Crime organisé:Les cartels mexicains se servent des drones pour éliminer les concurrents

Les cartels de la drogue mexicains se sont lancés dans la guerre des drones. Ils utilisent ces appareils volants armés pour éliminer leurs rivaux. Voici l’une des dernières tactiques dans les guerres de la drogue qui frappe ce pays d’Amérique centrale.

Les attaques aériennes sont devenues une arme courante pour le cartel Jalisco Nouvelle Génération (CJNG) qui, selon les autorités, contrôle un tiers du trafic de drogue vers les Etats-Unis.

La CJNG utilise de tels dispositifs depuis la fin 2017 dans différentes régions du Mexique, selon les experts.

Ce cartel est en bonne voie pour institutionnaliser l’utilisation de drones armés“, selon Robert Bunker de l’institut d’analyses C/O Futures. “Aucun autre cartel ne semble actuellement expérimenter ces engins armés.”

Au début de ce mois, une milice d’autodéfense formée par des fermiers du Michoacan a rapporté avoir trouvé deux drones avec des explosifs C4 et des charges de billes attachés à ceux-ci, et a rapporté avoir entendu des explosions qu’ils attribuent à ces engins.

Trois autres drones de la CJNG remplis d’explosifs ont été saisis plus tôt cette année, parmi les armes destinées au cartel rival Rosa de Lima.

En 2018, un drone armé a été utilisé pour attaquer un haut fonctionnaire mexicain à son domicile, ce que les autorités considèrent comme un avertissement car la cible n’était pas chez elle à ce moment-là.

Et dès 2017, quatre membres du cartel ont été arrêtés avec un drone transportant une bombe artisanale.

Les drones commerciaux étant désormais largement disponibles sur le marché, le seul défi pour les sicarios est de savoir les armer.

Le facteur limitant n’est pas tant la disponibilité d’explosifs de qualité militaire car des explosifs commerciaux ou artisanaux peuvent s’y substituer, mais les connaissances techniques de base nécessaires pour créer des engins explosifs improvisés“, selon les experts.

Les gadgets armés sont similaires à des “quadcoptères” armés comme celui utilisé dans une tentative d’attentat contre le leader vénézuélien Nicolas Maduro en 2018, ou des versions moins sophistiquées de drones-kamikaze utilisés par l’Etat islamique et d’autres groupes djihadistes au Moyen-Orient depuis 2016.

Source: Forbes/ El Universal


Les cartels mexicains et les drones armés d’explosif C-4

 

Le quotidien El Universal, au Mexique, rapporte la découverte de deux drones équipés d’explosif de type C-4. Ils se trouvaient dans des boites placées dans une voiture abandonnée par des membres du Jalisco New Generation Cartel à Tepacatepec, à l’ouest de Mexico. Sur les drones, des Mavic 2 Zoom de DJI, étaient scotchées des boites de type Tupperware.  A l’intérieur se trouvaient des charges de plastic accompagnées par des billes en acier et un détonateur. Le carton dans lequel se trouvaient les drones était maculé de sang : il semblerait que les trafiquants aient été blessés et mis en fuite avant d’avoir pu utiliser leurs appareils. On ne doit pas cette découverte à la police, mais à une milice citoyenne.

C’est inquiétant ?

 

 

 

Evidemment, d’autant que l’on connaît des précédents au Moyen-Orient, avec des Phantom de DJI d’ancienne génération dont le mécanisme de tilt de la caméra était utilisé comme levier actionné à distance pour lâcher des grenades sur des cibles. La pratique semble nouvelle avec des Mavic, mais tout aussi artisanale. Selon la milice qui a mis la main sur les drones, les cartels locaux avaient tenté d’utiliser des ULM pour lancer des attaques aériennes sur leurs adversaires. La police s’est équipée de radars, les trafiquants utilisent désormais des drones pour lancer des attaques. Selon les miliciens, il semblerait que, jusqu’à présent, les résultats des raids de drones n’aient pas été de francs succès : « le cartel n’a pas encore appris à voler et lâcher les explosifs avec suffisamment de précision ».

En France ?

 

Pas de souci en France car nous, nous avons adopté le signalement électronique à distance. Les trafiquants qui voudraient utiliser des drones de plus de 800 grammes comme le Mavic 2 Zoom doivent avoir suivi une formation en ligne sur FoxAlphaTango, avoir enregistré leur drone sur AlphaTango, installé à bord une balise électronique et collé une petite étiquette avec le numéro d’enregistrement. En effet, en cas d’absence de balise, si les forces de l’ordre sont équipées pour la détecter et si elles ont le temps de le faire et si le drone pèse plus de 800 grammes, le drone est… considéré comme potentiellement malveillant. Ouf, ça rassure, on respire et on remercie la loi dite « drones » de 2016.

 

Source : El Universal

 

 

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