L’ADN est-il l’avenir des mémoires d’ordinateur?

D’ici 2020, entre 21 et 26 milliards d’appareils seront connectés à Internet. Pour réussir à entreposer cette énorme quantité de données, des chercheurs en génomique tentent d’utiliser le meilleur outil offert par la nature : l’ADN.

Des relevés effectués par des chercheurs ou des compagnies, comme IBM ou Google, montrent que, chaque année, de nouveaux records sont établis quant à la quantité de données produites.

La technologie actuelle ne permet pas de régler le problème du stockage d’information, compte tenu de l’explosion des réseaux sociaux et de la vitesse à laquelle du nouveau contenu est mis en ligne.

Comme solution, des scientifiques américains se sont tournés vers l’ADN, l’une des façons les plus compactes de stocker de l’information sur Terre. L’ADN est composé de quatre nucléotides, quatre molécules identifiées à l’aide des lettres A, T, G et C, qui s’agencent entre elles pour encoder toute l’information biologique. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science.

Des chiffres et des lettres

La méthode employée pour passer du virtuel au biologique a déjà été testée dans d’autres études : on associe arbitrairement une lettre de l’ADN à une combinaison de 0 et de 1 qui forment les données informatiques, transformant ainsi le biologique en binaire.

 

Avec cette façon de procéder, les 6 milliards de lettres formant l’ADN humain donnent environ 1,5 gigaoctet de données (un disque Blu-ray contient entre 25 et 50 gigaoctets).

Cela peut paraître peu, mais chaque cellule contient une copie de ce code en son noyau (un noyau cellulaire mesure environ 10 microns). Si on multiplie ce chiffre par les 37 trillions de cellules qui forment un corps humain (37 milliards de milliards), on obtient une quantité de données insensée! Il est donc facile d’envisager que maîtriser l’ADN pour l’informatique réglerait tout problème de stockage actuel.

Un encodage unique, mais coûteux

La méthode employée par les chercheurs s’appelle « encodage par fontaine d’ADN ». Avec cet algorithme, il est possible d’entreposer 215 millions de gigaoctets dans 1 gramme d’ADN.

Ceci est la valeur maximale proposée par leur méthode. L’équipe a toutefois commencé avec un projet plus petit, en encodant plusieurs fichiers pour une valeur de 2,15 mégaoctets.

Ces chercheurs ont d’abord traduit la séquence binaire en séquence d’ADN grâce à leur algorithme. Ils ont ensuite fait synthétiser les brins d’ADN par une compagnie de biotechnologie, qui leur a envoyé le tout par la poste.

Ils ont ensuite reconverti l’ADN en fichiers informatiques, sans qu’aucune erreur ne s’y glisse, ce qui est une première. Rares sont ceux qui ont eu l’occasion de regarder une vidéo sur leur écran d’ordinateur à partir d’un fichier qui, peu de temps auparavant, était stocké dans un agencement de molécules organiques!

Il y a toutefois deux problèmes qui pourraient porter ombrage à cette méthode : son coût et sa vitesse. Il aura fallu 2 minutes 30 et 7000 $ pour encoder un fichier et 9 minutes ainsi que 2000 $ supplémentaires pour le décoder. Il n’est donc pas envisageable que cette technique soit commercialisable sous sa forme actuelle.

Les nouvelles technologies faisant souvent face à des problèmes de coûts, seul le temps nous dira si nous enregistrerons un jour nos fichiers sur des clefs USB à base d’ADN.

 

Source:Radio Canada

 

 

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