
– P. Ouspensky
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Sur les neuf frontières vitales au fonctionnement du « système Terre », au moins quatre ont déjà été transgressées par nos sociétés industrielles, avec le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité ou le rythme insoutenable de la déforestation. Transgresser ces frontières, c’est prendre le risque que notre environnement et nos sociétés réagissent « de manière abrupte et imprévisible », préviennent Pablo Servigne et Raphaël Stevens, dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer ». Rappelant l’ensemble des données et des alertes scientifiques toujours plus alarmantes, les deux auteurs appellent à sortir du déni. « Être catastrophiste, ce n’est ni être pessimiste, ni optimiste, c’est être lucide ».
Pablo Servigne et Raphaël Stevens : [1] La naissance du livre est l’aboutissement de quatre années de recherche. Nous avons fusionné des centaines d’articles et d’ouvrages scientifiques : des livres sur les crises financières, sur l’écocide, des ouvrages d’archéologie sur la fin des civilisations antiques, des rapports sur le climat… Tout en étant le plus rigoureux possible. Mais nous ressentions une forme de frustration : quand un livre aborde le pic pétrolier (le déclin progressif des réserves de pétrole puis de gaz), il n’évoque pas la biodiversité ; quand un ouvrage traite de l’extinction des espèces, il ne parle pas de la fragilité du système financier… Il manquait une approche interdisciplinaire. C’est l’objectif du livre.
Au fil des mois, nous avons été traversés par de grandes émotions, ce que les anglo-saxons appellent le « Oh my god point » (« Oh la vache ! » ou « Oh mon dieu ! »). On reçoit une information tellement énorme que c’en est bouleversant. Nous avons passé plusieurs « Oh my god points », comme découvrir que notre nourriture dépend entièrement du pétrole, que les conséquences d’un réchauffement au-delà des 2°C sont terrifiantes, que les systèmes hautement complexes, comme le climat ou l’économie, réagissent de manière abrupte et imprévisible lorsque des seuils sont dépassés. Si bien que, à force de lire toutes ces données, nous sommes devenus catastrophistes. Pas dans le sens où l’on se dit que tout est foutu, où l’on sombre dans un pessimisme irrévocable. Plutôt dans le sens où l’on accepte que des catastrophes puissent survenir : elles se profilent, nous devons les regarder avec courage, les yeux grand ouverts. Être catastrophiste, ce n’est ni être pessimiste, ni optimiste, c’est être lucide.
Pic pétrolier, extinction des espèces, réchauffement climatique… Quelles sont les frontières de notre civilisation « thermo-industrielle » ?
Nous avons distingué les frontières et les limites. Les limites sont physiques et ne peuvent pas être dépassées. Les frontières peuvent être franchies, à nos risques et périls. La métaphore de la voiture, que nous utilisons dans le livre, permet de bien les appréhender. Notre voiture, c’est la civilisation thermo-industrielle actuelle. Elle accélère de manière exponentielle, à l’infini, c’est la croissance. Or, elle est limitée par la taille de son réservoir d’essence : le pic pétrolier, celui des métaux et des ressources en général, le « pic de tout » (Peak Everything) pour reprendre l’expression du journaliste états-unien Richard Heinberg. A un moment, il n’y a plus suffisamment d’énergies pour continuer. Et ce moment, c’est aujourd’hui. On roule sur la réserve. On ne peut pas aller au-delà.
Ensuite, il y a les frontières. La voiture roule dans un monde réel qui dépend du climat, de la biodiversité, des écosystèmes, des grands cycles géochimiques. Ce système terre comporte la particularité d’être un système complexe. Les systèmes complexes réagissent de manière imprévisible si certains seuils sont franchis. Neuf frontières vitales à la planète ont été identifiées : le climat, la biodiversité, l’affectation des terres, l’acidification des océans, la consommation d’eau douce, la pollution chimique, l’ozone stratosphérique, le cycle de l’azote et du phosphore et la charge en aérosols de l’atmosphère.
Sur ces neuf seuils, quatre ont déjà été dépassés, avec le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité, la déforestation et les perturbations du cycle de l’azote et du phosphore. L’Europe a par exemple perdu la moitié de ses populations d’oiseaux en trente ans (lire ici). La biodiversité marine est en train de s’effondrer et les premières « dead zones » (zones mortes) apparaissent en mer. Ce sont des zones où il n’y a carrément plus de vie, plus assez d’interactions du fait de très fortes pollutions (voir ici). Sur terre, le rythme de la déforestation demeure insoutenable [2]. Or, quand nous franchissons une frontière, nous augmentons le risque de franchissement des autres seuils. Pour revenir à notre métaphore de la voiture, cela correspond à une sortie de route : nous avons transgressé les frontières. Non seulement nous continuons d’accélérer, mais en plus nous avons quitté l’asphalte pour une piste chaotique, dans le brouillard. Nous risquons le crash.
Quels sont les obstacles à la prise de conscience ?
Il y a d’abord le déni, individuel et collectif. Dans la population, il y a ceux qui ne savent pas : ceux qui ne peuvent pas savoir par absence d’accès à l’information et ceux qui ne veulent rien savoir. Il y a ceux qui savent, et ils sont nombreux, mais qui n’y croient pas. Comme la plupart des décideurs qui connaissent les données et les rapports du GIEC, mais n’y croient pas vraiment. Enfin, il y a ceux qui savent et qui croient. Parmi eux, on constate un éventail de réactions : ceux qui disent « à quoi bon », ceux qui pensent que « tout va péter »…
L’alerte sur les limites de la croissance a pourtant été lancée il y a plus de 40 ans, avec le rapport du physicien américain Dennis Meadows pour le Club de Rome (1972). Comment expliquer cet aveuglement durable des « décideurs » ?
Quand un fait se produit et contredit notre représentation du monde, nous préférons déformer ces faits pour les faire entrer dans nos mythes plutôt que de les changer. Notre société repose sur les mythes de la compétition, du progrès, de la croissance infinie. Cela a fondé notre culture occidentale et libérale. Dès qu’un fait ne correspond pas à ce futur, on préfère le déformer ou carrément le nier, comme le font les climatosceptiques ou les lobbies qui sèment le doute en contredisant les arguments scientifiques.
Ensuite, la structure de nos connexions neuronales ne nous permet pas d’envisager facilement des évènements de si grande ampleur. Trois millions d’années d’évolution nous ont forgé une puissance cognitive qui nous empêche d’appréhender une catastrophe qui se déroule sur le long terme. C’est l’image de l’araignée : la vue d’une mygale dans un bocal provoque davantage d’adrénaline que la lecture d’un rapport du GIEC ! Alors que la mygale enfermée est inoffensive et que le réchauffement climatique causera potentiellement des millions de morts. Notre cerveau n’est pas adapté à faire face à un problème gigantesque posé sur le temps long. D’autant que le problème est complexe : notre société va droit dans le mur, entend-on. Ce n’est pas un mur. Ce n’est qu’après avoir dépassé un seuil – en matière de réchauffement, de pollution, de chute de la biodiversité – que l’on s’aperçoit que nous l’avons franchi.
Ne pouvons-nous pas freiner et reprendre le contrôle de la voiture, de notre civilisation ?
Notre volant est bloqué. C’est le verrouillage socio-technique : quand une invention technique apparaît – le pétrole et ses dérivés par exemple –, elle envahit la société, la verrouille économiquement, culturellement et juridiquement, et empêche d’autres innovations plus performantes d’émerger. Notre société reste bloquée sur des choix technologiques de plus en plus inefficaces. Et nous appuyons à fond sur l’accélérateur car on ne peut se permettre d’abandonner la croissance, sauf à prendre le risque d’un effondrement économique et social. L’habitacle de notre voiture est aussi de plus en plus fragile, à cause de l’interconnexion toujours plus grande des chaînes d’approvisionnement, de la finance, des infrastructures de transport ou de communication, comme Internet. Un nouveau type de risque est apparu, le risque systémique global. Un effondrement global qui ne sera pas seulement un simple accident de la route. Quelle que soit la manière dont on aborde le problème, nous sommes coincés.
Les manières dont l’effondrement pourraient se produire et ce qui restera de la civilisation post-industrielle est abondamment représentée au cinéma – d’ Interstellar à Mad Max en passant par Elysium – ou dans des séries commeWalking Dead. Cet imaginaire est-il en décalage avec votre vision du « jour d’après » ?
Parler d’effondrement, c’est prendre le risque que notre interlocuteur s’imagine immédiatement Mel Gibson avec un fusil à canon scié dans le désert. Parce qu’il n’y a que ce type d’images qui nous vient. Nos intuitions ne mènent cependant pas à un monde version Mad Max, mais à des images ou des récits que nous ne retrouvons que trop rarement dans les romans ou le cinéma. Ecotopia, par exemple, est un excellent roman utopiste d’Ernest Callenbach. Publié aux États-Unis en 1975, il a beaucoup inspiré le mouvement écologiste anglo-saxon, mais n’est malheureusement pas traduit en français. Nous ne pensons pas non plus que ce sera un avenir à la Star Trek : nous n’avons plus suffisamment d’énergies pour voyager vers d’autres planètes et coloniser l’univers. Il est trop tard.
Il y a une lacune dans notre imaginaire du « jour d’après ». L’URSS s’est effondrée économiquement. La situation de la Russie d’aujourd’hui n’est pas terrible, mais ce n’est pas Mad Max. A Cuba, le recours à l’agroécologie a permis de limiter les dégâts. Mad Max a cette spécificité d’aborder un effondrement à travers le rôle de l’énergie, et de considérer qu’il restera encore assez de pétrole disponible pour se faire la guerre les uns contre les autres. Les scientifiques s’attendent bien à des évènements catastrophistes de ce type. Dans la littérature scientifique, l’apparition de famines, d’épidémies et de guerres est abordée, notamment à travers la question climatique. L’émigration en masse est déjà là. Il ne s’agit pas d’avoir une vision naïve de l’avenir, nous devons rester réalistes, mais il y a d’autres scénarios possibles. A nous de changer notre imaginaire.
Existe-t-il, comme pour les séismes, une échelle de Richter de l’effondrement ?
Nous nous sommes intéressés à ce que nous apprennent l’archéologie et l’histoire des civilisations anciennes. Des effondrements se sont produits par le passé, avec l’Empire maya, l’Empire romain ou la Russie soviétique. Ils sont de différentes natures et de degrés divers. L’échelle réalisée par un ingénieur russo-américain, Dmitry Orlov, définit cinq stades de l’effondrement : l’effondrement financier – on a eu un léger aperçu de ce que cela pourrait provoquer en 2008 –, l’effondrement économique, politique, social et culturel, auxquels on peut ajouter un sixième stade, l’effondrement écologique, qui empêchera une civilisation de redémarrer. L’URSS s’est, par exemple, arrêtée au stade 3 : un effondrement politique qui ne les a pas empêchés de remonter la pente. Les Mayas et les Romains sont allés plus loin, jusqu’à un effondrement social. Cela a évolué vers l’émergence de nouvelles civilisations, telle l’entrée de l’Europe dans le Moyen Âge.
Quels sont les signes qu’un pays ou une civilisation est menacé d’effondrement ?
Il y a une constante historique : les indicateurs clairs de l’effondrement se manifestent en premier lieu dans la finance. Une civilisation passe systématiquement par une phase de croissance, puis une longue phase de stagnation avant le déclin. Cette phase de stagnation se manifeste par des périodes de stagflation et de déflation. Mêmes les Romains ont dévalué leur monnaie : leurs pièces contenaient beaucoup moins d’argent métal au fil du temps. Selon Dmitry Orlov, nous ne pouvons plus, aujourd’hui, éviter un effondrement politique, de stade 3. Prenez le sud de l’Europe : l’effondrement financier qui a commencé est en train de muter en effondrement économique, et peu à peu en perte de légitimité politique. La Grèce est en train d’atteindre ce stade.
Autre exemple : la Syrie s’est effondrée au-delà de l’effondrement politique. Elle entame à notre avis un effondrement social de stade 4, avec des guerres et des morts en masse. Dans ce cas, on se rapproche de Mad Max. Quand on regarde aujourd’hui une image satellite nocturne de la Syrie, l’intensité lumineuse a diminué de 80% comparé à il y a quatre ans. Les causes de l’effondrement syrien sont bien évidemment multiples, à la fois géopolitiques, religieuses, économiques… En amont il y a aussi la crise climatique. Avant le conflit, des années successives de sécheresse ont provoqué des mauvaises récoltes et le déplacement d’un million de personnes, qui se sont ajoutées aux réfugiés irakiens, et ont renforcé l’instabilité.
Même simplifiée, cette classification des stades nous permet de comprendre que ce que nous sommes en train de vivre n’est pas un événement homogène et brutal. Ce n’est pas l’apocalypse. C’est une mosaïque d’effondrements, plus ou moins profonds selon les systèmes politiques, les régions, les saisons, les années. Ce qui est injuste, c’est que les pays qui ont le moins contribué au réchauffement climatique, les plus pauvres, sont déjà en voie d’effondrement, notamment à cause de la désertification. Paradoxalement, les pays des zones tempérées, qui ont le plus contribué à la pollution, s’en sortiront peut-être mieux.
Cela nous amène à la question des inégalités. « Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré, le 21 mai à Paris, le secrétaire général de l’OCDE. Quel rôle jouent les inégalités dans l’effondrement ?
Les inégalités sont un facteur d’effondrement. Nous abordons la question avec un modèle nommé « Handy », financé par la Nasa. Il décrit les différentes interactions entre une société et son environnement. Ce modèle montre que lorsque les sociétés sont inégalitaires, elles s’effondrent plus vite et de manière plus certaine que les sociétés égalitaires. La consommation ostentatoire tend à augmenter quand les inégalités économiques sont fortes, comme le démontrent les travaux du sociologue Thorstein Veblen. Cela entraîne la société dans une spirale consommatrice qui, au final, provoque l’effondrement par épuisement des ressources. Le modèle montre également que les classes riches peuvent détruire la classe des travailleurs – le potentiel humain –, en les exploitant de plus en plus. Cela fait étrangement écho aux politiques d’austérité mises en place actuellement, qui diminuent la capacité des plus pauvres à survivre. Avec l’accumulation de richesses, la caste des élites ne subit l’effondrement qu’après les plus pauvres, ce qui les rend aveugles et les maintient dans le déni. Deux épidémiologistes britanniques, Richard Wilkinson et Kate Pickett [3], montrent aussi que le niveau des inégalités a des conséquences très toxiques sur la santé des individus.
Le mouvement de la transition, très branché sur les alternatives écologiques, s’attaque-t-il suffisamment aux inégalités ?
Le mouvement de la transition touche davantage les classes aisées, les milieux éduqués et bien informés. Les classes précaires sont moins actives dans ce mouvement, c’est un fait. Dans le mouvement de la transition, tel qu’il se manifeste en France avec Alternatiba ou les objecteurs de croissance, la question sociale est présente, mais n’est pas abordée frontalement. Ce n’est pas un étendard. La posture du mouvement de la transition, c’est d’être inclusif : nous sommes tous dans le même bateau, nous sommes tous concernés. C’est vrai que cela peut gêner les militants politisés qui ont l’habitude des luttes sociales. Mais cela permet aussi à beaucoup de gens qui sont désabusés ou peu politisés de se mettre en mouvement, d’agir et de ne plus se sentir impuissant.
Le mouvement de la transition est venu du Royaume-Uni où, historiquement, le recours à l’État providence est moins fort. « N’attendons pas les gouvernements, passons à l’action », est leur leitmotiv. Il s’agit de retrouver des leviers d’action là où une puissance d’agir peut s’exercer, sans les politiques ni l’État : une rue, un quartier, un village. Le rôle des animateurs du mouvement est de mettre chacun, individu ou collectif, en relation.
Le mouvement de la transition semble être configuré par les espaces où un citoyen peut encore exercer sa puissance d’agir : la sphère privée, sa manière de se loger ou de consommer, son quartier… Le monde du travail, où cette puissance d’agir est actuellement très limitée, voire empêchée, mais qui demeure le quotidien de millions de salariés, en est-il de fait exclu ?
Pas forcément. C’est ce qu’on appelle la « REconomy » : bâtir une économie qui soit compatible avec la biosphère, prête à fournir des services et fabriquer des produits indispensables à nos besoins quotidiens. Cela ne se fait pas seulement sur son temps libre. Ce sont les coopératives ou l’entrepreneuriat tournés vers une activité sans pétrole, évoluant avec un climat déstabilisé. Ce sont aussi les monnaies locales. Tout cela représente aujourd’hui des millions de personnes dans le monde [4]. Ce n’est pas rien.
La transition, c’est l’histoire d’un grand débranchement. Ceux qui bossent dans et pour le système, qui est en voie d’effondrement, doivent savoir que cela va s’arrêter. On ne peut pas le dire autrement ! Il faut se débrancher, couper les fils progressivement, retrouver un peu d’autonomie et une puissance d’agir. Manger, s’habiller, se loger et se transporter sans le système industriel actuel, cela ne va pas se faire tout seul. La transition, c’est un retour au collectif pour retrouver un peu d’autonomie. Personnellement, nous ne savons pas comment survivre sans aller au supermarché ou utiliser une voiture. Nous ne l’apprendrons que dans un cadre collectif. Ceux qui demeureront trop dépendants vont connaître de grosses difficultés.
Ce n’est pas un peu brutal comme discours, surtout pour ceux qui n’ont pas forcément la capacité ou la marge de manœuvre d’anticiper l’effondrement ?
La tristesse, la colère, l’anxiété, l’impuissance, la honte, la culpabilité : nous avons successivement ressenti toutes ces émotions pendant nos recherches. Nous les voyons s’exprimer de manière plus ou moins forte au sein du public que nous côtoyons. C’est en accueillant ces émotions, et non en les refoulant, que nous pouvons faire le deuil du système industriel qui nous nourrit et aller de l’avant. Sans un constat lucide et catastrophiste d’un côté, et des pistes pour aller vers la transition de l’autre, on ne peut se mettre en mouvement. Si tu n’es que catastrophiste, tu ne fais rien. Si tu n’es que positif, tu ne peux pas te rendre compte du choc à venir, et donc entrer en transition.
Comment, dans ce contexte, faire en sorte que l’entraide et les dynamiques collectives prévalent ?
Le sentiment d’injustice face à l’effondrement peut être très toxique. En Grèce, qui est en train de s’effondrer financièrement, économiquement et politiquement, la population vit cela comme une énorme injustice et répond par la colère ou le ressentiment. C’est totalement légitime. La colère peut être dirigée, avec raison, contre les élites, comme l’a montré la victoire de Syriza. Mais elle risque aussi de prendre pour cible des boucs émissaires. On l’a vu avec le parti d’extrême droite Aube dorée qui s’en prend aux étrangers et aux immigrés. Traiter en amont la question des inégalités permettrait de désamorcer de futures catastrophes politiques. C’est pour cela que les syndicats et les acteurs des luttes sociales ont toute leur place dans le mouvement de la transition.
Recueilli par Ivan du Roy
[1] Pablo Servigne est ingénieur agronome et docteur en biologie. Raphaël Stevens est expert en résilience des systèmes socio-écologiques. Ils sont tous les deux les auteurs deComment tout peut s’effondrer, Ed. du Seuil, avril 2015.
[2] Entre 1995 et 2010, la planète a perdu en moyenne 10 hectares de forêt par minute, selon la FAO.
[3] Voir leur livre, traduit en français : « Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous ».
[4] Voir notre article précédent et vérifier nos cartes à la fin : (Comment transformer un paradis…)
You certainly have heard of the latest NASA study on the collapse of our civilization. In this study, we have at best a few decades before disappearing from the face of the Earth. Beyond alarmism also prominently displayed in this study that in its conclusions, the whole of humanity faces challenges of historic proportions. It seemed interesting to try to return to this study that unleashed numerous comments on social networks and in my email !! So let’s try to see more clearly, and analyze the subject away from panic and taking a step back.
What is the position taken by the study of NASA?
Clarification, please find attached the link to access the original you is to say, the full document, in English and 27 pages!
We can summarize by saying that the study points to the threat of depletion of natural resources and the distribution of resources.
The researchers used a mathematical model called Handy (Human Nature and Dynamical) and listed the reasons that led to the fall of other civilizations: the Mayans, the Mesopotamian empire, the Roman Empire, the Han Dynasty, etc. By studying the dynamics between man and nature, the study shows that there is a recurring cycle found throughout history and that causes a « sudden collapse » of civilizations.
Among the recurring collapse causes include:
– Climate;
– Demography;
– Water, agriculture;
– Energy.
When it occurs, the convergence of these factors results in a civilizational collapse.
« For the authors, it would be wrong to believe that technological advances will solve these problems before it is too late, because they lead to higher consumption. One solution proposed by this study: the establishment of appropriate policies that would aim to reduce inequalities and resource consumption. «
Clearly, this NASA study actually advocates the establishment of systematic policies of « decay » to save humanity.
The collapse of complex societies of Professor Tainter
This is an excellent book. I enclose an annex again the link to read or reread it in its entirety you. To summarize again, for this American professor who has studied carefully the collapses of companies in our history the factors that lead to the tragedy are:
1 / Human societies are organizations doing to solve problems.
2 / sociopolitical systems require energy to maintain itself.
3 / The increased complexity carries with it increased costs for residents.
4 / Investment in sociopolitical complexity as a response to the resolution of problems, often reached a point of diminishing returns.
5 / As the marginal return on investment in complexity declines, the company continues to invest more heavily in proportionally less profitable strategy. It is then necessary to deal with outbreaks of tension out of the current operating budget.
6 / diminishing marginal returns make complexity an overall strategy less attractive, so that parts of a society perceive a growing political separation or disintegration advantage. Logically, various segments of the population increase their active or passive resistance, or openly attempt to secede.
Compared to this reading, it is clear that a country like France gets almost faultlessly criteria of collapse. Like what we can be first somewhere and with ease. Tax exiles or our compatriots who are simply choosing and they are increasingly likely to try their luck abroad, are nothing else than « segments of the population that increase their active resistance » .
We finance our complexity by increasing taxes always more things like electronic cigarettes, drinks, and creativity of our elites is the matter without limit.
« Clash of simplification » launched by our president is an old snake Wed Everyone wants to simplify the complexity, or the complexity is packed, it escapes us, we run behind her. We suffer. Once launched, the shock of simplification was soon forgotten, and frankly, among you … who still remembers about it while he was the « one » of our media there less than a year.
The Club of Rome and Dennis Meadows
Dennis Meadows is one of the authors of the visionary study « The Limits to Growth » which, in 1972, warned about the risk of a crisis of collapse in the first half of the 21st century caused by the depletion of resources of the planet. That makes 40 years that some have already sounded the alarm about the unsustainability of our economic model based on the idea that « infinite growth of mass consumption in a finite world. »
Now it is no need for any mathematical model to understand what common sense allows a child to understand. The infinite growth in a finite world is an intellectual aberration in itself. But our system is currently on the absurd premise. To pass it, it would take us to such access to other planets and we can obviously exploit massively. This again is illusory as the costs and technologies to achieve this we are missing.
Let’s be realistic. This is not to send a team of brave modern adventurers to Mars for a few months and 4! This would colonize, to live, operate and repatriate resources on Earth. We should build cargo space instead of our container. We obviously are not and we risk, as there is the problem, never reach the point where we will be technically able to go easily exploit another planet and know our collapse before.
Dennis Meadows is not anyone since he was the director of MIT, a very famous university, and his 1972 study described several scenarios of possible developments in the economy, population and global resources, each scenario corresponding to different choices that humanity could collectively make from their 1972 screenplay « It is business as usual« , which roughly corresponds to what happened thereafter, predicted that the approach limits the planet would begin to exert a strong impact on growth from around 2010, which would then impact increasing, eventually lead by 2050 at the latest to collapse, that is to say, a precipitous decline in living standards and perhaps the world’s population in a state of exhaustion of resources and the natural environment.
For those who wish to explore this subject (and I recommend them), you will find the link to the latest interview given by Mr. Meadows and French in the text!
Now that we have seen through the work of three different people or groups that the idea of a collapse was not nearly as unlikely, ask the question that really mad!
Western civilization is she now seriously threatened with extinction?
I would rather talk about a possible loss of civilization as we know it in the sense that the disintegration of Western structures does not mean they will be replaced by a new « dark age. » The current economic crisis can be considered as such in two ways: it could be an element directly trigger our potential fall or a precursor element through the tensions it can generate in the coming years, in this case it would mean in reality, the collapse has already begun.
The NASA report is also reflected, as we have seen in other studies, particularly those of the Club of Rome which had analyzed from an environmental angle of the farm commodity cycles. It was thus concluded that economic growth would eventually see a logical end facing the limits of available resources in a system of mass consumption, the basic idea can be summarized by « infinite growth in a finite world is definition impossible. « The other point of reference in this regard is that of the American Joseph Tainter (The collapse of complex societies) under a more political and historical analysis of the late great civilizations.
This leads us to wonder if indeed the system as we know, based on consumption and mass production can take forever resting on the full abundance of raw materials and energy, all of which should be available at a very low cost!
Like NASA and the Club of Rome, I am among those who think that such structures may not last, especially in a globalized world like ours. Once that is said, we should not say that our situation is hopeless so far: it’s not because our system can not make mass consumption its cornerstone that civilization itself is doomed to collapse. It should not be confused as such pure economic system (and its corollary politics) of a civilization as a whole: the recent fall of the Soviet system is there to remind the importance of such nuances. The end of an economic system is not the end of a culture much less the end of a civilization, however it can also be one!
The complexity weakens a company making sensitive to the slightest change
It is clear that the understanding and prediction of the environment is increasingly difficult. Tainter gives the impression, quite pragmatically from the rest, a company weakens gradually as it becomes more powerful, and more complex.
For example, there are not 20 years ago, it was possible for just about anyone to repair the headlight of his car, a simple bulb change is necessary to get there. Today, this problem asks to go to the dealership, to use special tools to disassemble half of the bumper, and buy a special bulb whose price is 10 times larger.
In the same vein, the proliferation of electronic equipment for our cars more sources of failures, and these failures are now impossible, almost, to repair for the average person. Less autonomous, we eventually depend on what we call « services-support » (water supply, energy, food, clothing by external services …). Moreover, these services are becoming popular more they weaken by definition an overall balance generalizing interdependence.
Thus, during the snowstorms of early 2013, the government had been forced to stop trailers at the entrance of the Ile-de-France, which had ended up creating shortages in several sectors after a few days. In a similar register, the impact of the tsunami that hit Japan in March 2011 on the Japanese companies had ended up creating supply problems around the globe. In other words, the more we develop specific systems, we are less able to adapt to unforeseen events.
The issue of complexity is also particularly worrying that it is so much more limited in space in the era of globalization. The problem is that it is impossible or almost « simplify » a system too complex, and the example of the « clash of simplification » desired by the Dutch government here is quite revealing as he indeed created new laws that added to the complexity of the french State. Finally, in a complex society, individuals are highly specialized and not by definition master the skills necessary for survival in a world more « natural. » Therefore a complex society makes people less resilient as dependent on others who have other skills. The complexity thus makes each of us more sensitive and delicate to the vagaries of the world.
One factor may lead to a collapse! … Though!
Our companies are both complex and therefore fragile but up to a point this complexity and this « technicality » possible to find solutions and workarounds. A complex society is a certain adaptable way. This is why, apart from a totally extreme hazards, the collapse of a civilization is always multifactorial and it is the convergence of economic, social, political, or cultural energy.
So some people think that a major energy crisis would not be able to conduct our industrial societies to collapse. While this may seem logical if we assume that the falls of civilizations are multifactorial, it is nevertheless forget too quickly how our whole life now depends oil and its derivatives. We are at the end of the age of abundant and cheap oil and the problem is also not to know when to sink the last drop of oil the last well that how much will cost the barrels when they truly rare. Our medicines, our medicine, our clothing, our food, our fertilizer, our furniture, everything, absolutely everything now depends on the availability of fossil energy. No civilization in history has never been so dependent on energy fairy and most energy today is oil. We are unable at this time to conduct what is called the transition to clean energy or renewable energy.
So I think for the first time in our history, one factor, and we will consolidate all under the term « raw material » can lead to a collapse of societies as we know them so it essential to our economic system is missing blood . Now, and all the figures clearly show, they are running out.
To go a little further in the reasoning, the Roman Empire had no power source other than the arms of slaves. Its collapse was therefore actually multifactorial. The same phenomena are more or less repeated until the emergence of our civilization that we can call « Industrial ». Without energy we are doomed to a very short time and this is what explains, do not be naive, the need to intervene in Iraq, Libya, Syria, or Ukraine. All countries of the world are engaged in a « soft war » to raw materials. When really miss those « soft war » could become far more dangerous.
So obviously, you want still hope and that there always has solutions.
These mechanisms collapses are they irreversible and can we have some hope?
The best historical example to me is the history of humanity, the latter punctuated by major shocks and readjustments often surprising.
Contrary to popular belief, the fall of the Roman Empire did not mean the end of all civilization and all technique, although this obviously represented a « regression ». Nevertheless, the following civilizations always manage to overcome the technological and economic threshold for that preceded them. At least this is the case in the history of the West.
The problem is to ask what might replace the globalized society at a time when no cons–model exists to replace them, which in itself is something totally new historically.
A collapse of this system where everyone is interdependent will logically globally and nothing will come in place alternative.
When a system collapses once, he always had the ability to be absorbed by a more powerful neighbor (it was the case of Rome with the military power of the Germanic tribes and intellectual matrix of Christianity), which is actually unthinkable in the current state of things.
What could lead to a collapse of our social models? Should we go to fear a new Middle Ages?
As I said earlier, we can separate the end of a politico-economic system of the end of a civilization, to which we can add a third scenario, far more apocalyptic, namely the end of humanity.
Most disturbing is that this pattern, as spectacular as it is, is not entirely ruled out.
Beyond the globalized aspect of our system, further weakness is to consider today: our incredible potential for technological destruction.
When the Roman Empire collapsed, there was no laboratory P4 focusing masses of deadly viruses, or nuclear power plants, let alone nuclear arsenals capable of vitrified hundred times the entire planet.
Or one can legitimately wonder what would happen if ever these structures were no longer managed by competent staff. Moreover, this issue of potential technological destruction was a real problem during the collapse of the Soviet Union with a nuclear warhead obsession is found sold on the black market by military whose balances were not paid since several years … !!
If we can always hope that the capitalist system, in its narrowest acceptance (respect for private means of production in the property) can rely on his incredible ability to adapt to find new life and new operating assumptions (like the circular economy for example), black scenarios are therefore clearly not be excluded. This brings us to the groundbreaking book by Nassim Taleb, The Black Swan, for which it shapes our history is not the « average normal events » … but the extreme and highly improbable events.
The collapse is inevitable, then,?
The answer will not like you because you do not like bad news, but yes, the collapse of civilization as we know it is only a matter of time and even if these subjects because they are particularly anxiety are not publicly detailed, all those who think it a bit seriously come to the same conclusion.
The growth of the world population is exponential, but our resources are not. The problem can be summed up fairly simply. Or we find more resources and I can guarantee you that it’s not on Earth as we find them, or we reduce our consumption of resources, or we reduce our population so demand.
So there are three parameters and not one more that you can play. There is this problem three variables and they are perfectly well known.
More resources.
Less consumption of resources
Less resource-intensive.
For more resources should be as in the discovery of America, and it was a considerable contribution in new wealth and resources to old Europe, we left this time not our continent to discover a new one, but we were going to operate on another planet. Must we do before we collapse which obviously looks very bad start.
We can drastically reduce our consumption and this is what happens with unemployed workers and « poor » are millions to be diminishing by necessity, not by choice. We can go back to a much simpler way of life, leave the cities and move closer to the earth. Cities are an aberration in terms of city resources since by definition must do everything to bring depends on all services and supports. He has no autonomy as possible. It can not grow or raise chickens or rabbits itself housed in a hutch overpriced. I hope we can adapt to that way because if we do not do that then there will only be the last variable.
Reduce the human population … it can be done by disease, war or famine. Choose your end or your hunger but in any case this option is very unpleasant.
How to prepare?
Again I point you link an article I wrote about it recently, entitled « How to prepare for the economic collapse. »
Please note that access to raw materials problems, which we are already experiencing, are above all economic problems. Remember that before the subprime crisis in 2007, we were all glued to the price of oil eyes which exceeded $ 150 a barrel !! Why in your opinion? Just because there was enough oil to supply power to a world in economic growth.
This means that growth will not return CAN unlike anything we explain our goons leaders for the simple reason that if we had a future strong global economic growth, while the commodity prices flamberait and that brand, the very high prices of raw materials would « break » the economic growth and recovery would be strong. It is essential to understand this mechanism. Everyone has forgotten or obscured, but from 2005 to 2007 yet we‘ve all been there and we were able to measure the effect of resource scarcity. While the economy is in trouble around the world, the price of oil is now 10 times higher than during the first Gulf War !!!
So be aware that no matter what they tell you, there will be no return to strong and sustainable economic growth. We are already back in the era of scarcity and before the time of the collapse.
Then store which will come in handy, have tools and not « made in china », have plenty to keep waiting for your first harvest, learn to grow, sewing, repairing, horseback riding, hunting, trapping, learn to cope and to become as independent as possible, and particularly if you can leave the cities because in case of collapse of civilization cities will offer no chance of survival in the long run and it is exactly that it is happening in Greece. In Greece, it is a true urban migration taking place. 60% of Greeks want to join cities the countryside, past boards hello to tackle urban poverty.
While some will say but it’s much too pessimistic as analysis or as an approach! Except that my dear friends, the crisis began in the summer of 2007! There are almost 7 years !! We are waiting for 7 full years the return to growth that we are promised to each presidential greeting season !!! 7 years waiting to come see nothing except more misery and more poverty, more damage to our way of life, more taxes and less wealth … This movement is not just about our country. It is global.
So after 7 years of waiting, do not you think that the right question is not rather to ask and if the collapse had already begun? And if the collapse was not « brutal » as indicated by NASA, but just relatively slow? And in your opinion, how the Roman Empire was it collapsed? April 16, 3:23 p.m. at 376? In reality, NASA led us all astray in this case, the collapse of a civilization, because it has structures, rules, laws, official bodies, culture, technique, etc. because she always has a form of strength and resilience that explained its success and development never suddenly collapses. At first it is a slow decay, almost impalpable or is confused with temporary crisis terminal crisis and the events gradually accelerate, and finally the last stage, when reaching certain « threshold effects » that is to say, a sufficient accumulation of problems, so the end of the fall is brutal.
The collapse has already begun. It is economical, technological, environmental, social, political and moral course. This is not the end of the world but the end of a system, and one in which we all live today.
The complete 27 pages of the NASA study here
Vous avez certainement dû entendre parler de la dernière étude de la NASA sur la chute de nos civilisations. Selon cette étude, nous en avons au mieux pour quelques décennies avant de disparaître de la surface de la Terre. Au-delà de l’alarmisme affiché aussi bien dans cette étude que dans ses conclusions, l’humanité tout entière fait face à des défis d’ampleur historique. Il me semblait intéressant d’essayer de revenir sur cette étude qui a déchaîné de très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux et dans ma messagerie électronique !! Essayons donc d’y voir plus clair, et d’analyser ce sujet loin de toute panique et en prenant du recul.
Petite précision, vous trouverez en annexe le lien vous permettant d’avoir accès à l’original, c’est-à-dire au document complet, en anglais et en 27 pages !
On peut résumer cette étude en disant qu’elle pointe du doigt la menace d’épuisement des ressources naturelles et la répartition des ressources.
Les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique baptisé Handy (Human and Nature Dynamical) et ont répertorié les raisons qui ont provoqué la chute d’autres civilisations : les Mayas, l’empire Mésopotamien, l’Empire romain, la dynastie Han, etc. En étudiant la dynamique homme-nature, l’étude montre qu’il y a un cycle récurrent constaté tout au long de l’histoire et qui provoque un « effondrement brutal » des civilisations.
Parmi les causes récurrentes d’effondrement, on retrouve :
– le climat ;
– la démographie ;
– l’eau, l’agriculture ;
– l’énergie.
Lorsqu’elle se produit, la convergence de ces facteurs aboutit à un effondrement civilisationnel.
« Pour les auteurs, il serait faux de croire que les progrès technologiques permettront de résoudre ces problèmes avant qu’il ne soit trop tard, car ils entraînent une consommation plus importante. Seule solution envisagée par cette étude : la mise en place de politiques adaptées qui viseraient à réduire les inégalités et la consommation des ressources. »
En clair, cette étude de la NASA prône en réalité la mise en place de politiques systématiques de « décroissance » pour sauver l’humanité.
C’est un excellent ouvrage. Je vous joins en annexe là encore le lien vous permettant de le lire ou le relire dans son intégralité. Pour résumer là encore, pour ce professeur américain qui a étudié avec minutie les effondrements de sociétés dans notre histoire les facteurs qui conduisent au drame sont les suivants :
1/ Les sociétés humaines sont des organisations faites pour résoudre les problèmes.
2/ Les systèmes sociopolitiques ont besoin d’énergie pour se maintenir.
3/ La complexité accrue porte en elle des coûts accrus par habitants.
4/ L’investissement dans la complexité sociopolitique, en tant que réponse à la résolution des problèmes, atteint souvent un point de rendements marginaux décroissants.
5/ À mesure que le rendement marginal de l’investissement dans la complexité décline, la société investit toujours plus lourdement dans une stratégie proportionnellement moins rentable. Il faut alors faire face aux poussées de tensions en dehors du budget de fonctionnement courant.
6/ Les rendements marginaux décroissants font de la complexité une stratégie d’ensemble de moins en moins séduisante, si bien que des parties d’une société perçoivent un avantage croissant à une politique de séparation ou de désintégration. Logiquement, divers segments de la population accroissent leur résistance active ou passive, ou tentent ouvertement de faire sécession.
Par rapport à cette grille de lecture, force est de constater qu’un pays comme la France obtient à peu près un sans-faute aux critères de l’effondrement. Comme quoi, nous pouvons être premier quelque part et avec facilité. Les exilés fiscaux, ou nos compatriotes qui font tout simplement le choix et ils sont de plus en plus nombreux à aller tenter leur chance à l’étranger, ne sont rien d’autre que des « segments de la population qui accroissent leur résistance active ».
Nous finançons notre complexité par toujours plus d’impôts sur toujours plus de choses comme la cigarette électronique, les boissons, et la créativité de nos élites est sur ce sujet sans limite.
Le « choc de simplification » lancé par notre président est un vieux serpent de mer. Tout le monde veut simplifier la complexité, or la complexité s’est emballée, elle nous échappe, nous courons derrière elle. Nous la subissons. Aussitôt lancé, le choc de simplification fut bien vite oublié, et soyons francs, parmi vous… qui se souvient encore de ce sujet alors qu’il faisait la « une » de nos médias il y a moins d’un an.
Dennis Meadows est l’un des auteurs de l’étude visionnaire sur « Les limites à la croissance” qui, dès 1972, alertait sur le risque d’une crise d’effondrement dans la première moitié du 21e siècle provoquée par l’épuisement des ressources de la planète. Cela fait donc 40 ans que certains ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’insoutenabilité de notre modèle économique basé sur l’idée suivante : « croissance infinie de la consommation de masse dans un monde fini ».
Or il n’est nul besoin d’aucun modèle mathématique pour comprendre ce que le simple bon sens d’un enfant permet de comprendre. La croissance infinie dans un monde fini est une aberration intellectuelle en soi. Or notre système repose pour le moment sur ce postulat aberrant. Pour le dépasser, il faudrait que nous puissions par exemple accéder à d’autres planètes et que nous puissions évidemment les exploiter de façon massive. C’est là encore illusoire tant les coûts et les technologies pour y arriver nous manquent.
Soyons réalistes. Il ne s’agit pas d’envoyer un équipage de courageux aventuriers modernes vers Mars pour quelques mois et de 4 personnes ! Il s’agirait de coloniser, d’habiter, d’exploiter et de rapatrier des ressources sur Terre. Nous devrions bâtir des cargos spatiaux au lieu de nos porte-conteneurs. Nous n’y sommes évidemment pas et nous risquons, car là est le problème, de ne jamais atteindre le moment où nous serons techniquement capables d’aller exploiter facilement une autre planète et de connaître notre effondrement bien avant.
Dennis Meadows n’est pas n’importe qui puisqu’il était le directeur du MIT, une très célèbre université, et son étude de 1972 a décrit plusieurs scénarios d’évolution possible de l’économie, de la population et des ressources mondiales, chaque scénario correspondant à des choix différents que l’humanité pouvait collectivement faire à partir de 1972. Leur scénario « On continue comme avant », qui correspond grosso modo à ce qui s’est passé par la suite, prédisait que l’approche des limites de la planète commencerait à exercer un fort impact sur la croissance à partir des environs de l’année 2010, impact qui irait ensuite croissant, finissant par déboucher d’ici 2050 au plus tard sur un effondrement, c’est-à-dire une baisse précipitée du niveau de vie et peut-être de la population mondiale, dans une situation d’épuisement des ressources et de l’environnement naturel.
Pour ceux qui voudront approfondir ce sujet (et je le leur conseille), vous trouverez le lien vers la dernière interview donné par Monsieur Meadows et en français dans le texte !
Maintenant que nous avons vu à travers les travaux de 3 personnes ou groupes différents que l’idée d’un effondrement était loin d’être aussi improbable, posons la question qui fâche vraiment !
Je parlerais plutôt d’une possible disparition de la civilisation telle que nous la connaissons dans le sens où le délitement des structures occidentales ne signifie pas qu’elles seront remplacées par un nouvel « âge sombre ». L’actuelle crise économique peut à ce titre être considérée de deux façons : elle pourrait être un élément directement déclencheur de notre potentielle chute ou bien un élément précurseur à travers les tensions qu’elle pourra générer dans les prochaines années, dans ce cas cela signifierait qu’en réalité, l’effondrement a déjà commencé.
Ce rapport de la NASA fait par ailleurs écho, comme nous l’avons vu à d’autres travaux, notamment ceux du Club de Rome qui avait analysé sous un angle environnementaliste les cycles d’exploitations des matières premières. Il avait ainsi été conclu que la croissance économique finirait par connaître une fin logique face à la limite des ressources naturelles disponibles dans un système de consommation de masse, l’idée de base pouvant être résumée par « la croissance infinie dans un monde fini est par définition impossible ». L’autre texte de référence en la matière est celui de l’américain Joseph Tainter (L’effondrement des sociétés complexes) qui relève d’une analyse plus politique et historique sur la fin des grandes civilisations.
Cela nous amène effectivement à se demander si le système que nous connaissons, basé sur la consommation et la production de masse, peut tenir éternellement en reposant sur l’abondance complète des matières premières et de l’énergie, le tout devant être disponible à un coût très bas !
À l’instar de la NASA et du Club de Rome, je suis de ceux qui pensent que de telles structures ne peuvent durer, en particulier dans un contexte mondialisé comme le nôtre. Une fois que cela est dit, il ne faudrait pas dire que notre situation est pour autant désespérée : ce n’est pas parce que notre système ne peut plus faire de la consommation de masse sa pierre angulaire que la civilisation en tant que telle est condamnée à l’effondrement. Il ne faudrait pas confondre à ce titre le système économique pur (ainsi que son corollaire le monde politique) d’une civilisation dans son ensemble : la chute récente du système soviétique est là pour rappeler l’importance de telles nuances. La fin d’un système économique n’est pas la fin d’une culture et encore moins la fin d’une civilisation, en revanche cela peut aussi le devenir !
Il est clair que la compréhension et la prédiction de notre environnement est de plus en plus difficile. Tainter évoque l’idée, de manière assez pragmatique du reste, qu’une société se fragilise au fur et à mesure qu’elle devient plus performante, et donc plus complexe.
Par exemple, il n’y a pas 20 ans de cela, il était possible pour à peu près n’importe qui de réparer le phare de sa voiture, un simple changement d’ampoule étant nécessaire pour y arriver. Aujourd’hui, un tel problème demande de se rendre à la concession, d’utiliser des outils spéciaux, de démonter la moitié du pare-chocs, et d’acheter une ampoule spéciale dont le prix est 10 fois plus important.
Dans la même logique, la multiplication des équipements électroniques de nos automobiles multiplie les sources de pannes, et ces pannes sont aujourd’hui impossibles, ou presque, à réparer pour l’individu moyen. De moins en moins autonomes, nous finissons par dépendre de ce que l’on appelle les « services-support » (fourniture d’eau, d’énergie, de nourriture, de vêtements par des services extérieurs…). Plus ces services se popularisent plus ils fragilisent par définition un équilibre d’ensemble en généralisant l’interdépendance.
Ainsi, lors des tempêtes de neige du début de l’année 2013, le gouvernement avait été obligé d’immobiliser les semi-remorques à l’entrée de l’Île-de-France, ce qui avait fini par créer des pénuries dans plusieurs secteurs au bout de quelques jours. Dans un registre similaire, l’impact du tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011 sur les entreprises japonaises avait fini par créer des problèmes d’approvisionnement aux quatre coins de la planète. Autrement dit, plus nous développons des systèmes spécifiques, moins nous sommes capables de nous adapter à des événements imprévus.
Cette question de la complexité est d’ailleurs d’autant plus préoccupante qu’elle n’est plus tellement limitée dans l’espace à l’ère de la globalisation. Le problème est qu’il est impossible ou presque de « simplifier » un système trop complexe, et l’exemple du « choc de simplification » souhaité par le gouvernement Hollande est ici assez révélateur puisqu’il a en vérité généré de nouvelles lois qui ont encore ajouté à la complexité de l’État français. Enfin, dans une société complexe, les individus sont ultra-spécialisés et ne maîtrisent plus par définition les savoir-faire nécessaires à une survie dans un monde plus « naturel ». Une société complexe rend donc les gens moins résilients car dépendants des autres qui détiennent d’autres compétences. La complexité rend donc chacun de nous plus sensible et plus fragile aux aléas du monde.
Nos sociétés sont à la fois complexes donc fragiles mais jusqu’à un certain stade cette complexité et cette « technicité » permettent de trouver des solutions et des palliatifs. Une société complexe est aussi d’une certaine façon adaptable. C’est la raison pour laquelle, hormis un aléas totalement extrême, l’effondrement d’une civilisation est toujours plurifactoriel et il s’agit de la convergence de facteurs économiques, sociaux, politiques, énergétiques ou encore culturels.
Certains pensent donc qu’une crise énergétique majeure ne serait pas en mesure de mener nos sociétés industrielles à un effondrement. Si cela peut sembler logique si l’on admet que les chutes des civilisations sont multifactorielles, c’est néanmoins oublier un peu vite à quel point l’ensemble de notre vie dépend aujourd’hui du pétrole et de ses dérivés. Nous sommes à la fin de l’âge du pétrole abondant et peu coûteux et le problème n’est d’ailleurs pas tant de savoir quand coulera la dernière de goutte de pétrole du dernier puits que de savoir combien coûteront les barils lorsqu’ils seront véritablement plus rares. Nos médicaments, notre médecine, nos vêtements, notre alimentation, nos engrais, notre mobilier, tout, absolument tout dépend aujourd’hui de l’accessibilité aux énergie fossiles. Aucune civilisation dans notre histoire n’a jamais été aussi dépendante de la fée énergie et l’essentiel de l’énergie aujourd’hui c’est le pétrole. Nous sommes incapables pour le moment de mener ce que l’on appelle la transition énergétique vers les énergies propres ou renouvelables.
Je pense donc que pour la première fois dans notre histoire, un seul facteur, et nous regrouperons tout sous le vocable « matière premières » peut aboutir à un effondrement des sociétés telles que nous les connaissons si ce sang indispensable à notre système économique venait à manquer. Or, et tous les chiffres le montrent sans ambiguïté, ils sont en train de manquer.
Pour aller un peu plus loin dans le raisonnement, l’Empire romain ne disposait d’aucune source d’énergie sauf celle des bras des esclaves. Son effondrement était donc effectivement multifactoriel. Les mêmes phénomènes se sont peu ou prou répétés jusqu’à l’émergence de notre civilisation que nous pouvons qualifier « d’industrielle ». Sans énergie nous sommes condamnés à très brève échéance et c’est également ce qui explique, ne soyons pas naïfs, la nécessité d’intervenir en Irak, en Libye, en Syrie, ou encore en Ukraine. Tous les pays du monde sont lancés dans une « guerre douce » aux matières premières. Lorsqu’elles manqueront vraiment ces « guerres douces » pourraient devenir autrement plus dangereuses.
Alors évidemment, on a envie tout de même d’espérer et se dire qu’il y a forcément des solutions.
Le plus bel exemple historique est selon moi l’Histoire de l’humanité, cette dernière étant ponctuée de grands chocs et de réadaptations souvent surprenantes.
Contrairement à une idée reçue, la chute de l’Empire romain n’a pas signifié la fin de toute civilisation et de toute technique, bien que cela ait évidemment représenté une « régression ». Néanmoins, les civilisations qui suivent arrivent toujours à dépasser le seuil technologique et économique de celles qui les ont précédés. Du moins est-ce le cas dans l’histoire de l’Occident.
Le problème est de se demander ce qui pourrait remplacer la société globalisée à une époque où aucun contre-modèle n’existe pour s’y substituer, ce qui est en soi quelque chose de totalement inédit sur le plan historique.
Un effondrement de ce système où chacun est interdépendant se fera en toute logique à l’échelle mondiale et rien ne pourra venir se placer en alternative.
Lorsqu’un système s’effondrait autrefois, il avait toujours la possibilité d’être absorbé par un voisin plus puissant (c’était le cas de Rome avec la puissance militaire des tribus germaniques et la matrice intellectuelle du christianisme), ce qui est effectivement impensable en l’état actuel des choses.
Vers quoi pourrait mener un effondrement de nos modèles de société ? Faut-il aller jusqu’à craindre un nouveau Moyen Âge ?
Comme je le disais plus haut, on peut dissocier la fin d’un système politico-économique de la fin d’une civilisation, ce à quoi on peut ajouter un troisième scénario, autrement plus apocalyptique, à savoir la fin de l’humanité.
Le plus inquiétant est que ce schéma, aussi spectaculaire soit-il, n’est pas à exclure entièrement.
Au-delà de l’aspect globalisé de notre système, une fragilité supplémentaire est à prendre en compte aujourd’hui : notre incroyable potentiel de destruction technologique.
Lorsque l’Empire romain s’est effondré, il n’existait pas de laboratoires P4 concentrant des masses de virus mortels, ni de centrales nucléaires, et encore moins d’arsenaux nucléaires capables de vitrifier cent fois la planète entière.
Or on peut légitimement s’interroger sur ce qu’il se passerait si jamais ces structures n’étaient plus gérées par un personnel compétent. D’ailleurs, cette problématique du potentiel de destruction technologique fut une véritable problématique lors de l’effondrement de l’Union Soviétique avec la hantise qu’une ogive nucléaire se retrouve revendue au marché noir par des militaires dont les soldes n’étaient plus payées depuis… plusieurs années !!
Si l’on peut toujours espérer que le système capitaliste, dans son acceptation la plus resserrée (respect de la propriété privée dans les moyens de production), puisse s’appuyer sur son incroyable capacité d’adaptation pour trouver un nouveau souffle et de nouveaux postulats de fonctionnement (comme l’économie circulaire par exemple), des scénarios noirs ne sont donc clairement pas à exclure. Cela nous renvoie à l’ouvrage phare de Nassim Taleb, Les Cygnes Noirs, pour qui ce qui façonne l’histoire de l’humanité n’est pas la « moyenne normale des événements »… mais les événements extrêmes et hautement improbables.
La réponse ne vous plaira pas, car on n’aime pas les mauvaises nouvelles, mais oui, l’effondrement de la civilisation telle que nous la connaissons n’est qu’une question du temps et même si ces sujets parce qu’ils sont particulièrement anxiogènes ne sont pas publiquement détaillés, tous ceux qui y réfléchissent un peu sérieusement aboutissent à la même conclusion.
La croissance de la population mondiale est exponentielle mais nos ressources ne le sont pas. Le problème peut donc se résumer de façon assez simple. Soit nous trouvons plus de ressources et je peux vous garantir que ce n’est pas sur Terre que nous les trouverons, soit nous réduisons notre consommation de ressources, soit nous réduisons notre population donc la demande.
Il y a donc trois paramètres et pas un de plus sur lesquels vous pouvez jouer. Il n’y a dans ce problème que 3 variables et elles sont parfaitement connues de tous.
Plus de ressources.
Moins de consommation de ressources
Moins de consommateurs de ressources.
Pour le plus de ressources, il faudrait comme lors de la découverte de l’Amérique, et ce fut un apport considérable en nouvelles richesses et ressources pour la vieille Europe, que nous quittions cette fois non pas notre continent pour en découvrir un nouveau, mais que nous allions exploiter une autre planète. Il faut que nous le fassions avant de nous effondrer ce qui évidemment semble très mal parti.
Nous pouvons aussi réduire de façon drastique notre consommation et c’est d’ailleurs ce qui se passe avec nos chômeurs et nos « pauvres » qui sont des millions à être décroissants par nécessité et non par choix. Nous pouvons revenir à un mode de vie beaucoup plus simple, quitter les villes et se rapprocher de la terre. Les villes sont une aberration en termes de ressources puisqu’un citadin par définition doit tout se faire apporter et dépend de l’ensemble des services de supports. Il n’a aucune autonomie possible. Il ne peut ni cultiver, ni élever des poules ni de lapin lui-même logeant dans un clapier hors de prix. J’espère que nous saurons nous adapter de cette façon-là car si nous ne le faisons pas alors il ne restera que la dernière variable.
Réduire la population humaine… cela peut se faire par la maladie, les guerres ou la famine. Choisissez votre fin ou votre faim mais dans tous les cas cette option est fort désagréable.
Là encore je vous indique en lien un article que j’avais écrit à ce sujet récemment et intitulé « Comment vous préparer à l’effondrement économique ».
Sachez que les problèmes d’accès aux matières premières, auxquels nous sommes déjà confrontés, sont avant tout des problèmes économiques. Souvenez-vous qu’avant la crise des subprimes en 2007, nous avions tous les yeux rivés sur le prix du baril de pétrole qui avait dépassé les 150 dollars le baril !! Pourquoi à votre avis ? Tout simplement parce qu’il n’y avait plus assez de pétrole pour fournir en énergie un monde en croissance économique forte.
Cela veut dire que la croissance ne PEUT pas revenir contrairement à tout ce que nous expliquent nos crétins de dirigeants pour la simple et bonne raison que si nous avions demain une croissance économique mondiale forte alors le prix des matières premières flamberait et qu’en flambant, le prix très élevés des matières premières viendrait « casser » la croissance économique et la reprise qui serait forte. Il est indispensable de comprendre ce mécanisme. Tout le monde l’a oublié ou occulté, mais de 2005 à 2007 nous l’avons pourtant tous vécu et nous avons pu mesurer l’effet de la raréfaction des ressources. Alors que l’économie se porte mal partout dans le monde, le prix du pétrole est aujourd’hui 10 fois plus élevé que lors de la première guerre du Golfe !!!
Soyez donc conscient que quoi que l’on vous raconte, il n’y aura pas de retour possible à une croissance économique forte et durable. Nous sommes déjà rentrés dans l’ère de la rareté et elle précède le moment de l’effondrement.
Alors stockez ce qui vous sera utile, ayez des outils et pas « made in china », ayez de quoi tenir en attendant votre première récolte, apprenez à cultiver, à coudre, à réparer, à faire du cheval, à chasser, à piéger, apprenez à vous débrouiller et à devenir le plus autonome possible, mais surtout si vous le pouvez quitter les villes car en cas d’effondrement de la civilisation les villes n’offriront aucune chance de survie à long terme et c’est exactement ce qu’il se passe en Grèce. En Grèce, c’est un véritable exode urbain qui a lieu. 60 % des Grecs des villes veulent rejoindre les campagnes, dernières planches de salut pour affronter la misère urbaine.
Alors certains me diront mais c’est beaucoup trop pessimiste comme analyse ou comme approche ! Sauf que mes chers amis, la crise a commencé à l’été 2007 ! Il y a presque 7 ans !! Nous sommes en train d’attendre depuis 7 années entières le retour de la croissance que l’on nous promet à chaque vœux présidentiels de fin d’année !!! 7 années d’attente pour ne rien voir venir si ce n’est plus de misère et plus de pauvreté, plus de dégradations dans notre mode de vie, plus d’impôts et moins de richesses… Ce mouvement ne concerne pas que notre pays. Il est mondial.
Alors au bout de 7 années d’attente, ne croyez-vous pas que la bonne question ne serait pas plutôt de se demander et si l’effondrement avait déjà commencé ? Et si l’effondrement n’était pas « brutal » comme l’indique la NASA, mais justement relativement lent ? Et à votre avis, comment l’Empire romain s’est-il effondré ? Le 16 avril 376 à 15h23 ? En réalité, et la NASA nous induit tous en erreur dans ce cas, l’effondrement d’une civilisation, parce qu’elle a des structures, des règles, des lois, des corps constitués, une culture, une technique, etc., parce qu’elle possède forcément une forme de force et de résilience qui ont expliqué son succès et son développement ne s’effondre jamais brutalement. Au début, c’est une lente déliquescence, presque impalpable ou l’on confond crise passagère avec crise terminale, puis les événements s’accélèrent progressivement, et enfin, au dernier stade, lorsque l’on atteint certains « effets de seuil », c’est-à-dire une accumulation suffisante de problèmes, alors la fin de la chute est brutale.
L’effondrement a déjà commencé. Il est économique, technologique, environnemental, social, politique et évidemment moral. Il ne s’agit pas de la fin du monde mais de la fin d’un système, celui dans lequel et par lequel nous vivons tous actuellement.
L’effondrement des sociétés complexes du Professeur Tainter
Article concernant l’étude de la Nasa
La dernière intervention de Dennis Meadows ici et en français, à lire!
L’étude complète de la Nasa dont on parle tant en intégralité. 27 pages en anglais.
Le mode d’emploi pour se préparer à l’effondrement économique en cours, c’est ici
Sources: Charles Sanat
« Selon une étude financée par la Nasa, la question n’a rien de théorique: notre civilisation serait condamnée à un effondrement total. Cette mise en garde ne vient pas d’un Nostradamus des temps modernes, mais d’un groupe de scientifiques qui ont utilisé un mode de recherche original: les enseignements de l’Histoire.
Le site du Guardian rapporte que des sociologues et des naturalistes ont développé un nouveau modèle montrant comment « une tempête parfaite » pourrait détruire la civilisation actuelle.
Cette nouvelle étude sponsorisée par le Goddard Space Flight Center met en lumière la manière dont l’exploitation des ressources et l’inégale distribution des richesses mènera » dans quelques décennies » à un effondrement de notre système économique. »…
Le site du Guardian rapporte que des sociologues et des naturalistes ont développé un nouveau modèle montrant comment « une tempête parfaite » pourrait détruire la civilisation actuelle.
Cette nouvelle étude sponsorisée par le Goddard Space Flight Center met en lumière la manière dont l’exploitation des ressources et l’inégale distribution des richesses mènera » dans quelques décennies » à un effondrement de notre système économique.
Toutes les civilisations finissent par disparaître
L’étude réunit des données historiques montrant que la disparition des civilisations est un phénomène récurrent. Les empires romain et mésopotamien en sont deux exemples « récents« .
Pour arriver à ce constat, l’étude repose sur un nouveau modèle de disciplines croisées, baptisé Handy (Human And Nature DYnamical). L’étude est conduite par le mathématicien Safa Motesharri de la National Science Foundation des Etats–Unis. Preuve de sa crédibilité, l’étude basée sur ce modèle Handy aurait été publiée par le très sérieux Elsevier journal Ecological Economics.
Des facteurs convergents qui conditionnent le désastre
Le fait que toute civilisation est appelée à disparaître un jour pose question sur la « durabilité « de la civilisation moderne. En étudiant la dynamique « nature-humanité » des civilisations englouties, le projet scientifique se penche sur les facteurs communs qui pourraient expliquer ces effondrements. Et ces critères déterminant au cours de l’histoire sont principalement la population, le climat, l’eau, l’agricultureet l’énergie.
Ces facteurs mèneraient au désastre lorsqu’ils convergent pour générer deux fonctions sociales essentielles: « La rareté des ressources provoquée par la pression exercée sur l’écologie et la stratification économique entre riches et pauvres ont toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement. Du moins au cours des cinq mille dernières années« .
En général, relève l’étude, la stratification sociale riche/pauvre mène à la surconsommation des uns, les autres étant condamnés à survivre. Et l’apport des technologies n’y changerait rien, au contraire: « Les changements technologiques augmentent l’efficacité des ressources, mais aussi la surconsommation«
Les augmentations de productivité dans l’agriculture et l’industrie au cours des deux derniers siècles ont débouché, dit l’étude, sur une augmentation de production des ressources sans profiter à l’ensemble de la population.
Deux scénarios catastrophe
Safa Motesharri et ses collègues estiment que le premier scénario possible pour notre civilisation est la réduction, par la famine, des populations pauvres. Dans ce cas, la destruction de notre monde ne serait donc pas due à des raisons climatiques, mais à la disparition des travailleurs.
Le second scénario catastrophe repose sur la surconsommation des ressources qui entraînerait un déclin des populations pauvres, suivie par celui, décalé dans le temps, des populations riches.
Comme les Romains et la Mayas
Dans ces deux scénarios peu enthousiasmants, les élites sont protégées dans un premier temps contre les conséquences de l’effondrement de l’environnement. C’est précisément cette inconscience des élites qui aurait entraîné la disparition des empires romain et Maya.
La conclusion des scientifiques est qu’il existe deux façons d’éviter le crash: d’abord réduire les inégalités économiques pour assurer une distribution plus juste des ressources. Et réduire dans le même temps la consommation par la diminution de l’usage des ressources non renouvelables et par la réduction de la croissance de la population.
Le modèle Handy financé par la Nasa se veut une mise en garde et une alarme à destination des gouvernements, des entreprises et des consommateurs pour qu’ils réalisent que le « business as usual » n’est pas tenable et que des mesures urgentes doivent être prises.
Et cette enquête n’est pas unique. D’autres ont également mis en avant les risques que représente la convergence temporelle des crises en matière d’alimentation, d’eau et d’énergie. Et ces études évoquent un danger à court terme: d’ici moins de 15 ans.
VIDÉO:
http://www.youtube.com/watch?v=C6rVraTdpAk
Nouvellement découverte
(Date de la première mention de cette découverte: 20 mars 2011)
La grotte semble être extrêmement vieille. Les habitants de cette grotte (qui n’était peut-être pas une grotte à cette époque) ont finement travaillé la pierre.La grotte est rempli de débris, mais le travail de la roche ne semble aller très profondément sous la surface du sol. Cette grotte est peu étudiée, elle est une récente découverte. Il y a des objets découverts tout récemment dans le sol de la grotte,fabriqués en pierre et d’autres matériaux. (Désolé ,nous ne pouvons produire de photos de ces objets ici.) Il y aurait deux autres grottes ornées de pétroglyphes à proximité et des objets supplémentaires et différents dans leurs profondeurs. Ce qui est important ,ici, c’est de recevoir des avis et de rester informés de ce que nous avons ici,devant les yeux et de pouvoir recevoir les études qui suivront sur ces pétroglyphes « nouveaux », ou du moins d’établir une relation ou étudier le contexte avec d’autres œuvres préhistoriques. Si quelqu’un que vous connaissez qui pourrait donner une expertise sur ces pétroglyphes (et l’agencement mégalithique de la grotte) s’il vous plaît examiner ces photos et partagez vos informations.
L’emplacement de la grotte est en République d’ Équateur et c’est tout ce qui peut être donnée à ce stade,actuellement. Ceux qui ont une expertise dans ce domaine peut prendre des dispositions à un certain moment dans l’avenir pour voir la grotte en personne .