Les traces d’une mystérieuse civilisation retrouvées au fond du lac Titicaca

Il y a plusieurs centaines d’années, l’empire Inca régnait sur l’ouest de l’Amérique du Sud. Une civilisation immense, qui s’est étendue sur toutes les Andes pendant plusieurs siècles. Mais ce que l’on sait moins, c’est que, longtemps avant l’âge d’or des Incas, la zone était occupée par une autre civilisation plus mystérieuse encore. Son nom : l’empireTiwanaku.

Selon les historiens, il aurait atteint à son apogée 10.000 à 20.000 membres. Et, à leur grande surprise, ils ont découvert au fond du lac Titicaca des preuves que cette civilisation pratiquait des rituels religieux. « Notre étude prouve que le peuple Tiwanaku, qui s’est développé sur le lac Titicaca entre 500 et 1.100 après J.-C., était le premier dans la région à offrir des objets de valeur à ses divinités« , rapporte Jose Capriles, anthropologue à l’Université d’Etat de Pennsylvanie.

 

Une société complexe 

Pour les experts, c’est la preuve que la religion existait en cette partie du globe bien plus tôt que ce qu’on pensait. Au milieu des sédiments, ils ont en effet retrouvé des brûloirs à encens en forme de puma avec des fragments de charbon présents sur les débris, ainsi qu’un certain nombre d’ornements en pierre, or et coquillage.

Par ailleurs, leur présence au fond du lac ne serait pas due au hasard. D’après les scientifiques, ces objets auraient été spécialement conçus pour être submergés : « la présence d’ancres près des offrandes suggère que les officiants ont probablement déposé ces objets lors de rituels tenus sur des bateaux« , avance Jose Capriles. 

Selon les chercheurs, ces symboles sont la preuve de l’émergence d’une société complexe. Une société qui pourrait avoir été en expansion, et qui pourrait s’être lancée dans l’exploration des environs. Cinq siècles plus tard, la civilisation Inca aura pourtant pris sa place. Et c’est elle que l’Histoire aura retenu.

La Porte du Soleil

 


Des centaines d’offrandes  fournissent des informations sur la culture Tiwanaku

 

Offrandes Tiwanaku typiques du récif de Khoa.

 

Dans les temps anciens, un état stable sans rituels et sans religion était impensable. Ils ont assumé le rôle d’institutions politiques, y compris la récompense et le châtiment de la population. C’était pareil dans les Andes. Les découvertes du lac Titicaca fournissent maintenant des informations sur Tiwanaku – probablement le premier État de la région. Les chercheurs concluent que, parmi une multitude d’objets de valeur, un récif rocheux près de l’île du soleil au milieu du lac était un centre de culture rituel entre le VIIIe et le Xe siècle. Là, les élites religieuses ont renforcé le pouvoir de l’État émergent lors de cérémonies, comme l’a rapporté l’équipe dirigée par Christophe Delaere de l’Université d’Oxford dans les « Actes » de la National Academy of Sciences ( » PNAS « ).

Les plongeurs amateurs ont découvert le récif une fois

Le lac Titicaca , situé à la frontière du Pérou et de la Bolivie à 3 800 mètres d’altitude, revêt une importance capitale dans la mythologie de la culture inca . Les Incas régnèrent dans la région de 14h à 15h32 environ. Mais beaucoup plus tôt, entre 500 et 1100, le bassin autour du lac était le cœur de l’État de Tiwanaku, dont la capitale éponyme se trouvait au sud du lac. Selon les chercheurs, l’Isla del Sol (île du soleil) était un site religieux central du côté bolivien actuel du lac géant, qui est plus de 15 fois plus grand que le lac de Constance.

Pendant longtemps, les scientifiques ont supposé que la religion avait joué un rôle crucial dans la formation et la consolidation de l’État Tiwanaku. Cependant, pendant longtemps, rien ne prouvait que de tels rituels soutenaient cette théorie.

Le site archéologique du lac Titicaca.

 

En 1977, des plongeurs amateurs japonais ont découvert un récif rocheux au large de la côte nord-ouest de l’île et ont trouvé des brûleurs d’encens et de petits animaux. Sur ce récif de Khoa, de nouvelles expéditions ont été découvertes à la fin des années 80 et au début des années 90, notamment des os, des céramiques et des personnages en or et en argent. Certains d’entre eux venaient de l’époque des Incas, d’autres de l’époque de Tiwanaku. Cependant, une affectation exacte était difficile pour de nombreux objets. En outre, les chercheurs ont supposé que le récif sous les sédiments accumulés trouvait encore beaucoup plus de découvertes cachées. L’équipe autour de Delaere a donc exploré le récif de Khoa depuis 2013 lors d’une autre expédition sous-marine.

Des milliers d’objets sous la surface de la mer

Environ cinq à sept mètres sous la surface de l’eau, les chercheurs ont découvert une richesse d’objets sur une surface de 2 400 mètres carrés: des brûleurs d’encens en forme de puma, des ornements en or, des os de lamas, des oiseaux, des grenouilles et des poissons, des coquillages et plus de 1000 éclats de céramique. Par datation au radiocarbone (C14), les scientifiques ont déterminé l’âge entre environ 800 et 960 – la période d’expansion de l’état de Tiwanaku.

Une communauté bolivienne sur le site archéologique.

Compte tenu de l’abondance de matériel, les chercheurs concluent que des sacrifices d’animaux et des offres de valeur ont été présentés régulièrement. À l’époque, une partie du récif de Khoa était située au-dessus de la surface de l’eau. Le fait que les rituels aient eu lieu à Isla del Sol n’est pas une coïncidence pour les chercheurs: « L’île soleil et plus particulièrement le récif Khoa sont proches du centre géographique du lac », écrivent-ils. « Par conséquent, il n’est pas étonnant que l’élite Tiwanaku ait utilisé cet endroit pour des cérémonies coûteuses et très importantes. » Au cours de ces cérémonies, le feu a probablement été utilisé, car Delaere et ses collègues ont trouvé à plusieurs endroits des restes de charbon de bois.

Le récif comme centre du monde religieux

Alors que l’accès à l’île et au récif était difficile et réservé à un groupe exclusif de personnes, « les habitants des villages environnants auraient pu assister aux cérémonies de loin ». A cette époque, toute la rive du lac Titicaca était densément peuplée. Avec l’aide de ces rituels, la religion a renforcé l’état d’avenir. « La quantité et la qualité des offrandes ont montré que le récif était au centre du monde religieux de cette époque. »

Selon les chercheurs, les religions et les rituels étaient principalement utilisés pour contrôler et manipuler des pouvoirs surnaturels et pour promouvoir la cohésion dans le groupe. Les divinités religieuses ont pris le rôle de « punisseur surnaturel ». Ils devraient inciter la population à coopérer et à respecter les codes moraux. Dans le même temps, les pouvoirs surnaturels pourraient récompenser ceux qui respectent les règles.

Par conséquent, selon les chercheurs, ces rituels ont joué un rôle majeur dans la cohésion du groupe, d’autant plus qu’il n’existait probablement pas d’institutions laïques chargées de faire respecter les normes. À cet égard, les riches offres du récif de Khoa auraient dû contribuer de manière significative au fait que l’état de Tiwanaku autour du lac Titicaca pourrait prospérer et exister. (FSCH / dpa)


Voici quelques artéfacts

 

 

De nombreuses variétés de crânes ont été retrouvé sur le site.

 

De nombreux crânes allongés témoins réels d’une coutume particulière.

DIVERSES PHOTOS

Situation géographique de l’empire Tiwanaku.

 

Le lac Titicaca et la grande cité de Tihuanaco.

 

Photo satellite de la cité de Tihuanaco

 

Des sculptures sur les murs.

 

La Porte du Soleil.
Porte de la Lune

 

Une autre porte de ce qui aurait pu être une cité souterraine!

 

Des ruines grandioses!

 

Tiwanaku vue de Google Map
Une maison en terre cuite.

 


Des plans et une théorie provenant du réalisme fantastique des années « 80

 


Une église aurait été construite sur le site par des Templiers

Photos de vestiges de la présence des Templiers à Tiahuanaco

Croix grecques à Tiahuanaco ( Instituto del Ciencia del Hombre, Buenos Aires. )

Croix latine à Tiahuanaco ( Instituto del Ciencia del Hombre, Buenos Aires. )

apôtre du grand portail de la cathédrale d’Amiens

le moine à Tiahuanaco ( Instituto del Ciencia del Hombre, Buenos Aires. )

cette église fut construite par les templiers après 1250 sur les ruines de l’ancienne ville de Tiahuanaco et les motifs sculpturaux venaient d’Amiens. Vers 1290, les Araucans s’emparèrent de la colonie viking et templière de Tiahuanaco et le chantier s’arrêta. Les survivants quittèrent le Pérou ou se réfugièrent dans les hautes montagnes pour participer par la suite à l’édification de l’empire inca, celui que trouvèrent les conquérants espagnols. Il est fortement probable que les dirigeants du Temple et des moines aient pu établir le lien direct dans la transmission du savoir datant d’avant le dernier grand cataclysme ( – 10 000 environ avant J-C ) par les Egyptiens et par les habitants de la région de Tiahuanaco. Ils ont pu comprendre que les vestiges de ce savoir provenaient de l’Atlantide qui l’avait reçu des colonies de gens venus depuis Vénus dont la colonie originelle se situe justement à Tiahuanaco. Ce qui explique largement que les templiers n’aient pas accordé une importance particulière à la Bible et aux dogmes de l’église romaine rédigés par certains papes. 

source des photos : les templiers en Amériques, Jacques de Maheu, Robert Laffont, les énigmes de l’univers, 1980

 

 

…une histoire à suivre mes ami(e)s!

 

 

C’était hier:29 août 1533. Le jour où le conquistador Pizarro fait exécuter l’Inca Atahualpa

 

Nous sommes le 29 août 1533, deux heures après le coucher du soleil, l’empereur inca Atahualpa est tiré de sa prison de Cajarmaca pour être brûlé sur un bûcher. Depuis sa condamnation, les prêtres espagnols tentent de lui arracher sa conversion, mais il résiste obstinément. Il n’est pas question pour lui d’abandonner son dieu Soleil pour un gringalet qui s’est laissé crucifier comme un agneau. Il avance difficilement, les jambes et les bras entravés par des chaînes. 

Le 29 août 1533, l’empereur inca Atahualpa prisonnier de Pizarro accepte finit par accepter le baptême. Le voilà catholique malgré lui. Gloria ! Aux anges, Nadine Morano lui envoie un baiser. L’Inca n’aura l’occasion d’en profiter car à peine baptisé, le voilà garrotté à mort par les Espagnols.

À vrai dire, la conversion n’a pas été aussi rapide que prévue. Durant des jours et des jours, les conquistador ont tanné leur prisonnier qui ne voulait pas en entendre parler. Même lorsqu’il s’est entendu, le matin même, condamné à périr sur le bûcher. Non et non, il ne veut pas adorer ce grand dadais qui s’est laissé crucifier comme un agneau… Toute la journée, il campe sur ses positions… Deux heures après le coucher du soleil, on vient chercher Atahualpa pour le conduire sur le lieu de son supplice, la place de Cajamarca. Il avance difficilement, les jambes et les bras entravés par des chaînes. Le frère dominicain Vicente de Valverde le suit comme une ombre en ne cessant de le tanner afin qu’il embrasse la vraie foi. Celle de Jésus le rédempteur. Tu parles, Charles, si l’Inca est sensible au baratin du religieux. … Mais frère Valverde ne se laisse pas démonter. Il insiste, soûle l’Inca avec des citations de la Bible.

Spanish missionary Vicente de Valverde (d. 1541) of the Pizarro expedition to Cajamarca holds up a cross as he preaches Christianity to Incan emperor Atahualpa (d. 1533), Cajamarca, Peru, November 16, 1532. When Atahualpa rejected Valverde’s message, Pizarro massacred Atahualpa’s men, ransomed Atahualpa for gold, and sentenced him to death unless he converted to Christianity. Atahualpa relented and was baptized by Father Valverde but was later executed by Pizarro, which marked the end of the Inca Empire and led to Pizarro’s conquest of Peru. Illustration from early 1890s.

L’autre l’envoie au diable jusqu’au moment où il comprend qu’on s’apprête à le brûler vif. Bon Dieu, il aurait préféré finir entre les mains de l’état islamique… L’Inca comprend enfin que son corps sera réduit en cendres, ce qui empêchera son âme d’aller dans l’au-delà selon sa croyance. Cette perspective lui est insupportable. Du coup, Atahualpa se met à écouter Valverde qui lui promet qu’en cas de conversion il ne sera plus brûlé, mais garrotté. Pizarro confirme le deal. Aussi sec, Atahualpa accepte le baptême. Jamais conversion ne fut aussi rapidement expédiée. L’Inca reçoit le nom de Jean de Atahualpa. Il peut maintenant mourir en paix. C’est donc en chrétien qu’il est miséricordieusement étranglé dans sa cellule. 

Des milliers d’hommes harnachés d’or

Pour comprendre comment l’Inca à la tête d’un empire est tombé entre les mains d’une minuscule bande d’aventuriers, il faut remonter à janvier 1531. Pour sa troisième expédition en Amérique, Pizarro se lance à la conquête de l’Empire inca. Il est accompagné par ses trois frères, Hernando, Gonzalo et Juan, et par un lointain parent moine, Valverde. Il peut compter sur une armée – le mot commando serait plus juste – de cent quatre-vingts hommes et trente-sept chevaux… L’immense chance de Pizarro, c’est de débarquer en pleine guerre fratricide entre Atahualpa et son demi-frère Huascar, après la mort de leur père l’Inca Huayna Capac, deux ans plus tôt. Le conquistador parvient jusqu’à la cité de Cajamarca vers laquelle Atahualpa et son armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes se dirigent, à la fois curieux et décidés à éliminer ces envahisseurs. Une formalité, pense l’Inca.

Comprenant qu’un affrontement lui serait fatal, Pizarro conçoit un piège grossier, mais efficace. Le samedi 16 novembre 1532, il envoie des émissaires pour inviter Atahualpa à partager une paella entre amis sur la place de Cajamarca. Entre amis, c’est-à-dire non armés. Dans l’esprit du conquistador, le « non armé » ne s’applique qu’aux Indiens. Lui planque ses hommes armés jusqu’aux dents dans les bâtiments entourant la place où doit se dérouler le festin. Valverde bénit les combattants qui entonnent des chants religieux. C’est émouvant.

Capture d’Atahualpa.

Ayant imprudemment accepté l’invitation, Atahualpa prend la route de Cajamarca suivi de quelques milliers d’hommes chamarrés, ornés d’or et de plumes. À six cents mètres de la cité, l’Inca ordonne à son armée de faire halte pour la nuit. Consternation de Pizarro qui voit son plan remis en cause. Alors, il s’empresse de promettre à son hôte une fête du tonnerre de Dieu avec tequila à volonté et l’ange Nabilla pour l’inciter à reprendre la route. Comment résister ? Au coucher du soleil, entouré de milliers de serviteurs et de guerriers désarmés qui chantent, l’Inca arrive sur la place vide de Cajamarca. Étonné, il cherche du regard les étrangers, quand il voit s’avancer vers lui un petit bonhomme en robe. Il pense reconnaître Jean Paul Gaultier en kilt, mais non, il s’agit du père Valverde qui tient un bréviaire d’une main et une croix de l’autre. Aidé par un interprète, il explique à Atahualpa que, sur l’ordre de son chef, il doit lui exposer la doctrine de la vraie foi, celle qui a conduit les Espagnols à venir jusqu’ici. Pas moyen d’y échapper. Atahualpa doit se taper la création de l’homme, puis sa chute, la rédemption par la mort de Jésus, la résurrection et tout le tintouin. C’est interminable. L’estomac de l’Inca crie famine. Enfin, le petit homme achève sa péroraison en expliquant que l’empereur espagnol, le plus grand monarque sur terre, a reçu mandat du pape pour vaincre et convertir les indigènes du Nouveau Monde et que son chef Francisco Pizarro est chargé de cette mission. Bref, il supplie l’Inca d’abjurer ses erreurs, d’embrasser la foi chrétienne et de se soumettre à l’empereur d’Espagne.

Extermination

Devant tant d’impudence, le regard d’Atahualpa lance des flammes. Il répond : « Je ne serai le vassal de personne. Je suis plus grand que tous les autres princes sur terre. Votre empereur est peut-être grand, je lui concède alors le privilège d’être mon frère. Mais ce pape dont vous me parlez doit être fou pour distribuer des pays qui ne lui appartiennent pas. […] Votre propre Dieu, comme vous dites, a été tué par les hommes qu’il a créés. Mon Dieu est toujours vivant dans les cieux et regarde ses enfants. » L’Inca saisit alors le bréviaire de Valverde, en tourne quelques pages avant de le jeter avec véhémence au sol en s’exclamant : « Dites à vos camarades qu’ils doivent me rendre compte de leurs faits et gestes sur ma terre. Je ne partirai pas d’ici tant qu’ils ne m’auront pas rendu satisfaction de tout le mal qu’ils ont commis. »

Scandalisé par une telle ingratitude, le moine ramasse son bréviaire avant de retourner auprès de Pizarro à qui il dit : « Ne voyez-vous pas que nous gaspillons notre souffle en parlant avec ce chien rempli de morgue ? » Le conquistador donne alors le signal de l’attaque. Ses hommes cuirassés jaillissent des maisons, semant la terreur avec leurs armes à feu. Les chevaux ont été équipés de grelots pour ajouter à l’effroi des Indiens qui n’en avaient jamais vu jusqu’ici. Désarmés, ils sont livrés à l’ire guerrière des conquistadors. Les morts s’abattent par centaines. Des ruisseaux de sang s’écoulent dans les rues. Autour d’Atahualpa, les nobles Incas tentent de faire rempart avec leur corps. Pris de court, le roi assiste à l’extermination de ses hommes sans bien comprendre la situation. La nuit commence à tomber. Las de la boucherie, les Espagnols veulent y mettre fin en tuant Atahualpa, mais Pizarro s’interpose, ce qui lui vaut d’être blessé à la main, l’unique blessure reçue ce jour-là par un Espagnol ! L’Inca est fait prisonnier. Aussitôt, toute résistance indienne s’évapore. Cette nuit-là, à peine plus d’une centaine d’Espagnols ont massacré entre quatre et cinq mille Indiens.

Mais une promesse est une promesse. Quelques heures plus tard, Pizarro offre un banquet à son ennemi qu’il fait asseoir à ses côtés. Lequel, un peu perdu, ne trouve à dire que : « C’est la fortune de la guerre. » Et de manifester son admiration devant la ruse des Espagnols. Après quelques semaines d’emprisonnement, Atahualpa craint que son frère Huascar ne profite de sa triste situation pour s’emparer du pouvoir. Aussi, il supplie son geôlier de lui accorder la liberté et lui promet en échange de remplir d’or une pièce jusqu’à trois mètres de hauteur. Les Espagnols pensent que l’Inca est devenu fou : une telle quantité d’or est impossible à rassembler. Sauf Pizarro, qui, lui, croit l’Inca, qui d’ailleurs en rajoute en s’engageant également à remplir une pièce plus petite de deux fois son volume en argent. Méticuleux, Pizarro fait enregistrer l’accord par un notaire. Son prisonnier a deux mois pour faire collecter l’or sous forme de bijoux, de vaisselle, d’objets de culte, de plaques décoratives…

1 550 milliards d’euros

Au fil des jours, de tout le pays arrivent des convois d’or. Peu à peu, la pièce se remplit. Quant au moine Valverde, il ne rend pas les armes, persistant à vouloir convertir l’Inca. Comment le dieu d’Atahualpa pourrait-il être le vrai dieu, puisqu’il l’a laissé tomber dans la main de ses ennemis ? Piètre argumentation qui fait rigoler le principal intéressé. En fait, celui-ci a une préoccupation bien plus importante que celle de la religion : son frère ! Il promet à Pizarro de lui donner encore plus d’or que prévu s’il consent à le libérer immédiatement. Mais l’Espagnol n’est pas idiot. Au contraire même, son esprit machiavélique envisage de faire venir auprès de lui ce fameux Huascar pour voir s’il ne pourrait pas constituer un allié plus solide qu’Atahualpa. Pressentant le coup fourré, l’Inca donne l’ordre, depuis sa prison, d’assassiner son frère, lequel est aussitôt noyé.

Pendant ce temps, l’or continue d’affluer à Cajamarca, mais plus lentement que prévu. L’empire est vaste et les routes escarpées. Les Espagnols s’impatientent. Certains réclament un partage immédiat pour rentrer en Espagne. Mais la majorité des conquistadors préféreraient marcher sur la capitale, Cuzco, où ils pensent découvrir encore plus d’or. Pizarro, lui aussi, commence à trouver le temps long, il veut s’emparer de la capitale inca, sans laquelle il ne peut devenir maître de l’empire. Finalement, le partage est décidé : chaque homme aura sa part, mais pour qu’il n’y ait pas d’embrouille, on décide de fondre tous les objets en lingots identiques. La valeur de la rançon dépasse certainement 1 550 milliards d’euros actuels. C’est le plus gros butin de tous les temps tombé entre les mains d’une minuscule bande d’aventuriers. Un cinquième est mis de côté pour l’empereur d’Espagne, le reste est réparti selon un savant calcul entre Pizarro et ses hommes.

Condamné à être brûlé vif

Rien n’empêche plus, désormais, de marcher sur Cuzco, sinon le prisonnier Atahualpa. Qu’en faire ? Le libérer ? Pas question. Il risquerait de vite reprendre les armes. Le garder prisonnier ? Voilà qui immobiliserait une bonne partie des forces espagnoles. S’en débarrasser définitivement ? Il faut trouver un motif. Justement, des rumeurs alarmantes parlent du rassemblement de milliers d’Indiens sur le pied de guerre. Voilà le prétexte attendu : les conquistadors accusent Atahualpa de manigancer une insurrection. Il faut l’exécuter sur-le-champ. Mais Pizarro préfère y mettre les formes. Il organise un procès avec des juges, un procureur, et même un avocat pour l’accusé qui doit répondre de douze chefs d’inculpation. Du grand n’importe quoi : usurpation de la couronne, assassinat de l’héritier officiel Huascar, détournement des revenus du pays, idolâtrie, adultère en raison de ses nombreuses femmes, incitation à une insurrection. Et d’avoir violé la bonne, non ?… Jacques Vergès accourt pour prendre sa défense… Le verdict est sans surprise : Atahualpa est jugé coupable de tout et condamné à être brûlé vif sur la place principale de Cajamarca. Ainsi disparaît le dernier Inca, entraînant une civilisation de trois siècles dans sa tombe. Quant au moine Valverde, quelques années plus tard, il est capturé par des Indiens d’Équateur, qui, pour le punir de sa rapacité, lui versent de l’or fondu dans la bouche. Les ingrats…