Astronomie:Une collision gigantesque entre Uranus et une protoplanète s’est-elle déroulée il y a 4 milliards d’années ?

Uranus, septième planète de notre système solaire, aurait été frappée par un objet massif d’environ deux fois la taille de la Terre il y a 4 milliards d’années, selon une étude. L’événement cataclysmique expliquerait un certain nombre de mystères entourant Uranus, y compris la raison de l’inclinaison dramatique de la géante et la formation de ses lunes.

Uranus est sans doute l’une des planètes les plus sous-estimées de notre système solaire. Et pour cause, elle sent l’œuf pourri. Mais si l’on passe outre son odeur, Uranus devient beaucoup plus intéressante. Elle possède son propre système d’anneaux et accueille une famille étendue de lunes fascinantes. Elle est aussi intrigante : à la différence de toutes les autres planètes, Uranus présente une très forte inclinaison de son axe. Les pôles nord et sud sont en effet situés où les autres planètes ont leur équateur. Et depuis sa découverte, les astronomes se demandent forcément pourquoi.

Des astronomes de l’Université de Durham au Royaume-Uni se sont récemment penchés sur la question, évaluant la possibilité d’un impact géant il y a plusieurs milliards d’années, à l’aube de la formation de notre système : quelles auraient été les conséquences d’un tel impact sur l’évolution de la planète ?

En pleine formation, notre système solaire était chaotique : tous les corps étaient en mouvements, ainsi les collisions étaient nombreuses. Par exemple, la théorie dominante sur la création de la Lune de la Terre implique un rendez-vous qui aurait mal tourné entre notre monde et un corps de la taille de Mars connu sous le nom de Theia. Les débris résultant de cette collision ont lentement fusionné pour finalement former la Lune, qui continue aujourd’hui d’affecter notre planète, en ralentissant par exemple son spin et en créant des marées.

Les chercheurs se sont pour cette étude appuyés sur des simulations informatiques de pointe pour déterminer les conséquences qu’une collision massive aurait sur l’évolution d’Uranus. Plus de 50 tests différents ont été faits, impliquant un proto-Uranus frappé par une série de trois impacteurs qui représentaient respectivement une, deux et trois fois la masse de la Terre. Les simulations à haute résolution ont révélé qu’Uranus a probablement été frappée par une jeune protoplanète qui faisait au moins deux fois la masse de la Terre. Cette dernière était composée en grande partie de roches et de glace, semblable à certains égards au noyau rocheux du géant gazier lui-même.

L’étude pourrait également aider à résoudre un mystère de longue date concernant la température extrêmement basse – -216 °C – de l’atmosphère d’Uranus. Il est possible que les débris de l’impacteur aient formé une fine couche près de la couche de glace de la planète, empêchant la chaleur du centre de se déplacer vers la haute atmosphère. Les collisions par informatique ont également montré que l’impact aurait pu jeter des quantités significatives de roches et de glace en orbite, qui se seraient ensuite installées autour du plan incliné. À partir de ces débris, les lunes du géant gazeux auraient pu se coaliser.

Notons enfin que cette étude ne permet pas simplement une meilleure compréhension de notre système. Uranus partage de nombreuses caractéristiques avec les mondes extraterrestres fréquemment découverts par Kepler. Les astronomes pourraient utiliser ces connaissances pour mieux comprendre la nature de ces mondes lointains.

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Astronomie:La Lune serait née de l’explosion d’un large pan de la Terre

La naissance de la Lune est un cataclysme d’une si grande ampleur qu’elle aurait pu être consécutive à l’explosion d’un large pan de la Terre. On sait que notre Lune est  née de la collision entre notre planète, et une autre de la taille de Mars, baptisée Théia. De nouvelles analyses des échantillons collectés lors des missions Apollo suggèrent que cet évènement a été si violent qu’il aurait provoqué l’explosion partielle de notre planète.

 

Une collision terrible.
Une collision terrible.

Les scientifiques pensent majoritairement que notre Lune est ce qu’il reste d’un cataclysme digne de Melancholia, ce film de Lars von Trier. Une planète, Théia, de la taille de Mars, serait entré en collision avec la Terre. Projetant dans l’espace suffisamment de matière pour qu’un satellite naturel, notre Lune, puisse se former. Toute la question est de savoir si Théia a été absorbée majoritairement par la Terre ou par la Lune.

Et alors que jusqu’ici, on pensait que la Lune était en grande majorité composée des restes de Théia (entre 60% et 80%), une nouvelle étude nous raconte une toute autre histoire, plus violente. La Lune serait en fait constituée en majeure partie de matériaux provenant de la Terre. Ce qui veut dire que la Lune est née de l’explosion cataclysmique d’une partie de notre planète causé par un impact de haute énergie avec Théia.

Si les conclusions de cette étude, basé sur de nouvelles analyses de roches ramenées des missions Apollo, se révèlent exactes, cela signifie que la théorie jusqu’ici dominante, selon laquelle la Lune s’est formée en majorité des restes de Théia est fausse.

Une question d’énergie libérée par la collision

En analysant des roches issues de  la Lune, on a en effet découvert que de nombreux marqueurs isotopiques se révèlent identiques à ceux que l’on trouve sur notre planète. Ce qui montre que la Lune est pratiquement uniquement composée de matière provenant de la Terre. Ce qui remet toutes nos connaissances sur le sujet en question.

 

Pour bien comprendre si la Lune vient de Théia ou de la Terre, les scientifiques ont depuis longtemps eu recours à des modèles. Ils tentent de comprendre quelle quantité d’énergie a été libérée lors de l’impact pour rendre la naissance de la Lune, dans sa composition actuelle, possible.

La théorie majoritaire jusqu’ici, était que l’impact entre Théia et la Terre était de relativement faible énergie. Seule une petite partie de la Terre aurait fondu selon cette  hypothèse, tout en projetant quelques débris, majoritairement composés d’une Théia en fusion, vers l’espace. Le problème c’est que ce modèle ne tient plus compte tenu des récentes analyses.

Et surtout il n’explique pas la composition très mélangée entre ce qui vient de Théia et de la Terre, autant sur notre planète que sur la Lune. En prime, certains scientifiques avancent que dans une telle configuration, l’atmosphère aurait empêché une grande partie des débris de se mettre en orbite.

Ces nouveaux résultats confortent en fait une autre théorie de formation, dite de haute énergie. Un impact d’une extrême violence aurait tant comprimé et chauffé les gaz de l’atmosphère qu’ils seraient entrés dans un état supercritique, à la fois liquide et gazeux. Ce milieu aurait davantage été propice au mélange des matériaux de Théia avec ceux de la Terre.

Surtout la violence de l’impact est plus cohérente avec la quantité de matière nécessaire à la formation de la Lune. Les chercheurs espèrent désormais confirmer leur découverte avec davantage d’analyses d’échantillons lunaires et terrestres. « Nous espérons de tout coeur que d’autres personnes nous suivront et tenteront de confirmer nos résultats », conclut l’un des chercheurs à l’origine de la découverte dans la revue scientifique Nature.

Sources:Nature.com