait séparé et en grande partie ignorant le fonctionnement interne de celui de Salonique. Ce dernier a une population d’environ 140 000 habitants, dont 80 000 juifs espagnols, et 20 000 de la secte Sabetai Levi (zevi) ou crypto-juifs, qui professent de l’extérieur l’islamisme. Beaucoup d’anciens ont dans le passé acquis la nationalité italienne et sont des francs-maçons affiliés à des loges italiennes. Nathan, le lord maire juif de Rome, est haut dans la maçonnerie, et les premiers ministres juifs Luzzati et Sonnino, ainsi que d’autres sénateurs et députés juifs, sont aussi, semble-t-il, des maçons. Ils prétendent avoir été fondés et suivre le rituel de «l’ancien écossais».

(Fin de la lettre)


Ceux que vous ne voyez pas sont ceux dont vous devez avoir peur et ils dirigent, entre autres, les académies militaires américaines, West Point, Annapolis et l’Air Force Academy, et le sous-secrétaire à la Défense, Mike Esper, sont reprenant maintenant le contrôle de l’arsenal nucléaire américain.

Erdogan et ses soutiens représentent un mélange séculaire entre la franc-maçonnerie séfarade, basée à l’origine dans ce qui avait été «Salonique», plus que la Turquie, et les cellules en Italie, en Suisse et en France qui ont commencé dans les années 70 sous le nom de «Opération Gladio» et ont formé le L’OTAN a financé le système racinaire de tous les grands groupes terroristes du monde aujourd’hui, avec les moins dangereux, Al-Qaïda et ISIS, ceux que vous voyez.

De The Hill, 2016:

Égypte: le bras de fer entre l'armée et les Frères musulmans

«Les Frères musulmans sont apparus en Égypte en 1928 et sont devenus l’organisation islamiste la plus influente du XXe siècle. Les Frères musulmans ont été créés par Hassan Al Banna, qui avait 22 ans et idolâtrait Adolf Hitler. Le père de Hassan Al Banna était un étudiant du Grand Mufti d’Égypte qui était également un Grand Maître de la Loge Unie d’Égypte, un franc-maçon. Le père de Hassan était lui-même un franc-maçon initié au sein de la franc-maçonnerie britannique.

Hassan a établi les Frères musulmans comme une version violente et répressive de la franc-maçonnerie basée sur une idéologie islamique radicale de la haine qui deviendrait l’idéologie centrale d’Al-Qaïda et de l’État islamique.

Lorsque les responsables du renseignement russes et syriens sont venus me voir avec l’histoire que je devais me concentrer sur les francs-maçons, j’étais hors de ma portée. Aucun de nous ne considère que l’Arabie saoudite et le Qatar, qui poussent des milliards dans le terrorisme, finançant certainement le 11 septembre, ce qui est communément connu, le font en combinaison avec des groupes qui contrôlent à 100% la France et l’Italie et dirigent maintenant la Grande-Bretagne sous Boris Johnson comme bien.

Ce sont les Kosher Nostra, ce sont les «foules» italiennes et juives en Amérique et ils font le lien entre les dirigeants politiques américains depuis George Washington, tous financés par l’argent des Rothschild .

De VT en 2018 et d’autres documents de base, une très bonne lecture.

En janvier 2011, j’ai introduit le concept de «Deep State» dans l’article Rogue America and the Quiet Mutiny. Cet article est reproduit ci-dessous. Jugez comment nous avons fait depuis. On ment aux Américains sur ce que Trump prévoit vraiment.

Source:Veterans Today


EN COMPLÉMENTAIRE

L’ORGANISATION GLADIO ET SES CONSÉQUENCES ACTUELLES

 

EN GROS VOICI

 

Le réseau Gladio : Armées secrètes d’Europe

L’organisation secrète «Stay behind», rebaptisée plus tard Gladio, le «glaive», a vu le jour en 1948 à l’initiative des États- Unis. Ses agents devaient être prêts à effectuer des missions d’espionnage et à commettre des actes de sabotage en cas d’offensive soviétique. Celle-ci n’ayant finalement pas lieu, ce sont les intérêts politiques des gouvernements de droite voire de groupes d’extrême droite que Gladio s’attache à défendre. Des contacts existent avec les différents services secrets nationaux, à l’abri de tout contrôle parlementaire. C’est le Shape (commandement militaire de l’Otan en Europe) qui assure la coordination.

 

Les réseaux Stay behind en Europe :

 

Jamais personne n’a mené l’enquête au sujet des activités du service de renseignement luxembourgeois et de celle des services secrets du monde entier au Luxembourg », notait un hebdomadaire indépendant luxembourgeois promouvant un livre, forcément sulfureux, sur le sujet [1][1]Le ballet des barbouzes. Au cœur de l’espionnage et des…. Il est vrai qu’établir l’histoire du renseignement au Luxembourg, quand il n’est déjà pas chose aisée dans de grands pays, relève de la gageure. L’absence de rapport parlementaire concernant les activités Stay behind au grand-duché participait de ces questions. Toutefois, depuis le 7 juillet 2008, un pan de cette histoire secrète de la guerre froide est désormais accessible [2][2]Chambre des députés, rapport de la Commission de contrôle…. Cette question était apparue au grand jour en novembre 1990 par les premières révélations concernant l’Italie, où cette histoire était connue sous le nom de « Gladio ». Toute une littérature s’est penchée sur la question [3][3]Jan de Willems, Gladio, Bruxelles, EPO, 1991 ; Hugo Gijsels,…, sans réellement la philosophie de ces activités couvertes qui avaient vu le jour en Europe occidentale. Comme toujours lorsqu’il est question de renseignement, elle avait profité des révélations sulfureuses propagées par les médias à propos des déviances engendrées par l’existence de ces réseaux en Italie. Dans une certaine mesure, le modèle italien était même devenu celui appliqué à une conspiration mondiale téléguidée par l’Alliance atlantique.

2L’inanité d’une telle construction intellectuelle se nourrissant de présupposés anti-américains limitait toute analyse historique sérieuse, autant qu’elle l’empêchait de faire surgir la réalité des événements, à commencer par la chronologie. L’initiative luxembourgeoise, après les enquêtes parlementaires suisse [4][4]Événements survenus au DMF [Département militaire fédéral] :…, italienne [5][5]Senato della Repubblica, Relazione sulla vicenda « Gladio »,…, belge [6][6]Sénat de Belgique, Enquête parlementaire sur l’existence en…, néerlandaise [7][7]Cf. le débat parlementaire dans Tweede Kamer, Handelingen van… et autrichienne [8][8]Œsterreichisches Bundesministerium für Inneres. Generaldirektor…, offre une occasion de revenir sur cette histoire méconnue. Depuis les dernières discussions sur le réseau Stay behind à la Chambre des députés, en décembre 1990, un instrument a renforcé les moyens de contrôle parlementaire luxembourgeois, permettant de se pencher sur cette question. La loi du 15 juin 2004 portant sur l’organisation du service de renseignement de l’État instaurait une commission de contrôle parlementaire de ses activités. En novembre 2005, des révélations entourant une série d’explosions du 30 mai 1984 au 25 mars 1986 dans le grand-duché, attribuée au groupe non identifié à ce jour des « Bommeléerten », permit une transmission, le 12 juillet 2007, de l’affaire au parquet de Luxembourg, pour une enquête judiciaire, et une question parlementaire le 31 janvier 2008, ouvrant une enquête sur l’implication du service de renseignement de l’État [9][9]Cf. les dossiers consacrés par le journal Luxemburger Wort….

UNE OPÉRATION DE GUERRE FROIDE

3Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, personne dans le monde du renseignement américano-britannique en mutation ne pensait que « le modèle que nous avions utilisé dans la résistance européenne contre les nazis ne puisse pas être approprié face à la menace totalitaire qui cherche à enrôler et pas seulement à soumettre les populations qu’elle occupait » [10][10]William Colby, Honorable Men : My Life in the CIA, New York,…. Le 12 février 1948, après le coup de Prague, la CIA entreprit de systématiser cette lutte qui s’inscrivait dans un contexte de plus en plus brûlant : en mars débuta le blocus de Berlin. Le 18 juin, le National Security Council adoptait la résolution NSC 10/2 chargeant l’Office of Special Project d’établir un programme d’action couverte. En octobre 1950, était créé l’Office of Policy Coordination (OPC). Dans le contexte d’une guerre de Corée s’éternisant, il fut bientôt chargé par le département de la Défense d’établir un réseau Stay behind en Europe occidentale et d’organiser des réseaux de résistance en Europe orientale [11][11]Harry Rositzke, The CIA’s Secret Operations : Espionage,…. Dans le même temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les responsables politiques et militaires estimaient qu’il fallait éviter, en cas d’un nouveau conflit, les erreurs qui avaient été commises pendant la Seconde Guerre mondiale.

4Préalablement à toute coordination internationale, les principaux services spéciaux occidentaux entreprirent de réactiver leurs réseaux de résistance non communistes. En France, avant la désormais connue mission 48, aussi connue sous les noms arc-en-ciel et rose des vents, eut lieu la mission Smala. Au cours de l’année 1947, certains anciens de la France libre, comme le lieutenant François Meyer, furent réveillés par la direction de la surveillance du territoire pour constituer « un réseau de vigilance et de protection intérieure, de Stay behind, comme disent les Anglo-Saxons» [12][12]François Lenoir, Un espion très ordinaire. L’histoire vue du…. En cas d’invasion soviétique, irrésistible selon les sentiments de l’époque, ils devaient rejoindre l’Afrique du Nord par l’Espagne afin de préparer la reconquête nationale [13][13]Entretien de l’auteur avec le général Meyer du 19 décembre 1994.. On trouve là la philosophie générale des réseaux Stay behind, à savoir évacuer les gouvernements nationaux vers des territoires libres et maintenir des contacts sûrs avec ceux qui étaient restés au pays. Entre mai et septembre 1946, les ressorts de l’affaire « Passy », cabale médiatique lancée contre le colonel André Dewavrin, fondateur des services de renseignement de la France libre, montraient combien les habitudes nouées pendant la Seconde Guerre mondiale restaient vivaces [14][14]Le 4 mai 1947, le traité de Dunkerque inaugurait une…. Dans une Europe continentale en proie à la menace communiste, le MI-6 s’activait pour établir des réseaux dormants. À l’hiver 1948-1949, son chef, Stewart Menzies, convint avec le Premier ministre belge Paul-Henri Spaak de poursuivre la « coopération […] entre les services spéciaux […] sur base de ces traditions qui datent de la Première Guerre mondiale » [15][15]Sénat de Belgique, op. cit., p. 17-18., ou à tout le moins depuis le 11 mai 1942 [16][16]Emmanuel Debruyne, « Un service secret en exil.…. Bien que l’agent bruxellois de l’Office of Policy Coordination fût invité à rejoindre le Tripartite Meeting Belgium Brussels, il se retrouva dans la même position que son homologue de l’Office of Strategic Services naguère, à faire figure de bénéficiaire secondaire privilégié. De même, cette coopération fonctionna sur le même mode d’exclusivité que pendant la Seconde Guerre mondiale [17][17]Ainsi, le Stay behind suisse n’entretenait aucune relation avec…, et le Luxembourg fut totalement absorbé par le couple britannico-belge [18][18]Cf. Georges Heisbourg, Le gouvernement luxembourgeois en exil,….

5La guerre de Corée constitua un réchauffement inquiétant de la guerre froide. La question des réseaux Stay behind, comme bien d’autres questions d’ordre européen, fut évoquée au sein de l’union occidentale, conclue deux ans plus tôt entre la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Il fut décidé de constituer un organe de coordination. En juillet 1951, les activités du comité clandestin de l’union occidentale furent transférées, sur l’initiative du commandant militaire de l’Alliance atlantique, le général Dwight D. Eisenhower, au Coordination and Planning Committee (CPC), une structure qu’il est difficile de situer dans l’organigramme de l’Alliance atlantique, sinon en « liaison directe et officielle » avec le Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE). Tout juste peut-on dire qu’il était « composé à la base de représentants des Services spéciaux britanniques, français et américains, mais qu’il [obtint], une fois créé officiellement, la collaboration des Services spéciaux des autres nations de l’OTAN toutes les fois que leurs intérêts nationaux seraient en jeu » [19][19]Compte rendu de la dixième réunion du Comité clandestin de…. Ainsi, la participation des services néerlandais, belges et luxembourgeois en pleine (ré)organisation à partir des personnels résistants ne pouvait être envisagée au CPC. Pas plus qu’italiens d’ailleurs…

6Toutefois, des représentants des trois premiers furent invités à suivre les travaux des deux groupes de travail, Operational Clandestine Intelligence (renseignement) et Escape & Evasion (fuite et évasion) du CPC. Ce ne fut qu’au lendemain du soulèvement hongrois que le Luxembourg adopta le « dispositif de temps de guerre selon les directives du CPC ». Le 5 février 1957 [20][20]Le Stay behind luxembourgeois s’inscrivait dans les mêmes…, le chef du 2e bureau de l’armée luxembourgeoise – qui faisait encore fonction de service spécial militaire – demanda au chef d’état-major de mettre à sa disposition « un officier spécialisé en la matière et qui serait envoyé dès à présent à la sous-commission créée par le CPC et composée des représentants de chaque pays intéressé ». Ainsi le grand-duché se mettait-il dans les conditions de rejoindre, comme l’avaient fait avant lui ses partenaires du Benelux, l’Allied Coordination Committee (ACC), constitué le 30 avril 1958 à partir des deux groupes de travail du CPC. Il s’agissait d’un

« comité régional réunissant six puissances dont le but est de fournir une consultation mutuelle et de développer des avis de politique en matière d’intérêts communs concernant le stay behind dans les pays concernés d’Europe occidentale. […] Les six membres, bien qu’ils agissent en consultation avec les autres partenaires, gardent néanmoins leur autonomie et le contrôle de leurs ressources nationales » [21][21]Sénat de Belgique, op. cit., p. 21-22 et Chambre des députés,….

 

7Le 23 avril 1959, le Luxembourg pouvait entamer son intégration au sein du dispositif de l’ACC [22][22]Lettre du chef des services spéciaux luxembourgeois au…. Il acceptait ainsi de s’accorder avec ses autres partenaires [23][23]L’Allemagne, l’Italie, le Danemark et la Norvège rejoignirent… pour développer une politique commune en matière de Stay behind, mais conservait son autonomie d’organisation. De même, cette coordination n’intervenait pas dans le cadre de l’OTAN, bien que tous ces pays en fussent membres et qu’ils profitassent des rencontres organisées dans ce cadre pour tenir leurs réunions jusqu’en octobre 1990. Par ailleurs, compte tenu de la particularité des relations qu’entretiennent le grand-duché et le royaume de Belgique depuis 1921, il semble qu’une coopération s’organisa entre les deux structures Stay behind. Enfin, comme le montrait déjà le Tripartite Meeting Belgium Brussels, le Luxembourg fut associé au couple belgo-britannique [24][24]Dans les années 1950, la représentation militaire….

LE STAY BEHIND RATTACHÉ AU SERVICE DE RENSEIGNEMENTS

8Le processus proprement luxembourgeois se développa dans le cadre de la loi du 30 juillet 1960, concernant la protection des secrets intéressant la sécurité extérieure de l’État. Était créé un service de renseignements (SRE) civil, placé sous l’autorité directe du ministre d’État, président du gouvernement, qui en déterminait l’organisation et les relations avec les autres administrations. Le nouveau service se vit ainsi accorder certaines dérogations, notamment dans les domaines du recrutement de personnel [25][25]En principe seulement par voie de détachement. et de la gestion budgétaire [26][26]Les fonds du service furent mis pour autant que de besoin à la…. L’arrêté ministériel du 22 novembre 1960 concernant l’organisation intérieure du service de renseignements prévoyait la constitution d’un groupe « Plans », dont le chef était « chargé de l’élaboration de tous les plans relatifs à des missions spéciales. Il fut responsable du recrutement, de l’instruction et de l’affectation du personnel chargé de ces missions ainsi que de la mise à disposition du matériel requis ».

9Ce groupe n’était autre que la section spéciale du service de renseignements chargée de la planification de guerre, de concert avec les services alliés au sein de l’ACC. Il était responsable au grand-duché du réseau Stay behind. Le Luxembourg adoptait la même solution que la Belgique de faire gérer la structure clandestine par un service civil [27][27]En Belgique, la structure Stay behind était composée de la…, en collaboration avec l’armée. De même, un projet d’arrêté précisait qu’ « un cloisonnement est établi entre la section “Opérations” et la section “Plans” », cette dernière étant directement soumise à l’autorité du directeur du service ou de son adjoint. Une réorganisation interne du SRE, par arrêté ministériel du 6 juillet 1981, transforma les anciens « groupes » en « branches ». Mais s’il décrivait beaucoup plus en détail la structure interne du service que celui de 1960, il n’en livrait naturellement aucun pour le « Plans ». Bien entendu, sa mission restait inchangée, comme son organisation. Elle restait sous la responsabilité d’un officier de l’armée détaché et de deux instructeurs. Ces derniers s’occupaient de la création et de la maintenance, en temps de paix, d’un réseau d’agents clandestins spécialement recrutés, entraînés et organisés pour rester sur place et opérer à partir du pays après l’occupation par l’ennemi.

10La « conception luxembourgeoise de l’organisation Stay behind »prévoyait explicitement que la structure était aux ordres du gouvernement luxembourgeois, opérait exclusivement sur le territoire national et ne se mettait en œuvre qu’après l’occupation du territoire national par l’ennemi.

11Le « dispositif de temps de guerre selon les directives du CPC » de 1957 envisageait trois grandes catégories de missions : le renseignement, l’infiltration/exfiltration, les actions.

12La première se résumait à la collecte d’informations d’ordre général, économique et militaire, et à leur transmission par radio à la base clandestine alliée. La seconde consistait à organiser le transit clandestin de personnel et de matériel par voie terrestre ou aérienne. Afin d’assurer l’évacuation du gouvernement, de la famille grand-ducale et des personnes clés de l’administration publique, des plans de repli furent élaborés et des réserves en ressources matérielles (véhicules, essence…) constituées. Les agents reçurent une formation pour préparer et baliser une zone en vue d’un parachutage, d’un ramassage en vol et d’un atterrissage d’hélicoptère.

13La dernière mission couvrait le sabotage, les Psy Ops (opération psychologique), le soutien aux mouvements de résistance et l’appui aux Unorthodox Military Forces (forces spéciales militaires). Toutefois, dans la terminologie Stay behind, le terme « actions » signifiait le plus souvent opérations de sabotage.

« De par sa situation démographique particulière, le Luxembourg ne peut sepermettre de recruter et d’instruire des agents destinés à des actions de sabotage. Toutefois, il accepte les propositions du Royaume-Uni pour organiser des groupes clandestins d’action (CAG) et de les instruire en temps de guerre, groupes recrutés parmi le personnel luxembourgeois ayant pu regagner le Royaume-Uni. Ces CAG seront aux ordres du gouvernement luxembourgeois, et le cas échéant, du cadre national de l’ACB, mais sont uniquement destinés à remplir des missions requises par le commandement militaire allié. » [28][28]Note de la branche « Plans » du 21 mars 1977, citée dans…

 

14Les agents luxembourgeois ne furent pas plus formés aux Psy Ops. Comme il n’était pas plus prévu d’intégrer les agents dans des groupes locaux de résistance, l’appui aux UMF se résuma à recueillir et à guider de petites équipes, à leur fournir des renseignements et à les approvisionner.

15À la différence de l’organisation belge, la structure Stay behind luxembourgeoise ne fut pas complétée d’une structure militaire dédoublée. De ce fait, il en découla une autre logique de recrutement, ou plutôt de cooptation. Comme partout en Europe, les candidats étaient des nationaux apolitiques. En outre, ils devaient jouir d’une bonne réputation et n’avoir commis aucune infraction pénale. Ils étaient affectés à une zone d’opérations dans laquelle ils étaient domiciliés. L’agent idéal était marié, exerçant un métier qui lui laissait assez de temps et de liberté de mouvement et n’appartenait plus à la réserve de l’armée.

16Après leur recrutement, les agents identifiés recevaient une formation individualisée et régulière leur dispensant des connaissances spécifiques et théoriques nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Selon la disponibilité de l’agent, les cours avaient lieu hebdomadairement pendant une période d’une à deux années et comportaient une instruction sur l’organisation et la direction d’un réseau clandestin, la sécurité individuelle et collective, le comportement conspiratif, les communications, des sujets techniques comme les transmissions, la lecture de cartes, l’identification du matériel d’armement ennemi, des exercices pratiques, des instructions opérationnelles.

17Cette instruction initiale était complétée régulièrement par des mises à niveau bimestrielles destinées à rafraîchir leurs connaissances et à tenir compte de l’évolution des technologies et des procédures à utiliser. Cet entraînement permettait au Luxembourg de mettre en place un réseau clandestin de responsables de la mission « fuite et évasion », mais aussi d’agents d’infiltration et de soutien des éléments alliés chargés de préparer la reconquête. Ces opérations pouvaient se faire par voie terrestre ou par voie aérienne.

18Pour s’acquitter de ces missions, les agents étaient équipés de matériel radio et cryptographique. Ils disposaient également de moyens opérationnels tel qu’un plan de transmissions, pour les opérateurs radio, une ou plusieurs boîtes à lettre (mortes ou vivantes), des blocs code, un ou plusieurs lieux de contact frontière, où des infiltrations/exfiltrations auraient pu être opérées, et une zone de largage et d’atterrissage pour hélicoptère. Les descriptions de ces moyens, propres à chaque agent, étaient enfermées dans une boîte scellée qui leur était distribuée dès le temps de paix, mais qu’ils ne pouvaient ouvrir qu’au moment de leur activation, soit après l’occupation du territoire national. Ils ne disposaient pas d’armes et ne furent pas formés pour le combat armé. La cache d’armes aménagée en 1973 leur était inconnue ; elle était uniquement destinée à servir en temps de guerre [29][29]Elle était constituée de trois caisses en zinc, chacune….

19En dehors de leurs périodes de formation et d’entraînement, les agents formaient des cellules dormantes destinées à être activées uniquement en cas d’occupation ennemie. Ils n’étaient pas rémunérés par le service de renseignements, s’engageant à titre volontaire et bénévole ; ils avaient simplement droit à un remboursement de frais occasionnels, comme les déplacements.

LE CONTRôLE POLITIQUE DU RéSEAU STAY BEHIND LUXEMBOURGEOIS

20Un des principaux problèmes avec les structures Stay behind reste le degré de connaissance qu’en avaient les dirigeants politiques. Le principal écueil réside dans la place institutionnelle des services de renseignement et de l’organisation interne du réseau dormant. Ainsi, en Belgique, les ministres de la Défense et, parfois, de la Justice, responsables des services de tutelle du Stay behind, furent dans l’ensemble informés, mais pas les Premiers ministres [30][30]Sénat de Belgique, op. cit., p. 227-242.. Contrairement à ce que Jacques Santer laissa entendre devant les députés le 14 novembre 1990 [31][31]Luxemburger Wort du 15 novembre 1990., la nature plus restreinte du mode de gouvernement luxembourgeois fit que les autorités furent informées de leur concept et de leurs activités dès leur création. La participation du grand-duché au CPC, en février 1957, puis à l’ACC, en avril 1959, découlait de décisions gouvernementales, prises par les ministres successifs de la Force armée, Pierre Werner, puis, en mars 1959, Eugène Schaus. Une note manuscrite du chef du 2e bureau du 14 mai 1959 confirme le passage de consigne à ce sujet entre les deux ministres. L’adoption de la loi de juillet 1960 transféra l’autorité sur le Stay behind de l’armée luxembourgeoise au Service de renseignements nouvellement créé, comme la responsabilité politique du ministre de la Force armée au ministre d’État, président du gouvernement [32][32]De juillet 1960 à la dissolution du réseau Stay behind en….

« Outre que le concept même du Stay behind a été expliqué et développé aux autorités politiques compétentes dès sa création et sa mise en œuvre […], chaque exercice, national ou international, au Luxembourg ou à l’étranger, avec participation luxembourgeoise a, au préalable, fait l’objet d’une demande d’autorisation sous forme de lettre, introduite par le Directeur du service de renseignements auprès de l’autorité politique compétente. Dans ces demandes, le directeur prit soin de présenter minutieusement l’objet des exercices. » [33][33]Rapport du directeur du Service de renseignements, Charles…

 

21Par ailleurs, lors d’une réunion d’information organisée en juillet 1985 au profit de Jacques Santer et de son ministre de la Force publique, Marc Fischbach,

« la structure, le fonctionnement et les activités du service leur ont été exposés au moyen de transparents overhead. Dans ce contexte, le concept Stay behind a été expliqué et l’exposé était suivi de la visite des bureaux du Stay behind avec présentation de l’équipement des agents du Stay behind. Par la suite, avec l’accord de principe de M. le Premier ministre, un certain nombre de personnalités du gouvernement, du Conseil d’État et de la Chambre des députés ainsi que certains hauts fonctionnaires et magistrats ont répondu à l’invitation du directeur du SRE et ils ont pu suivre le même programme de présentation » [34][34]Ibid..

 

22Une liste manuscrite retrouvée dans un dossier aux archives du SRE, probablement constitué lors de l’enquête de 1990, indique qu’entre juillet 1985 et juin 1987, des politiques de tout le spectre luxembourgeois non communiste (chrétiens-sociaux, ouvriers socialistes, démocratiques) participèrent à ces briefings. Il y avait naturellement des ministres en fonction, Jacques Santer, Marc Fischbach, Jacques F. Poos [35][35]Vice-président du gouvernement, ministre des Affaires…, Robert Goebbels [36][36]Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commerce…, Jean Spautz [37][37]Ministre de l’Intérieur, ministre de la Famille, du Logement…, Émile Krieps [38][38]Secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur (1972-1974),…. Il y avait des députés Willy Bourg, François Colling, Edouard Juncker, Henri Grethen [39][39]Député (1984-1999) et secrétaire du Parti démocratique…, et des hauts fonctionnaires, comme les diplomates Jean-Jacques Kasel [40][40]Chef de cabinet de Gaston Thorn, ministre des Affaires… et Jean Dondelinger [41][41]Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères…. Il sembla même qu’un certain consensus existât. Sous le mandat du socialiste Jacques Poos aux Affaires étrangères, certaines dépenses affectées directement aux besoins du réseau furent imputées sur le budget du ministère.

23Ainsi, la plus importante dépense jamais réalisée par le Stay behind était liée à l’acquisition de radios cryptées de type Harpoon, produites par la société allemande AEG Telefunken ; ce système permettait d’envoyer des messages cryptés à 6 000 km, permettant aux réseaux d’entretenir des relations entre eux, mais également de joindre les différents centres de commandement, le MI6 et le gouvernement en exil en Grande-Bretagne comme la CIA aux États-Unis [42][42]Jusque-là, le Stay behind luxembourgeois était doté, à l’instar…. En 1986, le directeur du Service de renseignements précisait à Jacques Santer que :

« Depuis sa création, le SRE s’occupe de la mise en place, de l’entraînement et de l’équipement de structures clandestines Stay behind dont la mission est de supporter les autorités nationales en exil ainsi que le Commandement militaire allié en cas d’occupation par l’ennemi de notre territoire national. […] L’ACC a décidé début 1980 de faire développer à charge des membres un poste radio Harpoon façonné exclusivement à ses besoins spécifiques. Vu le nombre très restreint d’équipements à fabriquer ainsi que les conditions très sévères imposées quant à la sécurité des émissions, le CIA était conscient qu’une lourde charge financière s’en suivrait pour ses membres. […] Tout en restructurant nos réseaux de manière à ne plus avoir que le strict minimum des postes radio à acquérir, la dépense pour l’acquisition du nouveau système s’élèverait toujours à […] [43][43]Un système coûtait 82 298,70 DM en 1987 et le paiement… Fr. lux à échelonner sur quatre ans. »

 

24Le ministre d’État, président du gouvernement approuva le principe de la demande. Mais il enjoignit « M. le chef du SR de se mettre en rapport avec M. le directeur de l’Inspection générale des finances pour discuter des problèmes budgétaires » [44][44]Chambre des députés, op. cit., p. 12.. Le « remplacement de l’équipement radio spécial utilisé en cas d’occupation du territoire » fut inscrit à l’exercice 1987 du budget du service de renseignements, mais également à celui des Affaires étrangères. L’Inspection générale des finances fut également associée à la prise de décision, l’exécution budgétaire étant soumise au contrôle par la Chambre des comptes.

LE DÉMANTÈLEMENT DU STAY BEHIND LUXEMBOURGEOIS

25Le 14 novembre 1990, tirant les conséquences de la nouvelle donne géopolitique, mais également de la tempête médiatique européenne qui s’annonçait [45][45]Il s’en expliqua le même jour devant la Chambre des députés…, Jacques Santer donna à Charles Hoffmann « l’instruction de ne plus faire poursuivre par le Service de renseignements la mission dite Stay behind ni aucun des aspects qui en relevaient. Vous voudrez dès lors prendre les mesures nécessaires pour dissoudre ce réseau ». Le ministre d’État devançait de dix jours la décision de l’allié belge et de quatorze celle de l’italien d’en finir avec la guerre froide.

26Le directeur du Service de renseignements informa l’ACC/CPC de la fin de la collaboration luxembourgeoise, en avisa les services étrangers. Puis il signifia aux agents nationaux que leur mission était achevée. Ils devaient rendre leur équipement opérationnel. Leur relation avec le service fut ensuite interrompue. Conformément aux instructions et aux règlements en vigueur, les documents relatifs au Stay behind furent soit restitués à leurs autorités émettrices, soit détruits. La cache d’armes fut démantelée, les armes qu’elle contenait, soit détruites, soit prises en charge par le Musée militaire de Diekirch. Les radios Harpoon ainsi que le matériel de chiffrage furent mis à la disposition d’un pays allié qui avait décidé de maintenir en place ses réseaux clandestins.

27Le 10 janvier 1991, Jacques Santer adressa une dernière lettre aux agents du Stay behind luxembourgeois :

28« À tous les membres du réseau Stay behind

  « Madame, Monsieur,
« Au moment où, sur mes instructions, le Service de renseignements de l’État vient de procéder à la dissolution du réseau Stay behind – dont vous faisiez partie – il me tient à cœur de vous remercier de l’engagement dont vous avez fait preuve. Vos sentiments patriotiques vous ont amené à accepter, pendant des années, une mission ingrate à laquelle vous avez consacré une partie de votre temps libre sans avoir eu droit, et sans avoir prétendu, à la moindre indemnisation. Le service que vous avez rendu au pays est d’autant plus grand que, fermement ancré comme vous l’êtes dans le corps social, vous avez espéré au maintien de la paix, tout comme nos compatriotes, tout en préparant une éventualité cruelle que vous abhorriez tout autant que les autres Luxembourgeois. Vous avez accepté de tirer dès à présent les leçons des événements de 1940-1945 que la Résistance d’alors a dû apprendre à ses dépens et pour lesquelles elle a dû payer un tribut effroyable.
« Quoi qu’en disent certains, mal informés ou mal intentionnés, je vous assure que vous avez assumé une mission importante et que vous avez contribué à maintenir la crédibilité de notre patrie à l’égard de ses alliés. La dissolution du réseau Stay behind intervient pour des raisons qui sont étrangères à l’organisation et au fonctionnement du réseau qui, je le constate avec satisfaction, n’est jamais sorti du cadre légal.
« Ce sont, comme vous le savez, les changements importants qui se sont manifestés au niveau international, et qui sont pleinement apparus au récent Sommet CSCE à Paris, qui ont amené le gouvernement à reconsidérer les missions confiées au Service de renseignements, à l’instar d’ailleurs de ce qui s’est passé parallèlement dans d’autres pays de l’Alliance.
« Je m’excuse de m’adresser à vous sous cette forme anonyme mais je suis persuadé que vous comprendrez que je ne veuille pas, dans un document officiel, faire apparaître votre identité, bien que celle-ci, comme d’ailleurs celle de tous les agents du réseau, me soit connue depuis peu, ce qui m’a d’ailleurs permis, à l’égard du Parlement, de me porter fort de votre honorabilité.
« Avec ce qui sera sans doute le dernier contact du gouvernement et de ses services avec vous-même en tant qu’agent du réseau Stay behind, et avec mes remerciements personnels, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.
« Le Premier ministre, ministre d’État,
Jacques Santer. » [46][46]Ibid., p. 13.

 

29L’histoire du Stay behind luxembourgeois permet de remettre en perspective les révélations autour de « Gladio ». Comme l’avait rappelé Claude Silberzahn, ancien directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) dès 1995, le dispositif était connu sous la dénomination Stay behind partout en Europe occidentale et n’était « qu’une structure “dormante” et non armée, destinée à maintenir en place un réseau logistique – essentiellement de communication et d’exfiltration – en cas d’occupation du territoire par des forces ennemies » [47][47]Au cœur du secret. 1 500 jours aux commandes de la DGSE, Paris,….

30Et rien d’autre. Les détournements d’objectif en Italie, et certainement en Belgique et en Turquie, ne constituent pas une règle pour ces réseaux de la guerre froide, mais bien autant d’exceptions. L’erreur faite par certains, renouvelée une nouvelle fois en janvier 2008 dans la presse luxembourgeoise à propos des « Bommeléerten » [48][48]Chambre des députés, op. cit., p. 3 ; Michel Thiel, « Stay…, a été de croire et de prétendre le contraire.

31Pour bien comprendre la réalité des structures Stay behind, il fallait prendre leur histoire au commencement, et non succomber aux facilités médiatiques. Il ne fallait pas omettre de prendre en compte le contexte idéologique des années 1940-1950 et de ses poussées de peur [49][49]Cf. l’analyse du major D. H. Berger, USMC, à propos des…. Trois chronologies de départ apparaissent ainsi. Il convient de distinguer :

32— les pays « précurseurs » (1944-1949), réellement menacés par l’expansion communiste, directement comme la Grèce, l’Allemagne et l’Autriche, ou indirectement comme la France, l’Italie, la Norvège, la Belgique et les Pays-Bas ;

33— des pays qui rejoignirent le réseau entre la répression du soulèvement de Berlin-Est et celui de Budapest (1953-1956), comme la Suède, la Finlande, la Turquie, le Luxembourg, le Danemark ;

34— et celui des atypiques qu’étaient l’Espagne, le Portugal et la Suisse.

35Les raisons de rejoindre les structures Stay behind furent imposées par la situation géographique ou le résultat du durcissement des relations internationales, notamment à partir du déclenchement de la guerre de Corée. D’autres raisons plus locales étaient également à prendre en compte. Ainsi, au Luxembourg, la recherche d’un format adéquat de force armée entamée au lendemain du conflit mondial n’aboutit finalement qu’avec le vote de la loi d’organisation militaire du 17 juin 1952 [50][50]Cf. Jacques Leider, L’armée luxembourgeoise d’après guerre.…. Ce n’est qu’ensuite que s’élabora la doctrine d’emploi dans le cadre de la guerre froide, dont l’issue ne pouvait être différente, compte tenu de l’environnement opérationnel, des orientations prises par la participation du grand-duché au Comité clandestin de l’Union occidentale.

36Il serait tout aussi erroné d’y voir une volonté structurée de l’OTAN. Ce serait d’abord prêter beaucoup trop à cette alliance qui n’est qu’organisation politico-militaire. Ce serait ensuite méconnaître le fonctionnement des institutions intergouvermentales internationales. Dans le premier cas, il serait illusoire que l’Alliance atlantique ait pu mettre sur pied un service intégré de renseignement et d’action, alors qu’il s’agit là d’un domaine particulièrement sensible de souveraineté nationale ; il n’est qu’à voir les difficultés qui s’opposent aujourd’hui à une « communauté européenne du renseignement », malgré des conditions favorables liées à la lutte antiterroriste. Dans le second cas, il ne faut pas sous-estimer la fonction de paravent qu’offrent ces organisations, permettant de traiter en toute discrétion de questions dont on ne s’attend pas à débattre dans ces lieux. N’oublions pas que l’Union de l’Europe occidentale a abrité les négociations d’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne, contribuant à lever les objections françaises…

37Enfin, il ne faut pas négliger la part de schizophrénie des services de renseignement, particulièrement pendant la guerre froide. Les débordements italiens trouvaient leur origine dans un État défaillant et d’un interventionnisme américain forcené. En même temps que l’OPC mettait en place un projet de propagande électorale, une autre branche de l’OPC montait le Stay behind… Que les deux projets aient fini par utiliser les services des mêmes Italiens montrait plutôt un défaut de coordination au sein de la CIA, ce que l’observation d’autres opérations confirmait, qu’une volonté de jouer quelque stratégie de tension [51][51]Cf. Arthur E. Rowse, « Gladio : The Secret US War to Subvert…. Le cas luxembourgeois laisse éclater autre chose, l’erreur de voir la main de l’OPC derrière l’organisation de ces réseaux, alors que leur paternité en reviendrait effectivement au MI-6…


EN DEUXIÈME COMPLÉMENTAIRE

Attentat de Bologne : les documents secrets sur Gladio et la Loge maçonnique P2 rendus accessibles par le gouvernement italien

 

 

Il est 10h25, le 2 août 1980 lorsqu’une bombe de très forte puissance détruit le hall de la gare de Bologne. 85 hommes, femmes et enfants périrent dans ce qui demeure aujourd’hui l’attentat le plus sanglant jamais commis en Italie. Deux cents autres victimes ont été blessées. Depuis cette date, les familles de victimes n’ont cessé de réclamer la vérité complète sur les circonstances dans lesquelles les poseurs de bombe, identifiés et jugés définitivement en 1995, ont commis cet attentat attribué aux néofascistes mais dans lesquelles des membres des services officiels de l’Etat ont été impliqués et condamnés.

Le 2 août est considéré en Italie comme la journée de la mémoire de tous les massacres terroristes. La reconstruction de la gare a préservé le trou causé par l’explosion dans la salle d’attente et même l’horloge, qui indique encore 10h25.

Horloge gare de Bologne l’heure de l’explosion

 

 

 

 

Les documents rendus accessibles par les autorités italiennes

À l’occasion de la 41e commémoration du jour anniversaire de l’attentat, Mario Draghi, président du Conseil des ministres, a signé une directive permettant d’accéder à l’ensemble de la documentation concernant l’organisation « Gladio » et la loge maçonnique P2.

Cette décision vient compléter d’autres initiatives prises dans les années 2000 pour tenter d’éclairer les circonstances et les responsabilités dans la commission de plusieurs attentats commis dans les années 70-80 pour influencer la vie politique italienne.

Toutes les ombres n’ont pas été dissipées

Pour ce 41e anniversaire de l’attentat de Bologne, Sergio Mattarella, le président de la République a adressé aux proches des victimes un message dans lequel il indique : « Toutes les ombres n’ont pas été dissipées et la recherche d’une vérité complète fait toujours l’objet d’un engagement fort”.

Jour du souvenir du massacre de la gare centrale de Bologne en 1980.

Des procès successifs pour une vérité à tiroirs, le dernier vient de s’ouvrir

Sur le terrain judiciaire, l’attentat de Bologne a mené à plusieurs procès avec de premières condamnations en 1988 et la révélation d’éléments de vérité mais partiels. Si l’enquête initiale a duré presque quinze ans, la pression des familles n’a jamais cessé pour exiger une vérité complète sur les circonstances de l’attentat mais aussi et surtout sur les responsabilités des commanditaires. Ce qui a conduit à mener de nouveaux devoirs d’enquête.

Exiger une vérité complète

Plusieurs tentatives d’égarer les enquêteurs sur de fausses pistes ont été entreprises ce qui a permis de consolider l’hypothèse de la conspiration. D’autant que des membres élevés de la hiérarchie des services secrets militaires ont été impliqués dans la mise en place de ces fausses pistes. Notamment le placement d’une bombe similaire à celle de Bologne dans le train Tarente-Milan en janvier 1981 de manière à reporter les suspicions vers d’autres auteurs.

Un nouveau procès pour cerner le rôle des échelons supérieurs

Aujourd’hui en 2021, un ultime procès à Bologne livre de nouveaux éléments qui pourraient mettre un terme à un long combat entamé par les familles soutenues par une grande partie de la classe politique italienne qui souhaite sortir de cette sombre période des années noires.

L’un des procès les plus importants jamais organisés dans notre pays

Pour Giuliano Turone, qui a découvert les listes de membres de la Loge P2 et qui s’exprime dans le quotidien La Republica ce procès à Bologne centré sur le rôle de Licio Gelli pourrait être déterminant : « Je pense que c’est l’un des procès les plus importants jamais organisés dans notre pays. Celui qui, plus que tout autre, va au fond du rôle joué par les échelons supérieurs dans la stratégie de la tension ».

Pour Marta Cartabia, la ministre de la Justice présente lors de la cérémonie d’anniversaire de l’attentat : « Il n’y a pas de justice sans une enquête complète sur les faits et les responsabilités » a-t-elle indiqué avant d’annoncer le renforcement du pôle des magistrats à Bologne.

Les audiences du procès sont suspendues durant l’été et reprendront en septembre. Le rythme devrait se poursuivre ensuite de manière soutenue afin de clore le procès au début de l’année 2022.

Une volonté de subvertir les équilibres politiques constitutionnels

De premières condamnations définitives sont tombées en 1995. On peut déjà y lire dans les attendus de l’arrêt prononcé : « l’existence d’une vaste association subversive composée, d’une part, par des éléments provenant des mouvements néofascistes dissous […] et d’autre part, par Licio Gelli, le chef de la loge « Propaganda Due », Francesco Pazienza, le collaborateur du directeur général du service de renseignement militaire SISMI, et deux autres officiers du service, le général Pietro Musumeci et le colonel Giuseppe Belmonte ».

Volonté de consolider les forces hostiles à la démocratie

Dans le jugement sur les mobiles on peut lire, une volonté : « d’un côté de vouloir subvertir les équilibres politiques constitutionnels, pour consolider les forces hostiles à la démocratie, et de l’autre […] de favoriser les auteurs d’entreprises terroristes qui pouvaient s’inscrire dans leurs plans « .

Le circuit de l’argent, la Suisse et le Vatican

Selon l’hebdomadaire italien Expresso en décembre 2020, le financement de l’attentat a été effectué via des comptes suisses par le versement d’un montant de cinq millions de dollars américains volé à la Banco Ambrosiano mise en faillite par le banquier Roberto Calvi.

La piste de l’assassinat de Roberto Calvi

Ce qui a permis de relancer la piste de l’assassinat de Calvi, retrouvé pendu à Londres à la suite d’un prétendu suicide. L’homme s’apprêtait-il face à la déconfiture de sa banque à dénoncer les agissements du groupe de Gelli et sa responsabilité dans l’attentat de Bologne ? Ou de menacer de le faire si l’on ne remettait pas sa banque à flot ? Ces questions sont au cœur d’un nouveau procès en cours à Bologne et dans lequel les derniers protagonistes du dossier encore en vie sont invités à venir s’expliquer sur ces nouveaux éléments.

A mon avis, nous nous rapprochons de la vérité complète

Paolo Bolognesi, président de l’association des parents des victimes du massacre de Bologne, en est convaincu. Mais, ajoute-t-il, « le problème sera d’aller vraiment au fond des choses« .

De Mussolini à l’intégration aux structures occidentales de l’après-guerre

Les éléments récents apparus confirmeraient l’implication de hauts responsables des services de sécurité italiens ainsi qu’un proche du Vatican, Licio Gelli, décédé en 2015 et qui fut le grand ordonnateur d’un groupe secret dénommé Loge P2 pour « Propaganda Due ».


À lire aussi: Réseau « Gladio », le « patron » des espions s’exprime pour la 1ère fois depuis 1991


Ce groupe dissimulé sous les traits d’une loge maçonnique régulière visait à orienter la politique italienne dans une direction conforme aux intérêts de leurs mandants, manipulant allègrement dans la transversalité les différentes institutions de l’Etat ainsi que les extrémistes de tous poils, de gauche et de droite.

Le passé du Grand maître Lucio Gelli mène à l’Italie de Mussolini dans laquelle il a joué un rôle actif puis après la seconde guerre mondiale, aux structures de la Défense occidentale dans lesquelles Gelli a su opportunément se recycler pour poursuivre ses activités sous la bannière de l’anticommunisme. Comme l’ont fait aussi en Allemagne, dès 1945, d’anciens agents du renseignement nazi sous la direction de Reinhard Gehlen.

Un réseau « Gladio » à géométrie variable selon les pays et les époques

Des ramifications internationales reliant différents pays européens aux Etats-Unis sont à l’origine du réseau « Gladio ». Les autorités politiques de l’après-guerre ont avalisé l’existence de ce réseau destiné à protéger les démocraties « libérales » du danger communiste.

En fonction des rapports de force politiques internes au sein des pays concernés, dont la Belgique, ce « réseau » avait des missions plus ou moins offensives ou défensives. De l’ingérence à la contre subversion, ce réseau de « gladiateurs » dont la dénomination variait selon les particularités locales regroupait des civils et des militaires tous assurés de voir leur identité rester secrète.

Dans l’Italie des années 80, la perspective de voir le parti communiste arrivé au pouvoir en coalition avec la Démocratie chrétienne a semé l’effroi dans les milieux atlantistes, l’Italie occupant sur le plan militaire une position stratégique avec une base américaine importante. L’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro, leader de la gauche de la démocratie chrétienne par les « brigades rouges » viendra mettre un terme aux perspectives de rapprochements des deux partis.

Aldo Moro, prisonnier des Brigades rouges en Italie en février 1979.


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Notes

 

  • [1]
    Le ballet des barbouzes. Au cœur de l’espionnage et des services secrets au Luxembourg, Luxembourg, Les éditions de « L’investigateur », 2005.
  • [2]
    Chambre des députés, rapport de la Commission de contrôle parlementaire du Service de renseignement de l’État, Les activités du réseau Stay behind luxembourgeois (Luxembourg, 2008), hhhhttp:// wwww. gouvernement. lu/ salle_presse/ actualite/ 2008/ 07-juillet/ 10-chd_commission/ STBH.pdf.
  • [3]
    Jan de Willems, Gladio, Bruxelles, EPO, 1991 ; Hugo Gijsels, Network Gladio, Louvain, Utgeverij Kritak, 1991 ; Leo Müller, Gladio. Das Erbe des Kalten Krieges. Der NATO Geheimbund und sein deutscher Vorläufer, Hambourg, Rowohlt, 1991 ; Jean-François Brozzu-Gentille, L’Affaire Gladio. Les réseaux secrets américains au cœur du terrorisme en Europe, Paris, Albin Michel, 1994 ; Ronald Bye, Finn Sjue, Norges Hemmelige Haer. Historien om Stay Behind, Tiden Norsk Verlag, Oslo, 1995 ; William Blum, Killing Hope. Us Military and CIA Interventions since World War II, Maine, Common Courage Press, 1995 ; Emanuele Bettini, Gladio. La republica parallela, Milan, Ediesse, 1996 ; Jens Mecklenburg, Gladio. Die geheime terrororganisation der Nato, Berlin, Elefanten Press, 1997 ; Fulvio Martini, Nome in codice : Ulisse, Milan, Rizzoli, 1999 ; Daniele Ganser, NATO’s Secret Armies. Operation Gladio and Terrorism in Western Europe, Londres, Franck Cass, 2005 (éd. franç. Les Armées secrètes de l’OTAN. Réseaux Stay Behind, Gladio et Terrorisme en Europe de l’Ouest, Parcis, Demi-Lune, 2007).
  • [4]
    Événements survenus au DMF [Département militaire fédéral] : rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP DMF) du 17 novembre 1990, au nom de la Commission Carlo Schmid, Werner Carobbio, no 90.022 (s.l.n.d. [Berne], [OCFIM], [1990]).
  • [5]
    Senato della Repubblica, Relazione sulla vicenda « Gladio », presentata dal Presidente del Consiglio dei ministri. Communicata alla Presidenza il 26 febbraio 1991 et Senato della Repubblica, Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabiliy delle stragi : Il terrorismo, le stragi ed il contesto storico politico, redatta dal presidente della Commissione, Senatore Giovanni Pellegrino (Rome, 1995).
  • [6]
    Sénat de Belgique, Enquête parlementaire sur l’existence en Belgique d’un réseau de renseignement clandestin international, rapport no 1117-4 fait au nom de la Commission d’enquête par MM. Erdman et Hasquin, 1990-1991, hhhttp:// wwww. senate. be/ lexdocs/ S0523/ S05231297. pdf.
  • [7]
    Cf. le débat parlementaire dans Tweede Kamer, Handelingen van 21 November 1990, nos 21895-1, 26-1559 et 26-1560.
  • [8]
    Œsterreichisches Bundesministerium für Inneres. Generaldirektor für die öffentliche Sicherheit. Mag. Michael Sika, Bericht betreff US Waffenlager (Wien, 28 November 1997).
  • [9]
    Cf. les dossiers consacrés par le journal Luxemburger Wort ((((http:// wwww. wort. lu/ articles/6107682.html) et la radio RTL ((((http:// wwww. rtl. lu/ cms/ news/ dossier/ )ainsi que le rapport de la Commission luxembourgeoise de contrôle parlementaire du Service de renseignement de l’État, Le rôle du service de renseignements dans le cadre des enquêtes relatives à l’affaire des attentats à l’explosif des années 1984 à 1986 (Luxembourg, 2008), hhhhttp:// wwww. gouvernement. lu/ salle_presse/ actualite/ 2008/ 07-juillet/10-chd_commission/bomm.pdf. Cf. aussi la notice « Bommeleeër » sur Wikipedia, établie entre novembre 2007 et juillet 2008 (((http:// lb. wikipedia. org/ wiki/ Bommelee%C3%Abr).
  • [10]
    William Colby, Honorable Men : My Life in the CIA, New York, Simon & Schuster, 1978, p. 91.
  • [11]
    Harry Rositzke, The CIA’s Secret Operations : Espionage, Counterespionage and Covert Action, Boulder, Westview Press, 1988, p. 166.
  • [12]
    François Lenoir, Un espion très ordinaire. L’histoire vue du SDECE, Paris, Albin Michel, 1998, p. 131.
  • [13]
    Entretien de l’auteur avec le général Meyer du 19 décembre 1994.
  • [14]
    Le 4 mai 1947, le traité de Dunkerque inaugurait une collaboration militaire franco-britannique dont les origines puisaient dans l’Entente cordiale.
  • [15]
    Sénat de Belgique, op. cit., p. 17-18.
  • [16]
    Emmanuel Debruyne, « Un service secret en exil. L’Administration de la sûreté de l’État à Londres, novembre 1940 – septembre 1944 », Cahiers d’histoire du temps présent / Bijdragen tot de Eigentijdse Geschiedenis, no 15, 2005, p. 345.
  • [17]
    Ainsi, le Stay behind suisse n’entretenait aucune relation avec les structures de l’OTAN, mais bien, à compter de 1967, avec le MI-6 (Rapport sur la nature des liens éventuels entre l’organisation P-26 et des organisations analogues à l’étranger, 30 octobre 1991, président de la Confédération Cotti et chancelier de la Confédération Couchepin, no ad 90 . 022 [1991-775], p. 20).
  • [18]
    Cf. Georges Heisbourg, Le gouvernement luxembourgeois en exil, 4, Luxembourg, Saint-Paul, 1991, p. 89-163, et Géry Meyers, La Résistance luxembourgeoise et le renseignement de 1940 à 1944, maîtrise, histoire, Université de Paris IV, 1999, p. 87-101.
  • [19]
    Compte rendu de la dixième réunion du Comité clandestin de l’Union occidentale du 28 avril 1952 à Londres, propos du chef de la délégation britannique, cité par la Chambre des députés, op. cit., p. 6-7.
  • [20]
    Le Stay behind luxembourgeois s’inscrivait dans les mêmes limites chronologiques que le réseau helvétique, dont les réflexions liminaires s’échelonnaient entre le 3 décembre 1956 et le 17 octobre 1957. Le service P-26 ne fut fondé qu’une décennie plus tard (Événements survenus au DMF,op. cit., p. 180-183).
  • [21]
    Sénat de Belgique, op. cit., p. 21-22 et Chambre des députés, op. cit., p. 7.
  • [22]
    Lettre du chef des services spéciaux luxembourgeois au président de l’ACC du 23 avril 1959, citée dans Chambre des députés, op. cit., p. 7.
  • [23]
    L’Allemagne, l’Italie, le Danemark et la Norvège rejoignirent la structure à la même époque.
  • [24]
    Dans les années 1950, la représentation militaire luxembourgeoise était assurée par un officier belge (cf. Gaston Stronck, Le Luxembourg et le Pacte atlantique. De la neutralité à l’alliance, Doctorat, Histoire contemporaine, Montpellier, 1991).
  • [25]
    En principe seulement par voie de détachement.
  • [26]
    Les fonds du service furent mis pour autant que de besoin à la disposition de son chef qui rendait compte de leur emploi au ministre d’État, président du gouvernement. La Chambre des comptes avait un droit de regard et un droit de contrôle sur l’exécution du budget. En outre, le ministre d’État pouvait fixer des règles financières particulières destinées à garantir le secret des opérations.
  • [27]
    En Belgique, la structure Stay behind était composée de la Section training, communication, mobilisation (STC/Mob), dépendant de la Sûreté de l’État, et du Service de documentation, de renseignement et d’action VIII (SDRA VIII), rattaché au Service général du renseignement et de la sûreté de l’armée (Sénat de Belgique, op. cit., p. 6).
  • [28]
    Note de la branche « Plans » du 21 mars 1977, citée dans Chambre des députés, op. cit., p. 9.
  • [29]
    Elle était constituée de trois caisses en zinc, chacune contenant deux pistolets mitrailleurs, quatre pistolets, quatre grenades et 600 cartouches de 9 mm (ibid., p. 2).
  • [30]
    Sénat de Belgique, op. cit., p. 227-242.
  • [31]
    Luxemburger Wort du 15 novembre 1990.
  • [32]
    De juillet 1960 à la dissolution du réseau Stay behind en janvier 1991, trois chefs de gouvernement se succédèrent : Pierre Werner (mars 1959 – juin 1974, juillet 1979 – juillet 1984), Gaston Thorn (juin 1974 – juillet 1979) et Jacques Santer (juillet 1984 – janvier 1995).
  • [33]
    Rapport du directeur du Service de renseignements, Charles Hoffmann, à Jacques Santer du 20 novembre 1990, cité dans ibid., p. 11.
  • [34]
    Ibid.
  • [35]
    Vice-président du gouvernement, ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération, ministre de l’Économie et des classes moyennes, ministre du Trésor (1984-1989).
  • [36]
    Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commerce extérieur et à la Coopération, secrétaire d’État aux classes moyennes (1984-1989).
  • [37]
    Ministre de l’Intérieur, ministre de la Famille, du Logement social et de la Solidarité sociale (1980-1989).
  • [38]
    Secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur (1972-1974), ministre de la Santé, ministre de la Force publique, ministre de l’Éducation physique et des Sports (1974-1984).
  • [39]
    Député (1984-1999) et secrétaire du Parti démocratique (1980-1989).
  • [40]
    Chef de cabinet de Gaston Thorn, ministre des Affaires étrangères (1979-1981), puis président de la Commission européenne (1981), directeur des Affaires politiques et culturelles au ministère des Affaires étrangères (1986-1992).
  • [41]
    Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (1984-1989).
  • [42]
    Jusque-là, le Stay behind luxembourgeois était doté, à l’instar de son homologue belge, du système TAR24.
  • [43]
    Un système coûtait 82 298,70 DM en 1987 et le paiement luxembourgeois fut échelonné sur quatre exercices financiers 1987-1990, comme pour la commande du SDRA VIII. Il est à noter, et ceci est peut-être un indice pour le montant payé et le nombre de systèmes achetés par le Luxembourg, que la Commission de contrôle parlementaire du Service de renseignement de l’État de juillet 2008 ne révèle pas, qu’une note du 21 janvier 1991 de la sûreté de l’État belge affirme que la Belgique commanda 79 radios Harpoon, mais n’en paya que 78… (Sénat de Belgique, op. cit., p. 225). Il n’est pas possible d’établir une estimation plus précise, les chiffres présentés par Daniele Ganser, « The British secret service in neutral Switzerland : An unfinished debate on NATO’s cold war stay-behind armies », Intelligence and National Security, vol. 20, no 4, décembre 2005, p. 575, pour la Suisse, et Jens Mecklenbrug (dir.), Gladio. Die geheime Terrororganisation der Nato (Berlin, Elefanten Press, 1997), p. 64, pour l’Allemagne, sont trop imprécis ou reposant sur de sources non encore déclassifiées et incontrôlables, comme le rapport suisse du Schweizer Bundesrat, Schlussbericht in der Administrativuntersuchung zur Abklärung der Natur von allfälligen Beziehungen zwischen der Organisation P26 und analogen Organisationen im Ausland. Kurzfassung für die Œffentlichkeit du 19 septembre 1991 (une demande de déclassification a été refusée par le Conseil fédéral suisse le 10 juin 2005, cf.  http:// wwww. parlament. ch/ f/ cv-geschaefte ? gesch_id= 20053096).En ligne
  • [44]
    Chambre des députés, op. cit., p. 12.
  • [45]
    Il s’en expliqua le même jour devant la Chambre des députés (Luxemburger Wort du 15 novembre 1990). Le député Jean Huss déposa une résolution visant la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le réseau Stay behind, qui fut débattue le 17 décembre suivant devant la Commission des Institutions et de la Révision constitutionnelle. Par neuf voix contre une, les parlementaires décidèrent que les informations fournies par Jacques Santer ne justifiaient pas l’institution d’une Commission parlementaire d’enquête (Chambre des députés, op. cit., p. 2-3).
  • [46]
    Ibid., p. 13.
  • [47]
    Au cœur du secret. 1 500 jours aux commandes de la DGSE, Paris, Fayard, 1995, p. 272-273.
  • [48]
    Chambre des députés, op. cit., p. 3 ; Michel Thiel, « Stay behind : kalter Krieg oder kalter Kaffee ? », Luxemburger Wort du 23 janvier 2008, hhhhttp:// wwww. wort. lu/ articles/ 6408110. html,et Laurent Graaff, « Der staat könnte involviert sein », Revue du 15 janvier 2008, hhhttp:// wwww. revue. lu/ coverstory. php ? id= 1191&view= archive.
  • [49]
    Cf. l’analyse du major D. H. Berger, USMC, à propos des activités couvertes américaines pendant cette même période, dans The Use of Covert Paramilitary Activity as a Policy Tool : An Analysis of Operations Conducted by the United States Central Intelligence Agency, 1949-1951, 22 May 1995, p. 1, hhhttp:// wwww. fas. org/ irp/ eprint/ berger. htm.
  • [50]
    Cf. Jacques Leider, L’armée luxembourgeoise d’après guerre. Structure, fonctions, fonctionnement, Luxembourg, Saint-Paul, 1993.
  • [51]
    Cf. Arthur E. Rowse, « Gladio : The Secret US War to Subvert Italian Democracy », Covert Action, no 49, été 1994, hhhttp:// wwww. mega. nu:8080/ ampp/ gladio. html.

 

 

 

Québec ,gérance du crime organisé: Pierre Lortie ,conseiller de Couillard et architecte du plan d’affaires du CUSM

Pierre Lortie
Pierre Lortie

 

Un des inspirateurs du programme économique de l’espion canado-saoudien qui nous sert de  premier ministre,pour le compte d’intérêts occultes (lire:le crime organisé) , Philippe Couillard, a été l’architecte de la proposition financière du stationnement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) qui a permis à SNC-Lavalin de remporter le lucratif contrat,en fraudant et en trompant l’éthique professionnelle.

Pierre Lortie est conseiller principal, section affaires chez Dentons, un cabinet d’avocats formé notamment de l’ancien bureau Fraser Milner Casgrain. 

Comme on peut le lire dans ses notes biographiques publiées sur le site internet de Dentons, M. Lortie a été actif dans le processus en mode partenariat public-privé (PPP) du CUSM.

Lors de la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ), en 2013, il a fait partie du groupe de proches conseillers de Philippe Couillard en matière d’économie et de développement. Il a participé à l’élaboration de la plate-forme économique, a confirmé le bureau du premier ministre.

 

En août dernier, il s’est investi une nouvelle fois auprès du PLQ. Il a travaillé au contenu économique à débattre lors du Forum des idées pour le Québec. M. Lortie a également recruté les conférenciers; lui-même a pris la parole. Une nouvelle édition de l’événement aura lieu l’automne prochain, dans une formule réduite. 

Le PLQ a aussi confirmé qu’encore une fois, Pierre Lortie «donne un coup de main» à titre de bénévole pour la tenue du forum.Un chum,c’est un chum!

Formule gagnante pour SNC-Lavalin…une compagnie libérale

Le nom de Pierre Lortie est ressorti à plusieurs reprises à la commission Charbonneau depuis une semaine,mais ça ne dérange plus personne ,au Québec ,une colonie néolibérale dont trop de citoyens sont en état de léthargie avancée.

À tour de rôle, des enquêteurs de la Commission et de la Sûreté du Québec ont expliqué l’importance du travail de M. Lortie pour trouver une solution respectant le plafond budgétaire de 1,3 milliard pour la construction du CUSM.

Selon Éric Desaulniers, enquêteur de la Commission, «la proposition, elle est réalisée par Pierre Lortie». Puis, mardi dernier, Jean-Frédérick Gagnon, de la SQ, a affirmé que M. Lortie a été embauché par le CUSM «pour faire ce qu’on appelle une stratégie d’ingénierie financière en sortant le financement du stationnement du projet général soumis par les deux soumissionnaires».Des mots différents pour dire qu’on va tricher sur le dos de la seule compagnie concurrente.

Le lendemain, c’était au tour du responsable du dossier du CUSM à l’Agence des partenariats public-privé (PPP), Gabriel Soudry, de mentionner que M. Lortie avait été l’architecte de la proposition concernant le financement du stationnement du superhôpital anglophone.

Montage financier

Concrètement, Pierre Lortie a conseillé d’extraire du montage financier du PPP le paiement du stationnement. Du coup, SNC-Lavalin a utilisé les économies de 25 millions que la manoeuvre permettait pour bonifier sa soumission. 

Ce faisant, SNC-Lavalin devançait son concurrent, le consortium espagnol mené par OHL. Le hic, c’est qu’à aucun moment OHL n’a été prévenu de ces changements.N’est-ce pas qu’en matière d’escroquerie que le « Modèle capitaliste québécois » sait faire.

La proposition de M. Lortie a contraint le gouvernement à verser une somme supplémentaire pour la construction du stationnement, à l’extérieur du cadre des PPP, ont révélé les enquêteurs de la commission Charbonneau.

Cette somme s’élèverait à 245 millions (266 millions avec les intérêts), a appris La Presse. Le nombre de places aurait été augmenté.

Plusieurs journalistes  ont  tenté de joindre Pierre Lortie. Sa secrétaire a indiqué qu’il ne souhaitait pas se prononcer sur le dossier du CUSM. Au bureau du pseudo- premier ministre, on a également refusé de commenter l’implication de M. Lortie à la fois au CUSM et au PLQ corrompu.

Un ami libéral

Pierre Lortie a une longue feuille de route professionnelle. Ingénieur de formation (il n’est plus inscrit à l’ordre professionnel depuis l’année dernière), il a dirigé la Bourse de Montréal. Il s’est retrouvé par la suite à la présidence de Provigo, puis chez Bombardier.

Dans la foulée du nouveau credo du gouvernement de Jean Charest en faveur des PPP, l’ancienne présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, a fait appel aux services de M. Lortie, un ami personnel, qui a alors occupé le poste de conseiller auprès de deux instances gouvernementales.

Mme Jérôme-Forget vantait alors les compétences de Pierre Lortie. «Les gens sont renversés de voir son talent et son habileté à pousser les dossiers», avait-elle dit.

Devenu consultant au cabinet d’avocats Fraser Milner Casgrain, M. Lortie a travaillé de près au bureau du directeur exécutif responsable du dossier du CUSM, du CHUM et de son Centre de recherche. Il a également dirigé la préparation des plans d’affaires des centres hospitaliers universitaires pour l’Agence des PPP.

Congédié

Le vérificateur général du Québec a décrié les plans d’affaires qui ne permettaient pas de «conclure avec rigueur que ce mode [PPP] offre une réelle valeur ajoutée pour les fonds investis».

En 2009, le PDG de l’Agence des PPP, Normand Bergeron, a congédié Pierre Lortie qui empochait 12 000 $ par semaine (14 heures/jour, 5 jours/semaine). M. Bergeron a raconté cette semaine, devant la commission Charbonneau, que M. Lortie lui coûtait cher, compte tenu qu’il ignorait la justification de son contrat. 

«Vous savez pas comment ça se fait qu’il en est venu à avoir ce contrat-là?», lui a demandé le procureur de la Commission. «Absolument pas, il était là quand je suis arrivé», a indiqué M. Bergeron. L’expert en PPP du CUSM, St. Clair Armitage, a immédiatement recruté M. Lortie.

Un mandat d’arrestation a été émis récemment contre M. Armitage concernant la fraude présumée de 22,5 millions grâce à laquelle la firme SNC-Lavalin aurait été favorisée.

Un certain Arthur Porter doit rire  comme un fou du Québec.

Dossier corruption politique:Couillard,Porter et Charest ,un voyage au centre de la corruption

Saviez-vous que depuis 2009, le Dr Couillard est également membre du conseil consultatif international mis sur pied par le ministre de la santé d’Arabie Saoudite.Il reçoit donc un salaire d’un  gouvernement étranger qui de surcroit ,est soupçonné de cautionner l’organisation terroriste d’Al Qaïda.Il est donc dangereusement en conflit d’intérêt.

« Yanai Elbaz : ex-directeur en gestion immobilière du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et ayant travaillé de près avec l’ex-patron déchu du CUSM, Arthur Porter – personnage trouble soupçonné d’être au centre d’une histoire de pots-de-vin de 22 millions de dollars qui auraient été versés par SNC-Lavalin pour obtenir le méga contrat de la construction du méga hôpital anglophone. Porter, entre autres nombreuses activités, avait également fondé une compagnie maintenant défunte avec l’ex-ministre libéral de la Santé Philippe Couillard. »
« Yanai Elbaz : ex-directeur en gestion immobilière du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et ayant travaillé de près avec l’ex-patron déchu du CUSM, Arthur Porter – personnage trouble soupçonné d’être au centre d’une histoire de pots-de-vin de 22 millions de dollars qui auraient été versés par SNC-Lavalin pour obtenir le méga contrat de la construction du méga hôpital anglophone. Porter, entre autres nombreuses activités, avait également fondé une compagnie maintenant défunte avec l’ex-ministre libéral de la Santé Philippe Couillard. »

Rappelons que Arthur Porter a été arrêté  en mai 2013, au Panama en vertu d’un mandat d’arrêt international. Il est accusé de corruption en lien avec la construction du CUSM.

Les divers liens d'Arthur Porter.
Les divers liens d’Arthur Porter.

Couillard et Porter sont ou étaient membres du conseil privé de la REINE, du comité de surveillance du SCRC et du conseil d’administration d’une filiale d’un minière des diamants de sang et ont ainsi eu une compagnie ensemble jusqu’au 12 octobre 2012.

source:
http://www.pco-bcp.gc.ca/index.asp?lang=fra&page=information&sub=council-conseil&doc=members-membres%2Falphabet-fra.htm#A

http://www.sirc-csars.gc.ca/abtprp/ccmcma/porart-fra.html

http://www.sirc-csars.gc.ca/abtprp/ccmcma/couphi-fra.html

https://www.ic.gc.ca/app/scr/cc/CorporationsCanada/fdrlCrpDtls.html?corpId=7573332&fb_source=message

sur le registre des entreprises du Québec recherchez « Golden Valley Mines »

https://www.registreentreprises.gouv.qc.ca/RQAnonymeGR/GR/GR03/GR03A2_19A_PIU_RechEnt_PC/PageRechSimple.aspx?T1.CodeService=S00436&Clng=F&WT.co_f=2fcdc44d16a9524fa101369900375960

Calone Mining Company

http://www.calonemining.com/index.html/Site/Directors_Management.html

Les contacts d’Arthur Porter ont été utiles à la petite société minière canadienne Golden Valley. En 2009, le Dr Porter devient conseiller du président de la Sierra Leone, son pays natal. Or, en juin de la même année, il est nommé membre du conseil d’administration de Golden Valley et cette entreprise obtient un permis d’exploration sur un vaste territoire en Sierra Leone.

Golden Valley tente alors de découvrir de l’or et des diamants dans ce pays considéré comme étant parmi les plus pauvres et plus corrompus du monde. C’est Arthur Porter qui dirige l’entreprise de prospection là-bas, Calone Mining, à l’aide de son père (Arthur Porter Sr), entre autres.

En trois ans, Golden Valley a injecté plus de 900 000$ dans son aventure ouest-africaine, mais en juin 2012, l’entreprise a mis sa filiale en vente, car elle estimait que son investissement ne valait pratiquement plus rien.

PLQ ET GOLDEN VALLEY MINING
Yves Boivert
http://books.google.ca/books?id=E4cMvS0LXcUC&pg=PA120&lpg=PA120&dq=%22philippe+couillard%22+%22golden+valley%22&source=bl&ots=3XiY61RvGW&sig=P2kHbvfl5XIDLrGeBQNix2xt1g8&hl=fr&sa=X&ei=ChinUca-BoLJ0gGb-4CoAw&ved=0CGUQ6AEwBg#v=onepage&q=%22philippe%20couillard%22%20%22golden%20valley%22&f=false

Le Devoir
Michel David
http://www.vigile.net/Recompenser-le-vice

Selon un rapport de l’ONU, au moins 40 % des guerres civiles de ces soixante dernières années sont liés aux ressources naturelles comme le bois, les diamants, l’or, les minéraux ou le pétrole.

http://www.un.org/fr/peacekeeping/issues/environment/resources.shtml

On s'amuse ferme
On s’amuse ferme

De passage en Gaspésie mercredi matin, le Dr Couillard a maintenu, en parlant des accusations, de l’arrestation et de l’extradition imminente d’Arthur Porter, que «c’est décevant pour quelqu’un qu’on a connu», mais «que je n’étais pas le seul à le connaître».

Il a avoué que «nous avons été amis» mais il a souligné à deux reprises que l’entreprise qu’il avait fondée avec le Dr Porter «n’a jamais été active» et qu’il n’a donc «pas eu de relations d’affaires» avec l’homme arrêté lundi au Panama.

 

Philippe Couillard a réitéré que la fondation d’une compagnie avec Arthur Porter était survenue «bien après son retrait de la vie politique», qu’elle «ne touchait pas les activités de M. Porter» au Centre universitaire de santé de McGill et qu’il n’était «pas inquiet de voir son nom associé» à celui de M. Porter dans les démêlés judiciaires qui attendent ce dernier.

 

Arthur Porter, 57 ans, est accusé de fraude, de complot pour fraude, de fraude envers le gouvernement, d’abus de confiance, d’avoir touché des commissions secrètes et de recyclage de produits de la criminalité. Aussi arrêtée lundi, sa femme Pamela est accusée de recyclage des produits de la criminalité.

 

La firme d’ingénierie SNC-Lavalin aurait versé d’importantes sommes à Arthur Porter pour être choisie afin de réaliser une partie du nouveau projet d’hôpital universitaire anglophone à Montréal, une initiative de 1,3 milliard $.

 

La police de Panama s’est engagée à les extrader tous les deux vers le Canada le plus vite possible. Arthur Porter dispose de 15 jours pour contester son extradition.

 

Plus tôt cette année, Arthur Porter avait affirmé à la CBC être atteint d’un cancer avancé, ce qui l’empêchait en principe de se déplacer. Il était alors aux Bahamas. Il a été arrêté en déplacement, au Panama.

Entreprise Couillard Porter:
https://www.ic.gc.ca/app/scr/cc/CorporationsCanada/fdrlCrpDtls.html?corpId=7573332&fb_source=message

> 2005: Arthur Porter est nommé par le ministre Philippe Couillard président du Réseau universitaire intégré de santé (RUIS)

> 3 septembre 2008: Arthur Porter est nommé membre du CSARS

> 28 mai 2009: Philippe Couillard est nommé au CA de la société minière Canadian Royalties. Arthur Porter est nommé au C.A. de la société minière Canadian Royalties

> 21 juin 2010: Philippe Couillard nommé membre du Conseil privé de la Reine

> 22 juin 2010: Philippe Couillard et Arthur Porter fondent Porter, Couillard et associés

> 23 juin 2010: Arthur Porter est nommé président du CSARS. Philippe Couillard est nommé membre du CSARS

> 10 novembre 2011: Arthur Porter démissionne du CSARS

> 1er octobre 2012: Philippe Couillard démissionne du CSARS

> 4 octobre 2012: Dissolution de la firme Porter, Couillard et associés »

Juste à temps pour entrer dans la course au leadership du PLQ ! Quelle coïncidence quand même !

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201305/29/01-4655630-couillard-dit-ne-pas-avoir-eu-de-relations-daffaires-avec-porter.php

Arthur Poreter et Stephen Harper. Qui est le vrai chef de la gang?
Arthur Porter et Stephen Harper.
Qui est le vrai chef de la gang?
L’ex-patron déchu du CUSM en des temps plus heureux pour lui… mais annonciateurs de temps moins heureux pour les contribuables floués… Un des grands manipulateurs allégués de son temps, l’ex-patron déchu du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – le dit nommé Arthur Porter -, fut mis en état d’arrestation.
L’ex-patron déchu du CUSM en des temps plus heureux pour lui… mais annonciateurs de temps moins heureux pour les contribuables floués…
Un des grands manipulateurs allégués de son temps, l’ex-patron déchu du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – le dit nommé Arthur Porter -, fut mis en état d’arrestation.

Le 28 mai 2013,les journeaux du Québec tîtraient :Ça y est!C’est fait

Ça y est. C’est fait. Comme quoi, avec le retour tant attendu du soleil, vient aussi cette très bonne nouvelle.

Eh oui. Enfin.

C’est donc à distance, au Panama que l‘Unité permanente anti-corruption (UPAC), avec l’aide des autorités panaméennes, d’Interpol, de la GRC et de la SQ, in extremis,lui aura enfin mis le grappin dessus. Et ce,  pour être soupçonné d’«avoir accepté des millions de dollars en pots-de-vin pour favoriser SNC-Lavalin dans la course au contrat de construction du mégahôpital» anglophone.

Alouette, mon beau trésor public, je te plumerai… Ça va, ça va, On commence à connaître le refrain…

Mieux encore, pour l’occasion, l’UPAC nous offre, à nous pauvres contribuables appauvris par tant de corruption et de collusion, un spécial «deux pour un», en attrapant du même coup de filet nulle autre que la conjointe de Porter.

Comme quoi, à cheval donné, on ne regarde pas la bride.

Les procédures d’extradition seraient donc elles-mêmes en voie de ramener éventuellement le couple au Québec.

Dans le cas de Porter, cette pieuvre politico-financière planétaire s’étant également concocté au Québec et au Canada une brochette de contacts et d’amitiés politiques aux ramifications spectaculaires -, la suite de cette histoire digne d’une mini-série risque de ne pas être sans intérêt non plus pour la commission Charbonneau… À suivre, en effet. Construction, allégations de corruption, collusion, favoritisme, trafic d’influence, fraude… Une rencontre parfaite, quoi, avec le mandat de la commission.

La présomption d’innocence est bien sûr ce qu’elle est, mais permettons-nous tout de même, pauvres contribuables, d’espérer que Porter, cette fois-ci, échappera quant à lui à l’infâme «culture d’impunité» sévissant depuis trop longtemps dès que les fonds publics prennent des airs séducteurs de jarre à biscuits.

Avec son présumé cancer avancé «auto-diagnostiqué», on finira bien aussi par savoir si en plus de son collier d’accusation digne des meilleurs experts ès manipulation, Porter ne serait pas aussi, ou non, un grand acteur.

…………………………………………………

Sur la photo,ils sont tous honorables devant les armoiries du Canada.
Sur la photo,ils sont tous honorables devant les armoiries du Canada.

Au-delà de l’arrestation de Porter, il faudra aussi se pencher, sérieusement, sur cette formule de partenariat public-privé (PPP) imposée aux projets des deux méga-hôpitaux de Montréal par le gouvernement Charest. Une formule qui, pas toujours, mais trop souvent, tend à ouvrir la porte à la corruption, la collusion, le copinage et des dépassements de coûts tout en limitant les pouvoirs d’encadrement et de surveillance des autorités publiques.

Lire d’ailleurs ici ce qu’en disait en 2010 le Vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, dans un rapport dévastateur. Eh oui, le même Renaud Lachance nommé depuis commissaire à cette même commission Charbonneau.

En février dernier, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, déclarait ceci sur le sujet des PPP:

«Nous sommes pris avec des contrats pour de grands hôpitaux [le CHUM et le CUSUM, deux établissements universitaires sur l’île de Montréal] et cinq centres d’hébergement qui sont en PPP. Mais il n’y en aura pas d’autres».

Mais, dans les faits, le gouvernement est-il vraiment «pris avec» les contrats de PPP, ou existe-t-il, oui ou non, des clauses de retrait dans ces méga-contrats? Ce serait à voir.

Et parlant de PPP, de méga-contrats et de méga-hôpitau, grâce à une motion présentée par la CAQ et votée unanimement au parlement, le patron du CHUM, Christian Paire, devra quant à lui «expliquer» d’ici peu sa gestion devant la Commission de la Santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale.

Les élus feront-ils ou non, quant à eux, la découverte de quelques autres anguilles sous roche?

Qui sait? Une autre histoire à suivre. De près qui expliquera pourquoi les libéraux recrutent autant de « gros docteurs » en campagne électorale.

………………………………….

La question à $1 million:

qui est vraiment le nouveau chef du PLQ ?

"Philippe Couillard est mon meilleur ami ". (Arthur Porter)
« Philippe Couillard est mon meilleur ami « .
(Arthur Porter)

(Printemps 2013)

L’héritage de Philippe Couillard…la première bévue

La politique n’étant jamais à une ironie près, c’est aujourd’hui Philippe Couillard qui, comme nouveau chef du PLQ, hérite non seulement de cette «affaire» Lapointe, mais bien au-delà de celle-ci, des séquelles politiques du printemps dernier.

Je dis «ironie» parce que des trois candidats à la chefferie, il fut le seul à se montrer ouvertement critique de la gestion de la grève étudiante par Jean Charest, dont même la partie de sa «loi spéciale» visant à limiter le droit de manifester.

Ce qui explique peut-être en partie la sortie rapide de Philippe Couillard qui, dès après la parution de la lettre de Pierre Lapointe, se disait «désolé» de voir que l’usage de sa chanson au congrès ait «blessé» Pierre Lapointe. «À l’avenir», ajoutait-il, «si on voit que ça l’a dérangé, on demandera (l’autorisation de jouer ses chansons)»».

Impossible de même imaginer un Jean Charest faire la même chose…

C’est peut-être là, le premier exemple concret, depuis son élection à la tête du PLQ, duchangement de «ton» que dit vouloir apporter Philippe Couillard à la politique. La suite, tout au moins, saura le dire…

l a beau avoir été dans l’œil médiatique pendant cinq ans comme ministre de la Santé dans le gouvernement Charest (2003-2008), puis durant la dernière course au leadership du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard demeure pourtant un politicien discret, difficile à saisir, qui parle avec éloquence de ses théories et idées, mais peu de sa vie privée.

Ce pêcheur solitaire à l’humour grinçant n’est pourtant pas bâti sur le même moule que la plupart des chefs de parti. Une réalité qui recèle des avantages et des inconvénients.

Par exemple, il déteste la partisanerie et l’agressivité, au point d’avoir de la difficulté à lancer des attaques contre ses adversaires. C’est bien pour ceux qui veulent que la politique sorte des tranchées boueuses dans lesquelles elle semble s’être embourbées depuis quelques années, notamment lors de la période des questions à l’Assemblée nationale. Mais un chef doit aussi faire ressortir les faiblesses de l’autre camp et savoir attirer l’attention. Dans plusieurs cercles politiques, on estime que l’attaque est la meilleure défense. C’était le style de Jean Charest, notamment.

Pour Philippe Couillard, le défi sera de doser ses interventions. Tenter de respecter sa personnalité, sa volonté de limiter les attaques, sans avoir l’air mou ou sans conviction.

Dans tous les partis, la personnalité de l’homme derrière la façade du chef joue un grand rôle dans la manière d’amener son parti combattre au front.

C’est l’un des aspects de la plongée politique que vous offre le numéro de L’actualité qui arrive en kiosque cette semaine (vendredi 5 avril). Nous vous offrons les coulisses de la course au leadership de Philippe Couillard, et par le fait même, une fenêtre exceptionnelle sur la personnalité du nouveau chef du PLQ.

On vous raconte les hauts et les bas de cette course, tel que vécu par le noyau de l’équipe Couillard. La prise de décision de se lancer, la mise en place de son organisation, la bataille de terrain dans les circonscriptions, les attaques de Bachand et Moreau, sa relation avec Arthur Porter, les dessous du congrès de Verdun… le tout entrecoupé de sa vie personnelle, sa relation avec ses enfants, son séjour en Arabie Saoudite, etc.

Tout comme nous l’avions fait avec les dessous du lancement de la CAQ (avril 2012), le grand portrait préélectoral de Pauline Marois (août 2012) et la transformation de la politique canadienne par Jason Kenney (novembre 2012), L’actualité a suivi pendant des mois un politicien (ou un groupe dans le cas de la CAQ) pour en révéler la vraie substance.

Un accès hors norme, un investissement de temps important, et beaucoup d’espace pour raconter et décrire. Une façon journalistique de couvrir la politique autrement.

Dans le cas de Philippe Couillard, je me suis immiscé dans son entourage pendant presque six mois, assistant aux réunions confidentielles avec ses conseillers, à la préparation des débats, aux rencontres avec les militants en région et à l’arrière-scène du congrès de Verdun.

Avec une question en tête : peut-il guérir le plus vieux parti du Québec des maux qui l’affligent et déloger Pauline Marois du pouvoir?

À la lecture de ce texte de 16 pages, certains vont répondre oui, d’autres, non. Seul le temps dira qui a raison.

Quelqu’un quelque part  va payer,si ce n’est pas le peuple québécois tout entier  ,pour la négligence absurde de ne pas avoir envoyer ces odieux personnages en prison.Il es nécessaire que le Parti libéral du Québec,soit banni et ses dirigeants,incarcérés au plus vite.

Une chose est certaine, Couillard devra naviguer dans une mer agitée par les vagues de la commission Charbonneau et celles d’un gouvernement minoritaire, réformer un PLQ sclérosé, renouveler ses idées et tenter de redonner leur élan aux «rouges» dans un Québec francophone où le multipartisme prend racine et où les nouvelles générations font fi de l’histoire du parti.

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Voici un rapport effectué en 2013 sur Philippe Couillard 

Voici le début du papier:

Le long tunnel de la mine du lac Herbin, près de Val-d’Or, s’arrête dans un amas de roches et de grillages, à 1 700 m sous terre. Des relevés sont en cours pour mesurer la concentration d’or, et Philippe Couillard écoute les explications du vice-président à l’exploitation de QMX Gold Corporation, Patrick Sévigny. Mais le candidat libéral est un peu distrait par la foreuse manuelle, quelques mètres plus loin.

Il s’approche de l’engin, dont la longue mèche est plantée dans la paroi du tunnel. « Est-ce que je peux essayer ? » Le front du mineur se plisse de doutes. « Allons, j’ai déjà percé des cerveaux, je devrais être capable de percer du minerai ! » lance Couillard dans un éclat de rire qui fait retrousser sa barbe grisonnante et sautiller ses lunettes de protection. Le jeune homme lui cède sa place. L’ancien ministre de la Santé s’amusera pendant une bonne minute.

De retour à la surface, Philippe Couillard poursuit la visite des installations, serrant des mains et distribuant les bonjours aux 130 employés de QMX. Lorsqu’il entre dans le garage des camions, un mécanicien moustachu d’une cinquantaine d’années, l’air espiègle, entonne « Libérez-nous des libéraux », du groupe Loco Locass.

« Je suis certain que vous vous ennuyez de nous ! » réplique Philippe Couillard, conscient qu’en ce 29 novembre 2012 les modifications aux redevances minières envisagées par le gouvernement Marois inquiètent les travailleurs de cette industrie cyclique, surtout ceux des petites sociétés minières aux faibles marges de profit, comme QMX.

Les hommes entourent le candidat pour une photo. « Je te veux à côté de moi ! » lance Couillard au chanteur moustachu, qui sourit en s’approchant.

Un rituel semblable se répétera pendant le périple de deux jours en Abitibi. À Amos, Philippe Couillard visite une scierie et l’usine d’eau Eska. À Malartic, un CLSC ainsi qu’un centre d’hébergement et de soins de longue durée. À Val-d’Or, un centre d’amitié autochtone. À Rouyn-Noranda, ce sont des entrevues télé et radio… Un rythme de campagne électorale, avec un horaire réglé à la minute, et ce, depuis l’annonce de sa candidature, le 3 octobre.

«Je réalise pour la première fois que je n’ai plus 20 ans », dit Philippe Couillard, attablé au restaurant en ce vendredi matin de novembre où le mercure a chuté à – 27 °C à Rouyn-Noranda. Le candidat libéral, 55 ans, vêtu d’un simple jean et d’un chandail de laine marron, a les traits tirés. « C’est l’exercice le plus exigeant de ma vie. Quand j’étais ministre ou chirurgien, je gérais mon temps. Là, c’est sept jours sur sept.»

Lorsque Jean Charest a perdu le pouvoir, le 4 septembre dernier, l’Ours Couillard n’a pas spontanément pensé à se lancer dans la course. Extraits :

Grand amateur de pêche, Couillard replace ses souvenirs en fonction des endroits où il a déjà taquiné le poisson. Ici, la truite avant un souper de financement ; là-bas, le brochet avec ses trois enfants… Et la pêche au saumon à la mouche, son sport de prédilection. « Ce n’est pas la prise du poisson qui est le plus important, dit-il. C’est le décor, la forêt. Et le haut niveau de difficulté. J’ai tendance à me désintéresser de quelque chose que je fais bien. Avec la pêche à la mouche, tu peux toujours t’améliorer. La perfection n’existe pas. »

Et il y a l’élégance, le style du pêcheur debout dans la rivière, sa canne à bout de bras, souple, qui fend l’air. Lorsque Philippe Couillard enseignait la neurochirurgie à l’Université de Sherbrooke, au tournant des années 2000, il comparait les opérations à une œuvre d’art. « L’élégance du geste est importante pour arriver aux résultats », disait-il à ses étudiants, souvent perplexes.

Rien d’étonnant à ce que la femme de Philippe Couillard, Suzanne Pilote, ait surnommé son homme «l’ours». Parce qu’il aime le poisson et la nature, mais aussi en raison de son allure — un peu rond, costaud, barbu — et de sa démarche lourde, qui balance de droite à gauche. Une image si forte que lorsqu’il était ministre de la Santé (2003-2008), les hauts fonctionnaires et les employés de son cabinet le surnommaient ainsi en son absence !

Le nouveau chef libéral a également le côté solitaire de l’animal. À l’Assemblée nationale, il ne fréquentait jamais le salon des députés. « La politique, ce n’est pas la place pour nouer des amitiés profondes. Il y a trop de gens avec des agendas différents qui se superposent », dit-il, faisant allusion à la compétition entre ministres, mais aussi entre députés, parfois du même parti.

Il dit « bien vivre » avec la solitude et ne pas entretenir un grand réseau d’amis. Un seul reçoit ses confidences et ses angoisses : le Dr Juan Roberto Iglesias, qu’il a rencontré lorsque les deux hommes enseignaient à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke et qui deviendra son sous-ministre de 2003 à 2006. « Il était déjà sur la courte liste pour devenir sous-ministre quand je suis arrivé en politique. Il m’a beaucoup aidé à faire la transition », dit Philippe Couillard. Les deux se parlent régulièrement et s’amusent à émailler leurs courriels de phrases en latin.

Le 4 septembre dernier, le jour des élections, l’ours Couillard pêchait le saumon dans la rivière Sainte-Anne, en Gaspésie, avec pour seule compagnie une radio portative posée sur la rive. C’est avec sa femme et un couple d’amis, dans un restaurant du coin qui diffusait les résultats, qu’il a appris la victoire du Parti québécois et la fin du règne de Jean Charest.

Le lendemain, il prend ses messages sur son BlackBerry. Plus de 150, allant tous dans le même sens : des libéraux souhaitent qu’il brigue la direction du parti. En privé, l’ancien ministre des Finances Michel Audet est l’un des premiers à insister — il deviendra d’ailleurs son conseiller économique durant la course.

Philippe Couillard hésite. Il n’est plus dans l’œil médiatique et ne s’en plaint pas. « J’étais heureux, tranquille et je gagnais bien ma vie », me dit-il.

 

Panamaa-Arthur Porter est mis en état d'arrestation le 28 mai 2013.
Panamaa-Arthur Porter est mis en état d’arrestation le 28 mai 2013.

Sa première réunion de stratégie, avant son annonce officielle, a eu lieu dans ses bureaux du fonds d’investissement PCP.

Dans les jours qui suivent les élections du 4 septembre, Philippe Couillard continue à recevoir des appels l’incitant à revenir en politique. Sa réflexion s’intensifie. Il tient une première réunion dans son bureau de PCP, rue Sherbrooke, avec quelques personnes, dont certaines feront partie de sa garde rapprochée lors de la course : Christian Lessard, ancien directeur des communications de Jean Charest ; Philippe Dubuisson, ancien chef de cabinet de Monique Jérôme-Forget ; Jean-Pascal Bernier, ex-chef de cabinet de Michelle Courchesne ; et le député Sam Hamad.

L’attention médiatique augmente lorsque Radio-Canada révèle que Philippe Couillard pourrait se lancer dans la course. « Philippe a parfois l’air brouillon, mais dans sa tête, c’est loin d’être désordonné. C’est un gars méthodique. Il voulait d’abord s’assurer qu’il pouvait gagner », explique son directeur de campagne, Christian Lessard, vice-président du cabinet de relations publiques Tact Intelligence-conseil.

Les premiers appels de Philippe Couillard sont adressés aux 50 députés libéraux. « Si tu n’as pas le soutien de tes futurs collègues, c’est inutile. Je ne voulais pas être un outsider », dit-il. Quatorze vont l’appuyer, 13 soutiendront Pierre Moreau, et 10 Raymond Bachand. Les autres resteront neutres.

La personne la plus difficile à convaincre sera sa femme, Suzanne Pilote, graphiste à la retraite, qui partage sa vie depuis 2002. Le couple s’est connu lorsqu’elle a eu à représenter, pour une brochure de la Société de l’assurance automobile, un cerveau malmené par un accident. Suzanne n’a pas aimé le premier passage en politique : les horaires de fou, la pression sur le couple et la famille, les attaques personnelles… « Je m’en serais bien passée ! » me dit-elle dans les coulisses du débat des candidats, à Québec, à la fin janvier.

Philippe Couillard décrit les moments difficiles de son premier passage en politique comme autant de « petites blessures ». « Il faut une carapace épaisse. Je ne sais pas si j’ai la couenne assez dure », dit-il en forçant un sourire.

Mais pourquoi revient-il en politique? Extraits :

Il est aussi partenaire du Fonds d’investissement PCP, dans le domaine de la santé, depuis sa retraite de la politique, en 2008.

Ce passage rapide de ministre à partenaire de PCP avait fait grand bruit. Au moment de sa démission, le 25 juin 2008, Couillard affirmait ne pas avoir de nouvel emploi. Or, une enquête du Commissaire au lobbyisme du Québec a plus tard révélé qu’il avait conclu une entente avec les présidents de PCP le 17 mai 2008, plus d’un mois avant sa démission du Cabinet. Tout le printemps, il avait négocié les termes de son embauche, alors qu’il était ministre et déposait des projets de loi.

« C’était une erreur », me dit-il dans son bureau de campagne, un ancien cabinet d’architectes au troisième étage d’un grand édifice industriel du début du siècle, rue Brewster, dans le sud-ouest de Montréal. Il fait une longue pause, le regard perdu dans la magnifique vue du centre-ville. « J’ai souvent pensé que ma façon de m’en aller avait manqué d’élégance. J’aurais dû m’expliquer. Il n’y avait pas d’irrégularité, pas de conflit d’intérêts, parce que PCP ne fait pas affaire avec le gouvernement. Mais une part de moi veut réparer cette sortie. »

Une autre part de lui n’en a pas fini avec le service public. « Je ne prétends pas avoir la solution à tous les problèmes, mais je veux faire bouger les choses », dit Philippe Couillard.

Et il veut laisser une trace, lui qui aime tant l’histoire — à 12 ans, pour Noël, il demandait à ses parents des bouquins sur l’Antiquité. On peut déceler cette préoccupation dans le livre33 histoires vraies racontées par des médecins (Furger), publié en novembre dernier, dans lequel 23 médecins du Québec et d’ailleurs dévoilent des épisodes de leur vie professionnelle.

Dans le style d’humour abrasif qu’affectionne Philippe Couillard — il adore les Monty Python et RBO, notamment —, le chapitre qu’il a signé en juillet 2011 s’intitule « Le perroquet crucifié ». Il y raconte avec émotion comment le travail des infirmières lui a appris, quand il était jeune neurochirurgien, à célébrer la vie, pas seulement à défier la mort.

Il écrit que deux activités humaines permettent de « transcender la brièveté de l’existence » et d’atteindre « la grande immortalité » évoquée par Milan Kundera, l’un de ses écrivains préférés. Il y a la création artistique, « qui permet de toucher le cœur et l’esprit, au-delà du temps ». Et l’action politique, qui, « malgré ses travers et ses coups de pied, demeure la meilleure façon d’arrêter de pleurnicher dans les gradins et de descendre faire un passage sur le terrain où une société essaie de devenir meilleure. De déposer sa petite brique dans une construction sans fin. »

Un passage qui résume bien l’homme, à mon sens, est celui qui a trait à son intérêt pour les guillotines et les bourreaux! Rien de moins. Ce type de curiosité, très philosophique, habite Philippe Couillard depuis sa jeunesse.

Extraits :

Le dimanche 20 janvier, les équipes se déplacent à Québec pour le deuxième débat. Dans une petite salle aux murs blancs du cégep Limoilou, la femme de Couillard s’approche et replace sa cravate. « Ton nœud est croche, pépé », dit-elle de sa voix aiguë, avant de s’assurer qu’il n’a pas taché sa chemise blanche en mangeant son sandwich du midi.

Philippe Couillard a mis l’une de ses cravates favorites : bleue ornée de petites abeilles jaunes, l’emblème de l’Empire français sous Napoléon Bonaparte, au début du XIXe siècle. « Il fut un temps où je collectionnais tous les livres de cette époque. C’est un personnage hors norme », dit-il. Tout comme le chirurgien en chef de la Grande Armée de Napoléon, le baron Dominique Larrey, « qui a beaucoup fait progresser la chirurgie » et dont Philippe Couillard a dévoré les Mémoires.

Un autre pan de l’histoire française n’a plus de secret pour lui : celui des bourreaux et des guillotines. Un peu macabre, lui dis-je. Il réplique que ce sont les contradictions de l’humain qui l’intéressent. « Une société qui codifie la mise à mort, qui l’inflige à ses citoyens, mais qui ostracise ceux qui exécutent cette tâche, c’est un phénomène intéressant », dit-il.

De la guillotine, Couillard deviendra un spécialiste un peu par hasard, lors de son passage de quatre ans en Arabie saoudite, de 1992 à 1996.

Il est alors neurochirurgien à Dharhan, dans l’est du pays, dans un centre médical mis sur pied par l’entreprise pétrolière Aramco, qui compte 55 000 employés en Arabie saoudite. Dans ses temps libres, Philippe Couillard participe à un club d’histoire. Ils sont six membres et font des exposés à tour de rôle. Celui de Couillard sur la guillotine — une machine née dans l’esprit d’un médecin, le député français Joseph Ignace Guillotin, vers 1790 — surprend par ses nombreux détails. L’appel d’offres (eh oui !) pour construire la première machine n’a pas été remporté par le plus bas soumissionnaire, mais par le deuxième. « Est-ce qu’il y avait de la corruption, je ne sais pas ! » blague Couillard aujourd’hui.

Enthousiaste, le président du club d’histoire, un Américain, parle de cet exposé à des amis de la base militaire de son pays, tout près. Deux semaines plus tard, Philippe Couillard faisait part de ses découvertes à 200 soldats américains, membres du corps des ingénieurs, postés en Arabie saoudite !

« C’était inusité », lâche-t-il en entrevue, un peu mal à l’aise. « L’Arabie saoudite a encore la peine de mort. »

 

L’animosité dans entre Raymond Bachand et Philippe Couillard a transpiré de cette course. Le texte l’aborde.

Extraits :

La préparation des débats des 26 et 27 janvier, en anglais à Montréal, puis sur la santé à Gatineau, bat son plein. Guillaume Demers, responsable des médias sociaux, qui transcrit les idées sur un ordinateur portable, peine à déchiffrer l’écriture en pattes de mouche de l’ancien médecin. Pendant plusieurs heures, il est question de langue, de Constitution, d’économie, d’éducation, de qualité et de financement des soins de santé, d’aide aux aînés…

Ses conseillers exigent de Couillard des exemples concrets pour illustrer ses idées, souvent très théoriques. « Les gens veulent voir un Couillard humain, qui les comprend, pas seulement un gestionnaire », dit Isabelle Migneault.

Couillard se laisse tomber sur une chaise près du tableau. « Moreau va sûrement nous sortir encore quelque chose pour attirer l’attention. Il l’a fait dans les premiers débats avec l’abolition des cégeps et une commission permanente contre la corruption. Il faudra être prêts », prévient-il.

L’équipe ne prépare aucune attaque contre Raymond Bachand et Pierre Moreau, même si leurs points faibles ont été consignés dans un document dès le début de la course. « On a fait nos devoirs, mais ce rapport ne servira pas. Le patron ne veut pas », dit Harold Fortin. Le passage de Raymond Bachand à la tête du Fonds de solidarité de la FTQ, de 1997 à 2001, au moment où l’entrepreneur Tony Accurso faisait la pluie et le beau temps dans le milieu de la construction — et était un partenaire important du Fonds —, en fait partie.

Aucune défense particulière n’est préparée contre des attaques sur les liens de Philippe Couillard avec Arthur Porter.

Le samedi 26 janvier, 45 minutes après le début du débat en anglais, à l’Université Concordia, Raymond Bachand dégaine. Philippe Couillard vient d’affirmer que la commission Charbonneau aurait dû être mise sur pied plus rapidement. L’ancien ministre des Finances lance : « Pendant que Pierre et moi combattions la corruption, tu faisais des affaires avec Arthur Porter ! »

Dans l’auditorium, des murmures et quelques huées se font entendre. Les conseillers de Couillard s’envoient des textos, dans lesquels dominent les jurons. Sur scène, Philippe Couillard encaisse. « Je ne vais pas utiliser une basse tactique comme tu viens de le faire. Je peux faire de la culpabilité par association, moi aussi », dit-il avec calme. Il regarde Raymond Bachand et fait une pause de trois secondes qui paraît une éternité. « Mais je ne vais pas le faire. C’est ridicule et non productif. »

Sur les réseaux sociaux, les amateurs de politique s’enflamment. Des sympathisants de la CAQ et du PQ s’en donnent à cœur joie, convaincus d’avoir trouvé la faille dans l’armure du meneur. Des journalistes avancent que les adversaires du PLQ ont certainement isolé ce passage pour le ressortir en campagne électorale…

Après le débat, Philippe Couillard offre aux journalistes l’une de ces réponses dont il a le secret, plus proches de la philosophie que de la politique : « On fait des choix dans la vie. J’essaie que dans mon cœur ne viennent jamais la haine et la rancune. »

Raymond Bachand explique qu’il a été « piqué » par Philippe Couillard sur le bilan du gouvernement Charest en matière de corruption et qu’il a lancé son attaque instinctivement. « J’ai des émotions », dit-il aux médias.

Dans le camp Couillard, on ne croit pas à la thèse de l’improvisation. Dans les jours suivants, Raymond Bachand poursuit l’offensive dans les quotidiens et à la radio, ce qui confirme la stratégie délibérée. À La Presse, il en rajoute : « Vous ne vous associez pas à quelqu’un pour partir une compagnie si vous ne le connaissez pas. »

Philippe Couillard est sur la défensive. Il explique qu’Arthur Porter a été nommé par le conseil d’administration du CUSM en 2004 — et non par lui ou son gouvernement. Il ajoute que le contrat de construction du nouveau CUSM, accordé à SNC-Lavalin (et pour lequel l’Unité permanente anticorruption a lancé un mandat d’arrêt contre Arthur Porter et quatre autres personnes soupçonnées d’avoir touché des pots-de-vin de 22,5 millions de dollars), l’a été en 2010, « deux ans après mon départ de la politique ! »

En privé, l’homme semble plus blessé que fâché par ces attaques. « Raymond et Pierre me connaissent, ils savent que je n’ai rien à me reprocher, mais ils le font quand même. » L’ancien ministre déplore ce qu’il juge comme une « réécriture de l’histoire ».

Dernier avant-goût du texte (il y a encore beaucoup à découvrir, mais ce billet de blogue commence à devenir franchement interminable, alors… )

Sur les coulisses du congrès de Verdun, où Philippe Couillard l’a emporté.

Extraits :

Une semaine auparavant, afin de veiller à ce qu’aucun détail ne soit négligé, l’organisation a mis en place le « comité Saint-Patrick » — le vote ayant lieu le jour de la fête des Irlandais —, constitué des plus hauts dirigeants de la campagne. « On a fait élire des délégués, maintenant il faut s’assurer qu’ils votent », dit Serge Rémillard.

Pour y parvenir, l’équipe Couillard va dorloter ses militants grâce à un trésor de guerre bien garni : elle a amassé 439 000 dollars (contre 351 000 dollars pour Bachand et 176 000 pour Moreau).

Lorsqu’ils ouvrent la télé de leur chambre d’hôtel, les délégués pro-Couillard sont accueillis par une vidéo de bienvenue enregistrée par leur candidat dans les deux langues. Le dimanche matin à 5 h, un petit journal de quatre pages, le Couillard Express, est distribué sous chaque porte : il contient un résumé de l’hommage à Jean Charest rendu la veille, un rappel des idées de Philippe Couillard et un appel au vote. Couillard sera aussi le seul à offrir des navettes jusqu’à l’auditorium, situé à sept stations de métro de là.

Et il sera le seul candidat à avoir ce que le comité Saint-Patrick a surnommé l’« arme secrète » : un logiciel conçu expressément pour le congrès, qui permettra aux organisateurs de suivre à la trace le vote de leurs délégués.

[…]

Sa mère, Hélène, 81 ans, est assise à côté de moi sur un des petits bancs rouges. « S’il gagne, je serai contente pour lui. S’il perd, il aura plus de temps avec Suzanne et les enfants », dit-elle, sourire en coin. Puis, elle se fait plus grave, ajoutant qu’un revers serait probablement difficile à avaler pour son fils. « Il n’a jamais connu l’échec. S’il tombe, ça va faire plus mal. »

L’ambiance n’est toutefois pas à la défaite. Philippe Couillard récite des phrases du groupe satirique anglais Monty Python avec sa fille, Myriam. Il jette un coup d’œil à son discours de victoire, corrige quelques mots. Stéphane Billette, assis dans un coin, suit les résultats du vote, qui prennent la forme de plusieurs graphiques sur son cellulaire. « Tout va bien, nos impressions se confirment », dit-il. Deux semaines avant le congrès, l’équipe Couillard avait senti un déplacement des appuis de Raymond Bachand vers leur camp et celui de Pierre Moreau.

Vers 13 h 30, lorsque Philippe Couillard retourne dans l’estrade réservée à ses partisans pour attendre les résultats officiels, il sait que la victoire est dans la poche. Le logiciel indique 58 % au compteur. Son équipe et lui dansent au son de la musique pop américaine qui résonne dans l’auditorium, digne des entractes des parties du Canadien. Une heure plus tard, le parti annonce que les 2 377 délégués qui ont exercé leur droit de vote ont choisi Couillard à 58,5 %, Moreau à 22 % et Bachand à 19,5 %.

La stratégie de deuxième tour, soigneusement élaborée quelques jours avant le congrès, prévoyait le ralliement de sept députés des autres camps et un jumelage des indécis avec un délégué de l’équipe Couillard chargé de les convaincre. Elle ne servira pas.

Une fois Couillard de retour dans le vestiaire après l’allocution de victoire, le président du Fonds PCP, Sheldon Elman, qui a été son patron pendant quatre ans, se fraie un chemin pour le féliciter.

Simon tape sur l’épaule de son père. « Comment on se sent ? » demande-t-il. « C’est un peu irréel encore. Disons que les deux gardes du corps aident à rendre ça concret ! » répond-il en désignant les deux costauds de la Sûreté du Québec qui montent maintenant la garde devant le vestiaire no 3.

 

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Philippe Couillard au

CSARS: «Il n’y a

absolument aucun

hasard»

Philippe Couillard .
Philippe Couillard .

 

 

Philippe Couillard estime peu probable qu’Arthur Porter, son ami et associé d’affaires, l’ait fait nommer en 2010 au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS). Or, l’arrivée du candidat à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) dans cet organisme – qui est censé être neutre, représentatif politiquement et ne compter que de trois à cinq membres au maximum – n’aurait rien du hasard, selon plusieurs interlocuteurs du milieu de la sécurité nationale.

En juin 2010, lorsque Philippe Couillard a été nommé membre du CSARS, son associé de l’époque, Arthur Porter (nommé en 2008), venait d’accéder à la présidence de l’organisme. Celui-ci ne comptait que trois autres membres: l’ex-ministre libéral du Nouveau-Brunswick Denis Losier, nommé en 2008, l’Ontarienne Frances Lankin, nommée en 2009, et Carol Skelton, ex-ministre conservatrice nommée en 2010.

En entrevue à La Presse l’automne dernier, Philippe Couillard avait estimé peu probable qu’Arthur Porter ait quoi que ce soit à voir avec sa nomination au CSARS. «Ce sont des nominations du Conseil privé», a-t-il souligné.

Or tout ceci survenait dans un contexte où ces deux «amis» lançaient en parallèle leur entreprise de conseil, en plus de siéger au conseil d’administration d’une société minière.

«Deux amis et associés venant de la même province dans ce petit comité? Il n’y a absolument aucun hasard.» Michel Juneau-Katsuya, ex-agent et cadre au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui a suivi attentivement la création et l’évolution du CSARS, est formel: Philippe Couillard a «forcément» été nommé au CSARS grâce à Arthur Porter, même si c’est le premier ministre qui décide, après consultation avec les partis qui ont au moins 12 députés en chambre.

Il dénonce d’ailleurs la dérive du CSARS, qui serait devenu au fil du temps, et surtout sous les conservateurs, un lieu de «patronage».

«La politique et l’envie de récompenser des amis ont pris le dessus sur la raison et la sécurité nationale», ajoute un expert bien informé du monde du renseignement, qui ne croit pas non plus au hasard. «Il n’y a aucune logique dans ces nominations, c’est un peu honteux», tranche-t-il.

Cette entrée est aussi survenue au milieu d’une série de nominations croisées et d’associations, rapprochées dans le temps, entre Couillard et Porter (voir infographie).

«On a perdu l’esprit originel du CSARS, on a perdu sa neutralité. Le chien de garde est devenu un chien de poche. On traite la sécurité nationale comme une business pour les amis», s’insurge Michel Juneau-Katsuya.

Cette semaine, Philippe Couillard n’a pas voulu répondre aux questions de La Presse. Mais son attaché de presse a répété qu’il avait seulement répondu à l’appel lorsque le bureau du premier ministre l’a sollicité pour sa compétence.

Dimitri Soudas, alors lieutenant de Stephen Harper pour le Québec, n’a pas rappelé La Presse. De son côté, le bureau de Stephen Harper a refusé de dire qui a suggéré la nomination de Philippe Couillard.

«Gaffes monumentales»

Michel Juneau-Katsuya rappelle que le CSARS a été créé en 1984 (ainsi que le SCRS) sur recommandation des commissions Mackenzie et McDonald «à cause des activités répréhensibles» du service de renseignement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et que cette même entité avait été utilisée par le gouvernement Trudeau à des fins «partisanes».

En plus de surveiller les activités du SCRS, le CSARS doit donc être politiquement neutre. En théorie, la seule condition pour y siéger, en plus de subir une enquête de sécurité, est d’être membre du Conseil privé de la reine.

Michel Juneau-Katsuya considère aussi que les nominations au CSARS d’Arthur Porter, représentant de la Sierra Leone et proche d’Ari Ben Menashe, marchand d’armes ayant des accointances avec les services secrets israéliens, et de Philippe Couillard, qui travaillait alors pour le gouvernement de l’Arabie saoudite, sont des «dérogations à la sécurité nationale, des gaffes monumentales comme l’a été le cas de Maxime Bernier» (qui avait laissé traîner des documents secrets).

Gilles Duceppe a déjà qualifié d’«imprudente» la nomination de M. Porter et s’y est opposé à l’époque.

Même si le «vrai» travail est fait par des recherchistes avec cote de sécurité maximale, les membres du CSARS ont accès en tout temps aux dossiers secrets à leur demande, s’inquiète-t-on dans le monde du renseignement. Ils visitent aussi les bureaux du SCRS.

Dans un courriel adressé à La Presse, le bureau du premier ministre Harper écrit que les normes de vérification de sécurité pour les «candidats à certaines charges publiques», sans préciser si cela concerne le CSARS, sont quadruples depuis 2010: vérification du casier judiciaire menée par la GRC, évaluation de sécurité réalisée par le SCRS, vérification faite par l’Agence du revenu du Canada et le Bureau du surintendant des faillites.

«Durant la vérification de ses antécédents et l’enquête de sécurité, il a été déterminé» que le poste occupé par Philippe Couillard en Arabie saoudite «ne constituait pas un conflit d’intérêts» puisqu’il était «lié à la santé et non aux enjeux de sécurité», dit le bureau de Stephen Harper à La Presse.

Au sujet d’Arthur Porter, le bureau du premier ministre répète encore une fois que ni le Parti libéral du Canada ni le Nouveau Parti démocratique ne s’étaient opposés à sa nomination.

Lors de son entretien avec La Presse aux Bahamas, Arthur Porter a affirmé qu’il ne savait même pas comment il s’était retrouvé dans la liste des candidats pour le CSARS. «Il y a d’autres personnes à qui vous devriez poser la question pour savoir comment on peut se retrouver sur ces listes», a-t-il dit.

Un ex-haut responsable des services secrets français a aussi fait part à La Presse de sa stupéfaction de voir des personnes liées à des États étrangers, en particulier l’Arabie saoudite – montrée du doigt pour son financement de la mouvance islamiste radicale -, obtenir un tel poste permettant l’accès aux plus grands secrets du Canada. «Vous plaisantez?», s’est-il exclamé.

 

L’histoire du CHUM

 

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Le consortium CHUM Collectif, qui a finalement été retenu pour construire le CHUM, est formé de firmes étrangères Illustrations fournies par le CHUM incluant Innisfree Limited (Grande-Bretagne), Dalkia Canada (France) et Obrascon Huarte Lain (Espagne).

 

Octobre 2000

La ministre de la Santé de l’époque, Pauline Marois, annonce la construction de deux hôpitaux universitaires: le CHUM, au 6000, rue Saint-Denis, et le CUSM, sur le terrain de la gare de triage Glen.

Avril 2006

Après plusieurs revirements, le gouvernement annonce que le CHUM sera construit au centre-ville, en PPP (1,1 milliard). Ce mode de construction est aussi choisi pour le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM, 320 millions).

 

Mai 2008

Lancement des appels de propositions pour la construction du CRCHUM en PPP.

Mars 2009

Lancement des appels de propositions pour la construction du CHUM en PPP.

Avril 2009

Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, déclare que les coûts de construction des hôpitaux universitaires en PPP pourraient s’élever à 5,2 milliards plutôt qu’à 3,2 milliards. Monique Jérôme-Forget, présidente du Conseil du Trésor et grande partisane des PPP, quitte ses fonctions.

Juin 2009

L’Ordre des ingénieurs et l’Ordre des architectes du Québec déclarent que le PPP est un mode de réalisation inadéquat pour des projets complexes comme des hôpitaux universitaires. Le président de l’Agence des PPP, Pierre Lefebvre, démissionne.

Octobre 2009

Dépôt à Québec du projet de loi pour abolir l’Agence des PPP et créer Infrastructures Québec.

Novembre 2009

Un rapport de M. Lachance révèle que les analyses de l’Agence des PPP selon lesquelles la construction des CHU en PPP est préférable au mode traditionnel sont erronées. M. Lachance qualifie ces études d’«incomplètes» et de «peu fiables». Au même moment, le gouvernement revoit le mode de financement des projets de CHU en PPP. Alors que le privé devait au départ supporter 100% du financement, Québec accepte de payer à l’avance 45% du coût total, assumant ainsi une portion non négligeable des risques.

Janvier 2010

À la demande des consortiums soumissionnaires dans le projet du CRCHUM, le gouvernement augmente les limites budgétaires du projet à 470 millions. La même situation se produit au CUSM, dont les coûts sont portés à 1,343 milliard.

Mars 2010

Un des deux consortiums soumissionnaires dans le projet du CRCHUM se retire. Le manque de concurrence qui en découle est décrié. Quelques jours plus tard, le lancement de la construction du CRCHUM est annoncé. Le seul consortium restant remporte le contrat, et la construction du CRCHUM commence.

Décembre 2010

Québec annonce que, selon les experts, le PPP est préférable au mode traditionnel pour la construction du CHUM et permettrait même d’économiser 302 millions. Le gouvernement accepte de hausser les coûts de construction du CHUM, qui s’élèvent à ce jour à 2,089 milliards.

Février 2011

On apprend que l’autre consortium en lice, Accès Santé CHUM, a été écarté en raison de son montage financier qui ne respecterait pas le plafond fixé à 2,089 milliards. CHUM Collectif décroche le contrat. À Québec, le PQ flaire de la collusion. Mais il faudra attendre un rapport du vérificateur, en juin 2011, pour connaître les détails.

Dans le dossier du CHUM, le premier ministre Jean Charest ne pouvait pas encadrer et contenir la force et la puissance du ministre de la Santé d’alors, Philippe Couillard, appuyé de son ministère. Le ministre Couillard avait fait le plein des solidarités qu’il pouvait mobiliser au sein d’autres ministères et instances de la machine étatique et bureaucratique du gouvernement du Québec.

C’est sur un fond de tensions et de dissensions au niveau du pouvoir politique exécutif que se déploya la controverse publique portant sur cette décision majeure pour la collectivité: le choix du site du CHUM.

La controverse était importante, certes, et somme toute singulièrement atypique. Comme toutes les autres controverses, elle fut d’abord intense et mobilisa particulièrement plusieurs forces et groupes de la grande communauté montréalaise, qu’une profonde fracture séparait, quand cette division n’allait pas jusqu’à traverser un même milieu de cette communauté. Et l’un et l’autre camp s’adressaient, comme c’est le cas dans les controverses publiques classiques, au pouvoir politique exécutif pour que ce dernier tranche leurs différends et désaccords. Chaque camp croyait en toute bonne foi et en toute rationalité détenir la meilleure option, tout en rejetant ce que l’autre camp mettait de l’avant.

Mais cette image d’une sérieuse controverse est tronquée si l’on n’y ajoute pas ce qui la distingue. Cette controverse publique fut atypique en ce que les camps opposés s’adressaient à un pouvoir politique exécutif qui n’était pas complètement extérieur à eux, à leur logique et à leurs stratégies d’action, et qui était de surcroît, dans les circonstances, ni unifié ni solidaire dans l’exercice de la gouvernance politique.

Par ses propres tensions et dissensions internes, le pouvoir politique de l’époque affrontait fortement divisé l’importante prise de décision publique qu’il s’apprêtait à faire.

Dans le camp des artisans du projet de technopole sise à la gare d’Outremont, l’allié était, on le sait, le principal acteur du pouvoir politique exécutif du moment: le premier ministre lui-même. Mais dans la conjoncture politique de l’époque, la popularité du premier ministre et de son gouvernement ne lui donnait pratiquement aucune marge de manoeuvre. Fréquemment pris personnellement à partie dans les dossiers politiques de l’heure que traitait l’équipe gouvernementale, et fortement embarrassé par la querelle relative aux subventions majorées potentiellement accordées aux écoles juives qui faisait soudainement surface dans l’actualité, le premier ministre n’avait ni la force ni la légitimité voulues pour amener le ministre de la Santé à pencher vers les choix qu’il estimait être ceux que devait faire le gouvernement du Québec. Et même s’il caressait alors, selon des sources fiables, le projet d’écarter de son cabinet un ministre de la Santé auquel il s’opposait sur cette question, le premier ministre n’avait pas l’autorité requise à ce moment pour poser un tel geste.

Le premier ministre ne pouvait donc pas encadrer et contenir la force et la puissance du ministre de la Santé appuyé de son ministère. Le ministre Couillard avait fait le plein des solidarités qu’il pouvait mobiliser au sein d’autres ministères et instances de la machine étatique et bureaucratique du gouvernement du Québec. Qui plus est, il était, on ne sait trop pourquoi, un adversaire acharné du projet d’une technopole de la santé et du savoir située sur le site Outremont.

Au sein du pouvoir politique exécutif, le ministre de la Santé et son entourage étaient donc les puissants alliés du camp favorisant le projet du 1000 Saint-Denis. On ne peut comprendre comment la controverse a évolué si on néglige les interventions et l’influence du ministre de la Santé lui-même, de son ministère, extrêmement interventionniste dans le quotidien et les menus détails de ce dossier, et de leurs alliés clés, en fait leurs subordonnés, les instances de gouvernance et de direction du CHUM.

L’Université de Montréal, à mesure que la controverse publique prenait de l’importance, était de plus en plus déconcertée. Elle n’avait pas prévu son déroulement, son ampleur et sa singularité. L’Université continuait à mener un débat d’idées et de concepts dans un monde où la rationalité lui semblait, en toute logique, devoir ultimement triompher. Mais, sur le terrain des médias, de l’opinion publique et des prises de position qui occupaient la sphère publique, la préférence était nettement accordée aux images porteuses, aux symboles, aux déclarations-chocs qui visent à atteindre l’émotion et la sensibilité. Bref, on penchait pour tout ce qui nourrit plus facilement les motivations idéologiques que les raisonnements sophistiqués et bien documentés.

L’Université était appelée à exceller dans un monde qui n’était pas le sien, et il est clair qu’elle n’y faisait pas bonne figure. Elle ne parvenait pas à maîtriser suffisamment cet univers pour y faire valoir son point de vue avec l’efficacité et la crédibilité voulues

Une victoire politique à court terme

Cette victoire de Philippe Couillard et de ses hauts fonctionnaires ne conduisit pas seulement au gâchis que nous avons décrit. Elle tua aussi une occasion unique de donner à la population montréalaise et québécoise un établissement hospitalier mettant à profit, pour ses missions de soins et de formation, la présence sur son site des facultés des sciences de la santé de l’Université de Montréal. Elle priva aussi la plus grande université québécoise et la société qu’elle dessert d’une technopole de la santé et du savoir de calibre international.

Tous les ingrédients étaient là pour faire de ce projet un succès. Les médecins et les chercheurs y adhéraient avec enthousiasme. Toutes les instances de l’Université de Montréal l’appuyaient avec une unanimité jamais vue. Les facultés de la santé de l’Université avaient toutes été intimement impliquées dans l’élaboration de ce projet. Les secteurs pharmaceutique et biotechnologique montréalais le voyaient comme un catalyseur des développements présents et futurs.

Les promoteurs de «Montréal, ville de savoir» ne pouvaient que rêver de ce développement majeur. Le milieu des affaires, sur lequel on comptait pour une partie importante du financement, avait déjà donné son adhésion publiquement.

Tout cela dans un contexte où l’on pouvait donner aux malades exigeant des soins hautement spécialisés, propres aux hôpitaux universitaires, une qualité de soins de calibre international. Les bureaucrates de Québec et le ministre Couillard ne pouvaient accepter que l’Université de Montréal soit l’initiatrice de ce grand projet. Comme ce fut le cas pour les quatre autres projets d’hôpital universitaire qui avaient été conçus au cours des dernières décennies par ce grand établissement francophone, Québec refusa le projet de technopole de la santé et du savoir qu’il avait mis de l’avant.

On constate présentement une très grande morosité au sein des médecins et des chercheurs du CHUM. Une infime minorité d’entre eux s’intéresse encore au projet en cours. Il ne semble pas facile non plus de mobiliser les forces vives de l’Université de Montréal autour d’un projet qu’on lui a imposé au détriment du sien. Le milieu des affaires semble peu enthousiaste et, malgré les interventions répétées de Philippe Couillard du temps où il était encore ministre, la Fondation du CHUM n’est toujours pas arrivée à convaincre un poids lourd du milieu des affaires de prendre la présidence d’une grande campagne de financement. On est bien loin de la prévision de Philippe Couillard selon laquelle tous se rallieraient à sa décision lorsqu’ils comprendraient qu’elle est définitive.

En somme, les fruits d’une victoire politique à court terme sont de plus en plus amers, et ils ne seront jamais mangés par ceux qui les ont engendrés.

* M. Lacroix a été recteur de l’Université de Montréal de 1998 à 2005. M. Maheu a représenté l’UdeM au conseil d’administration du CHUM. Ce texte est extrait du livre «Le CHUM: Une tragédie québécoise», publié par les Éditions du Boréal. L’ouvrage sera en librairie la semaine prochaine.

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Le PLQ, «une machine à

ramasser de l’argent»,

selon son ex-président

 

Jean charest,celui qui a amélioré l'érection  de la corruption et de la collusion ,en système de gérance de l'État.
Jean charest,celui qui a amélioré l’érection de la corruption et de la collusion ,en système de gérance de l’État.

 

(18 novembre 2010) 

La pétition réclamant la démission de Jean Charest a atteint les 167 000 signatures au moment d’écrire ces lignes.

Québec — Il faut une enquête publique sur la construction, «on est rendus là», a confié au Devoir l’ancien député libéral d’Orford de 1989 à 2003, Robert Benoît, qui a aussi été président du PLQ, un parti devenu selon lui une «machine à ramasser de l’argent».

«Quand 100 % des gens demandent quelque chose dans une société, incluant la police, c’est parce qu’on est rendus là», a-t-il soutenu. M. Benoît, 66 ans, actuellement conseiller municipal à Austin, en Estrie, dit ne pas être surpris que le «niveau de frustration monte» et qu’il s’exprime en masse dans une pétition réclamant la démission de Jean Charest (qui a atteint les 167 000 signatures au moment d’écrire ces lignes). De plus, l’ancien député trouve «absolument aberrant» que personne n’ait appuyé la proposition du militant libéral Martin Drapeau la fin de semaine dernière, au conseil général du PLQ à Lévis. M. Drapeau a proposé aux quelque 500 militants libéraux présents une résolution réclamant le déclenchement d’une enquête publique sur le secteur de la construction et des contrats publics. Elle n’a pas été discutée faute de coproposeur.

Dans une formation politique, on «devrait être capable de discuter, de partager des idées, d’essayer de les faire évoluer et ce n’est pas du tout ce qui se passe en ce moment [au PLQ]. C’est devenu une machine à ramasser de l’argent. Ça, j’ai de la misère avec ça», a-t-il déploré. Un parti politique, selon lui, devrait plutôt être une «machine à développer des idées, à penser, à regarder par en avant. […] Et ensuite, tu ramasses de l’argent et tu gagnes l’élection».

Au sujet de l’enquête publique elle-même, M. Benoît dit avoir eu «ses réticences» pendant longtemps. Il estimait dans un premier temps que Jean Charest faisait bien de regarder au-delà des sondages et «d’assumer ses responsabilités». Plus que la volte-face de la FTQ, ce sont les appuis, venus de policiers, à la tenue d’une commission qui l’ont fait changer d’avis. D’abord le syndicat de la SQ et son président, Jean-Guy Dagenais, mais surtout l’inspecteur Denis Morin, de l’escouade Marteau, qui a affirmé la semaine dernière, à l’émission Mongrain, qu’une enquête publique ne nuirait pas à son travail. D’autres policiers ont aussi affirmé qu’une commission aiderait les enquêtes policières et c’est ce qui a rallié M. Benoît.

La fêlure d’Orford

L’ancien député a eu maille à partir avec le gouvernement Charest depuis 2006. Avec son épouse Gisèle Lacasse (militante libérale de longue date), ils ont lancé et animé un petit groupe de farouches opposants au controversé projet de privatisation partielle du parc du Mont-Orford. Début septembre, S.O.S. Orford se sabordait en «criant victoire» (comme l’a écrit La Tribune): l’adoption de la loi 90, plus tôt cette année, scellait le retour des 459 hectares qui avaient été arrachés au parc national il y a plus de quatre ans par la loi 23, adoptée sous bâillon.

Depuis les durs mois qui ont précédé l’adoption de la loi 23, le couple Benoît-Lacasse n’a pas remis les pieds dans un conseil général du PLQ. M. Benoît se souvient qu’à l’époque, peu avant un important conseil général devant avoir lieu à Trois-Rivières, les autorités du parti lui téléphonaient «deux fois par jour» pour savoir s’il allait se présenter à la réunion partisane. «On m’a avisé que M. Béchard [présenterait son projet] et que ça finirait là, sans discussion. Je me suis dit: « Ben je n’ai pas d’affaire là, moi. Si je ne peux pas donner mon point de vue, je vais l’écouter à la télévision, point à la ligne ».»

Gisèle Lacasse rappelle au Devoir que le débat d’Orford a été d’autant plus difficile que «c’était tous nos amis», au premier chef Claude Béchard. Le ministre décédé début septembre et Robert Benoît ont longtemps été voisins de pupitre au Salon bleu, du temps de l’opposition. M. Benoît lui a d’ailleurs rendu un hommage senti en septembre. Autre amie du couple: Line Beauchamp, qui fut la ministre de l’Environnement qui annula la vente du Mont-Orford.

 

30 ans de Paradis

Mme Lacasse a fait ses premières armes au PLQ en 1980, lors du référendum. À l’automne de la même année, elle s’engageait à fond dans la première campagne de Pierre Paradis, lors d’une élection partielle. «J’ai remonté toute la structure électorale du comté de Brome-Missisquoi avant que Pierre n’arrive. […] Je faisais ses campagnes de financement également: mais moi, c’était un ticket à la fois… Je n’avais rien à vendre, pas d’entreprise», note-t-elle au passage. Le 30e anniversaire de l’élection de Pierre Paradis — qui a été systématiquement exclu du Conseil des ministres depuis sept ans — a d’ailleurs été souligné hier au Salon bleu… par une motion présentée par le péquiste Étienne-Alexis Boucher (Johnson), à la surprise du député Paradis.

«J’ai milité pendant 25 ans dans ce parti-là et j’y suis très attachée», a confié Mme Lacasse. «Mais j’en suis très déçue actuellement. Énormément. Je ne reconnais plus mon parti. Je ne reconnais plus mon parti», répète-t-elle, soutenant que les années Ryan et Bourassa semblent très loin.

Outre la mauvaise gestion du dossier Mont-Orford, Mme Lacasse déplore le peu de débats au PLQ. Elle évoque «plusieurs autres dossiers», dont le refus d’une commission d’enquête sur la construction. Autre élément: «Prenez le BAPE [Bureau d’audiences publiques sur l’environnement], il me semble qu’avant, c’était une instance beaucoup plus indépendante, solide.» Or, rappelle-t-elle, le programme électoral de 2003 promettait l’inverse. D’ailleurs, Robert Benoît — qui avait été critique en matière d’environnement dans l’opposition — avait contribué à le rédiger. Le PLQ promettait de «raffermir le rôle des services d’enquêtes du ministère de l’Environnement et du BAPE afin de protéger le lien de confiance entre ces institutions et les citoyens». Un engagement électoral «qui n’a pas été maintenu à mon avis», juge Mme Lacasse.

Malgré tout, ajoute cette dernière, «il n’est pas dit qu’on ne reviendra pas au parti… Peut-être quand il y aura du changement…» Autrement dit, quand le PLQ aura changé de chef? «Je me bornerai à dire: « quand il y aura des changements au sein de notre parti »…»

 

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(17 mars 2009)

Philippe Couillard et l’éthique

Une petite question suite au bref rapport du commissaire au lobbyisme concluant que la firme d’investissement en services de santé privés Persistence Capital Partners pour laquelle l’ancien ministre de la Santé, Philippe Couillard, est allé travailler dès son départ hâtif du gouvernement, n’aurait exercé aucune pression pour favoriser l’adoption par ce même ministre d’une loi bénéficiant ce même secteur privé :

À quoi ça sert d’avoir un commissaire au lobbyisme s’il nous dit lui-même que ça prendrait un commissaire à l’éthique pour enquêter sur le comportement des élus eux-mêmes dans de possibles conflits d’intérêts entre eux et lobbyistes, dont certains sont parfois même des employeurs potentiels pour ces premiers? Pensons seulement aux questions analogues soulevées par quelques cas récents à la Ville de Montréal, où d’anciens élus ou hauts-fonctionnaires sont passés à la vitesse de l’éclair à des firmes d’ingénieurs ou de contracteurs faisant des affaires d’or avec la même ville.

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De retour à l’affaire Couillard. Pour fin de mémoire – et il est très important ici de comprendre la genèse de la loi québécoise sur le lobbyisme – on se souviendra que le poste de commissaire au lobbyisme fut créé en 2002, un peu à la va-comme-je-te-pousse.

C’est-à-dire, essentiellement pour répondre à la tempête politique ayant découlé de l’«affaire Oxygène 9», une firme proche de certains ministres du PQ, dont avait fait partie le directeur général du PQ à l’époque, et alors soupçonnée d’avoir tiré profit de ses liens privilégiés. Ayant voulu expédier le tout le plus rapidement possible, le gouvernement Landry a adopté une loi créant un poste de commissaire au lobbyisme. Cherchant surtout à contrôler le dommage politique causé par l’affaire Oxygène 9, les coins de cette loi ont été tournés un peu rond. Le gouvernement s’est aussi assuré que cette loi n’importunerait pas trop les élus. Bref, à la décharge du commissaire au lobbyisme, le vrai problème est que l’économie générale de la loi a été pensée sur mesure afin de jeter les projecteurs sur les lobbyistes, et non sur les élus et leur éthique. Bref, on diraiit bien un tigre de papier.

À preuve: même si le commissaire au lobbyisme a beau nous apprendre que contrairement à ce que Philippe Couillard avait affirmé publiquement, il aurait bel et bien rencontré les patrons de Persistence Capital Partners alors qu’il était toujours ministre, et discuté de son «avenir», cela ne relève pas de son mandat, tel que dicté par la loi.

Tenez. Une bonne idée pour Jean Charest: amender cette loi pour qu’elle couvre AUSSI le comportement des élus vis-à-vis des lobbyistes pendant qu’ils sont en poste! Ou, créer un poste de commissaire à l’éthique. Mais nommé par les deux tiers de l’Assemblée nationale. Pas comme pour le nouveau PDG de la Caisse de dépôt et placement, téléguidé par le bureau du PM…

Mais ne retenez pas trop votre souffle…

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Pour une analyse universitaire solide de l’affaire Oxygène 9, ses retombées politiques et les lacunes de la législation sur le lobbyisme qui en a découlé, voir:

http://www.usherbrooke.ca/cirea/documentation/docu_pdf/notes_recherches_enap/scandale_oxygene9.pdf

Encore une fois, une de ces lacunes est qu’elle concerne surtout les lobbyistes eux-mêmes, ne touchant les élus et le personnel politique qu’après leur sortie de politique.

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Voir le reportage sur cyberpresse:

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200903/17/01-837346-pas-de-lobbyisme-illegal-aupres-de-couillard.php

Et en voici le texte:

Au cours des mois précédant son départ de la vie politique le 25 juin 2008, Philippe Couillard a rencontré à quatre reprises les représentants du fonds d’investissement privé en santé Persistence Capital Partners (PCP), son futur employeur. PCP n’a toutefois commis aucune infraction à la loi sur le lobbyisme dans le cadre de ces échanges.

C’est ce que conclut le commissaire au lobbyisme, André C. Côté, dans un rapport rendu public ce matin. Le commissaire n’a toutefois pas fait enquête sur les agissements de l’ex-ministre, puisque son mandat ne le lui permet pas. Seul un commissaire à l’éthique, un poste qui n’existe pas à Québec, aurait pu le faire.«Il est essentiel d’affirmer que le Commissaire au lobbyisme n’a pas pour mandat d’évaluer la conduite de M. Couillard ni de déterminer si en initiant des démarches qui l’ont conduit à rencontre MM Sheldon et Stuart M. Elman (de PCP) entre mars et mai 2008 pour discuter d’une éventuelle association, il se plaçait dans une situation pouvant comporter des éléments de conflits d’intérêts ou de conflits de rôles, par rapport à sa charge et à certaines décisions qu’il devait prendre» (…) au sujet des cliniques privées, indique M. Côté dans son rapport.

Quelques jours avant de quitter la politique, Philippe Couillard a signé deux décrets favorables aux cliniques privées, l’un précisant la cinquantaine de traitements médicaux pouvant y être dispensés et l’autre visant à réduire le coût de leur permis d’exploitation. Mais selon le commissaire, PCP, propriétaire des cliniques privées Medisys, n’a pas tenté de faire pression sur M. Couillard pour qu’il signe ces deux règlements.

«Rien ne permet de douter de la véracité de l’affirmation faite par M. Couillard que tout au plus des considérations à portée générale sur les systèmes de santé au plan canadien et international ont pu être évoqués» lors des quatre rencontres entre le 17 mars et le 17 mai.

En entrevue à La Presse le 20 août 2008, quelques jours après son passage chez PCP, M. Couillard reconnaissait qu’il avait eu des contacts avec son futur employeur lorsqu’il était ministre. «On a eu des rencontres, uniquement des conversations générales. Dans les quelques jours qui ont précédé ma démission, il est devenu apparent qu’on pouvait envisager une collaboration professionnelle, mais ça s’est concrétisé après le 25 juin», avait-il dit.

Le commissaire révèle toutefois que dès le 17 mai, un peu plus d’un mois avant sa démission, Philippe Couillard a signé un «protocole d’entente» avec PCP «fixant les conditions de rémunération et d’autres considérations matérielles». «Le même soir, M. Couillard et Stuart Elman se rencontraient pour un souper, auquel participaient leurs conjointes, dans un restaurant de Montréal», indique André C. Côté. M. Couillard a ensuite confié le mandat à ses procureurs de finaliser la négociation et de rédiger un contrat formel.

 

PROMESSE ÉLECTORALE DE MICHEL DUCHAINE:

 

Si un jour je deviens premier ministre du Québec,je ferai  bannir le Parti libéral du Québec en tant qu’association de malfaiteurs.Je ferai arrêter ses dirigeants et un énorme procès s’ensuivra après avoir sasi tous leurs biens.

 

La mafia atomique, les ouvriers jetables de Fukushima

 

Controle radiations

 

Il y a 25 % d’offres d’emplois sans candidats à la centrale de Fukushima, selon les données du gouvernement japonais. Ces postes seraient attribués à des sans-abris, des chômeurs de longue durée et même des handicapés mentaux, recrutés par les yakuzas, la mafia japonaise. Peu ou pas informés des risques encourrus, il se plaigent des sous-traitants, qui les embauchent comme « personnel jetable. »

Alors que certains travailleurs ont accepté volontairement ces emplois sur les chantiers de reprise en main de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et de décontaminations des zones interdites, beaucoup d’autres n’ont tout simplement pas eu le choix.
Une bonne part des travailleurs dans la centrale nucléaire y ont été introduits par les syndicats du crime organisé au Japon, les yakuzas. Même si un groupe de travail a été spécialement mis en place par les autorités pour maintenir le crime organisé en dehors du projet de nettoyage nucléaire, les enquêteurs disent qu’ils ont besoin de rapports de première main de ceux qui sont forcés de travailler par les yakuzas.

Un ancien travailleur de Fukushima témoigne anonymement : On ne nous a donné aucune assurance pour les risques de santé, même pas de radiamètre. Nous avons été traités comme des moins que rien, comme des employés jetables.

Tomohiko Suzuki, journaliste qui a travaillé clandestinement à la centrale de Fukushima, témoigne également : Le gouvernement a appelé Tepco à réagir d’urgence, Tepco a passé le relai à des sous-traitants, lesquels, en pénurie de main-d’œuvre disponible, ont fait appel aux Yakuzas.

Je vous recommande également cette conférence en deux parties de Tomohiko Suzuki, où il parle de son expérience de travailleur dans la centrale de Fukshima :
http://dai.ly/xn8fzl
http://dai.ly/rOeEbN

Vidéo et article originaux par Russia Today :
http://rt.com/news/fukushima-workers-…
http://youtu.be/hHMrH3ahCs8
Article par Enenews : http://goo.gl/teU1gJ
Article sur mon blog : http://kna-blog.blogspot.fr/2013/11/f…

L’alliance prévisible entre le Parti québécois et le capitalisme illuminati

Aldo Bensadoum ,le milliardaire et Pauline Marois,la pauvre première-ministre de la province canadienne de Québec.
Aldo Bensadoum ,le milliardaire fédéraliste  et Pauline Marois,la pauvre première-ministre de la province canadienne de Québec.

À propos de l’annonce conjointe entre la première-ministre Pauline Marois et Aldo Bensadoun,président et fondateur de l’entreprise le Groupe Aldo, spécialisé dans la confection et la vente de chaussures, d’un investissement de  près de 363 millions $ dans ses installations de Montréal, ce qui devrait favoriser la création d’environ 400 emplois d’ici cinq ans (annonce faite  le 17 janvier 2014).

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Les partisans aveugles de Pauline Marois et du Parti québécois vont commencer déjà à fabriquer à nouveau des piédestal pour les hommes d’affaires multi-nationaux,de grands et puissants financiers qui ne sont partis de rien (?) puis se sont mis à  bâtir des entreprises qui valent maintenant des milliards.

Beaucoup vont me dire que je critique  pour rien et que la création (?) de « jobs » est plus importante que tout le reste.S’il-vous-plait,chatouillez- moi pour me faire rire,car la somme d’informations importantes et de premières mains que je possède sur cette entreprise esclavagiste est  très importante.

RETOURNONS UN PEU EN ARRIÈRE:

Le siège social suir la rue Émile-Bélanger...au nord  de Ville Saint-Laurent.
Le siège social du Groupe Aldo  sur la rue Émile-Bélanger…au nord de Ville Saint-Laurent.Un édifice discret qui aurait coûté $60 millions et qui aurait  jeté à la rue un nombre élevé d’employés…toujours discrètement.

Avant d’avoir cette bâtisse ultra-moderne ,érigée au coût de plusieurs millions de dollars,l’entreprise Aldo employait  plus du double des employés actuels et son siège social était situé sur la rue Hodge,à Ville Saint-Laurent.En 2003,l’entreprise  avait un groupe d’employés qui était surtout  composé d’immigrants africains et un peu d’origines diverses.Le nombre de québécois français  travaillant dans l’entreprise étant  relativement peu élevé.Il semble qu’il fallait être très mal pris pour accepter un emploi dans cette entreprise ,à ce moment-là,car  l’entrprise Aldo  allait chercher directement ses employés à …Immigration Canada (les besoins en « Cheap labour » étaient pressant à ce moment-là).Au tableau:le salaire minimum,aucun avantage social et un milieu de travail à risques.

Quant Paul Martin est devenu chef du Parti libéral du Canada,en 2003,l’entreprise s’adressait naturellement à Stéphane Dion qui était le député de Saint-Laurent afin d’obtenir de l’aide.C’est aussi en 2003,que l’entreprise fit visiter  à ses « petits nègres esclaves » ,les futures installations en construction,au 2300 Émile-Bélanger , à Montréal .Une des  installations remarquables à l’intérieur de cette nouvelle bâtisse est une « trieuse industrielle » d’un rendement élevé.Il n’y a que très peu d’entreprises à en posséder dans le monde due  aux coûts extrêmement élevés de cette mécanique.Il y aurait en 2014 : Amazon ,une entreprise située au Danemark et …Aldo !

Ce que les « petits nègres esclaves » ne pouvaient prévoir,c’est le fait que la trieuse annonçait la fin de plus de 50 %  de leurs emplois ,ce qui fut fait cavalièrement et de manière expéditive en 2004 quand les installations de la  rue Émile-Bélanger furent prêtes.Aldo avait alors employé ,en prévision de ce geste,un coupeur de têtes professionnel du nom de Nicholas  Charbonneau.La vaste majorité des africains furent mis à pied suivant un plan bien établi:pendant leurs heures de travail,ils étaient  invité à se rendre au bureau du dit personnage ,mais ils ne finissaient jamais leur journée de travail qui était leur dernière,sans aucun préavis.

Pendant des mois,des années,ces employés ont cherché à obtenir justice auprès des deux gouvernements (provincial et fédéral) ,mais aucun (AUCUN) de ces nombreux employés  réussirent à obtenir  justice,car il n’y a jamais eu de syndicat,chez Aldo.Même M.Stéphane Dion aurait reçu une délégation des  employés mis à pieds,mais rien n’a transpiré…pourquoi?

POURQUOI CELA?

Parce qu’à chaque fois qu’Aldo employait une personne immigrante en passant par les bons services  fédéraux,elle obtenait une subvention,mais l’entreprise n’obtenait aucune subvention à employer un québécois sur le chômage,par exemple.

Parce qu’Aldo a fait de généreuses  donations politiques?..mais non ,voyons donc!M.Stéphane Dion est un politicien très propre qui a longtemps représenté le comté de Saint-Laurent et toutes les communautés ethniques et religieuses  (juive surtout,vous l’aurez deviné) le connaissent et l’aiment beaucoup.

Y a-t-il des sionistes à Ville Saint-Laurent?…Moi,je ne le sais pas et vous?C’est comme penser qu’il n’y a pas d’anglophones à Westmount!Tout ce qui est sioniste  vit très bien  entre Ville Saint-Laurent et Westmount!

Quelqu’un m’a affirmé qu’Aldo Bensadoun était un juif maronite…et je le crois,car l’un des magasins  qu’Aldo possèdent à l’étranger et qui est le plus rentable après New York et Las Vegas ,serait celui de Tel Aviv…donc on est en famille.  On a des relations.

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ÉCRITS PROVENANT D’UN SYMPATHISANT SIONISTE EN 2012 SUR ALDO BENSADOUN

Le Groupe ALDO célèbre cette année son 40e anniversaire. Le géant mondial de la chaussure a souligné l’évènement en organisant une semaine de festivités à Montréal. L’entrepreneur Aldo Bensadoun est à la tête de cet empire qui compte maintenant 1600 boutiques dans plus de 80 pays. Afin de souligner son succès, La Presse et Radio-Canada lui décernent le titre de Personnalité de la semaine. (La Presse et Radio-Canada,donc Paul Desmarais et Power Corporation)

Aldo Bensadoun en 2012
Aldo Bensadoun en 2012

Les festivités entourant le 40e anniversaire d’Aldo ont pris fin ,le 22 octobre 2012. 
Ce jour-là, le futur magasin de la rue Sainte-Catherine était transformé en musée éphémère où une exposition sur l’histoire de l’entreprise était présentée. Une série de conférences, mettant en vedette des «gens à l’esprit et au style inspirants», étaient aussi au programme. Plus d’une vingtaine d’intervenants, dont Dov Charney, fondateur d’American Apparel, et Guy Laliberté du Cirque du Soleil, y ont participé. «La créativité fait partie intégrante du succès d’Aldo. Sans la création, il n’y a pas d’innovation. On aurait pu faire une simple fête, mais on tenait absolument à partager notre histoire et à provoquer des échanges, un dialogue. Tout ça nous ressemble davantage», résume le fondateur et président du Groupe Aldo. 

Aldo Bensadoun a vu le jour au Maroc, avant de déménager avec sa famille en France. Jeune adulte, il s’exile aux États-Unis afin d’étudier à l’Université Cornell, à Ithaca dans l’État de New York. À cause de ses mauvaises notes, son père lui retire cependant son allocation. C’est à la même époque qu’un week-end à Montréal viendra tout faire basculer. Avec sa langue, son énergie et ses belles femmes, la métropole séduit rapidement le jeune homme. «Je dois avouer que pour un gars qui a grandi à Paris, Ithaca n’avait pas grand-chose à offrir. En plus, je ne parlais pas vraiment anglais. J’ai déménagé à Montréal quelques mois plus tard.» 

Université McGill 

Dès son arrivée, il s’est inscrit à la faculté de commerce de l’Université McGill. Encore aujourd’hui, l’entrepreneur garde des liens étroits avec l’établissement. Récipiendaire d’un doctorat en droit honoris causa, Aldo Bensadoun y distribue aujourd’hui des bourses qui permettent à plusieurs élèves de poursuivre leurs études. «McGill m’a ouvert sur le monde, j’y ai rencontré beaucoup de gens importants. C’est naturel pour moi de redonner à cette institution. J’ai beaucoup de respect pour McGill», avoue-t-il. 

Le respect, la créativité, et même l’amour, sont des thèmes qui reviendront souvent pendant l’entrevue. Pas étonnant quand on sait que Monsieur B., comme tous ses employés l’appellent, a déjà été hippie… époque oblige. N’empêche qu’il avoue avoir lancé son entreprise en prenant ces valeurs comme fondement. «On échangeait beaucoup, entre amis, sur les différents modèles d’affaires. Je voulais leur prouver qu’on pouvait suivre le système capitaliste et y ajouter un coeur. Je désirais avoir du succès tout en redonnant, autant aux employés qu’à ma communauté.» 

Même avec 1600 magasins, dans 80 pays, et près de 20 000 employés, le Groupe Aldo a encore des défis à relever, selon le principal intéressé. «Plusieurs marchés peuvent être mieux desservis.» Et Aldo Bensadoun n’est pas prêt de s’arrêter, même si la relève est bien implantée. Ses deux fils, Douglas et David, travaillent avec lui, tout comme sa femme, Dianne. Et Daniella, la plus jeune des enfants, se joindra un jour à l’entreprise.

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ALDO EN CHIFFRES

Est-ce là le profil d’un petit entrepreneur québécois qui cherche l’aide du gouvernement pour survivre…ou le profil d’un puissant qui cherche à se faire acheter…acheter la Paix par exemple.Le Parti québécois en allant recruter dans la haute  bourgeoisie (Pierre Karl Péladeau) et  le sionisme marocain  affairiste  (Aldo Bensadoun) commence à montrer une tangente fort suicidaire actuellement.

*Infos prises dans la Presse du 11 février 2012.

Même si son fondateur hésite à le confirmer, Le Groupe Aldo est probablement aujourd’hui le plus important designer et détaillant de chaussures au monde. Jugez-en un peu:

– Aldo Bensadoun est propriétaire de 1 000 magasins Aldo au Canada, aux États-Unis, en Angleterre, en Irlande et en Norvège. Plus de 600 Aldo supplémentaires sont opérés en franchises dans plus de 60 autres pays.(*dont Israël)

– Aldo possède aussi la bannière Call it Spring qui regroupe 150 magasins au Canada et aux États-Unis et qui opère ses propres boutiques dans 500 magasins J.C. Penney aux États-Unis.

– Le groupe Aldo est propriétaire de la bannière Globo qui possède 26 magasins au Canada et de la chaîne Little Burgundy destinée aux adolescents et qui compte 25 magasins exclusivement dédiés à la vente de grandes marques.

– Le groupe Aldo ne réalise aucune activité de fabrication, mais il compte sur un réseau d’une dizaine d’usines dans le monde (Chine, Europe de l’Est, Amérique du Sud, Italie) qui répond à ses besoins exclusifs, en plus d’avoir plusieurs fournisseurs en sous-traitance.

Depuis ses tous débuts, Aldo conçoit toutefois tous ses modèles de chaussures. Au siège social de Montréal, une centaine de designers s’activent 12 mois par année à créer les nouveaux modèles de souliers, bottes et sandales qui vont meubler les étalages des chaînes Aldo, Spring et Globo.

Durant notre visite, Aldo Bensadoun, n’hésite pas à entrer dans les ateliers de ses designers qu’il connaît tous. Il nous présente une jeune recrue française et deux jeunes designers asiatiques.

«On recrute partout et notamment beaucoup au collège La Salle. On a besoin de designers mais aussi de responsables de lignes de produits ou de gens qui vont repérer les tendances de la mode dans bien des pays», explique-t-il.

Ainsi, le Groupe Aldo a une équipe de 30 personnes qui ne fait que surveiller les nouvelles tendances dans tous les secteurs de la mode. Ils sont localisés aux quatre coins du monde, ils sont les antennes du groupe à Paris, Londres, Shanghaï… et rapportent leurs observations à l’équipe de création de Montréal.

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UN DOUBLE LANGUAGE,MAIS UNE SEULE VÉRITÉ 

Ce que la Presse à Desmarais et à Power Corporation vous montre,c’est le côté sympathique du commerçant ,de l’homme d’affaires sans taches.

Au début des années ’80,on nous présentait ainsi l’homme d’affaires capitaliste en le montant sur un piedestal.Ce genre d’homme n’a aucun scrupule:c’est un capitaliste sioniste juif maronite affilié aux Illuminati…tout simplement.

C’est ,après le décès du Maître illuminati Paul Desmarais,la manoeuvre de pouvoir que tente de faire le PQ pour substituer la place des libéraux marqués du  « Signe Satanique de la Corruption » au fer rouge (rouge libéral).

Comme dans le temps de Duplessis,on va nous présenter le « Bleu Péquiste » comme étant le Ciel…et le Rouge Libéral ouvrant les portes de l’Enfer!

Est-ce qu’on a évolué depuis 1950 en tant que peuple,ou est-ce que nous sommes  toujours des « Petits Nègres Blancs d’Amérique »?

LES PREUVES:

Les meilleures preuves ont été effacées depuis 2005.Je ne peux que vous parler de ce qui reste…des souvenirs provenant de quelques anciens employés,car il n’y en aura pas beaucoup pour oser prendre la parole…dans l’Empire Capitaliste d’Aldo Bensadoun.

A-Divisions des employés en groupes fermés:En 2005,les vendeurs et employés de bureau  étaient fortement isolés des autres travailleurs manuels d’Aldo Group.Ils formaient une caste à part avec leurs propres rituels d’initiation,de reconnaissance ,etc.Le seul groupe comparable que j’ai pu trouver sont les Skulls and Bones…des sinistres John Kerry et George W. Bush.

B-En 2003,un petit groupe s’était formé à l’intérieur des employés manuels afin de surveiller leur contremaître africain qui s’était formé lui-même une petite gang mafieuse,à l’intérieur de l’entreprise.Le type en question réussissait à voler plus de $2,000 par semaine,avec ses amis.Suite à une dénonciation,ce sont les « justiciers » de l’époque qui furent déplacés sur un autre poste de travail,avant d’être congédiés.

Au party de Noël 2003,le contremaître véreux s’était vu remettre $1,000 en prix de présence et de bonnes conduites,dans un tirage (plus vous avez de points,plus vous avez de billets de tirage).On protège les malfrats et punis  ceux qui veulent justice.

C-Les logos d’Aldo Group réflètent la vision et la pensée philosophique Illuminati.

Logo Aldo 002

Logo officiel d'Aldo Group devant l'entreprise.
Logo officiel d’Aldo Group devant l’entreprise.Une photo difficile à traiter…trop grosse.Elle apparaît de côté ici.

Comparaison avec des symboles et signes illuminati:

Logo illuminati connu:pyramide.
Logo illuminati connu:pyramide.Les sigles Illuminati sont divisés en katums de 20 ans (Aldo en 2012= 40 ans=2 katums)

Symbole illuminati

Le symbolisme des mains.
Le symbolisme des mains.
La publicité d'Aldo...relative à un certain satanisme (les yeux peints en noir par exemple)
La publicité d’Aldo…relative à un certain satanisme (les yeux peints en noir par exemple)
Beyoncé lors du Super Bowl en 2013.Le symbolisme des mains,la pyramide,les yeux peints en noir,etc
Beyoncé lors du Super Bowl en 2013.Le symbolisme des mains,la pyramide,les yeux peints en noir,etc
Serait-elle devenue possédée?
Serait-elle devenue possédée?
La Cour Suprême de Jérusalem.Dorothé de Rotschild  serait inhumé dans l'obélisque.
La Cour Suprême de Jérusalem.Dorothé de Rotschild serait inhumé dans l’obélisque.

cour-supreme-Illuminati-d-Israel

D-La vision mondialiste des entreprises  multinationales contrôlées par les Illuminati:

Voici  les mots à l’ouverture de leur site web:

Le lavage de cerveau

Chaque année, l’équipe de direction ainsi que les équipes des ventes et opérations du monde entier se réunissent au siège social pour une série de séminaires qui se déroulent durant plusieurs jours. L’objectif d’INSIGHT est d’encourager les membres d’équipe du Groupe ALDO à interagir, peu importe leur bannière ou département.

Par l’entremise d’activités d’équipe, de réunions et de séances de formation, tous les gens impliqués sont mis au courant des derniers développements au sein du Groupe ALDO et sont ensuite invités à partager ces informations avec leurs équipes.

INSIGHT procure aux membres d’équipe les outils dont ils ont besoin pour travailler ensemble avec l’objectif de devenir l’entreprise nº 1 de chaussures et d’accessoires mode au monde.

Des employés d'Aldo.
Des employés d’Aldo.

EN CONCLUSION:

Le 17 janvier 2014

C’était la journée Aldo Bensadoun. La première ministre Pauline Marois lui a tout d’abord rendu hommage en louangeant ses qualités d’homme d’affaires. Puis, le ministre des Finances Nicolas Marceau a rappelé qu’il avait encore ses souliers Aldo achetés lors du dépôt de son premier budget.

Encore plus touchant, il a fait exploser l’applaudimètre quand ses employés l’ont accueilli avec ferveur pour son allocution lors de l’annonce d’un investissement de plusieurs millions de dollars au siège social.

Pauline Marois l’a appelé Monsieur Aldo, mais là-bas, tout le monde l’appelle Mister B ou Monsieur B même s’il est un des PDG les plus en vus du Québec Inc.

Argent l’a rencontré après la conférence de presse pour parler des défis de son entreprise dans les prochaines années.

Québec va aider le groupe Aldo en lui fournissant un prêt de 40 millions $ et une subvention directe de 10 millions $.

Quiconque vient de lire ces lignes,essayez d’aller emprunter $1 million de dollars au gouvernement Marois ,si vous n’êtes pas membre d’une clique,de la mafia ou …d’une secte illuminati…ou si vous n’êtes déjà  pas milliardaire!

Donc ,non seulement les libéraux sont corrompus,mais pensez-vous que le Québec va devenir « libre » avec le pouvoir de l’argent des Péladeau et des Bensadoun?Comment vont réagir les Desmarais?

Cela passe à haute altitude au-dessus de la tête du Peuple,dit souverain au Québec!Nous faisons face à un système mis en place par le crime organisé,c’est normal que de puissants bourgeois veuillent bien camoufler la puanteur en projetant des illusions de grandeurs,avant la crise économique qui s’en vient!

Michel Duchaine

Chercheur et Diseur de Vérité

Nouvel Ordre Mondial: la Mafia juive et italienne en Amérique .partie 2

LA PROHIBITION AUX ÉTATS-UNIS 

Cariture de l'époque sur la prohibition
Cariture de l’époque sur la prohibition

Les Canadiens s’adaptent à la vitesse de l’éclair. Ils importent, fabriquent, exportent. La première année de la prohibition, la valeur des importations de scotch whiskey (Grande-Bretagne, etc.) passe de 5.5 millions à 23 millions. En Ontario seulement, on ouvre 23 nouvelles distilleries et 83 nouvelles brasseries. Durant les sept premiers mois de 1920,  la seule ville de Windsor reçoit du Québec 900 000 caisses de whiskey « pour consommation personnelle ». Windsor est en face de Détroit.

Un journaliste de Détroit écrit: « C’était absolument impossible de prendre un verre… à moins de marcher moins de dix pieds et de dire au barman débordé ce que vous désirez d’une voix assez forte pour qu’il vous entende dans le brouhaha de la foule.» Un tsunami d’alcool canadien s’abat sur les États-Unis et, comme dira le fabricant d’alcool Samuel Bronfman qui vend toutes ses bouteilles au Canada : « Je ne suis jamais allé de l’autre côté de la frontière pour compter les bouteilles vides de Seagram. »

Mais pour les criminels des quartiers ethniques, la production, l’importation, le transport, tout ça demande un peu plus d’organisation que de voler un dépanneur ou une sacoche; il faut, sur une base régulière, importer l’alcool, le transporter, le vendre avec ses fausses étiquettes, tenir une comptabilité, payer les pots-de-vin aux maires, aux policiers, etc., le tout en gardant un œil grand ouvert sur la concurrence armée. Et, évidemment, ils doivent sortir de leurs quartiers, de leurs villes, de leur État, coopérer avec des gangs d’autres villes. Bref, les criminels doivent s’organiser.

Arnold Rothstein, le père du crime organisé

À Détroit, Waxy Gordon a tous les camions, tous les entrepôts nécessaires pour distribuer l’alcool du Canada; il ne lui manque que 175 000 $ pour l’importer. Rares sont les criminels qui ont autant d’argent disponible. À l’automne 1920, Waxy Gordon prend rendez-vous avec Rothstein à son bureau new-yorkais, un banc au sud de Central Park.

Depuis janvier, Rothstein réfléchit au commerce de l’alcool; il n’y a pas encore touché. À priori, il est plutôt pour la prohibition; il ne boit pas et croit que l’absence d’alcool va pousser les Américains vers le jeu. Bien sûr, il prête de l’argent aux bootleggers moyennant un taux d’intérêt impressionnant et une police d’assurance non révocable dont il est le seul bénéficiaire, mais en dehors de ça, rien. Cet indépendant total est conscient que le trafic de l’alcool est trop gros, trop complexe pour être dirigé par une seule organisation, encore moins par un seul homme.

Mais il mijote un modèle d’affaires depuis des mois. Waxy Gordon est tombé à point. Rothstein refuse de lui avancer l’argent mais lui propose son plan. Waxy se dépêche d’accepter.

Rothstein, qui ne fait jamais les choses à moitié, envoie alors un associé acheter le meilleur scotch à la source, en Grande-Bretagne. 20 000 caisses. Puis l’associé loue un cargo norvégien, traverse l’Atlantique et jette l’ancre à trois milles de Long Island, à la limite des eaux territoriales américaines. C’est cette route maritime qu’on appellera le boulevard du Rhum. Pendant ce temps, Rothstein a loué une demi-douzaine de vedettes rapides et acheté la Garde-Côtière du coin, non pas pour qu’elle regarde ailleurs, mais, au contraire, pour qu’elle aide au débarquement. À terre, les camions de Waxy Gordon sont déjà là, protégés par des hommes armés. Rothstein a loué des entrepôts un peu partout autour de Manhattan et pris des ententes avec des propriétaires de bars clandestins chics. Bilan: 500 000 $ de profit.

Onze autres voyages pendant l’année qui suit; 500 000 $ de profit par voyage; Rothstein devient le plus gros dealer de la côte est. Les gangsters rivaux étant les principaux obstacles, il engage les jeunes loups prometteurs qui l’entourent pour protéger ses convois sur le chemin des entrepôts et des distilleries. Parmi eux, Lucky Luciano, Meyer Lansky, Bugsy Siegel, Lepke, Frank Costello.

Il les exhorte à copier non seulement les méthodes des hommes d’affaires, mais aussi leur apparence. C’est une question d’image. La prohibition leur donne la chance et ils n’en auront peut-être pas deux, d’être en partie respectables, d’être acceptés par la société comme des hommes d’affaires, qui font de l’argent avec un produit illégal, certes, mais des hommes d’affaires quand même. Ce qui est impossible s’ils copient le flamboyant Al Capone, qui laisse traîner des cadavres dans tout Chicago et, au fond, défie Washington de s’en mêler.

Ils doivent éviter la notorité et la publicité qui font fuir les politiciens. Or, explique Rothstein, la survie des hommes d’affaires criminels dans la société dépend des alliances avec les politiciens qu’il faut cultiver assidument. Et acheter.

Rothstein l’avait prévu, le trafic d’alcool est impossible à contrôler sauf par la violence qui n’est pas son genre. C’est alors qu’il décide de se recycler dans le trafic des narcotiques et celui des influences: régler les causes d’alcool dans les cours de New York. Rothstein est coûteux mais efficace: sur 6902 causes d’alcool, 400 ne se rendent pas en cour et 6074 sont rejetées. Il cède son business d’alcool à ces jeunes dans la vingtaine qu’il a formés. Luciano, Lansky, Siegel, Costello, sont fin prêts. Ils savent tout sur la logistique de l’alcool et ont appris du maître en matière de corruption. Au milieu des années vingt, ils ont les moyens de mettre ses leçons en pratique. Non seulement, ils ne sont plus au service des politiciens; ils leur donnent maintenant des ordres. Ils ne sont pas les seuls.

corruption 1920

La corruption est la règle, pas l’exception. Pour faire appliquer la loi, Il aurait fallu environ 250 000 agents au tout nouveau Bureau de la Prohibition; il en a 2 000 dispersés à travers le pays. Un agent au sommet de l’échelle salariale gagne 2 836 $ par année. Une vendeuse de magasin à cette époque gagne 25 $ par semaine. À New York, un manque de zèle sélectif permet à un agent d’ajouter 50 000 $ à son salaire. La tentation est forte. Tout le monde y succombe. 1 600 agents ont été renvoyés entre 1920 et 1931 et 257 envoyés devant les tribunaux. Personne n’a jamais prétendu qu’on les avait tous arrêtés. Vers 1930, il se verse 100 millions de dollars dans les poches des politiciens et de la police de New York.

Les disciples de Rothstein font un fric d’enfer, pratiquement tous dans l’alcool; seul Lepke préfère le racket syndical. En 1926, on estime qu’il y a 100 000 contrebandiers en Amérique du Nord, dont Joseph Kennedy, le père de John Kennedy.

Un gallon d’alcool coûte 16,20 $,  le bootlegger le vend 55 $. En 1923, Luciano achète pour 125 000 $ les 200 places autour du ring pour le combat Dempsey-Firpo. Deux ans plus tard, Luciano a un chiffre d’affaires de 12 millions.  Une fois les dépenses payées (chauffeurs de camions, gardes, pots-de-vin), il lui reste un profit net de 4 millions. Meyer Lansky et Bugsy Siegel se spécialisent dans la livraison; quiconque fait affaire avec eux a la garantie que son alcool se rendra chez les grossistes, puis dans les bars clandestins. On compte alors 32 000 de ces bars à New York seulement (il y avait 15 000 saloons avant la prohibition). Celui qui ne fait pas affaire avec eux a la garantie que son alcool ne se rendra nulle part. Bref, cette branche du trafic leur assure d’excellents contacts pour plus tard.

Dans cette compétition, les Irlandais partent avec une longueur d’avance : ils peuvent facilement corrompre les policiers, en majorité irlandais, même langue, même religion, même mépris pour la prohibition. Les gangsters italiens ont tout de même un avantage : ils sont beaucoup plus disciplinés, beaucoup plus meurtriers lorsqu’il y a des affrontements entre gangs rivaux pour le contrôle d’un territoire ou d’une clientèle. Et ce, d’autant plus qu’ils peuvent compter sur les exilés de Mussolini

Mussolini contre la Mafia

Le maire sicilien mafioso de Piana dei Greci a commis la gaffe de de sa vie : il a dit au dictateur Mussolini en visite qu’il n’avait pas besoin d’être escorté, qu’il était sous sa protection. Bref, que le dictateur était son invité. En moins d’un mois, le maire est arrêté et Mussolini déclenche une attaque en règle contre la Mafia; des miliers d’hommes, coupables et innocents confondus, sont jetés en prison et torturés, leurs biens saisis, leurs familles ruinées. Plusieurs mafiosi fuient en Amérique. Parmi eux, Joseph Bonnano, de Castellammare (près de Palerme), un bastion de la Mafia sicilienne. Ils rejoignent rapidement les quelque 2000 membres des cinq familles de New York, prédateurs en chef du million d’Italiens de la métropole.

Rothstein est assassiné au début novembre 1928 pour avoir refusé de payer des dettes de jeu. Les élèves se sa promotion ont bien appris leur leçon. Un an plus tard, en mai 1929, tous se retrouvent  à Atlantic City pour une première convention du crime.

La réunion d’Atlantic City

Avec ses amis Costello, Lansky et quelques criminels éclairés d’autres villes, Lucky Luciano organise, en mai 1929, à Atlantic City, une grande réunion de gangsters. C’est l’ONU du crime; Siciliens comme Albert Anastasia, Napolitains comme Al Capone, Juifs comme Bugsy Siegel, Irlandais ou Anglais, la plupart sont bootleggers ou caïds des quartiers de New York ou des principales villes du Nord-Est: Chicago, Philadelphie, Cleveland, Brooklyn, etc. Mais on n’a pas invité les chefs traditionnels de la Mafia de New York, qui d’ailleurs ne seraient pas venus. Le but, comme l’explique patiemment le diplomate Costello, est le partage des territoires et des secteurs du crime. Bref, des cartels plutôt que des compétitions sanglantes. Comme le dit si bien Lansky: «Les vendeurs de Ford ne tirent pas sur les vendeurs de Chevrolet».

Ces criminels, unanimes, font comprendre à Al Capone que le massacre de la Saint Valentin, —sept rivaux abattus en même temps —, dérange tout le monde et est mauvais pour les affaires. Les Américains leur achètent de l’alcool sans problème de conscience, mais de là à se barrer les pieds dans les cadavres sur les trottoirs…

Après six jours de discussions, les chefs de gangs s’entendent sur un point essentiel: l’avenir est à la coopération entre eux. Avant d’aller plus loin il faut attendre que les Italiens tassent leurs inadaptés parrains résolument tournés vers le passé. Luciano, Costello, les autres Italiens retournent à New York, prêts à sauter sur l’occasion pour s’en débarrasser. L’occasion, ce sera la guerre des Castellammarese qui va transformer radicalement le paysage criminel de l’Amérique du Nord.

Article du Time Magazine, 28 nov. 1949 

La guerre des Castellammarese

Deux familles de la Mafia dominent alors le crime à New York. L’une est dirigée par Salvatore Maranzano, un ancien séminariste qui parle plusieurs langues mais baragouine l’anglais, adore l’histoire, particulièrement la vie de Jules César, son modèle. Né en 1868, il est arrivé en Amérique en 1918 seulement. Il a donc passé l’essentiel de sa vie en Sicile. Son équipe ne compte d’ailleurs que des Siciliens, souvent nés, comme lui et Joseph Bonanno, à Castellammare.

Joe "The Boss" Masseria
Joe « The Boss » Masseria

Le clan adverse est dirigé par un porc, Joe Masseria dit «the Boss», dont les manières à table font vomir les autres gangsters. Bonanno disait qu’il attaquait un plat de spaghetti comme un «drooling mastiff». Sans pitié, «the Boss» jouit d’une chance incroyable; il a échappé de justesse à plusieurs tentatives pour le descendre.

Après une série d’assassinats, il a pris le contrôle d’une des plus grosses familles de New York. Son équipe comprend notamment Lucky Luciano, Frank Costello, Albert Anastasia et Vito Genovese. S’il accepte des non-siciliens, pour le reste, il est bouché. Il ne comprend pas que Luciano et ses hommes fréquentent des criminels juifs, que Costello ait marié une juive.

Luciano piétine de rage. Pas moyen de faire comprendre à Masseria que la Mafia n’est qu’un élément, important,  parmi la pègre américaine et qu’elle doit faire des ententes avec d’autres gangs si elle veut percer dans le gambling, la prostitution, les syndicats, des secteurs où les Juifs et les Irlandais prédominent. C’est ce qui n’entre pas dans le crâne obtu de Masseria qui veut se limiter à l’alcool, à la protection, et ce, uniquement dans les quartiers italiens.  Luciano songe sérieusement à se débarrasser de lui. Il n’est pas le seul.

Masseria se contente de moins en moins d’être un parrain important, celui qui règle les chicanes entre les familles, qui jouit de leur respect; il veut une part de tous leurs rackets.

La famille de Castellammare, particulièrement ombrageuse sur ces questions, le prend mal. En février 1930, un caïd est assassiné par des tueurs de Masseria qui veulent s’emparer de son racket des livreurs de glace (un commerce important à une époque où les réfrigérateurs n’existent pas). Le hic est que ce caïd songeait à faire allégeance à Maranzano.

La guerre éclate. Les forces sont inégales: Maranzano  compte près de 500 soldats, Masseria près de 900.

Six mois (85 meurtres) plus tard, Lucky Luciano en a assez. Les affaires sont sérieusement perturbées et il a beaucoup de contacts avec les jeunes Italiens des deux camps, tous aussi écoeurés que lui. Thomas Lucchese, par exemple, le tient au courant de tout ce que prépare Maranzano.

C’est alors que Maranzano fait un geste décisif: il annonce qu’une fois Masseria parti (pour un monde meilleur), il ne se vengera pas sur ses soldats et ses supporteurs. En d’autres mots, liquidez Masseria vous-mêmes et ce sera la paix.

En avril 1931, Luciano invite Joe Masseria au restaurant Scarpato à Coney Island sous pretexte de lui expliquer son plan pour éliminer Maranzano. Vers la fin du repas Luciano se rend aux toilettes. Quatre hommes, dont Vito Genovese, Bugsy Siegel et Albert Anastasia entrent aussitôt dans le restaurant. Masseria est abattu. On retrouvera 25 balles dans son cadavre.

En avril 1931,assassinat de Joe Masseria:un tournant vient d'être pris.
En avril 1931,assassinat de Joe Masseria:un tournant vient d’être pris.

Salvatore Maranzano organise quelque temps plus tard un banquet dans un hôtel au nord de New York. À la grande surprise des quatre à cinq cents mafiosi invités, il se proclame l’unique chef de la Mafia avec le titre de capo di tutti capi (chef de tous les chefs), suivant la hiérarchie en vigueur dans la Mafia en Sicile (chef, sous-chef, capo ou capitaine et soldats).

Deuxième surprise, New York est divisé en cinq familles dont il nomme les chefs: Lucky Luciano (future famille Genovese), Joseph Bonanno, Joe Profaci (future famille Colombo), Gaetano Gagliano (future famille Lucchese) et Vincent Mangano (future famille Gambino). Cette organisation est toujours en vigueur aujourd’hui.

Moins de cinq mois après sa prise du pouvoir, beaucoup de jeunes, en commençant par Lucky Luciano, en ont ras-le-bol. Maranzano se prend pour César et est réfractaire à tout ce qui n’est pas sicilien. Or, les jeunes, qui se sentent davantage Américains que Siciliens — d’ailleurs, Luciano parle mieux anglais qu’italien — souhaitent travailler avec des criminels juifs tels Lepke, Meyer Lansky ou Bugsy Siegel.

La méfiance monte. Maranzano et Luciano préparent leur assassinat mutuel. Maranzano convoque Luciano à son bureau sur Park Avenue pour le 10 septembre 1931. Il a engagé le meilleur tueur de la ville, le très psychopathe irlandais Vincent («Mad Dog») Coll, pour qu’il attende Luciano à la sortie. Luciano a prévu le coup depuis longtemps.

Pas facile d’approcher un boss de la Mafia. Dans les bureaux de Maranzano, traîne toujours une demi-douzaine de gardes du corps siciliens. Luciano et Lansky ont préparé un plan ingénieux. Ils ont choisi quatre tueurs juifs dont Bugsy Siegel, et leur ont appris pendant plusieurs jours comment se comporter en agents du fisc. Lorsqu’ils se présentent et demandent à parler à Maranzano, personne ne se méfie. Deux accompagnent Maranzano dans son bureau. Les deux autres ordonnent à la sécrétaire et aux gardes de corps de se tourner contre le mur.

Une fois les vieux dons éliminés, Lucky Luciano a les mains libres pour imposer sa grande idée, un syndicat national du crime dont le seul but est de faire de l’argent.

Organiser le crime

Quelques semaines plus tard, à l’automne 1931, un autre conclave criminel crucial s’ouvre à Chicago. Une majorité d’Italiens mais aussi des participants et des observateurs de toute la pègre américaine. Luciano avait discuté avec Costello et Lansky des principaux points à l’agenda.

Ici il faut faire une distinction. Ce qu’on appelle le Syndicat du Crime regroupe mollement, à l’échelle des États-Unis, la plupart des organisations criminelles de l’époque. On y trouve des Juifs, des Irlandais et des Italiens. Avec les années, les Juifs et les Irlandais laisseront la place aux Italiens, plus précisément aux familles italiennes de la Mafia.

En plus de créer un syndicat du crime, Luciano réorganise la Mafia américaine.

Luciano abolit le titre de cappi di tutti cappi que Maranzano s’était donné: plus personne ne doit dominer l’ensemble de la Mafia. Mais il crée une Commission, un genre de conseil d’administration pour trancher les litiges importants, diviser les territoires entre les parrains de chaque famille et s’entendre en groupe sur les crimes les plus payants, jeux, trafics, prostitution, rackets, etc…

La Commission comprend sept membres permanents, soit les cinq familles de New York, dont celles de Luciano et de Bonanno, plus celles de Chicago et de Buffalo (avec l’Ontario comme succursale). D’autres familles, s’ajouteront ensuite : New Jersey, Cleveland, etc.

Tous les membres de la Commission sont égaux : un homme, un vote. Si le droit de vote est réservé aux Italiens, d’autres, Lansky par exemple, peuvent participer aux discussions même s’ils ne votent pas.

Sauf New York, qui a cinq familles, les principales villes américaines n’ont qu’un parrain par ville. Il y a au total une vingtaine de parrains aux États-Unis.

Bref, coopération, consolidation, ordre et business, comme dans une corporation légitime. La Mafia, jusqu’alors isolée, soupçonneuse, renfermée sur elle-même, sort des Petites Italies.

Cette Mafia moderne est ouverte aux Italiens du sud, Napolitains, Calabrais, etc. De plus, le nombre de mafiosi dans une famille est fixé à ce moment. Un nouveau membre ne peut être admis qu’en remplacement d’un mort, ceci pour conserver la force de chaque famille et empêcher qu’une famille devienne trop grosse et contrôle les autres.

Tous les autres criminels avec qui la Mafia travaille sont des associés. Une famille peut donc compter une centaine de membres, mais des milliers d’associés.

Finalement, il est clair que Luciano coupe les liens de dépendance avec la Mafia sicilienne. Les familles américaines ne seront pas des succursales des familles siciliennes.

On adopte quelques règles en béton: seuls des mafiosi peuvent tuer des mafiosi. Évidemment, les mafiosi peuvent tuer d’autres criminels et ne s’en privent pas, mais malheur à celui qui ose même menacer un mafioso. On s’entend pour ne jamais tuer un juge, un procureur ou un journaliste.

Luciano a imposé la paix dans le crime organisé, mis sur pied une organisation copiée sur les grandes compagnies qui disposent de contacts et d’argent. La Mafia est prête pour la crise économique qui frappe alors l’Amérique.

Depuis 1929, les revenus du gouvernement dégringolent. Si l’alcool était légal, on pourrait le taxer. La mesure est d’autant plus facile à faire accepter que seuls quelques purs et durs refusent de voir les effets pervers de la Prohibition.

La Prohibition prend fin le 5 décembre 1933; le crime organisé perd sa vache à lait, si on peut dire… C’aurait dû être sa fin.

Pas du tout. C’est même un nouveau départ, car la Mafia a prévu le coup, anticipant les lourdes taxes sur l’alcool. Les avisés du Syndicat, comme Lansky, ont construit d’immenses manufactures clandestines (celle de Zanesville a une capacité de 20 000 bouteilles par jour) ou pris des parts dans Molaska Corporation qui va fournir, légalement, de la mélasse déshydratée  aux distilleries qui vont renaître ou encore, comme Costello, pris le contrôle de la distillerie britannique Whiteley, producers of House of Lords and King’s Ransom Scotch. Mais il y a mieux, beaucoup mieux.

Comme toujours dans une crise économique, on veut de temps en temps rêver et oublier. Le crime organisé fournit tout ce qu’il faut: drogue, sexe, alcool et jeu. Surtout le jeu, qui remplace le trafic d’alcool comme la principale source de revenus du crime organisé durant la crise.

Dès 1928, l’astucieux Costello a installé un peu partout à New York des machines à sous déguisées en machines distributrices de bonbons. Entre 1928 et 1934, sa compagnie Tru-Mint Corp. opère quelque 5000 machines. Dans certains endroits, les machines ont de petits escabeaux pour permettre aux enfants de placer leur cinq sous. Profit brut annuel : 600 $ par machine, soit 3 000 000 $.

La Mafia surnomme Costello « le Premier ministre du crime » parce qu’il est parfaitement à l’aise avec les « dignitaires étrangers », policiers, juges, politiciens et surtout, leurs collecteurs de fonds. C’est le grossiste de la corruption.

Le Comité des démocrates de New York a 25 ex-criminels sur sa liste de paie; huit des 22 inspecteurs d’élections, chargés d’assurer des élections honnêtes, ont un casier judiciaire. En 1932, 4 000 personnes ont été arrêtées pour jeux illégaux; 175 subissent un procès. On leur donne une tape sur les doigts.

Et la demande est énorme: loteries illégales, casinos underground, parties de poker clandestines, etc. À Harlem, un jeu est populaire: pour un sou, on choisit un chiffre entre 1 et 1000; le gagnant emporte 600 fois la mise. En 1931, à Harlem seulement, la pègre encaisse 35 000 $ par jour moins les frais pour les gagnants, 7700 $.

N’importe quel Américain peut gager sur n’importe quelle course grâce aux bookmakers qu’on trouve partout et qui sont tous liés au crime organisé.

History of Gambling in America (vidéo en 5 parties)

Mais le jackpot est remporté haut la main par Moses Annenberg, ancien responsable de la circulation pour Hearst, le roi des journaux jaunes. À l’époque, aucun lien avec des études de marketing; la circulation, ça voulait dire contrôler les coins de rue où s’installaient les vendeurs de journaux. Et ce contrôle se faisait à coup de poings ou d’instruments contondants variés, en renversant les camions de livraison des quotidiens rivaux, etc.

Moses a réalisé très vite qu’il y avait de l’argent à faire avec l’information sur les courses de chevaux.

En 1922, il a acheté le Daily Racing Form, l’incontournable quotidien pour tout passionné de course, puis en 1926, tournant majeur, il fonde le Nation-Wide News Service en association avec le plus gros joueur de la côte est, Frank Erickson, un associé de Luciano, de Lansky et de Costello.

C’est une superbe anomalie: une affaire légale qui fournit de l’information à des individus engagés dans une activité illégale. NWNS est un service indispensable à tous les bookmakers, dont les affaires dépendent de la rapidité à connaître les résultats des courses de chevaux sur les hippodromes de tout le pays. Par téléphone et par télégraphe, Annenberg suit en direct l’évolution des courses sur 29 hippodromes du pays et transmet  les résultats dans 223 villes dont Montréal où des milliers de salles de paris clandestins opèrent illégalement. Annenberg devient le cinquième plus important client de d’American Telephone and Telegraph.

Jeu, drogue, prostitution, corruption, la plupart des grandes villes sont infestées par le crime organisé. La Mafia et ses associés ont tellement de pouvoir qu’ils ne s’aperçoivent même pas que la population commence à renâcler. C’est une chose d’endurer la corruption quand l’économie est prospère, c’en est une autre quand le monde crève de faim et que les politiciens s’en mettent plein les poches.

En 1933, Fiorello La Guardia est élu maire de New York. Philipp Kastel et Costello, craignant le pire, envoient aussitôt  leurs machines à sous dans la Louisiane du très corrompu gouverneur Huey Long. Ils ont eu raison. En octobre 34, La Guardia fait entasser un millier de machines à sous sur une péniche qui va les jeter à la mer.

Lucky Luciano  en compagnie de son chien favori.Lucky préférait la compagnie des animaux à celle des humains.
Lucky Luciano en compagnie de son chien favori.Lucky préférait la compagnie des animaux à celle des humains.

 

 

La Guardia, avec l’appui du nouveau président Roosevelt, entreprend une croisade contre la Mafia. Son arme : Thomas Dewey, un brillant avocat de Wall Street, procureur du district. Sa première cible : Waxy Gordon, qui écope de dix ans de pénitencier pour évasion fiscale.

Puis, la seule femme de son équipe, l’avocate Eunice Carter qui suit le dossier de la prostitution, observe un phénomène étrange.

Jour après jour, semaine après semaine, les filles accusées de prostitution racontent la même histoire aux juges: elles étaient en visite chez une amie. Elles sont défendues par les mêmes avocats, leur caution est rapidement payée par les mêmes individus. Elle enquête plus en profondeur, des noms sortent. Des pimps minables, puis d’autres noms.

En 1935, Thomas E. Dewey accuse Luciano d’être le grand boss de la prostitution à New York. Les tabloids se déchaînent. Lucky nie toutes les accusations. Deux prostituées fascinent les journalistes et les jurés, Nancy Presser et «Cokey» Flo.

Cette dernière, une droguée toute menue, qui témoigne après avoir été privée de drogue pendant quelques jours, raconte qu’elle a entendu Luciano lui-même menacer les filles, qu’elle l’a vu les battre, qu’il les a forcées à prendre des narcotiques. L’autre témoin, Nancy, prostituée depuis l’âge de 13 ans, est allée souvent au très chic Waldorf Astoria, la résidence permanente de Luciano. Dewey l’amène à détailler l’appartement, les meubles, etc.

Il y a plein de trous dans son témoignage. Les avocats de Luciano trouvent pour le moins bizarre qu’elle ne soit pas capable de situer l’hôtel; personne ne l’y a vu non plus. Luciano, qui respectait la chaîne de commandement, ne donnait sûrement pas d’ordres directement à des prostituées. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne contrôlait pas la prostitution. Le 6 juin 1936, Luciano est condamné à 30 ans de pénitencier, la plus longue sentence jamais donnée pour ce genre de crime. Il est expédié à Dannemora, près de la frontière canadienne, la Sibérie du système carcéral.

L’emprisonnement de Luciano prouve aussi la sagesse de sa stratégie pour l’organisation. Dans le cas des criminels indépendants, on arrête les leaders et le gang s’écrase. Par contre, Luciano, Capone et autres chefs de la Mafia dirigent des corporations. Costello remplace Luciano aussitôt et le reste de la structure de la famille, les capitaines, leurs équipes, les soldats, les associés, est en sécurité. L’organisation continue.

D’ailleurs il y a de moins en moins de gangs indépendants de la Mafia aux États-Unis. À New York, il ne reste que Dutch Schultz.

Même phénomène dans les autres grandes villes; les gangs irlandais de Boston et Chicago, juifs de Detroit (Purple Gang) ont deux choix: réserver leur place au cimetière, ou prendre des contrats de la Mafia pour des jobs spécifiques, comme  devenir bookies.

Thomas Dewey est maintenant célèbre. Nommé procureur de Manhattan, il tourne son attention vers Vito Genovese. Vito est un cas, même dans la Mafia. Tombé en amour avec une femme mariée, il fait assassiner le mari et épouse la dame. Un jour, avec un complice, il avait escroqué un homme d’affaires. Puis il engage deux hommes pour tuer le complice, histoire de faire des économies. Ceci fait, il demande à un des tueurs de tuer l’autre. Le tueur rate son coup à deux reprises. L’autre le dénonce; le tueur est envoyé au pénitencier. C’est alors que Genovese, après avoir mis 750 000 $ dans une valise,  décide de prendre des vacances prolongées dans l’Italie de Mussolini. Luciano au pénitencier, Genovese en Italie, Dewey s’intéresse au «syndicaliste», Lepke Buchalter.

La pègre et les syndicats

Avec l’essor du prêt à porter, l’industrie du vêtement s’était regroupée dans un quartier de New York, le Garment Center. 200,000 personnes y travaillent dans 40 pâtés de maisons. Des grèves violentes éclatent régulièrement.

Lepke n’a jamais été intéressé par le trafic d’alcool. Dès l’époque où il est un des disciples de Rothstein, il s’intéresse plutôt à l’exploitation des travailleurs.  À lui tout seul, ce fils d’un propriétaire de quincaillerie change les syndicats de New York dans le mauvais sens du terme durant les années 30.

Un associé à déjà dit de lui « Lepke loves to hurt people.» Du couteau au revolver en passant par la bouteille d’acide, si ça saigne, Lepke est content.

Il offre un service de briseurs de grève aux employeurs mais ne refuse pas un contrat des employés pour intimider d’autres briseurs de grève ou des patrons. Lepke se rend compte qu’il y a de l’argent à faire autrement qu’en se bagarrant. Il invente le racket industriel.

Lepke constate que le monde du vêtement est constitué d’entreprises intereliés qui dépendent l’une de l’autre. Il faut trouver le maillon faible.

Les 50 000 ouvriers de l’industrie du vêtement sont groupés en plusieurs syndicats locaux, tous affiliés à l’Amalgamated Clothing Workers Union of America.

Lepke se rend compte que parmi tous ces syndicats, le Cloth Cutters Union, environ 1800 membres, est le plus important. Ils font un travail spécialisé (les patrons) qui demande des années d’apprentissage. Ils ne peuvent tout simplement pas être remplacés par des scabs. Celui qui contrôle ce syndicat peut paralyser toute l’industrie du vêtement. Ce sera Lepke.

Il fait tuer ou envoyer à l’hôpital les syndicalistes qui résistent et s’empare du syndicat. Puis il fait chanter les employeurs qui se dépêchent de donner des sommes impressionnantes pour éviter des grèves ou pour que Lepke oublie des chapitres complets des conventions collectives. En 1932, Lepke collecte 2.5 millions de dollars. Il veut aller plus loin.

Deux fois par année, les manufacturiers doivent concevoir, fabriquer et présenter aux acheteurs des grands magasins leurs nouvelles lignes de vêtements. Chaque fois, ils gagent tout ce qu’ils possèdent. Traditionnellement, s’ils avaient besoin d’une avance de fonds, ils empruntaient au riche du coin moyennant un intérêt modeste. Avec la crise économique, les banques hésitent à prêter, surtout pour un commerce aussi risqué que la mode. Le shylock lui, n’hésite jamais.

Tarif standard : 50 000 $ prêtés pour 20 semaines à 5% d’intérêt par semaine soit 2 500 $. L’intérêt doit être payé en premier. Le remboursement est garanti par le désir du manufacturier de conserver son l’intégrité physique. S’il ne peut pas payer, Lepke demande une part de la compagnie. Alternative raisonnable à une jambe cassée…

Lepke a rapidement des parts dans des dizaines de compagnies, d’autant plus qu’il paie des employés de banque pour qu’ils lui signalent les manufacturiers à qui la banque a refusé un prêt.

Il emploie des non-syndiqués dans ses nouvelles compagnies qui peuvent donc vendre moins cher que leurs concurrentes. Lepke contrôle bientôt toute l’industrie du vêtement à New York.

Il prend ensuite le contrôle des syndicats des camionneurs qui transportent les vêtements. Puis il applique la recette à d’autres industries, boulangeries, restaurants etc. Chaque fois, ses complices, grassement payés siègent à la direction du syndicat qui leur accorde des prêts qu’ils n’auront jamais à rembourser. Les fonds des syndicats sont détournés, et apparaissent alors ce qu’on appelle des emplois «no-show». Des hommes payés par le syndicat ou l’employeur et qui n’ont pas à se présenter au travail. Leurs chèques de paie justifient une partie de leurs revenus dans leurs rapports d’impôt.

Lepke fait aussi la première incursion dans les syndicats du cinéma avec un associé de Chicago, une crapule remarquable, Willie Bioff. Les deux prennent le contrôle du syndicat des projectionnistes et extorquent aussi bien ces derniers que les propriétaires de salles. Reste les nombreux syndicats d’Hollywood. La Mafia veut s’en emparer et, au passage, prendre  le contrôle du jeu en Californie.  La tâche est confiée à Bugsy Siegel.

La pègre à Hollywood

L’élégant Bugsy Siegel est introduit dans le milieu du cinéma par des amis acteurs, George Raft, Jean Harlow, Clark Gable ou Cary Grant. Siegel s’empare de toute l’industrie du jeu illégal et met en place un système raffiné pour extorquer les producteurs, en prenant le contrôle des syndicats des figurants et des techniciens (décorateurs, preneurs de son, monteurs, etc.), qui peuvent à tout moment bloquer la production d’un film. Le courageux Robert Montgomery et son syndicat des acteurs réussiront à échapper au crime organisé à Hollywood.

Puis, en 1937, Lepke disparaît; tout le monde le cherche, le Bureau des narcotiques, pour importation d’héroïne, Dewey, le procureur de New York, pour extorsion et qui promet de l’envoyer en prison pour 100 ans. On dit qu’il est en Floride, en Californie, à Cuba, en Pologne. En fait, il est à New York, caché par son collègue Anastasia qui fait tout pour éviter l’arrestation de Lepke. C’est une lutte à finir entre les tueurs d’Anastasia qui éliminent les témoins et la justice qui essaie d’en garder quelques uns vivants.

Finalement, cette chasse à l’homme nuit aux affaires. Ses collègues de la Mafia font croire à Lepke qu’une entente a été arrangée avec le FBI: il sera condamné pour trafic de narcotiques, mais on ne le remettra pas à Dewey. Lepke envisage quelques années à l’ombre et, en 1939 se rend au FBI. Horrifié, il apprend qu’il n’y a pas eu d’entente. Quatorze ans de pénitentier. Puis Dewey ajoute un autre 30 ans. Lepke se console à l’idée que la justice ignore le pire.

 

 

Murder Inc.
Murder Inc.

 

Meurtres: la sous-traitance

Le 22 mars 1940, une dame demande à parler à Bill O’Dwyer, le procureur de Brooklyn (futur maire de New York). Son mari, Abe Reles, accusé de meurtre, est prêt à devenir délateur.

Sûr de lui, Reles demande à O’Dwyer l’immunité et la protection de la justice et explique patiemment pourquoi c’est une offre que le procureur ne peut pas refuser. O’Dwyer écoute, il est soufflé; Reles a parfaitement raison. L’offre est immédiatement acceptée.

Lorsque la Commission avait été créée en 1931, ses membres étaient conscients qu’il leur faudrait un bras armé pour imposer leurs décisions. Ils avaient donc créé ce que les journalistes appelleront Murder Incorporated (Meurtre Inc.) parce que bien sûr cette branche de la Commission n’avait pas de nom. C’est en fait une équipe de tueurs, essentiellement juifs, qui opère partout aux États-Unis. Ces tueurs n’ont aucun lien avec la victime désigné par la Commission. Ils reçoivent un salaire régulier plus une somme de 1 000 $ à 5 000$ par meurtre et ont droit, gracieuseté de la Commission, aux meilleurs avocats pour les défendre s’ils se font arrêter. Les co-directeurs des opérations de Murder Incorporated sont Lepke Buchalter et Albert Anastasia.

Reles est un cadre intermédiaire; il reçoit les ordres de Lepke ou d’Anastasia et, de son «bureau», le magasin de bonbons Midnight Rose’s, les transmet aux tueurs.

Dans un premier jet de souvenirs qui dure 12 jours, Reles raconte ce qu’il sait sur 83 meurtres. Il a une mémoire exceptionnelle; il est capable de dire dans quel restaurant il était dix ans plus tôt, le décor, ce qu’il y a mangé et avec qui.

Suite à la confession d’Abe Reles, une demi-douzaine des meilleurs tueurs de Murder Incorporated passe sur la chaise électrique. Maintenant, au tour des chefs, Lepke et Anastasia.

Le procès d’Anastasia, prévu pour le 12 novembre 1941, repose sur le témoignage unique d’Abe Reles, le témoin star du procureur.

Quelques jours avant le procès, Reles, pourtant gardé jour et nuit par six enquêteurs de la police chute «accidentellement» du sixième étage du Half Moon Hotel à Coney Island. On trouve un drap noué accroché à la fenêtre.

On n’a jamais pu déterminer s’il était tombé en essayant de s’enfuir ou s’il avait été poussé. Anastasia est libre, mais Reles en a tellement raconté sur Lepke que la police finit par trouver un autre délateur. En mars 1944, Lepke s’asseoit sur la chaise électrique. C’est à ce jour le seul chef du crime organisé à avoir été exécuté par la justice. Luciano, l’autre chef emprisonné, sait qu’il va bientôt être libéré. Il peut en remercier Hitler.

Dès l’entrée en guerre des États-Unis, en décembre 1941, contre le Japon, l’Allemagne et l’Italie, les sous-marins allemands coulent les navires marchands américains au large des côtes. La Marine craint les espions et surtout les saboteurs.  Beaucoup de débardeurs sont nés en Italie.

Le 9 février 1942, vers minuit, le paquebot Normandie, un transport de troupes, commence à brûler. Le Service de renseignements de la marine de guerre panique qui craint un sabotage, entre en contact avec le patron mafioso du syndicat des débardeurs de New York. Il est prêt à aider la Marine mais il précise que seul Luciano peut assurer la sécurité des ports de toute la côte est.

La Marine approche Luciano qui, emprisonné depuis 1936, refuse de leur dire un seul mot tant qu’il ne sera pas transféré dans un pénitencier proche de New York. On lui fait ce plaisir.

Un mois après l’incendie, Luciano reçoit les émissaires de la Marine. Il leur garantit la sécurité des ports en échange d’une remise de peine. La Marine accepte d’en reparler après la guerre et Luciano donne l’ordre de collaborer. Débardeurs, pêcheurs, gangsters deviennent les yeux et les oreilles de la marine de guerre.

Lorsque les Alliés débarquent en Sicile en juillet 1943 la Mafia locale, ennemie mortelle de Mussolini, leur fournit tout ce qu’ils veulent savoir sur le nombre et l’emplacement des troupes allemandes et italiennes. Depuis son arrivée en Italie en 1937, Vito Genovese avait joué à fond la carte fasciste; dons somptueux aux oeuvres caritatives du dictateur, fournisseur attitré en cocaïne du ministre des Affaires étrangères et gendre de Mussolini etc.

Dès l’arrivée des Américains, on emprisonne les dirigeants du régime, on cherche les autres. Mais pas Genovese. Il n’est pourtant pas difficile à trouver; apprécié de tous, ce patriote travaille gratuitement comme interprète au QG des alliés, basé dans le grand dépôt militaire de Nola près de Naples. Situation idéale. L’état-major a souvent besoin de ses services; Vito a souvent besoin de se servir dans l’entrepôt. Vito devient le plus grand trafiquant du marché noir italien, cigarettes, alcool, nourriture.

Un homme n’est pas dupe; le simple sergent Orange Dickey, un ancien flic. Il fouille, découvre les liens de Vito avec les fascistes, son rôle dans le marché noir. Il l’arrête. Vito lui offre 250 000 $. Dickey refuse, résiste aux pressions de tout l’état-major et, en désespoir de cause, demande au FBI si Vito est recherché aux États-Unis. C’est le cas. Pour meurtre. Vito débarque aux États-Unis le 8 janvier et applique la procédure standard de la Mafia dans un tel cas: éliminer le témoin. Dans ce cas-ci, il est empoisonné dans sa cellule.

Luciano se prépare à faire le chemin inverse de Vito.

La grande réunion

Aussitôt la paix revenue, ses avocats avaient demandé sa libération. Ils avaient signalé son aide à l’effort de guerre mais aussi réunis quelques preuves que les témoignages des prostituées Nancy Presser et «Cokey» Flo avaient été fortement inspirées par le bureau du procureur Dewey.

Finalement, on s’entend. Luciano n’ayant jamais pris la peine de devenir citoyen américain, il est déporté en Italie en février 1946. Bon débarras pensent les détectives.  Un an plus tard le U.S. Bureau of Narcotics apprend qu’il est revenu sur le continent, plus précisément à Cuba.

Tout le gratin du crime organisé, Costello, Lansky, Genovese etc., est à La Havane pour accueillir Luciano durant les fêtes de Noël 1946. Le prétexte est de fêter la carrière d’un bon ami de la Mafia, le chanteur Frank Sinatra. La vraie raison est de préparer le trafic d’héroïne vers les États-Unis via Cuba.

Lourdes pressions des Américains qui exigent son retour en Italie. Batista refuse. Les Américains prennent alors les grands moyens; ils interdisent l’envoi de tout médicament à Cuba qui n’en produit pas un seul. Batista propose de déporter Luciano au Venezuela. Refus des Américains qui ne veulent tout simplement pas voir Luciano sur le même hémisphère qu’eux. Luciano retourne en Italie. Costello devient le chef de sa famille. Mais le  Syndicat a quand même eu le temps de régler le très épineux problème de Las Vegas.

 

 

Bugsy Siegel
Bugsy Siegel

 

Las Vegas

Bugsy Siegel

Il y avait au milieu du désert du Nevada, un trou oublié, Las Vegas. Aucun visiteur, aucun touriste, sauf ceux qui passaient par là pour aller divorcer à Reno. Bugsy Siegel qui a pris le contrôle du jeu en Californie, apprend que le Névada a une qualité caché: le jeu y est légal. Il va voir, rêve d’un casino qui attirerait les joueurs de Californie.

La guerre est finie, le transport aérien est bon marché, le Syndicat avance l’argent; Bugsy Siegel se lance dans la construction d’un casino aussi coûteux que kitsch, le Pink Flamingo. Les matériaux de constructions sont encore rares, il les obtient à prix d’or. Sa blonde, Virginia Hill, compagne de lit du dessus de la pègre, est chargée de la décoration. Grande ouverture le 26 décembre 1946.

Le timing est mauvais, le lendemain de Noël! La température exécrable, les avions ne peuvent décoller de Los Angeles. L’ouverture de l’hôtel-casino le plus luxueux du monde est un flop total. Ses créanciers du Syndicat commencent à grommeler. Ils ont prêté à Siegel deux, puis quatre millions. Le casino perd 700 000 $ en deux mois. Une réouverture, un autre flop. Un autre deux millions. Puis les créanciers apprennent que Siegel ne fait pas que dépenser leur argent: entre deux décorations hors de prix, Virginia Hill ouvre des comptes en banque en Suisse pour Siegel.

À La Havane, on vote sa mort.

Bugsy Siegel est abattu le 20 juin 1947 dans sa maison de Beverly Hills. Vingt minutes après le meurtre, 500 milles plus loin, deux associés de Lansky doués pour la télépathie entrent au Flamingo et annoncent qu’ils représentent la nouvelle administration. Personne ne s’objecte.

Las Vegas est un succès posthume pour Siegel; le prix des transports aériens baisse toujours, les touristes déferlent. Une rivière d’argent coule au Flamingo puis dans les autres casinos que le Syndicat construit. Frank Sinatra y donne régulièrement des spectacles. La ville est ouverte à toutes les Familles, mais la Commission accepte depuis longtemps que Chicago a son mot à dire sur tout ce qui est à l’ouest. Chicago, mais aussi Kansas City, y investissent massivement, en puisant dans leur guichet automatique personnel, la caisse de retraite des Teamsters, le plus important syndicat américain.

À la fin des années 40, la Mafia est fin prête pour le boom d’après-guerre. La violence des années 30 est terminée, on commence à oublier Murder Inc., comme d’ailleurs les procès des années 40. Les revenus de Las Vegas, de Cuba, s’annoncent prometteurs surtout lorsque Batista prend le pouvoir quelques années plus tard. Les deux piliers du Syndicat, New York et Chicago ont établi des têtes de pont en Floride, en Louisiane et en Californie.

Les bookmakers sont prospères. Les  politiciens sont achetés pour donner un coup de pouce, les policiers pour ne rien faire.

Le crime organisé s’épanouit de plus en plus à l’ombre de commerces légaux. On envisage un futur harmonieux, prospère et surtout discret. Cette vision reposante de la Mafia et de ses associés est brisée par un sénateur du Tennessee qui va les montrer aux Américains sous un éclairage tout neuf, celui de la télévision.

La Commission Kefauver

Au début de l’année 1950, le sénateur Estes Kefauver est perplexe. À Washington, il a assisté à deux conférences, celle des maires et celle des procureurs américains. Durant la première, le maire de la Nouvelle-Orléans, celui de Los Angeles et plusieurs autres ont raconté aux congressistes que le crime organisé est partout, impossible à contrôler et que les autorités municipales sont impuissantes. Durant la deuxième, les procureurs ont expliqué que le crime organisé ne pose pas de problèmes sérieux parce qu’il n’existe pas; tout au plus une simple collection disparate de criminels qui ne devraient pas poser de problèmes à des maires agressifs. Kefauver se dit que les deux ne peuvent avoir raison ou tort en même temps.

Il convainc ses collègues de créer une Commission spéciale du Sénat pour enquêter sur le crime. De mai 1950 à mai 1951, les cinq sénateurs siègent dans quatorze villes, entendent 600 témoins. Hoover le boss du FBI ne veut absoluement pas les aider, les flics locaux n’ont pas de dossiers et ne savent pas grand chose. Bref, le vide, sauf une dizaine de détectives de New York comme Ralph Salerno, le futur incontournable sur tout ce qui concerne la Mafia. Mais Kefauver a une bonne équipe de recherchistes et deux armes, les rapports d’impôts des criminels qu’il interroge et la télévision qui commence à être répandue dans les endroits publics. Partout où ils siègent c’est la même histoire: le jeu illégal et son petit cousin, la corruption politique. L’un après l’autre, les boss et les petits boss du Syndicat invoquent le 5e Amendement de la Constitution américaine, qui leur donne le droit de ne pas témoigner si ça risque de leur nuire. Et il y a risque.

Le gros show a lieu à New York. D’abord le témoignage de Virginia Hill, toujours égale à elle-même. Elle n’a rien vu, rien entendu; quand les gars papotaient business, elle allait magasiner. On lui donnait en effet beaucoup d’argent. Un sénateur veut en savoir plus:

Virginia Hill

Senator Tobey: «But why would Joe Epstein give you all that money, Miss Hill?»

Witness: «You really want to know?»

Senator Tobey: «Yes, I really want to know.»

Witness: «Then I’ll tell you why. Because I’m the best cocksucker in town!»

Senator Kefauver: «Order! I demand order!»

En sortant de la salle elle décroche un direct à la machoire d’une journaliste qui l’avait un peu trop approché. Puis la Commission Kefauver passe aux choses sérieuses.

Vidéo: Frank Costello and Virginia Hill at the Kefauver Hearings (court bulletin de nouvelles)

Frank Costello en couverture du magazine Time

Tout le monde attend le témoignage de Frank Costello, le plus présentable des parrains, le plus généreux donateur des caisses électorales, un habitué des réunions politiques et l’héritier de la famille de Luciano. Mais son avocat obtient que les caméras de télévision ne filment pas son visage. C’est une erreur. Normalement ennuyants comme la pluie, les auditions défoncent les cotes d’écoute.

Elles sont retransmises par les trois chaînes de télévision, les magasins se vident pendant les «Kefauver hours»; des dizaines de millions d’Américains voient le ballet nerveux des mains de Costello qui se nouent et se dénouent pendant qu’il tente d’expliquer qu’il ne s’intéresse qu’à l’immobilier et un peu au pétrole. Et ses amis politiciens? On a beaucoup exagéré ses liens. Et ses parts dans des casinos à la Louisiane, à Saratoga, ses machines à sous sa longue amitié avec Frank Erickson, le plus gros bookmaker de la côte est? Costello patine, esquive, souffre d’une mémoire défaillante. Finalement, au deuxième jour de témoignage, il se lève et quitte la salle.

«Never before had the attention of the nation been riveted so completely on a single matter», écrit  Life magazine qui fait sa couverture avec Kefauver.

Kefauver n’en était pas vraiment certain au début au début, mais à la fin des audiences, il déclare: «Un syndicat national du crime existe aux États-Unis d’Amérique.» La pègre est en fait un «deuxième gouvernement». «La Mafia… n’est pas un conte de fée.»

 

Edgar Hoover

J. Edgar Hoover

J. Edgar Hoover

Le Procureur General J. Howard McGrath ne voit aucune preuve d’une conspiration centralisée; J. Edgar Hoover a la même opinion que les mafiosi: la Mafia est une pure fantaisie. Mais la plupart des journalistes, des policiers, sont maintenant convaincus: le crime organisé existe. De là à connaître les détails…

Il n’y a pas de conséquences immédiates à la Commission; la guerre de Corée, Staline, la guerre froide vont rapidement obliger les Américains à passer à autre chose. Mais le public a quand même appris beaucoup sur le crime organisé et il ne sera jamais plus aussi ignorant et passif. Le Syndicat continue comme si rien n’était arrivé; mais à l’interne il y a une conséquence immédiate. Costello perd beaucoup de poids.

Tous les Américains connaissent maintenant Costello. Il fait fuir les politiciens qui aimaient bien son argent mais encore plus son anonymat.

Le ministère du Revenu, le sida de la Mafia, s’intéresse à ses finances. Évidemment, l’avisé Costello a toujours bien caché sa fortune, mais il a un talon d’Achille : son épouse. Plus précisément, sa jalousie. À chaque fois qu’elle découvrait que Frank avait une maîtresse, elle allait magasiner. 570 000 $ en six ans. Costello fait 11 mois de prison avant de faire casser le jugement. Mais le Ministère le tient désormais à l’oeil.

 

 

Nouvel Ordre Mondial: histoire conjointe de la mafia italienne et juive sioniste en Amérique.partie 1

«Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m’apporte
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or!»
– Emma Lazarus, texte gravé sur le socle de la Statue de la Liberté.

Lorsqu’ Emma Lazarus compose son texte en 1883, le crime existe en Amérique, mais il n’est pas organisé. Tout va changer dans les années qui suivent avec l’arrivée en Amérique de ces millions de pauvres, d’exténués, de déshérités, Polonais, Juifs, Italiens, etc., qui transforment les grandes villes américaines. Ainsi, 350 000 Italiens émigrent dans la seule année 1910. Le Lower East Side devient la «Petite Italie». On trouve des «Petites Italies» un peu partout à Boston, à Chicago, à Philadelphie, à la Nouvelle-Orléans.

Mulberry Street à New York vers 1900.
Mulberry Street à New York vers 1900.

Chaque groupe ethnique a ses criminels. Avec une différence: les Italiens, comme d’ailleurs les Chinois, viennent de pays avec une longue tradition de gangs très organisés. Aussi, on trouve de tout parmi les criminels italiens : des ambitieux qui veulent créer des petites mafias à New York ou ailleurs, d’autres qui ne veulent pas se tracasser avec les formalités et les rituels mais qui s’inspirent de la Mafia pour racketter d’autres Italiens. C’est le cas de la Main noire, un groupe de criminels qui sévit partout où il y a des Italiens et dont on parle dès 1904 à Montréal.

American Gangster: The Black Hand (vidéo, 4 min 26 s)

Les mafiosi ont une position confortable en Italie et n’ont pas besoin de se chercher un avenir en Amérique du Nord. Ils n’essaient pas d’établir des succursales en Amérique. Aussi, il y a très peu de membres de la Ndranghetaou de la Mafia qui transplantent en Amérique deux cents ans d’expérience criminelle : loyauté totale au clan, liens de famille étroits, hiérarchie claire et acceptée.

« Les Canadiens et surtout les Québécois, « doivent se réveiller et presser les gouvernements d’agir avant que la situation ne devienne hors de contrôle comme en Italie.» -Gilbert Côté, ancien directeur du service de renseignements de la police de Montréal. » (Mafia Inc., p.15)

Les premiers signes de leur arrivée apparaissent en 1890 à la Nouvelle-Orléans où un millier d’Italiens font les travaux les plus durs. Deux gangs se disputent les jobs de débardeurs. Ça s’envenime. Le chef de police, David Hennessey, est tué. Le meurtre indigne des citoyens qui lynchent seize Italiens. Au procès, un an plus tard,  on évoque pour la première fois le nom de Mafia.

La Mafia sicilienne s’installe à New York vers les années 1890, avec l’arrivée du parrain Antonio Morello dont la famille devient rapidement le principal groupe criminel de la ville.

New York

Avec les années, des gangs ethniques se forment, deviennent des travailleurs d’élections pour les candidats du quartier, bourrent les urnes lors des élections, intimident ceux qui veulent voter du mauvais côté, etc. Une fois élu, le nouveau représentant les protège. Ces gangs qui ne sortent pas de leur quartier sont indisciplinés, spontanés, mortels et inefficaces. Ils ne s’en prennent qu’aux plus faibles, aux plus ignorants, aux plus désemparés de leurs propres frères de sang. Sortant peu de leurs quartiers, les criminels irlandais, juifs, italiens ou autres, prouvent la plupart du temps que le crime ne paie pas.

 

Le trait d’union

Le jeune Meyer Lansky

Luciano est un jeune bum du Lower East Side. Avec sa gang de Siciliens, il taxe les Juifs qui doivent passer dans le quartier pour aller à l’école. Un Juif de 5 pieds 4 pouces ose le défier et gagne son respect. Meyer Lansky est intelligent, a la bosse des mathématiques et vient de finir sa huitième année. Il travaille dans un tripot de jeu, toujours accompagné de Benjamin «Bugsy» Siegel, nettement moins intelligent mais explosif. Première brèche ethnique importante : des bums juifs et italiens commencent à travailler ensemble.

Lors d’une fête religieuse, Lansky fait la connaissance d’un visionnaire criminel,Arnold Rothstein. C’est lui qui a inspiré l’écrivain F. Scott Fitzgerald pour le personnage de Meyer Wolfshiem dans « Gatsby le Magnifique ».

Arnold Rothstein
Arnold Rothstein

Rothstein a commencé sa carrière de joueur dès l’adolescence. Puis, à l’âge de 20 ans, avec le soutien d’un politicien de Manhattan, il est devenu bookmaker (preneur de paris), pour les courses de chevaux, les matchs de baseball, les combats de boxe ou les élections politiques. Il connaît tout le monde, a des contacts partout, prête de l’argent aux criminels comme aux hommes d’affaires. Les politiciens ont un rôle taillé sur mesure pour lui.

Les politiciens ont besoin des gangs pour les élections mais ils ne veulent pas les voir. Ils font peur, n’ont pas de manières et la plupart du temps n’ont pas inventé l’eu chaude ni la façon de s’en servir.

Toujours tiré à quatre épingles, Rothstein devient rapidement le trait d’union entre la machine électorale de Tammany Hall (l’organisation du Parti démocrate à New York) et les différents gangs ethniques qui garantissent l’élection d’un candidat.

Ce criminel est aussi un excellent pédagogue : ses élèves viennent de différents gangs ethniques. Rothstein, qui  travaille pourtant toujours seul, leur enseigne qu’une organisation est plus forte que n’importe quelle brute; que les rivalités entre les gangs irlandais, juifs, italiens sont du gaspillage. Il explique, en gros : utilisez les meilleurs, alliez-vous avec ceux qui peuvent être utiles, foutez-vous de leur origine. Frank Costello le Calabrais, Lucky Luciano le Sicilien et Lansky le Juif sont d’accord.

Lucky Luciano en 1923.
Lucky Luciano en 1923.

La chance de passer dans les ligues majeures leur est donnée par des activistes purs et durs. Grâce à eux, pour la première fois de l’histoire, de jeunes criminels deviennent millionnaires.

Frank Costello
Frank Costello

Alcool: tolérance zéro

Depuis des décennies, des mouvements de tempérance voulaient sauver les Américains de l’esclavage de l’alcool. Depuis des décennies, les Américains refusaient d’être sauvés. Les activistes qui savent mieux que les Américains ce qui est bon pour eux, se tournent alors vers le gouvernement et font un  lobbying intense pour qu’il interdise purement et simplement l’alcool. Lourde tâche, presqu’impossible. La Constitution américaine et ses 17 amendements concernent les activités du gouvernement, pas ceux des Américains. De plus, amender une constitution est du sérieux. On ne l’avait fait qu’une fois depuis la fondation des États-Unis. Mais les militants occupent toutes les tribunes, créent des associations, paradent, défilent, manifestent. Finalement ils réussissent. Le gouvernement ajoute un amendement. Désormais la constitution comprend deux exceptions qui s’adressent aux citoyens: vous ne pouvez pas posséder d’esclaves et vous ne pouvez pas acheter de l’alcool.

Le soir du 16 janvier 1920, les militants célèbrent leur victoire avec des ralliements et des sessions de prières. « Les hommes marcheront droit, les femmes souriront, les enfants riront »,  crie le preacher Billy Sunday à la foule de 10 000 personnes réunie à Norfolk, Virginie.

Avec une touchante naïveté qui force l’admiration, ils croient tous que les Américains vont simplement obéir à la loi interdisant maintenant l’alcool. En fait, une autre loi s’applique aussitôt, celle de l’offre et de la demande.

La prohibition

Le 16 janvier 1920 à minuit, la loi entre en vigueur. Durant l’heure qui suit, six hommes masqués se rendent à la gare de Chicago, maîtrisent sept personnes et partent avec le contenu de deux wagons contenant 100 000 $ de whiskey étiqueté «pour usage médical seulement»; toujours dans la même heure, un autre gang s’empare d’un camion chargé de whiskey; un troisième groupe pénètre dans un entrepôt et part avec quatre barils de whiskey. Le ton est donné pour les prochaines treize années.

C’est quelque chose d’inouï : toute l’industrie de la bière, du vin, de l’alcool, une des plus importantes du pays, est purement et simplement remise aux mains des criminels.

Une façon de feindre remarquable.
Une façon de feindre remarquable.

Dans une première étape, les criminels des quartiers ethniques, irlandais, juifs, italiens, s’approvisionnent localement. Ils achètent la bière, le vin, l’alcool produits dans les sous-sols, les toilettes, les caves, les garages. Ils achètent un baril de bière 5 $, le revendent 36 $ dans un des bars clandestins qui ont poussé comme des champignons.

Mais le produit fini peut rendre les clients aussi bien saouls qu’aveugles. Pas question pour les bars clandestins le moindrement chics de vendre ce genre de trucs. La seule solution est juste de l’autre côté d’une frontière de 4000 milles de long, le Canada.

Prochaine partie :Nouvel Ordre Mondial: la mafia juive sioniste et italienne en Amérique .partie 2

Manifiesto de la fraternidad de los ciudadanos de Quebec

Queridos amigos de América del Sur, Europa, Asia y África Española, yo aquí puede traducir la versión en español del Manifiesto de la Sociedad Civil de Quebec.
Creemos que este texto se puede adaptar a todas las culturas y los idiomas utilizados en la Tierra.
Creemos que lo que la filosofía de un movimiento global que busca cambiar el mundo a florecer, vamos a aumentar la posibilidad de abolir el Nuevo Orden Mundial, un día.
Esta reflexión perrmettra sensibilización para el desarrollo de la transición a la nueva era, en la que se unió recientemente.
Gracias por leer y difundir la visión de un mundo mejor.

Pouvoir au Peuple!
Poder para el pueblo!

Estamos luchando … aunque todo parece tranquilo!

Desde la crisis económica de 2008, el Movimiento Ocupar en Europa, el movimiento de Wall Street de la ocupación en los EE.UU. y el Movimiento Ocupar Montreal Quebec muestran que millones de personas en el mundo se han dado cuenta de que el capitalismo es suficiente! « Somos el 99% » * y no creemos que el único propósito de la humanidad es la de producir, consumir y gastar su vida para comparar precios en una economía de mercado globalizado.Il allí por semanas o sólo las cosas que escuchamos en nuestros lugares de trabajo en Quebec, son observaciones de los incrementos o disminuciones en el precio de la gasolina, el pan, la mantequilla y la ropa. Vamos a tener que elegir entre la supervivencia de un sistema absurdo estúpido y violento que hace del lucro y su único objetivo la supervivencia de nuestra humanidad, nuestro entorno, nuestro planeta. Así es la supervivencia de los pueblos (99%) o es la supervivencia de una controlada 0,01% de la población de su propio sistema de proyectos sociales elección bénéfice.Notre real, y no es nada otro!

Desde la elección del 4 de septiembre de 2012, todos estábamos sorprendidos y asombrados y sorprendidos por la magnitud del dominio del crimen organizado en la administración del Estado. Este control sólo afecta no sólo a la prestación de contratos en el ámbito de la construcción por los administradores corruptos de nuestros pueblos y ciudades, pero también es clave para la administración de justicia en nuestras même.Nous son capaces de ver que muchos agentes de policía también han sido afectados por esta epidemia de la corrupción que nos muestra que se trata de un sistema político que se basa en la corrupción y la colusión.

Esto no sólo está cambiando el Primer Ministro y el partido político que vamos a cambiar este estado de cosas, podemos ver con claridad, incluso muy bien con los últimos nombramientos políticos y puestos de responsabilidad económica y social de la actual gobierno en minoría de Quebec.

Debemos mirar de frente la realidad del problema en toda su extensión, si definimos el remedio de administrar.

NOSOTROS, EL PUEBLO DE QUEBEC

Nosotros, el pueblo de Quebec ni siquiera podemos hablar de una constitución que protege nuestros derechos, establece nuestros deberes como ciudadanos y ciudadanas, y define los poderes del Estado y los funcionarios electos.

Ni siquiera tenemos un documento común habla de « Nosotros el Pueblo » … o la igualdad, la fraternidad o la igualdad legal, porque esto ha sido pasado por alto por nuestro elegidos desde el final del mandato dernmier o de la Unión Nacional por primera vez, un partido político serio había desafiado y el lema: Igualdad o independencia.

Sólo tenemos que las leyes aprobadas en el Parlamento cuya legitimidad es dudoso.Comme  explicar de otro modo la reforma de 1968, lo que significa que el gobierno de Jean-Jacques Bertrand se cambió la Ley de Legislatura. Por lo tanto, se abolió el Consejo Legislativo, al mismo tiempo el establecimiento de un parlamento unicameral que eligió a la Cámara fue nombrado Asamblea Nacional.

Asamblea Nacional … se llamaba … sin consultar al pueblo en sí! Así que no hemos elegido democráticamente, pero firme dirección de las instituciones coloniales británicos!

Así que, como Jean-Jacques Bertrand, ninguno de los gobiernos del Partido Liberal de Quebec y el Partido Quebequense podría decidir aprobar una ley que declara la independencia formal de Quebec, pero nunca lo habría hecho, porque la situación quo les convenía y se perpetúa el « estado de anarquía » colonialista!

Queriendo liberar Quebec es de descartar en primer lugar, los restos de los símbolos de la monarquía imperialista británica.

¿Quieres liberar Quebec es querer limpiar las cosas en la organización de gobierno « legítimamente electo por el pueblo » empezar de nuevo en una nueva base sólida, un llamado a la gente!

¿Quieres liberar Quebec es querer deshacerse de la madera muerta que se administró bajo el título falso fonctionnaire.Un funcionario en 2013 en Quebec, que es un poco liberal o un amigo PQ que tiene la suerte de nacer en el momento adecuado y que es el lugar correcto cuando se le llama a nombrar a sus ciudadanos poste.Les Quebec muy familiarizado con la pensión favorable de los funcionarios que van a seguir pagando sus impuestos, incluso si no tienen ni siquiera derecho a sí mismos ya sí mismos a un fondo de pensiones que sería la décima parte de estos beneficios grandissimos.La gran mayoría de Quebec y las futuras generaciones de Quebec tendrá por y sobrevivir en un mundo en el que descendientes de los actuales altos funcionarios seguirán a malgastar el dinero público.

Tenemos que incluir las palabras Libertad, Igualdad y Fraternidad sobre las puertas de nuestra Asamblea Nacional de futuro, ya que, manchado por la corrupción, la colusión, el crimen organizado y la influencia de sociedades secretas, nosotros la vergüenza y el deshonor ni siquiera merecen hace.

Me avergüenzo de este gobierno impotente desde el 4 de septiembre de 2012, que fue construido sobre mentiras y sigue dependiendo de los partidos políticos que todos conocemos suspectos.Los convertimos en el primer gesto del gobierno Marois sería prohibir y abolir el Partido Liberal de Quebec cuando todos sabemos que sus vínculos criminales de años.El Comisión Charbonneau sólo ha puesto los hechos a la luz.

En lugar de hacer el trabajo con un mínimo de coraje, nuestros oídos se doblan con el soberanista Partido Quebequense credo que todo el mundo está cuestionando su aplicación dado el ambiente corrupto en el que se baña.

UN LLAMADO A LA REVUELTA DEL PACÍFICO CIUDADANOS DE QUEBEC

Creemos que el método de política sólo tiene sentido del cumplimiento podría liderar la lucha contra los banksters poder mafioso, multinacional propiedad de familias oligárquicas desviados a Desmarais y Rothschild y poderosos poderes ocultos de los intereses del crimen organizado, el n ‘ es que el vendaje y los políticos que no desafían fundamentalmente estos poderes ocultos, están ya sea comprado o amenazado, o idiotas.

Creemos que el antiguo sistema de elaboración de políticas y la contratación de altos cargos de servicio público son una afrenta; trabajadores de Quebec y la necesidad de reformar el sistema obsoleto heredado del colonialismo, descartando la gran la mayoría de los funcionarios politiques.C está aboliendo los privilegios vamos a crear la igualdad tan caro a la Revolución Francesa de 1789.

– Creemos que la abolición de la actual Asamblea Nacional, en su funcionamiento es el único « espacio » que nos queda para luchar contra esta oligarquía transnacional que quiere imponer una dictadura financiera global, lo que perpetúa un sistema político heredado otros siglo.Nous son algunas de las personas que necesitamos para modernizar la democracia y no mantener una anacronismo parlamentaria que perpetúa la desigualdad social por nacimiento, riqueza y política lazos.

Creemos que la no violencia y la verdad son la base de nuestra lucha sobre la « emancipación de los esclavos por los amos de las finanzas y la corrupción. »

Nos negamos a trabajar tanto como sea posible en todas las empresas de salud adversos y peligrosos para el medioambiente.

Nos negamos a comprar órdenes de prensa del poder financiero y el consumo de combustible, la comercialización y la mentira.

Nos negamos a presentar a dominar astuto, pero lo que el verdadero « sistema monetario de reserva fraccional » o, en otras palabras, el manejo del dinero « deuda » emitida por los bancos.

Nos negamos a votar por los candidatos en las elecciones de Quebec que no va a resolver el problema con el dinero libre y no cuenta con su programa de nacionalizar los bancos para que el dinero se convierte en propiedad del pueblo y no de una pequeña minoría oculto (FED * y * Bilderberg Group).

Proponemos usar menos y comprar, orígenes locales sanos (Quebec buy primero).

Proponemos a boicotear los productos de las empresas multinacionales (Monsanto, McDonalds, Coca-Cola, Nestlé, L’Oreal, etc.)

Proponemos dejar de préstamos de los bancos y hacer que la mayor parte de nuestro dinero de nuestra cuenta para dejar sólo el mínimo.

Proponemos para informarnos de la realidad y la verdad de nuestra sociedad y darlo a conocer a nuestros amigos y nuestros vecinos de todo el mundo.

Ofrecemos a vivir de manera diferente y desarrollar más vínculos con nuestros vecinos, nuestros colegas y conciudadanos en general, en todo Quebec, Canadá, Estados Unidos y alrededor del world.We animar a nuestros amigos de todo el mundo para apoyar a los ciudadanos de Quebec en su lucha por la libertad, la justicia y su patria.

Advertimos el « sistema político corrupto en Quebec », que en el caso de exceso de tolerancia hacia los políticos corruptos y corruptores del Partido Liberal de Quebec, en el caso de que los mafiosos no son enviados a la cárcel, y que incluso el Partido Liberal de Quebec gana las próximas elección general en Quebec (forma mayoritaria), con un 30% de votos, por ejemplo, se estimaría que la democracia será definitivamente muerto en Quebec … y el uso enterrée.Le desobediencia civil « muscular » es, en este momento, se convirtió en la última y única manera de liberar « la patria en peligro » y darle su única forma independancia.Le dejaremos de matarnos y recoger nuestros cuerpos, porque nunca se tiene nuestro respeto y si se inicia sí, vamos a ser la defensa propia, nosotros, los habitantes de Insoumis esclavos que te pone en la puerta de la energía y el depósito de la historia.

Nos Quebec Patriots desafiarte abiertamente y sin una máscara!

Por su propaganda « Los Nuevos Perros Guardianes » dictan discurso « creíble » y nos manipulan para hacernos creer que no hay alternativa al neoliberalismo y al capitalismo. Afortunadamente, la Internet es una buena alternativa para el boicot y el ostracismo practicado el control de la oligarquía de la familia Desmarais o los medios de comunicación a Peladeau. Despierta y no difundir la palabra, somos millones! Enviar este texto por e-mail, copiarlo en su blog, publicar, imprimir y distribuir a todas partes y todo el tiempo!

En un espíritu de hermandad mundial, de los quebequenses han adaptado este escrito por los ciudadanos franceses, en junio de 2013 el texto.

Pedimos a los traductores a Alemania, Italia, España, el Reino Unido o en otro lugar que le gustaría adaptar el texto al contexto cultural del país para mantener el « espíritu ».

Nuestro trabajo es global y nuestro objetivo es unirnos para proponer una alternativa al Nuevo Orden Mundial!

Vivimos en una nueva era, construir el futuro de la vida y de esperanza para las generaciones por venir!

Firmado,

Michel Duchaine

Senior Editor de texto actual.