
La Chine communiste a donné mardi,le 1 er octobre 2019, le coup d’envoi des colossales célébrations de son 70e anniversaire, alors qu’à Hong Kong, les contestataires pro-démocratie ont promis de voler la vedette.
« Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d’aller de l’avant« , a lancé le président Xi Jinping, habillé en costume Mao sombre.
Le président Xi a prononcé son discours depuis la porte Tiananmen, l’endroit même où son lointain prédécesseur Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949.

Il a ensuite commencé à passer en revue les troupes debout dans une voiture décapotable, avant un défilé militaire ultra-sécurisé.
Avec 15.000 soldats, des centaines de chars, missiles et avions de combat, le défilé décennal du 1er octobre s’annonce comme l’un des plus gigantesques jamais vus à Pékin.
Les festivités se déroulent sous très haute surveillance: seul un public trié sur le volet est admis sur l’immense avenue de la Paix éternelle pour voir passer le défilé.
Xi Jinping, qui a encore renforcé l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est parfois considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao (1949-76).
Il lui a d’ailleurs rendu hommage lundi dans le mausolée où le « Grand timonier » repose, sur la place Tiananmen.
Le pouvoir glorifie le rôle historique de Mao Tsé-toung comme fondateur du régime, tout en gommant ses aspects dramatiques. Selon un bilan avancé par de nombreux sinologues à l’étranger, les campagnes politiques et économiques lancées par le « Grand timonier » se sont traduites par la mort de 40 à 70 millions de personnes.
« Journée de colère » à Hong Kong –
La puissance chinoise est contestée par le président américain Donald Trump, qui a déclenché l’an dernier une guerre commerciale contre Pékin à coup de droits de douane punitifs. L’économie chinoise a commencé à accuser le coup.
L’autorité de Pékin est surtout battue en brèche depuis juin à Hong Kong, à 2.000 km au sud de Pékin, par un mouvement de contestation jamais vu depuis le retour de l’ex-colonie britannique à la Chine en 1997.
Des manifestations violentes ont encore opposé dimanche forces de l’ordre et manifestants pro-démocratie, qui accusent Pékin d’accroître son influence dans le territoire autonome.
« Nous nous attendons à ce que la situation demain soit très, très dangereuse« , a averti lundi John Tse, haut responsable de la police locale.
« Les émeutiers radicaux sont en train d’élever leur niveau de violence. La profondeur et l’ampleur de leurs violences et de leurs projets montrent qu’ils se livrent de plus en plus à des actes de terrorisme« , a-t-il accusé.
Les manifestants hongkongais, qui ont appelé à une « journée de colère« , comptent bien profiter des célébrations de mardi pour crier encore plus fort leur ressentiment à l’encontre du régime chinois, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de 1997.
S’exprimant lundi soir, le président Xi Jinping s’est engagé à poursuivre l’application de ce principe, tout en défendant l’unité nationale.
« L’unité, c’est le fer et l’acier. L’unité est source de force« , a-t-il lancé, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d’une intervention pour rétablir l’ordre.
Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, qui avait donné un coup d’arrêt au développement économique chinois, nombre d’experts doutent cependant que le régime communiste prenne un tel risque dans un centre financier international comme Hong Kong.
Les tensions sont nées de l’opposition à un projet de loi hongkongais qui devait autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Le texte a depuis été enterré mais les revendications se sont considérablement élargies, réclamant notamment la tête de la cheffe de l’exécutif pro-Pékin, Carrie Lam.
Mme Lam a quitté Hong Kong pour Pékin afin d’assister aux festivités. Dans l’ex-colonie, son gouvernement a annulé le feu d’artifices prévu pour le 1er octobre, par crainte d’incidents.
A Pékin, la journée doit se conclure par un défilé civil de quelque 100.000 personnes autour de 70 chars de carnaval évoquant les accomplissements des dernières décennies, avant un feu d’artifice qui s’annonce colossal.
ASCENSION DE LA DICTATURE
1949 -1962: les difficiles débuts de la République Populaire de Chine
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Déchirée depuis 1927 par une guerre civile entre nationalistes et communistes ayant fait près de six millions de morts, hors seconde guerre mondiale, la Chine se réunifie le 1er octobre 1949 sous l’égide de Mao Zedong. «Les Chinois se sont levés!», s’exclame-t-il dans son discours d’intronisation, place Tiananmen. Le «Grand Timonier» apparaît comme un pacificateur.

Mais la stabilité prétendument retrouvée n’est que façade: dès 1950, le PCC lance des campagnes de terreur pour éradiquer la corruption et «supprimer les contre-révolutionnaires». Les individus considérés comme agents du Kuomintang – le parti nationaliste qui était en guerre contre le PCC – sont alors arrêtés, exécutés ou envoyés en camps de rééducation. Selon Mao lui-même, 700.000 personnes sont exécutées.
En 1955, une première collectivisation est imposée au pays. Une centaine de millions de paysans sont placés sous le contrôle direct des cadres du parti. Mais l’opération est un échec – d’importantes pertes agricoles sont à déplorer durant l’été 1956 – et le PCC commence à être critiqué. S’ensuit, dès 1957, la Campagne des Cent Fleurs: Mao prend le taureau par les cornes en appelant ouvertement à critiquer le régime, dans le but de l’améliorer. Mais surpris par l’ampleur de la contestation, menée par la jeunesse et les intellectuels, le PCC réprime et jette des centaines de milliers de protestataires dans des camps de travail.
En 1958, Mao récidive. Il impose de nouveau une collectivisation, qu’il surnomme le Grand Bond en avant. Mais comme la première fois, l’échec est total, et pire: jusqu’en 1962, cette politique, qui prévoit l’expansion des infrastructures et un boost sensationnel de l’agriculture, cause une gigantesque famine et la mort de 30 à 55 millions de Chinois. Un désastre.
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1962 – 1976: chute et mort du «Grand Timonier»
Sur fond de rupture sino-soviétique, Mao est poussé vers la sortie: s’il reste au sein du PCC, il cède sa place de président à Liu Shaoqi, qui s’oppose fermement au «Grand Timonier». Un certain Deng Xiaoping gère également le pays. Mais Mao n’a pas dit son dernier mot. Au contraire, puisqu’il fait publier en 1964 son «Petit livre rouge», un recueil de ses citations, et s’assure que tout citoyen en reçoive une copie.
En 1966, il lance la «révolution culturelle». Il souhaite purger le PCC et revenir à la tête du pouvoir. Il encourage et manipule la jeunesse: «On a toujours raison de se révolter!», «Nous ne voulons pas la gentillesse, nous voulons la guerre!», clame-t-il dans ses discours. Inspirés par le «Petit livre rouge», de très nombreux jeunes forment un mouvement de masse: les «Gardes rouges». En majorité issus de familles populaires (ouvriers, paysans, soldats), ses membres ont pour intention de mettre un terme à la bureaucratie, qu’ils considèrent comme une nouvelle bourgeoisie.
LE PETIT LIVRE ROUGE DE MAO

• De quoi le Petit Livre rouge parle-t-il?
C’est un recueil de sentences du président Mao Tsé-Toung, extraites de ses œuvres philosophiques ou poétiques et de formules qui ont fait le tour du monde. «Le pouvoir est au bout du fusil», l’une des plus célèbres, est une formulation poétique de l’idée que l’histoire bascule quand une minorité d’individus représentant le peuple prend le pouvoir par la violence.
Ce recueil est un mélange d’aphorismes intellectuellement puissants et de sentences très banales que tous les intellectuels maoïstes du monde ont récités en chœur à cette époque. Autre exemple, «la révolution n’est pas un dîner de gala», qui est une autre manière de dire qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ces formules sont écrites sur un ton très solennel. Mao a tout fait pour arracher la Chine au confucianisme mais son style n’échappe pas à la tradition chinoise.
Il y a dans ce livre une étrange rencontre entre le volontarisme prométhéen du marxisme et le fatalisme chinois empreint de passivité que résume la formule de Confucius bien connue «ne fais rien et tout sera fait». Mao, tel qu’il se montre dans le Petit Livre rouge, est une sorte de Hegel chinois si on pense au mot de Hegel qui dit que «les hommes font l’histoire mais ne savent pas l’histoire qu’ils font».
• Quel rôle a joué le Petit Livre rouge dans la Révolution culturelle?
Il a été la Bible, si l’on peut dire, de la révolution culturelle. Quand Mao veut reprendre la main, au moment où il sent que le pouvoir lui échappe, il réussit le tour de force de monter la jeunesse étudiante contre le Parti. Avec ce livre, il a dopé cette jeunesse en l’incitant à revenir à un communisme pur, dur et sans compromis, contre l’embourgeoisement des bureaucrates.
Le petit livre rouge redonne une énergie révolutionnaire à ces jeunes frustrés qui ne voient pas les fruits du socialisme et mènent une vie misérable après l’échec économique catastrophique du Grand bond en avant. Ce livre qui aujourd’hui nous paraît par endroits risible véhicule dans le monde entier le marxisme version Mao. Le Grand Timonier donne sa vision du monde – et tout y passe: rapports homme-femme, littérature, poésie. Mao devient alors un dieu vivant. C’est un coup de génie politique.
• Quelle fut l’influence de ce petit livre à l’extérieur, notamment en France et au Québec?
À la fin des années 60 et au début des années 70, l’École normale supérieure est le foyer du culte de Mao et de sa pensée. Une partie de l’élite intellectuelle y adhère et se regroupe dans la Gauche prolétarienne. Sartre les rejoint. On ne plaisantait pas avec le livre de Mao. C’était une référence de l’intelligentsia parisienne qui a rompu alors avec le Parti communiste pour revenir au purisme révolutionnaire.
Au Québec,je me souviens qu’on le mettait dans la petite poche de la chemise blanche ou du veston.C’était aussi la référence de mon époque pour passer dans la masse!
Rapidement, la lutte idéologique se transforme en folie collective. Des millions de Chinois – citoyens, cadres du Parti, intellectuels, artistes… – sont déportés, torturés, et exécutés. Deng Xiaoping est exclu du PCC et qualifié de «capitaliste de droite». Liu Shaoqi est battu, arrêté et jeté en prison, dans laquelle il mourra deux ans plus tard, faute de soins.
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LE RECYCLAGE PHYSIQUE DES DISSIDENTS
Jadis,dans le quartier Chinois à Montréal, il y avait des adeptes du Falun Gong c’est une sorte de philosophie, c’est une méthode de cultivation personnelle et.de.méditation fondé sur le principe, authenticité, bienveillance et tolérance. Le gouvernement Chinois prélèvent brutalement les organes sur les adeptes pour ensuite les vendre, en plus ces adeptes du Falun Gong se font torturer et font aussi tuer. Toute personne qui se font prendre avec n’importe quelle philosophie ou religion se font emprisonner, se font torturer ou carrément tuer, comme par exemple les Chrétiens de Chine se font aussi emprisonner, torturer ou tuer. C’est honteux et scandaleux, le gouvernement Chinois est malade dans la tête, il est tortionnaire, psychopathe génocidaire, ethnocidaire, tueur, meurtrier, assassins, despote, dictateur, sanguinaire, méchant, bourreau, voleur, fraudeur, escroc, magouilleur, bandit, hors-la-loi, criminel
Démonstration de force à Pékin, Hong Kong bouillonne

La Chine s’est livrée mardi à une démonstration de force avec un défilé militaire record à l’occasion du 70e anniversaire du régime communiste, défié à Hong Kong par des manifestants pro-démocratie qui ont promis de gâcher la fête.
Quinze mille soldats, des centaines de chars, missiles et avions de combat ont défilé à Pékin devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen, l’endroit même où Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949.
Des milliers d’invités rassemblés sur l’immense place Tiananmen ont agité une mer de fanions rouges face au président chinois, qui venait de passer les troupes en revue, avant le départ du défilé, le plus grand jamais organisé par la Chine, selon le quotidien nationaliste Global Times.
Des hélicoptères ont ouvert le défilé aérien en deux formations dessinant le chiffre « 70 » dans le ciel de la capitale chinoise, voilé par un indésirable nuage de pollution.

La pointe de la technologie militaire chinoise a été exhibée, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d’une portée supposée de 14.000 km, pourrait en théorie atteindre le territoire des Etats-Unis.
– « Situation très très dangereuse » –
L’événement vise à faire vibrer la fibre patriotique en célébrant l’émergence de la République populaire au cours des dernières décennies et son statut de deuxième puissance économique mondiale.

Mais à 2.000 km au sud de Pékin, les manifestants hongkongais, qui défient le régime communiste depuis près de quatre mois, ont appelé à une « journée de colère » ce mardi, également férié dans l’ancienne colonie britannique rendue à la Chine en 1997.
« Nous nous attendons à ce que la situation demain soit très, très dangereuse« , a averti lundi John Tse, haut responsable de la police locale dans le territoire autonome.
« Les émeutiers radicaux sont en train d’élever leur niveau de violence. La profondeur et l’ampleur de leurs violences et de leurs projets montrent qu’ils se livrent de plus en plus à des actes de terrorisme« , a-t-il accusé.
Dès mardi matin, les autorités de Hong Kong ont intensifié les contrôles d’identité et les fouilles dans les rues et les transports en commun alors que plus d’une douzaine de stations de métro ont été fermées.
Les manifestants entendent profiter des célébrations pour crier encore plus fort leur ressentiment à l’encontre du régime chinois, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de 1997.
S’exprimant lundi soir, Xi Jinping s’est engagé à poursuivre l’application de ce principe, tout en défendant l’unité nationale.
« L’unité, c’est le fer et l’acier. L’unité est source de force« , a-t-il lancé, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d’une intervention pour rétablir l’ordre.
Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, qui avait donné un coup d’arrêt au développement économique chinois, nombre d’experts doutent cependant que le régime communiste prenne un tel risque dans un centre financier international comme Hong Kong.
Xi Jinping, qui a encore renforcé l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est parfois considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao (1949-76).
Le pouvoir glorifie le rôle historique de Mao Tsé-toung comme fondateur du régime, tout en gommant ses aspects dramatiques. Selon un bilan avancé par de nombreux sinologues à l’étranger, les campagnes politiques et économiques lancées par le « Grand timonier » se sont traduites par la mort de 40 à 70 millions de personnes.
La puissance chinoise est contestée par le président américain Donald Trump, qui a déclenché l’an dernier une guerre commerciale contre Pékin à coup de droits de douane punitifs. L’économie chinoise a commencé à accuser le coup.
Les festivités se déroulent sous très haute surveillance: seul un public trié sur le volet est admis sur l’immense avenue de la Paix éternelle pour voir passer le défilé.
Le défilé militaire est suivi d’une grande parade rassemblant quelque 100.000 figurants enthousiastes autour de 70 chars de carnaval, un drapeau national géant et un portrait de Mao.
La journée soit s’achever par un feu d’artifice colossal tiré depuis la place Tiananmen.
