Troisième Guerre Mondiale en préparation:Menaces apocalyptiques de Trump après des propos guerriers de l’Iran

 

Le président américain Donald Trump a lancé une mise en garde d’une rare virulence contre l’Iran, qu’il a menacé de représailles apocalyptiques après des propos guerriers de son homologue iranien Hassan Rohani.

« NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L’HISTOIRE EN ONT CONNUES AUPARAVANT », a écrit dimanche sur Twitter M. Trump dans un message adressé nommément au président Rohani et rédigé entièrement en majuscules.

« NOUS NE SOMMES PLUS UN PAYS QUI SUPPORTE VOS PAROLES DÉMENTES DE VIOLENCE ET DE MORT. FAITES ATTENTION ! », a-t-il poursuivi.

Le président américain Donald Trump, le 17 juillet 2018 à la Maison Blanche, à Washington

Ce message est intervenu après un avertissement de M. Rohani au dirigeant américain, lui conseillant de « ne pas jouer avec la queue du lion » et assurant qu’un conflit avec l’Iran serait la « mère de toutes les guerres ».

Le président iranien Hassan Rohani, le 22 juillet 2018 à Téhéran

 

M. Rohani a en outre de nouveau averti que l’Iran pourrait fermer le détroit stratégique d’Ormuz, qui contrôle le Golfe et par où passe jusqu’à 30% du pétrole mondial transitant par voie maritime.

M. Rohani s’exprimait lui-même quelques heures avant un discours très attendu du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo à la diaspora iranienne.

Les Etats-Unis n’ont « pas peur » de sanctionner « au plus haut niveau » le régime de Téhéran qui est « un cauchemar pour le peuple iranien », a assuré M. Pompeo.

– « Ce n’est pas fini »

Le 8 mai, le président Donald Trump, dont la République islamique est devenue la principale bête noire, décidait de claquer la porte de l’accord censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique et de rétablir toutes les sanctions levées dans le cadre de ce texte jugé trop laxiste.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, le 11 juillet 2018 à Bruxelles

Alors que les alliés européens des Etats-Unis tentent par tous les moyens de sauver cet accord, M. Pompeo a appelé le monde à « cesser de flirter avec un régime révolutionnaire » accusé de « corruption », de « terrorisme », de violations des droits de l’Homme et de persécutions religieuses.

Il a confirmé que Washington souhaitait que tous les pays réduisent leurs importations de pétrole iranien « au plus près de zéro » d’ici la date-butoir du 4 novembre, faute de quoi ils s’exposeront aux sanctions américaines.

« Ce n’est pas fini », a-t-il mis en garde au sujet des sanctions américaines, après avoir rappelé que les Etats-Unis avaient déjà ciblé en janvier l’ayatollah Sadegh Larijani, chef de l’Autorité judiciaire, pour violations des droits de l’Homme.

« Les dirigeants du régime, notamment ceux à la tête des Gardiens de la Révolution », l’armée d’élite iranienne, « et de la Force Qods », chargée des opérations extérieures, « doivent payer chèrement pour leurs mauvaises décisions », a-t-il encore estimé.

Carte de l’Iran et de ses installations nucléaires et caractéristiques de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien

Alors que l’administration Trump est régulièrement soupçonnée de caresser l’espoir d’un changement de régime en Iran, Mike Pompeo a réaffirmé vouloir uniquement « que le régime change de manière significative son comportement, à la fois à l’intérieur de l’Iran et sur la scène mondiale ».

« Les Etats-Unis vous entendent, les Etats-Unis vous soutiennent, les Etats-Unis sont à vos côtés », a-t-il ajouté à l’intention des manifestants, qui selon lui descendent dans la rue comme jamais depuis la révolution islamique de 1979.

Concrètement, il a annoncé le lancement d’une chaîne multimédia (télévision, radio, numérique et réseaux sociaux) 24 heures sur 24 en langue farsi, « afin que les Iraniens ordinaires en Iran et à travers le monde sachent que l’Amérique est à leurs côtés ».

L’idée de l’administration Trump est simple: tenter de profiter des tensions sociales qui semblent se multiplier en Iran, sur fond de difficultés économiques aggravées par l’annonce du retour des sanctions américaines qui fait partir de nombreuses entreprises étrangères.

Elle compte s’appuyer sur une date symbolique, les 40 ans de la République islamique, l’an prochain. « Quarante ans de kleptocratie, 40 ans de richesse détournée pour soutenir le terrorisme, 40 ans d’emprisonnement d’Iraniens ordinaires pour avoir pacifiquement exprimé leurs droits », a martelé Mike Pompeo.

La communauté diplomatique et les experts sont divisés à Washington quant à savoir si la République islamique est vraiment ébranlée par la crise sociale en cours, voire menacée de l’intérieur.

 

Terrorisme et Nouvel Ordre Mondial:Et soudain Bruxelles devint un cimetière d’êtres vivants

Bruxelles ressemblait à une ville  abandonnée.
Bruxelles ressemblait à une
ville abandonnée.

 

Ville fantôme, ville éteinte, ville désertée. Bruxelles, aujourd’hui. Les tweets tombent les uns après les autres, comme un chapelet funèbre. A la manière de ces noms que le curé égrainait autrefois, à la Toussaint, pour désigner des hommes et femmes qui n’étaient plus dans la lumière, soustraits du monde. 9h, 10h, 11h, c’est la ville, rue après rue, commerce après commerce, commune après commune, salle de spectacle après salle de spectacle, qu’on éteint : “Etterbeek, fermeture du centre sportif. De la piscine . “Pas de hockey”Saint Nicolas kan niet in Vilvoorde komen” [Saint-Nicolas ne pourra pas venir à Vilvorde, ville proche de Bruxelles]. Un autre, deux secondes plus tard: “Le métro ne circule plus, le pré-métro non plus”. Et puis “Stockel, le cinéma est fermé, le marché est ouvert mais sous surveillance policière”. Et encore “Kinepolis, toutes les salles sont fermées”.

Des SMS s’infiltrent car la tête, affolée, passe d’écran à écran, GSM, PC, télé et puis la radio, au cas où. 11h53, message de Michel Kacenelebogen, directeur du Théâtre Le Public à Saint Josse : “Le public reste ouvert pour le moment, nous ne céderons pas aux injonctions des terroristes”, avec ce rappel qui nous a fait rire quand la vie allait de soi, mais qui soudain nous transperce à l’idée que c’était “avant” : “A l’affiche, deux hommes tout nus”.

Tout nus : dérisoire il y a une semaine, aujourd’hui acte de résistance et geste de courage. Autre sms quelques minutes plus tard : “Sur les conseils et à l’insistance d’Yvan Mayeur [bourgmestre de Bruxelles], Filigranes ferme… Commercialement, je m’en fiche. Idéologiquement, je pleure”, signé Marc Filipson, le patron de ce lieu [grande librairie bruxelloise] qui ne ferme jamais. Jamais. Puis c’est un texto de Jan Goossens du KVS [théâtre royal flamand de Bruxelles], dont la compagne et la petite-fille sont à Bamako : “Tout annulé. Au KVS, Kaai, [la salle de concert] AB, Théâtre national ce soir… Première fois”. 

Part d’humanité

Peu de mots pour dire une lourdeur insupportable, une résignation forcée, une tristesse infinie, une colère noire contre cette défaite qu’on nous impose. “On ?” Nous sommes soudain hantés par l’idée qu’“ils” scrutent nos dérisoires trophées capitalistes et mécréants, pour éteindre ces derniers signes de vie, que par mégarde, provocation, résistance ou erreur, nous aurions laissé “allumés” en cet après-midi défunte. On les imagine jeunes, surexcités, obsédés par l’envie d’en finir avec “nous”, sans savoir qu’ils suicident cette part d’humanité que nous ne pouvons retrouver qu’ensemble.

Nous devons reconnaître que cette vie, ces libertés et ces valeurs que nous revendiquons aujourd’hui, ces lumières de la ville, ces instants d’innocence dont nous pleurons la mise sous scellés forcée, nous les avons à notre façon aussi broyés, noyés dans la solitude et la folle course de nos vies décentrées. Quel choc mais quel face à face étourdissant et bouleversant que de ressentir soudain, au fond de nos caves d’un jour, la perte de ce dont nous avions cru pouvoir nous passer. De réaliser que nous avions perdu le bonheur de les “posséder”.

14h45, SMS du cinéaste Joachim Lafosse : “Quelle défaite, la peur est là. Ils sont en train de gagner. La réponse est pathétique. La seule réponse est d’aller au cinéma, au théâtre, au concert. Je pense beaucoup à Camus et à sa révolte.”

Mais les tweets qui décrivent la vie, au dehors, ce samedi, sont impitoyables, car tirés eux aussi en rafale. Tam tam souterrain, seul moyen de communication désormais de tout un peuple terré chez lui, assommé, sidéré, et qui tweet après tweet, sms après sms, pleure. “Le Woluwe shopping center ferme”, “La rue Neuve est déserte”, “Le concert de Johnny annulé”. Celui d’André Rieu aussi bizarrement, car il se produisait quelque part en Flandre. Un transfert…

“On se croirait en 40!”

Entre les coups, les “nouvelles” finissent de nous achever. Pour ceux qui croyaient encore être dans un film, il est temps d’atterrir : des explosifs retrouvés à Molenbeek ; le Premier ministre évoque des hommes armés, plusieurs cibles, des attaques simultanées. Le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort [à la tête de la région de Bruxelles] fait une communication : “Nous appelons la population bruxelloise au calme et à la sérénité”. On se croirait en 40 ! Les Bruxellois parlent au Bruxellois… La télé communique : “Soyez vigilants. C’est si on voit quelque chose qu’on appelle la police”. L’armée est devant le Delhaize, l’Aldi et le Lidl de Molenbeek. Azewee ! #menace, #brussels.

On en vient à envier ces étrangers qu’on voit au JT de 13h, à Zaventem, reprendre l’avion, pour rentrer chez eux, au Canada. Avant, c’était toujours nous, les gens qui quittaient des zones d’embrouilles, ou étaient rapatriés quand cela tournait mal en vacances. Très loin, c’était dangereux, mais Pentagone, Porte Louise, Chaussée d’Ixelles, ça non, vraiment, ce n’était pas dans notre disque dur.

Et soudain on les aime, ces charcutiers et ces petites vieilles qu’on a croisés sur le marché – quand même, il faut manger ! – qui disent avec leurs mots, leurs accents multiples et leurs têtes de toutes les couleurs – des Bruxellois quoi – : “On a la peur en nous mais on va quand même pas arrêter nos vies !” On a envie de les embrasser, de les emmener à la maison. Promis, demain, ou lundi ou mardi, ou…, on fera aussi comme les Parisiens hier soir à 21h20 : on ira tous danser rue Neuve, au Bota, devant Bozar et le Woluwe Shopping center. On fera une farandole de la mort qui tue. [Grande rue commerçante, salle de concert et Palais des Beaux-Arts de Bruxelles]

On sent confusément que ce ne sera pas si simple : on ne va pas s’en tirer comme ça. [Le site américain] Politico tweete : “Pour rappel, aujourd’hui, la Belgique est un état en faillite”. Un bobo ex-molenbeekois envoie une lettre au monde : “Molenbeek broke my heart” [La commune bruxelloise de Molenbeek m’a brisé le cœur].

Boire un verre

Pas envie de vous laisser là-dessus. A 15h03, j’ai décidé de ne pas me pendre au fil Twitter, mais de me tatouer un de ces 140 caractères, avant d’aller boire un verre en ville : “Je ne veux pas vivre dans un monde où je ne peux pas aller au concert d’André Rieu”. Signé Darth Vador.

Je ne croyais pas que j’allais rire aujourd’hui.

15h53, nouveau SMS de Michel Kacenelenbogen : “Tristes et révoltés, nous avons pris la décision de suivre les directives de notre bourgmestre et de la police de Saint-Josse. Mais nous ne nous tairons pas. Dès mardi, le théâtre Le Public rouvrira ses portes, nous rallumerons les lumières et nous reprendrons la parole.

Je ne ris déjà plus…