Scandale social au Québec:les hausses de l’Hydro-Québec malgré un demi milliard en souffrance

hydro-quebec logo     Alors que les quatre millions de clients d’Hydro-Québec feront face mardi à une hausse moyenne de 4,3% de leur facture d’électricité, les comptes en souffrance de plus de 30 jours de la société d’État ont dépassé pour la première fois en 2013, le cap du demi-milliard de dollars. «J’avais une entente de paiement de 275$ par mois sur un chèque de 599$ dans ce temps là», affirme Lyne Verreault.

Lyne Verreault peine à joindre les deux bouts et est inquiète quant à l'augmentation de sa facture d'électricité (Capture d'écran TVA Nouvelles)
Lyne Verreault peine à joindre les deux bouts et est inquiète quant à l’augmentation de sa facture d’électricité (Capture d’écran TVA Nouvelles)

Mère monoparentale de quatre enfants et bénéficiaire de l’aide sociale, Mme Verreault a été débranchée deux fois par Hydro-Québec, sans jamais pouvoir rembourser une dette de plusieurs milliers de dollars. Pour elle les hausses de tarifs ont toujours constitué un cauchemar. «Moi c’était soit que je donne à manger à mes enfants ou que je payer mon compte d’Hydro-Québec, ou que j’achète des bottes ou que je paie le compte d’Hydro-Québec», ajoute-t-elle.

Situation fréquente

Au Québec, elle n’est pas la seule à ne pas pouvoir payer ses comptes d’électricité. Hydro-Québec ne donne pas de chiffres sur le nombre de clients qui n’arrivent pas à payer en fin de mois. Depuis 2007, les comptes impayés de plus de 30 jours sont passés de 205 millions et ont progressé constamment pour atteindre aujourd’hui522$ millions. Sur ces comptes impayés, les frais d’administration ou d’intérêt sont de 1,2% par mois, soit 14,4% par année. Hydro Québec comptes     Pour l’Union des consommateurs, la carte de crédit est pleine pour les 121 jours et plus. «L’endettement des ménages envers Hydro a plus que triplé. On parle maintenant de dette à long terme de plus de 400 millions comparativement à 120 millions précédemment. Pour nous c’est une vraie bombe à retardement», soutient Marc-Olivier Moisan-Plante, porte-parole de l’Union des consommateurs. Hydro-Québec estime normale l’augmentation des comptes à recevoir. Toutefois, la récupération des sommes dues à Hydro-Québec s’avère de plus en plus difficile. Le taux de non-recouvrement pour les comptes en souffrance est aujourd’hui de plus de 70% alors qu’il était de moins de 60% il y a quelques années.

Moins chère qu’il y a 16 ans

Hydro vend son électricité à très bas prix

En 2013, Hydro-Québec a dû se contenter de prix encore très bas pour son électricité exportée aux États-Unis, des prix qui la ramènent à plus de 15 ans en arrière, selon ce que notre Bureau d’enquête a découvert. La société d’État exporte sur les marchés à court terme aux États-Unis comme jamais elle ne l’a fait dans le passé. Plus de 22 milliards de kilowattheures en 2013, en hausse de 10% sur l’année précédente. Le problème, c’est qu’elle n’a jamais exporté à un prix aussi bas depuis 1997. L’an dernier, notre Bureau d’enquête avait démontré pour la première fois que le prix obtenu en 2012 aux États-Unis avait été de 3,3 cents le kilowattheure sur les marchés à court terme. Ce chiffre reste inchangé en 2013. Ces ventes à court terme chez nos voisins sont maintenant équivalentes à plus de dix fois les volumes vendus avec des contrats à long terme au sud de la frontière.

Gaz de schiste

«En 1997, avec la venue de messieurs Cayer et Vandal, on a décidé de tout miser sur le court terme, d’abandonner le long terme, d’aller au jour le jour. Ça a été payant pendant quatre ou cinq ans, mais depuis 2008-2009, les prix se sont effondrés à cause des gaz de schiste», explique l’expert-conseil en énergie Jean-Marc Pelletier. Si Hydro-Québec a déjà pu vendre 9 cents le kilowattheure aux États-Unis, elle vend aujourd’hui moins cher qu’il y a 16 ans. «En fait, on revient pire qu’en 1997», corrige M. Pelletier. En 1997, on vendait à 3,2 cents le kilowattheure. En prenant les tarifs de 2013 et en les ramenant en dollars de 1997, on parle de 2,4 cents le kilowattheure, explique l’expert. Hydro-Québec n’a pas souhaité réagir à ce reportage de TVA….on est en campagne électorale….Chut! éolienne   LA HAUSSE DES TARIFS AUX CONSOMMATEURS QUÉBÉCOIS   La Régie de l’énergie  qui a  rendu sa décision le 5 mars 2014 ,  au sujet de lahausse des tarifs d’électricité. Ces derniers augmenteront de4,3% en moyenne à compter du 1er avril prochain. Alors qu’Hydro-Québec réclamait 573 millions de dollars en hausse de tarifs, la Régie ne lui a accordé qu’une augmentation de418 millions de dollars pour un an. Au cabinet du ministre des Finances, Nicolas Marceau, on confirme que l’impact sur le budget et les dividendes de la société d’État au gouvernement seront nuls. Les associations de consommateurs n’y croient pas. «Cette légère baisse des tarifs est transformée en hausse salée en raison de décisions politiques», croit Marc-Olivier Moisan-Plante de l’Union des consommateurs. «C’est la hausse du bloc patrimonial des achats d’énergie éolienne superflue, la hausse du taux de rendement d’Hydro-Québec dont 75% va être reversé au gouvernement. Alors, ce sont des décisions politiques pour lesquelles les consommateurs vont payer dans leurs factures.» S’il n’y avait pas de parcs éoliens, la hausse serait limitée à 1,6%. «Les parcs éoliens sont tellement chers que présentement les industriels sont devant la Régie, dans une autre requête, pour contester le décret que le gouvernement a émis l’automne dernier pour la production de 450 MW d’éoliennes supplémentaires», ajoute le directeur général de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité, Luc Boulanger. EN CONCLUSION Le peuple québécois va continuer de payer pour les erreurs de gestion des politiciens véreux…à moins qu’on leur donne une  bonne leçon dans cette élection-ci  en ne votant pas …ou en votant pour un candidat indépendant.