Quelle est la raison de cette décision? Après tout, il apparaissait que les États-Unis avaient invité la Russie à retourner dans le club des pays développés, reconnaissant ainsi l’impossibilité de résoudre les problèmes mondiaux sans l’aide de la Russie.

Une offre flatteuse
L’objectif était simple: résoudre le problème mondial auquel sont confrontés les États-Unis et (à leur avis) l’ensemble du monde développé: contenir la Chine. Oui, il fut un temps où le G7 résolvait lui-même les problèmes mondiaux – cependant, dans sa forme actuelle, il en est incapable. La baisse de la qualité des dirigeants, la divergence des intérêts, le manque de volonté politique – tout cela a transformé les Sept d’un conseil d’administration mondial en un club de gentlemen des démocraties développées. Qui discutent des problèmes mondiaux, mais en même temps sont incapables de les résoudre à leur gré, ni de forcer les autres à le faire, ou même de s’entendre entre eux.

Après le sommet de l’an dernier à Biarritz, le journal britannique Guardian a décrit très précisément le G7 comme “la relique d’une époque révolue”. Une époque où le président américain était respecté; où la diplomatie multilatérale portait ses fruits; où les processus mondiaux étaient contrôlés par des politiciens mondialistes, et non par des démagogues nationalistes; où les démocraties occidentales pouvaient convenir d’actions communes et mettre ces accords en pratique. Au sommet de Biarritz, ils se sont entendus sur une seule chose: comme le New York Times l’a justement souligné, la règle numéro un de la réunion était «ne pas fâcher qui vous savez».
Attirant quatre nouveaux pays à la table ronde, «vous savez qui» pensait résoudre deux problèmes en même temps. Tout d’abord, il trouvait des partenaires avec lesquels il parle le même langage du rationalisme (Russie) ou qui ne le méprisent pas pour son nationalisme et ses idées de droite (la Russie encore, la Corée du Sud respectueuse, l’Inde avec aussi une direction nationaliste de droite, ainsi que l’Australie, pas accablée d’idéologie particulière en politique étrangère). Deuxièmement, il recevait quatre pays qui, contrairement aux partenaires européens qui, selon Trump, en sous-estiment le danger, ont vraiment peur de l’expansion chinoise et sont soit prêts à participer à la contenir, soit (dans le cas de la Russie) théoriquement prêt à discuter de leur participation à ce projet.
La Russie au premier rang?
Au départ, Moscou a adopté une attitude attentiste et a déclaré qu’elle attendait une explication de l’initiative par la voie diplomatique. Le Kremlin voulait comprendre quel sens aurait pour lui de participer à cette noble réunion. Oui, sa participation élève son statut – mais la Russie n’est pas la bienvenue. Sans ambiguïté et fermement contre le retour de Moscou, il y avait au moins deux pays participants: le Royaume-Uni et le Canada.
De plus, l’opinion publique américaine était contre. Contre aussi auraient été les partenaires de la Russie dans les pays du tiers monde, qui soupçonnent depuis longtemps le Kremlin de vouloir abandonner le concept d’un monde multipolaire dès le premier appel des États-Unis et de l’Europe à retourner dans le camp occidental.
Il est d’autant plus clair que la Russie a été invitée à retourner dans le camp occidental et qu’on lui a fait miroiter de «tout pardonner» dans le seul but de l’attirer dans le système de confinement de la Chine. La Corée du Sud, l’Australie et même l’Inde sont des pays nécessaires et utiles dans ce système, mais sans eux, il est toujours viable. Et sans la Russie, non.
Le Kremlin contrôle les processus en Asie centrale (par laquelle passent les routes commerciales terrestres chinoises vers l’Europe et de laquelle la Chine veut importer des hydrocarbures, et non pas des extrémistes islamistes frais émoulus des camps d’entraînement). La Russie a une longue frontière avec la Chine à travers laquelle elle peut fournir des ressources à la Chine en cas de blocus maritime imposé par les États-Unis. C’est pourquoi l’Amérique a besoin de la Russie. Mais la Russie a-t-elle besoin de ça? Qu’obtiendra-t-elle des États-Unis pour sa collaboration, ou du moins pour avoir démontré sa disponibilité (sous forme de participation au sommet du G11).
L’Ukraine? Nous allons nous-mêmes la récupérer au fil du temps. La suppression des sanctions? Aujourd’hui, ils les supprimeront et demain ils les rétabliront à nouveau. La promesse de recevoir Poutine dans les meilleures maisons d’Europe? Mais déjà tout le monde l’appelle et lui demande de résoudre ses problèmes. Quoi qu’il en soit, pourquoi Moscou devrait-elle abandonner ses relations de travail avec la Chine, entrer en conflit direct avec Pékin et être privée de sa liberté de manœuvre dans l’espoir d’obtenir des contreparties de l’Occident, auquel pour parler franchement le Kremlin n’accorde aucune confiance?
Apparemment, Washington n’a pas pu répondre à cette question. Et alors qu’ils y réfléchissaient, l’affaire a été sérieusement compliquée par la promotion aux États-Unis de l’histoire selon laquelle Moscou aurait payé les talibans pour tirer sur des soldats américains en Afghanistan.
Il y a encore plus de «highly likely» dans cette histoire que dans l’affaire Skripal: elle est basée uniquement sur le témoignage d’une «source de haut rang» au New York Times; la mission elle-même a été en quelque sorte réalisée à la mode estonienne (pour toute l’année 2019, un peu plus de deux douzaines de soldats américains sont morts en Afghanistan, et même si nous imaginons que le GRU a payé pour tous, le degré d’inefficacité est incroyable); au Pentagone et au renseignement américain, l’information donnée par le New York Times n’a pas été confirmée. Cependant, les politiciens démocrates ont déjà monté l’affaire en épingle, critiquant Trump pour “marcher sur la pointe des pieds” devant le président russe, et même les républicains écrivent déjà des articles sous le titre “Pourquoi Trump accorde-t-il la priorité aux intérêts de Poutine?”
EN COMPLÉMENTAIRE 1
« Loi du Kremlin » : tout ce qui ne va pas en Amérique (et ailleurs) est causé par la Russie
Selon Wikipédia, la loi de Godwin est une règle empirique énoncée en 1990 par Mike Godwin, d’abord relative au réseau Usenet, puis étendue à l’Internet : « Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »
La loi de Godwin peut se généraliser de la manière suivante à la presse mainstream américaine et aux politiciens américains :
« Pour tous les grands médias et les responsables politiques américains, il existe un unique thème « le Kremlin », tel que pour toute discussion au sein de cette presse et de ces milieux politiques, la probabilité que ce thème soit abordé tend vers 1. ».
Dans cette loi, le terme Kremlin inclut Vladimir Poutine, la Russie, les robots russes, les babouchka, les hackers, le GRU, les poupées russes et d’autres entités.
EXEMPLES
– RussiaGate
Il est inutile de revenir ici sur le flop du RussiaGate relatif aux « fake news » des médias sur l’intervention russe dans les élections américaines et tout le cinéma qui a duré des années et coûté des millions de dollars pour finir en un non-lieu.
– Le point Godwin de l’histoire franco-russe ;
11 Mai, 2015 l’Humanité
– Poutine et l’Ukraine: prolifération des points Godwin 06/03/2014 L’Express
– Coronavirus aux USA ? la faute aux Russes !
On se rappelle que l’abominable Poutine des neiges avait déjà été accusé, entre autres choses, de militariser des pieuvres géantes, d’attaquer la démocratie américaine à coups de Pokémon (CNN !) et de manipuler les campagnes de vaccination.
Chers amis, l’ogre a passé un cap supérieur et va, tenez-vous bien, désormais utiliser… le coronavirus pour semer la discorde parmi les Américains !
Eh oui, c’est l’héroïque New York Times qui nous l’apprend. Les « arguments » sont certes quelque peu poussifs (et jetés en toute fin d’article) : l’épidémie coïncide avec la campagne électorale, elle est déjà l’objet de théories du complot et Trump l’a mal gérée. On ne voit pas trop le rapport avec Moscou mais notre bonne presse libre et démocratique ne s’arrête pas à ces futiles détails. Tremble, bon peuple américain, l’ours est là qui rôde, s’apprêtant à s’engouffrer dans la brèche virale. Heureusement, nos glorieux journalistes veillent… Source : Chroniques du Grand Jeu
– Au 27 février 2015, le nom de Hitler a été mentionné près de 1.800 fois au Congrès depuis vingt ans
Le Congrès américain «adore parler d’Hitler», selon le site Daily Dot, qui a comptabilisé, grâce au projet Capitol Words, que le nom du dirigeant nazi avait été cité 1.771 fois depuis 1996 par les représentants et sénateurs américains, soit «7,7 fois par mois» en moyenne.
En comparaison, nous avons cherché quel était le chiffre pour la France, et si nos députés et sénateurs étaient aussi prompts au point Godwin que leurs homologues d’outre-Atlantique.
À partir des archives de l’Assemblée nationale, nous avons relevé, depuis juin 1997, 40 occurrences du nom Hitler dans les comptes-rendus de séance dans l’hémicycle. Une recherche dans les archives du Sénat français renvoie elle seulement 17 occurrences en séance publique depuis 1996. Beaucoup moins donc qu’aux États-Unis –en comparaison, une recherche sur «Hitler» renvoie 91 résultats rien que pour les années 2013-2014 du Congrès.

à Adolf Hitler plusieurs fois
– Accuser le Kremlin est le seul jeu disponible
Ces derniers jours, le New York Times, qui a inventé l’histoire selon laquelle le Kremlin avait payé des primes aux talibans afghans pour tuer des soldats américains, a été particulièrement assidu en promouvant l’histoire d’une Russie perfide. La couverture initiale du Times, qui affirmait que l’activité avait été confirmée à la fois par des sources de renseignement et par le suivi du circuit de l’argent, a été complétée par des absurdités délirantes de l’ancienne conseillère à la sécurité nationale d’Obama, Susan Rice, qui demande « Pourquoi Trump place-t-il la Russie d’abord? [au lieu de « L’Amérique d’abord. NdT] » puis elle a appelé à une «réponse américaine rapide et significative». Rice, qui est mentionnée comme un choix possible de Biden pour la vice-présidence, a été l’une des architectes de la destruction de la Libye et de l’escalade des opérations militaires et de renseignement américains dirigés contre une Syrie non menaçante.
Le Times relate également l’histoire d’un homme d’affaires pachtoune, contrebandier de drogue, qui semblait avoir beaucoup d’argent en dollars, ignorant le fait que l’Afghanistan est inondé de dollars et cela depuis des années . Une grande partie de l’argent provient des transactions sur les drogues, car l’Afghanistan est, depuis l’occupation américaine, le premier producteur mondial d’opium et de ses sous-produits.
Pour le NYT, l’argent doit provenir forcément de Russie, , car deux minables talibans, qui ont probablement été torturés par la police afghane, ont dit que c’était le cas. Le Times cite également des sources anonymes qui allèguent qu’il y a eu des transferts d’argent d’un compte géré par les renseignements militaires du GRU du Kremlin vers un compte ouvert par les talibans. Notez les «présumés» et considérez pendant une minute qu’il serait stupide pour toute agence de renseignement d’effectuer des virements de banque à banque, qui pourraient être identifiés et suivis par les gars intelligents du Trésor américain et de la NSA. Essayez également de vous rappeler comment, il n’y a pas si longtemps, nous avons entendu des histoires fabriquées à propos de menaces d’ADM pour justifier la guerre contre l’Irak, puis contre l’Iran.
D’autres organes d’information du Parti démocrate, notamment CNN, MSNBC et The Washington Post, ont tous sauté sur l’histoire de cette prime, ajoutant des détails sur leur source présumée inépuisable de sources anonymes !!
Ainsi donc, les médias « sérieux » rapportent un «fait» à partir d’une simple rumeur.
Inévitablement, la direction du Parti démocrate a sauté immédiatement sur son cheval préféré, qui doit affirmer haut et fort à l’unisson qu’en cas de doute, c’est la Russie qui l’a fait. Joe Biden en particulier est «dégoûté» par la «trahison» de Trump laissant massacrer les troupes américaines car afin de maintenir «une posture d’avilissement devant Poutine».
Qu’en est-il au juste ?
Le Pentagone enquêterait sur les circonstances entourant la mort de trois soldats américains par une bombe au bord de la route le 8 avril 2019 afin de déterminer un lien possible avec le rapport du NYT. Il y a également des inquiétudes concernant plusieurs décès à l’entraînement où des recrues de l’armée afghane ont dénoncé leurs instructeurs. Étant donné que les talibans n’auraient guère besoin d’une incitation à tuer des Américains et que seulement dix-sept soldats américains sont morts en Afghanistan en 2019 à la suite d’une action hostile, l’année à laquelle les renseignements se rapporteraient, on pourrait bien décrire toute initiative conjointe talibans-russes comme un échec cinglant, puisque presque tous ces décès ont été attribués à l’activité cinétique initiée par les forces américaines.
– Le super terroriste SOROS s’y met aussi
Loin d’être un spectateur passif donnant des conseils utiles aux groupes de militants pour la démocratie, Soros a été fortement impliqué dans la restructuration des anciens régimes communistes en Europe de l’Est et a participé à la révolution dite des roses en Géorgie en 2003 et à la révolution de Maidan en Ukraine en 2014, toutes deux soutenues par le gouvernement américain et destinées à menacer la sécurité régionale de la Russie.
Soros déteste particulièrement le président Vladimir Poutine et la Russie. Il a révélé qu’il est loin d’être une figure bienveillante qui se bat pour la justice dans son article d’opinion du Financial Times de mars (payant) intitulé « L’Europe doit soutenir la Turquie pour dénoncer les crimes de guerre de Poutine en Syrie ».
L’éditorial est plein d’erreurs factuelles et est essentiellement un appel à l’agression contre une Russie qu’il décrit comme étant engagée dans le bombardement d’écoles et d’hôpitaux. Il commence par : « Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, la Russie n’a pas seulement cherché à maintenir en place son plus fidèle allié arabe, le président syrien Bachar al-Assad. Elle a également voulu retrouver l’influence régionale et mondiale qu’elle a perdue depuis la chute de l’Union soviétique ». Tout d’abord, la Russie n’est pas « intervenue » en Syrie. Elle y a été invitée par le gouvernement légitime du pays pour apporter son aide contre divers groupes, dont certains étaient liés à Al-Qaïda et à l’État Islamique, qui cherchaient à renverser le président al-Assad.
Et à part Soros, peu d’experts réels sur la Russie prétendent qu’elle cherche à recréer l’« influence » de l’Union soviétique. Moscou n’a pas les ressources nécessaires pour le faire et n’a manifesté aucun désir de poursuivre l’ex-programme mondial qui était caractéristique au temps de l’État soviétique.
Suit alors un vol complet en hyperbole avec : « Vladimir Poutine a cherché à utiliser la tourmente au Moyen-Orient pour détruire les normes internationales et les progrès du droit humanitaire international réalisés depuis la seconde guerre mondiale. En fait, la création du désastre humanitaire qui a transformé près de 6 millions de Syriens en réfugiés n’a pas été une conséquence de la stratégie du président russe en Syrie. C’était l’un de ses principaux objectifs ». Notez qu’aucune des affirmations de Soros n’est étayée par des faits.
L’éditorial de Soros contient également quelques souvenirs, décrivant comment « en 2014, j’ai exhorté l’Europe à se réveiller face à la menace que la Russie faisait peser sur ses intérêts stratégiques ». L’article révèle que Soros n’est ni conciliant ni « diplomatique », ce qui montre clairement qu’il choisit ses ennemis sur la base de considérations idéologiques qui déterminent également ses choix quant à la manière d’encadrer ses entreprises. Compte tenu de tout cela, pourquoi est-il inimaginable que George Soros soit engagé dans une conspiration, qu’il soit clandestinement derrière au moins une partie du chaos créé par les antifas et les Black Lives Matter, ainsi que du flot d’immigration illégale qui, ensemble, ont peut-être déstabilisé fatalement les États-Unis ?
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Mais le matraquage médiatique et le lavage de cerveau marchent à merveille en Amérique :

La récente tentative de relancer le « Russiagate » a échoué en à peine une semaine. C’est un échec embarrassant pour les médias qui l’ont mis en avant. Leurs « journalistes » sont tombés dans un piège d’une absurdité évidente. Ils ont laissé leurs sources les abuser à des fins politiques.
La marine russe a protégé l’Amérique durant la guerre civile
Des choses étranges se produisent dans les guerres civiles: pendant la guerre civile russe en 1919, 13000 soldats américains ont été envoyés par le président Woodrow Wilson pour attaquer la Russie et occuper les villes d’Archangelsk dans l’Arctique et de Vladivostok dans le Pacifique.
Or, un demi-siècle plus tôt, des milliers de marins de la marine impériale russe et leurs officiers ont inondé les villes de San Francisco et de New York. Mais les circonstances étaient très différentes. Ils étaient là pour défendre les États-Unis contre une invasion étrangère, et non pas pour la menacer, et ils ont brillamment réussi dans leur tâche.
Cette histoire incroyable est bien racontée dans « Friends in Peace and War: The Russian Navy’s Landmark Visit to Civil War San Francisco » de C. Douglas Kroll publié en 2007.
Comme le montre Kroll, le minuscule escadron du Pacifique de la marine américaine était faible à l’époque et les pirates (pilleurs du commerce) confédérés étaient encouragés par la Grande-Bretagne et parcouraient à leur guise l’Atlantique. Donc, le débarquement russe envoyait un message clair et indubitable: toute attaque navale britannique ou française contre New York ou San Francisco, le deux grands centres de commerce et de puissance financière des États-Unis à l’Est et sur la nouvelle côte Ouest constitueraient également une attaque contre la Russie.
Les rues de San Francisco et de New York regorgeaient d’officiers et de marins russes dans leurs uniformes brillants en 1863 et elles avaient entraîné des succès sociaux. D’innombrables défilés, bals et dîners dansants ont été organisés, souvent par les visiteurs Russes eux-mêmes.
Les deux escadrons ont été dépêchés par le tsar Alexandre II, qui, durant toute sa vie, a été un grand et véritable ami des États-Unis, afin de protéger les côtes atlantiques et pacifiques d’Amérique contre les attaques des deux nations les plus puissantes du monde – les empires britannique et français. Ces deux empires ont choisi d’intervenir dans la guerre civile aux côtés de la Confédération, et ils se sont ouvertement orientés en 1862.
Les efforts de l’Empire britannique pour démanteler les États-Unis pendant la guerre civile ont été documentés dans les articles de Matthew Ehret.
Le gouvernement britannique était dominé dans les années 1860 par le grand champion de la démocratie, de l’ouverture des frontières et du libre-échange William Ewart Gladstone, dont le père avait fait fortune en étant le plus grand marchand d’esclaves au monde. Gladstone à l’apogée de son pouvoir et de son influence en tant que chancelier de l’Échiquier britannique ou ministre des Finances, a ouvertement insisté pour que soit reconnue la Confédération des esclavagistes.
La même politique a été poussée par le sinistre et brillant Robert Gascoigne-Cecil, plus tard pour régner en tant que secrétaire aux Affaires étrangères et Premier ministre en tant que Lord Salisbury après Gladstone de 1886, et la plupart du temps jusqu’en 1902. Il a dominé l’élaboration des politiques étrangères britanniques pendant 40 ans et jusqu’à sa mort, il a ouvertement regretté que l’Empire n’ait pas saisi l’occasion pendant la guerre civile de détruire les États-Unis.
C’est l’intervention du tsar Alexandre qui a empêché cela. Il pouvait voir, avec l’incendie et le pillage de Pékin en 1860, que Saint-Pétersbourg pourrait bien être le prochain objectif des vautours colonialistes anglais et français. Dans toute l’Eurasie, il a fait cause commune avec Otto Von Bismarck, nouveau chancelier de Prusse, pour unir l’Allemagne et repousser l’influence britannique et française du cœur de l’Europe.
Puis Alexandre a développé une amitié extraordinaire avec le président américain Abraham Lincoln. Ignoré pendant près d’un siècle et demi. «Le tsar et le président: Alexandre II et Abraham Lincoln, libérateur et émancipateur» par Marilyn Pfeifer Swezey (University of Wisconsin Press, 2009) a documenté cette étonnante amitié, menée par lettre entre les deux grands libérateurs de l’Est et de l’Ouest, qui sont tous deux assassinés et martyrisés par des assassins répugnants.
La protection de l’Union dans sa volonté d’abolir l’esclavage contre l’Empire britannique est au cœur de la passion morale du grand tsar et de sa vision stratégique de défendre son pays.
La grande stratégie d’Alexandre II n’est jamais enseignée dans les écoles et universités du monde occidental à ce jour, mais ce fut un brillant succès.
En 1870, la protection et le soutien russes avaient assuré la survie et la réunification des États-Unis en Amérique du Nord et l’unification de l’Allemagne en Europe.
L’alliance des empires britannique et français qui avait fait des ravages dans le monde entier depuis la Russie et l’Autriche-Hongrie jusqu’en Inde, en Chine, au Mexique et aux États-Unis pendant 20 ans a été brisée lorsque Napoléon III a été renversé en France après que les forces prussiennes l’ont capturé dans le Guerre de 1870.
Alexandre a placé la Grande-Bretagne sur la défensive stratégique mondiale pour la première fois depuis sa défaite lors de la guerre d’Indépendance américaine 90 ans plus tôt. En 1870, les États-Unis et l’Allemagne avaient déjà devancé la Grande-Bretagne dans la construction de chemins de fer et la production d’acier. Tous deux pratiquaient des politiques tarifaires protectionnistes pour protéger les emplois et le bien-être, les profits et les capacités industrielles de leurs propres peuples – un modèle qui était également adopté par le Japon. Entre les États-Unis à l’ouest et l’Allemagne à l’est, la Grande-Bretagne était confinée et ne pouvait plus constituer une menace directe pour la Russie.
Jusqu’à la Révolution russe et la folie arrogante de Woodrow Wilson (diagnostiqué comme un fou chronique par Sigmund Freud lui-même, qui a écrit un livre à ce sujet), les États-Unis et la Russie impériale sont restés de bons amis.
Le tsar Alexandre a vendu l’Alaska aux États-Unis. Le secrétaire d’État de Lincoln, William Seward, a négocié l’accord. Alexandre a même invité Lincoln et sa première dame Mary Todd Lincoln comme invités d’honneur à Saint-Pétersbourg après son retrait de la présidence et Lincoln a accepté l’offre.
En l’occurrence, le véritable héritier de Lincoln, le général Ulysses S. Grant a accepté l’offre et a été chaleureusement diverti en tant qu’invité de l’empereur en août 1878, trois ans seulement avant son assassinat en 1881. (Grant, le plus astucieux des observateurs, a discrètement noté que le grand tsar semblait nerveux et épuisé après tant de tentatives contre sa vie par les révolutionnaires.)
Cette histoire vraie cruciale du contexte stratégique réel de la guerre civile américaine n’est jamais enseignée dans les écoles et universités américaines. Tous les politiciens, décideurs et experts américains (P3) l’ignorent totalement. Une fois de plus, l’ignorance totale et pathétique des leçons les plus profondes de leur propre histoire a fatalement aveuglé les Américains modernes.
Source : Shield of the Union: How the Russian Navy Protected America in the Civil War par Martin Sieff
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Le poète américain Oliver Wendell Holmes a d’ailleurs commémoré le soutien de la Russie à l’Union dans l’un de ses poèmes, dont les deux vers finaux sont les suivants :
« Que Dieu bénisse l’Empire qui aime la Grande Union ;
Force à son peuple ! Longue vie au Tsar ! »
La Russie a vendu l’Alaska aux États-Unis
La capitale de la Compagnie russe d’Amérique à Novo-Arkhangelsk (« La Nouvelle Arkhangelsk », du nom d’une ville du Nord russe), en Alaska, 1837. Cette cité est aujourd’hui appelée Sitka.
Archives d’État de la marine russe, Saint-Pétersbourg
En 1867, la Russie a vendu le territoire de l’Alaska aux États-Unis pour 7,2 millions de dollars. Vingt ans plus tard, les Américains y ont découvert de vastes réserves d’or. La ruée ultérieure vers ce métal précieux a rapporté aux Américains des centaines de millions de dollars en échange de son modeste investissement initial.
En vendant aux Américains ces terres trop éloignées de Moscou, et donc trop difficiles à contrôler, la Russie a par conséquent accordé aux États-Unis leur 49e État, qui s’est révélé inestimable au cours de l’histoire.
La Russie a mené l’effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale
Les États-Unis et l’Union soviétique étaient alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Les deux nations se sont unies contre un ennemi commun – les puissances de l’Axe – et leurs efforts de guerre ont largement contribué à la victoire commune dans le conflit.
En même temps, il est communément admis que l’Union soviétique a porté le fardeau de la guerre sur ses épaules et a sacrifié beaucoup plus de vies humaines et d’autres ressources pour la victoire. L’URSS a en effet alors perdu 26,6 millions de citoyens, tandis que les pertes américaines se sont élevées à 405.000.

Refusez vous-même
Dans cette situation, les membres de l’équipe Trump eux-mêmes (par exemple, le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien) ont suggéré au président de retirer en quelque sorte l’invitation à Poutine. Mais Trump ne pouvait pas le faire – et pas seulement parce qu’il aurait montré de la faiblesse. S’il retire l’invitation, cela signifie qu’il convient que les accusations des Russes dans le financement des fusillades de soldats américains par les talibans sont justifiées. Ainsi, il reconnaît l’exactitude de l’article du New York Times. Il y a un passage dans l’article disant que Trump était au courant de la fusillade au printemps – il le savait et restait silencieux. Par conséquent, le président américain qualifie désormais l’article de faux et ne veut par aucune de ses actions suggérer le contraire.
Et ici, apparemment, une élégante ruse à deux coups a été inventée. Dans une interview avec les médias russes, l’ambassadeur américain dans notre pays, John Sullivan, a fait une petite fuite. “Nous travaillons actuellement sur les détails et discutons avec le ministère russe des Affaires étrangères et les gouvernements des autres pays participants de la question de savoir s’il y a un rôle acceptable pour la Russie lors de ce sommet”, a-t-il déclaré. Ainsi, en fait, criant sur les toits que Moscou a accepté d’envisager sa participation à ce sommet antichinois.
Il n’est pas surprenant que le ministère des Affaires étrangères ait considéré ces mots comme une provocation et a noté qu’il n’avait rien arrangé avec personne, et Moscou ne participerait pas au sommet sous cette forme.
« Ce soi-disant “G7” élargi, en tant qu’idée, est pernicieux, car il n’est pas clair pour nous comment les auteurs de cette initiative envisagent de prendre en compte le facteur chinois », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Sergei Ryabkov. Et si Moscou exprime officiellement sa réticence à participer au sommet, alors le propriétaire de la Maison Blanche est hors de cause.
Ainsi, Moscou a officiellement fait un choix: elle n’est pas prête à contenir la Chine et même à participer à une discussion sur le sujet. Et il n’y aura pas d’autres sujets au G11. En effet, comme M. Ryabkov a continué à juste titre, « sans la Chine, il est tout simplement impossible de discuter de certaines questions dans le monde moderne ». Mais Trump n’est pas offensé par le refus – si Moscou exprime officiellement sa réticence à participer au sommet, alors de la part du propriétaire de la Maison Blanche il n’y a pas de gêne. Aucune invitation à annuler.
Dans le même temps, la Russie ne refuse pas un dialogue multilatéral avec les États-Unis et propose à nouveau à Trump de revenir à des options constructives – par exemple, le sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU proposé par Vladimir Poutine. Cependant, cette option n’est pas très intéressante pour le président américain – et pas seulement parce qu’il est difficile de créer un système de sécurité collective contre la Chine dans des négociations avec la Chine. Trump soupçonne – et a toutes les raisons de le faire – que le sommet des Big Five deviendra le sommet des quatre contre un.
Et ce “un” ne sera pas la Russie, ni même la Chine. Mais “vous savez qui.”
Par : Gevorg Mirzayan, professeur agrégé, Université financière
Gevorg Mirzayan est un expert du Moyen-Orient et un analyste de premier plan à l’agence Foreign Policy (www.foreignpolicy.ru).