Un tiers du secteur pétrolier menacé de faillite, dit Deloitte

 

Un tiers du secteur pétrolier menacé de faillite, dit Deloitte

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Environ un tiers des producteurs de pétrole sont exposés à un risque élevé de cessation de paiements cette année, conclut une enquête du cabinet Deloitte. Ils souffrent en effet d’un accès restreint aux liquidités et d’une capacité réduite de désendettement.

Fondée sur l’étude de plus de 500 entreprises d’exploration et de production de pétrole et de gaz naturel cotées dans le monde, elle estime à plus de 150 milliards de dollars (147,7 milliards de francs) la dette globale des quelque 175 sociétés jugées menacées.

Si 95% des producteurs de pétrole peuvent extraire du brut pour moins de 15 dollars le baril, grâce aux réductions de coûts et aux améliorations technologiques mises en oeuvre depuis la mi-2014 (époque à laquelle deux tiers seulement du secteur pouvait produire à ce prix), cela pourrait être insuffisant pour certains, estime Deloitte.

Certaines entreprises ont fait le choix de liquider leurs couvertures pour récupérer des liquidités, une option risquée, ajoute l’étude.

Sociétés de services moins touchées
Elle note par ailleurs que les sociétés de services au secteur pétrolier sont moins touchées par les dépôts de bilan que les producteurs eux-mêmes, ce qui peut s’expliquer par les besoins de fonds propres – et donc d’endettement – supérieurs des producteurs.

Sur les 53 sociétés du secteur qui ont déposé leur bilan au cours du quatrième trimestre 2015, seulement 14 étaient des fournisseurs de services et Deloitte estime que cette tendance devrait se maintenir à court terme.

« Les fournisseurs de services sont davantage des entreprises de main-d’oeuvre, avec moins de capitaux déployés, elles sont donc plus souples financièrement », explique William Snyder, responsable des activités de restructuration d’entreprise de Deloitte.


LE QUÉBEC ET LE PÉTROLE

Pétrole cargo kurde

Est-ce vraiment la fin du pétrole au Québec? Les messages envoyés à l’industrie pétrolière par le gouvernement Couillard demeurent confus et surtout contradictoires. On a déjà vu mieux.

Pourtant, le Québec n’a jamais été aussi accro aux produits pétroliers. Chaque année, le Québec consomme plus de 15 milliards de litres de carburants. C’est davantage qu’il y a 20 ans.

Plus de 80 % des produits pétroliers vendus au Québec sont consommés sous la forme d’essence et de carburant pour voitures, camions, motos, avions et bateaux.

Or, il faut savoir que le Québec ne produit toujours pas de pétrole. Annuellement, ce sont plus de 10 milliards $ qui sortent des poches des consommateurs québécois. L’argent part directement à l’étranger. Au passage, près de 5 milliards $ sont toutefois perçus en taxes par nos gouvernements.

Des voitures à essence

Sur les routes du Québec, il n’y a jamais eu autant de véhicules à moteur à essence. Le Québec compte 4,5 millions de véhicules de promenade détenus par des particuliers.

On compte d’ailleurs deux fois plus de véhicules utilitaires sport (VUS) en circulation qu’il y a 10 ans, soit près de 1,5 million de camions légers, selon la SAAQ.

Il faut dire que le nombre de véhicules électriques en circulation au Québec représente en ce moment moins de 0,2 % du parc automobile québécois.

Au 31 décembre 2015, 8188 véhicules électriques étaient enregistrés au Québec, soit 3100 de plus en un an.

Or, tout indique que l’objectif du gouvernement Couillard de voir 92 000 véhicules électriques rouler au Québec en 2020 ne sera pas atteint.

Les Québécois sont d’ailleurs très lucides sur la question de l’utilisation des produits pétroliers au quotidien.

Dans un sondage commandé par l’Institut économique de Montréal, une majorité de Québécois (54 %) se disent en faveur que le Québec exploite lui-même ses ressources pétrolières. Ils ne voient pas une transition à court terme.

Alors, on fait quoi? On fait semblant que le pétrole n’existe plus. On se ferme les yeux en pensant au fameux moteur-roue électrique qu’Hydro-Québec a développé il y a 30 ans et dont la commercialisation se fait toujours attendre au Québec?

Réserves en hausse

Il faut dire qu’il n’y a jamais eu autant de pétrole disponible sur la planète depuis une décennie. Les réserves mondiales font état de 1700 milliards de barils de pétrole, soit l’équivalent de 52 années de production mondiale actuelle, selon le site BP Statistical Review.

D’autant plus que de nombreux gisements n’ont pas encore fait l’objet de travaux de prospection.

En 2009, l’ex-économiste en chef de la Banque CIBC, Jeff Rubin, écrivait un livre-choc sur la fin du pétrole dans le monde. Il prédisait notamment un baril à 200 $ US et un litre d’essence à 2 $ au Canada.

Il prédisait également que d’ici 2019, le nombre de voitures sur les routes allait baisser de 20 %. Rien de cela n’est encore arrivé.

Ce qui fait dire à un nombre important d’économistes que le pétrole est encore là pour plusieurs années alors que les prix remonteront graduellement. Le baril de pétrole s’échange à un peu plus de 29 $ US en ce moment.

L’industrie pétrolière n’anticipe d’ailleurs pas de déclin significatif de parts de marché avant 2040 au Québec et au Canada.

L’Agence internationale de l’énergie (AEI) prévoit que le prix du pétrole rebondira au cours des prochaines années. Le prix du baril devrait atteindre les 100 $ US en 2020 et la barre des 115 $ US en 2030.

La fin approche pour l’économie capitaliste au Québec…certains vont se réveiller durement!


VERS UNE CRISE MONDIALE SÉVÈRE

pétrole fuite

 

À chaque semaine qui passe, on décélère, on révise à la baisse, on constate que l’économie mondiale ralentit. Le prix du pétrole est à l’autre extrême des crises qu’on a déjà connues dans le passé : ce ne sont pas des prix trop élevés qui semblent nous conduire à la crise cette fois-ci, mais des prix dépressifs, qui plongent vers un plancher qu’on ne connaît pas.

 

La croissance américaine est de moins en moins solide, malgré la reconstruction des dernières années si bien qu’en quelques semaines seulement, ceux et celles qui annonçaient plusieurs hausses de taux d’intérêt en 2016 aux États-Unis ne voient plus rien du tout. Il serait maintenant étonnant que la banque centrale américaine ose encore faire un mouvement cette année.

Les marchés financiers envoient des signaux d’incertitudes, les investisseurs se tournent vers les valeurs les plus sûres, les obligations de pays stables comme les États-Unis ainsi que vers le bon vieux métal jaune, l’or. Mais, que se passe-t-il donc? Est-ce qu’une récession s’annonce?

Je vais essayer, le plus simplement, de placer le domino dans le bon ordre :

1) LES ÉTATS-UNIS

 La première économie mondiale, les États-Unis, a retrouvé sa solidité, malgré certaines failles structurelles et sociales qui demeurent. La croissance est la plus forte du G7, le taux de chômage officiel vient de tomber sous les 5 %, le marché immobilier et la construction ont repris pied. Les États-Unis demeurent l’économie la plus puissante du monde, le dollar américain demeure la devise la plus sûre, la plus stable, la plus attractive. Le déclin de l’empire américain demeure une fiction. Toutefois, les dernières données laissent croire que la croissance perd de sa force.

2) LA CHINE

La deuxième économie mondiale, la Chine, ralentit. De statistiques officielles en prévisions d’économistes, les données chinoises montrent des signes d’essoufflement. La demande chinoise est de moins en moins forte, la transition économique vers une économie de consommation se poursuit avec des risques importants. En 10 ans, la Chine sera passée d’une croissance d’environ 12 à 14 % annuellement à moins de 6,5 %.

3) LE JAPON La troisième économie mondiale, le Japon, a frôlé la récession en 2015. La banque centrale vient d’annoncer un taux directeur négatif, une nouveauté dans le monde des banques centrales qui a pour objectif de stimuler l’économie. Plutôt que de rémunérer les banques sur leurs réserves, la Banque du Japon impose un taux négatif aux banques privées, ce qui les oblige à payer pour faire des dépôts auprès de la banque centrale. Le but est de pousser ces institutions financières à injecter ces sommes d’argent dans l’économie, sous forme d’investissements et de prêts.4) L’ALLEMAGNE ET L’EUROPE

La quatrième économie du monde, l’Allemagne, demeure le phare de l’Europe avec une croissance qui croît toujours un peu plus depuis l’été 2014 : au dernier trimestre, la croissance annualisée s’est établie à 2,1 %. Le taux de chômage officiel n’est que de 4,5 %. Cela dit, l’Allemagne mène sa barque au milieu d’une zone de turbulences continues, avec la Grèce, le Portugal, l’Espagne et la France qui suscitent des inquiétudes. La croissance est faible dans la zone euro et le taux de chômage dépasse les 10 %. La Banque centrale d’Europe a aussi adopté la stratégie du taux négatif sur les dépôts à court terme des banques.

5) LA RUSSIE ET LE BRÉSIL

La Russie et le Brésil, deux pays émergents de premier plan, sont en récession. La Russie est victime de la chute du pétrole et des sanctions internationales à son encontre en raison du conflit avec l’Ukraine. Le Brésil est plombé par le pétrole et la chute de sa devise, le réal. Quantité d’investisseurs se sont réfugiés dans le marché américain au cours des derniers mois pour deux grandes raisons : la hausse attendue des taux d’intérêt aux États-Unis annonçait des promesses de rendement pour les investisseurs.

Et l’incertitude économique mondiale éloigne les investisseurs de marchés encore risqués comme les pays émergents, au profit de pays plus sûrs comme les États-Unis. Chez nous, la chute de notre dollar fait monter les prix des biens, surtout des aliments, qu’on importe. Au Brésil, la chute de la devise fait aussi monter les prix, mais de façon bien plus marquée. Avec une forte inflation, une chute du PIB, de la consommation et des investissements et une instabilité politique en prime, le Brésil est en crise.

6) L’ARABIE SAOUDITE ET LE PÉTROLE

L’Arabie saoudite maintient la pression dans le marché du pétrole en entraînant l’OPEP à ne pas réduire sa production, malgré la surabondance de pétrole. Afin de maintenir ses parts de marché en Asie, dans le but également de ne pas laisser une seule occasion à l’Iran qui reprend progressivement ses exportations plus importantes de pétrole, l’Arabie saoudite bloque toute tentative de réduction de production. Résultat : les prix chutent, des entreprises font faillite, des dizaines de milliers d’emplois sont perdus, un pays comme le Vénézuéla, déjà fragilisé, s’enfonce. On produit aujourd’hui 2 millions de barils de pétrole de plus que ce qui est consommé quotidiennement sur la planète. La demande ne cesse de décélérer.

C’est dans ce contexte qu’on se pose de plus en plus de questions sur la suite des choses aux États-Unis. Que va faire la Fed? Le ralentissement mondial viendra-t-il affecter les exportateurs américains ainsi que les sociétés financières, touchées par les turbulences de leurs clients énergétiques? Les résultats financiers des entreprises américaines seront-ils à la hauteur des attentes? L’incertitude grandit. Sans crier aux loups, parce qu’il est honnêtement et factuellement bien difficile de prévoir ce qui s’en vient, les risques de lente croissance, de stagnation économique, voire de récession, sont bien réels.

 

 

 

Un commentaire sur “Un tiers du secteur pétrolier menacé de faillite, dit Deloitte

  1. Bien vrai ! Mais la dévaluation mondiale du grec et du latin est une catastrophe bien plus épouvantable, car il s’agit d’un bien vital !

    Pr Stéphane Feye
    Schola Nova (non soumise au décret inscriptions) – Humanités Gréco-Latines et Artistiques
    http://www.scholanova.be
    http://www.concertschola.be
    http://www.liberte-scolaire.com/…/schola-nova
    http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702303755504579207862529717146

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